Sites et cités des Landes

Sites et cités des Landes


Souvent associé à son immense forêt de plus d’un million d’hectares, le département des Landes profite pourtant d’une réelle diversité de petits pays, au patrimoine et à la culture propres, qui contribuent à sa diversité et à sa richesse.

Le Marais d’Orx

005 Route du Marais d’Orx, 40530 Labenne – Tél. 05 59 45 42 46 – Visite guidée grand public (1/2 journée) : adultes 7,50€ / enfants 3,50€ (6 à 16 ans) – Gratuit moins de 6 ans
Situé à toute proximité de la commune de Labenne, le marais d’Orx s’étend sur un millier d’hectares et bénéficie depuis 1995 du classement en Réserve naturelle nationale, intégrée au réseau européen Natura 2000. Né il y a 3 millions d’années de la formation du cordon dunaire sur le littoral qui empêche le ruissellement des eaux vers l’océan, le marais est asséché au 19e siècle sur ordre de l’empereur, soucieux de développer l’activité agricole. La nature reprend progressivement ses droits jusqu’à la résurrection du marais, racheté par le Conservatoire du littoral en 1989.
La Réserve représente une étape importante pour les oiseaux migrateurs et leur offre une variété de milieux naturels (prairies, plans d’eau, saulaies…) bien adaptés à leur séjour. On a ainsi compté près de 250 espèces d’oiseaux sur le site, dont les oiseaux hivernants ou migrateurs et les espèces nicheuses. L’oiseau le plus emblématique des lieux est certainement la spatule blanche, qui prête d’ailleurs sa silhouette au logo du syndicat mixte en charge de la gestion du marais. Bien sûr, la zone humide favorise toute une biodiversité, propice aux espèces inféodées (amphibiens, reptiles, poissons ou mammifères).
Le domaine ne se visite qu’à pied, le long d’un sentier de 6 km (aller et retour) jalonné d’observatoires. Toute l’année, des animations et des visites guidées sont proposées au public.

Les arènes de Pomarez

Tél. 05 58 89 02 25 – Visite guidée uniquement sur rendez-vous pour les groupes (5 €).
Si l’on souhaite s’imprégner de la culture landaise, c’est en Chalosse que l’on se rend, et plus précisément à Pomarez, charmante bourgade de 1500 habitants située non loin d’Orthez. Pourquoi Pomarez alors que pays environnant est riche d’autres ravissants villages ? Parce que la commune est considérée comme la Mecque de la course landaise, où sont nés de grands noms de la discipline, qu’ils fussent sauteurs ou écarteurs, et dont la renommée s’est étendue dans tout le département et même au-delà.
Les magnifiques arènes imposent d’ailleurs le respect. Édifiées en 1931 d’après les plans d’Albert Pomade, déjà à l’origine des arènes de Dax, elles présentent la particularité d’être couvertes. Leur capacité est de 3000 places et elles accueillent chaque année diverses épreuves de compétition, notamment celles de la Pentecôte et du 15 août, fort prisées. C’est également ici que l’on trouve la seule école taurine des Landes.
On peut bien sûr les visiter sur rendez-vous tout au long de l’année, mais leur découverte sera plus agréable et authentique un jour de course, au son des bandas et au milieu du public.

Château de Gaujacq

2 route de Brassempouy, 40330 GAUJACQ – Tél. 05 58 89 01 01 – Du 15/04 au 30/06 : visite guidée à 15h, 16h, 17h – Du 01/07 au 31/08 : visite guidée à 11 h, 15 h, 16 h, 17 h et 18 h – Du 01/09 au 17/09 : visite guidée à 15h, 16h, 17h – Tarifs : 7 € pour les adultes, 6 € pour les enfants de 12 à 18 ans – Visites nocturnes aux chandelles tous les lundis soir à 21h30 (réservation obligatoire – 10 €).
Classé Monument historique, le château de Gaujacq a été construit au 17e siècle en faveur de François de Sourdis, lieutenant général des armées de Louis XIV. Les plans ont été tracés par Mansart, premier architecte du roi, à qui l’on doit entre autres la place Vendôme à Paris ou la salle des Glaces au château de Versailles.
Concevant un château de plain-pied, Mansart s’est inspiré de l’architecture grecque antique, style qu’il complète par une magnifique galerie à l’italienne tout autour du jardin intérieur. Les nombreuses pièces de l’édifice se consacrent, à travers le mobilier, la scénographie et la multitude de détails, dont l’art de la table, aux 17e et 18e siècles.
Enfin, la visite du château de Gaujacq peut se compléter par celle du plantarium, situé juste à côté. Conçu par le botaniste Jean Thoby, il permet la conservation de nombreux végétaux, que l’on peut admirer en parcourant les allées du jardin à la française. Deux fois par an (en mai et octobre), le botaniste organise le RANAPECO, qui rassemble moult pépiniéristes collectionneurs. Un évènement attendu des amateurs.

Réserve naturelle du courant d’Huchet

374 rue des Berges du Lac, 40550 LÉON – Tél. 05 58 48 73 91 – Visites guidées pédestres organisées tout au long de l’année, de 2 heures à 4 heures, sur réservation (tarifs : 6 € adulte et 3 € enfant).
Dans les Landes, les courants désignent des fleuves côtiers, qui sont en fait des cordons ombilicaux servant d’exutoire entre les étangs (ou les lacs) et l’océan. Les étangs reçoivent eux-mêmes les eaux des raus (ou ruisseaux). Parmi les quelques courants landais, il convient de citer celui de Soustons et, bien sûr, le courant d’Huchet, qui sert d’exutoire à l’étang de Léon.
Long de 9 kilomètres, le courant d’Huchet s’entoure d’une végétation luxuriante et magnifique, ayant largement justifié la création d’une Réserve naturelle, en 1981. On y recense près de 300 espèces végétales, dont certaines exotiques, à l’instar de la fougère royale ou du cyprès de Louisiane. L’écosystème se révèle idéal pour l’avifaune, d’ailleurs très dense. Parmi les espèces ayant adopté ce p’tit coin de paradis, citons le héron cendré, la bécasse des bois, le lézard vivipare, la loutre ou encore la lamproie marine.
La visite des lieux s’effectue en accès libre grâce aux itinéraires de promenade à travers la forêt. Il est également possible de descendre le courant en galupe (barque à fond plat) que dirige un batelier Ambiance garanti, on se croirait presque en Amazonie.

Ferme solaire du Gabardan

40240 LOSSE – Tél. 05 58 44 86 06
La centrale solaire photovoltaïque de Losse, dite aussi ferme solaire du Gabardan, a été mise en service en 2010. Son parc rassemble pas moins de 872 300 panneaux répartis sur 317 hectares, dont des « trackers », conçus poursuivre la course du soleil tout au long de la journée.
Chaque année, la production tirée de l’infrastructure atteint les 84 GWh, susceptibles d’alimenter en électricité une ville de près de 40 000 habitants. Le souhait de l’initiateur du projet, EDF Énergies nouvelles, est de favoriser les énergies renouvelables et positives.
En matière de coût environnemental lié à l’installation d’une telle entité, chaque parcelle déboisée a été compensée non loin, dans le pays de Gabardan.
La ferme solaire forme un paysage anachronique au milieu de la forêt de pins. C’est l’une des raisons, parmi d’autres, qui motive les demandes de visite émises par les écoles, les curistes ou les touristes. Le site étant fermé au public, il convient de prendre rendez-vous auprès de l’office de tourisme de Saint-Justin, habilité à organiser des visites guidées.

Les meilleurs spots Instagram d’Aquitaine

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Le Pic du Midi d’Ossau dans toute sa majesté

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Arxiu, juny 2018. Le Midi ! / El pic de Mieidia d'Aussau (en francès Midi d'Ossau) és un cim de 2.884 metres situat al Pirineu occità. Està situat molt a prop de la històrica ruta de comunicació transpirenaica d'El Portalet i sempre ha destacat per la seva majestuositat, ja que està alçat monolíticament, entre les muntanyes que l'envolten. Es tracta d'un antic estratovolcà. Un cop erosionada la muntanya que componia el volcà, ha quedat a la vista de tots el contingut de la ximeneia. Això explica la seva homogeneïtat de material i la seva verticalitat. Aquestes característiques fan d'aquest cim un "paradís" per a l'escalada amb moltíssimes vies de diferents dificultats. La ruta d'ascens normal té tres passos, que són de segon ordre, on es recomana passar amb l'ajuda d'una corda. Al Pic de Mieidia d'Aussau se'l va anomenar antigament Els Bessons al tenir dues puntes, de manera molt semblant al Pedraforca. El cim més alt rep el nom de Gran Pic (2884 m) i al seu costat està el Petit Pic (2804 m). Font: Wikipèdia. // . . #mididossau #valldossau #pirineu #pirineos #pyrenees #pyreneesatlantiques

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Partie de pelote basque à Hossegor, un soir d’été

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Pose souriante à Nérac, juste à côté du château Henri IV

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Escapade à Saint-Jean-Pied-de-Port

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Jour de marché à Monflanquin

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Bisou sous un parapluie à la pointe du Ferret

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Love under the rain with my lovely couple

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Hasparren, la richesse des Pyrénées à proximité de l’Atlantique

Richesses du Sud-Ouest Sites & Cités Pyrénées-Atlantiques

Hasparren, la richesse des Pyrénées à proximité de l’Atlantique


Située à 25 km de l’océan et au pied de la chaîne pyrénéenne, Hasparren jouit d’un environnement propice à la découverte des paysages et de la culture basques.

Crédit photo : Mariano Mantel – Flickr

Histoire de la cité

Situé au cœur d’un site protohistorique, comme en témoignent les grottes d’Oxocelhaya, le village d’Hasparren («Hazparne» en basque) est considéré comme un oppidum (cité fortifiée) au cours de l’Antiquité, habité par la tribu protobasque des Tarbelles.

Hasparren se développe au Moyen-Âge grâce aux activités de tannerie et de buanderie, profitant du passage des nombreux pèlerins en route vers Saint-Jacques-de-Compostelle.

En 1784, la célèbre révolte des femmes, alimentée par des rumeurs de gabelle, pousse l’intendant de Guyenne Néville à se venger en faisant abattre le clocher de l’église, qui ne sera reconstruit qu’en 1816.

Au 19e siècle, l’industrie de la chaussure s’installe dans la commune grâce au savoir-faire séculaire des tanneurs. D’abord locale et destinée à être vendue sur place les jours de marché, la production gagne en ambition au fil des décennies et se diffuse à Bordeaux, Toulouse et même en Afrique du Nord, en Argentine et en Uruguay par l’intermédiaire des Basques installés dans ces régions du monde. L’activité perdure jusque dans les années 1960.

Les frères Elhuyar, à l’origine de la découverte du tungstène (1761) et le poète Francis Jammes (1868-1938) restent les personnalités les plus marquantes d’Hasparren.

Balade en ville

Située au pied des Pyrénées, Hasparren se décompose en un ensemble de onze quartiers bâtis à flanc de collines et parfois distants de plusieurs kilomètres du bourg, très resserré. L’architecture des vieilles maisons («exte») reflète les influences des provinces du Labourd et de la Basse-Navarre. Les façades sont riches de nombreux détails d’ornementation.

