Sites et cités en Gironde

Sites et cités en Gironde


Du Bassin d’Arcachon au pays libournais, le plus grand département de France propose un vaste choix de lieux méritant le coup d’œil. Première et modeste sélection.

Saint-Macaire

33490 Saint-Macaire – Tél. 05 57 36 24 64 (Office de tourisme) – Visites guidées organisées en août et septembre (contacter l’office de tourisme pour connaître les jours et heures). Tarifs: 2,5 €/enfant, 5 à 7,50 €/adulte.
Nommé d’après un moine grec itinérant qui s’y installa au 5e siècle, Saint-Macaire doit son développement au commerce du vin tout au long du Moyen-Âge, profitant de sa proximité avec la Garonne. La ville est même inscrite au rang de « ville royale d’Angleterre » en 1341 et assoit sa prospérité sur le privilège des vins, qui lui assure de confortables droits de péage. Au 16e siècle, on rigole un peu moins à cause des guerres de religion, des taxations imposées ou des tentatives d’invasion. Au 17e, c’est carrément le déplacement naturel du lit de la Garonne qui bouscule l’activité du port. Il faut attendre le 18e pour retrouver un semblant de reprise économique grâce à l’exploitation des carrières de pierres.
Entrer dans la cité médiévale, c’est la promesse rapide de remonter le temps et de se laisser envahir par l’architecture authentique des maisons. Ici, le silence est d’or, même lorsqu’on traverse le Mercadiou. Bien sûr, les portes et remparts érigés au 13e siècle méritent d’être visités, tout comme l’église Saint-Sauveur, majestueuse, ou le château de Tardes, imposant, mais l’esprit de Saint-Macaire règne avant tout ses ruelles, parfois un peu mystérieuses, mais toujours envoûtantes.

Port ostréicole d’Andernos-les-Bains

Tél : 05 56 82 02 95 (Office de tourisme d’Andernos) – Parking à toute proximité du port.
Le Bassin d’Arcachon s’entoure de nombreux et jolis petits ports ostréicoles, parmi lesquels celui d’Andernos dévoile un charme certain et mérite une petite halte. C’est d’ailleurs une destination dominicale prisée des Bordelais lorsque le soleil brille dans le ciel. Andernos a su conserver une activité d’exploitation ostréicole, portée à bout de bras par une cinquantaine de professionnels. Ici, le plaisir se veut simple. Avant le déjeuner, on longe la petite cinquantaine de cabanes, en admirant les pinasses, en apercevant la silhouette de Claouey de l’autre côté du Bassin ou en photographiant les traditionnels bassins dégorgeoirs, qui apportent tout leur charme à l’endroit. On finit bien sûr par repérer une cabane, où l’on prend place pour déguster les huîtres, les crevettes et même les petits pâtés tout à fait goûtus pour un prix raisonnable.
Après manger, si la mer n’a pas trop monté, on rejoint la jetée en empruntant la plage, qui promet une courte mais chouette balade. Sur la place, les bars, pubs et glaciers offrent un large choix pour s’offrir un p’tit dessert ou un café gourmand.

Marché des Capucins de Bordeaux

Place des Capucins, 33800 Bordeaux – Tél. 05 56 92 26 29 – Ouvert du mardi au jeudi de 6h à 14h, le vendredi de 6h à 21h, le week-end de 5h30 à 14h30.
« Le ventre de Bordeaux ». Ainsi surnomme-t-on le marché des Capucins, clin d’œil au roman d’Émile Zola qui prenait place aux Halles de Paris. En matière d’histoire, pourtant, Bordeaux n’a rien à envier à la capitale. Le marché des Capucins doit son titre à la congrégation religieuse du même nom qui a tenté de remettre dans le droit chemin, au 16e siècle, les brebis égarées du quartier, réputé être un lieu de débauches. La première édition se tient le 2 octobre 1749. D’abord hebdomadaire et essentiellement dédié à la vente du bétail, le marché adopte un rythme quotidien et enrichit son offre de produits proposés à la vente. Aujourd’hui, plus de 80 commerçants proposent une large variété de produits alimentaires (on trouve quand même deux fleuristes et même des marchands de vêtements à l’extérieur).
On vient bien sûr aux Capus pour y faire ses courses à des prix raisonnables (produits frais et locaux garantis !), mais aussi pour s’imprégner de l’ambiance, boire un verre ou un café, se régaler d’une douzaine d’huîtres ou d’une assiette de frites. Bref, le ventre, mais aussi l’âme de Bordeaux.

Château de la Brède

Avenue du Château, 33650 La Brède – Tél. 05 56 78 47 72 – Visites guidées (uniquement) de particuliers d’avril à novembre et de groupes de mars à décembre, sur réservation uniquement. Tarifs : 9,50 € /adulte et 5,50 €/enfant (de 7 à 15 ans).
En Gironde, lorsqu’on évoque les châteaux, on pense assez rapidement aux domaines viticoles. Ça se comprend. Les châteaux au titre des monuments et des témoins historiques ne manquent pourtant pas dans le département, au premier rang desquels le château de la Brède, rendu célèbre par son illustre propriétaire au 17e et au 18e siècle, Charles-Louis de Secondat, dit Montesquieu.
L’origine du château remonterait au 13e siècle, à l’emplacement même où aurait été érigée une forteresse deux siècles plus tôt, détruite à la suite d’un assaut.
De style gothique et entouré de larges douves, le monument traverse bravement les aléas de l’histoire, comme la guerre de Cent Ans ou sa confiscation par le roi de France en 1453, à la suite du départ de Jean de Lalande, son seigneur, en Angleterre.
Le château entre dans la famille de Secondat lors du mariage de Jacques et de Marie-Françoise de Pesnel en 1686, baronne de La Brède. Leur fils Charles-Louis y naît le 18 janvier 1689 et restera attaché à son prestigieux héritage toute sa vie. « C’est le plus beau lieu champêtre que je connaisse. (…) vous me parleriez de toute l’Europe, moi je vous parlerais de mon village de La Brède » écrit-il ainsi à l’abbé Guasco en 1752.
Le philosophe s’est beaucoup impliqué, tout au long des années, à embellir les jardins et les alentours de l’édifice, insistant sur la notion de « successions de paysages ».
La visite permet bien sûr de s’imprégner de l’esprit des lieux, s’agissant en particulier de la chambre du célèbre auteur, laissée dans son état originel, mais aussi d’apprécier la riche architecture du château, classé aux Monuments historiques en 1951, et la beauté du parc environnant.

Une bien jolie demeure, à n’en pas douter – Crédit photo: Hervé Devred – CC BY-SA 3.0

Plage du lac d’Hourtin

Boulevard du Lac, 33121 CARCANS – Tél. 05 56 03 21 01
Il s’agit du plus grand étang naturel de France, avec une superficie frôlant les 70 km². Le lac aurait été à toute proximité de l’océan Atlantique avant d’être progressivement séparé par le cordon dunaire. Du côté de Carcans, au sud, une magnifique plage de sable blanc attend les visiteurs sitôt les beaux jours venus. L’endroit est apprécié des familles, grâce à la faible profondeur de l’eau qui se prête bien aux jeux aquatiques des enfants. On peut se faire plaisir en louant un pédalo ou une planche à voile. A l’heure du goûter, on remonte un peu la plage vers les commerces, situés un peu plus au sud, pour une crêpe au Nutella ou une glace et son chapeau de Chantilly.
En pleine saison, il est préférable d’arriver dans la matinée afin de multiplier ses chances de trouver une place de stationnement pas trop loin. C’est l’occasion rêvée de pique-niquer sur la plage, toujours bien entretenue. Les plus petits peuvent s’éclater à l’Île aux Enfants, un parc richement équipé d’infrastructures de jeu, situé au port d’Hourtin, c’est-à-dire plus à l’Est du lac.

Calendrier des festivités des Landes

Calendrier des festivités des Landes


Au-delà des fêtes de la Madeleine, de la feria de Dax et des dizaines de grosses fêtes patronales bien sympathiques (il faut le dire), le département des Landes propose un calendrier culturel riche et varié, qui rend hommage à son histoire, à ses traditions et à sa curiosité artistique.

Mai

Festival Atout Cœurs
Benquet – Fin mai
Tél. 05 58 71 17 47 – Web : www.communedebenquet.com
Mais quel est donc ce festival dont l’intitulé sonne comme une sitcom à destination des adolescentes ? Organisé à Benquet, aux portes de Mont-de-Marsan, Atout Cœurs reçoit depuis une vingtaine d’années des chanteuses et chanteurs de la scène française et internationale, dans une ambiance conviviale et de proximité. Le public a déjà pu applaudir, lors des précédentes éditions, Johnny Clegg, The Golden Gate Quartet, Thomas Dutronc, Diane Tell, Toure Kounda ou encore Yuri Buenaventura. Parmi tous ces artistes, les enfants de l’agglomération de Mont-de-Marsan ont droit à leur passage sur scène pour présenter leur spectacle musical, durement préparé tout au long de l’année.

Juin

Festival de cinéma de Contis
Contis-les-Bains (Saint-Julien-en-Born) – Mi-juin
Tél. 05 58 42 89 80 – Web : www.cinema-contis.fr
Chaque année depuis 1996, le festival de Contis permet de projeter une large sélection de courts-métrages européens et de récompenser ceux désignés par le jury. L’évènement landais ne se limite bien sûr pas à la seule compétition, puisqu’il propose également la présentation de longs-métrages en avant-première, l’organisation de divers débats et tables rondes, la découverte de nouvelles expériences cinématographiques à travers la VR, un concours de nanométrages (films de 45 secondes au maximum) ou encore le développement de courts-métrages d’aspirants réalisateurs.

Festival Art et Courage
Mont-de-Marsan – Mi-juin
Tél. 05 58 05 87 37. Web : www.courselandaise.org
Organisé chaque année par la fédération française de course landaise depuis une trentaine d’années, le festival Art et Courage propose une course au cours de laquelle les sauteurs et écarteurs font face à des vaches, des novillos et des taureaux sans corde, ce qui suscite quelques sueurs froides dans le public. C’est aussi une soirée de fête, avec des animations tout autour des arènes du Plumaçon. Univers 100 % landais garanti.

Nuit des quilles
Saint Justin – Mi-Juin (place des Tilleuls)
Tél. 05 58 44 86 06
Soirée fort sympathique et respectueuse des traditions à Saint-Justin pour fêter le début de l’été. Les passionnés de quilles se retrouvent en effet à la nuit tombée pour participer à des parties endiablées. Les règles sont simples, mais le jeu demande de l’adresse, de la concentration et quand même un peu de métier : trois joueurs par équipe, trois quilles devant, trois quilles derrière, on lance le maillet à une distance de 11 mètres, en faisant en sorte de toutes les faire tomber sauf une. L’ambiance est décontractée, avec une buvette qui tourne et des grillades qui chantent.

Fête de la Saint-Jean
Saint-Sever – Avant-dernier ou dernier week-end de juin
Tél. 05 58 76 34 64
La fête de Saint-Sever est finalement assez révélatrice de toutes celles organisées dans les Landes, où les villages continuent d’accorder la plus grande importance à ces moments joyeux de partage, de chants, de musique, de courses ou encore de défilés. À Saint-Sever, on allume bien sûr le traditionnel feu de la Saint-Jean, qui ouvre en quelque sorte les festivités, avant d’assister à la cavalcade et à la corrida. Les repas conviviaux se multiplient, les bodegas restent ouvertes de longues heures, les enfants profitent des attractions… Tout est là.

Juillet

Fête de la Préhistoire
Brassempouy – Début juillet
Tél. 05 58 89 21 73 – Web : www.prehistoire-brassempouy.fr
Le site est devenu célèbre en 1894 après la découverte de la Dame de Brassempouy, une tête de statuette en ivoire datant du Paléolithique supérieur, considérée comme la plus ancienne représentation d’un visage humain. Depuis quelques années, la Maison et l’ArchéoParc de la Dame organisent une manifestation toute entière dédiée à la préhistoire. C’est l’occasion rêvée d’assister à des conférences que l’on devine passionnantes, des expositions ou des projections, et même de participer à une rando-visite de la grotte du Pape, où fut justement découverte le fragment de statuette. De nombreux ateliers, animations, concerts et spectacles complètent le programme.

Arte Flamenco
Mont-de-Marsan – Première semaine de juillet
Tél. 05 58 46 54 55 – Web : arteflamenco.landes.fr
C’est le Département des landes qui est à l’origine de la création d’Arte Flamenco, officiellement lancé en 1989. Le succès de ce festival, considéré comme le plus important consacré au flamenco hors d’Espagne, ne s’est jamais démenti ces trente dernières années. Les meilleur(e)s danseuses et danseurs se sont succédé sur la scène landaise, contribuant certainement à sensibiliser le public à la culture andalouse. L’évènement se nourrit aussi de nombreux ateliers, cours, scènes ouvertes et offre même un petit festival uniquement réservé aux enfants.

Fêtes de Mont-de-Marsan
Mont-de-Marsan – Troisième semaine de juillet
Tél. 05 58 75 39 08 – Web : regiefetes.montdemarsan.fr/
Est-il encore besoin de présenter les fêtes de la Madeleine ? Quintessence des fêtes patronales landaises, elles attirent chaque année des centaines de milliers de festayres, tout de bleu et blanc vêtus, dans une grosse ambiance conviviale, joyeuse, ponctuées de chants et de cris de bonheur. On ne cite même pas les animations, les attractions, les concerts, les bandas, les bodegas, la procession (Hé oui !), la messe (re Hé oui !) les expositions, la corrida ou encore les défilés. Pas de misère, y a de quoi faire, frère festayre.

Jazz in Sanguinet
Sanguinet (Espace Gemme) – Fin juillet
Tél. 05 58 78 67 72
Le festival n’a cessé, depuis sa création il y a une vingtaine d’années, d’explorer toutes les facettes du jazz, du plus traditionnel au plus avant-gardiste, à travers une quinzaine de concerts proposée à chaque édition. Pendant quelques jours, l’espace Gemme se transforme en village dédié à la musique, où domine une ambiance festive et conviviale, que ne gâchent en rien les nombreux repas proposés au public et réputés, semble-t-il, pour leur qualité. Cerise sur le gâteau, l’accès au site est entièrement gratuit. Seuls les concerts organisés sous le chapiteau nécessitent de sortir sa carte bleue.

