Cinq destinations originales dans les Landes

Cinq destinations originales dans les Landes


Non, l’attrait du département des Landes ne se limite pas à ses longues plages océanes, ses spots de surf ou sa gigantesque forêt de pins maritimes. Ici et là, quelques sites singuliers et méconnus participent aussi à sa réputation.

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Hello Appolo de Marine Julié, à Luxey – Crédit photo : La Forêt d’Art Contemporain

1. Les sources de Moncaut

Les amateurs de marche (et de légende) trouveront un solide argument pour emprunter la boucle de randonnée n°13.13, située non loin du village de Losse. En effet, le chemin de terre se faufile entre les pins jusqu’aux discrètes sources de Moncaut, que l’on dit miraculeuses.

Leur tradition remonte à l’Antiquité, perdure à travers le Moyen Âge et s’est perpétuée jusqu’aux années 1950, avant l’avènement de la médecine moderne.

On croit qu’une énergie et une ambiance particulière enveloppent ces lieux, renforçant la symbolique du soulagement des maux du corps et de l’esprit.

La première source est celle de Saint-Georges, un soldat chrétien exécuté en Palestine au 3e siècle, dont la légende raconte qu’il terrassa le dragon Silène. L’eau de la source soigne les rhumatismes.

La deuxième source est dite de Saint-Antoine, père des ermites, guérisseur du mal des Ardents, très répandu du 10e au 18e siècle en Europe. Son eau soulage les maux de ventre.

Enfin, la troisième source rend hommage à Saint-Eutrope, évêque de Saintes, martyr au 3e siècle, qui avait la faculté de guérir les estropiés et hydropiques. La source soigne les maux de tête.

Les visiteurs auront la surprise de découvrir sur place de nombreux tissus accrochés un peu partout. Ces « témoins » montrent que la méthode était très codifiée : les malades trempaient un bout de tissu auparavant porté (ou un vêtement personnel) dans l’eau. Ils frottaient ensuite la zone douloureuse avec ce tissu, puis l’accrochaient sur les branches des arbres autour des sources.

La croyance veut que le mal soit « laissé » sur place ; on conseille donc de ne jamais toucher les chiffons laissés, sous peine de récupérer le mal d’autrui, selon la légende locale.

Pratique :

L’accès aux sources est fermé en période de chasse, de septembre à mars
Point de départ : près de l’église du village de Lussole. Il se prolonge sur 6,9 km (boucle).
Tél. 05 58 03 40 31 (Landes d’Armagnac Tourisme)
Tarif :  Gratuit
Le site est accessible aux personnes à mobilité réduite.

Sources de Moncaut
Crédit photo: Fontaine des Landes

2. La Réserve Naturelle Régionale géologique des carrières de Tercis-les-Bains

Large de près de 45 hectares et classée en juillet 2015, la réserve est un site remarquable à la fois pour son patrimoine géologique, archéologique et écologique. Sa réputation tient avant tout à son Point Stratégique Mondial, qui matérialise la limite entre deux périodes géologiques distinctes. A Tercis-les-Bains, il s’agit des deux étages du Crétacé supérieur : le Campanien et le Maastrichtien (il y a environ 71,6 millions d’années). Cette référence internationale a été reconnue en 2001 et fait du site un lieu majeur pour l’étude des couches géologiques et des fossiles.

Ceux qui ne sont pas forcément férus de géologie apprécieront quant même la beauté du site, qui se présente comme « un grand amphithéâtre minéral d’une grande qualité paysagère » selon le Comité départemental de tourisme des Landes.

L’ancienne carrière de calcaires argileux laisse voir des milieux naturels diversifiés : forêts humides, landes, pelouses calcaires, prairies et milieux aquatiques. Plusieurs de ces milieux ont un intérêt européen, notamment en ce qui concerne les orchidées et les forêts de ravin. N’oublions pas le célèbre Mur de Bédat datant de plus de 66 millions d’années.

On y trouve aussi une grande diversité faunistique, notamment des amphibiens, reptiles, libellules, papillons, et de nombreuses espèces d’oiseaux dont le faucon pèlerin et le tichodrome échelette.

Enfin, plus de 900 espèces fossiles y ont été inventoriées (ammonites, dents de requins, vertèbres de dinosaures, traces de mosasaures…), ce qui permet une reconstitution très précise de l’histoire de la vie et des environnements passés à l’approche de la grande extinction de la fin du Crétacé.

Pratique :

Ouverture toute l’année. Attention : l’accès du public au site est libre mais soumis à la réglementation en vigueur sur la réserve naturelle, rappelée par les panneaux mis en place aux deux points d’accès au site. La circulation ne doit se faire que sur les sentiers aménagés. Toute récolte de roches ou fossiles, de faune et de flore, est interdite.
Adresse :  Route des carrières – 40180 TERCIS-LES-BAINS
Tél. 05 59 56 16 20 (CPIE Seignanx Adour)
Tarif : Gratuit
Le site n’est pas accessible aux personnes à mobilité réduite.

Réserve Naturelle Régionale géologique des carrières de Tercis-les-Bains
Crédit photo: Gustou Cazenave

3. La forêt d’art contemporain

L’immensité du parc naturel régional des Landes de Gascogne peut révéler d’heureuses surprises. Après les terribles tempêtes qui ont dévasté la région en 2009, une association a décidé de se réapproprier la forêt en traçant un parcours artistique jalonné d’œuvres contemporaines géantes.

Le parcours s’enrichit chaque année de nouvelles œuvres, avec l’objectif d’en implanter une centaine sur plusieurs dizaines de kilomètres dans les années à venir. Aujourd’hui, pas moins de 29 créations s’offrent à la vue du public, au milieu des pins. Chaque œuvre (sculptures, installations, photographies, œuvres numériques) est créée spécifiquement pour son lieu d’exposition par des artistes en résidence, souvent en interaction avec les habitants des villages alentour.

Le projet met en avant la protection du patrimoine forestier. Il permet l’organisation d’animations, d’ateliers et de balades pour tous les publics. De fait, le visiteur se retrouve entre nature et culture, dans un dialogue permanent avec l’art et le patrimoine local, parfois prolongé par des œuvres numériques ou des cabanes artistiques pour passer la nuit.

Plusieurs objectifs animent la démarche, dont celui de rendre l’art accessible à tous en dehors des centres urbains. Il s’agit aussi de faire tomber les barrières de l’art contemporain, encourager l’éveil artistique, et impliquer activement les habitants dans les projets artistiques. Enfin, le projet suit une vocation écotouristique en inscrivant l’art dans la nature afin de valoriser les paysages, sensibiliser à leur beauté et à leur fragilité.

Pratique :

Ouverture toute l’année.
Adresse : Les œuvres sont installées à divers emplacements. Voir la carte.
Tél. 06 78 11 23 31
Tarifs 2025 : Gratuit
Le site est accessible aux personnes à mobilité réduite.

la sculpture les 3 sans nom
Crédit photo: la Forêt d’Art contemporain

4. Les Mottes Castrales de Castets

Le plateau de Castets est classé Monument Historique et comporte au moins quatre mottes castrales, des levées de terre servant de bases à des fortifications en bois et parfois des tours. Ces structures datent de l’époque médiévale (à partir du 10e siècle) et témoignent du développement de la société féodale dans la région.

Les mottes castrales étaient construites sur des points élevés pour dominer la confluence du Midou et du Ludon. Elles témoignent d’une volonté des seigneurs locaux de contrôler les axes de passage (routes, rivières), surtout aux 11e et 12e siècles, et de rivalités territoriales entre les différentes seigneuries.

Le site fut occupé dès la Préhistoire (découverte d’outils datant de –50 000 ans), avec des tumuli dès le Néolithique. Durant l’âge du Bronze et du Fer, les habitants ont aménagé l’éperon barré pour une fonction défensive, et la fréquentation s’est poursuivie jusqu’au Moyen Âge.

Longtemps ouvert et dégagé, le site est aujourd’hui recouvert de forêt, et présente un intérêt écologique grâce à la diversité des milieux (prairies, bois, zones humides) et la présence d’espèces remarquables telles que chauves-souris, loutres d’Europe et divers insectes protégés.

Depuis 2016, le site fait partie du Parc Naturel Urbain du Marsan. Aménagé pour les visiteurs, il propose des sentiers, panneaux explicatifs, points de vue et aires de pique-nique, permettant de découvrir l’histoire médiévale, les aspects naturels et les traces des anciennes carrières et habitations.

Pratique :

Parc fermé de décembre à février.
Adresse : D1 – 40900 BOUGUE (garer sa voiture sur le parking du bourg et rejoindre le site à pied (5 mn).
Tél. 05 58 71 38 39
Tarif: Gratuit
Le site n’est pas accessible aux personnes à mobilité réduite.

Mottes Castrales de Castets
Crédit photo: Tourisme Landes

5. Estacade de Capbreton

Il serait quand même dommage de conclure ce petit tour d’horizon des destinations originales des Landes en ignorant l’océan. À Capbreton, l’estacade est une jetée en bois emblématique construite à l’initiative de Napoléon III lors de sa visite en 1858, avec l’objectif de sécuriser et d’améliorer l’accès au port de Capbreton, unique port des Landes. À sa création, elle mesurait 400 m, construite grâce à 600 pins fournis par la commune. Sa longueur a varié au fil des épreuves imposées par les tempêtes, atteignant aujourd’hui environ 190 m.