Reconstruite en 1879, l’église Saint-Jean-Baptiste figure parmi les plus vastes édifices religieux du Pays Basque, capable d’accueillir plus de 800 fidèles. Les visiteurs peuvent y apprécier la nef et les galeries des hommes, typiques des églises basques.

C’est également à cet emplacement que l’on découvrit, en 1660, la pierre romaine gravée datant du IIe siècle et classée aux Monuments historiques : « Flamine, duumvir, questeur et magister du canton, Verus ayant accompli la mission qui lui avait été confiée auprès de l’empereur, obtint pour les neuf peuples qu’ils se séparent des Gaulois ; à son retour de Rome il dédie cet autel au génie du canton ». L’inscription pourrait faire référence à l’opposition entre les neuf peuples aquitains aux peuples gallo-romains ou bien au contraire évoquer la réunion de la Novempopulanie à la Gaule, selon les historiens.

La nouvelle chapelle du Sacré-Cœur, bâtie de 1928 à 1931 grâce à l’initiative du chanoine Pierre Lopez de la Vega, permet de découvrir des éléments de décor de style Art déco, à l’instar de ses fresques représentant les 46 saints honorés par les Basques. La mosaïque du chœur ne manque pas non plus d’attirer le regard grâce à sa représentation du Christ au cœur apparent, les bras ouverts en signe d’accueil. La chapelle est classée aux Monuments historiques depuis 1996.

Parmi les opportunités de visite, il convient également de signaler la Maison Eyharytzea, au centre bourg, léguée en 1921 au poète Francis Jammes et à sa nombreuse famille. C’est aujourd’hui un musée ouvert l’été.

Pause gourmande et festive

Hasparren, fidèle à la tradition basque, est une terre de bonne chère et de fêtes. L’autorisation d’ouverture du marché, accordée par Louis XIV en 1656, impose la petite ville comme un rendez-vous incontournable pour la population. « Le marché d’Hasparren, dont la position géographique limitrophe de la Basse-Navarre est avantageuse pour les Navarrais, les Souletins, les Béarnais et les Chalossais, fait qu’ils ne vont pas aller chercher un marché dans l’intérieur du pays alors qu’ils en ont un plus proche » écrit ainsi un intendant de la province au XVIIe siècle.

Aujourd’hui, la commune continue de faire vivre cette culture des marchés, dont le marché aux produits fermiers, tous les samedis matin, ou le grand marché, ouvert chaque mardi sur la place des Tilleuls.

Les amateurs de bonnes choses peuvent aussi se tourner vers les producteurs et commerçants locaux, à l’image de la famille Ospital, qui contribue à perpétuer la tradition millénaire du jambon en élaborant le fameux jambon de Bayonne estampillé « Ibaïona ».

C’est aussi l’occasion de déguster le fromage de brebis, fabriqué à partir du lait de la manech tête rousse ou tête noire, une race locale, ou de découvrir le taloa au fromage et à la ventrèche, une galette de farine de maïs.

Parmi les nombreuses festivités, la fête Dieu (ou Besta Berri) est célébrée au mois de juin depuis déjà quelques siècles. Organisée sous la forme d’une procession, elle donne l’occasion aux participants de revêtir des costumes colorés, rappelant l’uniforme des soldats napoléoniens, et de danser au son de la musique.

Découvertes des environs

Route Impériale des Cimes
Les férus d’histoire et de chaussures de marche ne bouderont pas leur plaisir en empruntant la route impériale des cimes, à toute proximité d’Hasparren. Longue de 25 kilomètres, elle relie les villes de Bayonne et Saint-Jean-Pied-de-Port. Tracée sur ordre de Napoléon, elle permit aux troupes impériales de rallier Saint-Jean-Pied-de-port lors de la guerre d’indépendance espagnole, au début du XIXe. Elle a toujours été privilégiée par les voyageurs grâce à son accessibilité et sa praticabilité, même en hiver.

Riche de son passée, la voie est également réputée pour offrir des vues exceptionnelles de paysages, notamment de la côte ou des massifs pyrénéens.

La Bastide-Clairence (Bastida de Clarenza)
La Bastide-Clairence, construite au XIVe siècle à l’initiative de Louis 1er de Navarre et située en Pays d’Hasparren, est un exemple typique du village navarrais, avec ses maisons aux façades richement dotées de colombages. Son église est classée aux Monuments historiques, notamment grâce à son remarquable porche roman.

Bastida de Clarenza, qui figure parmi les plus beaux villages de France, accueille depuis toujours de nombreux artisans d’art. Chaque année, au début du mois de septembre, le marché de la céramique permet d’exposer les dernières créations locales.

Grottes d’Isturitz et Oxocelhaya
Les deux grottes constituent l’un des plus importants sanctuaires du paléolithique en Europe. Les galeries, ornées de gravures et peintures, montrent que ces lieux furent habités de 80 000 à 15 000 avant J.C.

La succession des vastes salles, richement pourvues en concrétions, constitue également un spectacle unique.

Enfin, des randonnées pédestres balisées autour de ce site permettent de prolonger le plaisir.

Le Mont Ursuïa
Le Pays d’Hasparren est dominé par les monts Baigura et Ursuïa. Ce dernier, surnommé la « montagne des sources » et d’une hauteur de 698 mètres, offre un vaste panorama sur les Pyrénées, l’océan Atlantique, les forêts de pins landaises et les villages basques situés alentour. L’ascension du mont Ursuïa, à pied ou en VTT, permet de repérer quelques vestiges protohistoriques et d’apprécier la faune, en ayant un œil attentif sur les pottoks, les célèbres petits chevaux du Pays Basque.

Richesses du Pays d’Hasparren

Parmi les dix communes du Pays d’Hasparren, Helette (Heleta) organise tous les ans (mars et novembre) depuis 1750 sa célèbre foire aux pottoks (prononcer pottiok) ou encore les danses de la Fête Dieu, dernier vestige des danses religieuses en Europe. La commune de Mendionde (Lekorne) constitue une étape gourmande idéale avec ses restaurants réputés, sans omettre la coopérative Berria de Macaye (Makae), spécialisée dans la production de fromages de brebis et de vaches. Enfin, Meharin (Mehaine) propose des défis de force basque, étroitement associée à la culture du pays.

La pelote basque est étroitement liée à l’histoire de la cité, qui a donné naissance à de grands champions, dont Gaskoïna et Yats, devenus des figures légendaires. En 1935, la société Noizbaït voit le jour et permet à bon nombre de joueurs et de dirigeants de confirmer la réputation d’Hasparren en matière de pelote. Chaque quartier possède son fronton, sans parler des deux trinquets et du fronton mur à gauche intégré à la salle polyvalente communale, qui sont autant d’invitations à se laisser tenter.

Plus généralement, Hasparren et les communes avoisinantes sont particulièrement actives avec près de 3000 licenciés sportifs et de nombreuses infrastructures.


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Le pont Jacques Chaban-Delmas, liaison Ba-Ba cool

Le pont Jacques Chaban-Delmas, liaison Ba-Ba cool


Sa travée mobile permet aux paquebots et grands voiliers de venir accoster non loin de la place de la Bourse. Surtout, l’ouvrage contribue à augmenter le nombre de ponts à Bordeaux, somme toute assez faible.

Crédit photo: SuperCar-RoadTrip.fr – Flickr

La rive gauche, maîtresse depuis des siècles

Une question taraude souvent les Bordelais et les visiteurs : pourquoi diable y a-t-il si peu de ponts à Bordeaux ? Avant la construction du pont Chaban-Delmas, seuls six ponts routiers et ferroviaires enjambaient la Garonne, un nombre un peu léger en comparaison des 45 ponts et passerelles de Lyon ou des 37 ouvrages de la capitale.

Pour Sylvain Schoonbaert, urbaniste, cité dans le magnifique livre « Un pont s’élève dans la ville », de Jean-Paul Vigneaud (Éditions Sud-Ouest), la raison est fort simple : « Historiquement, la ville est ancrée rive gauche et cette ville doit son essor à son port qui se trouve exclusivement de ce côté-là, de l’actuel quartier Saint-Jean à Bacalan où se situe le pont levant aujourd’hui. À l’époque, si l’on construit un pont sur la rivière, on vient tout simplement couper le port en deux. »

Même argumentation pour Jean Dumas, géographe, professeur émérite à l’IEP de Bordeaux, interrogé par le Journal de la CUB (janvier/mars 2013) : « Il faut garder à l’esprit le fait que si Bordeaux, historiquement, était la ville d’un fleuve, c’était la ville d’une seule rive. C’était le port de la Lune et de toutes ses activités (négoces, vins, etc.). La forme même du méandre du fleuve avait imposé le développement du port du côté où les eaux étaient les plus profondes, tandis qu’en face régnaient les terres de marécages. Sans être bien sûr négligeable, l’autre rive était un « ailleurs ». Des transports plus ou moins réguliers par bateaux plats se sont mis en place à partir du XVIIIe siècle. Un pôle de construction navale, des usines de chemin de fer, se sont développés au XIXe siècle, mais qui constituaient une sorte d’autre chose. »

Force est de constater qu’entre Bordeaux et ses ponts, il est difficile de parler de vieille histoire. Le premier ouvrage est édifié entre 1810 et 1822 sous l’impulsion de Napoléon, qui souhaite que les troupes impériales puissent franchir la Garonne dans leur périple vers l’Espagne. Le chantier est chaotique, les ingénieurs sous-estiment la puissance des courants de la sauvage Garonne. En 1813, les piles et les échafaudages ne résistent pas à la crue. Il convient d’adapter l’ouvrage à son environnement, en utilisant des cloches de plongée pour travailler et en enfonçant 220 pieux de bois pour chaque pile.

Le pont de Pierre reste la seule liaison routière et piétonne entre les deux rives pendant un siècle et demi.

En 1860, Stanislas de la Laroche-Tolay et Paul Régnauld installent la passerelle ferroviaire Saint-Jean. La conduite des travaux est assurée par le jeune Gustave Eiffel, confronté pour première fois de sa carrière au travail de l’acier. L’ouvrage laissera place à un pont-rail en 2008, offrant quatre voies et n’imposant plus aux trains de rouler à 30 km/h.

La décision de soulager le pont de Pierre est prise au début des années 1960 par le maire, Jacques Chaban-Delmas. Deux ponts sont envisagés et finalement construits. Le premier, le pont Saint-Jean est édifié en 1965 afin de répondre au trafic automobile croissant en centre-ville. Le second, l’impressionnant pont d’Aquitaine, est inauguré en 1967.

En 1993, le pont d’Arcins (aujourd’hui pont François Mitterrand) voit le jour à son tour, au sud-est de la ville, permettant de boucler la rocade bordelaise.

L’évidence d’un nouvel ouvrage

Il suffit d’observer la carte de Bordeaux pour s’en apercevoir assez rapidement : les opportunités de franchissement de la Garonne restent somme toute assez limitées. La voiture n’est certes plus la reine de la ville, à Bordeaux comme ailleurs, mais la population augmente, le quartier de la Bastide, longtemps isolé, prend de l’ampleur, les quais deviennent des invitations à la promenade que l’on a envie de prolonger en franchissant le fleuve, le pont de Pierre accueille désormais le tram de la ligne A, au détriment de deux voies de circulation, qui seront peut-être définitivement fermées dans un futur proche (le pont s’enfonce). Bref, la ville gasconne n’est plus limitée à sa seule rive gauche.

