Consommé depuis le Moyen-Âge, le pruneau d’Agen a toujours été considéré comme source de santé, notamment grâce à ses fibres, ses vitamines, son apport énergétique et son activité antioxydante.
Olivier Sorondo 15 janvier 2020 – Dernière MAJ : le 12 février 2021 à 15 h 15 mn
Crédit photo : Bureau national Interprofessionnel du Pruneau
La contribution des Templiers
L’origine du pruneau d’Agen remonterait au XIIe siècle. On dit que les Croisés de l’Ordre des Templiers découvrirent le prunier de Damas pendant le siège de la ville. Ils le rapportèrent en France, et plus particulièrement dans le Sud-Ouest, qui présentait les conditions climatiques idéales à son développement.
Un siècle plus tard, les moines de l’Abbaye de Clairac, située près d’Agen, entreprirent de croiser le prunier de Damas à un prunier local. Cette opération donna naissance au prunier d’Ente, qui fournit encore aujourd’hui les fruits bénéficiant de l’appellation Pruneaux d’Agen.
Les moines de l’Abbaye de Clairac découvrirent également que l’exposition des prunes au soleil permettait de les sécher et de les conserver toute l’année.
Le pruneau d’Agen venait d’apparaître !
Il connut rapidement le succès, notamment auprès des marins, qui profitèrent d’un aliment nouveau, goûteux, riche en vitamines et facile à conserver. Parfait contre le scorbut.
Les pruniers d’Ente
La plus grande attention est portée à la production.
Les pruniers d’Ente bénéficient, en premier lieu, des excellentes conditions climatiques du Lot-et-Garonne. La terre, essentiellement composée d’argile et de calcaire, favorise aussi la pousse et le développement des arbres.
On veille à respecter un écart de 7 mètres entre chaque arbre, disposé en carré. Les pruniers d’Ente peuvent vivre une cinquantaine d’années et atteindre une hauteur de 5 mètres, à la condition de bénéficier d’une surveillance permanente, tout au long de l’année. Dès le mois de mars, ils sont traités contre les insectes et les maladies. De novembre à mars, les arbres sont taillés avec précision.
Les premiers bourgeons apparaissent au printemps. Les pruniers fleurissent très vite, en moins de dix jours. Les fruits commencent à se développer dès la fin de la floraison. Cette étape se prolonge jusqu’au mois d’août, lorsque la prune d’Ente revêt une couleur pourpre violette, qu’on appelle « robe de sergent ».
Les premiers fruits qui tombent sonnent l’heure de la récolte, généralement organisée entre le 25 août et le 25 septembre.
Les arbres sont secoués à l’aide de vibreurs mécaniques. Les prunes tombent dans de larges filets tendus. Chaque prunier peut donner une centaine de kilos de fruits. Les fruits ramassés sont ensuite lavés à l’eau et prêts à être séchés.
Naissance du pruneau
Les tunnels à séchage peuvent être comparés à de vastes fours ventilés. Chauffés à 75°C, ils reçoivent les prunes d’Ente pendant une vingtaine d’heures. À la sortie, les prunes sont devenues des pruneaux. Cahier des charges oblige, la teneur en eau ne doit pas dépasser les 23%.
Les pruneaux sont ensuite triés, selon leur taille et leur qualité. Le calibrage, considéré comme une opération très importante, détermine le prix payé au producteur et l’uniformité des pruneaux vendus dans le commerce.
Cette quête permanente de la qualité et le respect d’une localisation déterminée s’agissant de toutes les étapes de production (séchage, conditionnement et transformation) ont permis aux producteurs d’obtenir en 2002 la très convoitée IGP (Indication Géographique Protégée).
Les fruits qui ne sont pas distribués dans l’immédiat sont stockés dans de grosses caisses de bois appelées palloxs, qui permettent à l’air de circuler et de conserver la qualité originelle du pruneau.
Un pilier de l’économie locale
Même si la production du pruneau d’Agen s’étend sur six départements du Sud-Ouest, elle reste essentiellement concentrée dans le Lot-et-Garonne. Plus d’un millier d’exploitations agricoles contribuent directement à la production, regroupées parmi huit organisations. La transformation revient à plus d’une soixantaine d’entreprises locales.
L’ensemble des acteurs de la filière s’appuie sur le Bureau national interprofessionnel du pruneau, dont la mission consiste à faciliter les relations entre producteurs et transformateurs, mais aussi à assurer le développement de la notoriété du pruneau, à suivre le marché ou à représenter la filière auprès des organismes officiels.
La production moyenne annuelle s’établit à près de 40000 tonnes. Le chiffre d’affaires global s’élève à près de 120 M€, réparti entre des ventes en France (70%) et à l’étranger (30%).
Bon pour la santé !
Comme on le sait, le pruneau d’Agen est utilisé dans bon nombre de recettes. Il accompagne merveilleusement les plats à base de porc, de boeuf, de volaille ou de gibier.
On peut aussi le déguster naturellement à n’importe quelle heure de la journée. Faiblement pourvu en protides et en lipides, il permet de profiter des vitamines B, A et E. Sa teneur en fer et la richesse de ses fibres en font un aliment excellent pour la santé, notamment lors d’épisodes de constipation.
Il est enfin recommandé aux sportifs, aux femmes enceintes, aux adolescents en pleine croissance et aux personnes âgées.
Produit emblématique du Sud-Ouest, l’Armagnac continue de bénéficier d’une production artisanale qui privilégie la qualité à la quantité.
Olivier Sorondo 14 janvier 2020 – Dernière MAJ : le 1 avril 2021 à 13 h 46 min
Crédit photo : Bureau National Interprofessionnel de l’Armagnac
L’invasion, ça a du bon
Véritable carte d’identité de la Gascogne, l’Armagnac est considéré comme la plus ancienne eau-de-vie de France.
On dit que sa naissance est le fait des différentes invasions qui tourmentèrent le territoire il y a bien longtemps. Les Romains introduisirent tout d’abord la vigne, puis les Arabes firent découvrir l’alambic et les Celtes, enfin, apportèrent leur connaissance de l’utilisation des fûts.
La production de l’Armagnac se développa dès le XVe siècle. L’eau-de-vie connut un succès certain et dépassa rapidement les simples frontières gasconnes.
En 1909, un décret permit de délimiter la zone de production. En 1936, un nouveau décret précisa les conditions de fabrication de l’Armagnac et lui attribua l’Appellation d’Origine Contrôlée (A.O.C.).