Elle constitue depuis plus de 150 ans l’un des symboles de la ville, un lieu de promenade apprécié des habitants et des visiteurs, « où le ciel, la terre et la mer se rejoignent ». Son histoire est marquée par de nombreux événements, notamment les tempêtes répétées en 1924, 1978, 2008 et les destructions partielles pendant la Seconde Guerre mondiale (dynamitée par l’occupant allemand en 1943 pour la construction du Mur de l’Atlantique).

La bonne nouvelle est qu’elle a été restaurée à chaque fois, avec même l’installation d’un phare en pierres en 1948 et d’une lanterne visible sur 14 miles deux ans plus tard.

« Se promener sur ce balcon unique, c’est remonter le temps et s’imprégner d’une histoire singulière. L’Estacade ne laisse personne indifférent, et chaque pas sur cette passerelle mythique reste gravé dans les mémoires, un véritable moment à partager ou à savourer seul face à l’immensité de l’océan » – Marie-Cécile Gardey (Terres des Landes -19/07/2025).

Pratique :

Ouverture toute l’année.
Adresse : Avenue Georges Pompidou – 40130 CAPBRETON
Tél. 05 58 72 12 11
Tarifs : Gratuit
Le site est accessible aux personnes à mobilité réduite.

Estacade de Capbreton
Crédit photo: Pedro – Flickr

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Plusieurs communes du Sud-Ouest rejettent le label « Les plus belles fêtes de France »

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Plusieurs communes du Sud-Ouest rejettent le label « Les plus belles fêtes de France »


La polémique ne cesse d’enfler depuis quelques semaines. La raison ? Le lien entre le label et le milliardaire d’extrême droite Pierre-Edouard Stérin.

La Fête des Bœufs Gras de Bazas se détourne du label – Crédit photo : jacme31 – CC BY-SA 2.0

Prise de contrôle de Studio 496

Au début, tout allait pourtant bien. Attirées par le programme de l’association « Les plus belles fêtes de France », de nombreuses communes de Nouvelle-Aquitaine et de France ont demandé le label. L’association avance des arguments intéressants : 

« En donnant de la visibilité aux fêtes et à leurs organisateurs, notamment à travers son label de qualité, les plus belles fêtes de France proposent aux Français de redécouvrir la richesse de leurs régions. »

« En proposant une aide concrète aux organisateurs de fêtes sous forme de formations et d’accompagnement à la recherche de financement ou sous forme d’appel à projets, l’association veut initier un élan pour que chaque territoire puisse se donner les moyens de faire vivre sa fête traditionnelle. »

L’association est pilotée par l’agence Studio 496, dirigée par Thibault Farrenq, un ami de Pierre-Edouard Stérin. Ce dernier est d’ailleurs entré au capital de la société en mai dernier.

Catholique fervent, proche de l’extrême droite, l’homme d’affaires a suscité la polémique en déclarant que son action prioritaire était d’encourager une politique nataliste chrétienne et de souche européenne, à travers le projet PERICLES : Patriotes, Enracinés, Résistants, Identitaires, Chrétiens, Libéraux, Européens, Souverainistes.

Sa prise de participation dans Studio 496, révélée par la presse, a rapidement suscité la polémique, notamment chez les élus du Sud-Ouest, qui refusent toute récupération politique du label. « Comment valoriser le patrimoine local tout en évitant que les fêtes populaires ne deviennent aussi des terrains d’influence idéologique ? » s’interroge Zian Palau dans Sud-Ouest (10/08/25).

Les premiers désengagements

Des comités d’organisation de plusieurs fêtes, notamment au Pays basque et en Gironde, dénoncent un manque de clarté sur le fonctionnement de l’association et sur l’utilisation du label. Certaines fêtes rappellent leur volonté de poursuivre leurs activités sans influencer ni leur caractère, ni leur organisation par des mécènes ou structures dont les valeurs peuvent être sujettes à débat. Le souhait est d’éviter avant tout risque d’instrumentalisation.

Dans les Pyrénées-Atlantiques, la mairie d’Hendaye, organisatrice de la Fête basque, a demandé la semaine dernière la résiliation de son adhésion et le retrait du label. Même démarche à Hasparren, qui refuse toute récupération politique.

La célèbre Fête du Piment d’Espelette sort elle aussi du catalogue de l’association « Les plus belles fêtes de France ». La décision a été prise après consultation du conseil d’administration et des membres de la Confrérie du Piment d’Espelette. « Peu importe l’idéologie, qu’elle soit de droite, de gauche ou du centre, nous sommes une association apolitique, donc on préfère se retirer » déclare Romain Casemajor, le président de la confrérie, cité par le site Boulevard Voltaire (11/08/25).

En Gironde, les organisateurs de l’emblématique Fête des Bœufs Gras de Bazas et des Médiévales de Lesparre-Médoc tournent casaque à leur tour. « La Ville de Bazas annonce officiellement sa décision de se retirer du label des plus belles fêtes de France. Ce choix s’inscrit dans la volonté affirmée de préserver l’indépendance et l’authenticité qui caractérisent nos traditions et notre fête des Bœufs Gras » déclare la maire de Bazas, Isabelle Dexpert, au site Républicain Sud-Gironde (06/05/25).

Cinq destinations originales en Gironde

Cinq destinations originales en Gironde


Si la Gironde tire une (bonne) partie de sa notoriété des vignobles à perte de vue, de la jolie ville de Bordeaux et de la dune du Pilat, elle propose aussi des sites plus discrets qui justifient le détour.

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Saint-Macaire
Nombreuses sont les surprises architecturales à Saint-Macaire – Crédit photo : albTotxo – Flickr

1. La grotte Célestine

Perdu au cœur de la Gironde, le village de Rauzan compte sur son magnifique château médiéval, classé aux monuments historiques, pour attirer les visiteurs. Pourtant, la commune accueille un autre site aux attraits touristiques certains, mais encore confidentiel : la grotte Célestine.

Découverte de façon fortuite en 1845 par un puisatier, la rivière souterraine (la seule aménagée en Gironde) a d’abord servi à alimenter le village en eau, d’où son surnom de « grotte aux torrents ».  Pendant un certain temps, son intérêt est resté essentiellement local. C’est au début du 20e siècle qu’elle a pris le nom de « grotte Célestine », en référence à la chambre d’une habitante, Célestine, où était situé le puits d’accès.

Il faut quand même attendre les années 1990 pour que la municipalité décide d’exploiter le site et permette son ouverture au public en 2002. L’endroit ne manque pas d’arguments. Creusée par l’eau au fil des millénaires, la cavité naturelle s’étend sur près de 2,5 km. Elle offre un impressionnant écosystème composé de stalactites, stalagmites, colonnes, draperies, gours et autres coulées de calcite.

C’est aussi le royaume des grenouilles, chauves-souris et crevettes grises.

La visite ne s’improvise pas. Le public est invité à s’équiper entièrement (charlotte, bottes, casques dotés de lumière frontale) avant de descendre les 80 marches de l’escalier, qui le mènera 13 mètres plus bas. Sur une distance d’environ 500 mètres, il progressera dans le lit de la rivière, au cœur d’un environnement magique, où s’affichent fièrement les concrétions calcaires. Bref, comme un sentiment hors du temps, dans une température ne dépassant jamais les 14°C.

Pratique :

Ouverture toute l’année.
Adresse : 48 rue Lansade – 33420 RAUZAN
Tél. 05 57 84 08 69 (Réservation minimum 24 heures à l’avance)
Tarifs 2025 :  Adulte : 8 € – Enfant : 5 €
Le site n’est pas accessible aux personnes à mobilité réduite.

Grotte Célestine
Crédit photo: Tourisme Saint-Emilion

2. Château Toulouse-Lautrec

Le château Toulouse-Lautrec, également connu sous son nom historique de château Malromé, est un domaine viticole exceptionnel situé à Saint-André-du-Bois, dans l’Entre-deux-Mers. Il constitue un véritable lieu de mémoire et d’art de vivre, intimement lié au célèbre peintre Henri de Toulouse-Lautrec.

Il faut remonter au 16e siècle pour trouver son origine, grâce au projet d’Étienne de Rostéguy de Lancre, membre du Parlement de Bordeaux, de construire la « maison noble de Taste ». Dans les années 1780, la propriété est acquise par Catherine de Forcade, veuve du baron de Malromé, qui lui donne ce nom. En 1847, le domaine est transmis à Adolphe de Forcade Laroquette et au maréchal Armand Jacques Leroy de Saint-Arnaud, qui font restaurer le château d’après Viollet-le-Duc.

La comtesse Adèle de Toulouse-Lautrec achète le domaine en 1883, durement éprouvé par la crise du phylloxéra. La comtesse fait replanter les 34 hectares de vigne en porte-greffes américains et contribue ainsi à assurer la pérennité de l’un des plus anciens vignobles de la région.

Son fils Henri de Toulouse-Lautrec, le célébrissime peintre postimpressionniste et lithographe, découvre Malromé à l’âge de 19 ans et en tombe immédiatement amoureux. Chaque été pendant 17 années consécutives, il y effectue de longs séjours jusqu’aux vendanges, trouvant dans ce domaine un refuge paisible loin du tumulte parisien de Montmartre. Le peintre y installe son atelier d’été et peint la nature environnante ainsi que les scènes de vendanges.

