Calendrier des festivités en Dordogne

Calendrier des festivités en Dordogne


On n’imagine quand même pas que la Dordogne ne consacre pas de nombreuses manifestations à ses délicieux produits, sans pour autant négliger la culture, la tradition et la fête.

Janvier

Fête de la truffe
Sarlat – Mi-janvier
Tél: 05 53 31 45 45 – Web: www.sarlat-tourisme.com
Le temps d’un week-end, de nombreuses animations sont organisées autour du précieux champignon (il faudrait plutôt écrire « ascomycète hypogé » mais c’est quand même moins évident). Les visiteurs peuvent profiter du grand marché aux truffes du Périgord, où produits frais et dérivés sont proposés à la vente. Les plus curieux participent aux ateliers de sensibilisation et d’identification, ce qui peut toujours être utile si on décide d’acheter soi-même quelques centaines de grammes du divin ascomycète lors d’un marché périgourdin.
La fête est également l’occasion d’organiser le concours de l’Académie culinaire du foie gras et de la truffe, au cours duquel de jeunes chefs rivalisent d’imagination pour proposer le meilleur plat.
Enfin, des démonstrations de cavage (pas gavage, même si nous sommes sur le même territoire) sont proposées au public, qui comprend un peu mieux la mission ardue des chiens chargés de débusquer la petite boule noire magique. Une truffe pour une truffe, le combat semble équitable.

Février

Fête de la noix
Sarlat – Place de la Liberté – Première quinzaine de février
Tél: 05 53 31 45 45 – Web: www.sarlat-tourisme.com
Vous avez à peine fini de digérer votre overdose de truffes qu’il faut repartir au combat. Fort heureusement, c’est toujours à Sarlat que ça se passe et cette fois, c’est à la noix qu’il faudra rendre honneur, et plus précisément aux quatre variétés AOC du Périgord.
Mine de rien, on la trouve en Dordogne depuis près de 20 000 ans et son huile était tellement précieuse au XIIIe siècle qu’on l’utilisait pour payer les baux ou s’acquitter des dettes.
En plus d’être savoureuse, la noix est bonne pour la santé, notamment grâce à sa riche teneur en arginine, un acide aminé favorisant la circulation sanguine.
La manifestation est avant tout l’occasion d’organiser le concours régional d’huile de noix, mais le public n’est pas pour autant oublié : manifestations joyeuses, animations, rencontres avec les producteurs, dégustations diverses et variées, restauration (plats, desserts, apéritifs, liqueurs à base de noix) et démonstration de fabrication d’huile.

Mars

Sarlat en Périgord Fest’Oie
Sarlat – Place de la Liberté – Début mars (ou fin février – Se renseigner auprès de l’OT de Sarlat)
Tél: 05 53 31 45 45 – Web: www.sarlat-tourisme.com
Sarlat s’impose définitivement comme la ville de la bonne chère et sait rendre hommage à la richesse gastronomique du Périgord. Créé en 2009, Fest’Oie a vocation à placer sous les projecteurs le grand palmipède, qui souffre peut-être de la très dure concurrence du canard. Pourtant, sa chair donne naissance à un foie gras savoureux, aux saveurs certes moins prononcées, mais plus fines et délicates.
L’oie se consomme de mille façons : magrets, gésiers, grillons, demoiselles, confits, brochettes…
Pendant deux jours, les visiteurs peuvent profiter de l’ambiance un peu particulière de la manifestation, animée par des bandas. Les stands des producteurs sont nombreux et les dégustations encouragées. Des ateliers ludiques sont ouverts aux petits et grands.
Le clou des festivités est le gargantuesque banquet organisé le dimanche midi pour près de 800 convives (réservation obligatoire). Pour 45 € (tarif 2016), une douzaine de plats à base d’oie (foie gras, confit, pot au feu, magret, carpaccio…) est servie, le tout arrosé par des vins locaux. Alors, elle est pas belle, la vie ?

Festival Expoésie
Périgueux – Début mars (Manifestation organisée sur une dizaine de jours)
Web: https://ferocemarquise.org
Organisé par l’association Féroce Marquise depuis 2002, le festival provoque de multiples rencontres, en de multiples endroits de la ville, entre la poésie et toute autre forme d’art, qu’il soit visuel, sonore, musical ou lié à une performance. Pendant une dizaine de jours, les lectures, expositions, ateliers, performances, échanges se succèdent aux quatre coins et recoins de la ville. Les mots partent à l’assaut du public, les arts conquièrent la cité.

Avril

Foire de la Latière
Saint-Aulaye – Place du Champ de Foire – 30 avril et 1er mai et deuxième dimanche de septembre
Le hameau de la Latière, à proximité de Saint-Aulaye et aux abords de la dense forêt de la Double, reçoit chaque année des dizaines de milliers de visiteurs. Il faut dire que sa foire, organisée deux fois par an, jouit d’une solide réputation séculaire depuis le Moyen-Âge, qui vaut toutes les campagnes de marketing.
Au printemps, la fête foraine s’impose : manèges, stands de tir, loteries, comptoirs de dégustation, camelots, ventes diverses et variées. C’est aussi et surtout la foire aux bestiaux (un mini salon de l’agriculture, en quelque sorte), avec ses vaches, chevaux, oies, canards…. Les artisans de France et Navarre sont présents, tout comme le sont les musiciens chargés d’animer la festivité.
Le 1er mai, on met les petits plats dans les grands, avec la préparation de l’omelette à l’aillet géante (1 000 œufs et 10 kg de matières grasses), servie à 10 heures. Juste après, c’est la messe, dite au gré des trompes de chasse, qui marque le départ du pèlerinage vers la mystérieuse fontaine de Saint-Eutrope, au sujet de laquelle on dit que les eaux magiques soulagent les estropiés. Enfin, il convient d’assister à la fête du chien, au son de la musique folklorique et médiévale.

Le Printemps des Bastides
Pays du Bergeracois – Avril à juin
Tél : 05 53 06 83 29 – Web : www.pays-de-bergerac.com
Initié par le Comité départemental de la Dordogne, le Printemps des Bastides, qui s’étend du mois d’avril au mois de juin, propose un riche programme de manifestations culturelles et artistiques dédiées aux différences et diversités des peuples de la planète. Spectacles, concerts, débats, projections, expositions, conférences et fêtes thématiques se multiplient à travers les cités du Bergeracois pour inciter le public à découvrir d’autres cultures et sensibilités.

Mai

La Ringueta, fête des jeux traditionnels occitans
Sarlat – Week-end de la Pentecôte – Uniquement les années paires
Tél: 05 53 31 45 45 – Web : www.ringueta-sarlat.fr
Organisée sur deux jours, la Ringueta est le prétexte idéal pour tirer les enfants et les ados de leur télé, smartphone, tablette, PC, PlayStation 4, Xbox One, Wii U préférés. La fête populaire occitane rend un vibrant hommage aux jeux traditionnels et autres démonstrations physiques ou concours de force.
Pas moins d’une soixantaine de jeux sont proposés aux visiteurs, parmi lesquels le rampeau (un jeu de quilles), le casse-toupine (à l’aide d’une perche, le candidat, les yeux bandés et que l’on a fait tourner sur lui-même quelques secondes, doit essayer de casser la toupine suspendue à une corde afin de recevoir une surprise), la tusta-poncha (enfoncer une pointe dans un billot de chêne en trois coups de marteau), etc.
De nombreuses animations musicales et autres joyeusetés (initiation aux danses traditionnelles, épreuves de tir à la corde, mât de Cocagne à gravir, farandoles…) accompagnent la fête.
Si toute cette dépense d’énergie vous a ouvert l’appétit, rendez-vous est fixé en soirée pour la Taulada, un savoureux dîner préparé à l’aide des spécialités locales et pour un prix très abordable. Enfin, un bal traditionnel animé par un groupe occitan vient conclure ce week-end hors du temps, au cours duquel vos enfants auront réalisé que tous les jeux ne fonctionnent pas obligatoirement à l’électricité. C’est pas rien.

Les journées du terroir
Sarlat – Jeudi et vendredi de l’Ascension
Tél: 05 53 31 45 45 – Web: www.sarlat-tourisme.com
La ville de Sarlat donne décidément la part belle aux plaisirs de la bouche. Après les fêtes de la truffe, de la noix et de l’oie, on ressort les assiettes pour goûter toutes les productions périgourdines, nombreuses et variées, salées et sucrées, fondantes ou croquantes. Les producteurs proposent aux visiteurs de se régaler du fruit de leurs productions : noix, fraises, truffes, volailles, foie gras, miel, confitures, vins, digestifs…
Des animations sont proposées aux petits et grands durant les deux jours, qui pourront venir caresser les animaux de la ferme.