Août

Chansons et mots d’Amou
Amou – Début août
Tél. 05 58 89 02 25 – Web : www.chansonsetmotsdamou.fr
Le festival se consacre à la chanson et à la littérature, qu’il conjugue chaque année autour d’un nouveau thème. Ici, on aime les jolis mots, la poésie, la musique légère, les chansons finement phrasées. Parmi les artistes/auteurs reçus à Amou ces dernières années, il convient de citer Michel Jonasz, Clarika, Arthur de la Taille, Juliette ou encore Marie-Christine Barrault. L’évènement est également l’occasion de participer à des ateliers créatifs ou à des apéros littéraires et musicaux.

Feria de Dax
Dax – Mi-août
Tél. 05 58 909 909 – Web : www.daxlaferia.fr
À l’instar des fêtes de la Madeleine, la feria de Dax constitue le rendez-vous irremplaçable et inratable des festayres de tout poil, des Landes ou d’ailleurs. Malgré la foule, l’ambiance reste conviviale et comme l’indique fort justement le site Web de l’office de tourisme des Landes, la feria ne se raconte pas, elle se vit, aussi bien en journée que la nuit. Des centaines d’attractions et d’animations, des bandas à foison, le concours de lancer de bérets, les ateliers gastronomiques, les intermèdes musicaux et les concerts, les bals gascons, les tournois de toutes sortes, les concours, l’initiation aux échasses, la corrida… Cinq jours de fête absolue.

Latinossegor
Hossegor – dernier week-end d’août ou premier week-end de septembre
Tél. 05 58 41 79 00 – Web : www.facebook.com/latinossegor
Comme son titre l’indique, le festival d’Hossegor se consacre corps et oreilles à la danse et à la musique latino, dans le cadre privilégié de la plage des Landais. On peut donc se débarrasser de ses tongs ou de ses espadrilles, sentir le sable entre ses petits orteils et danser au rythme des morceaux de salsa ou de cha-cha-cha que viennent exécuter les musiciens latino-américains. Ah oui… Les concerts sont gratuits.

Septembre

Toros y Salsa
Dax – Début septembre
Tél. 05 58 56 80 09 – Web : www.facebook.com/torosysalsadax
Dax succombe aussi au charme latino. La ville organise depuis 1995 son désormais célèbre festival Toros y Salsa, proposé au public dès la fin de la saison des corridas et composé de six concerts gratuits. On doit à son fondateur, François Charpentier, la grande qualité de sa programmation, qui a sans nul contribué à asseoir et étendre la réputation du festival auprès des salseros. Pendant trois jours, les artistes invités se succèdent et finissent par jouer ensemble, le temps d’une descarga bouillante et improvisée. Yannick Le Maintec en apporte d’ailleurs une définition passionnée dans son article, publié le 24/09/2019 dans Le Monde : « Si Toros y Salsa est si couru chez les musiciens, c’est bien en raison de cette fameuse descarga. Où ailleurs peut-on assister à des bœufs aussi incroyables ? Sur scène vingt, trente, quarante musiciens ? Qu’importe. Les chanteurs improvisent sur les standards, les pianistes se succèdent les uns aux autres, compétition de cuivres et autres concours de percussions. Véritable festin musical, la descarga est le Saint-Graal de la salsa. »

Crédit photo : Tourisme Landes

Octobre

Quiksilver & Roxy Pro France
Hossegor – 1ère quinzaine d’octobre
Tél. 05 58 41 79 00 – Web : www.hossegor.fr
Le circuit professionnel du surf reconnait la qualité des vagues du Sud-Ouest français, à travers le Lacanau Pro en août et le Quiksilver & Roxy Pro France en octobre, mais cette fois-ci dans le département des Landes et sur la célèbre plage de la Gravière. Pour rappel, le Quicksilver Pro France est une manche du tour masculin, alors que le Roxy Pro France s’ouvre à la seule compétition féminine. Il n’en demeure pas moins que les meilleurs surfeurs de la planète viennent s’affronter à l’automne, heureux de retrouver à Hossegor des beach breaks exigeants, mais d’une rare qualité. L’évènement est bien sûr l’occasion d’assister à différents ateliers, concerts, initiations ou séances de dédicaces, dans une ambiance festive et de proximité avec les compétiteurs.

Mont-de-Marsan Sculptures
Mont-de-Marsan – Octobre
Tél. 05 58 05 87 37 – Web : www.visitmontdemarsan.fr
Quiconque a déjà parcouru les rues de la préfecture des Landes aura remarqué la présence de nombreuses statues, qui apportent à la ville son aspect si singulier. Tous les trois ans, cette passion communale pour l’art sculptural explose à travers la mise en place d’un véritable musée ouvert. Des berges de Midouze à la place Saint-Roch, de la Villa Mirasol au cinéma le Royal, les rues accueillent les œuvres monumentales des plus grands artistes contemporains, que l’on peut découvrir et apprécier en suivant les parcours proposés. De nombreuses activités annexes sont également proposées au public tout au long de la manifestation.

Armagnac en Fête
Labastide d’Armagnac – Dernier week-end d’octobre
Tél. 05 58 44 67 56 – Web : www.armagnacenfete.com
Allons bon, établir un calendrier des festivités landaises sans mentionner un évènement consacré à l’Armagnac relèverait du non-sens. C’est sur la très, très belle place Royale de Labastide d’Armagnac que les amateurs de la plus ancienne eau-de-vie de France se retrouvent chaque année à l’automne. Cette période correspond en effet aux premières distillations, qu’il convient de fêter comme il se doit. Pendant trois jours, les animations se succèdent : visite aux flambeaux de la cité médiévale, ateliers culinaires, dégustations, intronisations de personnalités à la confrérie de l’Escoubade, apéritifs, repas, démonstration de course landaise, marché des producteurs, tables rondes…

L’automne gourmand dans les Landes
Différents sites – De fin septembre à fin novembre
Tél. 05 58 06 89 89 – Web : www.tourismelandes.com
Finalement, le fait de glisser ses pieds sous la table et de découvrir (ou apprécier) les bons produits des terroirs landais permet d’entamer l’automne de la meilleure des façons. L’évènement s’accompagne, pendant plus d’un mois, de nombreux ateliers, dégustations, visites, rencontres et séjours gastronomiques. Tout est fait pour mettre à l’honneur les produits et le savoir-faire local. Le département des Landes peut quand même se targuer d’abriter huit filières d’excellence, comme l’asperge des Landes, le canard fermier, le kiwi de l’Adour, le floc de Gascogne ou encore le bœuf de Chalosse. Respect.

Calendrier des festivités en Gironde

Calendrier des festivités en Gironde


Forcément, une terre de vin comme la Gironde suppose un calendrier festif, enjoué, gourmand et culturel. Notre modeste sélection des manifestations est bien là pour le confirmer.

Février

Fête des Bœufs Gras de Bazas
Bazas – Le jeudi précédent Mardi Gras
Tél. 05 56 25 25 84 – Web : www.tourisme-sud-gironde.com
Excusez du peu, mais la célèbre fête des bœufs gras de Bazas s’organise chaque année depuis … 1283. Il faut dire que les Bazadais sont quand même fiers de leurs bestiaux, nationalement réputés pour la qualité de leur viande si fine, si tendre et ô combien goûteuse. Pendant toute la phase d’élevage, un soin particulier est apporté à la nourriture, constituée de fourrages produits localement, et au bien-être des animaux (bazadaises et blondes d’Aquitaine).
Quant à la fête elle-même, elle se compose bien sûr du défilé des bœufs, arborant pour l’occasion de jolies couronnes fleuries, au son des tambours et des fifres. Le concours organisé par la Confrérie Bazadaise du Bœuf permet de récompenser la plus belle bête de l’année. Enfin, le banquet dansant invite l’ensemble des convives à se régaler de délicieuses grillades et à participer à la loterie, dont le gros lot est bien sûr … un bœuf. Il conviendra par conséquent de prévoir un peu de place dans son appartement une fois de retour chez soi.

Jumping international de Bordeaux
Bordeaux – Début ou mi-février
Tél. 09 69 39 10 33 – Web : www.jumping-bordeaux.com
Inscrit au calendrier officiel de la Coupe du monde de saut d’obstacles, le Jumping international de Bordeaux attire chaque année plus de 30 000 passionnés d’équitation. L’évènement permet bien sûr d’assister à la compétition, mais également au Salon du cheval, qui regroupe plus de 200 exposants. Comme il se doit, moult animations sont proposées au public tout au long de la manifestation, comme les démonstrations de horse-ball, d’attelage et de voltige.

Avril

Escale du Livre
Bordeaux (Place Renaudel – Quartier Sainte-Croix – 1er week-end d’avril
Tél. 05 56 10 10 10 – Web : https://escaledulivre.com
L’Escale du Livre propose au public de rencontrer et de débattre avec des écrivains ou des illustrateurs, d’assister à des performances, de découvrir de nouvelles créations. Le festival nourrit l’ambition de placer la littérature au cœur de la vie pendant trois jours, de sensibiliser les plus jeunes à l’amour des mots et des images et d’encourager les adultes à poursuivre leurs escapades imaginaires et culturelles.

Le Printemps des Vins de Blaye
Blaye – Mi-avril
Tél. 05 57 42 91 19 – Web : https://printemps.vin-blaye.com
Et pourquoi ne pas fêter le retour du printemps au cœur de la magnifique citadelle de Blaye ? D’autant plus si l’on y organise la traditionnelle fête œnotouristique de l’appellation Blaye Côtes de Bordeaux ! Le temps d’un week-end (que l’on espère ensoleillé), une grosse centaine de vignerons vient dévoiler au public sa production, qui contribue à la renommée mondiale des vins de Bordeaux. Entre dégustations joyeuses (mais modérées), ateliers divers et variés (comme celui consacré à l’assemblage), animations musicales, balades en bateau sur l’estuaire et marché gastronomique, on profite des jours qui rallongent et des températures qui s’adoucissent.

Fête de la Lamproie
Sainte-Terre – Dernier week-end d’avril
Tél. 05 57 55 28 28
À bien regarder une lamproie tout juste pêchée, on pourrait être tenté de dire qu’elle n’a pas un physique facile. Mi-poisson mi-anguille, la lamproie profite d’une vraie souplesse grâce à son absence de colonne vertébrale osseuse. Elle ne dispose pas non plus de mâchoires, de nageoires latérales, ni même d’écailles. En revanche, sa bouche circulaire est dotée de nombreuses petites dents cornées, qui lui permettent de s’accrocher aux autres poissons, d’arracher leurs écailles et de se nourrir de leur sang. Même Dracula prend des notes.
Dans l’estuaire de la Gironde, on la pêche à partir de décembre. Son goût raffiné et sa chair grasse ont pleinement justifié de lui consacrer une fête, au cours de laquelle on dévoile bien sûr la fameuse recette de la lamproie à la bordelaise. Une référence indiscutable.

Mai

La Plage aux Écrivains
Arcachon – Début mai
Tél. 05 57 52 97 97 – Web : www.arcachon.com/plage_aux_ecrivains

Aux plaisirs de la chère on privilégie plutôt les plaisirs de l’esprit à Arcachon. Chaque année, la station balnéaire reçoit une vingtaine d’auteurs, invités à partager leur amour des mots avec le public, dans un cadre bucolique et apaisé. Séances de dédicaces, échanges informels et lectures sur le sable ponctuent le week-end. Les participants sont également conviés à un grand buffet d’huîtres, organisé sur le front de mer. Enfin, le prix littéraire de la ville d’Arcachon vient récompenser l’un des écrivains invités.

Portes ouvertes des Châteaux viticoles du Cubzaguais
Saint-André-de-Cubzac, Bourg…. Fin mai ou début juin.
Tél. 05 57 43 64 80
Organisé sur un week-end, l’évènement permet de partir à la (re)découverte des vins du Cubzaguais (AOC Bordeaux et Bordeaux supérieur), qui justifient largement le détour. La première journée s’organise généralement au même endroit (port de Plagne ou de Cubzac). C’est l’occasion de rencontrer les producteurs et de déguster leur vin, mais aussi de se restaurer, de profiter d’une balade fluviale ou d’assister aux animations musicales. Le lendemain, place à la visite des onze domaines impliqués dans l’évènement, avec, à la clé, la visite des chais et du vignoble. Un week-end en immersion, quoi.

Foire internationale de Bordeaux
Bordeaux – Fin mai ou début juin
Tél. 05 56 11 99 00 – Web : www.foiredebordeaux.com
Pour de nombreux visiteurs, Girondins ou pas, la foire internationale de Bordeaux crée un certain sentiment de dépendance, avec cette envie incontrôlable d’y retourner chaque année. Il faut dire quand même qu’on trouve sur place une offre pléthorique de secteurs représentés, des centaines de stands, un mini salon de l’agriculture et des animations à gogo. Forcément, notre attention est sollicitée en permanence et nos petits neurones finissent par se déconnecter. On est venu se renseigner sur une hotte aspirante de cuisine et on repart avec des housses de siège et des bonnets péruviens, sans même se poser de question.

Fête de l’Agneau de Pauillac
Pauillac – Mai ou juin, selon les années.
Tél. 06 80 17 79 85 – Web : https://agneaudepauillac.jimdo.com
Si Bazas fête ses bœufs, Pauillac célèbre ses agneaux. Doté d’une indication d’origine géographique protégée, l’agneau de Pauillac est élevé et nourri sous la mère sur la même exploitation, dont le lait ne constitue que le seul aliment. Le cahier des charges impose également le choix des brebis (Lacaune viande, Tarasconnaise…) et des béliers reproducteurs (Charolais, Suffolk…), qui doivent être de qualité bouchère.
Cette rigueur permanente, issu du savoir-faire des éleveurs depuis plusieurs siècles, contribue à la réputation de l’agneau de Pauillac parmi les gastronomes et justifie pleinement l’organisation d’une fête gourmande et enjouée.