C’est d’ailleurs dans ce château que l’artiste termine son existence le 9 septembre 1901 à l’âge de 37 ans, avant d’être inhumé au cimetière de Verdelais, à quelques kilomètres de Malromé.

Le château s’organise autour d’une cour carrée plantée d’une pelouse hexagonale, accessible par deux poternes munies de créneaux du 19e siècle. Le corps de logis principal présente un style Renaissance avec des fenêtres à meneaux, composé d’une grande tour centrale rectangulaire et de deux tours rondes aux extrémités. Les trois ailes qui entourent la cour intérieure offrent un ensemble architectural harmonieux de plus de 2000 m².

Le site reçoit en 2016 le label « Maisons des Illustres » attribué par le ministère de la Culture, la troisième en Gironde après Malagar (Mauriac) et le château de La Brède (Montesquieu) . Ce label reconnaît l’authenticité du contenu muséographique et l’organisation régulière de manifestations culturelles de qualité.

Pratique :

Ouverture toute l’année, du mercredi au dimanche (réservation conseillée).
Adresse : Lieu-dit Malromé – 33490 SAINT-ANDRÉ-DU-BOIS
Tél. 05 56 76 25 42
Tarifs 2025 : Flânerie culturelle : 8 € – Visite guidée : 14 € – Visite culturelle et dégustation de vin : 17 € – Visite œnologique : 14 €
Le site est accessible aux personnes à mobilité réduite.

Château Toulouse-Lautrec
Crédit photo: Château Toulouse-Lautrec Malromé

3. Saint-Macaire

Non loin de Langon et située sur la rive droite de la Garonne, la commune de Saint-Macaire promet à quiconque franchit son porche d’entrée un fabuleux voyage historique.

Le site a été occupé dès l’Antiquité par un établissement gallo-romain appelé Ligena. Au 5e siècle, le moine grec Macaire s’y installe, donnant plus tard son nom à la ville.

La cité connaît un essor important au Moyen-Âge grâce à la Garonne, axe majeur du commerce, et au « privilège des vins » qui favorise son développement urbain et économique. La ville est alors entourée de remparts, dont certaines portes subsistent aujourd’hui. L’activité économique évolue vers l’extraction de pierre, puis la tonnellerie, qui marque la ville jusqu’au début du 20e siècle.

Saint-Macaire conserve un remarquable patrimoine architectural, lui valant d’être classée parmi les « Plus Beaux Villages de France ». Même si la découverte de la ville se fait au hasard des ruelles que bordent de magnifiques maisons bâties entre les 13e et 16e siècles, quelques monuments méritent un coup d’œil appuyé.

C’est d’abord la magnifique place de Mercadiou, sublimée par ses maisons à arcades, reflet de la puissance des marchands au Moyen-Âge. Elle s’étend sur 1500 m², un espace remarquablement vaste pour un village médiéval.

Classée aux Monuments Historiques, l’église Saint-Sauveur a été construite au 12e siècle à la place de l’église primitive ou fut inhumé le corps de Saint-Macaire.  Le monument abrite des fresques gothiques rares, encore visibles dans la chapelle Maisons à arcades, place du Mercadiou, ainsi que de belles peintures murales et chapiteaux romans.

Preuve de son intérêt architectural, Saint-Macaire a accueilli en juillet dernier le tournage des Misérables, de Fred Cavayé, avec Vincent Lindon et Camille Cottin dans les principaux rôles.

Pratique :

Ouverture toute l’année.
Adresse : 33490 SAINT-MACAIRE
Tél. 05 56 63 68 00 (Office de tourisme du Sud-Gironde)
Tarifs 2025 : Visites individuelles gratuites – Visites guidées sur devis.
Le site est accessible aux personnes à mobilité réduite.

Saint-Macaire
Crédit photo: Lesley – CC BY-NC 2.0.- Flickr

4. Route de la Corniche fleurie

Ceux qui recherchent les grands espaces n’hésiteront pas à se rendre à Gauriac (ou à Bourg), point de départ d’un bien belle ballade le long de l’estuaire de la Gironde jusqu’à Blaye.

Cette route pittoresque d’une dizaine de kilomètres est aussi surnommée la corniche fleurie ou la route des capitaines. Les belles maisons qui la jalonnent ont été construites par d’anciens marins au long cours. Ces derniers ont rapporté de leurs voyages des essences exotiques encore visibles dans les jardins. On peut également y observer les carrelets de pêche et l’étrange épave du Frisco, un pétrolier italien à vapeur réquisitionné par les nazis et sabordé par les Allemands en 1944 afin d’empêcher les Résistants d’accéder à l’appontement.

Le parcours se nourrit de nombreux paysages, dont les falaises calcaires, les vignobles des Côtes de Blaye et de Bourg et les forêts, avec, toujours, la Dordogne comme compagne de voyage. Chaque village traversé propose son patrimoine et sa singularité. Ainsi, Marmisson laisse voir des habitats troglodytiques surprenants, Bayon-sur-Gironde sa vieille église, dont le clocher est surmonté d’une Vierge. Pour sa part, Bourg propose une magnifique vue sur les remparts de l’ancienne citadelle.

La route de la Corniche, c’est aussi l’occasion de repérer les petites îles qui résistent aux courants de la Garonne et d’admirer le Médoc, de l’autre côté du fleuve.

Les petits ravissements architecturaux ou naturels ne manquent pas : Château de Tayac, château Eyquem, belvédères, zones protégées…

Bien sûr, le parcours s’apprécie à pied ou à vélo pour mieux s’imprégner de la magie des lieux et rencontrer les habitants, pas peu fiers de leur petit paradis.

Pratique :

Ouverture toute l’année.
Adresse : Rejoindre la D669E1 au niveau de Bourg et suivre les panneaux.
Tél. 05 57 68 31 76 (Office de tourisme de Bourg-sur-Gironde) ou 05 57 42 12 09 (Office de tourisme de Blaye)
Tarifs 2025 : Gratuit

Route de la corniche fleurie
Crédit photo: PaulF1132 – TripAdvisor

5. La lagune de Contaut

Nichée au cœur de la Réserve naturelle des dunes et marais d’Hourtin, la lagune de Contaut promet à quiconque la découvre un ascenseur émotionnel. Sur une superficie de 8 hectares, cette zone humide s’impose comme le royaume protégé et protecteur d’une faune diverse et variée. Ici, rapaces, hérons, oiseaux rares, couleuvres vipérines, tortues lézards ocellés, chauves-souris, belettes ou encore cerfs évoluent en toute quiétude, dans un environnement majestueux.

La végétation sait se faire remarquer, entre osmondes royales (fougères géantes), bruyères cendrées, chênes pédonculés ou verts, phragmites, Lobélie de Dortmann (espèce protégée), houx…

La lagune de Contout correspond au phénomène qui s’est développé sur le littoral aquitain il y a quelques milliers d’années : les retenus d’eau d’arrière-dunes. Les dunes ont progressivement bouché les exutoires des cours d’eau se jetant dans l’océan, formant ainsi un écosystème unique.

S’agissant d’une lagune, le milieu se veut tourbeux, fermé et humide, ce qui contribue d’ailleurs à sa singularité et à sa beauté.

Mais point besoin de s’équiper de longues bottes ou de tout autre accessoire pour s’imprégner de la magie des lieux. Grâce aux travaux réalisés par les institutions concernées (Département Région, ONF…), la lagune est « le premier Espace naturel sensible de la Gironde aménagé pour accueillir tous les publics, notamment en situation de handicap » nous informe le journal Sud-Ouest.

Un circuit pédestre a été tracé et balisé sur un 1 km, jalonné de panneaux d’information pour mieux appréhender l’écosystème. Le public peut même enjamber le marais grâce à un longue passerelle en bois.

Des visites guidées avec un naturaliste sont régulièrement proposées… et entièrement gratuites !

Pratique :

Ouverture toute l’année.
Adresse : Lieu-dit Contaut – 33990 HOURTIN
Tél. 05 56 03 21 01 (Médoc Atlantique Tourisme)
Tarifs : Gratuit
Le site est accessible aux personnes à mobilité réduite.

Lagune de Contaut
Crédit photo: Gironde Tourisme

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cabanes du Breuil

Cinq destinations originales en Dordogne

Cinq destinations originales en Dordogne


Les vacances d’été arrivent à grands pas, et avec elles son cortège de touristes. Pourtant, en s’éloignant un peu des sentiers battus, on peut découvrir des lieux insolites et un peu plus tranquilles. Petite sélection (forcément) subjective.

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La nacelle s’enfonce dans l’obscurité du gouffre… – Crédit photo : Société Anonyme Gouffre de Proumeyssac

1. Jardin Les Bambous de Planbuisson

Au Sud de la Dordogne, entre Bergerac et La Roque-Gageac, le Jardin de Planbuisson abrite la plus grande collection européenne de bambous et de graminées. À peine l’entrée franchie, on découvre un autre monde où le temps semble s’être figé.   

C’est à Michel Bonfils (1932-2017) que l’on doit cette pépite botanique au cœur du Périgord noir. Après de nombreuses années passées en Afrique subsaharienne, il décide de créer une pépinière sur sa propriété familiale, fasciné par la variété des bambous et autres graminées. Ses travaux et sa passion permettent, au fil des années, de donner naissance à un impressionnant jardin de bambous, d’ailleurs labellisé « Jardin remarquable » en 2005, 2010, 2015 et 2020.