Le projet d’un nouveau pont est présenté au conseil municipal en 1998. La première proposition consistant à ériger l’ouvrage à proximité du pont de Pierre, pas très loin de la place des Quinconces, ne suscite pas vraiment l’enthousiasme des élus de l’opposition, ces derniers souhaitant préserver l’environnement urbain et permettre aux touristes sortis des paquebots de gagner facilement la place de la Bourse par les quais.

Ce sera finalement dans le prolongement de la rue Lucien Faure et des boulevards que sera construit le nouvel ouvrage, permettant une connexion directe entre les quartiers Bacalan et Bastide.

Après de très longs débats sur la nature de l’ouvrage (ce sera un pont levant, et non pas un tunnel comme cela fut envisagé un temps par le maire de Bordeaux) et son financement (un accord est trouvé entre la Communauté Urbaine de Bordeaux, le ministère des Transports, le Conseil régional et le Conseil général), le projet est adopté par les élus de la CUB en mai 2002.

Le b.a.-ba du pont Ba-Ba

D’abord nommé Lucien Faure, le pont adopte rapidement le patronyme de Bacalan-Bastide (Ba-Ba pour les intimes), ce qui lui donne une petite touche sympathique et conviviale auprès des Bordelais.

Le cahier des charges est, en revanche, beaucoup moins sympathique et convivial :

– un pont levant sur un axe horizontal,
– un tirant d’air équivalent au pont d’Aquitaine en position haute (53 mètres) et au pont de Pierre en position basse,
– quatre voies pour les automobiles,
– deux voies dédiées au transport en commun,
– deux voies pour les vélos ;
– deux trottoirs,
– une passe navigable de 110 mètres de large.

L’appel à candidatures est lancé en février 2003 et, en juillet, le jury sélectionne les cinq acteurs finaux :

– Bruno Gaudin / Eiffage ;
– Aymeric Zublena / Bouygues ;
– Alain Spielmann / Razel ;
– Jean-Vincent Berlotier-Strates / Dodin ;
– Charles & Thomas Lavigne / GTM Vinci.

Ces groupements d’architectes et d’entreprises du BTP planchent sur leur projet respectif jusqu’en septembre 2004, en tenant compte des nombreuses contraintes architecturales et techniques, mais en réfléchissant aussi aux futurs coûts d’exploitation.

Il faut également prendre en considération les exigences de l’UNESCO, qui souhaite classer le port de la Lune et la ville de pierre à son patrimoine mondial (ce qui sera fait en 2007). Il est ainsi demandé que la hauteur des pylônes soit réduite ou que le poste de commande soit architecturalement en phase avec son proche environnement.

Le suspense dure jusqu’en janvier 2006, date à laquelle Alain Rousset, le président de la CUB annonce le projet gagnant, celui soumis par l’architecte Charles Lavigne et son fils, associés à l’entreprise GTM Vinci. Le jury s’est montré particulièrement sensible à l’aspect du pont, à la pureté de ses lignes et à son système de contrepoids dédié au levage de la travée centrale, justifiant l’utilisation d’un moteur économe.

Le chantier n’est pas simple et requiert les compétences d’entités françaises et étrangères. Ainsi, l’ingénierie est confiée à la société Egis-JMI, la conception du tablier en acier relève de la société italienne Cimolai Technology, la machinerie permettant de lever la travée centrale est conçue par l’entreprise new-yorkaise Hardesty and Hanover.

Des dizaines de prestataires du BTP sont également sollicitées, ainsi que les ingénieurs et le personnel administratif de la CUB. Au final, près de 17 000 personnes s’impliquent dans le chantier, prévu pour durer trois ans.

Octobre 2009 : début officiel des travaux

Tout ce joli petit monde est prévenu : la longueur finale du pont sera de 433 mètres, celle de la travée levante de 117 mètres, la passe navigable devra afficher une largeur de 106 mètres, les quatre pylônes se dresseront à 77 mètres, une soixantaine de levées sera opérée chaque année, dont la durée (ainsi que celle de la descente, tant qu’à faire) ne devra pas dépasser les 11 minutes.

La première vraie difficulté apparaît alors que les caisses à outils n’ont pas encore été ouvertes : la Garonne. Réputé pour ses eaux impétueuses, la puissance de ses courants alimentée par la marée, l’absence de clarté de ses profondeurs, le fleuve n’offre pas les conditions optimales pour les plongeurs chargés des travaux préparatoires aux fondations et à la fixation des embases. Ces derniers doivent s’adapter en permanence.

En octobre 2009, les estacades du côté de la rive droite commencent à être édifiées, sans aucune soudure et sur le simple principe de l’emboîtage. Elles permettront de supporter les hommes, les machines et les matériaux. Les estacades de la rive gauche seront quant à elles montées un an plus tard.

Les deux embases de béton (ou socles des futurs pylônes) sont construites à quelques kilomètres du chantier, dans la forme du bassin de radoub de Bassens.

En juin 2010, la première embase et ses deux îlots de protection sont acheminés sur le chantier par … flottaison. Les ingénieurs ont misé sur le principe d’Archimède. En ouvrant la cale sèche, l’eau se diffuse, les pièces remontent et il est dès lors possible de les tracter par des remorqueurs fluviaux surpuissants jusqu’à destination.

C’est beau, une embase de 5500 tonnes qui flotte la nuit.

Une fois correctement positionnée, l’embase, conçue sur le modèle d’une baignoire, est remplie d’eau et glisse au fond de la Garonne, à une profondeur de 25 mètres, où elle est fixée au lit du fleuve au moyen de vingt pieux en béton armé qui, eux-mêmes, s’enfoncent à 25 mètres dans les entrailles de la Garonne. Normalement, ça devrait tenir.

Les deux îlots de protection sont « installés » à leur tour, selon le même principe.

La deuxième embase vient rejoindre son aînée en mars 2011.

Le cachet du pont Chaban-Delmas ? Ses pylônes.

À la différence des embases, les pylônes sont construits sur place, par coffrage auto-grimpant. Leur hauteur sera de 77 mètres, ce qui exige la mise en place d’une grue de plus de 100 mètres.

Chaque semaine de travail correspond à une progression de 5 mètres, un résultat impressionnant au regard des conditions particulières du chantier. Pour pallier l’absence d’échafaudages, il a fallu faire appel aux alpinistes ouvriers de la société pessacaise Adrénaline 33, en charge notamment des cages d’escalier et de la pose des éléments de la verrière.

Chaque pylône engloutit 1 000 m3 de béton, que l’architecte a voulu coloré dans la masse et uniforme, sans aucune différence de ton afin de préserver le gris clair aux jolis reflets blonds. Cette exigence suppose que le béton soit coulé d’un coup, chose impossible pour un ouvrage de cette dimension. Les bétonneurs se sont donc transformés en cuisiniers gastronomiques, en respectant la même recette au gramme près sur une période de deux ans, ce qui n’était pas gagné d’avance, ne serait-ce que par rapport aux écarts de températures tout au long des saisons.

La structure creuse des pylônes permet d’installer le système de contrepoids du levage de la future travée centrale ainsi que l’ascenseur et l’escalier de secours.

L’aspect élégant des tours de levage repose surtout sur ses verrières, dont la surface a dû être augmentée pour répondre aux injonctions des inspecteurs de l’UNESCO. L’entreprise Coveris, localisée à Gradignan, est sollicitée pour concevoir, fabriquer et installer les éléments vitrés. C’est un challenge pour la PME, car les panneaux doivent être bombés, capables de résister aux rafales de vent et aux écarts de températures.

« Cela a été très compliqué. Les études de résistance réalisées avec ordinateur ont fait très vite apparaître, en effet, que chaque colonne vitrée pourrait subir des chocs aussi forts que ceux auxquelles doivent faire face les ailes d’un avion en plein vol » explique Dominique Thomasson, le directeur général de la société, cité dans Sud-Ouest (21/03/2013).

Les éléments ont été conçus sur le modèle d’un Airbus, sur la base d’une faible épaisseur pour préserver la légèreté tout en insistant sur la résistance.

Si les jolis pylônes supportent le tablier, ils doivent aussi permettre le levage de la travée centrale dès qu’un paquebot ou un vieux gréement vient pointer le bout de sa proue.

C’est ici qu’intervient la société new-yorkaise Hardesty and Hanover, à la pointe des techniques de levage. Le fonctionnement du pont Chaban-Delmas s’apparente à celui d’un ascenseur : chaque pylône abrite 600 tonnes de contrepoids reliés à des câbles passant par une très, très grosse poulie (4 mètres de diamètre) fixée au sommet. L’action majeure des contrepoids permet de limiter le rôle des moteurs.

La technique est parfaitement rodée. Les 2 400 tonnes des quatre contrepoids avoisinent le poids de la travée (2 500 tonnes). En position basse, la travée centrale exerce ce poids résiduel sur ses appuis.

Grâce à ce dispositif, le tablier de 117 mètres sur 44 de large s’élève avec grâce et légèreté dans un silence quasi religieux. Il atteint le sommet des pylônes, à plus de 70 mètres, en 11 minutes chrono.

Chapeau.

Conception et installation du tablier

L’autre pièce maîtresse du pont est bien sûr son tablier métallique, composé des quatre travées fixes de chaque côté de la Garonne et surtout de son élément central, appelé à se rapprocher du ciel une soixantaine de fois par an.

La société italienne Cimolai Technology, localisée non loin de Venise, a été chargée de concevoir ces énormes éléments, fabriqués sur la base d’une structure tripoutre, à partir de tronçons de 12 mètres de longueur qui sont ensuite assemblés.

Il n’est bien sûr pas envisageable que des éléments aussi imposants et lourds (2100 tonnes la travée fixe) soient transportés par camion. C’est donc par voie maritime qu’ils sont acheminés depuis la mer Adriatique jusqu’à l’estuaire de la Gironde, au cours d’un périple de trois semaines. En fait, un voyage par travée s’avère nécessaire. À chaque fois, l’énorme barge est tractée par un remorqueur. Par sécurité, un deuxième remorqueur se tient à l’arrière.

La travée centrale, longue de 117 mètres et large de 43, arrive à Bordeaux en octobre 2012. C’est le clou du spectacle et l’annonce de la prochaine fin des travaux.

La mise en place des travées est conditionnée par les marées. Chaque pièce est installée au-dessus de son support à marée haute. Lorsque le niveau d’eau diminue, la travée se pose presque naturellement sur ses piles. Il ne reste plus alors qu’à la fixer.

Derniers essais, jolies lumières et inauguration

Les essais de levage débutent en décembre 2012. Pour un test de charge, des camions-toupies se garent sur le tablier central afin de repérer tout problème, mais la montée et la descente se font en toute fluidité.

La travée mobile est gérée depuis le poste de commandement, situé à proximité, sur la rive droite. Le calendrier de passage des bateaux est connu des mois à l’avance. Cette anticipation permet de communiquer auprès des Bordelais, qui prennent connaissance des plages horaires de fermeture du pont.

Le levage est initié dès que le bateau atteint le bec d’Ambès, soit une heure et demie avant son arrivée effective au port de la Lune. Ce laps de temps répond essentiellement à des questions de sécurité si le tablier venait à ne pas se lever. Le bateau, prévenu, peut ainsi jeter l’ancre au port de Bassens, seul lieu d’accueil possible avant Bordeaux.

