La Dordogne en quelques mots…

Habitée depuis les temps préhistoriques, la Dordogne revendique fièrement la richesse de son patrimoine et de sa culture

Château de Monbazillac

Château de Monbazillac – Crédit photo: E.L. Malvaney (Flickr)

ÉLÉMENTS D’HISTOIRE

La préhistoire

Lascaux – Crédit photo: Prof saxxTravail personnel. Sous licence CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons.

La présence humaine est attestée en Dordogne depuis 450 000 ans. Ce furent d’abord les Homo erectus ou Acheuléens, dont des traces ont été découvertes dans le gisement de la Micoque aux Eyzies, puis les Hommes de Néandertal (-100 000 ans), repérés au Moustier, et les Homo sapiens sapiens (-35 000 ans), aussi connus comme les Hommes de Cro-Magnon, selon le nom du lieu-dit aux Eyzies.

Les Homo erectus (dont le qualitatif est tiré du fait qu’ils se tenaient droit et marchaient sur leurs deux pieds) savaient allumer un feu, tailler des silex, dits bifaces, et édifier des huttes sommaires à l’aide de branchages. Leur survivance reposait sur la chasse et la cueillette de végétaux.

Les Hommes de Néandertal ont également vécu dans la région périgourdine, jusqu’à leur disparition vers -35 000. À la différence des Acheuléens, les Néandertaliens enterraient leurs morts. Des tombes d’adultes et d’enfants ont ainsi été retrouvées au Moustier, au Pech de l’Aze ou encore à la Ferrassie.

Ce furent enfin les Homos sapiens sapiens, sans doute originaires de l’Est de la Méditerranée, qui s’installèrent en terres périgourdines. Les Hommes de Cro-Magnon, considérés comme nos ancêtres directs, savaient concevoir des statuettes, peindre sur les parois des grottes, fabriquer des outils, pêcher des poissons à l’aide d’hameçons et profiter des nombreuses ressources offertes par leur territoire. En revanche, il semblerait qu’ils n’aient jamais dépassé les phases éliminatoires de Questions pour un champion.

Grâce aux fouilles menées depuis 1863, plus de 200 gisements préhistoriques ont été découverts en Dordogne, principalement dans la zone des Eyzies-de-Tayac et tout au long de la Vézère et de la Beune. Ainsi, l’abri de Laugerie-Haute a servi de refuge pendant des millénaires aux populations préhistoriques. Le gisement de la Madeleine, en aval de Tursac, a révélé lors des premières fouilles d’innombrables richesses : outils en ivoire, accessoires de parures, silex taillés et même une plaquette d’ivoire affichant un magnifique dessin de mammouth. L’abri du Moustier a permis d’exhumer le squelette d’un adolescent de type néandertalien.

Dans le domaine de l’art pariétal, la grotte des Combarelles provoqua l’étonnement puis la joie des préhistoriens, dont le célèbre abbé Breuil, lors de son exploration en 1901. Près de 300 figures y furent découvertes (pour la plupart gravées), datant du magdalénien et représentant notamment des animaux, une main cernée de noir, des formes humaines et même des anatomies génitales, ce qui tendrait à prouver que les graffitis vulgaires que l’on observe parfois sur les murs de nos cités modernes seraient en fait l’œuvre de personnes particulièrement cultivées et férues d’histoire.

En 1940, quatre adolescents découvrirent accidentellement, à proximité de Montignac, une grotte dont les parois étaient ornées de somptueuses fresques d’animaux, éclatantes grâce à leurs coloris préservés depuis près de 17 000 ans. La grotte de Lascaux suscita rapidement l’engouement phénoménal du public et des scientifiques. Les visites de multiplièrent et, en l’espace d’une vingtaine d’années, la pollution engendrée par les curieux commença à dégrader les peintures. Il fut décidé de fermer définitivement le site en 1963.

La dernière découverte est celle de la grotte de Cussac, en septembre 2000, à proximité de la commune du Buisson de Cadouin. La grotte révèle des centaines de gravures d’animaux (mammouths, chevaux, rhinocéros…) dont certaines sont gigantesques. On y a également retrouvé des ossements humains de plus de 29 000 ans.