Aujourd’hui, 240 variétés de bambous et 100 variétés d’autres graminées provenant du monde entier composent les lieux. Certains bambous culminent à plus de 20 mètres.

Le jardin est aménagé en plusieurs zones thématiques, avec des sentiers sinueux qui permettent aux visiteurs de découvrir les différentes collections de plantes et des espaces originaux, comme le jardin sec, inspiré par la philosophie bouddhiste.

D’ailleurs, cette quête de zénitude habite chaque recoin du jardin : lac, cascade, ponts en bambou, sculptures végétales…

Les visiteurs les plus charmés pourront se rendre à la pépinière pour faire l’acquisition des plantes qu’ils auraient remarquées. De quoi apporter paix et harmonie chez soi.

Pratique :

Ouverture d’avril à octobre.
Adresse : 18 rue Montaigne, 24480 LE BUISSON-DE-CADOUIN
Tél. 06 36 11 30 37
Tarifs 2025 : Adulte : 7,50 € – 12-18 ans : 4 € – Tarif réduit : 6 € – Moins de 12 ans : gratuit
Le site est accessible aux personnes à mobilité réduite.

Les Bambous de Panbuisson
Crédit photo: Jardin Les Bambous de Planbuisson

2. Le Gouffre de Proumeyssac

Au XVIIIe siècle, l’orifice naturel du gouffre laissait échapper des vapeurs, que les habitants prenaient pour de la fumée ou des flammes. Beaucoup pensaient alors qu’il s’agissait d’un volcan ou, plus effrayant encore, de la demeure du diable. Par crainte, le site était évité, considéré comme maudit, et certains pensaient qu’un dragon ou le diable lui-même y résidait.

Pour ne rien arranger à l’affaire, les rumeurs prétendaient que les brigands y jetaient les cadavres de leurs victimes pour les faire disparaître à jamais…

Il faut attendre 1907 pour que le gouffre soit enfin exploré. C’est un certain Gabriel Galou, puisatier, qui s’y colle. L’homme découvre alors une merveille géologique au fur et à mesure de sa descente dans un tonneau retenu par des cordes.

Surnommé la « Cathédrale de cristal », le Gouffre de Proumeyssac impressionne par son immense salle souterraine de 42 mètres de profondeur, ornée d’une profusion de concrétions calcaires spectaculaires. La salle principale est richement décorée de stalactites, stalagmites, colonnes, draperies et monolithes. Les parois semblent tapissées d’un manteau de calcite, et certaines zones sont particulièrement chargées en stalactites formées au fil des millénaires par l’infiltration d’eau riche en carbonate de calcium.

On y accède par un tunnel de 110 mètres, aménagé en 1924, qui permet une entrée progressive dans l’atmosphère fraîche et humide du gouffre, jusqu’à un balcon offrant une vue spectaculaire sur la salle principale.

Les visiteurs les plus courageux préfèreront sûrement la descente en nacelle (électrique !) et profiter ainsi d’un panorama à 360°.

Chacun pourra en tout cas profiter de la beauté des lieux, que viennent magnifier un éclairage de dernière génération et deux nouveaux sons et lumières scénarisés.

Pratique :

Fermeture annuelle en janvier et la première semaine de février.
Adresse : Route de Proumeyssac, 24260 AUDRIX
Tél. 05 53 07 27 47
Tarifs 2025 : Adulte (à partir de 18 ans) : 13,60 € – Enfant (de 4 à 11 ans) : 9,90€ – Ado (de 12 à 17 ans) : 11,40€ – PMR Enfants : 8,30 € (à partir de 4 ans et – de 18 ans) – PMR adultes : 11,40 € (18 ans et +) – Descente en nacelle : Adulte : 23,70 €.
Le site est accessible aux personnes à mobilité réduite.

Gouffre de Proumeyssac
Crédit photo: Gouffre de Proumeyssac

3. Moulin de la Veyssière

Réputée pour ses noix du Périgord (AOC et AOP), la Dordogne compte encore quelques moulins séculaires qui en extraient la meilleure huile. C’est le cas du Moulin de la Veyssière, situé à Neuvic.

Fondé vers 1560, il a été acquis par la famille Elias en 1857 et le savoir-faire s’est transmis de génération en génération jusqu’à aujourd’hui. Alimenté par les eaux de l’Isle, le moulin permet la fabrication artisanale des huiles de noix et de noisettes vierges, dans le respect de la tradition. La meule, la poêle et le pressoir sont d’époque, ainsi que l’ensemble des instruments utilisés au quotidien. La restauration et la préservation du bâtiment et des équipements ont permis de classer le site comme patrimoine industriel et commercial.

Les artisans du moulin reproduisent au quotidien les gestes hérités du passé, utilisant des outils et des procédés anciens pour garantir l’authenticité et la qualité des produits. La main de l’homme reste omniprésente à chaque étape de la fabrication, assurant un contrôle minutieux et une adaptation constante aux spécificités de chaque matière première.

Les efforts ont d’ailleurs été récompensés par le titre de Producteur Artisan de Qualité attribué par le Collège Culinaire de France en 2015. Le Moulin a également reçu la médaille d’or au Concours Général Agricole 2023 pour son huile de noix du Périgord AOP. La production est exclusivement issue de matières premières locales, avec une attention particulière portée à la qualité et à la durabilité, dans une démarche d’agriculture raisonnée.

Bien sûr, le Moulin de la Veyssière est largement ouvert au public et propose à ses visiteurs différents espaces : un espace muséographique, un verger pédagogique, une aire de pique-nique et une boutique gourmande. Le tout dans un paysage de conte de fée.

Pratique :

Ouvert du lundi au vendredi de 9h30 à 12h30 et de 14h à 18h. Le samedi de 14h à 18h. Fermé dimanche, le 1er mai et le 25 décembre – Juillet et août : Ouvert de 9h30 à 19h du lundi au vendredi. Le samedi de 9h30 à 18h.
Adresse : 819 Route de la Veyssière – 24190 NEUVIC SUR L’ISLE
Tél. 05 53 82 03 07
Tarifs 2025 : Visites individuelles gratuites – Visites guidées sur devis.
Le site est accessible aux personnes à mobilité réduite.

Moulin de la Veyssière
Crédit photo: Tourisme Vallée de l’Isle en Périgord

4. Château de Losse et ses jardins suspendus

On le sait, la Dordogne est riche de centaines de châteaux, dont les plus emblématiques (Biron, Castelnaud, Beynac…) attirent chaque année un grand nombre de visiteurs.  

Peut-être moins réputé, le château de Losse a pourtant de solides arguments à faire valoir. Situé près du village de Thonac, ce joyau architectural de style Renaissance, classé monument historique en 1928, surplombe la vallée de la Vézère. D’abord forteresse médiévale, édifiée au XIe siècle, l’imposant bâtiment est progressivement transformé à partir de 1576. Son propriétaire, Jean II de Losse, serviteur de la couronne, gouverneur de Guyenne et tuteur du futur Henri IV, introduit un grand logis et une magnifique terrasse, en s’inspirant de l’influence italienne.

Après la Révolution, le château est abandonné par la famille de Losse. Il est racheté en 1930 par la princesse d’Annam, Nhu May, qui y vécut jusqu’à sa mort. Aujourd’hui, une exposition lui est dédiée dans une maison attenante au château.

En 1976, la famille Van den Schueren acquiert le château et entreprend de vastes travaux pour préserver son authenticité et sa splendeur. Les efforts de conservation permettent aujourd’hui d’admirer un ensemble architectural et paysager exceptionnel, fidèle à son histoire.

Les jardins, imaginés par Jacqueline Van den Schueren, offrent une succession de parterres de lavandes, de labyrinthes de haies, de charmilles et de points de vue sur la Vézère. Ils ont été labellisés « Jardin remarquable » en 2004 et reçu la récompense Prix de l’Art du Jardin 2022 par la Fondation Signature de l’Institut de France.

Le château se composent de salles dotées de remarquables ornements et abrite des pièces et tapisseries des XVIe et XVIIe siècles, évoquant le cadre de vie de la noblesse sous les derniers Valois et les premiers Bourbons.

Pratique :

Ouverture de fin avril à début novembre.
Adresse : Route de la Princesse d’Annam, 24290 THONAC
Tél. 05 53 50 80 08
Visites audioguidées ou commentées.
Tarifs 2025 : Adulte : 12 € – Ado (12 à 17 ans) : 8 € – Enfant (5 à 11 ans) : 6 €
Le site est accessible aux personnes à mobilité réduite.

Château de Losse
Crédit photo: Château et Jardins de Losse

5. Les cabanes du Breuil

C’est un peu le mystère qui entoure ce lieu singulier, en Périgord Noir. Certains prétendent que les cabanes, propriétés des Bénédictions de Sarlat, auraient servi d’habitat aux paysans dès le XVe siècle. D’autres avancent l’hypothèse de huttes datant du néolithique. Toutefois, la plupart des bâtiments visibles aujourd’hui datent du XIXᵉ siècle, voire du début du XXᵉ siècle. Leur architecture épouse celle des cabanes à toiture conique ou campaniforme typiques du Sarladais.

