Gasconha

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À l’heure de l’Internet de plus en plus rapide, autorisant des sites de plus en plus complexes et intrusifs, force est de constater que l’équipe en charge de Gasconha.com a plutôt choisi le chemin inverse. Un graphisme simplissime, à la limite de l’austérité, mais tout entier dédié au contenu. Finalement, c’est un peu comme choisir le bistrot de quartier pour un café/calva avant de retourner bosser plutôt que l’espace Nespresso où le carrelage brille.

Gastronomie, patrimoine, histoire, chants et musique, langue, culture… Gasonha propose un menu riche que viennent nourrir de nombreux articles et informations diverses. Ainsi, la rubrique « A taoule ! » propose une longue liste de recettes de plats traditionnels, à l’instar de la tarte au milas, du gâteau d’acacia ou de la cruchade. Mais on peut également y lire des articles de fond ou d’émouvants témoignages, comme celui rédigé par Dominique Barrat, l’un des auteurs, sur ses souvenirs d’enfance : « Quand j’étais enfant au début des années 50, une chose me semblait totalement caractéristique de la Gascogne : on y mangeait toujours de la soupe, du tourin, à midi. Que ce soit chez ma grand-mère, dans les métairies des cousins, ou même au restaurant. »

La rubrique « Bastisses » aborde quant à elle la thématique de l’architecture régionaliste, identifiant les bâtiments et les maisons dignes d’intérêt, dans la diversité de leurs styles (basco-landais, vascon, etc.).

Bien sûr, il s’avère impossible de parler de la Gascogne sans mentionner l’importance de la musique et des chants et c’est tout naturellement que la rubrique « Cants e musica » s’y consacre. Les annonces de festivals, de concerts, d’ateliers mais aussi de fêtes ou d’appels à rejoindre un chœur sont pléthoriques.

On trouve même des mises en garde sérieuses, à l’image de celle de Gérard Saint-Gaudens, qui s’alarme de la perte d’identité des chorales locales lors des fêtes landaises. « À ma question sur l’évolution du répertoire, de moins en moins gascon et de plus en plus espagnol, basque et « musiques du monde », il [un membre d’une chorale] me répond que c’est le chef qui choisit, hélas et que les autres n’ont qu’à fermer leurs gueules (sic). » Mais l’auteur de l’article ne se laisse pas démonter pour autant et conclut en ces mots définitifs : « Amis des cantères qui chantez dans des chorales locales, faites pression pour que le répertoire reste massivement gascon ! »

Il fallait que ce soit dit.

Le site Gasconha donne finalement le sentiment de mener la bataille pour défendre et préserver la culture gasconne, à travers ses rubriques consacrées aux mots et à la langue. L’importance accordée aux commentaires contribue à assoir le site comme un lieu d’échanges, de débats et de partages dédiés à une ancienne province, vaste et diversifiée, sûrement un peu fière, mais dont l’identité ne disparaîtra jamais.