Fête de la fraise
Vergt – Troisième dimanche de mai
Tél : 05 53 54 90 05
C’est le collectif des associations du canton de Vergt qui est à l’origine de cette manifestation, au regard de la longue tradition de culture de fraises dans le pays, favorisée par un climat dédié. Les fraises sont cultivées sur les coteaux boisés du Périgord, sous de très longs tunnels de plastique. Elles bénéficient du sigle de qualité officiel IGP, délivré par la Commission européenne, preuve de qualité.
Plusieurs variétés sont proposées au public : gariguette, cirafine, cléry, Donna rouge, candiss…
La fête est l’occasion d’aller à la rencontre des fraisiculteurs, qui prendront un vrai plaisir à répondre aux questions posées et à expliquer leur travail quotidien. C’est aussi et surtout l’occasion de se régaler, notamment lors des banquets organisés au cours desquels le fruit est mis en valeur. Il convient également d’assister au concours de la meilleure tarte aux fraises organisé par la Fédération des Patrons Boulangers Pâtissiers de la Dordogne et le Comité de la Fraise. Deux épreuves sont inscrites à l’ordre du jour, dont la première réservée aux pâtissiers amateurs et la seconde dédiée aux artisans boulangers pâtissiers. Et qui profite du fruit de ce challenge acharné ? À votre avis.

Juin

Fête du vin et de la gastronomie
Chalais-en-Périgord – Place de Mavaleix – Dernier week-end de juin
Web : www.vins-chalais.com
Situé au cœur du Périgord vert, le village de Chalais organise chaque année sa traditionnelle fête du vin et de la gastronomie, une façon conviviale de fêter l’arrivée de l’été. Au total, une trentaine d’exposants viennent occuper les stands de la place Mavaleix, ce qui permet de les rencontrer et d’acheter directement leurs délicieuses productions. Les appellations ne sont pas limitées au seul département de la Dordogne ou aux limites du Sud-Ouest. On y trouve, entre autres, du champagne, du beaujolais, du pineau, des côtes de Bordeaux, du muscadet ou encore des vins de Touraine.
D’autres stands sont dédiés aux plaisirs du bien manger : foie gras, fraises, fromages, galettes…
Un dîner dansant est organisé le samedi et le dimanche soir. Bref, tous les ingrédients d’une fête de village joyeuse et légère.

Juillet

La Félibrée
Chef-lieu de canton du Périgord – Premier dimanche de juillet
Web : www.felibree-2016-saintaulaye.fr (blog dédié à la manifestation de 2016)
Depuis 1903, la Félibrée est organisée chaque été dans un chef-lieu de canton différent. La fête, héritée des troubadours et de leurs chants, rend un hommage appuyé à la langue d’oc et à la culture occitane. Des guirlandes de feuilles, fabriquées tout au long de l’année pour l’évènement, sont accrochées à travers les rues de la ville. Le public, généralement très nombreux, découvre les activités traditionnelles, comme la fabrication de paniers d’osier ou de dentelle, le travail des potiers, le talent des artisans, le savoir-faire des cuisiniers. Tout au long de la journée, des défilés de groupes traditionnels sont organisés. On peut, et on doit, assister à la taulada, le célèbre banquet, qui précède la Cour d’Amour, une représentation de danses et de pièces de théâtre, dites bien sûr en langue d’oc.
La Félibrée est organisée par l’association Lo Bornat dau Perigord (la rûche), école félibréenne du Périgord fondée en 1901. L’association est devenue l’ensemble des hommes et femmes dépositaires d’un savoir et des traditions de l’Occitanie.

Macadam Jazz
Périgueux – Tous les mardis soirs de juillet à août
Tél : 05 53 08 69 81 – Web : www.clap-perigueux.com
Chaque mardi soir, de juillet à août, alors que la forte chaleur de la journée laisse progressivement la place aux douces températures du crépuscule, la ville de Périgueux nous invite à prendre l’apéritif en musique, sur des airs de jazz.
Les groupes investissent les places de la ville et proposent deux rendez-vous par soirée. Le premier est fixé à 18h30 et constitue un prélude musical, une sorte de mise en bouche (ou plutôt oreilles). Le second débute à 20h30 sous la forme d’un concert plus structuré.
Alors, on n’est pas bien là, détendu du tympan ?

La Truffe de Périgueux
Périgueux – Juillet à août
Tél : 05 53 08 69 81 – Web : www.clap-perigueux.com
Ceux d’entre vous qui ressortent la fourchette et la serviette après avoir goulûment assisté à la fête de la truffe organisée à Sarlat en janvier en seront pour leurs frais. La Truffe de Périgueux, organisée par l’association CLAP (à qui l’on doit aussi Macadam Jazz), en collaboration avec France Bleu Périgord, est un concours de chansons françaises. Il permet aux artistes méconnus de venir chanter sur scène, face à un public nombreux et enthousiaste mais aussi devant un jury très attentif.
Le concours n’oublie pas les plus jeunes puisque les chanteurs de 8 à 16 ans peuvent également se produire à travers une catégorie qui leur est dédiée.
Les candidats se succèdent tout au long de l’été, jusqu’à la grande finale au cours de laquelle le vainqueur de l’année est désigné.
Est-il besoin de rappeler que des artistes ont connu (et connaissent toujours) une grande carrière après avoir décroché le trophée ? Ce fut le cas pour Jeanne Cherhal, Miossec ou encore Linda Lemay. Excusez du peu.

Foire aux vins de Sigoulès
Sigoulès – Troisième week-end de juillet
Tél : 05 53 58 40 42
Retour aux plaisirs du palais. Depuis déjà une quarantaine d’années, la foire aux vins de Sigoulès accueille une petite centaine d’exposants, dont des viticulteurs du Bergeracois mais aussi d’autres régions. Les stands dédiés aux bons produits du terroir sont également fort nombreux.
Limiter la foire à la dégustation et à la vente de vins serait une grave erreur. Pendant deux jours, les animations sont multiples et variées, au rythme des bandas : défilé des confréries, spectacle musical, concerts d’orchestres, jeux d’antan, danses traditionnelles, attractions foraines, soirée cabaret… Ceux qui auraient dégusté trop de Pécharmant le samedi soir pourront expier leur faute et soulager leur conscience en assistant à la messe du dimanche matin, animée aux couleurs des confréries. Encore faudra-t-il pouvoir se lever.

Festival des jeux du théâtre
Sarlat – Deuxième quinzaine de juillet
Tél : 05 53 31 10 83 – Web : www.festival-theatre-sarlat.com
Le festival existe depuis 1952, né de la volonté d’unir le magnifique patrimoine de la ville et l’émotion de l’art dramatique. La manifestation propose des représentations théâtrales dans quatre lieux emblématiques de la cité : le jardin des Enfeus, le jardin du Plantier, l’abbaye de Sainte-Claire, la place de la Liberté.
La programmation est confiée, depuis déjà de nombreuses années, à Jean-Paul Tribout, que le grand public connaît grâce à son interprétation de Gustave Pujol dans la série Les Brigades du Tigre mais qui est aussi et surtout un homme de théâtre, avec plus de 80 pièces à son palmarès.
Chaque année, une vingtaine de pièces, classiques ou plus contemporaines, est proposée au public, ainsi que des lectures et des spectacles poétiques.

Crédit photo : Festival des Jeux du Théâtre de Sarlat en Périgord

Le Grand Souk
La Jemaye – Juillet
www.legrandsouk.com
Initialement organisé à Ribérac, le festival pose sa scène à la Jemaye, et plus précisément aux abords de son grand étang.
Chaque année, des chanteurs de France et du monde entier, confirmés ou débutants, viennent faire le show pendant deux jours.

Itinéraire baroque
Saint-Astier et alentours – Fin juillet
Tél : 05 53 90 05 13 – Web : www.itinerairebaroque.com
Initié par l’organiste et chef d’orchestre Ton Koopman, le festival a la vocation d’organiser des concerts de musique baroque dans les églises romanes et châteaux du Périgord vert, avec le souci d’unir le patrimoine architectural, parfois oublié, à la magie des compositions de Bach ou Telemann. Une trentaine de concerts est ainsi proposée au public en quatre jours, répartis dans différents sites : l’abbaye de Brantôme, l’église de Mareuil, le château de Bourdeilles, l’abbatiale de Cercles…

Mimos, festival international des arts du mime et du geste
Périgueux – Fin juillet
Tél : 05 53 53 18 71 – Web : www.mimos.fr
Chaque année depuis 1983, le festival Mimos « s’attache à refléter toute la diversité d’un art reposant sur le corps en mouvement : mime, théâtre gestuel, performance, danse, cirque, théâtre d’objets, marionnettes… » comme le précise son site Internet.
Des artistes du monde entier viennent se produire au festival, le deuxième plus important au monde après celui de Londres. Le public assiste à une vingtaine de spectacles, qui peuvent être organisés sur scène, mais aussi dans les places, les rues et musées de la ville.
En parallèle, Mim’Off permet à une vingtaine de compagnies d’aller à la rencontre des spectateurs en marge du festival. Leurs spectacles sont gratuits, mais rien n’interdit de déposer quelques euros dans le chapeau.