Les cabanes ne servaient non pas de logement, mais d’ateliers artisanaux (forge, bourrellerie, tissage) et d’annexes agricoles. Leur unité de style suggère qu’elles relèvent d’une même époque ou d’un même constructeur, en cohérence avec la vague de construction de cabanes en pierre sèche dans le Sarladais, entre le XVIIIe et le XIXe siècle.

Leur construction, sans mortier, mérite d’être soulignée, les bâtisseurs ayant eu recours à la pierre jaune du pays.

Les toitures en lauses (dalles calcaires) posées en voûte encorbellée répondent à une technique ancestrale, garantissant solidité et isolation. Elles sont parfois reliées par un faîtage en « selle », accentuant l’effet d’ensemble.

Longtemps laissées à l’abandon, les cabanes du Breuil ont heureusement fait l’objet d’importantes rénovations à partir des années 1970. En 1995, elles ont été classées au titre des monuments historiques.

Leur singularité devrait attirer la curiosité des visiteurs. De nombreux cinéastes n’ont d’ailleurs pas hésité à les utiliser comme décor naturel, puisque les films « La Belle au Bois Dormant », « Jacquou le Croquant » ou encore « Les Misérables » ont été tournés au Breuil.

Pratique :

Ouverture de début avril à début novembre.
Adresse : 1770, Route des cabanes – 24200 SAINT-ANDRÉ-D’ALLAS
Tél. 06 80 72 38 59
Tarifs : Adulte : 6 € – Ado (13 à 17 ans) : 5,50 € – Enfant (6 à 11 ans) : 3,50 €
Le site est accessible aux personnes à mobilité réduite.

Cabanes du Breuil
Crédit photo: Cabanes du Breuil

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maisons basques

Les trois visages de la maison basque : Labourdine, Bas-Navarraise et Souletine

Les trois visages de la maison basque : Labourdine, Bas-Navarraise et Souletine


Indissociable de la culture basque, l’etxe (maison) s’impose depuis des siècles comme le fondement de la famille et de la vie sociale. Chaque province revendique son style d’architecture.

Temps de lecture : 7 mn

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maison basque à Cambo-les-Bains
Maison à Cambo-les-Bains, au cœur du Labourd – Crédit photo : Stephen Downes – Flickr

Le pilier de la famille

Quiconque pense au Pays basque visualise presque immédiatement les magnifiques maisons blanches, agrémentées de colombages en bois peints, de couleur rouge ou verte. Ces maisons, souvent imposantes, contribuent à l’identité régionale, sans nul doute au succès touristique, mais illustrent surtout la dimension politique et religieuse qui façonne la société basque depuis toujours.

Plus qu’un simple lieu d’habitation, l’etxe permet avant tout de regrouper la famille sur plusieurs générations et d’en assurer la pérennité. Maison et famille sont indissociablement liées.  Comme l’explique le prêtre anthropologue José-Miguel de Barandiarán (1889-1991), « la famille est la société de ceux qui ont le même sang et sont unis à la même maison. Elle est constituée par les parents, les enfants et les ancêtres. Ils ont la même maison pour refuge, lieu de travail et de réunion, chapelle et tombe. Cette maison, ainsi que les terres et les biens qui lui sont attachés, maintiennent fortement unis, jusqu’à nos jours, à la maison, ceux de la maison. »

Au Nord, les trois provinces basques situées en France.

Selon les lois en Ipparalde (provinces basques françaises), la maison revient à l’aîné, qui en devient le maître. La propriété, intimement liée à la terre, s’impose comme argument social et politique.  A titre d’exemple, seuls les chefs de famille propriétaires d’une maison (et le plus souvent d’une ferme) assistent aux assemblées du village. Pas de maison, pas de statut respectable.

Des fermes aux maisons de ville

C’est essentiellement dans les campagnes basques que la maison revêt sa force symbolique. D’abord construites en bois, les fermes adoptent la pierre à partir du 16e siècle et affichent le style architectural que nous lui connaissons aujourd’hui. « Sous le toit à deux battants apparaissent des balcons, au niveau du grenier, pour faire sécher le maïs. La façade de la maison est tournée vers l’est, tandis que les autres murs sont presque aveugles, pour protéger des vents dominants venus de l’océan. Ces fermes sont également dotées d’une porte charretière, par laquelle passent les hommes mais aussi les animaux. Le rez-de-chaussée est réservé au bétail et à la cuisine, tandis que les chambres sont situées à l’étage » précise l’architecte Michel Berger sur le site Maison à Part.

Le style est progressivement repris par les maisons de ville, qui reçoivent quelques adaptations, comme la pose d’un plus grand nombre de fenêtres. Certaines sont conçues pour accueillir des commerces au rez-de-chaussée. Malgré l’environnement urbain, elles conservent généralement de grandes surfaces d’habitation et se destinent d’abord aux notables, avant de se généraliser parmi la population.

Dans les trois provinces basques du Nord, situées en France, l’architecture diffère légèrement, en fonction de l’environnement et des ressources naturelles disponibles.

Maison labourdine, la star !

Impossible de la dissocier de l’image du Pays basque. Grande, massive, dotée d’une structure en bois, équipée d’un toit singulier, elle fait la fierté de la province du Labourd. Les murs sont majoritairement en pierre, blanchis à la chaux, avec des pans de bois apparents (colombages) peints traditionnellement en rouge ou en vert, couleurs obtenues avec des pigments locaux. Le rouge, très fréquent, provenait à l’origine du sang de bœuf utilisé pour protéger le bois contre les insectes.

Villa Arnaga, style néo-basque labourdin.
La célèbre Villa Arnaga, construite par le poète Edmond Rostand, affiche un style néo-basque propre au Labourd – Crédit photo : Bernard Blanc – Flickr

La façade principale fait l’objet de soins décoratifs : linteaux sculptés (parfois gravés du nom du propriétaire et de la date), balcons en bois, fenêtres croisées, pierres d’angle, inscriptions. La toiture est à deux versants en pente douce, couverte de tuiles creuses rouges. La faible pente limite la prise au vent, particulièrement adaptée au climat océanique du Labourd. Le faîtage est parallèle à la façade principale, avec un débord important à l’est et peu ou pas à l’ouest.

L’aspect souvent dissymétrique de la maison labourdine contribue aussi à son charme. En fait, il s’agit, dans la plupart des cas, d’agrandissements successifs et non du plan initial.

Maison navarraise, sous influence

Il s’agit d’abord de l’influence historique de la province espagnole de Navarre, à laquelle la Basse-Navarre fut rattachée jusqu’en 1530. C’est ensuite et surtout l’influence de la géologie des sols, riches en argile, qui permet la fabrication de briques dès le 18e siècle. Ces briques plates viennent s’ajouter aux pierres.

Architecture basque de Basse-Navarre
Maison typique de Basse-Navarre, dans la commune d’Armendarits – Crédit photo : Harrieta171 – CC BY-SA 3.0

On utilise aussi la chaux pour mettre en valeur la pierre calcaire locale, notamment dans les encadrements de fenêtres et les chaînes d’angle. La façade principale est plate, sans encorbellement ni porche, contrairement à la maison labourdine. Les fenêtres sont petites, à petits carreaux, et symétriquement réparties. Le colombage, quand il existe, se limite à l’étage supérieur ou à certaines parties de la façade, mais il est moins répandu et moins décoratif qu’en Labourd.

Le toit à deux versants est couvert de tuiles rousses, avec un faîtage parallèle à la façade principale.

Enfin, l’intérieur, agencé de façon fonctionnelle, se compose d’une succession de pièces rectangulaires de petite longueur.

Peut-être moins emblématiques que leurs sœurs labourdines, les maisons de Basse-Navarre s’entourent d’un charme certain, donnant cette impression de force tranquille.

Maison souletine, adaptée au climat montagnard

En province de Soule, l’océan Atlantique apparaît un peu lointain. La réalité, ici, c’est la chaîne des Pyrénées et les maisons se sont adaptées au contexte montagnard. Si certaines similitudes architecturales peuvent apparaître entre maisons labourdines et navarraises, le style des maisons souletines se rapproche de celui des maisons béarnaises.

Maison typique de la Soule
Magnifique etxe à Aroue-Ithorots-Olhaïby – Crédit photo : Nikonmania – Flickr

La maison n’est généralement pas un bloc unique massif comme dans les provinces basques voisines, mais adopte souvent des formes en L, en T, ou se compose de plusieurs bâtiments indépendants autour d’une cour. Cette organisation permet une imbrication des fonctions d’habitation et d’exploitation agricole, chaque volume étant adapté aux besoins et au relief local.

La toiture adopte une forme pointue et à forte pente, recouverte de tuiles plates ou d’ardoises, souvent terminée par un coyau (adoucissement de la pente en bas de toit) pour mieux évacuer la neige et l’eau. Les épis de faîtage en zinc sont fréquents et parfois très ouvragés.

La façade principale, à deux niveaux et généralement à trois travées symétriques autour de la porte, reçoit une décoration sobre. Les ouvertures sont de deux types : une porte piétonne pour le logis et une ou plusieurs portes charretières pour les usages agricoles. Au-dessus de la porte principale, une pierre gravée (cartouche) porte souvent le nom du constructeur ou du propriétaire et la date des travaux.

Les menuiseries sont peintes dans des couleurs variées : gris bleu, vert, brun, rouge, avec une prédominance ancienne du vert et du bleu, le rouge étant plus récent.