Juin

Nuits atypiques
Sud Gironde (Langon, Saint-Macaire, Villandrault…) – Juin et mi-juillet
Tél. 05 57 36 49 07 – Web : www.nuitsatypiques.org
Depuis 1992, le festival suit l’ambition de mettre en valeur la diversité artistique, culturelle et linguistique à travers l’organisation de nombreux concerts, débats et projections. Au-delà de l’aspect festif, les organisateurs cherchent à sensibiliser les participants à la différence, au rejet du racisme, au commerce équitable ou à l’agriculture paysanne. Il s’agit donc bien d’une démarche citoyenne, engagée et sincère, qui n’empêche pas l’organisation de concerts variés et de moments conviviaux.

Soulac 1900
Soulac-sur-Mer – 1er week-end de juin
Tél. 09 75 43 07 29
Ah, la Belle Époque ! Les hommes arborent de belles moustaches et portent de jolis canotiers, les femmes rivalisent d’élégance… Depuis 2004, la manifestation propose un large saut dans le passé, en veillant à ce que le public s’imprègne totalement de l’esprit d’antan. Les rues sont décorées, chacun est invité à s’habiller comme nos (arrière) grands-parents, les ateliers permettent de renouer avec les activités passées, les animations rendent hommage aux multiples petits plaisirs de la vie d’alors. Les fanfares parcourent les rues de la ville, les chorégraphies de french-cancan s’improvisent parmi le public, les spectacles de marionnettes ou les vieux manèges attendent les plus petits.

Journées Portes Ouvertes en Cadillac Côtes de Bordeaux
Cadillac – Week-end de la Pentecôte
Tél. 05 57 98 19 20
Les amateurs d’automobiles anciennes et de bon vin ne manqueraient ce rendez-vous pour rien au monde. Chaque année, une grosse centaine de voitures de collection viennent se faire admirer le temps d’un rallye organisé non loin de Cadillac, parmi les vignobles de la région. L’évènement offre aussi et surtout la possibilité de déguster les différentes productions de Côtes de Bordeaux et d’enrichir ses connaissances œnologiques en assistant à différents ateliers ou cours assurés par des professionnels. Le côté festif n’est bien sûr pas oublié, à travers des concerts, des jeux ou des expositions.

Fête de la Morue
Bègles – Début ou mi-juin
Tél. 05 56 49 95 94 – Web : fetedelamorue.mairie-begles.fr
Depuis sa première édition en 1996, la fête de la morue s’est imposée comme un évènement majeur en Gironde, attirant chaque année des dizaines de milliers de visiteurs gourmands. L’évènement cherche avant tout à rendre hommage au passé de la ville, qui regroupait, du XIXe à la moitié du XXe siècle, une trentaine de sécheries. Le choix de Bègles fut dicté par l’abondance des pêches et par le dynamisme des négociants bordelais. Le quartier de la Rousselle, à Bordeaux, se révéla en effet trop exigu pour accueillir les énormes quantités de poissons, sans même évoquer la gêne des habitants due aux effluves quelque peu nauséabonds. Bègles offrait pour sa part de vastes superficies et une situation venteuse idéale.
La fête de la morue privilégie un thème chaque année. C’est surtout l’occasion de se régaler, d’assister à des spectacles de rue ou à des concerts, de fréquenter des expositions ou de participer à des ateliers.

Festival Musik à Pile
Saint-Denis-de-Pile – Début juin
Tél. 05 56 24 48 19 – Web : www.musikapile.fr
À quelques minutes de Libourne, dans le magnifique parc Bômale, non loin des vignobles de Lalande de Pommerol, le festival Musik à Pile (MKP pour les intimes) accueille depuis plus vingt ans des chanteuses, chanteurs et groupes de tous z’horizons : Tété, Brigitte Fontaine, Soviet Suprem, Carmen Varia Vega, La Peste ou encore M et Manu Dibango.

Bordeaux fête le vin
Bordeaux – mi-juin (les années paires, en alternance avec Bordeaux fête le fleuve)
Tél. 05 56 00 66 00 – Web : www.bordeaux-fete-le-vin.com
Ne pas fêter dignement le vin à Bordeaux, c’est comme ne pas rendre hommage à la bouillabaisse à Marseille ou ignorer le poulet à Bresse. Impensable. Tous les deux ans, les quais se transforment en un immense espace de dégustation, de découverte et de bonne humeur. Entre la découverte d’un petit Médoc surprenant et l’achat d’une caisse d’Entre-Deux-Mers, on profite des nombreuses animations, on accompagne les bandas, on rencontre des producteurs passionnés, on échange avec des amateurs avertis et on finit par se dire, alors que le soleil rougeoie de l’autre côté du pont Ba-Ba, que la vie est vraiment belle.

Crédit photo : Office de tourisme de Bordeaux

Bordeaux fête le fleuve
Bordeaux – mi-juin (les années impaires, en alternance avec Bordeaux fête le vin)
Tél. 05 56 00 66 00 – Web : www.bordeaux-fete-le-fleuve.com
Qu’auraient été l’histoire et la prospérité de Bordeaux sans la Garonne ? On s’le demande. Il semble donc tout à fait évident que la ville rende un hommage festif à son fleuve chéri, tourbillonnant, parfois même sauvage. En alternance avec la fête du vin (voir ci-dessus), l’évènement, organisé sur quatre jours, permet d’admirer de magnifiques voiliers à quai, d’assister à des animations nautiques ou de participer à différents ateliers. C’est aussi l’occasion de parcourir les quelques kilomètres des quais, en admirant la Garonne et se récitant les magnifiques vers du poème d’Alain Hannecart : « Montrer ton corps fluide aux multiples remous, Tes flots ces sœurs jumelles qui parfois se querellent, La première soumise la seconde rebelle. » C’que c’est beau.

Jazz & Blues Léognan
Léognan – Première quinzaine de juin
Tél. 05 56 45 63 23 – Web : jazzandblues-leognan.com
Lancé en 1996 par Jacques Merle, photographe et musicien, et Didier Séris, alors Président du comité des fêtes de Léognan, le festival Jazz & Blues suit une politique artistique assez simple : le « bon » vin et la « vraie » musique de jazz au service de l’art tout simplement.
Les concerts sont organisés à Léognan, mais aussi dans les communes avoisinantes, à l’instar de Martillac ou de Beautiran.

Les Epicuriales
Bordeaux – Juin
Tél. 0810 10 20 50 – Web : www.epicuriales.com/fr/
À Bordeaux, on fête l’arrivée de l’été en se mettant à table. Chaque année, les prestigieuses allées de Tourny se transforment en un véritable village gastronomique, où une vingtaine de terrasses, tenues par des restaurateurs de la ville, attendent le public, midi et soir. C’est l’occasion de découvrir différents types de cuisine en un même lieu et de profiter de l’ambiance légère des lieux, que viennent confirmer les animations musicales.

Juillet

Larrostréa
Gujan-Mestras – Début juillet
Tél. 06 80 44 67 13
Larrostréa ? Mais qu’est-ce que ça ? Eh bien, Larrostréa est la fête des cabanes et des bateaux traditionnels, qui se tient chaque été au port de Larros. On assiste par exemple au défilé des vieux gréements ou à la régate des pinasses à voile, on participe aux courses de pinassottes à rames, on applaudit au concours d’élégance des équipages, on essaye de naviguer correctement à bord d’un Optimist ou on se rend aux expositions de peintures organisées dans les cabanes du port. Il va sans dire que l’animation est garantie grâce aux bandas et à la convivialité des buvettes.

Festival Danses et Rythmes du Monde
Langon – 14 juillet
Tél. 05 56 63 68 00 – Web : www.langon33.fr
Une journée entière pour vibrer au son des troupes du monde entier qui, chaque année, contribuent à rendre le festival unique. Rwanda, Argentine, Kirghizstan, Chili… Chaque édition du festival ouvre sa scène à des ballets et compagnies qui dansent et chantent leurs traditions et cultures, apportant un peu d’évasion au public. Le traditionnel feu d’artifice du 14 juillet conclut la journée en toute beauté.

La Bataille de Castillon
Castillon-la-Bataille – Mi-juillet / août
Tél. 05 57 40 14 53 – Web : www.batailledecastillon.com
La bataille de Castillon est entrée dans l’Histoire de France après l’ultime défaite des troupes anglaises face aux soldats français, marquant la fin de la guerre de Cent Ans. Il faut quand même dire que les frères Jean et Gaspard Bureau, respectivement trésorier général de France et grand maître de l’artillerie, ont su tendre un piège aux forces occupantes, en profitant de la géographie des lieux et des ressources disponibles (dont la cavalerie bretonne). De fait, ce 17 juillet 1453, les Anglais subissent la foudre et les assauts de ces satanés Français.
Depuis 1977, une ambitieuse reconstitution de la bataille est proposée au public. Le spectacle, qui réunit pas moins 600 bénévoles, déploie les grands moyens : effets pyrotechniques, cascades à la chaîne, scènes de foule… Bref, le programme se veut passionnant et rencontre chaque année un véritable succès public.

Fête de l’Huître
Andernos-les-Bains – 2e quinzaine de juillet
Tél. 05 56 82 02 95
Impossible de penser au Bassin d’Arcachon en chassant de son esprit ses délicieuses huîtres (accompagnées d’un Entre-deux-Mers bien frais). Il semble donc naturel que la commune d’Andernos lui consacre une fête joyeuse, gourmande, dans le décor rêvé du port ostréicole. Outre la dégustation, le public profite des animations musicales et peut même assister au concours de l’Huître d’Or, qui est une sélection à l’aveugle des meilleurs mollusques de l’année. À table !

Août

Fest’Arts
Libourne – Début août
Tél. 05 57 74 13 14 – Web : www.festarts.com
Depuis 1993, le spectacle vivant est le roi de la ville à Libourne. De fait, l’événement est devenu une référence incontournable en matière de théâtre de rue, offrant la possibilité à de nombreuses troupes d’afficher leur talent, leur originalité et leur créativité au plus près du public. Les numéros décoiffent ou enchantent, les comédiens étonnent et entraînent… L’ambiance de bohème et de magie s’installe dans la rue, presque naturellement.

Festival Reggae Sun Ska
Vertheuil – Début août
Tél. 05 56 09 10 20 – Web : www.reggaesunska.com
Lancé il y a une vingtaine d’années par des amateurs de bon dub et de plantes aux vertus hilaro-relaxantes, le festival s’impose aujourd’hui comme le rendez-vous incontournable de reggae en France. Il faut dire que les plus grands noms sont venus fouler la scène girondine : The Wailers, U-Roy, Steel Pulse, The Skatalites, Pablo Moses, Tiken Jah Fakoly… Depuis 2005, les organisateurs lancent une démarche écocitoyenne, avec le souhait de proposer un « festival durable ».

Crédit photo : SunSka Festival

Itinérances médiévales en Vallée du Dropt
Monségur et les communes de la vallée du Dropt – Août
Tél. 05 53 22 46 88
C’est un véritable hommage que rend le festival à la magnifique vallée du Dropt et à son patrimoine moyenâgeux. Chaque année, des spectacles, pièces de théâtre, concerts et animations sont proposés au public entre villages et abbayes. Les ateliers, démonstrations, banquets, marchés typiques ou encore jeux anciens ajoutent une touche de réalité à ce voyage dans le temps médiéval.

Lacanau Pro
Lacanau – Août
Tél. 05 56 03 21 01 – Web : https://lacanaupro.com
Établir un calendrier événementiel de la Gironde sans même évoquer le surf friserait l’hérésie. Chaque année depuis 1979, le Lacanau Pro (enfin plus précisément le Caraïbos Lacanau Pro) s’impose comme un rendez-vous fondamental du circuit professionnel de surf. C’est l’une des deux compétitions qualitatives françaises du Championship Tour, dont le Graal est bien sûr le titre mondial de la célébrissime World Surf League (ou WSL).
Outre le plaisir de voir glisser les futures stars de la discipline, le Lacanau Pro est réputé pour son ambiance festive, la proximité entre les surfeurs et le public, et les multiples activités annexes (ateliers de glisse, simulation de surf, skatepark, cours de yoga, show freestyle…). On ne parle même pas des concerts.

Septembre

Marathon du Médoc
À travers les vignobles du Médoc -Début septembre
Tél. 05 56 59 17 20 – Web : www.marathondumedoc.com
L’originalité de l’évènement aura finalement contribué à le transformer en véritable institution. Chaque année, des milliers de coureurs déguisés se retrouvent dans le Médoc afin de disputer un marathon au cœur des vignobles. S’il est bien question d’endurance physique et d’efforts certains, la véritable ambition des participants est de s’amuser et de déguster les délicieux vins que proposent les châteaux tout au long des 23 étapes du parcours. La tradition impose même la dégustation d’huîtres au 38e kilomètre et même d’une entrecôte un kilomètre plus loin.
L’ambiance festive est partout, aussi bien parmi les coureurs qu’auprès du public ou des viticulteurs. Animations musicales et feu d’artifice contribuent aussi à la magie du moment.

Novembre

Foire de la Réole
La Réole – 1er novembre (Toussaint)
Tél. 05 56 61 10 11
La Foire de La Réole, ou plutôt de La Toussaint, peut se targuer d’une certaine ancienneté puisqu’elle se tient depuis déjà mille ans. Plus d’une centaine de forains, encore plus de camelots et près de 200 exposants attendent le public, qui profite aussi des nombreuses animations et attractions. La recette doit plaire puisqu’elle attire à chaque fois près de 50 000 visiteurs chaque année. Largement de quoi pérenniser la foire pour ces mille prochaines années.

Patrimoine et cultures des Landes

Patrimoine et cultures des Landes


Des airiaux des Landes de Gascogne à l’influence architecturale béarnaise en terres de Tursan, de la mayade à la course landaise, le département dévoile une vraie richesse patrimoniale et culturelle.