Festival Cultures au cœur
Montignac – Dernière semaine de juillet
Tél : 05 53 50 14 00 – Web : www.festivaldemontignac.fr
Le festival se montre engagé dans le combat en faveur de la paix et de la rencontre des cultures du monde entier. Chaque été, des dizaines de groupes folkloriques internationaux viennent dévoiler les danses, chants et musiques traditionnels de leur pays.
La manifestation propose également de nombreuses animations, des concerts gratuits à la bodega, des expositions, des conférences et même un marché artisanal.

Festival du Périgord noir
Villes et villages du Périgord noir – Fin juillet à début octobre
Tél : 05 53 51 95 17 – Web : www.festivalmusiqueperigordnoir.com
Les concerts classiques sont organisés dans les églises qui jalonnent la magnifique vallée de la Vézère, choisies pour leur beauté architecturale mais surtout pour leur sonorité exceptionnelle, à même de rendre hommage au talent des musiciens.
À chaque édition du festival, un thème central (« Haendel dans les collines » en 2015, « Drôles de dames » en 2016) est choisi, autour duquel s’établit la programmation.

Août

Festival des musiques épicées
Saint-Aulaye – Premier week-end d’août
Tél: 05 53 90 63 74 – Web: www.musiques-epicees.com
Les terrasses du château de Saint-Aulaye, magnifique édifice dominant la rive gauche de la Dronne, accueillent pendant deux jours des groupes de cultures latine et occitane, dans une bonne grosse ambiance de fête.

Fête du couteau de Nontron
Nontron – Début août
Tél : 05 53 56 29 76 – Web : https://feteducouteau.typepad.fr
On le sait, la tradition de la coutellerie est fort ancienne à Nontron. Il est donc logique que la fête de cet instrument, ô combien pratique, soit organisée dans cette charmante bourgade du Périgord vert qui reçoit le temps d’un week-end une centaine d’exposants venus du monde entier. Les passionnés pourront admirer des joyaux d’orfèvrerie, conçus et fabriqués par des artisans ayant une haute estime de leur métier.
Le week-end précédent la fête est consacré au festival « Forges et métallurgie », qui rend honneur à l’un des plus anciens métiers du monde et qui permet au public de découvrir les ateliers de bas-fourneau, la fonderie de bronze et d’étain et d’assister à la démonstration de coulée de fonte dans le haut fourneau.

Sinfonia en Périgord
Périgueux – Fin août
Tél : 05 53 08 74 83 – Web : www.sinfonia-en-perigord.com
Créé par Michel et David Théodorides en 1990, Sinfonia en Périgord est entièrement dédié à la musique baroque. Il offre la possibilité à de jeunes musiciens ou de nouvelles formations de rencontrer le public dans des lieux prestigieux de la région de Périgueux, sans pour autant oublier les orchestres plus confirmés. Cerise sur le gâteau, l’équipe du festival assure le suivi des graines de talent afin de s’assurer de la bonne évolution de leur carrière.

Septembre

Foire de la Saint-Cloud
Badefols d’Ans – Deuxième week-end de septembre
Au pied de l’imposant château, la foire de la Saint-Cloud prend ses quartiers chaque deuxième week-end de septembre. Un concours de veaux élevés sous la mère permet de repérer les plus beaux bestiaux, qui sont ensuite vendus à un prix légèrement supérieur.
La foire est aussi l’occasion de profiter des nombreuses animations proposées et de se restaurer avec gourmandise puisque les premiers plats, tripes et bavettes, sont proposées dès 8 heures du matin (pour ceux qui auraient boudé leurs corn-flakes). Ambiance rurale garantie.

Foire exposition de Périgueux
Marsac sur l’Isle – Mi-septembre
Tél : 05 53 03 31 61 – Web : www.foire-exposition-perigueux.fr
Organisée sur une semaine, la foire expo de Périgueux, qui est la troisième en importance en Aquitaine après celles de Bordeaux et de Pau, regroupe des centaines d’exposants de toutes sortes. Le public peut également profiter des manèges gratuits, des animations diverses et variées, du village occitan et des nombreux stands de dégustation de spécialités locales.

Novembre

La foire aux dindons
Varaignes – 11 novembre
Tél : 05 53 56 31 05
L’on dit que cette foire un peu particulière date du bon roi Henri IV. Le temps d’une journée, le dindon est à la fête, à tous les sens du terme. La journée commence par un défilé de gallinacés à travers les rues du village jusqu’à la place du château. Il s’ensuit un concours de glouglou, qui peut valoir le détour.
Et si vous tombez sous le charme de ces adorables dindons, vous pourrez d’autant plus les apprécier rôtis lors du grand banquet de la foire, au cours duquel des châtaignes et du bourru sont également proposés aux convives.
Plus de 130 exposants sont présents et les bandas se chargent d’assurer l’animation, que l’on devine joyeuse.
Il est préférable d’arriver tôt, la manifestation accueille généralement plus de 15 000 visiteurs.

Patrimoine et cultures en Dordogne

Patrimoine et cultures en Dordogne


Les châteaux et autres édifices remarquables semblent appartenir depuis toujours au paysage et contribuent à la singularité du département.

Des châteaux en veux-tu, en voilà

Forte d’une histoire qui remonte aux temps préhistoriques, la Dordogne peut s’enorgueillir d’un patrimoine copieux et varié constitué à travers les siècles : grottes ornées, dolmens et mégalithes, villages gaulois puis cités romaines, églises bâties dès le XIe siècle, châteaux et forteresses, bastides… Après Paris, c’est le département de France affichant le plus grand nombre de monuments historiques.

L’on dit du Périgord que c’est la terre aux mille et un châteaux. Cette surproductivité architecturale s’explique essentiellement par l’esprit de rébellion qui habita moult nobliaux hostiles aux attentes du comté du Périgord. De nombreuses forteresses furent alors érigées, aidées en cela par les tensions entre Plantagenêts et Capétiens, comme en témoignent les solides constructions de Beaumont-du-Périgord ou de Monpazier. Il convient également de mentionner les terribles invasions que subit le Périgord tout au long des siècles, sans omettre la guerre de Cent Ans, qui a encouragé l’édification de châteaux forts et de bastides.

Château de Biron – Crédit photo: Mossot – CC BY-SA 3.0

On trouve aussi, et fort heureusement, de magnifiques bâtisses sans vocation guerrière ou défensive. Généralement construites au cœur de grands domaines, elles servaient d’habitations principales ou de lieux de plaisance, à l’image de Château-l’Evêque ou de Vaugoubert.

Un patrimoine architectural apprécié du cinéma

La Dordogne est également remarquable par la diversité de ses demeures, qu’elles soient à colombages, creusées dans le roc, à toiture constituée d’ardoises, de tuiles ou de lauzes. À l’instar de nombreux autres territoires du pays, les matériaux ayant servi à la construction des habitations ont été trouvés à proximité. Ainsi, dans la région de Nontron, le granit est souvent utilisé ; dans le Ribéracois, la forte présence du calcaire influe sur l’architecture des maisons ; dans le pays de la Double, à l’ouest du département, ce sont l’argile et le bois qui ont constitué les matériaux de base.

Ce foisonnement patrimonial représente une sacrée aubaine pour les films dont le scénario évoque les temps passés. Parmi les multiples tournages, citons Le capitan, tourné en 1960 à Biron avec le virevoltant Jean Marais, Les duellistes, réalisé par Ridley en 1977 ou encore La fille de d’Artagnan, avec la very jolie Sophie Marceau, tourné en 1994. Ah, il faut la voir à dos de cheval dans les ruelles du village, se battre comme une furie avec sa longue épée sur la toiture du château, paraître innocente, belle et fraîche dans sa jolie robe jaune pinson.

Culture occitane

Au regard d’une histoire aussi riche, les Périgourdins (ou Périgordins, c’est selon) revendiquent fièrement les traditions qui se sont nourries des siècles passés. L’occitan y fut parlé dès le Xe siècle, grâce notamment aux histoires narrées par les troubadours de villages en bastides. On continue d’ailleurs de rendre hommage à cette culture occitane chaque année en Dordogne, à travers la Félibrée, organisée le premier dimanche de juillet dans un chef-lieu de canton, et ce depuis 1903. La fête folklorique réunit à chaque manifestation plusieurs dizaines de milliers de personnes. Le Président du Bournat, l’association en charge de l’évènement, a bien résumé en 2015 la finalité de la Félibrée : « Il s’agit de mettre en valeur la langue, la musique, les danses et les chants occitans, mais aussi d’être une vitrine des savoir-faire de notre département ».

Nature et paysages en Dordogne

Nature et paysages en Dordogne


Composé d’une grande variété de paysages répartis entre quatre régions naturelles bien distinctes, le département est réputé pour ses denses forêts de chênes, ses falaises calcaires et ses larges vallées que traversent les rivières sinueuses.

♫♫ « Pourtant, que l’Périgord est rare,

Comment, peut-on s’imaginer,

En voyant un vol de canards,

Que l’hiver vient d’arriver ? » ♫♫

Telles auraient pu être les paroles de la célèbre chanson de Jean Ferrat si ce dernier avait jeté son dévolu sur cette province du Sud-Ouest.

