Nouvelle-Aquitaine : une saison touristique 2024 satisfaisante

Nouvelle-Aquitaine : une saison touristique 2024 satisfaisante


En légère baisse par rapport à 2023, année exceptionnelle, la fréquentation touristique dans la région est jugée satisfaisante par les professionnels, qui font face à de nouveaux défis.

Le littoral aquitain, comme ici à Biarritz, a profité d’une bonne affluence – Crédit photo: : Alexandre Dolique – Flickr

Une année correcte, mais pas euphorique

Tous les acteurs du tourisme de Nouvelle-Aquitaine espéraient renouveler, voire dépasser, les excellents chiffres enregistrés en 2023 et asseoir leur région comme une destination pérenne des vacances en France. Si l’objectif n’a pas vraiment été atteint, rien ne justifie non plus une profonde amertume.

Le bilan du Comité Régional de Tourisme (CRT) de Nouvelle-Aquitaine nous apprend ainsi que les nuitées enregistrées l’an passé ont diminué de 1,58 % par rapport à celles de 2023. Ce petit recul a d’ailleurs été observé par 44 % des professionnels.

Il peut s’expliquer par la baisse de la fréquentation des touristes français et la quasi-stagnation des visiteurs étrangers. Parmi ces derniers, les Allemands arrivent en tête, suivis des Espagnols et des Britanniques.

« Le regain d’attrait touristique des régions né du Covid semble ainsi s’estomper. Si la clientèle étrangère a en revanche fait son retour, elle ne compense pas l’exode du public local » écrit Maxime Giraudeau dans La Tribune Bordeaux (04/09/2024).

Parmi les autres raisons évoquées, une avant-saison décevante, une météo pluvieuse en juillet et quelques faits d’actualité, comme la dissolution de l’Assemblée nationale suivie des élections. Les Jeux olympiques, surtout concentrées sur la région parisienne, n’ont pas vraiment généré de flux vers le Sud-Ouest. Peut-être en aurait-il été autrement si l’épreuve de surf avait été organisée à Biarritz, Hossegor ou Lacanau, villes qui s’étaient positionnées avant de s’effacer devant le choix de Teahupo’o.

La baisse de la fréquentation a été plus marquée dans l’intérieur que sur le littoral.  Néanmoins, les professionnels, dans leur grande majorité (57 %), constatent un rabotage de leur chiffre d’affaires, entraînant des marges dégradées qui impactent leur trésorerie.

Cette conjoncture suscite des inquiétudes pour la prochaine saison, inquiétudes qui s’ajoutent aux difficultés de recrutement de saisonniers.

Le tourisme durable et solidaire comme nouvel argument

Tout n’est pas noir pour autant. Le mois d’août a joué son rôle de locomotive, permettant un taux d’occupation de 79 % des hôtels, en hausse de 2 points par rapport à 2023. Il ressort également que plus de 6,5 millions de nuits ont été réservées dans des meublés via les plateformes collaboratives entre mai et septembre 2024, soit une augmentation de 6 %.

A 64 %, les acteurs du secteur se disent quand même satisfaits de leur saison, un résultat qui, bien que légèrement en baisse par rapport à l’année record de 2023 (76 %), reste encourageant dans un contexte de reprise.

Ce sont surtout les gérants de structures de plein air qui se frottent les mains. Près de trois quarts des responsables de campings disent avoir constaté une bonne saison, surtout ceux implantés à proximité de l’océan.

Autre aspect positif : les bons avis laissés par les clients durant leur séjour néo-aquitain. La note moyenne attribuée aux prestataires se situe à 8,5 sur 10. Ce sont les sites de visites qui récoltent la meilleure note, avec un joli 9,2 sur 10. Les points d’intention concernent la propreté dans les hôtels et le rapport qualité/ par rapport au nombre d’étoiles.

Surtout, la Nouvelle-Aquitaine reste la première région touristique malgré une baisse de fréquentation, comme le révèle la dernière étude de l’INSEE. La région a enregistré 47 millions de nuitées dans ses hébergements collectifs.

Une place de leader que les professionnels souhaiteront sans nul doute conserver. Pour ce faire, jouer la carte du tourisme durable et solidaire pourrait constituer un argument pérenne, alors que cette préoccupation s’impose de plus en plus parmi les clients. Le nombre d’établissements ne cesse de croître : +29% d’hébergements éco-labellisés, +167% de restaurants éco-labellisés, +11% de kilomètres de voies cyclables en site partagé…

Les professionnels et les services publics s’adaptent donc aux attentes du public, au sein d’une région dont l’économie dépend aussi beaucoup de la fréquentation touristique.