Beau le jour, le pont doit l’être également la nuit tombée. C’est ici qu’intervient Yann Kersalé, l’artiste de la lumière au CV impressionnant. On lui doit la mise en lumière de la Torre Agbar à Barcelone, du Sony Center à Berlin ou encore de l’aéroport de Bangkok.

Pour le pont bordelais, ce sont les marées qui ont influencé sa réflexion et son travail de création. Les lampes LED fixées au niveau des verrières changent ainsi de couleur au regard des marées : une jolie couleur turquoise lorsque la marée est basse, un magnifie bleu outremer lorsqu’elle est basse. La main courante du tablier reçoit pour sa part une douce lumière blanche.

S’agissant du nom définitif de l’ouvrage, le suspens aura duré quelques mois. Le maire de Bordeaux, Alain Juppé, lance une consultation en 2012. Depuis le début du chantier, les Bordelais se sont habitués au nom de Bacalan-Bastide, affectueusement utilisé sous la forme de son surnom, Ba-Ba.

Au regard de la période négrière de Bordeaux, Vincent Feltesse, le président de la CUB, opte quant à lui pour le nom de Toussaint Louverture, descendant d’esclaves, pionnier du combat abolitionniste au XVIIIe siècle.

C’est finalement au maire de la ville que revient le choix du nom. Alain Juppé porte son dévolu sur Jacques Chaban-Delmas, qui rend hommage à son prédécesseur, lui-même à l’origine de la construction de deux ponts.

Le pont est officiellement inauguré le 16 mars 2013 par le président de la République, le maire de Bordeaux, le président de la CUB et le président du Conseil régional. Le soir même, un spectacle pyrotechnique de grande ampleur attire des dizaines de milliers de personnes.

Les premiers véhicules enjambent la Garonne deux jours plus tard.

La construction de l’ouvrage a représenté un coût de 157 millions d’euros. Ce fut surtout, pendant trois années, une succession de défis techniques et humains et la recherche permanente d’innovation.

Le pont Chaban-Delmas suscite l’étrange sentiment d’avoir toujours existé. Il apparaît aujourd’hui comme un emblème évident de Bordeaux, au même titre que la place de la Bourse ou la flèche de la basilique Saint-Michel.

Il contribue enfin à l’union des deux rives, trop longtemps séparées et que viendra encore rapprocher le futur pont Jean-Jacques Bosc Simone Veil en 2024, lorsqu’il sera édifié entre le quartier Saint-Jean et la commune de Floirac.


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Parc national des Pyrénées : la montagne protégée

Parc national des Pyrénées : la montagne protégée


Depuis sa création il y a plus de 50 ans, le Parc national des Pyrénées contribue à préserver une faune et une flore exceptionnelles et à sensibiliser le public à la fragilité des milieux naturels.

Crédit photo : Moahim – CC BY-SA 4.0

Membre du club très sélect des Parcs nationaux

Le décret du 23 mars 1967 signe la naissance officielle du Parc national des Pyrénées (PNR), reconnaissant l’exceptionnalité de son environnement. La France intègre onze parcs nationaux sur son territoire, dont trois en outremer.

Placé sous le statut d’établissement public national à caractère administratif, le Parc dépend du ministère de l’Environnement, qui verse annuellement le budget nécessaire à son fonctionnement. Sa gestion administrative revient au conseil d’administration, composé de différents représentants de l’État, des collectivités territoriales ainsi que de personnalités qualifiées. D’autres instances périphériques accompagnent et conseillent le conseil d’administration dans l’accomplissement de ses missions : le conseil économique, social et culturel, le conseil scientifique et la commission d’indemnisation des dégâts d’ours.

Le conseil d’administration suit différents objectifs, selon la charte rédigée par ses soins en 2012, essentiellement consacrés à la protection du patrimoine et à la sensibilisation environnementale du public. La règlementation contribue à l’application de la charte et rappelle aux visiteurs, à travers des pictogrammes, les différentes informations et interdictions relatives au Parc. Ainsi, si le bivouac est autorisé entre 19 heures et 9 heures, il est interdit d’allumer le moindre feu.

Un territoire immense

Le Parc national des Pyrénées s’étend d’Ouest en Est sur une centaine de kilomètres et englobe les départements des Pyrénées-Atlantiques et des Hautes-Pyrénées.

À l’instar des autres parcs nationaux, le PNR se compose de deux secteurs bien distincts : la zone de cœur, soumise à une règlementation rigoureuse, et l’aire d’adhésion, plus large et intégrant généralement des communes, partenaires de la politique de développement durable en vigueur dans le Parc.

La zone centrale et ses 45 705 hectares forment le cœur du site. La population humaine y est quasiment absente et la faune et la flore font l’objet d’une surveillance renforcée. C’est ici que se dévoilent les plus beaux paysages, réputés pour leur diversité.

La zone périphérique (ou aire d’adhésion) couvre quant à elle 206 500 hectares et regroupe 86 communes, soit environ 40 000 habitants. L’économie locale repose bien sûr sur le tourisme, mais aussi sur le pastoralisme et l’agriculture. À titre d’exemple, on y produit le fromage de brebis des Pyrénées et la viande de mouton de la vallée de Barèges, qui bénéficie d’une AOC.

Le Parc national des Pyrénées possède 15 km de frontière avec le Parc national espagnol d’Ordessa et du Mont Perdu qui s’étend sur environ 15 000 hectares. Les deux versants des Pyrénées offrent une végétation très différente à cause des forts contrastes climatiques. Le vent sec du Sud empêche la végétation de se développer à Ordessa alors que la douceur océanique apporte au versant français un temps modéré et humide.

La beauté sauvage des Pyrénées

Les 350 km de sentiers balisés permettent de découvrir tous les atouts du Parc, dont plus d’une centaine de lacs, de nombreux sommets, des cirques impressionnants et une végétation luxuriante.

Six vallées principales s’offrent aux visiteurs : la vallée d’Aspe, bien connue des randonneurs, la vallée d’Ossau, la vallée d’Arens que domine l’impressionnant Balaïtous, la vallée de Cauterets réputée pour ses chutes d’eau, la vallée de Luz-Gavarnie qui abrite le cirque le plus célèbre de France et la vallée d’Aure et du Haut Adour, porte d’entrée de la Réserve naturelle du Néouvielle.

Le Parc accueille les plus hauts sommets des Pyrénées françaises, parmi lesquels le célèbre massif du Vignemale, qui culmine à 3298 mètres ou le pic du Balaïtous, haut de 3000 mètres. Les alpinistes apprécieront.

Vue sur la vallée d’Aspe – Crédit photo : Capbourrut – CC BY-SA 4.0

La diversité des milieux naturels contribue à la richesse des lieux. Ainsi, les forêts représentent près de 80000 hectares, dont plus de 6000 au cœur du site. À moins de 900 mètres d’altitude, ce sont les châtaigniers et les chênes qui nourrissent le paysage. Un peu au-delà, la nature privilégie les hêtres et les sapins. L’étage subalpin (supérieur à 1600 mètres) laisse voir une forêt plus clairsemée, surtout composée de pins à crochets, de bouleaux et de sorbiers. Enfin, passé les 2500 mètres, ne subsistent que les saules nains au sein d’un décor composé de landes et de roches.

Les prairies fleuries ne manquent pas d’attirer l’œil des visiteurs, notamment grâce à l’abondance de leurs fleurs multicolores, parmi lesquelles la violette cornue ou la marguerite des Alpes. Les prairies offrent un écosystème apprécié des insectes et représentent de vrais puits de carbone, qui jouent un rôle majeur dans la lutte contre les changements climatiques. Elles sont donc laissées à l’état naturel, sans intervention humaine.

Les paysages du PNR font bien sûr la part belle aux lacs, rivières et ruisseaux, donnant naissance à un réseau hydrographique de plus de 3000 kilomètres. Les cours d’eau et les lacs de montagne sont très appréciés des randonneurs, qui apprécient leur beauté et leur photogénie. Franchement, comment louper sa photo du lac d’Ayrous ou du lac Glacé alors que le soleil couchant et rougeoyant apporte une touche de magie ?

La richesse de la flore et la préservation de la faune

Le Parc national des Pyrénées accueille plus de 2 500 espèces végétales supérieures, qui représentent 40% de la diversité végétale en France. Les plantes d’altitude ont su, au fil du temps, s’adapter à leur environnement parfois contraignant en réduisant de taille ou en s’étalant au sol pour ne pas trop subir le vent. Environ 80 espèces sont considérées comme endémiques, du fait de l’isolement ancien du massif pyrénéen.

Parmi les fleurs rares, l’iris des Pyrénées affiche un bleu magnifique, tirant sur le violet. On l’admire en période estivale, sans même penser à la cueillir. L’adonis des Pyrénées se veut encore plus rare. Elle pousse en moyenne altitude, à 1200 mètres, et peut être facilement reconnue grâce à son jaune vif et ses nombreux pétales. Enfin, le silène sans tige reste, comme son nom l’indique, au plus près du sol et des rochers. C’est la raison pour laquelle il est surnommé la mousse fleurie, dévoilant de petits pétales roses et touffus au cours de l’été.

La préservation du Parc est aussi celle de ses animaux, composés de plus de 4000 espèces, dont 250 vertébrés, parmi lesquels les isards, emblématiques des Pyrénées. D’une habileté étonnante sur le flanc des collines, les isards doivent probablement leur survie à la création du Parc national des Pyrénées, qui a permis de mettre un terme à leur chasse, trop massive et incontrôlée dans les années 60.

Bouquetin ibérique – Crédit photo : Osado – CC BY 3.0

L’hermine trouve aussi un terrain de jeu idéal dans les montagnes, entre 1000 et 3000 mètres d’altitude. D’une rapidité étonnante, chasseuse habile de rongeurs et de lézards, elle n’est plus considérée comme menacée aujourd’hui.

En été, le vautour percnoptère choisit le massif pyrénéen pour se reproduire avant de s’envoler en Afrique pour y passer l’hiver.

Tête d’affiche des habitants du Parc, l’ours brun eurasien est présent dans les Pyrénées depuis des centaines de milliers d’années. Abondamment chassé depuis le Moyen-Âge, sa population n’a cessé de décroître au fil des siècles. L’ursidé est inscrit sur la liste des espèces menacées en 1979 et un premier plan de sauvegarde est initié en 1984. Dans les années 90, on ne compte plus que cinq spécimens dans les Pyrénées, justifiant l’introduction de nouveaux ours slovènes, proches de la souche pyrénéenne. Le comptage effectué en 2016 permet d’identifier 39 animaux, un nombre jugé trop faible et une population trop exposée à la consanguinité. L’introduction de nouveaux ours suscite néanmoins la réticence des éleveurs, malgré le large soutien populaire.

Sensibiliser le public

Le Parc reçoit 1,5 million de visiteurs chaque année, nécessitant la mise en place d’une politique d’accueil tout en préservant les milieux naturels. La petite dizaine de maisons, réparties sur l’ensemble du Parc, apporte une première vague d’informations, à travers la distribution de brochures et de fiches pratiques, l’ouverture d’espaces muséographiques ou l’organisation de diverses animations tout au long de l’année.