Tout le monde le reconnaît : la Dordogne, c’est très joli. Cette beauté naturelle s’explique peut-être par la foultitude des petits pays qui composent le département. On apprécie tout autant les denses forêts de chênes, les murailles calcaires au sommet desquelles se dressent de fiers châteaux, les rivières sinueuses qui traversent les vallées et les coteaux mangés par la vigne.

L’omniprésence du sol calcaire et la densité des cours d’eau souterrains ont contribué à la naissance d’un grand nombre de gouffres et de grottes, pour la plus grande joie des spéléologues.

Ce cadeau de la nature a suscité la création de trois réserves: Liorac, marais de Groléjac et Peyssac.

La forêt est maîtresse en terres périgourdines, puisqu’elle occupe près de la moitié de la superficie (400 000 hectares). Elle est essentiellement composée de chênes, de noyers, de châtaigniers de frênes et de hêtres, mais les résineux marquent une belle progression, jusqu’à occuper 100 000 hectares.

La profusion des cours d’eau s’accompagne naturellement d’une grande diversité de poissons, parmi lesquels il convient de citer le saumon atlantique, la lamproie fluviatile, la carpe, la truite ou encore l’esturgeon. Plus au sec, la faune se compose de différentes espèces animales : sangliers, blaireaux, chevreuils, lièvres, grands corbeaux et encore faucons pèlerins à flanc de falaises.

Il est d’usage de considérer la Dordogne selon une palette polychromique, chaque Périgord revendiquant fièrement sa particularité et la richesse de son terroir.

Le Périgord vert

C’est Jules Verne qui est à l’origine de l’expression, après un séjour dans le pays de Brantôme. L’écrivain avait remarqué la prédominance des prairies et des forêts dans cette partie nordique du département, où tombe souvent la pluie et émergent les rivières comme la Dronne, l’Isle ou le Bandiat qui vont ensuite devenir plus matures et imposantes dans les vallées du Périgord, plus au sud.

Le Périgord vert est une terre de polyculture, qui privilégie l’élevage. Il n’est pas rare d’observer les gentilles vaches limousines se la couler douce dans les nombreux prés aux abords des petites routes.

Les amoureux de la nature ne manqueront pas d’aller à la découverte du parc naturel régional Périgord-Limousin, qui fut créé en 1998. Proposant une superficie de près de 2 000 km², habité par 50 000 Périgordins, l’espace est richement doté de forêts de châtaigniers, de plateaux calcaires, de rivières vives et autres sites naturels magnifiques. On y organise chaque année des fêtes qui valent le détour (festival des bandas, fête du cèpe, carnaval des Soufflets…) et de nombreux édifices et musées sont ouverts au public.

La Dronne à Brantôme – Crédit photo: O.S. p/s FranceSudOuest

Le Périgord blanc

Plus au sud, après avoir traversé la noble forêt de la Double, se distingue le Périgord blanc, dont l’appellation est tirée des plateaux et des falaises calcaires, sans oublier les pierrailles du Causse. Composé des vallées de l’Isle et de l’Auvezère et de paysages joliment vallonnés, le pays regroupe entre autres les communes de Périgueux, de Saint-Astier, de Neuvic ou encore de Sorges.

Les sols de cette partie du département, essentiellement composés de sable et d’argile, ne permettent pas une polyculture aussi riche qu’en Périgord vert mais la diversité de ses terrains autorise de jolies productions de blé, de maïs, d’orge et de fraises.

Le Périgord pourpre

C’est la couleur que prennent les feuilles de vignes à l’automne qui est à l’origine de l’appellation de ce territoire du département situé au Sud-Ouest. Nous sommes ici dans le pays de Bergerac, de Monbazillac et de Monpazier. Le climat agréable contribue aux nombreuses cultures du pays, comme le maïs, les vergers, le tabac. C’est avant tout la terre des vignobles et des bastides.

Le Périgord noir

Enfin, au Sud-Est se trouve la dernière entité du département, qui tire son nom des épaisses forêts de chênes-verts et de châtaigniers dont la canopée assombrit les paysages. Le Périgord noir est essentiellement calqué sur l’arrondissement de Sarlat-la-Canéda et l’on y trouve la majeure partie des sites préhistoriques (Lascaux, Les Eyzies…) ainsi que les châteaux hauts perchés de la vallée de la Dordogne (Domme, Castelnaud…). Les gastronomes trouvent ici la béatitude grâce à la truffe et au cèpe, sans oublier la production de foie gras.

Éléments d’histoire de la Dordogne

Éléments d’histoire de la Dordogne


De l’homo erectus à l’addict iPhonus, la Dordogne est le témoin privilégié de notre très longue histoire.

La préhistoire

La présence humaine est attestée en Dordogne depuis 450 000 ans. Ce furent d’abord les Homo erectus ou Acheuléens, dont des traces ont été découvertes dans le gisement de la Micoque aux Eyzies, puis les Hommes de Néandertal (-100 000 ans), repérés au Moustier, et les Homo sapiens sapiens (-35 000 ans), aussi connus comme les Hommes de Cro-Magnon, selon le nom du lieu-dit aux Eyzies.

Les Homo erectus (dont le qualitatif est tiré du fait qu’ils se tenaient droit et marchaient sur leurs deux pieds) savaient allumer un feu, tailler des silex, dits bifaces, et édifier des huttes sommaires à l’aide de branchages. Leur survivance reposait sur la chasse et la cueillette de végétaux.

Les Hommes de Néandertal ont également vécu dans la région périgourdine, jusqu’à leur disparition vers -35 000. À la différence des Acheuléens, les Néandertaliens enterraient leurs morts. Des tombes d’adultes et d’enfants ont ainsi été retrouvées au Moustier, au Pech de l’Aze ou encore à la Ferrassie.

Ce furent enfin les Homos sapiens sapiens, sans doute originaires de l’Est de la Méditerranée, qui s’installèrent en terres périgourdines. Les Hommes de Cro-Magnon, considérés comme nos ancêtres directs, savaient concevoir des statuettes, peindre sur les parois des grottes, fabriquer des outils, pêcher des poissons à l’aide d’hameçons et profiter des nombreuses ressources offertes par leur territoire. En revanche, il semblerait qu’ils n’aient jamais dépassé les phases éliminatoires de Questions pour un champion.

Grâce aux fouilles menées depuis 1863, plus de 200 gisements préhistoriques ont été découverts en Dordogne, principalement dans la zone des Eyzies-de-Tayac et tout au long de la Vézère et de la Beune. Ainsi, l’abri de Laugerie-Haute a servi de refuge pendant des millénaires aux populations préhistoriques. Le gisement de la Madeleine, en aval de Tursac, a révélé lors des premières fouilles d’innombrables richesses : outils en ivoire, accessoires de parures, silex taillés et même une plaquette d’ivoire affichant un magnifique dessin de mammouth. L’abri du Moustier a permis d’exhumer le squelette d’un adolescent de type néandertalien.

Dans le domaine de l’art pariétal, la grotte des Combarelles provoqua l’étonnement puis la joie des préhistoriens, dont le célèbre abbé Breuil, lors de son exploration en 1901. Près de 300 figures y furent découvertes (pour la plupart gravées), datant du magdalénien et représentant notamment des animaux, une main cernée de noir, des formes humaines et même des anatomies génitales, ce qui tendrait à prouver que les graffitis vulgaires que l’on observe parfois sur les murs de nos cités modernes seraient en fait l’œuvre de personnes particulièrement cultivées et férues d’histoire.

En 1940, quatre adolescents découvrirent accidentellement, à proximité de Montignac, une grotte dont les parois étaient ornées de somptueuses fresques d’animaux, éclatantes grâce à leurs coloris préservés depuis près de 17 000 ans. La grotte de Lascaux suscita rapidement l’engouement phénoménal du public et des scientifiques. Les visites de multiplièrent et, en l’espace d’une vingtaine d’années, la pollution engendrée par les curieux commença à dégrader les peintures. Il fut décidé de fermer définitivement le site en 1963.

La dernière découverte est celle de la grotte de Cussac, en septembre 2000, à proximité de la commune du Buisson de Cadouin. La grotte révèle des centaines de gravures d’animaux (mammouths, chevaux, rhinocéros…) dont certaines sont gigantesques. On y a également retrouvé des ossements humains de plus de 29 000 ans.

Par souci de conservation, la plupart des sites préhistoriques de la Dordogne sont fermés au grand public. Il est possible de se consoler en visant le site de Lascaux II, fac-similé situé à 200 mètres de la grotte originale. Les plasticiens ont effectué un travail de grande qualité, reproduisant, au centimètre près, les peintures originales de la salle des Taureaux et du diverticule des Félins. La précision de la reconstitution semble avoir séduit le public puisque 250 000 visites sont enregistrées chaque année.