Les régions de l’Armagnac
L’appellation Armagnac concerne trois départements : le Gers, les Landes et le Lot-et-Garonne. Près de 15 000 hectares accueillent les vignes, dont les grains mûrissent au sein de trois régions bien distinctes : le Bas-Armagnac, la Ténarèze et le Haut-Armagnac.
Situé à l’ouest, le Bas-Armagnac donne naissance à une eau-de-vie délicate et fruitée.
L’Armagnac issu de la région de la Ténarèze, située tout au centre, se veut plus vigoureux et corsé. On le laisse vieillir plus longtemps en fûts.
Enfin, le Haut-Armagnac, situé dans les environs d’Auch, produit une quantité d’eau-de-vie plus faible, mais à la qualité gustative reconnue par tous.
Les trois régions, leur sol différent et leur personnalité propre contribuent donc à la richesse et à la diversité de l’Armagnac.
Vignoble d’Armagnac, entre Landes et Gers – Crédit Photo: Jibi44 – Wikimedia Commons
Les cépages
Dix cépages ont été autorisés pour la fabrication de l’Armagnac.
Les producteurs ont surtout retenu quatre d’entre eux, car ils donnent à l’eau-de-vie toute sa personnalité et façonnent son identité.
La Folle Blanche reste le cépage le plus fameux, car il existe depuis le tout début, même si on le cultive moins aujourd’hui. La Folle Blanche apporte à l’Armagnac une signature fine et goûteuse.
L’Ugni-blanc est un cépage que l’on retrouve principalement dans la Ténarèze et en Bas-Armagnac.
Le Colombard est utilisé sur l’ensemble des trois régions, grâce à ses arômes épicés.
Enfin, le Baco blanc est apparu après la crise du phylloxéra qui ravagea le vignoble français à la fin du XIXe. Il apporte une touche de rondeur à l’Armagnac et se présente aujourd’hui comme un cépage incontournable pour les producteurs.
Les étapes de la production
La récolte a lieu au mois d’octobre. Les raisins sont pressés et le jus obtenu est mis en fermentation.
La distillation est engagée à la fin de l’hiver ou au début du printemps. De toute façon, elle doit obligatoirement avoir lieu avant la date-butoir du 31 mars. Pour cela, on utilise différents alambics, dont l’alambic armagnacais ou l’alambic double-chauffe.
À la sortie, l’eau-de-vie est très alcoolisée. On la met alors rapidement en vieillissement dans des fûts de chêne blanc, qui demandent eux-mêmes un long travail de la part des tonneliers. Les fûts sont généralement d’une contenance de 400 à 420 litres et permettent le mélange harmonieux du bois et de l’eau-de-vie.
Le maître de chais devient alors le personnage central de la naissance de l’Armagnac. Il observe le vieillissement, surveille l’évaporation de l’alcool, supervise le transfert de l’alcool dans d’autres fûts plus âgés, constate la couleur qui apparaît.
Enfin, c’est lui qui décide que l’Armagnac a assez vieilli et qu’il est temps de procéder aux coupes. Cette opération consiste à assembler différentes eaux-de-vie, qui n’ont pas toutes le même âge ou la même origine. La mise en bouteilles peut alors commencer.
Dégustation
Si la production de l’Armagnac est un art, sa dégustation l’est tout autant.
Inutile de se jeter dessus dès la fin du repas, ce serait faire injure aux artisans qui ont donné le meilleur d’eux-mêmes. Il est d’abord recommandé d’attendre un bon moment après la fin du repas (ou du café), afin d’offrir à l’eau-de-vie un palais neutre et réceptif. Les amateurs de bonnes choses choisiront plutôt un verre tulipe, qui se glisse dans la paume de la main et permet de chauffer le précieux alcool.
A savourer en prenant son temps – Crédit photo : Nick Webb – Flickr
La dégustation doit d’abord s’effectuer avec les yeux. L’Armagnac développe des couleurs somptueuses, dorées ou ambrées. Vient ensuite le plaisir olfactif. Ne pas hésiter à tourner le verre tulipe sur lui-même, afin de libérer les arômes de fruits, de fleurs, de bois qui s’entremêlent judicieusement. L’eau-de-vie doit au moins atteindre les 15 °C avant d’être goûtée.
La première gorgée sera « timide », afin d’habituer le palais et le préparer aux autres gorgées. Les puristes parlent de « queue de paon » lorsque les arômes se détachent doucement en fin de dégustation.
Édifié à la fin des années 20, témoin privilégié de l’histoire dacquoise jusqu’à sa fermeture en 2012, le Splendid a rouvert ses portes en 2018 après un vaste chantier de rénovation.
Olivier Sorondo 14 janvier 2020 – Dernière MAJ : le 14 novembre 2020 à 15 h 56
Une histoire de démolition et d’incendie
Si le Rocher de la Vierge et le casino contribuent à l’identité de Biarritz, on peut considérer, sans trop se tromper, que les arènes et l’hôtel Splendid représentent les deux monuments emblématiques de Dax.
Quiconque enjambe l’Adour en empruntant le Pont Vieux remarque l’imposant bâtiment blanc, au charme suranné et à la façade délicieusement Art déco. Le Splendid occupe depuis 1928 une place privilégiée sur les berges du fleuve, à l’emplacement même d’un château construit au 12e siècle. Il fut la résidence des vicomtes d’Acqs, puis celle du prévôt royal et enfin du marquis de Poyanne. Lors de la guerre de Cent Ans, l’armée anglaise et les Français lui dirent supporter moult assauts. Le roi Louis XI y séjourna deux semaines en 1463 et consentit à financer les réparations. Ce sont d’ailleurs les vagues successives de travaux et d’aménagements au cours des siècles qui contribuèrent à transformer le château en approximation architecturale, servant de caserne jusqu’au milieu du 19e siècle.
Progressivement abandonné, la ville de Dax récupère l’édifice en 1888 puis le fait démolir trois ans plus tard. Profitant de la ressource naturelle des lieux, la Fontaine chaude, la société Dax Salins Thermal décide la construction d’un établissement ambitieux, dont la conception est confiée à Pierre Esquié, prix de Rome, que complète un casino. Hélas, en juillet 1926, un terrible incendie ravage les deux bâtiments et libère une nouvelle fois cet emplacement privilégié sur les bords du fleuve aquitain.
