Tête à tête avec la Dame de Brassempouy

En 1884, Joseph de Laporterie et Édouard Piette découvrent lors de leurs recherches à Brassempouy (Landes) quelques petits fragments en ivoire, parmi lesquels la tête à capuche, l’une des plus anciennes représentations du visage humain.

Haute d’à peine 3,65 cm, la pièce n’impressionne pas par sa taille, mais par sa longue histoire et par la finesse de son travail. Si la bouche et les yeux n’ont pas été gravés, le menton, le nez et les arcades sourcilières se détachent bien de la surface de l’ivoire.

La figurine surprend par son indéfinissable beauté. C’est peut-être ce qui a poussé Frédéric Sudupé à en savoir davantage sur ses origines, sa création et son modèle potentiel.

Avant d’apporter des réponses à ses interrogations, l’auteur cherche avant tout à rendre hommage à la dame à la capuche en dévoilant un style empreint de poésie.

« Indéniablement, La Dame regarde au loin. Cela se voit d’emblée dans le dessin de ses pupilles ; la noblesse de son port de tête ; la façon qu’elle a de se tenir ici au plus près des humains tout en étant ailleurs. Elle embrasse l’espace dans toute son étendue. Elle l’occupe comme un point de feu. Ce qu’elle voit ne nous regarde pas, dans tous les sens du terme. C’est cela qui donne le vertige. Nous voudrions l’accompagner dans son voyage immobile, partager avec elle ce qui lui est donné de voir – mais non, impossible. Devant ce petit bout d’ivoire, nous sommes impuissants. Nous ne pouvons qu’interroger, sans jamais obtenir la moindre réponse. Nous ne pouvons rien saisir de cette lumière que La Dame réfléchit. Toute volonté de s’approprier quoi que ce soit de La Dame, autour de La Dame, s’évapore à peine esquissée. »