Musée national de la Préhistoire By Didier Descouens (Own work) [CC BY-SA 3.0], via Wikimedia Commons

Enfin, les passionnés de grottes et de silex peuvent visiter le musée national de la Préhistoire, aux Eyzies, qui conserve des dizaines de milliers de pièces issues du paléolithique. Il convient de mentionner également le centre d’accueil du pôle international de la Préhistoire, ouvert depuis 2010, dont la vocation est de valoriser le patrimoine de la vallée de la Vézère. Le centre fournit toutes les explications utiles à ceux qui envisagent d’emprunter le parcours des sites préhistoriques et de s’imprégner d’une époque au cours de laquelle les hommes réussissaient à (sur)vivre sans smartphone ni GPS. Chapeau.

L’Antiquité et le Moyen-Âge

Les terres de la Dordogne, essentiellement les vallées de l’Isle, de la Vézère et de l’Auvézère, furent longuement habitées par les Petrocorii (ou encore Pétrocores ou Prétocoriens), peuple gaulois d’origine celte, dont l’étymologie signifie « quatre tribus » ou bien « quatre armées », selon les historiens. C’est d’ailleurs ce terme de Petrocorii qui a fini par donner le nom de Périgord.

En -52, les Prétocoriens, réputés pour l’excellence de leur travail du fer, envoyèrent 5 000 hommes prêter main-forte à Vercingétorix pour lutter contre l’invasion des légions romaines, en toute connaissance de cause si l’on se réfère à ce court passage historique :

« Prends garde, fier Pétrocorien,

Réfléchis avant de prendre les armes,

Car, si tu es battu,

César te fera couper les mains ! »

C’est donc légèrement amputés que nos ancêtres durent se résoudre à accepter la présence romaine dans leurs belles contrées, qui était déjà avérée depuis quelques décennies. La culture, la langue, la pratique religieuse changèrent. Les terres reçurent de nouvelles cultures, comme le châtaignier et la vigne. L’architecture urbaine se modifia, au profit d’un agencement en plan ordonné autour de deux axes : le cardo (nord-sud) et le decumanus (est-ouest). Vesunna (Périgueux) qui devint une cité réputée et prospère, riche de 10 000 habitants, illustre bien ce nouvel agencement citadin. Les curieux peuvent retrouver quelques vestiges, comme ceux de l’amphithéâtre (construit au 1er siècle, considéré comme l’un des plus vastes de Gaule) et des remparts de l’ancienne citadelle.

Au Ve siècle, les Wisigoths installèrent leur empire en Aquitaine et dans tout le midi de la Gaule. En 507, la bataille de Vouillé, aussi brève que violente, contraria quelque peu les projets du roi Alaric II, ce dernier se faisant transpercer par l’épée vengeresse de Clovis en personne, rois des Francs et guerrier redoutable. Désemparés, les Wisigoths prirent la sage décision de décamper plus au Sud. Grâce à cette victoire, qui précéda la conquête de Toulouse un an plus tard, Clovis repoussa les limites du royaume jusqu’aux Pyrénées.

Quand même un peu fatigués par toutes ces invasions de gens pas forcément sympas (on ne parle même pas de celles des Gascons et des Normands), les habitants du Périgord durent encore supporter les hordes sarrasines au début du VIIIe siècle. Leur présence est toujours visible à travers le nom de certaines communes du département : Maurens, Sarrasac, Mauriac…

Le Périgord fut ensuite érigé en comté et rattaché au royaume d’Aquitaine, sous l’impulsion des Carolingiens. Au cours du Xe siècle, quatre baronnies se firent jour : Mareuil, Brison, Bourdeilles et Beynac, toutes dévouées à la cause royale.

Parmi la lignée de comtes, l’histoire retient Adalbert, réputé pour son appétit guerrier, successeur d’Hélie de Talleyrand-Périgord. En juillet 987, la proclamation d’Hugues Capet comme roi de France sonne le glas de la dynastie carolingienne. Le nouveau souverain, élu par les vassaux, doit faire face à Adalbert, qui combat le comte de Blois aux portes de Tours. Le roi lui enjoint par lettre de lever le siège et lui rappelle que les comtes sont avant tout des fonctionnaires au service de la royauté. Piqué, Adalbert lui répond que ce sont pourtant les ducs et les comtes qui l’on élu roi.

L’échange est resté célèbre :

« – Adalbert, qui t’a fait comte ?

– Hugues, qui t’a fait roi ? »

Ca-ssé !

Aliénor d’Aquitaine par Frederick Sandys, 1858, musée national de Cardiff

En 1154, le mariage de la jolie duchesse Aliénor d’Aquitaine avec Henri II Plantagenêt fit basculer le Périgord du côté british de la force, ce qui émoussa quelque peu l’humeur pourtant joviale des comtes périgourdins. De longues décennies durant, des châteaux furent édifiés et de nombreuses batailles engagées contre l’envahisseur angloy. Ainsi, en 1356, les assauts de l’armée anglaise contre la ville de Périgueux furent repoussés à trois reprises. Mieux encore, jamais Sarlat-la-Canéda ne courba l’échine face aux Anglais. Le Périgord dut néanmoins faire face à des épisodes moins heureux tout au long de la guerre de Cent Ans, comme les violentes chevauchées du Prince Noir, fils d’Edouard III, et de son armée, dépêchés sur place pour défendre les possessions familiales. Fort heureusement, Bertrand du Guesclin parvint à reprendre quelques territoires, dont Bourdeilles en 1377 et Saint-Astier en 1379.

Au terme de multiples soubresauts et changements de souverains, le comté du Périgord rejoignit la couronne de France en 1454, non sans une dernière petite baston entre amis, qui est restée gravée dans l’histoire : la bataille de Castillon.

De la Renaissance à la Dordogne

Ce qu’il y a de bien avec les guerres, c’est que même quand on n’en veut plus, il y en a encore. Aux conflits territoriaux succédèrent les luttes religieuses. Au XVIe siècle, le Périgord fut particulièrement perméable à la Réforme et à l’expansion du protestantisme. Périgueux tomba ainsi en 1575 sous l’influence de Guy de Montferrand, dit Langoiran, et son fidèle copain Geoffroy de Vivans. La cité resta aux mains des protestants jusqu’en 1581, date à laquelle ils furent renversés par les catholiques. D’autres villes périgourdines subirent également les sanglantes ambitions des protestants à cette période : Bergerac, Monpazier, Ribérac, Nontron…

L’édit de Nantes, promulgué en 1598 par le roi Henri IV, mit un terme aux troubles secouant le Périgord et les autres territoires du royaume. La révocation du verset religieux de l’édit, décidée par Louis XIV en 1685, provoqua finalement l’exil de milliers de protestants des principales cités de la région. Beaucoup d’entre eux s’installèrent définitivement en Hollande.

La Révolution française ne souleva pas de puissants bouleversements à l’échelle locale – quelques nobles décapités pour marquer le cou(p) – et permit la création du département de la Dordogne en 1790, aux contours proches de l’ancienne province du Périgord.

Le couteau de Nontron, moderne tradition

Richesses du Sud-Ouest Artisanat Dordogne

Le couteau de Nontron, moderne tradition


Menacé de disparition à la fin du XIXe siècle, un peu chahuté tout au long du XXe, le célèbre couteau a su négocier un formidable retour.

Crédit photo: La Coutellerie nontronnaise

Une longue histoire

Les Petrocorii, tribu gauloise installée en terres nord-périgourdines, étaient réputés pour la qualité de leur travail du fer, profitant des gisements de minerais riches en manganèse.

La région de Nontron offre, il est vrai, toutes les ressources naturelles nécessaires à la production de couteaux : des forêts composées d’une large variété d’arbres, un sol généreux en minerai de fer, les eaux très fraîches de la rivière Bandiat, parfaites pour la trempe les lames.

Tout au long du Moyen-Age, les Compagnons couteliers faisaient étape à Nontron lors de leur Tour de France. Au XIIIe siècle, Guillaume de la Villeneuve cite les « couteax de Pierregort » (couteaux de Périgueux) dans son Dit des crieries de Paris, qui décrit l’activité des marchands ambulants de la capitale.

Il est également avéré que l’épée du roi Charles VII (1403-1461) fut forgée à Nontron, un gage de qualité lorsqu’on regarde le CV guerrier plutôt fourni du compagnon d’armes de Jeanne d’Arc.

En 1653, Guillaume Legrand, maître coutelier parisien, tombe follement amoureux de Marie Belleterie, Nontronnaise pure souche, l’épouse et décide de s’installer en Périgord vert. Coup double ! En plus de gagner une femme aimante, il constate rapidement le potentiel de la région et initie la production artisanale et structurée des couteaux de Nontron. Ses descendants prendront le relais pendant quelques décennies et contribueront certainement à assoir la tradition coutelière de la magnifique bourgade périgourdine.