La règlementation, assez pointilleuse en matière environnementale, est rappelée à travers différents pictogrammes.

Les visiteurs peuvent découvrir ce patrimoine naturel en toute liberté, pour peu qu’ils respectent les consignes élémentaires de sécurité et de protection de la nature. Il s’agit là de l’une des missions fondamentales des garde-moniteurs: informer le public et encourager la découverte des lieux.

De multiples randonnées thématiques sont proposées aux visiteurs, selon leur âge et leur condition physique. Elles promettent une immersion totale dans un monde encore sauvage, appelé à le rester grâce à l’effort incessant des équipes du Parc national des Pyrénées depuis une cinquantaine d’années.


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Hôtel Splendid de Dax, la renaissance du paquebot

Hôtel Splendid de Dax, la renaissance du paquebot


Édifié à la fin des années 20, témoin privilégié de l’histoire dacquoise jusqu’à sa fermeture en 2012, le Splendid a rouvert ses portes en 2018 après un vaste chantier de rénovation.

Une histoire de démolition et d’incendie

Si le Rocher de la Vierge et le casino contribuent à l’identité de Biarritz, on peut considérer, sans trop se tromper, que les arènes et l’hôtel Splendid représentent les deux monuments emblématiques de Dax.

Quiconque enjambe l’Adour en empruntant le Pont Vieux remarque l’imposant bâtiment blanc, au charme suranné et à la façade délicieusement Art déco. Le Splendid occupe depuis 1928 une place privilégiée sur les berges du fleuve, à l’emplacement même d’un château construit au 12e siècle. Il fut la résidence des vicomtes d’Acqs, puis celle du prévôt royal et enfin du marquis de Poyanne. Lors de la guerre de Cent Ans, l’armée anglaise et les Français lui dirent supporter moult assauts. Le roi Louis XI y séjourna deux semaines en 1463 et consentit à financer les réparations. Ce sont d’ailleurs les vagues successives de travaux et d’aménagements au cours des siècles qui contribuèrent à transformer le château en approximation architecturale, servant de caserne jusqu’au milieu du 19e siècle.

Progressivement abandonné, la ville de Dax récupère l’édifice en 1888 puis le fait démolir trois ans plus tard. Profitant de la ressource naturelle des lieux, la Fontaine chaude, la société Dax Salins Thermal décide la construction d’un établissement ambitieux, dont la conception est confiée à Pierre Esquié, prix de Rome, que complète un casino. Hélas, en juillet 1926, un terrible incendie ravage les deux bâtiments et libère une nouvelle fois cet emplacement privilégié sur les bords du fleuve aquitain.

L’opportunité du thermalisme…

Réputée depuis l’Antiquité pour ses eaux minérales chaudes et ses boues adaptées à la rhumatologie et à la phlébologie, la ville de Dax développe une large infrastructure d’accueil des curistes entre les années 20 et 30. De nombreux architectes sont mis à contribution, parmi lesquels Albert Pomade, à qui l’on doit déjà les arènes de la ville, Jean Prunetti ou encore Georges Fudji.

C’est d’ailleurs ce que décrit l’écrivain Yves Harté dans sa nouvelle « Les yeux verts du Splendid » publiée par les éditions Le Festin (ouvrage « Lumière du Sud-Ouest ») : « En 1925, Eugène Milliès-Lacroix, maire, dignitaire landais et fils de ministre, décida envers et contre tous que Dax devait posséder sur les rives de l’Adour une façade comparable à celle des plus belles stations. Le Splendid en serait le firmament. Les campagnes contre un projet jugé faramineux n’y firent rien. »

André Granet, qui vient de concevoir la salle Pleyel à Paris, se voit confier la réalisation du nouvel hôtel sur les berges de l’Adour, en remplacement de l’établissement calciné. Granet est un architecte reconnu dans les années 20, promoteur passionné du style Art déco. Il s’en inspire d’ailleurs largement lors de la conception de l’hôtel Splendid, qu’il imagine comme un paquebot, à destination d’une clientèle aisée, habituée aux croisières transatlantiques.

L’Art déco, distillé avec parcimonie sur les longues façades de l’établissement, explose sitôt le hall franchi. L’impressionnante verrière éclairée s’impose à l’ensemble de la salle, que vient enrichir le grand escalier. Le carrelage, les éléments de décoration, le luminaire et les pièces de mobilier contribuent également à rendre le lieu exceptionnel, d’une rare élégance. Le style Art déco s’invite partout dans l’hôtel, de la salle de restaurant au fumoir et aux nombreuses chambres.

Le fumoir de l’hôtel – Crédit photo: Hôtel Splendid

…et d’une clientèle prestigieuse

L’inauguration de l’hôtel Splendid en 1929 attire du beau monde : Ernest Hemingway, Joseph Kessel, Jean Cocteau ou encore Sacha Guitry. Il permet d’asseoir, à l’instar des autres établissements et du casino, la réputation de Dax comme station thermale de tout premier plan. La clientèle du palace ne se limite pourtant pas aux seuls curistes. Ainsi, les festivités tauromachiques de Dax attirent chaque année une foule nombreuse de spectateurs et des matadors prestigieux.

« De nombreux matadors venaient à Dax pour les férias : Antonio Ordonnez, Paco Camino, José Mari Manzanares, Enrique Ponce… et bien souvent, ils refusaient de signer leur contrat s’ils n’étaient pas logés au Splendid. Je me souviens de Luis Miguel Dominguin qui, par superstition, demandait toujours la même chambre, la 134, l’actuelle Suite Arena. Une fois, cette chambre était occupée. Il a failli repartir et a exigé que la cliente change de chambre » raconte ainsi Pierre Albaladejo sur le site officiel du Splendid.

Le bel établissement s’installe dans la ville et dans la vie des Dacquois, qui le considèrent toujours un peu comme un univers à part, réservé à une élite à laquelle ils n’ont pas le sentiment d’appartenir. L’écrivain Hemingway, passionné de corrida, continue de le fréquenter. L’acteur Pierre Fresnay le découvre avec enchantement lors du tournage de Monsieur Vincent en 1946. L’artiste Maurice Utrillo décède dans la chambre 237 en 1955. Marcelo Mastroianni, invité à la feria, se déclare tellement impressionné par le hall qu’il appelle Fellini pour envisager le tournage d’une séquence.

La mort puis la résurrection

En 1991, le Splendid fait l’objet d’une inscription à l’Inventaire des Monuments historiques. Quatre ans plus tard, une première phase de rénovation est initiée, mais, au fil des années, l’activité thermale de Dax régresse invariablement, peut-être en raison d’une absence de politique volontariste de la ville ou d’une conjoncture jugée plus difficile.

En 2013, le taux d’occupation de l’hôtel ne dépasse pas les 12 % et il est décidé, la même année, de mettre en place un projet de cessation d’activité, entraînant de facto la fermeture de l’établissement et un PSE à destination des 95 salariés. Situés non loin, les Thermes Jean Nouvel doivent également mettre la clé sous la porte.

Pour les Dacquois, l’annonce de cette fermeture est douloureuse, tant le Splendid symbolise leur cité. La mairie, persuadée que l’activité thermale correspond à un secteur économique pérenne et solide, lance un vaste plan de modernisation, auquel elle associe différents partenaires institutionnels, dont la Caisse des Dépôts, le Département et la Région.

Un budget de 16,5 M€ est ainsi réuni. L’agence KAPZUL, l’agence BAL et Nathalie Saccu de Franchi sont chargées d’assurer la restructuration complète des 149 chambres et des trois espaces classés à l’Inventaire des Monuments historiques, à savoir le hall, le restaurant et le salon. Le projet s’accompagne également de la création du spa et d’un centre d’affaires.

Lancé en 2014, et appelé à durer quatre ans, le chantier fait appel à une quarantaine d’entreprises et à plus d’une centaine d’intervenants, tous corps de métier confondus.
Dans le hall d’accueil, chaque pièce de l’imposante verrière lumineuse est démontée et nettoyée, permettant de mettre à jour des détails oubliés. Les verres manquants ou trop abîmés sont remplacés après de longues recherches de pièces similaires en France et même aux États-Unis. Les fauteuils d’origine bénéficient d’une vraie restauration grâce à des rééditions de tissus initiées par une filiale d’Hermès.

La rénovation consiste finalement à reprendre le faste d’antan tout en apportant au palace les éléments indispensables de confort et de sécurité. Ainsi, dans la salle du restaurant, les motifs originaux de la moquette sont fidèlement repris grâce à des clichés d’époque. Dans les chambres, les portes, les placards et les radiateurs sont restaurés et conservés, à la différence des salles de bain, entièrement refaites et redécorées, mais selon le style Art déco qui prévaut dans tout l’établissement.

Les thermes disparaissent en revanche au profit d’un spa de luxe de 1800 m², installé au sous-sol, où subsistent quelques vestiges du château médiéval. Une fois de plus, les fresques du grand bassin reprennent les couleurs et les tendances de l’Art déco, dont le style traverse les décennies avec un certain bonheur.

Une ambition renouvelée

Après quatre ans de travaux, le « nouvel » hôtel Splendid rouvre enfin ses portes. La ville reste propriétaire des murs, mais confie l’exploitation au groupe hôtelier Vacances Bleues. Le projet consiste avant tout à sortir du seul périmètre des cures médicales, à s’ouvrir à diverses opportunités commerciales et à élargir la gamme de la clientèle. Dax inaugure ainsi le thermalisme ludique, susceptible de séduire des clients plus jeunes et des familles à la recherche de séjours dédiés au bien-être.

De même, le tourisme d’affaires s’inscrit pleinement dans la nouvelle stratégie de l’établissement. La rénovation s’est accompagnée de l’ouverture, sur un étage entier, d’un centre de séminaires de 360 places, composé d’une douzaine de salles ergonomiques et modulables.

Les efforts ont également concerné le nouveau restaurant gastronomique, placé sous la responsabilité du jeune chef périgourdin Grégory Chevalier.

Enfin et surtout, l’hôtel Splendid s’ouvre pleinement aux Dacquois, qui l’ont souvent considéré comme inaccessible, malgré sa proximité. Yves Harté trouve les mots justes dans son texte « Les yeux verts du Splendid » : « La rumeur de la ville ne parvenait pas jusqu’à lui, il fallait dans ces années-là un courage de rugbyman pour aller jusqu’au bar commander un porto et on avait alors l’impression d’avoir côtoyé un autre monde. » Aujourd’hui, bien au contraire, le magnifique hall accueille diverses manifestations locales.

Le spa a remplacé les thermes de l’établissement, tout en respectant la touche Art déco – Crédit photo : Hôtel Splendid

Même l’extérieur du palace a été réaménagé. Les jardins ont profité de nouvelles ouvertures, les transformant en parc semi-public. « Il a suffi de les remettre dans un contexte urbain et de recoudre le bâtiment avec la ville, qui était isolé sur l’Adour comme un paquebot à quai », indique Sandrine Forais, l’architecte de l’agence KAPZUL.

L’hôtel Splendid dispose aujourd’hui de solides atouts pour continuer d’écrire son histoire. Les démarches initiées par la mairie de Dax semblent porter leurs fruits, puisque la fréquentation de la station thermale amorce une reprise rassurante, qui profite directement au palace et aux autres établissements d’accueil.