Par souci de conservation, la plupart des sites préhistoriques de la Dordogne sont fermés au grand public. Il est possible de se consoler en visant le site de Lascaux II, fac-similé situé à 200 mètres de la grotte originale. Les plasticiens ont effectué un travail de grande qualité, reproduisant, au centimètre près, les peintures originales de la salle des Taureaux et du diverticule des Félins. La précision de la reconstitution semble avoir séduit le public puisque 250 000 visites sont enregistrées chaque année.

Musée national de la Préhistoire By Didier Descouens (Own work) [CC BY-SA 3.0], via Wikimedia Commons

Enfin, les passionnés de grottes et de silex peuvent visiter le musée national de la Préhistoire, aux Eyzies, qui conserve des dizaines de milliers de pièces issues du paléolithique. Il convient de mentionner également le centre d’accueil du pôle international de la Préhistoire, ouvert depuis 2010, dont la vocation est de valoriser le patrimoine de la vallée de la Vézère. Le centre fournit toutes les explications utiles à ceux qui envisagent d’emprunter le parcours des sites préhistoriques et de s’imprégner d’une époque au cours de laquelle les hommes réussissaient à (sur)vivre sans smartphone ni GPS. Chapeau.

L’Antiquité et le Moyen-Âge

Les terres de la Dordogne, essentiellement les vallées de l’Isle, de la Vézère et de l’Auvézère, furent longuement habitées par les Petrocorii (ou encore Pétrocores ou Prétocoriens), peuple gaulois d’origine celte, dont l’étymologie signifie « quatre tribus » ou bien « quatre armées », selon les historiens. C’est d’ailleurs ce terme de Petrocorii qui a fini par donner le nom de Périgord.

En -52, les Prétocoriens, réputés pour l’excellence de leur travail du fer, envoyèrent 5 000 hommes prêter main-forte à Vercingétorix pour lutter contre l’invasion des légions romaines, en toute connaissance de cause si l’on se réfère à ce court passage historique :

« Prends garde, fier Pétrocorien,

Réfléchis avant de prendre les armes,

Car, si tu es battu,

César te fera couper les mains ! »

C’est donc légèrement amputés que nos ancêtres durent se résoudre à accepter la présence romaine dans leurs belles contrées, qui était déjà avérée depuis quelques décennies. La culture, la langue, la pratique religieuse changèrent. Les terres reçurent de nouvelles cultures, comme le châtaignier et la vigne. L’architecture urbaine se modifia, au profit d’un agencement en plan ordonné autour de deux axes : le cardo (nord-sud) et le decumanus (est-ouest). Vesunna (Périgueux) qui devint une cité réputée et prospère, riche de 10 000 habitants, illustre bien ce nouvel agencement citadin. Les curieux peuvent retrouver quelques vestiges, comme ceux de l’amphithéâtre (construit au 1er siècle, considéré comme l’un des plus vastes de Gaule) et des remparts de l’ancienne citadelle.

Au Ve siècle, les Wisigoths installèrent leur empire en Aquitaine et dans tout le midi de la Gaule. En 507, la bataille de Vouillé, aussi brève que violente, contraria quelque peu les projets du roi Alaric II, ce dernier se faisant transpercer par l’épée vengeresse de Clovis en personne, rois des Francs et guerrier redoutable. Désemparés, les Wisigoths prirent la sage décision de décamper plus au Sud. Grâce à cette victoire, qui précéda la conquête de Toulouse un an plus tard, Clovis repoussa les limites du royaume jusqu’aux Pyrénées.

Quand même un peu fatigués par toutes ces invasions de gens pas forcément sympas (on ne parle même pas de celles des Gascons et des Normands), les habitants du Périgord durent encore supporter les hordes sarrasines au début du VIIIe siècle. Leur présence est toujours visible à travers le nom de certaines communes du département : Maurens, Sarrasac, Mauriac…

Le Périgord fut ensuite érigé en comté et rattaché au royaume d’Aquitaine, sous l’impulsion des Carolingiens. Au cours du Xe siècle, quatre baronnies se firent jour : Mareuil, Brison, Bourdeilles et Beynac, toutes dévouées à la cause royale.