L’opportunité du thermalisme…
Réputée depuis l’Antiquité pour ses eaux minérales chaudes et ses boues adaptées à la rhumatologie et à la phlébologie, la ville de Dax développe une large infrastructure d’accueil des curistes entre les années 20 et 30. De nombreux architectes sont mis à contribution, parmi lesquels Albert Pomade, à qui l’on doit déjà les arènes de la ville, Jean Prunetti ou encore Georges Fudji.
C’est d’ailleurs ce que décrit l’écrivain Yves Harté dans sa nouvelle « Les yeux verts du Splendid » publiée par les éditions Le Festin (ouvrage « Lumière du Sud-Ouest ») : « En 1925, Eugène Milliès-Lacroix, maire, dignitaire landais et fils de ministre, décida envers et contre tous que Dax devait posséder sur les rives de l’Adour une façade comparable à celle des plus belles stations. Le Splendid en serait le firmament. Les campagnes contre un projet jugé faramineux n’y firent rien. »
André Granet, qui vient de concevoir la salle Pleyel à Paris, se voit confier la réalisation du nouvel hôtel sur les berges de l’Adour, en remplacement de l’établissement calciné. Granet est un architecte reconnu dans les années 20, promoteur passionné du style Art déco. Il s’en inspire d’ailleurs largement lors de la conception de l’hôtel Splendid, qu’il imagine comme un paquebot, à destination d’une clientèle aisée, habituée aux croisières transatlantiques.
L’Art déco, distillé avec parcimonie sur les longues façades de l’établissement, explose sitôt le hall franchi. L’impressionnante verrière éclairée s’impose à l’ensemble de la salle, que vient enrichir le grand escalier. Le carrelage, les éléments de décoration, le luminaire et les pièces de mobilier contribuent également à rendre le lieu exceptionnel, d’une rare élégance. Le style Art déco s’invite partout dans l’hôtel, de la salle de restaurant au fumoir et aux nombreuses chambres.
Le fumoir de l’hôtel – Crédit photo: Hôtel Splendid
…et d’une clientèle prestigieuse
L’inauguration de l’hôtel Splendid en 1929 attire du beau monde : Ernest Hemingway, Joseph Kessel, Jean Cocteau ou encore Sacha Guitry. Il permet d’asseoir, à l’instar des autres établissements et du casino, la réputation de Dax comme station thermale de tout premier plan. La clientèle du palace ne se limite pourtant pas aux seuls curistes. Ainsi, les festivités tauromachiques de Dax attirent chaque année une foule nombreuse de spectateurs et des matadors prestigieux.
« De nombreux matadors venaient à Dax pour les férias : Antonio Ordonnez, Paco Camino, José Mari Manzanares, Enrique Ponce… et bien souvent, ils refusaient de signer leur contrat s’ils n’étaient pas logés au Splendid. Je me souviens de Luis Miguel Dominguin qui, par superstition, demandait toujours la même chambre, la 134, l’actuelle Suite Arena. Une fois, cette chambre était occupée. Il a failli repartir et a exigé que la cliente change de chambre » raconte ainsi Pierre Albaladejo sur le site officiel du Splendid.
Le bel établissement s’installe dans la ville et dans la vie des Dacquois, qui le considèrent toujours un peu comme un univers à part, réservé à une élite à laquelle ils n’ont pas le sentiment d’appartenir. L’écrivain Hemingway, passionné de corrida, continue de le fréquenter. L’acteur Pierre Fresnay le découvre avec enchantement lors du tournage de Monsieur Vincent en 1946. L’artiste Maurice Utrillo décède dans la chambre 237 en 1955. Marcelo Mastroianni, invité à la feria, se déclare tellement impressionné par le hall qu’il appelle Fellini pour envisager le tournage d’une séquence.
La mort puis la résurrection
En 1991, le Splendid fait l’objet d’une inscription à l’Inventaire des Monuments historiques. Quatre ans plus tard, une première phase de rénovation est initiée, mais, au fil des années, l’activité thermale de Dax régresse invariablement, peut-être en raison d’une absence de politique volontariste de la ville ou d’une conjoncture jugée plus difficile.
En 2013, le taux d’occupation de l’hôtel ne dépasse pas les 12 % et il est décidé, la même année, de mettre en place un projet de cessation d’activité, entraînant de facto la fermeture de l’établissement et un PSE à destination des 95 salariés. Situés non loin, les Thermes Jean Nouvel doivent également mettre la clé sous la porte.
Pour les Dacquois, l’annonce de cette fermeture est douloureuse, tant le Splendid symbolise leur cité. La mairie, persuadée que l’activité thermale correspond à un secteur économique pérenne et solide, lance un vaste plan de modernisation, auquel elle associe différents partenaires institutionnels, dont la Caisse des Dépôts, le Département et la Région.
Un budget de 16,5 M€ est ainsi réuni. L’agence KAPZUL, l’agence BAL et Nathalie Saccu de Franchi sont chargées d’assurer la restructuration complète des 149 chambres et des trois espaces classés à l’Inventaire des Monuments historiques, à savoir le hall, le restaurant et le salon. Le projet s’accompagne également de la création du spa et d’un centre d’affaires.
Lancé en 2014, et appelé à durer quatre ans, le chantier fait appel à une quarantaine d’entreprises et à plus d’une centaine d’intervenants, tous corps de métier confondus. Dans le hall d’accueil, chaque pièce de l’imposante verrière lumineuse est démontée et nettoyée, permettant de mettre à jour des détails oubliés. Les verres manquants ou trop abîmés sont remplacés après de longues recherches de pièces similaires en France et même aux États-Unis. Les fauteuils d’origine bénéficient d’une vraie restauration grâce à des rééditions de tissus initiées par une filiale d’Hermès.
La rénovation consiste finalement à reprendre le faste d’antan tout en apportant au palace les éléments indispensables de confort et de sécurité. Ainsi, dans la salle du restaurant, les motifs originaux de la moquette sont fidèlement repris grâce à des clichés d’époque. Dans les chambres, les portes, les placards et les radiateurs sont restaurés et conservés, à la différence des salles de bain, entièrement refaites et redécorées, mais selon le style Art déco qui prévaut dans tout l’établissement.
Les thermes disparaissent en revanche au profit d’un spa de luxe de 1800 m², installé au sous-sol, où subsistent quelques vestiges du château médiéval. Une fois de plus, les fresques du grand bassin reprennent les couleurs et les tendances de l’Art déco, dont le style traverse les décennies avec un certain bonheur.
