Histoire de l’ours des Pyrénées
Les Éditions Sud-Ouest rééditent l’ouvrage d’Olivier de Marliave, publié pour la première fois en 2008. Ce livre fait d’autant plus sens aujourd’hui qu’un ours a été abattu récemment dans les Pyrénées ariégeoises, suscitant le dépôt d’une plainte de la part de l’État.
Cette traque obstinée du plantigrade est d’ailleurs relatée dans l’ouvrage, notamment grâce aux récits des derniers chasseurs recueillis par l’auteur. Après une longue période de cohabitation, l’ours fut chassé pour sa graisse et sa fourrure, avant de l’être par les bergers soucieux de protéger leurs troupeaux.
Interviewé par le journal Sud-Ouest (9 février 2020), Olivier de Marvial dit regretter la mise en place du plan Ours, doté de plusieurs millions d’euros, en Haut Béarn alors que l’animal n’y séjourne plus.
« En Ariège, c’est l’opposé. Il n’y pas de gardiennage des troupeaux. Ce n’est pas étonnant si la majorité des ours se trouve là-bas » explique ainsi le journaliste, qui rappelle la colère des Ariégeois en 1997, traduite par la mort de la jeune Melba en 1997.
Olivier de Marliave estime pourtant que la réintroduction pérenne des ours dans les Pyrénées ne s’avère pas impossible : « Il est dommage qu’on méconnaisse la façon qu’ont d’autres pays de gérer leurs populations d’ours. Les Abruzzes en Italie, la chaîne cantabrique en Espagne, les Balkans… On y trouve des aires de nourrissage, des zones préservées, un pastoralisme différent. L’Union européenne aurait un rôle à jouer de ce point de vue. »
Un conseil de bon sens qui permettrait sûrement d’éteindre la colère des habitants et de renouer avec la cohabitation, qui a perduré pendant des siècles.