L’habitat traditionnel

La maison typique landaise à laquelle on pense tout de suite est celle qui correspond aux régions du Born, du Marensin et de Maremne, mais le département profite d’un véritable éclectisme architectural et patrimonial selon ses pays, de la Chalosse au Gabardan.

Le long du littoral, donc, mais aussi dans les Grandes Landes, la maison landaise (oustaù) est reconnaissable entre mille grâce à ses colombages apparents. Entre chaque poutre, les charpentiers (qui construisaient généralement seuls les maisons, sans l’aide d’un maçon) utilisaient du torchis puis, plus tard, de la briquette, disposées à plat ou en oblique (en fougère). La pierre, rare dans cette région, est rarement utilisée, c’est vraiment le bois tiré du chêne qui constitue l’ossature du bâtiment.

Assez souvent, la charpente déborde la façade et forme un auvent, façade toujours orientée à l’est afin de ne pas subir les intempéries et les rafales de vent issues de l’océan.

À l’instar de bon nombre de constructions domestiques réparties à travers tout le département, l’intérieur est assez simple, composé d’une travée centrale (ou pièce commune), où chambres et réserves sont attenantes, disposées dans les travées latérales.

La pièce principale sert de salle à manger et de cuisine, à proximité de la vaste cheminée. Au plafond, les poutres sont volontairement apparentes. Elles s’avèrent utiles pour suspendre de bons gros jambons, qui sèchent en toute quiétude et qui rétrécissent au fur et à mesure des découpes gourmandes.

Les Landais ont été des précurseurs en matière de télé en relief.

La particularité de nombreuses maisons de cet univers agropastoral est la proximité directe de la salle commune et de l’étable. Une large ouverture est pratiquée dans le mur, à mi-hauteur, de façon à permettre le passage de la tête des bœufs à l’intérieur même de la maison. Il est ainsi plus facile de les nourrir (plus besoin de sortir) et leur haleine réchauffe un peu la pièce. Pour peu que les bœufs soient de nature joviale ou blagueuse, ils représentent une excellente source de distraction lors des longues soirées d’hiver. Un peu l’ancêtre de la télé, quoi.

Ces maisons typiques de la façade ouest du département ne constituent pas pour autant des bourgs ou des hameaux. Elles sont organisées en quartiers, et selon une hiérarchie précise entre maisons de maîtres et de métayers, au sein d’un airial, une petite clairière entretenue dans les profondeurs de la lande. Les pins ont été coupés et seuls quelques chênes occupent cette surface couverte de pelouse.

L’airial regroupe la maison du maître, celle des métayers, les dépendances, la bergerie, le four à pain, le poulailler, le fenil, la grange ou encore l’abreuvoir. C’est un espace de vie en commun.

En Chalosse, les villages et bourgs viennent remplacer les airiaux. L’environnement, moins hostile, autorise donc à construire des bâtiments en pierres de taille et moellons. La façade principale, enduite, est exposée à l’est et développe un large pignon.

Ce sont généralement des maisons ou des fermes cossues, agencées à l’image des maisons des Landes de Gascogne, avec une travée principale et deux travées latérales. Fait important, même riches, les maisons du pays affichent la sobriété, à l’exception peut-être des remarquables linteaux au-dessus des portes.

Dans le pays de Tursan, l’influence béarnaise commence à poindre le bout du nez. Les maisons sont à 4 eaux et la toiture, plus raide, est constituée de tuiles plates à crochets. On utilise davantage la pierre et le galet. On y trouve moult maisons bourgeoises et des fermes plus isolées.

Enfin, en terres d’Armagnac, les fermes sont édifiées à hauteur des douces collines, souvent agencées en « U », privilégiant la cour fermée. Les maisons, privées d’auvent, sont massives et à étages. La couleur terre des façades épouse celle des paysages.

L’Armagnac est aussi le territoire des bastides (Saint-Justin, Labastide d’Armagnac), édifiées au XIIIe siècle et qui révèlent encore aujourd’hui de petits bonheurs architecturaux, comme les maisons à pans de bois sculpté de Saint-Justin.

Mayades et autres joyeuses coutumes

Ça n’est un secret pour personne : les Landais sont réputés pour leur esprit festif. Les fêtes de la Madeleine, organisées chaque année en juillet, ou la feria de Dax, qui prend place en août, ne sont en fait que les manifestations les plus renommées du département, mais certainement pas les seules.

Les beaux jours venus, les festayres envahissent les bodégas de nombreux villages du département pour perpétuer la tradition, assister aux corridas ou courses landaises, danser au rythme enlevé des bandas et essayer de retrouver leur lieu de villégiature à 4 heures du matin après avoir réalisé qu’il était plus facile de se mouvoir à quatre pattes, même si la direction empruntée un peu au hasard ne s’avère pas être la bonne.

En grattant un peu l’histoire du département, ce besoin de se rassembler et de partager dans la bonne humeur des moments privilégiés s’inscrit dans la vie locale depuis de très nombreuses décennies, voire plusieurs siècles.

Ainsi, les « despourguères », ces travaux qui consistaient à dépouiller le maïs de sa feuille, étaient souvent l’occasion de se rassembler après une dure journée de travail, de discuter, de plaisanter et de chanter.

Le « pèle-porc » était un évènement festif très apprécié, qui réunissait les fermiers. Un porc bien gras était choisi, tué, soigneusement nettoyé et finalement dépecé par le paysan-charcutier. Les participants se réunissaient ensuite autour d’une grande tablée gourmande où étaient servis rôtis, canards, poulets, fromages, desserts sans oublier les quantités généreuses de vin.

La fête du pèle-porc va bientôt battre son plein. Tout le monde, ou presque, s’en réjouit.

L’après-midi était consacré à la détente (pour les hommes) et à la préparation du boudin (pour les femmes).

L’asouade, pratiquée du Moyen-Âge jusqu’au XIXe siècle, consistait à faire asseoir un mari trompé ou battu par sa femme sur le dos d’un âne, à l’envers, et à le balader dans les ruelles du village, accompagné par quelques joyeuses personnes qui ne manquaient pas de crier ou de chanter pour attirer l’attention. À défaut de la présence du mari, un voisin jouait le rôle du malheureux. Cette tradition, quelque peu humiliante, fut heureusement interdite.

Les mariages se déroulaient de manière plus amicale. Généralement, tous les habitants du village étaient conviés à l’évènement. Les voisins des futurs époux, munis d’une canne appelée imbitedou, passaient de maison en maison, où chaque invité à la cérémonie entourait la canne d’un ruban de couleur et leur offrait par la même occasion un petit coup à boire. En fin de tournée, il est à parier que l’imbitedou leur servait principalement à rester debout.

Lors du grand repas, les mariés devaient respecter la « roste », consistant à boire dans un pot de chambre.

Enfin, les mayades, qui perdurent encore aujourd’hui dans certains villages, permettent aux jeunes de 18 à 19 ans de choisir une marraine et un parrain, qui les aideront à planter un « mai » (pin maritime décoré) devant le logement du maire, celui de ses adjoints et au centre de la commune, le soir du 30 avril. Un grand banquet est organisé ensuite.

Selon la tradition, le but est ensuite d’aller faire tomber les « mais » des villages voisins tout en n’oubliant pas de défendre le sien.

Quelques jours plus tard, la mayade prend fin à l’occasion d’un grand bal. Certains villages des Landes organisent toujours cet évènement pittoresque, à l’instar de Saint-Vincent-de-Tyrosse, Saubion ou encore Narrosse.

La course landaise

Elle participe grandement à l’identité du pays landais et à son expression culturelle, et ce depuis fort longtemps. Selon l’Observatoire National des Cultures Taurines, « Le document authentique le plus ancien conservé aux archives nationales fait état en 1457 d’une coutume immémoriale de faire courir vaches et bœufs dans les rues de Saint Sever à l’occasion des fêtes de la Saint-Jean. Ensuite, pendant plusieurs siècles, on connaît surtout la tauromachie landaise par les différentes tentatives d’interdiction dont elle fut l’objet à maintes reprises et sans succès. »

Au cours du XIXe siècle, il est décidé que les courses soient organisées dans des périmètres fermés, les arènes. Ensuite, des tampons sont placés à l’extrémité des cornes des vaches, afin d’éviter les coups mortels.

Les vaches, autrefois attrapées dans la nature, sont aujourd’hui élevées au sein de ganaderias. Leur destin est plus joyeux que celui des taureaux destinés à la corrida puisque la course landaise n’implique aucune mise à mort. Le but n’est pas ici de combattre l’animal, mais de faire preuve d’une redoutable agilité pour éviter sa charge.

Trois figures caractérisent la course landaise : la feinte, l’écart et le saut.

L’écarteur, placé au centre de l’arène, appelle et provoque la vache pendant quelques instants. Passablement énervée de recevoir des noms d’oiseau, celle-ci amorce sa charge en direction du bonhomme, qui, au dernier moment, alors que les cornes le frôlent, amorce un écart intérieur ou extérieur. Tout se joue en une fraction de seconde et l’écarteur doit aussi veiller à la beauté du geste.

Le sauteur, quant à lui, peut s’apparenter à un véritable gymnaste. Il lui faut en effet une sacrée dextérité, une souplesse sans faille et un don de propulsion quasi divin pour s’élever dans les airs dès le fougueux animal arrive à son niveau. Le saut peut revêtir différents aspects : le saut à pieds joints ou le saut à la course, le torero allant dans ce cas à la rencontre de l’animal. À l’époque, on pratiquait également le saut à la perche, mais cette pratique a été abandonnée.

Sauteur en pleine démonstration – Crédit photo : Musée de la course landaise

Il existe différents types de course, tout au long de la saison, de février à novembre : la course formelle, le concours landais, la course de seconde… chacune répondant à une organisation différente. Certaines de ces courses entrent dans le champ de la compétition, qui intègre en son sein les clubs affiliés à la FFCL.

Chaque course landaise s’accompagne bien sûr d’une animation digne de ce nom, souvent assurée par une banda. Pendant la période estivale, la course est considérée comme un évènement majeur de n’importe quelle feria. Elle permet de réunir de vieux Landais à la culture phénoménale et des vacanciers, souvent surpris et impressionnés.

L’on dit que la Mecque de la course landaise est le village de Pomarez. Ses arènes accueillent les courses les plus réputées. Dès leur plus jeune âge, les gamins de la commune et des environs sont initiés à la noblesse de la discipline et apprennent avec beaucoup de sérieux l’art de l’écart, un gros ballon remplaçant bien sûr la vache.

Nature et paysages des Landes

Nature et paysages des Landes


« La forêt, cathédrale sans fin sous le ciel atlantique » – Alain Dubos, Landes de terre et d’eaux (éditions Passiflore).

Si elle constitue l’identité première du département, la forêt des Landes de Gascogne, dont la superficie frôle certes les 70 % du territoire, ne saurait faire oublier la richesse des paysages et la diversité de ses 14 pays, regroupés au sein de trois grandes zones géographiques.

Le plateau landais

Localisé au Nord de l’Adour, le plateau landais, qui englobe les Grandes Landes, est essentiellement composé de forêts, affichant des paysages aux lignes horizontales et droites. Nous sommes ici aux confins des Landes de Gascogne, qui ont remplacé à partir du XIXe siècle, sous l’impulsion du botaniste Chambrelent, la lande pastorale et les zones marécageuses.

La monotonie des paysages, due à la surabondance des pins maritimes, n’est qu’apparence. « Si une vision superficielle de la forêt peut amener l’impression d’une profonde tristesse liée à celle d’une lassante uniformité, cette réaction est le résultat d’une totale méconnaissance du milieu. Dans l’atmosphère paisible de ces grands arbres qui se balancent doucement au gré du vent, il faut suivre les sentiers sinueux de sable fin que bordent les massifs de bruyère et de genêts, ou longer les petits ruisseaux d’eau limpide à travers les fougères. Au creux d’un vallon, découvrir une lagune pittoresque, au détour d’un chemin, une charmante clairière, et par une belle journée d’été, dans cette ambiance de calme et de solitude reposante, écouter le chant gracieux de la cigale ou celui du coucou » écrit avec majesté Philippe Soussieux dans son livre le Guide des Landes (éditions La Manufacture – 1986).

Les Hautes Landes – Crédit photo : Marie Anne ROBERT – Own work, CC BY-SA 4.0

Plus à l’est, la forêt finit par trouver sa limite et laisse la place à des paysages de coteaux, sur lesquels l’homme fait pousser la vigne depuis des siècles. Nous sommes ici dans la région du Bas-Armagnac, célèbre (et célébrée) dans le monde entier pour sa précieuse eau-de-vie.

Au nord du Bas-Armagnac se détache le pays de Gabardan, limitrophe du Gers, où l’on découvre la forêt de pins, appelée ici Petites Landes, mais aussi des terres dédiées à la polyculture. Les rivières y sont nombreuses et serpentent à travers les forêts avant de devenir plus encaissées dans les gorges calcaires à proximité de Roquefort, situées plus à l’ouest. La nature y est omniprésente et préservée, se partageant entre landes humides et landes sèches dédiées à la sylviculture, où genêts et bruyères constituent souvent un sous-bois harmonieux. Le pays peut se découvrir grâce à la dizaine de parcours de randonnées, empruntant parfois les voies de Saint-Jacques-de-Compostelle.

Les pays de l’Adour

À la différence des Landes de Gascogne, les pays de l’Adour profitent d’une terre fertile, où vallons et plaine alluviale dessinent des paysages changeants.

Sur la rive gauche de l’Adour, on embrasse les territoires du Tursan, de la Chalosse et du pays d’Orthe. Le relief y est plus marqué et annonce déjà le massif pyrénéen. Le point culminant se trouve à Lauret, à 234 mètres d’altitude.

Les coteaux forment une grande partie du paysage et ont contribué à développer l’activité agricole, notamment l’exploitation viticole, sous l’appellation des vins de Tursan (AOC), que l’on servait déjà à la table des empereurs romains.

On y trouve également de nombreuses rivières, qui prennent naissance à partir de l’Adour et de ses affluents.