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Où trouve-t-on les plus belles bastides dans le Sud-Ouest ?

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Où trouve-t-on les plus belles bastides dans le Sud-Ouest ?


Pas moins de 400 bastides agrémentent les paysages du Sud-Ouest. Elles forment un patrimoine architectural et historique unique en Europe.

Bastide de Domme en Dordogne
La bastide de Domme, en Dordogne – Crédit photo : Ghezoart – CC BY-SA 3.0

Qu’est-ce qu’une bastide, au juste ?

Le mot « bastide » est tiré du latin médiéval « bastida », que l’on peut interpréter comme « ville neuve ». Pour l’historien Alcide Curie-Seimbres (1815-1885), « les bastides furent toutes fondées a novo, d’un seul jet, à une date précise, sur un plan préconçu, généralement uniforme, et cela dans la période d’une centaine d’années (1250-1350). » Construites entre la fin de la croisade des Albigeois et le début de la guerre de Cent Ans, ces petites villes répondent à des critères précis :

  • Un plan urbain régulier, souvent en damier ou en grille, avec des rues se coupant à angle droit. Ce plan facilitait la défense et l’organisation de la ville.
  • Une place centrale carrée ou rectangulaire, entourée d’arcades (cornières). La place servait de lieu de marché, de rassemblement et de centre administratif.
  • Une charte municipale permettant aux habitants de s’administrer. Des privilèges et des exemptions fiscales s’appliquaient aux nouveaux habitants pour les attirer. La charte définissait également les droits et les devoirs de la population.
  • Des fortifications dans la plupart des cas. Les portes d’entrée étaient surveillées.
  • Une église et parfois un château ou une maison forte étaient construits à proximité de la place centrale, symbolisant le pouvoir religieux et seigneurial.

Les bastides ont été fondées par des autorités féodales, parfois par le roi de France ou d’Angleterre, dans le contexte des guerres et des conflits territoriaux de l’époque. Elles répondaient à plusieurs préoccupations :

Affirmer le contrôle sur des zones disputées entre les Capétiens et les Plantagenêts.

Dynamiser les territoires et l’économie locale en développant des centres de commerce et d’artisanat.

Regrouper et protéger la population rurale. Celle-ci cultivait les terres environnantes, contribuant à l’autosuffisance alimentaire de la communauté.

Quelques bastides remarquables, parmi tant d’autres

Les bastides sont des témoins précieux de l’architecture médiévale et de l’urbanisme du Moyen Âge. Elles offrent un aperçu des techniques de construction et des modes de vie de l’époque.

Ces petites villes fortifiées attirent de nombreux visiteurs intéressés par l’histoire et l’architecture et représentent souvent des étapes incontournables des circuits touristiques dans le Sud-Ouest de la France.

Parmi les bastides les plus célèbres de la région, nous pouvons citer :

Monpazier (Dordogne) : Considérée comme le « modèle théorisé des bastides » selon l’architecte Viollet-le-Duc, elle est l’une des mieux conservées du Sud-Ouest.

Domme (Dordogne) : Établie en 1281, cette bastide est remarquable pour sa forme atypique qui s’adapte à la topographie du site plutôt que de suivre le plan rectangulaire habituel. La vue qu’elle offre de la vallée de la Dordogne est impressionnante.

Monflanquin (Lot-et-Garonne) : Bâtie en 1252, la bastide est connue pour sa place aux arcades et la Maison dite du Prince Noir. Classée parmi les plus beaux villages de France, elle offre une silhouette pittoresque sur une colline, avec une vue panoramique sur les paysages environnants.

Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne) : Fondée en 1253 par Alphonse de Poitiers, Villeneuve-sur-Lot est une bastide bien préservée avec son plan en damier et ses fortifications.

Villeréal (Lot-et-Garonne) : Avec ses belles maisons à pans de bois, ses rues en damier joliment fleuries et sa halle centrale classée, cette bastide est particulièrement photogénique.

La halle à étage de Villeréal - Crédit photo : Comité départemental du Lot-et-Garonne
La halle à étage de Villeréal – Crédit photo : Comité départemental du Lot-et-Garonne

Cadillac (Gironde) : La cité a conservé son plan régulier et deux portes de son enceinte fortifiée.

Sauvette-de-Guyenne (Gironde) : Elle est la seule des huit bastides girondines à avoir conservé ses quatre portes fortifiées d’origine. La porte Saubotte, la mieux conservée, mesure 17 mètres de haut et possède deux salles de garde.

Visite guidée du château de Fumel

Visite guidée du château de Fumel


château de Fumel
Crédit photo: MOSSOT — CC BY-SA 3.0

« Si le Château de Fumel ressemble aujourd’hui à une villa italienne, il n’en a pas toujours été ainsi.

Alors que la famille de Fumel est mentionnée dès le 11e siècle, la première trace écrite du castrum ne remonte qu’au 13e siècle. Cependant, selon l’étude menée par G. Séraphin, une tour quadrangulaire trônait déjà sur le socle rocheux au 12e siècle.

Primitivement le château comporte 6 tours : 4 rondes et 2 carrées. La porte principale s’ouvrait du côté de la ville. Elle était percée dans un mur reliant les deux grosses tours rondes et était gardée par un pont-levis.
Plan du Château d’après un document du 16e siècle.

Pendant la « Guerre de Cent ans », le château médiéval est très endommagé. Il est remanié durant la 2e moitié du 15e siècle par Bernard de Fumel qui obtient l’autorisation de le fortifier.

Durant le 3e quart du 16e siècle, François de Fumel entreprend sa réorganisation en H autour de 2 cours en terrasse. Les travaux sont interrompus après son assassinat en 1561.

L’importante bâtisse du 16e siècle est radicalement modifiée et mise au goût du jour seconde moitié du 17e et du 18e. L’édifice seigneurial se transforme en demeure aristocratique : aménagement des terrasses qui surplombent le Lot, le château prend la forme d’un U. La silhouette du château est définitivement modifiée lorsqu’après la Révolution française, l’ordre est donné de raser les tours à la hauteur du logis. Leurs pierres serviront à la construction de maisons sur la promenade.

La famille des Fumel posséde le château le château du 11e au 19e siècle où il passe, par mariage, à la famille des Langsdorff. Cette famille le vend à la commune de Fumel en 1950, qui y installe la Mairie. »

Mairie de Fumel

La visite passe par les caves du château et monte à la salle des mariages correspondant à l’ancienne bibliothèque des Langsdorff – Fumel. L’histoire du château et de la famille de Fumel y est évoquée. Une promenade bucolique sur les terrasses sera complétée avec une lecture de paysage sur la vallée et la rivière Lot.


Pratique


Quand ?

Mercredi 19 février 2025, de 14h30 à 16h.

Où ?

RV à l’office de tourisme de Fumel-Vallée du Lot
4, place Georges Escande
47500 FUMEL

Allo ?

Tél. : 05 53 71 13 70

Site ?

www.tourisme-fumel.com/fr

Combien ?

Adultes : 7 euros.
De 6 à 12 ans : 4 euros.
Moins de 6 ans : gratuit.


Bordeaux, la belle endormie s’est réveillée

Bordeaux, la belle endormie s’est réveillée


Longtemps considérée comme une cité (trop) calme du temps de Jacques Chaban-Delmas, Bordeaux s’est imposée, au fil des années, comme une capitale régionale dynamique, attirant sans cesse plus d’habitants et de touristes.

Temps de lecture : 11 mn

La flèche Saint-André se détache du ciel – Crédit photo : Vincent.RCT – CC BY-SA 4.0

De sacrés arguments à faire valoir

Les grandes villes françaises profitent souvent de surnoms flatteurs ou sympathiques, qui contribuent un peu à leur renommée. Marseille devient la cité phocéenne, Toulouse la ville rose, Paris la ville lumière et Lille la capitale des Flandres. Depuis des décennies, Bordeaux jouit d’une image moins reluisante, celle de belle endormie, due à la torpeur dans laquelle elle était peut-être plongée malgré son statut de capitale régionale.

Mais depuis les vastes travaux lancés par l’ancien maire Alain Juppé et la connexion au réseau TGV, Bordeaux a révélé tout son potentiel : cadre de vie agréable, magnifique patrimoine du 18e, proximité du Bassin d’Arcachon et de l’océan, porte d’entrée des terroirs du Sud-Ouest, accès rapide depuis Paris.

Aidée par une campagne de presse nationale et internationale qui l’a redécouverte et encensée, la ville profite aujourd’hui d’une nouvelle aura, à même de séduire les visiteurs de tous horizons. Le dernier baromètre Global Destination Sustainability Index le montre d’ailleurs clairement, avec 7 millions de nuitées marchandes enregistrées en 2023. Les touristes, composés à 53 % d’étrangers et à 47 % de Français, ont généré 1,4 milliard d’euros de retombées économiques. L’étude précise également que 8 % de l’emploi marchand à Bordeaux dépend de l’activité touristique.

Il est vrai que Bordeaux peut s’appuyer sur sa longue histoire, son offre culturelle et sa beauté architecturale pour séduire un large public. Les opportunités de visite, de balade et de lâcher-prise ne manquent pas.

Promenons-nous sur les quais

Ils forment depuis toujours le cœur de la métropole girondine, dont l’économie a longtemps dépendu de son activité portuaire. Surtout voués aux dockers et aux hangars jusqu’au déclin du port, les quais ont été progressivement abandonnés, faisant peine à voir.