Une ambition renouvelée
Après quatre ans de travaux, le « nouvel » hôtel Splendid rouvre enfin ses portes. La ville reste propriétaire des murs, mais confie l’exploitation au groupe hôtelier Vacances Bleues. Le projet consiste avant tout à sortir du seul périmètre des cures médicales, à s’ouvrir à diverses opportunités commerciales et à élargir la gamme de la clientèle. Dax inaugure ainsi le thermalisme ludique, susceptible de séduire des clients plus jeunes et des familles à la recherche de séjours dédiés au bien-être.
De même, le tourisme d’affaires s’inscrit pleinement dans la nouvelle stratégie de l’établissement. La rénovation s’est accompagnée de l’ouverture, sur un étage entier, d’un centre de séminaires de 360 places, composé d’une douzaine de salles ergonomiques et modulables.
Les efforts ont également concerné le nouveau restaurant gastronomique, placé sous la responsabilité du jeune chef périgourdin Grégory Chevalier.
Enfin et surtout, l’hôtel Splendid s’ouvre pleinement aux Dacquois, qui l’ont souvent considéré comme inaccessible, malgré sa proximité. Yves Harté trouve les mots justes dans son texte « Les yeux verts du Splendid » : « La rumeur de la ville ne parvenait pas jusqu’à lui, il fallait dans ces années-là un courage de rugbyman pour aller jusqu’au bar commander un porto et on avait alors l’impression d’avoir côtoyé un autre monde. » Aujourd’hui, bien au contraire, le magnifique hall accueille diverses manifestations locales.
Le spa a remplacé les thermes de l’établissement, tout en respectant la touche Art déco – Crédit photo : Hôtel Splendid
Même l’extérieur du palace a été réaménagé. Les jardins ont profité de nouvelles ouvertures, les transformant en parc semi-public. « Il a suffi de les remettre dans un contexte urbain et de recoudre le bâtiment avec la ville, qui était isolé sur l’Adour comme un paquebot à quai », indique Sandrine Forais, l’architecte de l’agence KAPZUL.
L’hôtel Splendid dispose aujourd’hui de solides atouts pour continuer d’écrire son histoire. Les démarches initiées par la mairie de Dax semblent porter leurs fruits, puisque la fréquentation de la station thermale amorce une reprise rassurante, qui profite directement au palace et aux autres établissements d’accueil.
Le musée de la guerre au Moyen-Âge, arbalète it be
Logé dans les salles du célèbre château de Castelnaud, en Dordogne, le musée permet de découvrir près de 300 pièces d’armes, d’armures et d’artillerie, la plupart authentiques.
Olivier Sorondo 17 décembre 2019 – Dernière MAJ : le 21 septembre 2021 à 17 h 34
Crédit photo : Stéphane Mignon – Flickr
Une forteresse médiévale qui domine la vallée
Le château semble particulièrement bien disposé à accueillir le musée de la guerre au regard de son histoire tumultueuse. C’est au cours du 12e siècle qu’est posée sa première pierre, au sommet d’un python rocheux qui offre une vue incomparable et précieuse de la Vallée de la Dordogne. Propriété du seigneur cathare Bernard de Casnac, il est conquis lors de la croisade des Albigeois menée par Simon de Montfort, puis brûlé quelques mois plus tard sur ordre de l’archevêque de Bordeaux.
Une nouvelle forteresse est édifiée au 13e siècle. Le mariage de Magne de Castelnaud et de Nompart de Caumont, en 1368, fait de ce dernier le seigneur de Castelnaud et le propriétaire du château. En pleine guerre de Cent Ans, de Caumont soutient les Anglais. La forteresse est prise puis perdue par les Français à de nombreuses reprises, jusqu’à leur victoire finale en 1442. La famille de Caumont en reste cependant propriétaire et apporte de nombreux aménagements, s’agissant en particulier de la défense.
Ce ne sera pas du luxe, car les guerres de Religion n’épargnent pas la région, même si la réputation du redoutable capitaine Geoffroy de Vivans, chargé de défendre le château, contribue à calmer les ardeurs des catholiques (de Caumont ayant en effet choisi de soutenir la religion réformée).
Les aménagements se poursuivent au 16e siècle, mais la famille de Caumont décide finalement de s’installer dans son nouveau château de Milandes, plus confortable. Au fil des décennies, le château perd de sa superbe, jusqu’à être abandonné lorsqu’éclate la Révolution. Il faut attendre 1965 pour que les travaux de réhabilitation soient entrepris. Le château est classé aux Monuments historiques une année plus tard. Quant au musée, il ouvre ses portes en 1985.
Le poids de l’artillerie
De la terrasse au donjon, de la tour d’artillerie à la salle d’armes, le musée prend possession d’une grande partie du château pour présenter avec précision les multiples facettes de la guerre telle qu’on la menait au Moyen-Âge.
Alors, de quelle manière se trucidait-on jadis ? La guerre de Cent Ans (1337-1453) permet aux armes à feu de venir enrichir l’artillerie, qui s’appuie depuis le 12e siècle sur les armes à torsion et celles à balancier ou à contrepoids, parmi lesquelles il convient de citer le mangonneau. Cet engin offensif à contrepoids fixe impose certes des efforts soutenus pour rabattre le mât, mais permet d’envoyer de lourds projectiles contre les enceintes des châteaux. Un peu moins archaïque et plus précis, le trébuchet offre la possibilité de propulser les boulets contre, mais aussi au-delà des fortifications, ce qui contribue à sa réputation lors des sièges.
Répliques de trébuchet, mangonneau et pierrière, exposés sur la terrasse – Crédit photo : Jebulon – CC0
Le musée de Castelnaud se consacre également aux armes à torsion, utilisées depuis l’Antiquité, à l’instar de la grande arbalète à tour exposée sur la terrasse du château. D’une taille respectable, cet engin de défense peut envoyer des carreaux à plus de 200 mètres et transpercer trois hommes et un cheval.
On retrouve d’ailleurs de nombreuses autres arbalètes dans la salle basse du donjon, de plus petite taille et souvent utilisées pour la chasse. Ainsi, les arbalètes à jalet, qui projettent des billes de plomb ou d’argile pour assommer le petit gibier, ou les arbalètes à pied-de-biche, surtout destinées au tir des oiseaux.