La Chalosse, située plus à l’ouest, offre des paysages remarquables, composés de bois de feuillus, de vallées, de coteaux, de rivières (le Louts et le Luy) et de larges prés au sol argileux. Grâce au bocage, le pays dévoile une alternance de terres cultivées et de bosquets, composant de magnifiques panoramas.

Le littoral

Le littoral landais se prolonge sur plus d’une centaine de kilomètres, bordé d’un imposant massif dunaire, constamment surveillé et entretenu par l’homme afin de renforcer sa fixation et éviter que le sable ne s’engouffre vers l’intérieur des terres.

Au nord du département, à hauteur de Mimizan, les dunes sont dites anciennes et de forme parabolique, formées lorsque le niveau de la mer était plus bas que celui d’aujourd’hui. Elles offrent les conditions de pousse idéale aux fougères et arbousiers.

Plage de Mimizan – Crédit photo : Office Intercommunal de Tourisme de Mimizan

Viennent ensuite les dunes plus récentes et longitudinales, qui se sont élevées au fur et à mesure de la progression de l’océan, plus « mobiles » selon les passages venteux

Les villages historiques du littoral, dont l’activité était essentiellement axée vers l’exploitation forestière et la culture viticole (vin de sable), ont vu au cours du XXe siècle apparaître des stations balnéaires, attirées par le potentiel de ces longues plages. Chaque année, des dizaines de milliers de touristes viennent profiter du sable blond, du soleil chaud et de l’agréable fraicheur de l’océan Atlantique, oubliant parfois le danger que représentent les baïnes, dont la force du courant constitue un piège redoutable et souvent mortel.

Derrière les dunes s’impose la majestueuse forêt de pins maritimes, où l’on trouve quand même des chênes-lièges ou pédonculés. C’est le décor parfait pour une gentille randonnée en VTT sur l’une des innombrables pistes cyclables mises à la disposition du public.

On trouve également tout au long de la bande littorale de très nombreux plans d’eau, nés de la barrière que constituent les dunes aux rivières côtières. Des dizaines d’étangs et de lacs agrémentent ainsi les paysages, du sud au nord, où l’on trouve et apprécie les étangs de Cazaux et Sanguinet (idéaux pour la baignade des enfants), de Biscarrosse, le lac d’Aureilhan et le courant de Contis. Au sud, le lac de Soustons, le courant d’Huchet ou encore le lac marin d’Hossegor (considéré comme « un joyau serti dans l’ombre et la clarté », selon le poète Maurice Martin) s’offrent à la vue ébahie des visiteurs.

Éléments d’histoire des Landes

Éléments d’histoire des Landes


De la sculpture de la Dame de Brassempouy à la visite de l’empereur romain Auguste aux thermes de Dax, de la formidable saga de la famille d’Albret à la naissance de la forêt des Landes de Gascogne, le département affiche une histoire mouvementée et passionnante.

Des fouilles et des merveilles

Si la Dordogne doit beaucoup à l’abbé Breuil (1877-1961), surnommé à juste titre le pape de la préhistoire, le territoire des Landes a pu révéler ses richesses archéologiques grâce à la volonté et à l’abnégation de Jacques-François de Borda d’Oro (1718-1814), mathématicien et naturaliste, passionné de préhistoire, collectionneur de silex taillés et auteur d’une œuvre abondante sur les fossiles et les fondements de la paléontologie locale (1500 pages au moins à lire et sans aucune vidéo publiée sur YouTube. Dur).

Le mouvement initié par Borda d’Oro est repris par différentes personnalités, dont le capitaine Pottier (1836-1886), qui découvre en 1870 les abris préhistoriques de la falaise du Pastou, à Sorde-l’Abbaye, longtemps habités par les Magdaléniens.

Des fouilles plus minutieuses entreprises en 1874 révèlent la présence de quatre gisements : Duruthy, Grand Pastou, Petit Pastou et Dufaure. On y trouve les restes d’une trentaine de squelettes humains, au côté desquels gisent des outils en silex, en os et en bois de renne, des pointes de sagaie et des harpons, également fabriqués à partir de bois de cervidé.

Le gisement de Duruthy en particulier fait la joie des archéologues lorsqu’ils découvrent divers objets d’art, dont des éléments de parure, notamment ceux fabriqués à partir de dents d’ours et de lion, décorés et percés.

Près d’un siècle plus tard, entre 1958 et 1987, le professeur Robert Arambourou, chargé de recherche au CNRS, organise différentes fouilles dans les abris. Elles permettent de mettre à jour des trésors du Magdalénien, dont la célèbre statuette en grès d’un cheval agenouillé.

À quelques dizaines de kilomètres de Sorde-l’Abbaye, à Brassempouy, une découverte majeure va secouer le petit monde de l’archéologie. En 1894, Joseph de Laporterie et Édouard Piette recueillent plusieurs fragments en ivoire de statuettes féminines, dont la tête à capuche ou dame de Brassempouy, l’une des plus anciennes représentations de visage humain. La pièce n’est pas impressionnante par sa taille (36 millimètres de haut et 19 millimètres de large) mais par son histoire (-25 000 ans) et surtout par son élégance et la finesse de son travail. La bouche et les yeux ne sont pas gravés. En revanche, le menton, le nez et les arcades sourcilières sont en relief. Le quadrillage qui orne son crâne peut faire penser à une représentation capillaire.

L’œuvre a ému de nombreux scientifiques et écrivains tout au long des décennies et montré que les hommes et femmes de cette période étaient capables d’une vraie sensibilité artistique. Elle est aujourd’hui conservée au musée des Antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye.

Il semblerait que le territoire fût privé de présence humaine pendant de longs millénaires après la période glaciaire, jusqu’au Néolithique final.

Les archéologues ont retrouvé des pièces de l’âge du Bronze, comme des bracelets, des pointes de lance et des haches, ainsi que des traces de premières enceintes à bestiaux. Les découvertes relatives à l’âge du Fer correspondent essentiellement à des tumuli, qui abritent des pots de terre cuite enfermant des cendres humaines. Ces tumuli sont, entre autres, situés dans les régions de Pomarez, de Vicq d’Auribat ou d’Arboucave.

Conquête romaine, invasions barbares et occupation anglaise

À l’instar des autres départements de l’Aquitaine, la très longue période entre l’époque gallo-romaine et le Moyen-Âge ne fut pas forcément la plus joyeuse pour les Landes.

Avant l’invasion de l’Aquitaine par le général Crassus, en 56 av. J.-C., le futur département est occupé par quelques tribus d’origine celto-ibérienne : les Tarbelli dans la région de Dax et de l’Adour, les Tarusates dans le pays de Tartas, les Bercorates et les Aquitaniens au Nord de l’Adour, les Élusates et les Sotiates aux frontières du Gers et du Lot-et-Garonne.

La présence romaine est plus difficilement lisible dans les Landes que dans d’autres territoires du Sud-Ouest, à cause, peut-être, de son environnement difficile et sauvage, de la mauvaise qualité des terres empêchant de vraies ambitions agricoles et de l’omniprésence des marais. Les hommes y sont peu nombreux et les cités relativement modestes.

Selfie de l’empereur Auguste, lors de son court séjour à Dax – Crédit photo: © Marie-Lan Nguyen / Wikimedia Commons
Selfie de l’empereur Auguste, lors de son court séjour à Dax – Crédit photo: © Marie-Lan Nguyen / Wikimedia Commons

La ville de Dax (Aquae Tarbelli) échappe pourtant à la règle. Grâce à ses sources d’eau chaude, très appréciées des légions romaines, elle prend une ampleur conséquente. On y construit des thermes, un temple, des villas et autres lieux de villégiature. La visite de l’empereur Auguste, qui daigne en personne prendre les eaux avec sa fille, assure une large campagne marketing à la cité thermale, considérée comme the place to be au sein de l’Empire.

Même l’empereur Auguste daigna se rendre à Dax.

Au IIIe siècle, les Romains déploient une nouvelle organisation administrative qui, à l’échelle de l’Aquitaine, prend le nom de Novempopulanie, ou pays des Neuf Peuples. C’est une période importante pour le territoire des Landes, synonyme de multiples projets et travaux. Des voies principales sont construites entre Bordeaux et l’Espagne, permettant aux Landais de vendre des peaux, du fer, du millet ou encore du miel. Les cités se développent, à l’instar d’Aire-sur-l’Adour ou de Mont-de-Marsan, dont le nom est tiré du temple de Mars.

Des fermes d’exploitation font leur apparition. Sur le littoral, le business du coquillage se développe. De somptueuses villas sont construites dans le sud du territoire. La Pax Romana semble s’accompagner d’une vie plus prospère, agréable et mieux organisée.

Le problème avec les empires, c’est qu’ils finissent toujours par tomber, laissant planer la crainte d’un avenir un tantinet moins douillet. Ce fut précisément le cas dans les Landes comme dans les autres contrées de l’Aquitaine. Dès le Ve siècle, les invasions dites barbares se succèdent gentiment pendant quelques (très longs) siècles. Wisigoths, Gascons, Arabes, Normands… Et vas-y que je tue, et vas-y que je viole, et vas-y que je brûle et pousse-toi d’là que je m’y mette. Quel manque de tact, franchement.

Au IXe siècle, un système féodal se met en place au sein du duché de Gascogne, poussé par la nécessité de se protéger des multiples attaques des envahisseurs. Des forteresses, des « caveries », des « capacazaux » sont édifiés, au gré de la hiérarchie seigneuriale. Même l’Église s’implique dans la protection de ses ouailles en bâtissant des sauvetés, de petits asiles dédiés à l’accueil des plus miséreux.

Depuis son château de Labrit, la Maison d’Albret s’impose comme le fief le plus important de la Gascogne, dont certains membres de la famille accèderont à la royauté. Les Albret participent à la première croisade (1096-1099). Ils s’appuient sur leur relation privilégiée avec le pape Clément V, ancien archevêque de Bordeaux, choisissent de rester fidèles aux Plantagenêt ou de rallier le roi de France en fonction de la conjoncture.

En 1368, le roi Charles V marie sa belle-sœur Marguerite de Bourbon à Arnaud-Armanieu d’Albret dans l’espoir d’une alliance solide entre le royaume de France et la puissante contrée gasconne.

En 1470, les Albret héritent du comté du Périgord et de la vicomté de Limoges. Une quinzaine d’années plus tard, la Navarre rejoint le patrimoine familial grâce au mariage de Jean d’Albret et de Catherine de Foix. Parmi les treize enfants nés de cette union, Henri II d’Albret (né en 1503), roi de Navarre, épouse Marguerite d’Angoulême, sœur de François 1er. Leur fille Jeanne d’Albret entrera dans l’Histoire de France comme la future mère du roi Henri IV.

C’est l’apogée de la famille d’Albret. Après cinq siècles d’ascension, nourris de combats, d’ambitions et de calculs, ayant apporté richesse, pouvoir et vastes propriétés terriennes, la noble maison subira l’invasion du royaume de Navarre puis l’asphyxie progressive de sa puissance tout au long du XVIe.

Quelques siècles plus tôt, le mariage d’Aliénor d’Aquitaine et d’Henri Plantagenêt en 1154 a placé la Guyenne et la Gascogne sous suzeraineté anglaise. Les Landes sont dès lors administrées par le sénéchal de Gascogne. C’est une période troublée, synonyme de luttes incessantes entre rois et seigneurs locaux, entre Anglais et Français, entre Plantagenêt et Valois. Les tensions perdurent jusqu’en 1346, date du début de la guerre de Cent Ans, qui s’achèvera lors de la célèbre bataille de Castillon, en 1453. Les Anglais quittent définitivement le Sud-Ouest et le royaume de France.

Les guerres de religion d’abord, la Fronde ensuite

Le futur département paye un lourd tribut aux guerres de religion, du fait de la relation étroite entre le territoire et les Albret et de la proximité avec le Béarn, terre protestante. L’intransigeance de Jeanne d’Albret génère de fortes tensions et des combats sanglants. En 1569, la reine de Navarre fait appel au comte de Montgomery pour reprendre ses États occupés par les armées catholiques. Ce dernier s’exécute et reconquiert le Béarn, Saint-Sever, Mont-de-Marsan avec une rare cruauté, exécutant les prisonniers catholiques et brûlant des centaines d’églises, d’abbayes et de châteaux. L’intervention de Blaise de Montluc, maréchal de France et serviteur du roi Charles IX, met un terme aux ambitions du comte de Montgomery. En septembre de la même année, son armée s’empare de Mont-de-Marsan et massacre la garnison huguenote.

Blaise de Monluc, maréchal de France, pourfendeur du comte de Montgomery et des armées protestantes à Mont-de-Marsan.

L’édit de Nantes, promulgué par Henri IV en 1598, met un terme aux guerres de religion, particulièrement cruelles dans les Landes et en terres béarnaises.

Quelques décennies de quiétude relative s’installent dans le beau pays des Landes. Enfin l’espoir d’un avenir meilleur pour nos enfants ? Nan. La Fronde bouleverse le royaume de France à partir de 1648, alimentée par la crise économique, une pression fiscale sans cesse plus gourmande et la volonté du pouvoir d’imposer la monarchie absolue. Les révoltes locales se multiplient. En 1653, le colonel Balthazar tente d’envahir avec ses régiments la Chalosse, dont la défense est assurée par les troupes des seigneurs d’Aubeterre, de Candale et de Poyanne. Les combats affaiblissent la région. Entre 1663 et 1666, une nouvelle révolte chalossaise éclate à la suite de l’instauration de la gabelle. De petites bandes landaises, placées sous la protection du seigneur local, Bernard d’Audigeos de Coudures, n’hésitent pas à s’attaquer aux troupes royales, mettant à profit leur parfaite connaissance du terrain pour organiser des embuscades ou des attaques surprises.

La renaissance des Landes

Sous le Second Empire, un jeune ingénieur agronome, François Jules Hilaire Chambrelent, décide de poursuivre les travaux initiés en 1786 par Nicolas Brémontier, qui fut l’un des premiers à lancer une vaste opération de fixation des dunes littorales ou intérieures en vue de protéger davantage les terres situées à proximité de l’océan.