Au XVIIIe siècle, l’activité sidérurgique s’impose en Dordogne. Les forges se multiplient le long des rivières. Une quarantaine de coutelleries voit le jour, dont cinq à Nontron, parmi lesquelles la coutellerie Bernard, gérée par deux frères et leurs quatre fils. L’un d’entre eux, Guillaume, se marie en 1777 à Marguerite Petit et initie son beau-père. Les familles Bernard et Petit dominent la production locale tout au long du XIXe siècle, même si d’autres couteliers contribuent à la renommée du fameux couteau : Bardy, Bouchaud, Mériguet…

Les couteaux Petit sont remarqués dans de nombreuses expositions commerciales et industrielles. En 1849, André Petit, très ému, est récompensé à l’exposition quinquennale des produits de l’industrie de Paris. Une médaille lui est également remise lors de l’exposition universelle de Paris en 1900. Le sacre.

ville de Nontron
Ville de Nontron – Crédit photo: Patrick Nouhailler – Flickr

L’artisanat nontronnais est à son apogée, la maîtrise technique impressionne. Un document de 1827 relate la fabrication de couteaux si minuscules qu’ils peuvent être rangés dans une coquille de noix. Ces mini-pièces sont d’ailleurs toujours conçues aujourd’hui.

Les couteliers enrichissent et diversifient leur production, au-delà du simple couteau. Ainsi, des ciseaux, des rasoirs et même des sécateurs commencent à sortir des ateliers.

Hélas, la fin du XIXe et le début du XXe marquent un coup d’arrêt au développement de la petite industrie nontronnaise. Les couteliers n’ont certainement pas su anticiper suffisamment les nouvelles attentes des clients, les évolutions des procédés de fonte ou adapter leurs outils de production et doivent fermer boutique les uns après les autres. En 1905, seules deux coutelleries perdurent, dont l’entreprise Petit, qui deviendra l’unique fabricant à partir de 1928. Elle change de nom, au profit de la Coutellerie Nontronnaise. En 1931, elle est rachetée par Alphonse Chaperon, le garagiste de la ville.

Son fils Gérard assure la direction de l’établissement de 1943 à 1986, date à laquelle il est acquis par Bernard Faye, qui le cède finalement à la société Forge de Laguiole en 1992.

Le dernier rebondissement intervient en 2007 lorsque la Forge de Laguiole dépose son bilan. Son repreneur, Thierry Moysset, assure depuis la gérance de la Coutellerie Nontronnaise, qui emploie une petite vingtaine d’artisans, dont les mains expertes façonnent chaque année près de 60 000 pièces. L’entreprise, qui a su diversifier sa production et contribuer à préserver le savoir-faire séculaire, continue de nourrir la culture locale, que l’on n’imagine pas voir disparaître un jour.

Les amateurs de belles choses peuvent se rendre à l’atelier, magnifique bâtiment dessiné par Luc Arsène-Henri en 2000, afin d’observer le minutieux travail de l’équipe de la coutellerie..

Fabrication artisanale avant tout

C’est un fait : le couteau de Nontron est une très belle pièce, reconnaissable entre mille. Sa fabrication, loin de la production quasi industrielle des Opinel, nécessite une quarantaine d’opérations, toutes réalisées manuellement par le même artisan.

Chaque maître-coutelier conçoit une vingtaine de pièces par jour. Ce sont environ 60 000 unités qui sortent de l’atelier chaque année.

Les lames, en forme de feuille de saule, ne sont plus forgées ni conçues sur place depuis 1928. L’acier provient des aciéries de Bonpertuis, en Isère, puis les lames sont forgées à Laguiole avant d’être envoyées à Nontron.

Les couteaux de poche bénéficient d’une lame en acier au carbone, qui s’oxyde au fil des années, alors que l’acier des couteaux dédiés à la cuisine est enrichi de chrome afin de rendre la lame inaltérable.

Le bois utilisé pour le manche est généralement du buis, coupé après une quinzaine d’années dans les forêts environnantes, et séché pendant quatre ans. Néanmoins, certains manches sont conçus à partir d’autres variétés de bois dur : genévrier, amourette, ébène, bois de rose ou palissandre.

Le coutelier découpe d’abord les branches de bois à l’aide d’une scie à ruban. Les pièces sont ensuite tournées en utilisant un outil dédié, qui apporte la forme définitive au manche. Plusieurs finitions sont possibles : queue de carpe, violon, boule, sabot…

Une fois le manche terminé, l’artisan procède à l’assemblage, consistant à installer la virole fixe, monter la lame, riveter le clou, placer la virole tournante.

L’opération de pyrogravure peut être considérée comme la signature du Nontron. Le coutelier utilise deux fers : le premier pour les pointillés, le second pour le fameux motif en forme d’arc entouré de trois points.

Un motif mystérieux…

Les supputations ont d’ailleurs toujours été nombreuses et diverses autour de la signification de cet étrange motif. Compas tiré du symbole des Compagnons du Devoir ? Clin d’œil maçonnique ? Signe du « Vittor » des étudiants de Salamanque au XVIe siècle pour fêter leurs diplômes ? Dessin maure, témoignage des invasions sarrasines en Périgord au VIIIe siècle ? Le mystère reste entier et insoutenable.

Enfin, la dernière étape de conception, et non des moindres, est la finition. Après une minutieuse observation de la pièce qu’il vient d’assembler, le coutelier procède au ponçage et au polissage du manche, au réglage de la lame et à son affûtage.

Alléluia ! C’est terminé. Le plus ancien couteau fermant de France, rustique mais sophistiqué, doré mais modeste, sage mais joueur, vient une nouvelle fois de prendre vie dans les mains de l’artisan, continuant de nourrir la longue histoire de la coutellerie périgourdine..

S’adapter au marché d’aujourd’hui

S’il n’est certes plus le fidèle compagnon des paysans périgourdins (même si cela demande à être vérifié), le couteau de Nontron profite de la qualité de sa fabrication et de ses siècles de présence pour répondre aux attentes des collectionneurs et des clients à la recherche de produits soignés.

Depuis l’année 2000, la Coutellerie Nontronnaise fait régulièrement appel à des designers prestigieux qui apportent un regard nouveau et leur créativité. Ainsi, Christian Ghion, créateur du vase Gorgonia pour Daum Design et de nombreux flacons pour Dior et Saint-Laurent, a dessiné les collections TD ou Kanjin. Sa gamme de couverts a obtenu en 2009 le 1er prix des TADI (Trophées Aquitains de Design Industriel).

Olivier Gagnère, à qui l’on doit diverses créations pour les porcelaines Bernardaud, a quant à lui conçu les pièces de la collection qui porte son nom.
La réputation du Nontron a permis d’orienter la fabrication vers d’autres gammes de produits : fourchettes, casse-noix, couteaux à pain, pelles à gâteau… Mieux, les objets des arts de la table sont dotés de manches en frêne densifié, une astuce leur permettant de subir les assauts répétés du lave-vaisselle, ce qui n’aurait pas été le cas si le buis avait été conservé.

Aujourd’hui, bon nombre de ces pièces intègrent des tables prestigieuses à travers le monde. En France, on les trouve notamment au Château du Prince Noir, de Jean-Marie Amat, au Saint-James de Michel Portos ou encore à l’Auberge du Vieux Puits de Gilles Goujon.

Enfin, le couteau de Nontron est fièrement représenté chaque année à la Fête du Couteau, organisée dans la même ville, qui attire des milliers de visiteurs au début du mois d’août. L’évènement est l’occasion de réunir une centaine de couteliers du monde entier et de découvrir tout le processus de fabrication des couteaux. Les plus passionnés peuvent même s’essayer à la forge.


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La Dordogne en quelques mots…

Château de Monbazillac

Château de Monbazillac – Crédit photo: E.L. Malvaney (Flickr)

ÉLÉMENTS D’HISTOIRE

La préhistoire

Lascaux – Crédit photo: Prof saxxTravail personnel. Sous licence CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons.

La présence humaine est attestée en Dordogne depuis 450 000 ans. Ce furent d’abord les Homo erectus ou Acheuléens, dont des traces ont été découvertes dans le gisement de la Micoque aux Eyzies, puis les Hommes de Néandertal (-100 000 ans), repérés au Moustier, et les Homo sapiens sapiens (-35 000 ans), aussi connus comme les Hommes de Cro-Magnon, selon le nom du lieu-dit aux Eyzies.

Les Homo erectus (dont le qualitatif est tiré du fait qu’ils se tenaient droit et marchaient sur leurs deux pieds) savaient allumer un feu, tailler des silex, dits bifaces, et édifier des huttes sommaires à l’aide de branchages. Leur survivance reposait sur la chasse et la cueillette de végétaux.

Les Hommes de Néandertal ont également vécu dans la région périgourdine, jusqu’à leur disparition vers -35 000. À la différence des Acheuléens, les Néandertaliens enterraient leurs morts. Des tombes d’adultes et d’enfants ont ainsi été retrouvées au Moustier, au Pech de l’Aze ou encore à la Ferrassie.

Ce furent enfin les Homos sapiens sapiens, sans doute originaires de l’Est de la Méditerranée, qui s’installèrent en terres périgourdines. Les Hommes de Cro-Magnon, considérés comme nos ancêtres directs, savaient concevoir des statuettes, peindre sur les parois des grottes, fabriquer des outils, pêcher des poissons à l’aide d’hameçons et profiter des nombreuses ressources offertes par leur territoire. En revanche, il semblerait qu’ils n’aient jamais dépassé les phases éliminatoires de Questions pour un champion.

