Dotée d’une robe bleu mauve, la prune d’Ente s’adapte bien au climat du Sud-Ouest.
Le séchage s’organise en deux étapes. La première consiste à installer les prunes sur un tapis de paille pour profiter du soleil. Les religieux font ensuite preuve d’innovation en répartissant les fruits sur des claies en bois de peuplier qu’ils introduisent dans un four à pain, chauffé à douce chaleur.
L’opération permet d’obtenir un pruneau de belle taille, parfaitement séché, aux saveurs fines et plaisantes. C’est le début d’une grande aventure commerciale.
Récoltés dans la région de Villeneuve-sur-Lot, les pruneaux sont transportés en gabarre du port d’Agen jusqu’à celui de Bordeaux avant d’être chargés à bord de voiliers commerciaux. Les fruits étant enregistrés d’après le nom du port d’embarquement d’origine, on les identifie sous la dénomination de « pruneaux d’Agen », marquée sur chaque baril.
Dès le 17e siècle, les marins apprécient particulièrement le produit. Facile à conserver, goûteux, il représente un remède efficace contre le scorbut.
Sa commercialisation s’internationalise. On apprécie le pruneau d’Agen en Angleterre, aux Pays-Bas, en Afrique du Sud et dans le Nouveau Monde.
Un siècle plus tard, la production de prunes d’Ente se diffuse plus largement, sur les terres argilocalcaires entre la Garonne et le Lot. En 1894, on ne compte pas moins de cinq millions de pruniers dans le Lot-et-Garonne.