Chambrelent constate que le sous-sol imperméable facilite les eaux stagnantes en hiver et la sécheresse en été et contribue à rendre le sol infertile, poussant de fait les habitants à une vie difficile, pour ne pas dire miséreuse, cantonnée à l’élevage de moutons (on en comptait près d’un million en 1850 !).

L’ingénieur parvient à organiser un système de drainage des eaux superficielles, en creusant des fossés d’écoulement dans la couche d’alios. Le sol est ainsi assaini, mais n’autorise pas pour autant la culture de céréales. Le salut passera donc par la culture forestière, et particulièrement celle de pins maritimes, parfaitement adaptés à l’environnement géologique. En cinq ans, plus de 20 000 hectares se transforment, donnant naissance à la future forêt des Landes de Gascogne.

Impressionné par le succès de la démarche, l’empereur Napoléon III impose, à travers la loi du 19 juin 1857, un vaste programme d’assèchement des zones marécageuses afin de favoriser leur mise en exploitation.

Les plus curieux pourront lire le roman Maître Pierre, écrit par Edmond About en 1858, qui relate cette formidable aventure.

Une nouvelle activité économique se développe autour du pin maritime, à l’instar de l’exploitation de bois et du gemmage. Le massif forestier ne cesse de s’étendre au fil des années, marquant la fin de l’agropastoralisme et la disparition progressive du célèbre berger landais dominant son troupeau de moutons du haut de ses échasses.

La relation entre l’empereur et le département des Landes est décidément étroite puisqu’en 1861 la commune d’Eugénie-les-Bains voit le jour, en hommage à l’impératrice, habituée à passer quelques jours dans cette petite cité thermale réputée lors de ses déplacements à Biarritz.

Patrimoine et cultures en Lot-et-Garonne

Patrimoine et cultures en Lot-et-Garonne


Ici, la culture nourrit la culture. Depuis toujours, ou presque, la qualité de la terre, l’abondance de l’eau, et la bienveillance du climat ont contribué à faire de cette belle contrée du Sud-Ouest le potager et le verger de la France.

Une tradition avant tout rurale

Les activités agricoles dictent toujours le rythme de vie du département et représentent le cœur de son économie. « Les citadins n’ont jamais rompu avec la campagne et possèdent de solides racines paysannes. Si la bourgeoisie a cédé quasiment la totalité des métairies ou des biens fonciers qu’elle possédait encore, elle a acheté des maisons de maître, les fermes abandonnées par les paysans pendant la phase de concentration de la propriété agricole, pour y établir résidences secondaires ou principales. Ainsi, se poursuit l’osmose entre gens des villes et du milieu rural, renforcée par la pratique fréquente d’un double emploi » écrit Jean-Paul Charrié dans son ouvrage « Le Lot-et-Garonne » (Éditions Sud-Ouest, 2009).

L’agriculture du Lot-et-Garonne se définit avant tout par sa pluralité. Les sols, faciles à travailler, et les structures d’irrigation permettent de favoriser la polyculture.
Tout le long de la Garonne, les cultures maraîchères façonnent les paysages et fournissent des quantités de production parfois impressionnantes : 40 000 tonnes de tomates et de pommes de terre, 30 000 tonnes de melons, 25 000 tonnes de fraises, 10 000 tonnes de haricots verts.

Certaines autres cultures ne bénéficient pas de surfaces aussi importantes, mais participent à la pluralité agricole, à l’image de l’asperge, de la carotte, de la scarole, de l’artichaut et du poivron.

It’s raining vegetables, Alléluia !

Que les amateurs de la chose sucrée se rassurent, ils trouveront ici un véritable paradis grâce aux 16 000 hectares consacrés aux vergers : pommes, poires, prunes, melons, kiwis, raisins, pêches et même des noisettes, dont la production ne cesse d’augmenter.

Le Lot-et-Garonne est aussi une terre de vins, et de bons vins. Les efforts menés par les caves coopératives ont permis d’attribuer l’AOC à quatre vignobles : les Côtes de Duras (1937), les Côtes de Buzet (1975), les Côtes du Marmandais (1990) et les Côtes de Brulhois en 2011.

En conclusion, même si le nombre de chefs d’exploitation est passé de 65 000 à la fin du XIXe siècle à 10 000 à l’aube du XXIe siècle, en raison de la mécanisation, du passage des micro-exploitations à des exploitations plus importantes (42 hectares en moyenne), la tradition agricole reste vivace et humaine en Lot-et-Garonne. Aujourd’hui, 80 % des exploitations sont individuelles et les agriculteurs continuent de préférer, à un niveau respectable, la polyculture plutôt que la spécialisation.

Le pays des bastides et des… pigeonniers

Si le Sud-Ouest est le pays des bastides, le Lot-et-Garonne contribue grandement à cette réputation, avec pas moins de 42 cités en son sein.

Les bastides ont été essentiellement édifiées lors de la guerre de Cent Ans, sous l’impulsion des rois de France et d’Angleterre. Construites sur un même élan, en quelques courtes années, généralement au sommet d’une colline pour mieux surveiller l’environnement, elles ont été à l’avant-garde de l’agencement urbain, en privilégiant un plan qui soit le même partout. Les rues, tracées depuis la halle, se devaient d’être rectilignes, parallèles et perpendiculaires, se coupant à angle droit. Cette astuce géométrique était justifiée par la nécessité faite aux cavaliers de parvenir rapidement aux murs d’enceinte afin de bloquer toute velléité d’intrusion des envahisseurs.

Perchée sur sa colline, la bastide de Monflanquin – Crédit photo : Karen – Flickr

Les habitants devaient respecter la charte de coutumes, mais bénéficiaient de nombreux avantages : participation à la gestion de la ville, allègement des impositions, protection contre les invasions, vie sociale plus dense grâce à la place centrale où les gens aimaient à se retrouver.

Aujourd’hui, les bastides apportent aux paysages du Lot-et-Garonne cette petite touche de magie qui les rend différents. Ainsi, la bastide de Laparade, bâtie à 200 mètres sur un plateau dominant le Lot, offre l’un des plus beaux panoramas du département.

La halle et l’église fortifiée de Villeréal sont typiques du renouveau architectural qui dicta l’édification des bastides. L’église permettait d’accueillir les habitants en cas d’attaque et une vingtaine de défenseurs, postés au sommet des tourelles d’angle. La halle est intéressante grâce à son étage supérieur, utilisé comme comme local municipal.

La bastide de Vianne impressionne par son mur d’enceinte toujours debout, ses tours de défense et ses courtines. Sa création, décidée par le sénéchal du roi d’Angleterre au XIIe siècle, a été justifiée par la volonté de défendre un territoire agricole particulièrement riche.

Autre élément indissociable du patrimoine agricole lot-et-garonnais : le pigeonnier. Le département en dénombre plus de 6 000, ce qui n’est pas rien. Jusqu’au Moyen-Âge, en avoir un était considéré comme un privilège mais, au terme de la Révolution française, leur usage se développe à grande échelle.

La vocation du pigeonnier est d’élever les volatiles appréciés pour leur chair, mais aussi de récupérer leur fiente, appelée colombine, un engrais de premier choix. De plus, le pigeonnier permet d’enfermer les pigeons lors de la période des semailles et de les protéger contre les attaques de rats.

Dans le Lot-et-Garonne, les pigeonniers peuvent dévoiler différentes formes architecturales : pigeonnier à arcades, pigeonnier accolé, pigeonnier auvent.

« Les différents styles et la diversité des formes en font un élément très particulier du décor des campagnes. Si celui de Mézin est sur colonnes de pierre et dispose d’un mur à pan de bois, les autres, avec un étage, utilisent plus fréquemment la brique et la pierre. À Castillonnès, le pigeonnier est de forme ronde. Ceux de Douzains dans le Duraquoi ou de Ferrensac ont une forme carrée » écrit Jean-Paul Charrié dans son livre.

Nature et paysages du Lot-et-Garonne

Nature et paysages du Lot-et-Garonne


« Entre Agen et Marmande, c’est un paysage aussi beau que l’Italie; le charme des coteaux, la couleur de la terre, le costume, jusqu’au langage, évoquent les rives de Florence et de Sienne. Le Lot-et-Garonne est la Toscane de la France. » Stendhal

Glou glou

Comme son nom l’indique, le Lot-et-Garonne est un département ouvert aux cours d’eau, assez nombreux sur le territoire si on y ajoute les rivières Baïse, Gers, Dropt, Séoune…

Si ces jolis cours d’eau façonnent le paysage, contribuent à lui donner son cachet particulier et constituent une richesse agricole, ils suscitent également une crainte bien légitime lorsque les inondations font leur apparition. La Garonne est, à ce titre, une maîtresse indomptable. Bien chargé en eau des Pyrénées et du Massif central, gonflé par le Lot en amont, le fleuve, dont le lit mineur souffre de son étroitesse, donne régulièrement naissance à des crues importantes, notamment lorsque la fonte des neiges a été massive dans les zones montagneuses. Le Lot n’épargne pas non plus son proche environnement, principalement au niveau de la vallée de Castelmoron-sur-Lot.

Ces débordements réguliers ont poussé les hommes à bâtir leurs cités sur la rive droite, en prenant soin d’anticiper une certaine hauteur de construction, comme l’illustrent les communes de Port-Sainte-Marie, Aiguillon et Tonneins. De nombreuses fermes ont quant à elles été construites sur des monticules.

Cette abondance d’eau apparaît être un argument de premier ordre lors des chaudes journées d’été. Grâce à un vaste système d’irrigation, les agriculteurs peuvent prétendre assurer une riche production sans trop de contraintes, asseyant de fait la réputation du Lot-et-Garonne comme territoire agricole incontournable du pays.
Il serait pourtant hasardeux de réduire le département à une seule et vaste exploitation. Moins populaire que sa voisine la Dordogne auprès des touristes, le Lot-et-Garonne affiche de solides arguments de séduction, tant par la beauté de ses paysages, l’authenticité de ses villages que par la richesse des pays qui le composent.

L’Agenais

À proximité d’Agen, coincé entre la Garonne au Sud et le Lot au Nord, le pays de Serres offre des paysages composés de plateaux calcaires donnant naissance à de petits ravins, de vallons encaissés et d’échines. Nombreuses y sont les petites exploitations agricoles à l’architecture périgourdine ou quercynoise. On y découvre aussi de fort jolies chapelles romanes, parfois isolées.

L’environnement du pays de Serres est propice à la faune, parmi laquelle il n’est pas rare d’observer le circaète (ou aigle des serpents), qui revient chaque année, le faucon crécerelle, le hibou petit duc ou, chez les mammifères, la genette, ce petit carnivore ô combien discret, habitué des bois, que l’on confond parfois avec un chat sauvage.

Plus au nord de la capitale lot-et-garonnaise, le pays du Brulhois (ou Bruilhois) affiche une multitude de vallons, terrasses et coteaux, emplacements parfaits pour les vignes dédiées aux cépages de tannat, de malbec, de fer servadou et d’abouriou dont on tire le vin noir, dû à sa robe très sombre.

L’Albret

À l’ouest du département, sur la rive gauche de la Garonne, coincé entre la Gironde et les Landes, le pays d’Albret présente un contraste paysager entre les collines de la région de Nérac, dédiées à la culture céréalière, et le plateau landais, qui prolonge la forêt de pins maritimes des Landes de Gascogne.

Nous sommes ici au cœur d’un territoire dédié aux plaisirs du palais, où pousse la vigne, où cacardent les oies, où grandissent les veaux sous leur mère et où volent les palombes.

La longue histoire de l’Albret se rencontre à travers ses cités et bastides (Nérac, Lannes, Vianne, Barbaste), ses châteaux, ses anciennes tanneries, ses moulins fortifiés et églises romanes.

C’est une invitation franche à remonter le temps et découvrir une terre toujours un peu secrète, dont on peut s’imprégner en naviguant sur la Baïse, sans trop de bruit.

Le Marmandais

Au nord-ouest du département, non loin du pays de l’Entre-Deux-Mers en Gironde, le Marmandais revendique une riche tradition vinicole, la vigne occupant les coteaux depuis l’époque romaine. On y cultive aussi la célèbre tomate de Marmande, des fraises, melons, prunes d’ente et autres fruits, les vergers étant très nombreux sur cette terre fertile.

La beauté du Marmandais repose sur la diversité de ses paysages, qui passe de la plaine de la Garonne aux vastes étendues de la forêt landaise. C’est aussi la ribambelle de petites communes installées le long du fleuve, chacune exhibant ses atouts architecturaux, comme les maisons à colombage de Clairac, la façade des quais de Tonneins, le château péager de Couthures-sur-Garonne…

Vallée de la Garonne vers Cocumont au lever du soleil – Crédit photo : Guillaume Conan – CC BY-SA 2.5

Le pays du Dropt

C’est tout au nord du Lot-et-Garonne que se situe le pays du Dropt, ou plutôt la vallée du Dropt, au relief peu marqué, non loin de la Guyenne et du Périgord. On connaît ce petit pays essentiellement grâce à ses vignobles de Duras, qui façonnent le paysage. Il faut néanmoins parler des vastes forêts de châtaigniers, où les amateurs traquent des cèpes, des bois et des nombreux vergers.

Le paysage est reposant, incitant à la promenade, avec l’ambition de découvrir les nombreux villages moyenâgeux, où se tiennent chaque semaine des marchés assez extraordinaires. Les petits producteurs locaux proposent des pâtés faits maison, des poulets dodus et fermiers, des champignons à peine cueillis ou des écrevisses gesticulantes.

La découverte du pays du Dropt doit impérativement se faire à pied ou sur la selle d’un bon vélo afin de s’arrêter à tout moment devant les vieilles maisons à empilage, fort nombreuses dans la région, dans les petites rues des bastides, face aux pigeonniers restaurés. C’est aussi l’occasion de rencontrer les gens du coin ou de marquer une (longue) pause à la terrasse ensoleillée d’un bistrot typique, jamais loin d’un château ou d’une église remarquable.