Malgré son argument de puissance et de précision, l’arbalète ne s’est pas révélée stratégiquement opportune durant la guerre de Cent Ans. En cause : la lenteur de son rechargement. Alors qu’un archer peut décocher une douzaine de flèches à la minute, un arbalétrier n’en tire que deux. Les statistiques de la bataille de Crécy, en 1346, sont éloquentes à ce titre. Les 6000 archers anglais ont pu en moyenne tirer 70 000 flèches à la minute contre seulement 10 000 de la part des 5000 soldats français.
Enfin, le Moyen-Âge guerrier accueille avec plaisir les armes à feu, autrement plus puissantes que ses collègues à balancier ou à torsion. Dans la catégorie « poids lourd », on salue bien bas la bombarde, imposante bouche à feu capable de tirer un boulet de pierre de 350 kg sur plus de 200 mètres. Très utile pour détruire les remparts d’un château, elle se révèle assez imprécise et plutôt lente, ne permettant qu’un seul tir par heure.
Apparue plus tard, au 15e siècle, la couleuvrine (qui peut aussi être à main, ancêtre de l’arquebuse) est un canon plus précis et plus rapide. Les soldats utilisent également le canon veuglaire, une version moins éléphantesque que la bombarde, parfois monté sur roues, mais à la précision, là aussi, toute relative.
Le poids de l’artillerie
Lorsque l’artillerie a rempli son office, il convient quand même d’aller au contact de ces satanés Angloys. En position de défense, les fantassins ont recours aux armes d’hast, dont l’exemple le plus connu est celui de lance, qui leur permet de résister à la charge de la cavalerie adverse, voire même de lui faire subir des pertes importantes.
L’épée reste l’arme blanche la plus utilisée. Elle permet de transpercer le corps ennemi au terme d’un combat que l’on devine difficile et éprouvant, l’épée pesant un certain poids. Les combattants sont également dotés d’une dague, ultime recours si la situation se révèle très délicate.
En matière de protection, l’armure, ou plutôt l’harnois, ne se destine qu’aux combattants les plus fortunés. Contrairement à sa réputation, peut-être véhiculée par les films de cape et d’épée, son poids reste assez léger (entre 25 et 30 kg) et permet donc au chevalier de profiter d’une certaine aisance de mouvement. Le musée expose un exemplaire complet, doté d’un décor dit de facture Maximilienne, d’après le nom de l’empereur.
Pratique :
Adresse et contact : Château de Castelnaud – 24250 CASTELNAUD-LA-CHAPELLE – Tél. 05 53 31 30 00 Ouverture : Toute l’année – De 10h à 18h en février, mars et d’octobre au 11 novembre – De 10h à 19h d’avril à juin et en septembre – De 9h à 20h en juillet et août – De 14h à 17h du 12 novembre à fin janvier – De 10h à 17h pendant les vacances de Noël.
Son altitude de 2 877 mètres suscite, il est vrai, la curiosité des scientifiques depuis déjà quelques siècles. Ainsi, l’astronome et cartographe François de Plantade gravit le Pic dès 1706 pour y observer la couronne solaire lors d’un épisode d’éclipse. À l’âge de 70 ans, mandaté par l’archevêque de Narbonne et le comte de Maurepas qui attendent des études barométriques en vue de dresser une carte locale des diocèses, il repart à l’assaut de la bête. Cette fois, l’aventure tourne mal puisqu’il est victime d’un accident mortel.
La nécessité d’un observatoire
En 1873, c’est une station météorologique qui voit le jour, en attendant le financement nécessaire à l’élaboration de l’observatoire. La station n’est d’ailleurs pas construite au sommet du Pic, mais 300 mètres plus bas, au niveau du col de Sencours. Il faut attendre 1878 pour que les premiers travaux soient lancés. Ils dureront quatre ans et nécessiteront d’importants efforts. Les ouvriers ne peuvent en effet travailler que quelques mois par an, à cause des intempéries et des chutes de neige, qui rendent le chantier délicat.
En 1882, l’observatoire est enfin inauguré, pour la plus grande joie de ses fondateurs. Joie de courte durée puisque les finances sont à sec et la gestion impossible. L’État récupère donc l’établissement, accorde un budget de fonctionnement et nomme Célestin-Xavier Vaussenat (l’un des fondateurs) directeur.
Vaussenat ne chôme pas. Il entreprend toute une série de travaux et encourage les scientifiques à venir travailler à l’observatoire, malgré les difficultés d’accès.
L’arrivée des premiers télescopes
Pendant des décennies, de très nombreuses études et mesures permettent d’affiner les connaissances scientifiques. En 1904, le directeur de l’observatoire de Toulouse, Benjamin Baillaud, décide de construire un télescope au Pic. Deux ans plus tard, la coupole est terminée. Le télescope, fabriqué dans la région parisienne, est acheminé par train puis par chars à bœufs jusqu’au col du Tourmalet. Ce sont ensuite les soldats de Tarbes qui se chargent de transporter les 22 caisses jusqu’à l’observatoire !
« Chef, chef, ça y est, j’vois une cheminée ! » – « C’est bien Gontran, continuez. »
Paradoxalement, les astronomes français ne se bousculent pas au Pic. En 1922, un rapport remis par le directeur de l’observatoire de Meudon recommande même la fermeture de l’établissement. Afin d’éviter une telle déconvenue, les responsables prennent la décision d’oublier un peu l’astronomie et d’orienter l’observatoire vers la géophysique. Fort heureusement, ni les décisions politiques ni la Seconde Guerre mondiale ne mettront un terme aux activités de l’observatoire. Deux nouveaux télescopes sont même installés et permettent d’approfondir encore les recherches astronomiques.
Confort moderne
En 1951, on inaugure enfin le téléphérique ! Cette petite révolution permet aux équipes de scientifiques de mener de nouveaux travaux, dont ceux consacrés à la physique solaire. On voit même arriver des astronomes de l’université de Manchester, chargés de prendre des milliers de photos de la surface lunaire afin de préparer les futures missions des fusées Apollo.
En 1980, on procède à la mise en place d’un nouveau télescope, qui s’accompagne de lourds travaux.
Tout semble aller pour le mieux jusqu’en 1993, lorsqu’un rapport d’audit international préconise de privilégier l’observatoire de Haute-Provence, au détriment de celui du Pic du Midi. Le financement des activités scientifiques est assuré jusqu’en 1998, mais pas au-delà. C’est sans compter sur l’ambition et la volonté des responsables de l’observatoire et de l’université Paul Sabatier, qui lancent le projet » Pic 2000 « .