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Le musée de la guerre au Moyen-Âge, arbalète it be

Le musée de la guerre au Moyen-Âge, arbalète it be


Logé dans les salles du célèbre château de Castelnaud, en Dordogne, le musée permet de découvrir près de 300 pièces d’armes, d’armures et d’artillerie, la plupart authentiques.

Crédit photo : Stéphane Mignon – Flickr

Une forteresse médiévale qui domine la vallée

Le château semble particulièrement bien disposé à accueillir le musée de la guerre au regard de son histoire tumultueuse. C’est au cours du 12e siècle qu’est posée sa première pierre, au sommet d’un python rocheux qui offre une vue incomparable et précieuse de la Vallée de la Dordogne. Propriété du seigneur cathare Bernard de Casnac, il est conquis lors de la croisade des Albigeois menée par Simon de Montfort, puis brûlé quelques mois plus tard sur ordre de l’archevêque de Bordeaux.

Une nouvelle forteresse est édifiée au 13e siècle. Le mariage de Magne de Castelnaud et de Nompart de Caumont, en 1368, fait de ce dernier le seigneur de Castelnaud et le propriétaire du château. En pleine guerre de Cent Ans, de Caumont soutient les Anglais. La forteresse est prise puis perdue par les Français à de nombreuses reprises, jusqu’à leur victoire finale en 1442. La famille de Caumont en reste cependant propriétaire et apporte de nombreux aménagements, s’agissant en particulier de la défense.

Ce ne sera pas du luxe, car les guerres de Religion n’épargnent pas la région, même si la réputation du redoutable capitaine Geoffroy de Vivans, chargé de défendre le château, contribue à calmer les ardeurs des catholiques (de Caumont ayant en effet choisi de soutenir la religion réformée).

Les aménagements se poursuivent au 16e siècle, mais la famille de Caumont décide finalement de s’installer dans son nouveau château de Milandes, plus confortable.
Au fil des décennies, le château perd de sa superbe, jusqu’à être abandonné lorsqu’éclate la Révolution. Il faut attendre 1965 pour que les travaux de réhabilitation soient entrepris. Le château est classé aux Monuments historiques une année plus tard. Quant au musée, il ouvre ses portes en 1985.

Le poids de l’artillerie

De la terrasse au donjon, de la tour d’artillerie à la salle d’armes, le musée prend possession d’une grande partie du château pour présenter avec précision les multiples facettes de la guerre telle qu’on la menait au Moyen-Âge.

Alors, de quelle manière se trucidait-on jadis ? La guerre de Cent Ans (1337-1453) permet aux armes à feu de venir enrichir l’artillerie, qui s’appuie depuis le 12e siècle sur les armes à torsion et celles à balancier ou à contrepoids, parmi lesquelles il convient de citer le mangonneau. Cet engin offensif à contrepoids fixe impose certes des efforts soutenus pour rabattre le mât, mais permet d’envoyer de lourds projectiles contre les enceintes des châteaux. Un peu moins archaïque et plus précis, le trébuchet offre la possibilité de propulser les boulets contre, mais aussi au-delà des fortifications, ce qui contribue à sa réputation lors des sièges.

Répliques de trébuchet, mangonneau et pierrière, exposés sur la terrasse – Crédit photo : Jebulon – CC0

Le musée de Castelnaud se consacre également aux armes à torsion, utilisées depuis l’Antiquité, à l’instar de la grande arbalète à tour exposée sur la terrasse du château. D’une taille respectable, cet engin de défense peut envoyer des carreaux à plus de 200 mètres et transpercer trois hommes et un cheval.

On retrouve d’ailleurs de nombreuses autres arbalètes dans la salle basse du donjon, de plus petite taille et souvent utilisées pour la chasse. Ainsi, les arbalètes à jalet, qui projettent des billes de plomb ou d’argile pour assommer le petit gibier, ou les arbalètes à pied-de-biche, surtout destinées au tir des oiseaux.

Malgré son argument de puissance et de précision, l’arbalète ne s’est pas révélée stratégiquement opportune durant la guerre de Cent Ans. En cause : la lenteur de son rechargement. Alors qu’un archer peut décocher une douzaine de flèches à la minute, un arbalétrier n’en tire que deux. Les statistiques de la bataille de Crécy, en 1346, sont éloquentes à ce titre. Les 6000 archers anglais ont pu en moyenne tirer 70 000 flèches à la minute contre seulement 10 000 de la part des 5000 soldats français.

Enfin, le Moyen-Âge guerrier accueille avec plaisir les armes à feu, autrement plus puissantes que ses collègues à balancier ou à torsion. Dans la catégorie « poids lourd », on salue bien bas la bombarde, imposante bouche à feu capable de tirer un boulet de pierre de 350 kg sur plus de 200 mètres. Très utile pour détruire les remparts d’un château, elle se révèle assez imprécise et plutôt lente, ne permettant qu’un seul tir par heure.

Apparue plus tard, au 15e siècle, la couleuvrine (qui peut aussi être à main, ancêtre de l’arquebuse) est un canon plus précis et plus rapide. Les soldats utilisent également le canon veuglaire, une version moins éléphantesque que la bombarde, parfois monté sur roues, mais à la précision, là aussi, toute relative.

Le poids de l’artillerie

Lorsque l’artillerie a rempli son office, il convient quand même d’aller au contact de ces satanés Angloys. En position de défense, les fantassins ont recours aux armes d’hast, dont l’exemple le plus connu est celui de lance, qui leur permet de résister à la charge de la cavalerie adverse, voire même de lui faire subir des pertes importantes.

L’épée reste l’arme blanche la plus utilisée. Elle permet de transpercer le corps ennemi au terme d’un combat que l’on devine difficile et éprouvant, l’épée pesant un certain poids. Les combattants sont également dotés d’une dague, ultime recours si la situation se révèle très délicate.

En matière de protection, l’armure, ou plutôt l’harnois, ne se destine qu’aux combattants les plus fortunés. Contrairement à sa réputation, peut-être véhiculée par les films de cape et d’épée, son poids reste assez léger (entre 25 et 30 kg) et permet donc au chevalier de profiter d’une certaine aisance de mouvement. Le musée expose un exemplaire complet, doté d’un décor dit de facture Maximilienne, d’après le nom de l’empereur.


Pratique :

Adresse et contact : Château de Castelnaud – 24250 CASTELNAUD-LA-CHAPELLE – Tél. 05 53 31 30 00
Ouverture : Toute l’année – De 10h à 18h en février, mars et d’octobre au 11 novembre – De 10h à 19h d’avril à juin et en septembre – De 9h à 20h en juillet et août – De 14h à 17h du 12 novembre à fin janvier – De 10h à 17h pendant les vacances de Noël.

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La longue et belle histoire de l’observatoire du Pic du Midi de Bigorre

[button link= »https://www.francesudouest.com/richesses-du-sud-ouest/ » color= »vertfso »]Richesses du Sud-Ouest[/button]

C’est haut, mais c’est beau – Crédit photo: Guillaume Chanchus, Flickr

Un site stratégique d’observation dès le XVIIIe

Son altitude de 2 877 mètres suscite, il est vrai, la curiosité des scientifiques depuis déjà quelques siècles. Ainsi, l’astronome et cartographe François de Plantade gravit le Pic dès 1706 pour y observer la couronne solaire lors d’un épisode d’éclipse. À l’âge de 70 ans, mandaté par l’archevêque de Narbonne et le comte de Maurepas qui attendent des études barométriques en vue de dresser une carte locale des diocèses, il repart à l’assaut de la bête. Cette fois, l’aventure tourne mal puisqu’il est victime d’un accident mortel.

La nécessité d’un observatoire

En 1873, c’est une station météorologique qui voit le jour, en attendant le financement nécessaire à l’élaboration de l’observatoire. La station n’est d’ailleurs pas construite au sommet du Pic, mais 300 mètres plus bas, au niveau du col de Sencours. Il faut attendre 1878 pour que les premiers travaux soient lancés. Ils dureront quatre ans et nécessiteront d’importants efforts. Les ouvriers ne peuvent en effet travailler que quelques mois par an, à cause des intempéries et des chutes de neige, qui rendent le chantier délicat.

En 1882, l’observatoire est enfin inauguré, pour la plus grande joie de ses fondateurs. Joie de courte durée puisque les finances sont à sec et la gestion impossible. L’État récupère donc l’établissement, accorde un budget de fonctionnement et nomme Célestin-Xavier Vaussenat (l’un des fondateurs) directeur.

Vaussenat ne chôme pas. Il entreprend toute une série de travaux et encourage les scientifiques à venir travailler à l’observatoire, malgré les difficultés d’accès.

L’arrivée des premiers télescopes

Pendant des décennies, de très nombreuses études et mesures permettent d’affiner les connaissances scientifiques. En 1904, le directeur de l’observatoire de Toulouse, Benjamin Baillaud, décide de construire un télescope au Pic. Deux ans plus tard, la coupole est terminée. Le télescope, fabriqué dans la région parisienne, est acheminé par train puis par chars à bœufs jusqu’au col du Tourmalet. Ce sont ensuite les soldats de Tarbes qui se chargent de transporter les 22 caisses jusqu’à l’observatoire !

carte postale ancienne de l'observatoire
« Chef, chef, ça y est, j’vois une cheminée ! » – « C’est bien Gontran, continuez. »

Paradoxalement, les astronomes français ne se bousculent pas au Pic. En 1922, un rapport remis par le directeur de l’observatoire de Meudon recommande même la fermeture de l’établissement. Afin d’éviter une telle déconvenue, les responsables prennent la décision d’oublier un peu l’astronomie et d’orienter l’observatoire vers la géophysique. Fort heureusement, ni les décisions politiques ni la Seconde Guerre mondiale ne mettront un terme aux activités de l’observatoire. Deux nouveaux télescopes sont même installés et permettent d’approfondir encore les recherches astronomiques.

Confort moderne

En 1951, on inaugure enfin le téléphérique ! Cette petite révolution permet aux équipes de scientifiques de mener de nouveaux travaux, dont ceux consacrés à la physique solaire. On voit même arriver des astronomes de l’université de Manchester, chargés de prendre des milliers de photos de la surface lunaire afin de préparer les futures missions des fusées Apollo.
En 1980, on procède à la mise en place d’un nouveau télescope, qui s’accompagne de lourds travaux.

Tout semble aller pour le mieux jusqu’en 1993, lorsqu’un rapport d’audit international préconise de privilégier l’observatoire de Haute-Provence, au détriment de celui du Pic du Midi. Le financement des activités scientifiques est assuré jusqu’en 1998, mais pas au-delà. C’est sans compter sur l’ambition et la volonté des responsables de l’observatoire et de l’université Paul Sabatier, qui lancent le projet  » Pic 2000 « .

Pic 2000

La menace de fermeture du site a conduit les responsables locaux à s’unir et lancer un vaste programme de rénovation. Aidé par les communes environnantes, le Département, la région Midi-Pyrénées, l’État français et l’Europe, le Syndicat Mixte nouvellement créé transforme l’observatoire en véritable site « scientifico-touristique ».

Des travaux d’aménagement très importants sont réalisés, afin d’accueillir les visiteurs au sommet du Pic. Un tout nouveau téléphérique est installé, toujours dans un souci d’améliorer le confort du public. Après trois années de chantier et un investissement de 200 millions de francs, l’observatoire new-look ouvre enfin ses portes.