Le pays du Lot

La région présente elle aussi un éventail de paysages très diversifiés. Des villages tels que Pujols et Penne d’Agenais ont été édifiés au sommet des coteaux, dominant la rive gauche du Lot.

Au Nord de la rivière, les bastides, à l’image de Monflanquin, forment un horizon vallonné, duquel se détachent les silhouettes des églises ou des tours d’angle.

La vallée du Lot est quant à elle réputée pour ses nombreuses cultures fruitières, en particulier celle de la prune d’ente, également commercialisée sous la forme du pruneau d’Agen après séchage.

La faune et la flore

La moyenne Garonne, entre les terrasses du fleuve et la plaine inondable, reste un lieu fréquenté par les poissons migrateurs, comme la lamproie marine, la truite de mer, la grande alose ou encore le saumon. On y trouve également des anguilles et des esturgeons, de taille moins impressionnante qu’il y a un demi-siècle.

En outre, le département offre plus de 500 hectares ouverts à la pêche, où les amoureux de la canne peuvent chatouiller la tanche, la carpe, le brochet et le goujon.
Plus au sec, les forêts de chênes sont habitées par quelques mammifères, dont des sangliers, des lièvres et lapins, des cerfs et chevreuils et même des visons d’Europe.
En levant les yeux, et selon les saisons, on peut apercevoir différentes espèces migratrices, à l’image du pigeon ramier, que l’on appelle palombe dans le Sud-Ouest, et dont la chasse, en octobre, suscite généralement une explosion de RTT ou de congés maladie.

Les autres oiseaux notables sont le héron cendré, de plus en plus sédentaire, le balbuzard pêcheur et le milan noir, un rapace qui considère le Lot-et-Garonne comme une bonne terre de drague.

Enfin, la région gasconne sait se faire belle en exhibant une grande variété de plantes et fleurs gracieuses, à la faveur de l’éclectisme géologique (argile, sable, calcaire…).

Pied de Tulipe œil de soleil (Tulipa agenensis) – Crédit photo : Zachi Evenor and MathKnight – CC BY 3.0

Il convient de citer en premier lieu une star locale, la tulipe agenaise, d’une belle couleur écarlate, introduite par les Romains il y a plus de 2 000 ans. Surnommée « l’œil du soleil » en raison de l’étoile jaune en son cœur, la fleur est malheureusement menacée d’extinction, à cause des pratiques horticoles et de la cueillette sauvage. Elle est aujourd’hui protégée.

Parmi les autres fleurs, les orchidées sauvages ravissent les botanistes et les amateurs de belles choses. On trouve des hybrides assez précieux, comme l’orchis pourpre, qui aime pousser sur les coteaux calcaires et les pelouses sèches. Nous pouvons aussi citer l’orchis brûlé ou l’ophrys mouche.

Les chênes pédonculés, très nombreux il y a quelques siècles, ont subi un rabotage de leur superficie, au profit des exploitations agricoles et des pins maritimes. Ils résistent cependant et continuent de former de vastes forêts, associés par exemple aux chênes sessiles, comme cela est observable dans la région du Mas-d’Agenais.

Les territoires du département se composent de nombreuses autres variétés d’arbres, tels le châtaignier, l’érable de Montpellier, le saule blanc et le genévrier.

Éléments d’histoire du Lot-et-Garonne

Éléments d’histoire du Lot-et-Garonne


C’est dans le Lot-et-Garonne que l’on trouve l’une des rares tribus gauloises, les Sotiates, à avoir eu le courage de combattre frontalement les redoutables armées de César. Astérix ne serait-il pas un peu Aquitain ?

Un passé très ancien

La présence de l’homme est avérée depuis fort longtemps en terres lot-et-garonnaises. Les fouilles archéologiques menées à l’est du département, dans les vallées de la Lémance et de la Lède, ont révélé des restes humains et des fragments d’outils datant du Paléolithique, notamment à la grotte de Monsempron.

L’abri du Martinet, à Sauveterre-la-Lémance, découvert en 1922 par Laurent Coulonges, renferme un habitat du Magdalénien final, au sein duquel une centaine de pointes de silex, des outils en os, des poinçons et des lissoirs ont été retrouvés.

L’Agenais s’impose à l’âge du Bronze (-7000 à -500) comme une terre d’échanges des savoirs techniques entre peuplades continentales et atlantiques.

Bien des siècles plus tard, ce sont les tribus gauloises qui occupent le territoire, parmi lesquelles les Nitiobroges, d’origine celte, installés dans la région d’Aginnum (Agen). Leur existence est prospère.

Au sud de la confluence du Lot et de la Garonne, les Sotiates, protobasques, sont parfaitement bien organisés. Ils ont bâti leur site fortifié à l’emplacement de l’actuelle commune de Sos, battent leur monnaie et sont considérés comme de redoutables guerriers.

Quelques vestiges de la période celtique sont encore visibles, notamment des dolmens et des peulvens non loin de Tournon et d’Agen ou encore les ruines d’un temple druidique dans la région de Nérac.

Drachme « à la tête bouclée du Causé » frappé par les Sotiates – Crédit photo: Par cgb — CC BY-SA 3.0

Lors de l’invasion romaine, menée en 56 av. J.-C. par le général Publius Crassus, les Sotiates sont l’une des rares tribus d’Aquitaine à opposer une vive résistance à l’ennemi. Malgré leur courage, ils ne parviennent pas à remporter la bataille contre les légions romaines, qui ont reçu l’aide des Nitiobroges, et doivent battre en retraite dans leur oppidum. Ils font preuve une nouvelle fois d’héroïsme en organisant une résistance désespérée. Leur bravoure est d’ailleurs mentionnée dans la Guerre des Gaules de Jules César himself.

Peut-être pris de remords pour leur collaboration un peu hâtive avec les Romains, les Nitiobroges décident de soutenir Vercingétorix et envoient leur cavalerie combattre à Gergovie.

Comme partout en Aquitaine, la Pax Romana s’accompagne de transformations importantes et d’une meilleure organisation. Des voies sont construites le long de la Garonne, d’autres permettent de relier Agen à l’Atlantique et à la Méditerranée ou encore de placer Astaffort sur la route qui part des Pyrénées jusqu’à Périgueux.

Le commerce se développe, tout comme les cités. Certains historiens considèrent qu’Agen était la deuxième ville d’Aquitaine, riche d’un théâtre, d’un amphithéâtre et de superbes villas. Le Mas d’Agenais profite de son statut d’étape fluviale et devient une cité prospère, réputée pour son marché.

Les rives de la Garonne, du Lot et de la Baïse accueillent des demeures prestigieuses, à l’image de la villa Bapteste à Moncrabeau, composée d’une quarantaine de pièces, de deux cours intérieures (dont l’atrium), d’une écurie et même d’un oratoire. On trouve un bâtiment tout aussi remarquable à Castelculier, dont la superficie dépasse le millier de mètres carrés. De quoi rendre le séjour de belle-maman plus supportable. C’est aussi ça, la Pax Romana.

La fertilité du sol justifie la construction de vastes exploitations agricoles et contribue grandement à la prospérité du territoire.

Enfin, si les voies romaines ont facilité le transport des hommes et des marchandises, elles ont aussi permis de diffuser les fondements du christianisme, qui se développe dans les campagnes jusqu’au VIIe siècle. Un siège épiscopal s’établit à Agen dès le IVe siècle, placé sous la tutelle de l’évêque Phébade, ce dernier menant combat contre le pouvoir politique romain et surtout contre l’arianisme (thèse émise par le théologien alexandrin Arius, supposant que le fils de Dieu est avant tout humain, même s’il dispose d’une part de divinité).

À l’instar des autres départements de l’Aquitaine, les invasions barbares vont quelque peu bousculer la vie tranquille du Lot-et-Garonne. Les Barbares sont les premiers à venir détruire et brûler les belles villas, mais comme ils sont sympas, ils en laissent quelques-unes à leurs successeurs, que sont les Vandales, les Suèves ou encore les Wisigoths. Ces derniers s’installent durablement dans le Sud-Ouest, jusqu’à ce que Clovis ne les en chasse définitivement en 507.

L’histoire est parfois un peu confuse

Après quelques siècles de troubles, de rattachements au royaume de Neustrie ou à celui de Bourgogne, de mainmise des Carolingiens ou d’invasion sarrasine (732), l’Agenais profite de la reconstitution de l’Aquitaine par Charlemagne après la bataille de Roncevaux pour s’établir comme un comté indépendant à part entière, placé sous la gouvernance d’Ermiladius. Les Normands empruntent les voies navigables du territoire et sèment mort et destruction, peut-être soutenus par le roi Pépin, ce dernier n’acceptant pas que le comté ne soit pas soumis à l’Aquitaine.

Du XIIe au XIVe siècle, il faut être solidement accroché à l’actualité locale pour savoir à qui appartient le comté, rattaché au gré des guerres de conquête aux comtes de Toulouse, à la couronne de France ou aux rois d’Angleterre.

En 1317, les intrigues papales et la perte de pouvoir des notables locaux provoquent une césure entre le diocèse d’Agen et l’abbaye de Condom, érigé en évêché, entretenant une vraie confusion administrative et judiciaire.

Quelques années plus tard, en 1323 précisément, l’incident de Saint-Sardos va constituer le point culminant des tensions entre Anglais et Français et allumer la mèche de la guerre de Cent Ans. Depuis le règne de Philippe le Bel, roi de France, les ducs d’Aquitaine sont considérés comme des vassaux, et surtout pas comme les représentants de la couronne anglaise. Cette nouvelle influence française est très, très mal perçue par les Plantagenêt, qui estiment que la Gasconne est leur terre pleine et entière.

C’est donc avec un certain énervement qu’ils apprennent la volonté de construire une nouvelle bastide, à proximité de Montpezat. Le 13 octobre 1323, un envoyé de Charles IV érige un mât portant la cotte d’armes du roi de France. Quand même très remonté, le seigneur de Montpezat détruit le chantier et donne l’ordre de pendre le pauvre messager au mât.

En réponse, le roi de France confisque le fief et envoie son oncle Charles de Valois occuper le pays. Les territoires sont conquis assez facilement, les garnisons anglaises n’offrant qu’une faible résistance. Après avoir confisqué l’Agenais, Charles IV décide néanmoins de laisser aux Anglais une grande partie de leur possession. Il n’en demeure pas moins que l’épisode de Saint-Sardos a contribué à nourrir la future de guerre de Cent Ans, qui allait éclater quelques années plus tard, en 1337, poussant les Anglais à quitter définitivement les contrées du royaume de France, au terme de la bataille de Castillon en 1453.

L’Agenais rejoint la couronne de France en 1472, à la mort de Charles de Valois, frère de Louis XI et duc de Guyenne.

Nérac entre dans l’Histoire de France

Le pays retrouve enfin la quiétude et une certaine prospérité. De nouveaux habitants, originaires du Saintongeais, du Poitou, mais aussi et surtout d’Italie, viennent s’y installer. Les Italiens, en partie composés de prélats posent leurs bagages au siège épiscopal et promeuvent les nobles valeurs de la Renaissance, particulièrement bien accueillies à Nérac, cité où Marguerite de Navarre, sœur de François Ier et mère de Jeanne d’Albret, a installé une cour et encouragé l’expression culturelle.

Le château de Nérac accueille, parmi les nombreuses personnalités sensibles aux arts, aux lettres et à la religion, des humanistes acquis aux idées de la Réforme, à l’image de Clément Marot, Jean Calvin et Théodore de Bèze.

Château de Nérac – Crédit photo: Thomas Conté – Flickr

Doucement mais sûrement, le protestantisme, encouragé par le château de Nérac, se diffuse parmi la population, notamment auprès des professeurs et des milieux judiciaires. En 1525, les premières condamnations au bûcher sont décidées à Agen, mais cette vague de répressions ne met pas un terme au développement de la Réforme. En 1561, après que les protestants se soient organisés et pris les armes, la guerre civile éclate. De nombreux massacres sont commis de toutes parts, des remparts détruits, des maisons brûlées.

Jeanne d’Albret, fervente partisane de la Réforme, n’aide pas à apaiser la tension, soutenue par son fils, Henri de Navarre, pourtant né et baptisé catholique mais sensibilisé dès son plus tendre âge à la doctrine calviniste.

Dans un souci de retrouver une certaine sérénité, la reine mère, Catherine de Médicis, organise le mariage de sa fille Marguerite de Valois, catholique, et d’Henri de Navarre le 18 août 1572. Entre les deux tourtereaux, il ne semble pas que ce soit l’esprit Meetic – #I love your imperfections- qui prédomine.

Cela tombe plutôt bien en fait, car l’actualité s’emballe. Quelques jours après le mariage, le 24 août, survient la terrible nuit de la Saint-Barthélemy, au cours de laquelle plus de 3 000 protestants sont massacrés à Paris. Cet évènement tragique suscite la rupture entre la cour et les Albret. Henri est contraint de se convertir au catholicisme et il est assigné à résidence à la cour de France. Le 5 février 1576, il parvient à s’enfuir et à gagner l’Agenais puis le château de Nérac.

Sa belle-maman (qui est quand même la reine mère) et sa femme le rejoignent en octobre 1578. Le voyage n’est pas seulement sentimental. Catherine de Médicis souhaite rencontrer les chefs protestants et trouver un compromis, signé l’année suivante à Bergerac. Ainsi, les protestants obtiennent onze places de sûreté au terme de ce que l’on appelle les conférences de Nérac.

Pour Henri, malgré ses déchirements entre valeurs protestantes et impératifs catholiques, la vie à Nérac est plutôt agréable. Chasse, jeux, sorties, soirées en boîte (à l’époque, on parlait de bal) dictent ses journées. Le futur roi a pris l’habitude de papillonner de-ci de-là, additionnant les conquêtes et les déclarations d’amour éternelles en fin de soirée alcoolisée. Il ne pense même pas mettre un terme à ses légères aventures malgré la présence de son épouse à ses côtés. Cette dernière prend la mouche et réserve une place TGV (Transport Garanti aux Valois) en direction de Paris.