Parmi la lignée de comtes, l’histoire retient Adalbert, réputé pour son appétit guerrier, successeur d’Hélie de Talleyrand-Périgord. En juillet 987, la proclamation d’Hugues Capet comme roi de France sonne le glas de la dynastie carolingienne. Le nouveau souverain, élu par les vassaux, doit faire face à Adalbert, qui combat le comte de Blois aux portes de Tours. Le roi lui enjoint par lettre de lever le siège et lui rappelle que les comtes sont avant tout des fonctionnaires au service de la royauté. Piqué, Adalbert lui répond que ce sont pourtant les ducs et les comtes qui l’on élu roi.

L’échange est resté célèbre :

« – Adalbert, qui t’a fait comte ?

– Hugues, qui t’a fait roi ? »

Ca-ssé !

Aliénor d'Aquitaine

Aliénor d’Aquitaine

En 1154, le mariage de la jolie duchesse Aliénor d’Aquitaine avec Henri II Plantagenêt fit basculer le Périgord du côté british de la force, ce qui émoussa quelque peu l’humeur pourtant joviale des comtes périgourdins. De longues décennies durant, des châteaux furent édifiés et de nombreuses batailles engagées contre l’envahisseur angloy. Ainsi, en 1356, les assauts de l’armée anglaise contre la ville de Périgueux furent repoussés à trois reprises. Mieux encore, jamais Sarlat-la-Canéda ne courba l’échine face aux Anglais. Le Périgord dut néanmoins faire face à des épisodes moins heureux tout au long de la guerre de Cent Ans, comme les violentes chevauchées du Prince Noir, fils d’Edouard III, et de son armée, dépêchés sur place pour défendre les possessions familiales. Fort heureusement, Bertrand du Guesclin parvint à reprendre quelques territoires, dont Bourdeilles en 1377 et Saint-Astier en 1379.

Au terme de multiples soubresauts et changements de souverains, le comté du Périgord rejoignit la couronne de France en 1454, non sans une dernière petite baston entre amis, qui est restée gravée dans l’histoire : la bataille de Castillon.

De la Renaissance à la Dordogne

Ce qu’il y a de bien avec les guerres, c’est que même quand on n’en veut plus, il y en a encore. Aux conflits territoriaux succédèrent les luttes religieuses. Au XVIe siècle, le Périgord fut particulièrement perméable à la Réforme et à l’expansion du protestantisme. Périgueux tomba ainsi en 1575 sous l’influence de Guy de Montferrand, dit Langoiran, et son fidèle copain Geoffroy de Vivans. La cité resta aux mains des protestants jusqu’en 1581, date à laquelle ils furent renversés par les catholiques. D’autres villes périgourdines subirent également les sanglantes ambitions des protestants à cette période : Bergerac, Monpazier, Ribérac, Nontron…

L’édit de Nantes, promulgué en 1598 par le roi Henri IV, mit un terme aux troubles secouant le Périgord et les autres territoires du royaume. La révocation du verset religieux de l’édit, décidée par Louis XIV en 1685, provoqua finalement l’exil de milliers de protestants des principales cités de la région. Beaucoup d’entre eux s’installèrent définitivement en Hollande.

La Révolution française ne souleva pas de puissants bouleversements à l’échelle locale – quelques nobles décapités pour marquer le cou(p) – et permit la création du département de la Dordogne en 1790, aux contours proches de l’ancienne province du Périgord.

NATURE ET PAYSAGES

♫♫ « Pourtant, que l’Périgord est rare,

Comment, peut-on s’imaginer,

En voyant un vol de canards,

Que l’hiver vient d’arriver ? » ♫♫

Telles auraient pu être les paroles de la célèbre chanson de Jean Ferrat si ce dernier avait jeté son dévolu sur cette province du Sud-Ouest.