À près de 3000 mètres d’altitude, les visiteurs peuvent découvrir de nombreux espaces culturels aménagés sur plus de 4000 mètres carrés. Des expositions liées à l’astronomie, des spectacles filmés, des images de l’univers, des maquettes et diverses reconstitutions sont proposés en permanence aux touristes.

Différentes coupoles accueillent également le public, lui permettant de mieux appréhender le travail des scientifiques depuis des décennies. Par temps clair, on peut même apercevoir la ville de Biarritz et les monts du Cantal.

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Pratique :
Adresse et contact : Rue Pierre Lamy de la Chapelle 65 200 LA MONGIE – Tél. 0 825 00 2877
Accès : L’accès au Pic se fait par téléphérique au départ de La Mongie – Départ du téléphérique tous les 1/4 d’heures – Durée du trajet : 15 mn – Capacité d’une cabine : 45 personnes. De juin à novembre, un service de transport quotidien est disponible. Uniquement sur réservation en semaine, au 0 800 65 65 00, le week-end et jours fériés auprès de l’Office de Tourisme de Lourdes au 05 62 42 77 40 –
Ouverture : Toute l’année, de 9h30 à 16h. Interruption du téléphérique de 12h30 à 14h.
Tarifs: Adulte : 45 € – Enfant – de 12 ans : 27 € – Enfant de 3 à – de 5 ans : Gratuit – Forfait famille 2 adultes + 1 ou 2 enfants de – de 18 ans : 108 € – Enfant supplémentaire de – de 18 ans : 27 € – Réduit : Etudiant, handicapé, demandeur d’emploi : 40 € – Planétarium + Coupole de l’Observatoire en supplément : 8 €

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Sites et cités en Gironde

Sites et cités en Gironde


Du Bassin d’Arcachon au pays libournais, le plus grand département de France propose un vaste choix de lieux méritant le coup d’œil. Première et modeste sélection.

Saint-Macaire

33490 Saint-Macaire – Tél. 05 57 36 24 64 (Office de tourisme) – Visites guidées organisées en août et septembre (contacter l’office de tourisme pour connaître les jours et heures). Tarifs: 2,5 €/enfant, 5 à 7,50 €/adulte.
Nommé d’après un moine grec itinérant qui s’y installa au 5e siècle, Saint-Macaire doit son développement au commerce du vin tout au long du Moyen-Âge, profitant de sa proximité avec la Garonne. La ville est même inscrite au rang de « ville royale d’Angleterre » en 1341 et assoit sa prospérité sur le privilège des vins, qui lui assure de confortables droits de péage. Au 16e siècle, on rigole un peu moins à cause des guerres de religion, des taxations imposées ou des tentatives d’invasion. Au 17e, c’est carrément le déplacement naturel du lit de la Garonne qui bouscule l’activité du port. Il faut attendre le 18e pour retrouver un semblant de reprise économique grâce à l’exploitation des carrières de pierres.
Entrer dans la cité médiévale, c’est la promesse rapide de remonter le temps et de se laisser envahir par l’architecture authentique des maisons. Ici, le silence est d’or, même lorsqu’on traverse le Mercadiou. Bien sûr, les portes et remparts érigés au 13e siècle méritent d’être visités, tout comme l’église Saint-Sauveur, majestueuse, ou le château de Tardes, imposant, mais l’esprit de Saint-Macaire règne avant tout ses ruelles, parfois un peu mystérieuses, mais toujours envoûtantes.

Port ostréicole d’Andernos-les-Bains

Tél : 05 56 82 02 95 (Office de tourisme d’Andernos) – Parking à toute proximité du port.
Le Bassin d’Arcachon s’entoure de nombreux et jolis petits ports ostréicoles, parmi lesquels celui d’Andernos dévoile un charme certain et mérite une petite halte. C’est d’ailleurs une destination dominicale prisée des Bordelais lorsque le soleil brille dans le ciel. Andernos a su conserver une activité d’exploitation ostréicole, portée à bout de bras par une cinquantaine de professionnels. Ici, le plaisir se veut simple. Avant le déjeuner, on longe la petite cinquantaine de cabanes, en admirant les pinasses, en apercevant la silhouette de Claouey de l’autre côté du Bassin ou en photographiant les traditionnels bassins dégorgeoirs, qui apportent tout leur charme à l’endroit. On finit bien sûr par repérer une cabane, où l’on prend place pour déguster les huîtres, les crevettes et même les petits pâtés tout à fait goûtus pour un prix raisonnable.
Après manger, si la mer n’a pas trop monté, on rejoint la jetée en empruntant la plage, qui promet une courte mais chouette balade. Sur la place, les bars, pubs et glaciers offrent un large choix pour s’offrir un p’tit dessert ou un café gourmand.

Marché des Capucins de Bordeaux

Place des Capucins, 33800 Bordeaux – Tél. 05 56 92 26 29 – Ouvert du mardi au jeudi de 6h à 14h, le vendredi de 6h à 21h, le week-end de 5h30 à 14h30.
« Le ventre de Bordeaux ». Ainsi surnomme-t-on le marché des Capucins, clin d’œil au roman d’Émile Zola qui prenait place aux Halles de Paris. En matière d’histoire, pourtant, Bordeaux n’a rien à envier à la capitale. Le marché des Capucins doit son titre à la congrégation religieuse du même nom qui a tenté de remettre dans le droit chemin, au 16e siècle, les brebis égarées du quartier, réputé être un lieu de débauches. La première édition se tient le 2 octobre 1749. D’abord hebdomadaire et essentiellement dédié à la vente du bétail, le marché adopte un rythme quotidien et enrichit son offre de produits proposés à la vente. Aujourd’hui, plus de 80 commerçants proposent une large variété de produits alimentaires (on trouve quand même deux fleuristes et même des marchands de vêtements à l’extérieur).
On vient bien sûr aux Capus pour y faire ses courses à des prix raisonnables (produits frais et locaux garantis !), mais aussi pour s’imprégner de l’ambiance, boire un verre ou un café, se régaler d’une douzaine d’huîtres ou d’une assiette de frites. Bref, le ventre, mais aussi l’âme de Bordeaux.

Château de la Brède

Avenue du Château, 33650 La Brède – Tél. 05 56 78 47 72 – Visites guidées (uniquement) de particuliers d’avril à novembre et de groupes de mars à décembre, sur réservation uniquement. Tarifs : 9,50 € /adulte et 5,50 €/enfant (de 7 à 15 ans).
En Gironde, lorsqu’on évoque les châteaux, on pense assez rapidement aux domaines viticoles. Ça se comprend. Les châteaux au titre des monuments et des témoins historiques ne manquent pourtant pas dans le département, au premier rang desquels le château de la Brède, rendu célèbre par son illustre propriétaire au 17e et au 18e siècle, Charles-Louis de Secondat, dit Montesquieu.
L’origine du château remonterait au 13e siècle, à l’emplacement même où aurait été érigée une forteresse deux siècles plus tôt, détruite à la suite d’un assaut.
De style gothique et entouré de larges douves, le monument traverse bravement les aléas de l’histoire, comme la guerre de Cent Ans ou sa confiscation par le roi de France en 1453, à la suite du départ de Jean de Lalande, son seigneur, en Angleterre.
Le château entre dans la famille de Secondat lors du mariage de Jacques et de Marie-Françoise de Pesnel en 1686, baronne de La Brède. Leur fils Charles-Louis y naît le 18 janvier 1689 et restera attaché à son prestigieux héritage toute sa vie. « C’est le plus beau lieu champêtre que je connaisse. (…) vous me parleriez de toute l’Europe, moi je vous parlerais de mon village de La Brède » écrit-il ainsi à l’abbé Guasco en 1752.
Le philosophe s’est beaucoup impliqué, tout au long des années, à embellir les jardins et les alentours de l’édifice, insistant sur la notion de « successions de paysages ».
La visite permet bien sûr de s’imprégner de l’esprit des lieux, s’agissant en particulier de la chambre du célèbre auteur, laissée dans son état originel, mais aussi d’apprécier la riche architecture du château, classé aux Monuments historiques en 1951, et la beauté du parc environnant.

Une bien jolie demeure, à n’en pas douter – Crédit photo: Hervé Devred – CC BY-SA 3.0

Plage du lac d’Hourtin

Boulevard du Lac, 33121 CARCANS – Tél. 05 56 03 21 01
Il s’agit du plus grand étang naturel de France, avec une superficie frôlant les 70 km². Le lac aurait été à toute proximité de l’océan Atlantique avant d’être progressivement séparé par le cordon dunaire. Du côté de Carcans, au sud, une magnifique plage de sable blanc attend les visiteurs sitôt les beaux jours venus. L’endroit est apprécié des familles, grâce à la faible profondeur de l’eau qui se prête bien aux jeux aquatiques des enfants. On peut se faire plaisir en louant un pédalo ou une planche à voile. A l’heure du goûter, on remonte un peu la plage vers les commerces, situés un peu plus au sud, pour une crêpe au Nutella ou une glace et son chapeau de Chantilly.
En pleine saison, il est préférable d’arriver dans la matinée afin de multiplier ses chances de trouver une place de stationnement pas trop loin. C’est l’occasion rêvée de pique-niquer sur la plage, toujours bien entretenue. Les plus petits peuvent s’éclater à l’Île aux Enfants, un parc richement équipé d’infrastructures de jeu, situé au port d’Hourtin, c’est-à-dire plus à l’Est du lac.

Calendrier des festivités des Landes

Calendrier des festivités des Landes


Au-delà des fêtes de la Madeleine, de la feria de Dax et des dizaines de grosses fêtes patronales bien sympathiques (il faut le dire), le département des Landes propose un calendrier culturel riche et varié, qui rend hommage à son histoire, à ses traditions et à sa curiosité artistique.

Mai

Festival Atout Cœurs
Benquet – Fin mai
Tél. 05 58 71 17 47 – Web : www.communedebenquet.com
Mais quel est donc ce festival dont l’intitulé sonne comme une sitcom à destination des adolescentes ? Organisé à Benquet, aux portes de Mont-de-Marsan, Atout Cœurs reçoit depuis une vingtaine d’années des chanteuses et chanteurs de la scène française et internationale, dans une ambiance conviviale et de proximité. Le public a déjà pu applaudir, lors des précédentes éditions, Johnny Clegg, The Golden Gate Quartet, Thomas Dutronc, Diane Tell, Toure Kounda ou encore Yuri Buenaventura. Parmi tous ces artistes, les enfants de l’agglomération de Mont-de-Marsan ont droit à leur passage sur scène pour présenter leur spectacle musical, durement préparé tout au long de l’année.

Juin

Festival de cinéma de Contis
Contis-les-Bains (Saint-Julien-en-Born) – Mi-juin
Tél. 05 58 42 89 80 – Web : www.cinema-contis.fr
Chaque année depuis 1996, le festival de Contis permet de projeter une large sélection de courts-métrages européens et de récompenser ceux désignés par le jury. L’évènement landais ne se limite bien sûr pas à la seule compétition, puisqu’il propose également la présentation de longs-métrages en avant-première, l’organisation de divers débats et tables rondes, la découverte de nouvelles expériences cinématographiques à travers la VR, un concours de nanométrages (films de 45 secondes au maximum) ou encore le développement de courts-métrages d’aspirants réalisateurs.