« En vingt ans, Bordeaux a retrouvé son sourire et son dynamisme, le coup de génie d’Alain Juppé et de ses partenaires a été de retourner la ville vers le fleuve, son réel axe central et historique. En 1995 le pari était audacieux, les esprits assez conservateurs n’avaient pas accepté la mort du port industriel en centre-ville » indique fort à propos le blog BordAvenir, dédié aux projets d’urbanisme de la métropole bordelaise.

Aujourd’hui, les quais représentent un lieu incontournable de balade pour les Bordelais et les touristes. Depuis le Pont de Pierre jusqu’au pont Chaban-Delmas, ils s’étirent sur plus de deux kilomètres, offrant une vue incomparable sur la Garonne et les immeubles rénovés. Surtout, ils permettent de profiter des nombreux aménagements installés ces dernières années, dont le désormais célèbre miroir d’eau. Situé face à la place de la Bourse, il attire comme un aimant les enfants lorsque le brouillard d’eau se forme grâce au millier d’injecteurs placés dans chaque dalle. Sensation de fraîcheur garantie !

Le miroir d’eau est testé et validé par les enfants – Crédit photo: Michael Foley – Flickr

C’est aussi l’occasion de jeter un coup d’œil à la place de la Bourse, emblématique de Bordeaux. « Cette place Royale qui est tout simplement une moitié de place Vendôme, posée au bord de l’eau » écrivait joliment Victor Hugo. En son centre, la Fontaine des Trois Grâces apporte une touche majestueuse à l’ensemble, comprenant l’hôtel de la Bourse et l’hôtel des Fermes.

Un peu plus loin, c’est l’esplanade des Quinconces qui apparaît. Dotée d’une superficie de 12 hectares, dont la moitié d’espaces verts, elle est considérée comme la plus grande place d’Europe, que vient agrémenter l’immense monument aux Girondins, édifié en 1895.

Entrée de la place des Quinconces – Par Albert Bergonzo — Travail personnel, CC BY-SA 4.0

Outre leurs parcelles de gazon, où il fait bon se poser sous le soleil, les quais proposent une trentaine de boutiques, installées dans les hangars réaménagés, et une quinzaine de bars et restaurants. Largement de quoi profiter de la Garonne.

La Cité du Vin et quelques autres musées

Impossible de rejoindre la Cité du Vin sans apercevoir à ses abords une forêt de smartphones brandis par les touristes, soucieux de prendre la meilleure photo. L’architecture originale du bâtiment ne laisse personne indifférent. Inaugurée en 2016, la Cité du Vin a été conçue par les architectes Anouk Legendre et Nicolas Desmazières de l’agence XTU. Ces derniers ont privilégié la rondeur et donné à leur bâtiment la forme d’un cep de vigne « pour rappeler à la fois un vin tournant dans un verre et les remous de la Garonne, qui borde le site », selon la journaliste Caroline Brenière.

L’architecture du bâtiment attire l’oeil – Crédit photo : Pascal Lebleu – Pixabay

Le lieu vise avant tout à combler une lacune, puisqu’aucune structure ambitieuse ne se consacrait au vin à Bordeaux, un comble. La Cité permet de s’imprégner du monde la vigne depuis l’Antiquité et sur les cinq continents. La visite s’organise en six univers et dix-huit modules, sur près de 3.000 mètres carrés, où les opportunités d’interaction sont nombreuses.

Petite cerise sur le gâteau : le billet d’entrée donne droit à la dégustation d’un verre de vin au belvédère, qui surplombe Bordeaux. On peut aussi se rendre à l’impressionnante cave, au design futuriste, pour espérer trouver une bonne bouteille issue de 70 pays.

D’autres musées accueillent les visiteurs avides de culture. Ainsi, le musée d’Aquitaine offre un témoignage précieux et fourni (plus de 70 000 pièces) de l’histoire régionale depuis la Préhistoire. Ses expositions temporaires et son programme annuel de conférences suscitent un intérêt toujours renouvelé.

Pour sa part, le CAPC musée d’art contemporain, labellisé Musée de France en 2002, conserve une vaste collection d’œuvres d’art minimal, conceptuel et de land art, que viennent enrichir les expositions temporaires. On y découvre de nombreuses créations d’artistes français (Pascal Convert, Christian Boltanski, Daniel Buren…) et étrangers (Richard Long, Robert Barry, Cristina Iglesias…).

L’ancien entrepôt Lainé s’est transformé en lieu culturel.

Ouvert en 2009, le musée Mer Marine (ou MMM pour les intimes) se consacre tout entier à l’univers maritime, sur presque 8.000 mètres carrés d’exposition. Le parcours permanent retrace l’histoire de la navigation (découvertes, batailles navales, expéditions scientifiques) et laisse voir son riche patrimoine, à travers moult pièces et œuvres d’art.

La Grosse Cloche et autres joyeusetés architecturales

L’on dit souvent que Bordeaux figure parmi les plus belles villes de France. Il est vrai que la cité girondine profite d’un magnifique patrimoine, né de sa période faste au 18e siècle. Cependant, quelques-uns de ses monuments s’enorgueillissent d’un passé bien plus lointain, à l’image de l’imposante cathédrale Saint-André. Édifiée entre le 12e et le 16e siècle, elle écrase de son impressionnante architecture la place Pey-Berland, sensation que vient renforcer la tour de même nom, située juste à côté. Il s’agit en fait du campanile de la cathédrale, et sa séparation de l’église permet de ne pas transmettre les vibrations des cloches, susceptibles de fragiliser l’édifice. On peut bien sûr grimper au sommet de la tour (233 marches quand même) pour profiter d’un superbe point de vue de la ville.

La cathédrale Saint-André accueillit le mariage d’Aliénor d’Aquitaine et du futur roi Louis VII en 1137

S’agissant de cloche, justement, celle que l’on appelle la grosse apparaît indissociable de l’identité bordelaise. Elle est un vestige du Bordeaux médiéval et correspond en fait à la porte Saint-Éloi de l’ancien rempart, notamment empruntée par les pèlerins en marche vers Compostelle. La porte est ensuite devenue beffroi, servant à alerter les habitants sur un incendie ou à signifier le début des vendanges. La Grosse Cloche vaut pour son admirable architecture. Elle figure d’ailleurs sur les armoiries de Bordeaux et retentit chaque premier dimanche du mois à midi pile.

L’un des emblèmes de la ville – Crédit photo : Grand Parc – Bordeaux -CC BY 2.0

Autre monument emblématique de Bordeaux, le Grand Théâtre et ses célèbres colonnes servent souvent de lieu de retrouvailles aux Bordelais avant une soirée dans le quartier Saint-André. Conçu par l’architecte Victor Louis et inauguré en 1780, l’Opéra national de Bordeaux (c’est son autre nom) propose chaque saison un programme culturel étoffé et éclectique. Il illumine aussi la place de la Comédie et offre un décor prestigieux aux clients du Grand Hôtel de Bordeaux, tranquillement assis en terrasse.

La rue Sainte-Catherine, l’interminable plaisir du shopping

Si Bordeaux peut se vanter d’accueillir la plus grande place européenne, elle peut également rouler des mécaniques en citant la rue Sainte-Catherine, plus longue rue commerçante d’Europe. Sur 1,2 kilomètre, des centaines de boutiques, dont un grand nombre échappe encore au dictat des enseignes nationales ou mondiales, s’offrent à la joie et au portefeuille des passants.

La rue, entièrement piétonnisée en 1984, relie la place de la Victoire à celle de la Comédie. Elle est bordée de nombreuses petites rues, qui incitent à découvrir des quartiers ou des places ne figurant pas forcément dans les guides touristiques, mais qui contribuent pourtant à la réputation de la ville (dont la moitié a été classée Patrimoine Mondial de l’UNESCO).

Les amateurs de shopping tranquille éviteront de fréquenter l’endroit le samedi après-midi, lorsqu’il est envahi par une foule (très) nombreuse et (très) compacte.

Il y a foule rue Sainte-Catherine – Crédit photo : Marc Ryckaert – CC BY 3.0

Les enseignes Apple, FNAC, H&M ou McDonald’s se partagent le public avec des magasins plus authentiques, à l’instar de la boutique des Girondins de Bordeaux (un peu secouée quand même par la relégation de son équipe), principalement situés du côté de la place de la Victoire.  

On peut même s’échapper un peu de la foule et du temps en se faufilant au sein de la Galerie Bordelaise, un magnifique passage couvert construit en 1834 et inscrit au titre des Monuments historiques. Il donne accès à la rue Piliers de Tutelle et donc à l’épicerie fine Le Comptoir Bordelais, à la devanture ancienne et magique, qui mérite amplement le coup d’œil. On y trouve de nombreux produits locaux et artisanaux, merveilleusement présentés. Le charme d’une ville tient aussi dans ses boutiques.

Les Capucins, le ventre de Bordeaux

Et pourquoi ne pas s’immerger dans la vie bordelaise ? Le marché des Capucins représente à ce titre la destination parfaite. Considérés comme une institution, les « Capus » forment le plus gros marché de la ville, initié en 1744 par le marquis de Tourny. Après la Révolution, il gagne en importance grâce à son activité de vente de bétail puis se diversifie progressivement, accueillant des bouchers, des charcutiers, des herboristes ou encore des drapiers.