Pic 2000
La menace de fermeture du site a conduit les responsables locaux à s’unir et lancer un vaste programme de rénovation. Aidé par les communes environnantes, le Département, la région Midi-Pyrénées, l’État français et l’Europe, le Syndicat Mixte nouvellement créé transforme l’observatoire en véritable site « scientifico-touristique ».
Des travaux d’aménagement très importants sont réalisés, afin d’accueillir les visiteurs au sommet du Pic. Un tout nouveau téléphérique est installé, toujours dans un souci d’améliorer le confort du public. Après trois années de chantier et un investissement de 200 millions de francs, l’observatoire new-look ouvre enfin ses portes.
À près de 3000 mètres d’altitude, les visiteurs peuvent découvrir de nombreux espaces culturels aménagés sur plus de 4000 mètres carrés. Des expositions liées à l’astronomie, des spectacles filmés, des images de l’univers, des maquettes et diverses reconstitutions sont proposés en permanence aux touristes.
Différentes coupoles accueillent également le public, lui permettant de mieux appréhender le travail des scientifiques depuis des décennies. Par temps clair, on peut même apercevoir la ville de Biarritz et les monts du Cantal.
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Pratique : Adresse et contact : Rue Pierre Lamy de la Chapelle 65 200 LA MONGIE – Tél. 0 825 00 2877 Accès : L’accès au Pic se fait par téléphérique au départ de La Mongie – Départ du téléphérique tous les 1/4 d’heures – Durée du trajet : 15 mn – Capacité d’une cabine : 45 personnes. De juin à novembre, un service de transport quotidien est disponible. Uniquement sur réservation en semaine, au 0 800 65 65 00, le week-end et jours fériés auprès de l’Office de Tourisme de Lourdes au 05 62 42 77 40 – Ouverture : Toute l’année, de 9h30 à 16h. Interruption du téléphérique de 12h30 à 14h. Tarifs: Adulte : 45 € – Enfant – de 12 ans : 27 € – Enfant de 3 à – de 5 ans : Gratuit – Forfait famille 2 adultes + 1 ou 2 enfants de – de 18 ans : 108 € – Enfant supplémentaire de – de 18 ans : 27 € – Réduit : Etudiant, handicapé, demandeur d’emploi : 40 € – Planétarium + Coupole de l’Observatoire en supplément : 8 €
Du Bassin d’Arcachon au pays libournais, le plus grand département de France propose un vaste choix de lieux méritant le coup d’œil. Première et modeste sélection.
Olivier Sorondo – 1 décembre 2019 – Dernière MAJ : le 3 février 2020 à 18 h 59 min
Saint-Macaire
33490 Saint-Macaire – Tél. 05 57 36 24 64 (Office de tourisme) – Visites guidées organisées en août et septembre (contacter l’office de tourisme pour connaître les jours et heures). Tarifs: 2,5 €/enfant, 5 à 7,50 €/adulte. Nommé d’après un moine grec itinérant qui s’y installa au 5e siècle, Saint-Macaire doit son développement au commerce du vin tout au long du Moyen-Âge, profitant de sa proximité avec la Garonne. La ville est même inscrite au rang de « ville royale d’Angleterre » en 1341 et assoit sa prospérité sur le privilège des vins, qui lui assure de confortables droits de péage. Au 16e siècle, on rigole un peu moins à cause des guerres de religion, des taxations imposées ou des tentatives d’invasion. Au 17e, c’est carrément le déplacement naturel du lit de la Garonne qui bouscule l’activité du port. Il faut attendre le 18e pour retrouver un semblant de reprise économique grâce à l’exploitation des carrières de pierres. Entrer dans la cité médiévale, c’est la promesse rapide de remonter le temps et de se laisser envahir par l’architecture authentique des maisons. Ici, le silence est d’or, même lorsqu’on traverse le Mercadiou. Bien sûr, les portes et remparts érigés au 13e siècle méritent d’être visités, tout comme l’église Saint-Sauveur, majestueuse, ou le château de Tardes, imposant, mais l’esprit de Saint-Macaire règne avant tout ses ruelles, parfois un peu mystérieuses, mais toujours envoûtantes.
Port ostréicole d’Andernos-les-Bains
Tél : 05 56 82 02 95 (Office de tourisme d’Andernos) – Parking à toute proximité du port. Le Bassin d’Arcachon s’entoure de nombreux et jolis petits ports ostréicoles, parmi lesquels celui d’Andernos dévoile un charme certain et mérite une petite halte. C’est d’ailleurs une destination dominicale prisée des Bordelais lorsque le soleil brille dans le ciel. Andernos a su conserver une activité d’exploitation ostréicole, portée à bout de bras par une cinquantaine de professionnels. Ici, le plaisir se veut simple. Avant le déjeuner, on longe la petite cinquantaine de cabanes, en admirant les pinasses, en apercevant la silhouette de Claouey de l’autre côté du Bassin ou en photographiant les traditionnels bassins dégorgeoirs, qui apportent tout leur charme à l’endroit. On finit bien sûr par repérer une cabane, où l’on prend place pour déguster les huîtres, les crevettes et même les petits pâtés tout à fait goûtus pour un prix raisonnable. Après manger, si la mer n’a pas trop monté, on rejoint la jetée en empruntant la plage, qui promet une courte mais chouette balade. Sur la place, les bars, pubs et glaciers offrent un large choix pour s’offrir un p’tit dessert ou un café gourmand.
Marché des Capucins de Bordeaux
Place des Capucins, 33800 Bordeaux – Tél. 05 56 92 26 29 – Ouvert du mardi au jeudi de 6h à 14h, le vendredi de 6h à 21h, le week-end de 5h30 à 14h30. « Le ventre de Bordeaux ». Ainsi surnomme-t-on le marché des Capucins, clin d’œil au roman d’Émile Zola qui prenait place aux Halles de Paris. En matière d’histoire, pourtant, Bordeaux n’a rien à envier à la capitale. Le marché des Capucins doit son titre à la congrégation religieuse du même nom qui a tenté de remettre dans le droit chemin, au 16e siècle, les brebis égarées du quartier, réputé être un lieu de débauches. La première édition se tient le 2 octobre 1749. D’abord hebdomadaire et essentiellement dédié à la vente du bétail, le marché adopte un rythme quotidien et enrichit son offre de produits proposés à la vente. Aujourd’hui, plus de 80 commerçants proposent une large variété de produits alimentaires (on trouve quand même deux fleuristes et même des marchands de vêtements à l’extérieur). On vient bien sûr aux Capus pour y faire ses courses à des prix raisonnables (produits frais et locaux garantis !), mais aussi pour s’imprégner de l’ambiance, boire un verre ou un café, se régaler d’une douzaine d’huîtres ou d’une assiette de frites. Bref, le ventre, mais aussi l’âme de Bordeaux.