Grâce aux fouilles menées depuis 1863, plus de 200 gisements préhistoriques ont été découverts en Dordogne, principalement dans la zone des Eyzies-de-Tayac et tout au long de la Vézère et de la Beune. Ainsi, l’abri de Laugerie-Haute a servi de refuge pendant des millénaires aux populations préhistoriques. Le gisement de la Madeleine, en aval de Tursac, a révélé lors des premières fouilles d’innombrables richesses : outils en ivoire, accessoires de parures, silex taillés et même une plaquette d’ivoire affichant un magnifique dessin de mammouth. L’abri du Moustier a permis d’exhumer le squelette d’un adolescent de type néandertalien.

Dans le domaine de l’art pariétal, la grotte des Combarelles provoqua l’étonnement puis la joie des préhistoriens, dont le célèbre abbé Breuil, lors de son exploration en 1901. Près de 300 figures y furent découvertes (pour la plupart gravées), datant du magdalénien et représentant notamment des animaux, une main cernée de noir, des formes humaines et même des anatomies génitales, ce qui tendrait à prouver que les graffitis vulgaires que l’on observe parfois sur les murs de nos cités modernes seraient en fait l’œuvre de personnes particulièrement cultivées et férues d’histoire.

En 1940, quatre adolescents découvrirent accidentellement, à proximité de Montignac, une grotte dont les parois étaient ornées de somptueuses fresques d’animaux, éclatantes grâce à leurs coloris préservés depuis près de 17 000 ans. La grotte de Lascaux suscita rapidement l’engouement phénoménal du public et des scientifiques. Les visites de multiplièrent et, en l’espace d’une vingtaine d’années, la pollution engendrée par les curieux commença à dégrader les peintures. Il fut décidé de fermer définitivement le site en 1963.

La dernière découverte est celle de la grotte de Cussac, en septembre 2000, à proximité de la commune du Buisson de Cadouin. La grotte révèle des centaines de gravures d’animaux (mammouths, chevaux, rhinocéros…) dont certaines sont gigantesques. On y a également retrouvé des ossements humains de plus de 29 000 ans.

Par souci de conservation, la plupart des sites préhistoriques de la Dordogne sont fermés au grand public. Il est possible de se consoler en visant le site de Lascaux II, fac-similé situé à 200 mètres de la grotte originale. Les plasticiens ont effectué un travail de grande qualité, reproduisant, au centimètre près, les peintures originales de la salle des Taureaux et du diverticule des Félins. La précision de la reconstitution semble avoir séduit le public puisque 250 000 visites sont enregistrées chaque année.

Musée national de la Préhistoire By Didier Descouens (Own work) [CC BY-SA 3.0], via Wikimedia Commons

Enfin, les passionnés de grottes et de silex peuvent visiter le musée national de la Préhistoire, aux Eyzies, qui conserve des dizaines de milliers de pièces issues du paléolithique. Il convient de mentionner également le centre d’accueil du pôle international de la Préhistoire, ouvert depuis 2010, dont la vocation est de valoriser le patrimoine de la vallée de la Vézère. Le centre fournit toutes les explications utiles à ceux qui envisagent d’emprunter le parcours des sites préhistoriques et de s’imprégner d’une époque au cours de laquelle les hommes réussissaient à (sur)vivre sans smartphone ni GPS. Chapeau.

L’Antiquité et le Moyen-Âge

Les terres de la Dordogne, essentiellement les vallées de l’Isle, de la Vézère et de l’Auvézère, furent longuement habitées par les Petrocorii (ou encore Pétrocores ou Prétocoriens), peuple gaulois d’origine celte, dont l’étymologie signifie « quatre tribus » ou bien « quatre armées », selon les historiens. C’est d’ailleurs ce terme de Petrocorii qui a fini par donner le nom de Périgord.

En -52, les Prétocoriens, réputés pour l’excellence de leur travail du fer, envoyèrent 5 000 hommes prêter main-forte à Vercingétorix pour lutter contre l’invasion des légions romaines, en toute connaissance de cause si l’on se réfère à ce court passage historique :

« Prends garde, fier Pétrocorien,

Réfléchis avant de prendre les armes,

Car, si tu es battu,

César te fera couper les mains ! »

C’est donc légèrement amputés que nos ancêtres durent se résoudre à accepter la présence romaine dans leurs belles contrées, qui était déjà avérée depuis quelques décennies. La culture, la langue, la pratique religieuse changèrent. Les terres reçurent de nouvelles cultures, comme le châtaignier et la vigne. L’architecture urbaine se modifia, au profit d’un agencement en plan ordonné autour de deux axes : le cardo (nord-sud) et le decumanus (est-ouest). Vesunna (Périgueux) qui devint une cité réputée et prospère, riche de 10 000 habitants, illustre bien ce nouvel agencement citadin. Les curieux peuvent retrouver quelques vestiges, comme ceux de l’amphithéâtre (construit au 1er siècle, considéré comme l’un des plus vastes de Gaule) et des remparts de l’ancienne citadelle.

Au Ve siècle, les Wisigoths installèrent leur empire en Aquitaine et dans tout le midi de la Gaule. En 507, la bataille de Vouillé, aussi brève que violente, contraria quelque peu les projets du roi Alaric II, ce dernier se faisant transpercer par l’épée vengeresse de Clovis en personne, rois des Francs et guerrier redoutable. Désemparés, les Wisigoths prirent la sage décision de décamper plus au Sud. Grâce à cette victoire, qui précéda la conquête de Toulouse un an plus tard, Clovis repoussa les limites du royaume jusqu’aux Pyrénées.

Quand même un peu fatigués par toutes ces invasions de gens pas forcément sympas (on ne parle même pas de celles des Gascons et des Normands), les habitants du Périgord durent encore supporter les hordes sarrasines au début du VIIIe siècle. Leur présence est toujours visible à travers le nom de certaines communes du département : Maurens, Sarrasac, Mauriac…

Le Périgord fut ensuite érigé en comté et rattaché au royaume d’Aquitaine, sous l’impulsion des Carolingiens. Au cours du Xe siècle, quatre baronnies se firent jour : Mareuil, Brison, Bourdeilles et Beynac, toutes dévouées à la cause royale.

Parmi la lignée de comtes, l’histoire retient Adalbert, réputé pour son appétit guerrier, successeur d’Hélie de Talleyrand-Périgord. En juillet 987, la proclamation d’Hugues Capet comme roi de France sonne le glas de la dynastie carolingienne. Le nouveau souverain, élu par les vassaux, doit faire face à Adalbert, qui combat le comte de Blois aux portes de Tours. Le roi lui enjoint par lettre de lever le siège et lui rappelle que les comtes sont avant tout des fonctionnaires au service de la royauté. Piqué, Adalbert lui répond que ce sont pourtant les ducs et les comtes qui l’on élu roi.

L’échange est resté célèbre :

« – Adalbert, qui t’a fait comte ?

– Hugues, qui t’a fait roi ? »

Ca-ssé !

Aliénor d'Aquitaine
Aliénor d’Aquitaine

En 1154, le mariage de la jolie duchesse Aliénor d’Aquitaine avec Henri II Plantagenêt fit basculer le Périgord du côté british de la force, ce qui émoussa quelque peu l’humeur pourtant joviale des comtes périgourdins. De longues décennies durant, des châteaux furent édifiés et de nombreuses batailles engagées contre l’envahisseur angloy. Ainsi, en 1356, les assauts de l’armée anglaise contre la ville de Périgueux furent repoussés à trois reprises. Mieux encore, jamais Sarlat-la-Canéda ne courba l’échine face aux Anglais. Le Périgord dut néanmoins faire face à des épisodes moins heureux tout au long de la guerre de Cent Ans, comme les violentes chevauchées du Prince Noir, fils d’Edouard III, et de son armée, dépêchés sur place pour défendre les possessions familiales. Fort heureusement, Bertrand du Guesclin parvint à reprendre quelques territoires, dont Bourdeilles en 1377 et Saint-Astier en 1379.

Au terme de multiples soubresauts et changements de souverains, le comté du Périgord rejoignit la couronne de France en 1454, non sans une dernière petite baston entre amis, qui est restée gravée dans l’histoire : la bataille de Castillon.

De la Renaissance à la Dordogne

Ce qu’il y a de bien avec les guerres, c’est que même quand on n’en veut plus, il y en a encore. Aux conflits territoriaux succédèrent les luttes religieuses. Au XVIe siècle, le Périgord fut particulièrement perméable à la Réforme et à l’expansion du protestantisme. Périgueux tomba ainsi en 1575 sous l’influence de Guy de Montferrand, dit Langoiran, et son fidèle copain Geoffroy de Vivans. La cité resta aux mains des protestants jusqu’en 1581, date à laquelle ils furent renversés par les catholiques. D’autres villes périgourdines subirent également les sanglantes ambitions des protestants à cette période : Bergerac, Monpazier, Ribérac, Nontron…

L’édit de Nantes, promulgué en 1598 par le roi Henri IV, mit un terme aux troubles secouant le Périgord et les autres territoires du royaume. La révocation du verset religieux de l’édit, décidée par Louis XIV en 1685, provoqua finalement l’exil de milliers de protestants des principales cités de la région. Beaucoup d’entre eux s’installèrent définitivement en Hollande.