Aménagés en 1857, les Capus se délaissent du bétail pour se tourner vers les maraîchers, qui « arrivent en charrettes tirées par les chevaux pour vendre leurs produits : de Macau, avec leurs artichauts ; d’Eysines, avec leurs pommes de terre, leurs courges et leur cresson ; de Gradignan, avec leurs tomates ; de Pessac, avec leurs fraises » précise Cathy Lafon dans Sud-Ouest (11/12/2020).

Ce sont les prémices du marché tel qu’on le connaît aujourd’hui, mais il faut attendre 1881 pour que les Capucins soient recouverts et dotés des deux halles.

Même si l’on dit que l’âge d’or des Capus s’est éteint dans les années 1950, après la mise en place du marché d’intérêt national à Belcier, force est de constater que le marché continue de rythmer la vie gourmande des Bordelais. Il accueille aujourd’hui 91 commerçants (bouchers, boulangers, chocolatiers, ostréiculteurs…), des clients fidèles et de nombreux touristes venus du monde entier.

L’un des nombreux stands du marché – Crédit photo : Marché des Capucins

C’est l’occasion rêvée de s’imprégner de l’ambiance des lieux, de remplir son panier de produits frais et locaux et de se poser dans l’un des petits restaurants qui participent au charme de l’endroit.

En guise de conclusion (pratique)

Bordeaux profite d’une longue histoire et d’un riche patrimoine, qu’il serait trop long de décrire ici. Parmi les lieux justifiant une visite, citons pêle-mêle Darwin, l’écosystème de la rive droite ; les Bassins des Lumières, considéré comme le plus grand centre d’art numérique au monde ; le quartier des Chartrons et son ambiance si particulière ; les places du Parlement, du Palais et de Saint-Michel, qui invitent à se poser ; le Jardin Public ou le Parc Bordelais, havres de nature en ville ; la Porte Cailhau

La place Saint-Projet et sa jolie fontaine construite en 1715 – Crédit photo : Brenac – CC BY 3.0

Le plus simple consiste finalement à se perdre dans les rues de la cité, qui réservent tôt ou tard une heureuse surprise. C’est peut-être le meilleur moyen de sentir Bordelais et d’approcher la ville sans précipitation, dans toute son authenticité.


Informations pratiques :

Bordeaux dispose d’un chouette réseau de transport en commun, assuré par TBM. Bus et tramways permettent de se déplacer facilement, de l’aéroport Bordeaux-Mérignac jusqu’à la gare Saint-Jean.

L’offre et la diversité des hôtels permettent de trouver son hébergement en fonction du budget disponible. Et on ne parle même pas des locations ou autre Airbnb.

Le choix des restaurants est pléthorique, offrant l’occasion de se régaler d’une cuisine traditionnelle du Sud-Ouest ou de découvrir le dernier Japonais à la mode.

Quitter Bordeaux sans ramener une bonne bouteille de vin constituerait presque un crime de lèse-majesté. Les dizaines de boutiques spécialisées combleront facilement cette lacune.

Enfin, tous les attraits de la ville sont dûment référencés sur les sites Bordeaux Tourisme et Visiter Bordeaux, gérés par l’Office de tourisme et des Congrès de Bordeaux. Ils affichent de nombreuses informations pratiques, notamment celles liées aux visites guidées.

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Bayonne, petits secrets et grandes histoires

Bayonne, petits secrets et grandes histoires


De Bertrand Lapègue et Emmanuel Planes – Editions Sud-Ouest – 192 pages – 20 €

Date de parution: juin 2022

Connaissez-vous ce cabinet médical du Petit-Bayonne, qui fut couvent de religieuses puis temple maçonnique ? Les escaliers insoupçonnés du 19, rue Port-Neuf ? Les derniers lavoirs en plein air de la ville ? Savez-vous comment la maison cachée a repris des couleurs, et qu’ici, en neuf jours, Aristides de Sousa Mendes a sauvé 30 000 personnes de la déportation ?

« Il existe des ouvrages très savants sur l’histoire de Bayonne, de beaux livres sur son patrimoine architectural, et des guides au format de poche bien utiles pour le visiteur pressé. Celui-ci est assez différent. L’auteur a choisi une centaine de lieux, de sites répartis dans six quartiers : rues, places, maisons, églises, temples, musées, stade, jardins publics, etc. Certains sont déjà célèbres, comme la cathédrale Sainte-Marie, les arènes ou le Château-Vieux, et d’autres beaucoup plus insolites comme ce cabinet médical du Petit-Bayonne, qui fut, précédemment, temple maçonnique, et jadis couvent de religieuses.

Ou encore le mikvé, le bain rituel juif du quartier Saint-Esprit. Ou les derniers lavoirs en plein air de la ville. L’auteur a fait appel, pour rendre le livre actuel, à des témoignages, renouant avec le journalisme qui fut son métier. Ajoutons que la littérature est très présente dans ce guide à travers des écrivains comme Victor Hugo, Paul-Jean Toulet, Anna de Noailles ou Roland Barthes qui, tous, ont célébré les charmes de Bayonne. » – Decitre

Le pont Chaban-Delmas à Bordeaux souffle ses dix bougies

Le pont Chaban-Delmas à Bordeaux souffle ses dix bougies


Inauguré le 16 mars 2013, le plus grand pont levant d’Europe s’est rapidement révélé indispensable à Bordeaux.

Le pont est devenu l’un des emblèmes de la ville – Crédit photo : FranceSudOuest

Un projet ambitieux, des travaux impressionnants

Il suffit de déplier la carte de Bordeaux pour constater le déficit de ponts entre les deux rives. Selon les géographes et urbanistes, cette lacune s’explique par l’histoire de la ville, plutôt ancrée rive gauche où se situait son port et donc son poumon économique. Pourquoi diable construire de nouveaux ponts et entraver la libre circulation des bateaux ? Pendant longtemps, la rive droite était accessible via les bateaux à fond plat, qui semblaient répondre à la demande.

Avant la construction du pont Chaban-Delmas, seuls six ouvrages enjambaient la Garonne, dont le célèbre pont de Pierre, aujourd’hui interdit aux automobiles.

Compléter l’offre est donc apparu comme une nécessité. Le projet d’un nouveau pont est présenté au conseil municipal de Bordeaux en 1998. D’abord envisagée à toute proximité de la place de la Bourse, sa construction prendra finalement place entre les quartiers Bacalan et Bastide.

C’est un chantier titanesque qui est lancé en 2009. Afin de permettre le passage des bateaux, le pont doit être équipé d’un tablier levant. Pendant quatre, le groupement d’architectes et d’entreprises multiplie les exploits et les innovations pour respecter le cahier des charges. Ainsi, le tirant d’air doit être équivalent au pont d’Aquitaine en position haute et au pont de Pierre en position basse. Deux voies sont dédiées aux automobiles, quatre aux transports en commun et deux aux vélos.  La passe navigable affiche une largeur de 110 mètres.

En décembre 2012, les essais de levage s’effectuent avec des camions-toupie garés sur le tablier.

L’inauguration est organisée le 16 mars 2013, en présence du président de la République, du maire de Bordeaux et du président du Conseil régional.

Adopté par les Bordelais

Dix ans plus tard, le pont Chaban-Delmas s’est imposé dans le paysage bordelais. Chaque jour, 30.000 véhicules, 3000 cyclistes, 2000 piétons le traversent, sans même mentionner les passages des bus.

Ses 433 mètres de long, ses 77 mètres de haut et ses 117 mètres de travée mobile en font le plus grand pont levant d’Europe. « C’était un défi technique, entre autres pour le système de levage. Nous avons choisi le système du contrepoids et nous n’avons ainsi besoin que d’un moteur économe de faible puissance » explique Thomas Lavigne, l’architecte en chef, cité par Le Figaro.

Au quotidien, l’ouvrage d’art facilite la vie de nombreux Bordelais, comme le relate le journal Sud-Ouest : « A bord de sa petite voiture noire, Carole Jonesco emprunte chaque jour le pont Jacques Chaban-Delmas pour aller au travail. Résidant à Saint-Médard-en-Jalles, cette responsable en ressources humaines doit franchir la Garonne pour se rendre sur la rive droite de Bordeaux. « Je mets 20 minutes le matin et 35 minutes le soir. Sans le pont Chaban-Delmas, je mettrais entre 45 minutes et 1h30 de trajet » précise la trentenaire ».  

Le pont Chaban-Delmas a aussi contribué, avec la Cité du Vin, à l’essor du quartier Bassin à flot, marginalisé depuis des décennies. Outre l’apparition de nouveaux immeubles d’habitation et de commerces, des entreprises au renom national sont venues s’y installer.

C’est aussi la rive droite qui profite de cette liaison, à travers la construction de milliers de logements à Brazza.

Au printemps 2024, le pont Simone Veil viendra enrichir l’offre des ouvrages d’art bordelais, au sud de la ville. Il enjambera la Garonne entre Bègles, Bordeaux et Floirac. « Pensé comme une véritable esplanade publique, il fera la part belle aux modes doux et déploiera, côté aval, une aire piétonne de 18 m de large ainsi qu’une piste cyclable connectée au Réseau Express Vélo (REVe) » indique le dossier de Bordeaux Métropole.