Château de la Brède
Avenue du Château, 33650 La Brède – Tél. 05 56 78 47 72 – Visites guidées (uniquement) de particuliers d’avril à novembre et de groupes de mars à décembre, sur réservation uniquement. Tarifs : 9,50 € /adulte et 5,50 €/enfant (de 7 à 15 ans). En Gironde, lorsqu’on évoque les châteaux, on pense assez rapidement aux domaines viticoles. Ça se comprend. Les châteaux au titre des monuments et des témoins historiques ne manquent pourtant pas dans le département, au premier rang desquels le château de la Brède, rendu célèbre par son illustre propriétaire au 17e et au 18e siècle, Charles-Louis de Secondat, dit Montesquieu. L’origine du château remonterait au 13e siècle, à l’emplacement même où aurait été érigée une forteresse deux siècles plus tôt, détruite à la suite d’un assaut. De style gothique et entouré de larges douves, le monument traverse bravement les aléas de l’histoire, comme la guerre de Cent Ans ou sa confiscation par le roi de France en 1453, à la suite du départ de Jean de Lalande, son seigneur, en Angleterre. Le château entre dans la famille de Secondat lors du mariage de Jacques et de Marie-Françoise de Pesnel en 1686, baronne de La Brède. Leur fils Charles-Louis y naît le 18 janvier 1689 et restera attaché à son prestigieux héritage toute sa vie. « C’est le plus beau lieu champêtre que je connaisse. (…) vous me parleriez de toute l’Europe, moi je vous parlerais de mon village de La Brède » écrit-il ainsi à l’abbé Guasco en 1752. Le philosophe s’est beaucoup impliqué, tout au long des années, à embellir les jardins et les alentours de l’édifice, insistant sur la notion de « successions de paysages ». La visite permet bien sûr de s’imprégner de l’esprit des lieux, s’agissant en particulier de la chambre du célèbre auteur, laissée dans son état originel, mais aussi d’apprécier la riche architecture du château, classé aux Monuments historiques en 1951, et la beauté du parc environnant.
Une bien jolie demeure, à n’en pas douter – Crédit photo: Hervé Devred – CC BY-SA 3.0
Plage du lac d’Hourtin
Boulevard du Lac, 33121 CARCANS – Tél. 05 56 03 21 01 Il s’agit du plus grand étang naturel de France, avec une superficie frôlant les 70 km². Le lac aurait été à toute proximité de l’océan Atlantique avant d’être progressivement séparé par le cordon dunaire. Du côté de Carcans, au sud, une magnifique plage de sable blanc attend les visiteurs sitôt les beaux jours venus. L’endroit est apprécié des familles, grâce à la faible profondeur de l’eau qui se prête bien aux jeux aquatiques des enfants. On peut se faire plaisir en louant un pédalo ou une planche à voile. A l’heure du goûter, on remonte un peu la plage vers les commerces, situés un peu plus au sud, pour une crêpe au Nutella ou une glace et son chapeau de Chantilly. En pleine saison, il est préférable d’arriver dans la matinée afin de multiplier ses chances de trouver une place de stationnement pas trop loin. C’est l’occasion rêvée de pique-niquer sur la plage, toujours bien entretenue. Les plus petits peuvent s’éclater à l’Île aux Enfants, un parc richement équipé d’infrastructures de jeu, situé au port d’Hourtin, c’est-à-dire plus à l’Est du lac.
Au-delà des fêtes de la Madeleine, de la feria de Dax et des dizaines de grosses fêtes patronales bien sympathiques (il faut le dire), le département des Landes propose un calendrier culturel riche et varié, qui rend hommage à son histoire, à ses traditions et à sa curiosité artistique.
Olivier Sorondo – 28 mars 2016 – 4 novembre 2019 – Dernière MAJ : le 8 janvier 2023 à 12 h 14 min
Mai
Festival Atout Cœurs Benquet – Fin mai Tél. 05 58 71 17 47 – Web : www.communedebenquet.com Mais quel est donc ce festival dont l’intitulé sonne comme une sitcom à destination des adolescentes ? Organisé à Benquet, aux portes de Mont-de-Marsan, Atout Cœurs reçoit depuis une vingtaine d’années des chanteuses et chanteurs de la scène française et internationale, dans une ambiance conviviale et de proximité. Le public a déjà pu applaudir, lors des précédentes éditions, Johnny Clegg, The Golden Gate Quartet, Thomas Dutronc, Diane Tell, Toure Kounda ou encore Yuri Buenaventura. Parmi tous ces artistes, les enfants de l’agglomération de Mont-de-Marsan ont droit à leur passage sur scène pour présenter leur spectacle musical, durement préparé tout au long de l’année.
Juin
Festival de cinéma de Contis Contis-les-Bains (Saint-Julien-en-Born) – Mi-juin Tél. 05 58 42 89 80 – Web : www.cinema-contis.fr Chaque année depuis 1996, le festival de Contis permet de projeter une large sélection de courts-métrages européens et de récompenser ceux désignés par le jury. L’évènement landais ne se limite bien sûr pas à la seule compétition, puisqu’il propose également la présentation de longs-métrages en avant-première, l’organisation de divers débats et tables rondes, la découverte de nouvelles expériences cinématographiques à travers la VR, un concours de nanométrages (films de 45 secondes au maximum) ou encore le développement de courts-métrages d’aspirants réalisateurs.
Festival Art et Courage Mont-de-Marsan – Mi-juin Tél. 05 58 05 87 37. Web : www.courselandaise.org Organisé chaque année par la fédération française de course landaise depuis une trentaine d’années, le festival Art et Courage propose une course au cours de laquelle les sauteurs et écarteurs font face à des vaches, des novillos et des taureaux sans corde, ce qui suscite quelques sueurs froides dans le public. C’est aussi une soirée de fête, avec des animations tout autour des arènes du Plumaçon. Univers 100 % landais garanti.