Tout le monde le reconnaît : la Dordogne, c’est très joli. Cette beauté naturelle s’explique peut-être par la foultitude des petits pays qui composent le département. On apprécie tout autant les denses forêts de chênes, les murailles calcaires au sommet desquelles se dressent de fiers châteaux, les rivières sinueuses qui traversent les vallées et les coteaux mangés par la vigne.

L’omniprésence du sol calcaire et la densité des cours d’eau souterrains ont contribué à la naissance d’un grand nombre de gouffres et de grottes, pour la plus grande joie des spéléologues.

Ce cadeau de la nature a suscité la création de trois réserves: Liorac, marais de Groléjac et Peyssac.

La forêt est maîtresse en terres périgourdines, puisqu’elle occupe près de la moitié de la superficie (400 000 hectares). Elle est essentiellement composée de chênes, de noyers, de châtaigniers de frênes et de hêtres, mais les résineux marquent une belle progression, jusqu’à occuper 100 000 hectares.

La profusion des cours d’eau s’accompagne naturellement d’une grande diversité de poissons, parmi lesquels il convient de citer le saumon atlantique, la lamproie fluviatile, la carpe, la truite ou encore l’esturgeon. Plus au sec, la faune se compose de différentes espèces animales : sangliers, blaireaux, chevreuils, lièvres, grands corbeaux et encore faucons pèlerins à flanc de falaises.

Il est d’usage de considérer la Dordogne selon une palette polychromique, chaque Périgord revendiquant fièrement sa particularité et la richesse de son terroir.

Le Périgord vert

C’est Jules Verne qui est à l’origine de l’expression, après un séjour dans le pays de Brantôme. L’écrivain avait remarqué la prédominance des prairies et des forêts dans cette partie nordique du département, où tombe souvent la pluie et émergent les rivières comme la Dronne, l’Isle ou le Bandiat qui vont ensuite devenir plus matures et imposantes dans les vallées du Périgord, plus au sud.

Le Périgord vert est une terre de polyculture, qui privilégie l’élevage. Il n’est pas rare d’observer les gentilles vaches limousines se la couler douce dans les nombreux prés aux abords des petites routes.

Les amoureux de la nature ne manqueront pas d’aller à la découverte du parc naturel régional Périgord-Limousin, qui fut créé en 1998. Proposant une superficie de près de 2 000 km², habité par 50 000 Périgordins, l’espace est richement doté de forêts de châtaigniers, de plateaux calcaires, de rivières vives et autres sites naturels magnifiques. On y organise chaque année des fêtes qui valent le détour (festival des bandas, fête du cèpe, carnaval des Soufflets…) et de nombreux édifices et musées sont ouverts au public.

La Dronne à Brantôme - Crédit photo: O.S. p/0 FranceSudOuest

La Dronne à Brantôme, au cœur du Périgord vert – Crédit photo: O.S. pour FranceSudOuest

Le Périgord blanc

Plus au sud, après avoir traversé la noble forêt de la Double, se distingue le Périgord blanc, dont l’appellation est tirée des plateaux et des falaises calcaires, sans oublier les pierrailles du Causse. Composé des vallées de l’Isle et de l’Auvezère et de paysages joliment vallonnés, le pays regroupe entre autres les communes de Périgueux, de Saint-Astier, de Neuvic ou encore de Sorges.

Les sols de cette partie du département, essentiellement composés de sable et d’argile, ne permettent pas une polyculture aussi riche qu’en Périgord vert mais la diversité de ses terrains autorise de jolies productions de blé, de maïs, d’orge et de fraises.

Le Périgord pourpre

C’est la couleur que prennent les feuilles de vignes à l’automne qui est à l’origine de l’appellation de ce territoire du département situé au Sud-Ouest. Nous sommes ici dans le pays de Bergerac, de Monbazillac et de Monpazier. Le climat agréable contribue aux nombreuses cultures du pays, comme le maïs, les vergers, le tabac. C’est avant tout la terre des vignobles et des bastides.