La Révolution française ne souleva pas de puissants bouleversements à l’échelle locale – quelques nobles décapités pour marquer le cou(p) – et permit la création du département de la Dordogne en 1790, aux contours proches de l’ancienne province du Périgord.

NATURE ET PAYSAGES

♫♫ « Pourtant, que l’Périgord est rare,

Comment, peut-on s’imaginer,

En voyant un vol de canards,

Que l’hiver vient d’arriver ? » ♫♫

Telles auraient pu être les paroles de la célèbre chanson de Jean Ferrat si ce dernier avait jeté son dévolu sur cette province du Sud-Ouest.

Tout le monde le reconnaît : la Dordogne, c’est très joli. Cette beauté naturelle s’explique peut-être par la foultitude des petits pays qui composent le département. On apprécie tout autant les denses forêts de chênes, les murailles calcaires au sommet desquelles se dressent de fiers châteaux, les rivières sinueuses qui traversent les vallées et les coteaux mangés par la vigne.

L’omniprésence du sol calcaire et la densité des cours d’eau souterrains ont contribué à la naissance d’un grand nombre de gouffres et de grottes, pour la plus grande joie des spéléologues.

Ce cadeau de la nature a suscité la création de trois réserves: Liorac, marais de Groléjac et Peyssac.

La forêt est maîtresse en terres périgourdines, puisqu’elle occupe près de la moitié de la superficie (400 000 hectares). Elle est essentiellement composée de chênes, de noyers, de châtaigniers de frênes et de hêtres, mais les résineux marquent une belle progression, jusqu’à occuper 100 000 hectares.

La profusion des cours d’eau s’accompagne naturellement d’une grande diversité de poissons, parmi lesquels il convient de citer le saumon atlantique, la lamproie fluviatile, la carpe, la truite ou encore l’esturgeon. Plus au sec, la faune se compose de différentes espèces animales : sangliers, blaireaux, chevreuils, lièvres, grands corbeaux et encore faucons pèlerins à flanc de falaises.

Il est d’usage de considérer la Dordogne selon une palette polychromique, chaque Périgord revendiquant fièrement sa particularité et la richesse de son terroir.

Le Périgord vert

C’est Jules Verne qui est à l’origine de l’expression, après un séjour dans le pays de Brantôme. L’écrivain avait remarqué la prédominance des prairies et des forêts dans cette partie nordique du département, où tombe souvent la pluie et émergent les rivières comme la Dronne, l’Isle ou le Bandiat qui vont ensuite devenir plus matures et imposantes dans les vallées du Périgord, plus au sud.

Le Périgord vert est une terre de polyculture, qui privilégie l’élevage. Il n’est pas rare d’observer les gentilles vaches limousines se la couler douce dans les nombreux prés aux abords des petites routes.

Les amoureux de la nature ne manqueront pas d’aller à la découverte du parc naturel régional Périgord-Limousin, qui fut créé en 1998. Proposant une superficie de près de 2 000 km², habité par 50 000 Périgordins, l’espace est richement doté de forêts de châtaigniers, de plateaux calcaires, de rivières vives et autres sites naturels magnifiques. On y organise chaque année des fêtes qui valent le détour (festival des bandas, fête du cèpe, carnaval des Soufflets…) et de nombreux édifices et musées sont ouverts au public.

La Dronne à Brantôme - Crédit photo: O.S. p/0 FranceSudOuest
La Dronne à Brantôme, au cœur du Périgord vert – Crédit photo: O.S. pour FranceSudOuest

Le Périgord blanc

Plus au sud, après avoir traversé la noble forêt de la Double, se distingue le Périgord blanc, dont l’appellation est tirée des plateaux et des falaises calcaires, sans oublier les pierrailles du Causse. Composé des vallées de l’Isle et de l’Auvezère et de paysages joliment vallonnés, le pays regroupe entre autres les communes de Périgueux, de Saint-Astier, de Neuvic ou encore de Sorges.

Les sols de cette partie du département, essentiellement composés de sable et d’argile, ne permettent pas une polyculture aussi riche qu’en Périgord vert mais la diversité de ses terrains autorise de jolies productions de blé, de maïs, d’orge et de fraises.

Le Périgord pourpre

C’est la couleur que prennent les feuilles de vignes à l’automne qui est à l’origine de l’appellation de ce territoire du département situé au Sud-Ouest. Nous sommes ici dans le pays de Bergerac, de Monbazillac et de Monpazier. Le climat agréable contribue aux nombreuses cultures du pays, comme le maïs, les vergers, le tabac. C’est avant tout la terre des vignobles et des bastides.

Le Périgord noir

Enfin, au Sud-Est se trouve la dernière entité du département, qui tire son nom des épaisses forêts de chênes-verts et de châtaigniers dont la canopée assombrit les paysages. Le Périgord noir est essentiellement calqué sur l’arrondissement de Sarlat-la-Canéda et l’on y trouve la majeure partie des sites préhistoriques (Lascaux, Les Eyzies…) ainsi que les châteaux hauts perchés de la vallée de la Dordogne (Domme, Castelnaud…). Les gastronomes trouvent ici la béatitude grâce à la truffe et au cèpe, sans oublier la production de foie gras.

PATRIMOINE ET CULTURES

By MOSSOT (Own work) [GFDL or CC BY-SA 3.0], via Wikimedia Commons
Château de Biron By Mossot(Own work) [GFDL or CC BY-SA 3.0], via Wikimedia Commons

Forte d’une histoire qui remonte aux temps préhistoriques, la Dordogne peut s’enorgueillir d’un patrimoine copieux et varié constitué à travers les siècles : grottes ornées, dolmens et mégalithes, villages gaulois puis cités romaines, églises bâties dès le XIe siècle, châteaux et forteresses, bastides… Après Paris, c’est le département de France affichant le plus grand nombre de monuments historiques.

L’on dit du Périgord que c’est la terre aux mille et un châteaux. Cette surproductivité architecturale s’explique essentiellement par l’esprit de rébellion qui habita moult nobliaux hostiles aux attentes du comté du Périgord. De nombreuses forteresses furent alors érigées, aidées en cela par les tensions entre Plantagenêts et Capétiens, comme en témoignent les solides constructions de Beaumont-du-Périgord ou de Monpazier. Il convient également de mentionner les terribles invasions que subit le Périgord tout au long des siècles, sans omettre la guerre de Cent Ans, qui a encouragé l’édification de châteaux forts et de bastides.

On trouve aussi, et fort heureusement, de magnifiques bâtisses sans vocation guerrière ou défensive. Généralement construites au cœur de grands domaines, elles servaient d’habitations principales ou de lieux de plaisance, à l’image de Château-l’Evêque ou de Vaugoubert.

La Dordogne est également remarquable par la diversité de ses demeures, qu’elles soient à colombages, creusées dans le roc, à toiture constituée d’ardoises, de tuiles ou de lauzes. À l’instar de nombreux autres territoires du pays, les matériaux ayant servi à la construction des habitations ont été trouvés à proximité. Ainsi, dans la région de Nontron, le granit est souvent utilisé ; dans le Ribéracois, la forte présence du calcaire influe sur l’architecture des maisons ; dans le pays de la Double, à l’ouest du département, ce sont l’argile et le bois qui ont constitué les matériaux de base.

Ce foisonnement patrimonial représente une sacrée aubaine pour les films dont le scénario évoque les temps passés. Parmi les multiples tournages, citons Le capitan, tourné en 1960 à Biron avec le virevoltant Jean Marais, Les duellistes, réalisé par Ridley en 1977 ou encore La fille de d’Artagnan, avec la very jolie Sophie Marceau, tourné en 1994. Ah, il faut la voir à dos de cheval dans les ruelles du village, se battre comme une furie avec sa longue épée sur la toiture du château, paraître innocente, belle et fraîche dans sa jolie robe jaune pinson.

Au regard d’une histoire aussi riche, les Périgourdins (ou Périgordins, c’est selon) revendiquent fièrement les traditions qui se sont nourries des siècles passés. L’occitan y fut parlé dès le Xe siècle, grâce notamment aux histoires narrées par les troubadours de villages en bastides. On continue d’ailleurs de rendre hommage à cette culture occitane chaque année en Dordogne, à travers la Félibrée, organisée le premier dimanche de juillet dans un chef-lieu de canton, et ce depuis 1903. La fête folklorique réunit à chaque manifestation plusieurs dizaines de milliers de personnes. Le Président du Bournat, l’association en charge de l’évènement, a bien résumé en 2015 la finalité de la Félibrée : « Il s’agit de mettre en valeur la langue, la musique, les danses et les chants occitans, mais aussi d’être une vitrine des savoir-faire de notre département ».