Le Monge autrefois

14 décembre 2021

Félix Arnaudin est né en 1844 au sein d’une famille de petits propriétaires terriens situés à Labouheyre, dans le quartier de Monge. Après ses études, il se passionne pour l’ethnographie et décide d’étudier son environnement immédiat, celui de la Haute Lande.

Ses premiers travaux consistent à aller à la rencontre des habitants, tous issus du monde agro-pastoral, à qui il soumet divers questionnaires dans le souci de mieux appréhender leur quotidien.

Progressivement, il s’équipe de matériel photographique afin d’illustrer ses recherches sur les traditions populaires et les modes de vie de ses voisins. Surtout, il propose un regard inédit sur les Landes de Gascogne et ses paysages déserts, les métairies défraîchies et même les bâtiments en ruines.

Sa mission photographique revêt à ses yeux une importance capitale à la suite de la décision de l’empereur Napoléon III de généraliser la plantation de pins. Pour le Landais, ce décret signe la mort de l’univers agro-pastoral et de la mémoire locale.

De fait, il réalise des milliers de clichés pour immortaliser la lande qu’il chérit tant, appelée à disparaître. Ses photos se partagent entre différentes thématiques : les paysages, la vie pastorale, l’habitat et l’architecture rurale et enfin les portraits.

Félix Arnaudin est donc entré dans la postérité grâce à ses images, conservées aujourd’hui au musée d’Aquitaine de Bordeaux. Mais l’homme a également rédigé de nombreuses notes, dont une partie est regroupée grâce à l’initiative de Jean Tucoo-Chala. C’est l’occasion rêvée de découvrir les sentiments, souvenirs et jugements d’Arnaudin, tout entier dédiés à son indestructible amour d’un monde qui disparaît.

« La lande n’existe plus. Des temps nouveaux ont à tout jamais dépossédé la vieille solitude de tout ce qui faisait sa grandeur sauvage et sa poétique étrangeté. Et cependant c’est avec sa physionomie première qu’elle apparaîtra le plus souvent dans ces notes légères. »