Le Périgord noir

Enfin, au Sud-Est se trouve la dernière entité du département, qui tire son nom des épaisses forêts de chênes-verts et de châtaigniers dont la canopée assombrit les paysages. Le Périgord noir est essentiellement calqué sur l’arrondissement de Sarlat-la-Canéda et l’on y trouve la majeure partie des sites préhistoriques (Lascaux, Les Eyzies…) ainsi que les châteaux hauts perchés de la vallée de la Dordogne (Domme, Castelnaud…). Les gastronomes trouvent ici la béatitude grâce à la truffe et au cèpe, sans oublier la production de foie gras.

PATRIMOINE ET CULTURES

By MOSSOT (Own work) [GFDL or CC BY-SA 3.0], via Wikimedia Commons

Château de Biron By Mossot(Own work) [GFDL or CC BY-SA 3.0], via Wikimedia Commons

Forte d’une histoire qui remonte aux temps préhistoriques, la Dordogne peut s’enorgueillir d’un patrimoine copieux et varié constitué à travers les siècles : grottes ornées, dolmens et mégalithes, villages gaulois puis cités romaines, églises bâties dès le XIe siècle, châteaux et forteresses, bastides… Après Paris, c’est le département de France affichant le plus grand nombre de monuments historiques.

L’on dit du Périgord que c’est la terre aux mille et un châteaux. Cette surproductivité architecturale s’explique essentiellement par l’esprit de rébellion qui habita moult nobliaux hostiles aux attentes du comté du Périgord. De nombreuses forteresses furent alors érigées, aidées en cela par les tensions entre Plantagenêts et Capétiens, comme en témoignent les solides constructions de Beaumont-du-Périgord ou de Monpazier. Il convient également de mentionner les terribles invasions que subit le Périgord tout au long des siècles, sans omettre la guerre de Cent Ans, qui a encouragé l’édification de châteaux forts et de bastides.

On trouve aussi, et fort heureusement, de magnifiques bâtisses sans vocation guerrière ou défensive. Généralement construites au cœur de grands domaines, elles servaient d’habitations principales ou de lieux de plaisance, à l’image de Château-l’Evêque ou de Vaugoubert.

La Dordogne est également remarquable par la diversité de ses demeures, qu’elles soient à colombages, creusées dans le roc, à toiture constituée d’ardoises, de tuiles ou de lauzes. À l’instar de nombreux autres territoires du pays, les matériaux ayant servi à la construction des habitations ont été trouvés à proximité. Ainsi, dans la région de Nontron, le granit est souvent utilisé ; dans le Ribéracois, la forte présence du calcaire influe sur l’architecture des maisons ; dans le pays de la Double, à l’ouest du département, ce sont l’argile et le bois qui ont constitué les matériaux de base.

Ce foisonnement patrimonial représente une sacrée aubaine pour les films dont le scénario évoque les temps passés. Parmi les multiples tournages, citons Le capitan, tourné en 1960 à Biron avec le virevoltant Jean Marais, Les duellistes, réalisé par Ridley en 1977 ou encore La fille de d’Artagnan, avec la very jolie Sophie Marceau, tourné en 1994. Ah, il faut la voir à dos de cheval dans les ruelles du village, se battre comme une furie avec sa longue épée sur la toiture du château, paraître innocente, belle et fraîche dans sa jolie robe jaune pinson.

Au regard d’une histoire aussi riche, les Périgourdins (ou Périgordins, c’est selon) revendiquent fièrement les traditions qui se sont nourries des siècles passés. L’occitan y fut parlé dès le Xe siècle, grâce notamment aux histoires narrées par les troubadours de villages en bastides. On continue d’ailleurs de rendre hommage à cette culture occitane chaque année en Dordogne, à travers la Félibrée, organisée le premier dimanche de juillet dans un chef-lieu de canton, et ce depuis 1903. La fête folklorique réunit à chaque manifestation plusieurs dizaines de milliers de personnes. Le Président du Bournat, l’association en charge de l’évènement, a bien résumé en 2015 la finalité de la Félibrée : « Il s’agit de mettre en valeur la langue, la musique, les danses et les chants occitans, mais aussi d’être une vitrine des savoir-faire de notre département ».