Éléments d’histoire des Pyrénées-Atlantiques

Le département des Pyrénées-Atlantiques abrite deux pays qui revendiquent chacun un fort tempérament : le Béarn et le Pays Basque.

Pyrénées-Atlantiques
Aux abords de Saint-Jean-Pied-de-Port

Aux abords de Saint-Jean-Pied-de-Port – Crédit photo: FranceSudOuest

Du profond sentiment d’indépendance des Béarnais…

L’histoire du Béarn est symbolisée par la célèbre formule : un pays à part soy, distinct et séparé de la couronne de France. Le pays, qui tire son nom de l’un des neuf peuples de la Novempopulanie romaine, fait partie de la multitude de vicomtés des Pyrénées. Le Béarn a toujours cherché, tout au long de son Histoire, à préserver son indépendance, se tenant à l’écart de nombreux conflits et profitant de la guerre de Cent Ans pour asseoir ses ambitions politiques.

De facto, les premiers vicomtes béarnais, les Centulle, profitent d’une autonomie certaine, même s’ils sont considérés comme les vassaux de droits des Ducs de Gascogne. Du IXe au XIe siècle, le territoire s’agrandit grâce à l’occupation de différentes vicomtés.

Parmi les personnages historiques du Béarn, Gaston IV le Croisé, de la famille des Centulle, mène de nombreuses batailles en Palestine et en Aragon, pourchassant les musulmans et nouant des relations étroites avec la Péninsule Ibérique. Au XIIIe siècle, Gaston VII, de la dynastie des Moncade, poursuit cette politique d’indépendance en se désengageant de l’Aragon et en obtenant la succession du comté de Bigorre.

Gaston Phébus à la chasse au lièvre - miniature du Maître de Bedford, tirée du Livre de chasse, vers 1407, Paris, BnF, Fr.616, fo 89 vo.

Gaston Phébus à la chasse au lièvre – miniature du Maître de Bedford, tirée du Livre de chasse, vers 1407, Paris, BnF, Fr.616, fo 89 vo.

Au XIVe siècle, Gaston III de Foix-Béarn, dit Gaston Phébus, déclare qu’il tient le Béarn de Dieu et de son épée, confirmant ainsi la souveraineté de sa vicomté. Même le roi Henri IV, natif de Pau, respecta l’indépendance du Béarn jusqu’à sa mort. C’est son fils, le roi Louis XIII, qui intègre finalement le Béarn à la couronne de France en 1620, en promettant de respecter les lois locales…

… Aux mystères de l’origine des Basques

L’Ouest du département des Pyrénées-Atlantiques est occupé par les 3 provinces  » françaises  » du Pays Basque. Historiens et ethnologues poursuivent toujours leurs recherches pour comprendre l’origine ethnique des Basques. Leur présence dans le Sud-Ouest est en tout cas très ancienne. Peut-être sont-ils les descendants des Magdaléniens, dont les premières traces datent de 13 000 à 8 000 av. J.-C. ?

Autre sujet d’interrogation : la langue basque. Elle ne ressemble en rien aux langages indo-européens d’Europe occidentale. Certains scientifiques pensent qu’il s’agirait d’une langue parlée en Navarre à la fin du Quaternaire. D’autres supposent que la langue serait d’origine caucasienne…

En 600 av. J.-C., les Basques résistent vaillamment aux Celtes, qui envahissent pourtant toute l’Europe. Mais le Pays Basque sera successivement occupé par les Romains, les Vandales, les Wisigoths (Ve siècle) et les Arabes (VIIIe). C’est ensuite Charlemagne qui s’intéresse à la région, même s’il doit subir le massacre d’une partie de ses troupes lors du fameux épisode du Col de Roncevaux (15 août 778).

Le VIIIe siècle voit également l’apparition de petites provinces indépendantes, qui se répartissent dans les royaumes de Navarre et d’Asturies-Leon. Quatre siècles plus tard, la Castille annexe trois de ces provinces, alors que la Navarre rejoint la France. La guerre menée par la Castille en 1512 permet aux Espagnols de conquérir une partie de la Navarre, mais coupe définitivement le Pays Basque en deux, suivant les frontières de l’Espagne et de la France.

Du côté français, trois provinces (sur les sept que compte le Pays Basque) regroupent les habitants basques : la Soule, la Basse-Navarre et le Labourd. Ces trois provinces vont tenter de résister, pendant fort longtemps, aux politiques fédératrices de la monarchie puis de la Révolution. En 1789, les députés basques désapprouvent l’apparition des départements. Un an plus tard, ils sont contraints d’accepter la création du département français des Basses-Pyrénées, qui les rapproche administrativement des Béarnais.