Festival Art et Courage
Mont-de-Marsan – Mi-juin
Tél. 05 58 05 87 37. Web : www.courselandaise.org
Organisé chaque année par la fédération française de course landaise depuis une trentaine d’années, le festival Art et Courage propose une course au cours de laquelle les sauteurs et écarteurs font face à des vaches, des novillos et des taureaux sans corde, ce qui suscite quelques sueurs froides dans le public. C’est aussi une soirée de fête, avec des animations tout autour des arènes du Plumaçon. Univers 100 % landais garanti.

Nuit des quilles
Saint Justin – Mi-Juin (place des Tilleuls)
Tél. 05 58 44 86 06
Soirée fort sympathique et respectueuse des traditions à Saint-Justin pour fêter le début de l’été. Les passionnés de quilles se retrouvent en effet à la nuit tombée pour participer à des parties endiablées. Les règles sont simples, mais le jeu demande de l’adresse, de la concentration et quand même un peu de métier : trois joueurs par équipe, trois quilles devant, trois quilles derrière, on lance le maillet à une distance de 11 mètres, en faisant en sorte de toutes les faire tomber sauf une. L’ambiance est décontractée, avec une buvette qui tourne et des grillades qui chantent.

Fête de la Saint-Jean
Saint-Sever – Avant-dernier ou dernier week-end de juin
Tél. 05 58 76 34 64
La fête de Saint-Sever est finalement assez révélatrice de toutes celles organisées dans les Landes, où les villages continuent d’accorder la plus grande importance à ces moments joyeux de partage, de chants, de musique, de courses ou encore de défilés. À Saint-Sever, on allume bien sûr le traditionnel feu de la Saint-Jean, qui ouvre en quelque sorte les festivités, avant d’assister à la cavalcade et à la corrida. Les repas conviviaux se multiplient, les bodegas restent ouvertes de longues heures, les enfants profitent des attractions… Tout est là.

Juillet

Fête de la Préhistoire
Brassempouy – Début juillet
Tél. 05 58 89 21 73 – Web : www.prehistoire-brassempouy.fr
Le site est devenu célèbre en 1894 après la découverte de la Dame de Brassempouy, une tête de statuette en ivoire datant du Paléolithique supérieur, considérée comme la plus ancienne représentation d’un visage humain. Depuis quelques années, la Maison et l’ArchéoParc de la Dame organisent une manifestation toute entière dédiée à la préhistoire. C’est l’occasion rêvée d’assister à des conférences que l’on devine passionnantes, des expositions ou des projections, et même de participer à une rando-visite de la grotte du Pape, où fut justement découverte le fragment de statuette. De nombreux ateliers, animations, concerts et spectacles complètent le programme.

Arte Flamenco
Mont-de-Marsan – Première semaine de juillet
Tél. 05 58 46 54 55 – Web : arteflamenco.landes.fr
C’est le Département des landes qui est à l’origine de la création d’Arte Flamenco, officiellement lancé en 1989. Le succès de ce festival, considéré comme le plus important consacré au flamenco hors d’Espagne, ne s’est jamais démenti ces trente dernières années. Les meilleur(e)s danseuses et danseurs se sont succédé sur la scène landaise, contribuant certainement à sensibiliser le public à la culture andalouse. L’évènement se nourrit aussi de nombreux ateliers, cours, scènes ouvertes et offre même un petit festival uniquement réservé aux enfants.

Fêtes de Mont-de-Marsan
Mont-de-Marsan – Troisième semaine de juillet
Tél. 05 58 75 39 08 – Web : regiefetes.montdemarsan.fr/
Est-il encore besoin de présenter les fêtes de la Madeleine ? Quintessence des fêtes patronales landaises, elles attirent chaque année des centaines de milliers de festayres, tout de bleu et blanc vêtus, dans une grosse ambiance conviviale, joyeuse, ponctuées de chants et de cris de bonheur. On ne cite même pas les animations, les attractions, les concerts, les bandas, les bodegas, la procession (Hé oui !), la messe (re Hé oui !) les expositions, la corrida ou encore les défilés. Pas de misère, y a de quoi faire, frère festayre.

Jazz in Sanguinet
Sanguinet (Espace Gemme) – Fin juillet
Tél. 05 58 78 67 72
Le festival n’a cessé, depuis sa création il y a une vingtaine d’années, d’explorer toutes les facettes du jazz, du plus traditionnel au plus avant-gardiste, à travers une quinzaine de concerts proposée à chaque édition. Pendant quelques jours, l’espace Gemme se transforme en village dédié à la musique, où domine une ambiance festive et conviviale, que ne gâchent en rien les nombreux repas proposés au public et réputés, semble-t-il, pour leur qualité. Cerise sur le gâteau, l’accès au site est entièrement gratuit. Seuls les concerts organisés sous le chapiteau nécessitent de sortir sa carte bleue.

Août

Chansons et mots d’Amou
Amou – Début août
Tél. 05 58 89 02 25 – Web : www.chansonsetmotsdamou.fr
Le festival se consacre à la chanson et à la littérature, qu’il conjugue chaque année autour d’un nouveau thème. Ici, on aime les jolis mots, la poésie, la musique légère, les chansons finement phrasées. Parmi les artistes/auteurs reçus à Amou ces dernières années, il convient de citer Michel Jonasz, Clarika, Arthur de la Taille, Juliette ou encore Marie-Christine Barrault. L’évènement est également l’occasion de participer à des ateliers créatifs ou à des apéros littéraires et musicaux.

Feria de Dax
Dax – Mi-août
Tél. 05 58 909 909 – Web : www.daxlaferia.fr
À l’instar des fêtes de la Madeleine, la feria de Dax constitue le rendez-vous irremplaçable et inratable des festayres de tout poil, des Landes ou d’ailleurs. Malgré la foule, l’ambiance reste conviviale et comme l’indique fort justement le site Web de l’office de tourisme des Landes, la feria ne se raconte pas, elle se vit, aussi bien en journée que la nuit. Des centaines d’attractions et d’animations, des bandas à foison, le concours de lancer de bérets, les ateliers gastronomiques, les intermèdes musicaux et les concerts, les bals gascons, les tournois de toutes sortes, les concours, l’initiation aux échasses, la corrida… Cinq jours de fête absolue.

Latinossegor
Hossegor – dernier week-end d’août ou premier week-end de septembre
Tél. 05 58 41 79 00 – Web : www.facebook.com/latinossegor
Comme son titre l’indique, le festival d’Hossegor se consacre corps et oreilles à la danse et à la musique latino, dans le cadre privilégié de la plage des Landais. On peut donc se débarrasser de ses tongs ou de ses espadrilles, sentir le sable entre ses petits orteils et danser au rythme des morceaux de salsa ou de cha-cha-cha que viennent exécuter les musiciens latino-américains. Ah oui… Les concerts sont gratuits.

Septembre

Toros y Salsa
Dax – Début septembre
Tél. 05 58 56 80 09 – Web : www.facebook.com/torosysalsadax
Dax succombe aussi au charme latino. La ville organise depuis 1995 son désormais célèbre festival Toros y Salsa, proposé au public dès la fin de la saison des corridas et composé de six concerts gratuits. On doit à son fondateur, François Charpentier, la grande qualité de sa programmation, qui a sans nul contribué à asseoir et étendre la réputation du festival auprès des salseros. Pendant trois jours, les artistes invités se succèdent et finissent par jouer ensemble, le temps d’une descarga bouillante et improvisée. Yannick Le Maintec en apporte d’ailleurs une définition passionnée dans son article, publié le 24/09/2019 dans Le Monde : « Si Toros y Salsa est si couru chez les musiciens, c’est bien en raison de cette fameuse descarga. Où ailleurs peut-on assister à des bœufs aussi incroyables ? Sur scène vingt, trente, quarante musiciens ? Qu’importe. Les chanteurs improvisent sur les standards, les pianistes se succèdent les uns aux autres, compétition de cuivres et autres concours de percussions. Véritable festin musical, la descarga est le Saint-Graal de la salsa. »

Crédit photo : Tourisme Landes

Octobre

Quiksilver & Roxy Pro France
Hossegor – 1ère quinzaine d’octobre
Tél. 05 58 41 79 00 – Web : www.hossegor.fr
Le circuit professionnel du surf reconnait la qualité des vagues du Sud-Ouest français, à travers le Lacanau Pro en août et le Quiksilver & Roxy Pro France en octobre, mais cette fois-ci dans le département des Landes et sur la célèbre plage de la Gravière. Pour rappel, le Quicksilver Pro France est une manche du tour masculin, alors que le Roxy Pro France s’ouvre à la seule compétition féminine. Il n’en demeure pas moins que les meilleurs surfeurs de la planète viennent s’affronter à l’automne, heureux de retrouver à Hossegor des beach breaks exigeants, mais d’une rare qualité. L’évènement est bien sûr l’occasion d’assister à différents ateliers, concerts, initiations ou séances de dédicaces, dans une ambiance festive et de proximité avec les compétiteurs.

Mont-de-Marsan Sculptures
Mont-de-Marsan – Octobre
Tél. 05 58 05 87 37 – Web : www.visitmontdemarsan.fr
Quiconque a déjà parcouru les rues de la préfecture des Landes aura remarqué la présence de nombreuses statues, qui apportent à la ville son aspect si singulier. Tous les trois ans, cette passion communale pour l’art sculptural explose à travers la mise en place d’un véritable musée ouvert. Des berges de Midouze à la place Saint-Roch, de la Villa Mirasol au cinéma le Royal, les rues accueillent les œuvres monumentales des plus grands artistes contemporains, que l’on peut découvrir et apprécier en suivant les parcours proposés. De nombreuses activités annexes sont également proposées au public tout au long de la manifestation.

Armagnac en Fête
Labastide d’Armagnac – Dernier week-end d’octobre
Tél. 05 58 44 67 56 – Web : www.armagnacenfete.com
Allons bon, établir un calendrier des festivités landaises sans mentionner un évènement consacré à l’Armagnac relèverait du non-sens. C’est sur la très, très belle place Royale de Labastide d’Armagnac que les amateurs de la plus ancienne eau-de-vie de France se retrouvent chaque année à l’automne. Cette période correspond en effet aux premières distillations, qu’il convient de fêter comme il se doit. Pendant trois jours, les animations se succèdent : visite aux flambeaux de la cité médiévale, ateliers culinaires, dégustations, intronisations de personnalités à la confrérie de l’Escoubade, apéritifs, repas, démonstration de course landaise, marché des producteurs, tables rondes…

L’automne gourmand dans les Landes
Différents sites – De fin septembre à fin novembre
Tél. 05 58 06 89 89 – Web : www.tourismelandes.com
Finalement, le fait de glisser ses pieds sous la table et de découvrir (ou apprécier) les bons produits des terroirs landais permet d’entamer l’automne de la meilleure des façons. L’évènement s’accompagne, pendant plus d’un mois, de nombreux ateliers, dégustations, visites, rencontres et séjours gastronomiques. Tout est fait pour mettre à l’honneur les produits et le savoir-faire local. Le département des Landes peut quand même se targuer d’abriter huit filières d’excellence, comme l’asperge des Landes, le canard fermier, le kiwi de l’Adour, le floc de Gascogne ou encore le bœuf de Chalosse. Respect.