En 1589, Henri devient roi de France, reconnu par son cousin et beau-frère Henri III, sur son lit de mort. Après quelques années d’apprentissage du pouvoir, de batailles gagnées et d’une réelle volonté d’apaiser les tensions entre protestants et catholiques qui fragilisent le royaume, il promulgue l’Édit de Nantes, rédigé à Nérac, en 1597. L’Agenais, mais aussi d’autres terres du royaume, renoue avec des périodes plus apaisées, hélas de courte durée puisque les agitations reprennent dès 1621, sous le règne de Louis XIII.

La révocation de l’Édit de Nantes par Louis XIV en 1685 pousse près de 10 000 protestants à fuir le territoire de l’Agenais et à s’installer en Hollande, terre d’accueil. Ces départs massifs vont contribuer à appauvrir différentes cités, comme Nérac, Tonneins et Clairac, où les protestants occupaient des postes clés de l’économie locale.

Le promeneur peut parfois apercevoir aux abords de son chemin des cyprès isolés. Ces arbres ont été plantés pendant la répression à proximité des tombes des protestants, les cimetières catholiques leur étant interdits. Les cyprès n’avaient pas vocation à rendre hommage aux défunts, mais à indiquer au paysan la présence d’une tombe afin d’éviter que la charrue ne détruise l’endroit.

Prospérité et Révolutions

Après ces siècles d’invasions, d’occupation, de guerres, de destructions et de mort, le territoire entame le XVIIIe siècle sous de meilleurs auspices (hospices, serait-on tenté d’écrire).

Le canal des Deux-Mers, ouvert en 1681, vient enrichir et compléter les cours d’eau du futur département, voies de communication fondamentales pour acheminer vers l’Atlantique et la Méditerranée les denrées agricoles, diverses et nombreuses en ces terres fertiles.

De grandes manufactures, essentiellement dédiées au textile, font leur apparition. Certaines fabriquent les voiles destinées aux navires du port de Bordeaux, qui assurent une activité commerciale importante pour l’ensemble du royaume de France.

En 1790, alors que la Révolution chamboule quelque peu l’organisation du pays, le département du Lot-et-Garonne voit le jour, dont les contours sont finalement assez proches de l’Agenais. Quelques coups de rabot interviendront néanmoins en 1808, lors de la création du Tarn-et-Garonne, qui récupère les cantons de Montaigu, Valence d’Agen et Auvillar.

Le département échappe à l’essor économique né de la révolution industrielle, comme bon nombre de territoires méridionaux, en raison notamment de l’absence de ressources naturelles (fer, charbon…) nécessaires au fonctionnement des premières usines. L’industrie du textile entame son déclin et seules les productions agricoles semblent résister au nouvel ordre économique, ce qui n’empêchera pas un exode rural à la seconde moitié du XIXe, après l’arrivée du blé américain sur le territoire, terrible concurrence, et surtout l’apparition de la crise du phylloxéra.

Patrimoine et cultures en Gironde

Patrimoine et cultures en Gironde


La diversité des pays et des traditions qui compose la Gironde donne parfois l’impression que le département regroupe en son sein des univers bien distincts.

Un habitat qui contribue à l’identité girondine

La présence millénaire de la vigne a représenté une forte influence sur l’organisation sociale des Girondins. Au XVIIIe siècle, quand les salariés agricoles se contentaient de maisons modestes, généralement composées de deux pièces (salle commune et chambre), les propriétaires et autres bourgeois bordelais épris de soudaine passion viticole faisaient édifier de belles demeures et même des petits châteaux, ayant souvent servi de modèle à des maisons moins prestigieuses pour des raisons de publicité et d’affichage sur les étiquettes des bouteilles.

Parmi les bâtiments remarquables, il convient de citer les chartreuses, bâties par les notables bordelais à la recherche d’une villégiature confortable en pleine nature, mais sans être pour autant trop éloignée de la ville et du monde des affaires.

La chartreuse est édifiée sur un étage, sur la base d’un rez-de-chaussée surélevé. Sa façade affiche de hautes fenêtres et un fronton triangulaire qui marque l’entrée principale. Souvent, des escaliers à double révolution permettent d’accéder à la terrasse ou à l’entrée, apportant indéniablement une touche de majesté à l’ensemble.

Le parc entourant les chartreuses se doit d’être grandiose, parfaitement entretenu et d’influence anglaise. On y accède en poussant des portails un peu revendicatifs de la position sociale du propriétaire.

Dans la zone des Landes, l’habitat a subi une évolution, due en grande partie à l’apparition de nouvelles activités, comme la récolte de résine ou le commerce de bois. Les propriétaires ont progressivement abandonné leurs logis traditionnels construits en torchis et colombages, récupérés par les métayers, au profit de solides maisons en pierre.

Chaque pays du département aborde une architecture différente, au regard de l’environnement et des ressources naturelles à proximité. Le Pays de Buch respecte la tradition landaise, avec des maisons dont l’auvent, dit estandad, protège la façade. Dans le Nord du Bazadais, les moellons extraits des carrières de la vallée du Ciron sont utilisés pour édifier les demeures.

Villa à Arcachon – Crédit photo: Henry de Saussure Copeland – Flickr

Le patrimoine architectural de la Gironde dépend aussi d’Arcachon et du style inimitable de ses maisons. La ville, habitée par des pêcheurs, s’est transformée sous le Second Empire en station balnéaire prisée par la bourgeoisie et l’aristocratie européennes.

De magnifiques villas voient le jour, dont l’architecture, pour le moins variée, s’inspire de différents styles : néogothique, néoclassique, mauresque, colonial, etc. On y trouve même des chalets suisses. Les toitures sont généralement à large débord, ornementées de lambrequins dentelés.

Chaque villa est affublée d’un nom, parfois original et empreint d’humour : Silence de la mer, Giroflée, Nénette, Fantaisie, la Joconde…

À Bordeaux, les fameuses échoppes contribuent grandement à l’identité de la ville. Les premières sont construites au XVe siècle à destination des commerçants et des artisans. Trois siècles plus tard, sous le Second Empire, elles sont dédiées à l’habitation des employés et ouvriers.

Les échoppes sont des maisons basses, la plupart du temps d’un seul niveau, édifiées en pierre de taille, dont la façade varie de 5 à 10 mètres et la longueur dépasse souvent la vingtaine de mètres.

La cave, à laquelle on accède par un escalier pour le moins abrupt, est une pièce vitale où l’on conserve le vin, le jambon, le charbon, le bois.

À l’arrière, on trouve souvent une cour ou un jardin de quelques dizaines de mètres carrés, qu’un mur de séparation protège du voisinage.

Souvent considérées comme identiques, contribuant à rendre les rues monotones, les échoppes révèlent pourtant des décors de façade originaux, composés notamment de moulures sculptées autour de la porte et des fenêtres et de fort jolies corniches au sommet des murs.

On en dénombre plus de 10 000 à Bordeaux. Réhabilitées et réagencées pour répondre au confort moderne, elles constituent aujourd’hui un logis apprécié des citadins.

Une longue tradition de pêche et d’ostréiculture

La géographie de la Gironde a toujours été une invitation à la pêche : littoral atlantique, estuaire de la Gironde, Garonne et Dordogne, bassin d’Arcachon, lacs, étangs, rivières… Fort logiquement, l’activité s’est développée au cours des siècles, pratiquée par des professionnels mais aussi par de nombreux amateurs, chacun considérant que l’accès à l’eau et à ses ressources est un droit traditionnel.

Néanmoins, la raréfaction des ressources a changé les règles. Au début du XXe siècle, la pêche à la sardine représente une activité économique à part entière du bassin d’Arcachon. Les pinasses parcourent la petite mer intérieure dès le printemps et les prises faites au filet, que l’on appelle aussi la chardinèira, sont nombreuses. Pas moins de sept conserveries s’établissent à Gujan-Mestras.

L’une des conserveries de sardines situées à Gujan-Mestras au début du 20e siècle.

Aujourd’hui, l’activité a quasiment disparu et les conserveries ont toutes fermé. On continue quand même de fêter la sardine chaque été à Gujan, en souvenir des temps prospères.

Longtemps pratiquée aux abords du littoral, la pêche à la senne reposait sur une organisation bien rodée et permettait de récupérer des volumes conséquents de poissons sans pour autant atteindre le large.

Un groupe d’hommes marchait le long de la plage, avec la mission de repérer les éventuels bancs de poissons. Sur l’eau, la pinasse accompagnait cette marche à quelques mètres. Dès que le signal était donné par le groupe terrestre, les marins se rapprochaient du sable afin de donner la corde du filet aux marcheurs. La pinasse se plaçait alors à l’arrière du banc en vue d’initier une manœuvre d’encerclement jusqu’à gagner une nouvelle fois le rivage. Ensuite, les hommes de la pinasse et ceux de la plage tiraient les deux bouts du filet et ramenaient ainsi leur précieux butin au sec.

Force est de constater que ces pêches artisanales, encore pratiquées il y a quelques décennies, ont disparu au profit d’une activité plus professionnelle. La flottille du port d’Arcachon privilégie aujourd’hui la pêche au chalut de fond et aux filets.

Sur le bassin, quelques dizaines de professionnels continuent d’assurer leur activité. Les espèces les plus pêchées sont la daurade royale, le bar commun, la seiche, le mulet ou encore la sole. Il convient d’ajouter que les coquillages (coques, palourdes…) constituent les stocks les plus importants.

Sur l’estuaire, la pêche vise avant tout les espères migratrices, comme l’alose, la lamproie, le maigre, la pibale ou encore l’esturgeon, au gré des saisons correspondant à leur présence dans les eaux girondines.

Le bar, le carrelet, la crevette grise, la sole et le mulet sont également pêchés.

Les techniques utilisées passent notamment par l’utilisation du tramail, un filet lesté à trois rangs de mailles. Les poissons sont capturés dans le filet intérieur et sont retenus par les grandes mailles du filet extérieur.

La technique la plus emblématique de l’estuaire est celle dite du carrelet, nom du filet carré, monté sur deux cerceaux et suspendu à une armature, elle-même fixée sur le ponton d’une cabane surélevée. Le pêcheur descend le filet, patiente quelques minutes puis le remonte, à l’aide d’un treuil, en espérant avoir fait quelques prises.

Les excès de la pêche humaine et la pollution des eaux ont contribué à la raréfaction des ressources. L’esturgeon européen a quasiment disparu de l’estuaire, la pibale se fait de plus en plus rare, tout comme l’alose et la lamproie.

Face à cette situation inquiétante, différentes démarches politiques ont été initiées. A la question posée par un sénateur, le ministère de l’Écologie a répondu (JO Sénat du 3/01/2013) :

« Les principaux acteurs concernés par la gestion de ces espèces, les pêcheurs professionnels et amateurs, marins et fluviaux, les hydroélectriciens, les agriculteurs, les associations de protection de l’environnement, associations « grands migrateurs » ont été réunis afin d’établir une stratégie nationale de gestion des poissons migrateurs amphihalins, qui a été validée fin 2010. Cette stratégie insiste sur la nécessité d’agir sur la qualité des milieux et la continuité écologique. »

Enfin, quand on parle de la Gironde, on pense quand même un peu à ses délicieuses huîtres du bassin d’Arcachon, que l’on savoure avec un bon p’tit vin blanc de l’Entre-Deux-Mers.

Dégustation des huîtres au village de L’Herbe (Cap-Ferret) – Crédit photo : O.S. pour FranceSudOuest

L’ostréiculture se développe lors de la seconde moitié du XIXe siècle. Jusqu’à cette période, on se contentait de cueillir l’huître sur les bancs naturels, sans trop se soucier de la reproduction ou de l’élevage.

Il est vrai qu’elle jouissait déjà d’une solide réputation depuis déjà quelques siècles. Jacques-Auguste de Thou, premier Président du Parlement de Paris, écrit dans ses Mémoires en 1620 (attention, français d’époque dans son jus) :

« Ces Meffieurs firent dreffer une table pour dîner fur le rivage ; comme la mer étoit baffe, on leur aportoit des huîtres dans des paniers ; ils choififfoient les meilleures & les avalloient fi tôt qu’elles étoient ouvertes ; elles font d’un goût fi agréable & fi relevé qu’on croit refpirer la violette en les mangeant. »

Un siècle plus tard, la surexploitation pousse le Parlement de Bordeaux à interdire la pêche pendant trois ans, de 1750 à 1753. Décision politique judicieuse. Les bancs se reconstituent, générant une nouvelle pêche déraisonnable.

En 1848, l’espèce est menacée et, progressivement, l’idée d’élevage se met en place, renforcée par l’innovation de Jean Michelet, maçon de son état, qui met au point la technique de chaulage. Elle consiste à enduire les tuiles rangées dans un collecteur de chaux et de sable. Ainsi, l’ostréiculteur peut retirer les jeunes huîtres sans aucun risque.

L’ostréiculture prend réellement son essor. De nombreux pêcheurs artisanaux abandonnent leur activité et se convertissent à l’élevage de la gravette. Cette espèce doit cependant cohabiter quelques années plus tard avec l’huître portugaise, apparue sur les côtes girondines à la suite de cargaisons jetées à l’eau par un bateau de commerce en 1868. La portugaise remplace progressivement la gravette.

Au début des années 1970, une épizootie décime quasiment tous les bancs d’huîtres du bassin. La portugaise disparaît à son tour, au profit de la crassostrea gigas, importée du Japon. Cette espèce est toujours commercialisée.

Aujourd’hui, l’ostréiculture arcachonnaise se déploie à travers 23 ports, impliquant plus de 300 entreprises et un millier d’emplois, pour un chiffre d’affaires annuel de 40 M€. La surface ostréicole s’étend sur 2 000 hectares. La production avoisine les 20 000 tonnes annuelles.

Les nostalgiques de la gravette se consoleront un peu en apprenant qu’elle n’a pas complètement disparu et qu’il est toujours possible de se régaler de son arrière petit goût de noisette qui fit sa réputation.