Le caviar d’Aquitaine labellisé IGP
L’association Caviar d’Aquitaine, portée par quatre producteurs passionnés, vient d’annoncer l’obtention de l’Indication Géographique Protégée (IGP). Une vraie reconnaissance.
Olivier Sorondo – 21 février 2025 – Dernière MAJ : le 21 février 2025 à 18:26
De longues démarches
Cette labellisation est le fruit d’une démarche entamée il y a une douzaine d’années par les producteurs de la région, regroupés au sein de l’association Caviar d’Aquitaine. Elle assure que toutes les étapes de production, de l’élevage des esturgeons à la transformation des œufs, se déroulent dans l’aire géographique définie, incluant les départements de la Gironde, des Landes, du Lot-et-Garonne, ainsi que certaines communes de Charente, Charente-Maritime, Dordogne, Gers et Pyrénées-Atlantiques.
Quatre producteurs, – le groupe Kaviar, l’Esturgeonnière, Caviar de France et Prunier Manufacture – pourront désormais afficher le petit logo jaune et bleu sur leurs boîtes et espérer conquérir une clientèle plus large. Ils ont travaillé ensemble pour définir un cahier des charges strict, garantissant la qualité et l’origine du caviar. Ce cahier des charges de l’IGP Caviar d’Aquitaine encadre les pratiques d’élevage et de production. Il inclut des critères éthiques et écoresponsables, tels que l’absence d’OGM et d’antibiotiques, ainsi qu’une traçabilité totale du produit.
Surtout, l’IGP valorise le savoir-faire des producteurs et protège leur produit précieux contre la concurrence, principalement chinoise.
Une histoire d’un siècle
C’est aux réfugiés russes, arrivés dans la région au début du 20e siècle, que l’on doit le début de l’aventure. Ils ont joué un rôle crucial dans le développement du caviar d’Aquitaine, notamment à travers leur expertise en aquaculture et en transformation du produit.
Lorsque la France décide de relancer la production de caviar après l’interdiction de la pêche à l’esturgeon Acipenser sturio en 1982 dans l’estuaire de la Gironde, du fait de sa quasi-extinction, elle se tourne vers une espèce plus adaptée à l’élevage : l’Acipenser baerii, originaire de Sibérie. Des ichtyologues russes, spécialistes des esturgeons, sont alors sollicités pour apporter leur savoir-faire en matière d’élevage. Ils aident les pisciculteurs aquitains à maîtriser la reproduction en captivité, l’élevage et les techniques optimales de production du caviar.
Aujourd’hui, « le cycle d’élevage s’effectue dans l’aire, dans des bassins et des étangs alimentés par les rivières et les sources du Bassin Adour-Garonne. Elles sont situées à faible altitude, riches en alluvions et sédiments en suspension, indispensables au bien-être de l’esturgeon, et avec des caractéristiques thermiques nécessaires à sa croissance et à sa maturation » nous apprend le site du LAB Alimentation Nouvelle Aquitaine.
La région s’est imposée comme la première productrice nationale, tout en préservant une démarche écoresponsable. Elle permet une production annuelle de 34 tonnes, réputée pour sa qualité exceptionnelle.