Nuit des quilles Saint Justin – Mi-Juin (place des Tilleuls) Tél. 05 58 44 86 06 Soirée fort sympathique et respectueuse des traditions à Saint-Justin pour fêter le début de l’été. Les passionnés de quilles se retrouvent en effet à la nuit tombée pour participer à des parties endiablées. Les règles sont simples, mais le jeu demande de l’adresse, de la concentration et quand même un peu de métier : trois joueurs par équipe, trois quilles devant, trois quilles derrière, on lance le maillet à une distance de 11 mètres, en faisant en sorte de toutes les faire tomber sauf une. L’ambiance est décontractée, avec une buvette qui tourne et des grillades qui chantent.
Fête de la Saint-Jean Saint-Sever – Avant-dernier ou dernier week-end de juin Tél. 05 58 76 34 64 La fête de Saint-Sever est finalement assez révélatrice de toutes celles organisées dans les Landes, où les villages continuent d’accorder la plus grande importance à ces moments joyeux de partage, de chants, de musique, de courses ou encore de défilés. À Saint-Sever, on allume bien sûr le traditionnel feu de la Saint-Jean, qui ouvre en quelque sorte les festivités, avant d’assister à la cavalcade et à la corrida. Les repas conviviaux se multiplient, les bodegas restent ouvertes de longues heures, les enfants profitent des attractions… Tout est là.
Juillet
Fête de la Préhistoire Brassempouy – Début juillet Tél. 05 58 89 21 73 – Web : www.prehistoire-brassempouy.fr Le site est devenu célèbre en 1894 après la découverte de la Dame de Brassempouy, une tête de statuette en ivoire datant du Paléolithique supérieur, considérée comme la plus ancienne représentation d’un visage humain. Depuis quelques années, la Maison et l’ArchéoParc de la Dame organisent une manifestation toute entière dédiée à la préhistoire. C’est l’occasion rêvée d’assister à des conférences que l’on devine passionnantes, des expositions ou des projections, et même de participer à une rando-visite de la grotte du Pape, où fut justement découverte le fragment de statuette. De nombreux ateliers, animations, concerts et spectacles complètent le programme.
Arte Flamenco Mont-de-Marsan – Première semaine de juillet Tél. 05 58 46 54 55 – Web : arteflamenco.landes.fr C’est le Département des landes qui est à l’origine de la création d’Arte Flamenco, officiellement lancé en 1989. Le succès de ce festival, considéré comme le plus important consacré au flamenco hors d’Espagne, ne s’est jamais démenti ces trente dernières années. Les meilleur(e)s danseuses et danseurs se sont succédé sur la scène landaise, contribuant certainement à sensibiliser le public à la culture andalouse. L’évènement se nourrit aussi de nombreux ateliers, cours, scènes ouvertes et offre même un petit festival uniquement réservé aux enfants.
Fêtes de Mont-de-Marsan Mont-de-Marsan – Troisième semaine de juillet Tél. 05 58 75 39 08 – Web : regiefetes.montdemarsan.fr/ Est-il encore besoin de présenter les fêtes de la Madeleine ? Quintessence des fêtes patronales landaises, elles attirent chaque année des centaines de milliers de festayres, tout de bleu et blanc vêtus, dans une grosse ambiance conviviale, joyeuse, ponctuées de chants et de cris de bonheur. On ne cite même pas les animations, les attractions, les concerts, les bandas, les bodegas, la procession (Hé oui !), la messe (re Hé oui !) les expositions, la corrida ou encore les défilés. Pas de misère, y a de quoi faire, frère festayre.
Jazz in Sanguinet Sanguinet (Espace Gemme) – Fin juillet Tél. 05 58 78 67 72 Le festival n’a cessé, depuis sa création il y a une vingtaine d’années, d’explorer toutes les facettes du jazz, du plus traditionnel au plus avant-gardiste, à travers une quinzaine de concerts proposée à chaque édition. Pendant quelques jours, l’espace Gemme se transforme en village dédié à la musique, où domine une ambiance festive et conviviale, que ne gâchent en rien les nombreux repas proposés au public et réputés, semble-t-il, pour leur qualité. Cerise sur le gâteau, l’accès au site est entièrement gratuit. Seuls les concerts organisés sous le chapiteau nécessitent de sortir sa carte bleue.
Août
Chansons et mots d’Amou Amou – Début août Tél. 05 58 89 02 25 – Web : www.chansonsetmotsdamou.fr Le festival se consacre à la chanson et à la littérature, qu’il conjugue chaque année autour d’un nouveau thème. Ici, on aime les jolis mots, la poésie, la musique légère, les chansons finement phrasées. Parmi les artistes/auteurs reçus à Amou ces dernières années, il convient de citer Michel Jonasz, Clarika, Arthur de la Taille, Juliette ou encore Marie-Christine Barrault. L’évènement est également l’occasion de participer à des ateliers créatifs ou à des apéros littéraires et musicaux.
Feria de Dax Dax – Mi-août Tél. 05 58 909 909 – Web : www.daxlaferia.fr À l’instar des fêtes de la Madeleine, la feria de Dax constitue le rendez-vous irremplaçable et inratable des festayres de tout poil, des Landes ou d’ailleurs. Malgré la foule, l’ambiance reste conviviale et comme l’indique fort justement le site Web de l’office de tourisme des Landes, la feria ne se raconte pas, elle se vit, aussi bien en journée que la nuit. Des centaines d’attractions et d’animations, des bandas à foison, le concours de lancer de bérets, les ateliers gastronomiques, les intermèdes musicaux et les concerts, les bals gascons, les tournois de toutes sortes, les concours, l’initiation aux échasses, la corrida… Cinq jours de fête absolue.
Latinossegor Hossegor – dernier week-end d’août ou premier week-end de septembre Tél. 05 58 41 79 00 – Web : www.facebook.com/latinossegor Comme son titre l’indique, le festival d’Hossegor se consacre corps et oreilles à la danse et à la musique latino, dans le cadre privilégié de la plage des Landais. On peut donc se débarrasser de ses tongs ou de ses espadrilles, sentir le sable entre ses petits orteils et danser au rythme des morceaux de salsa ou de cha-cha-cha que viennent exécuter les musiciens latino-américains. Ah oui… Les concerts sont gratuits.
Septembre
Toros y Salsa Dax – Début septembre Tél. 05 58 56 80 09 – Web : www.facebook.com/torosysalsadax Dax succombe aussi au charme latino. La ville organise depuis 1995 son désormais célèbre festival Toros y Salsa, proposé au public dès la fin de la saison des corridas et composé de six concerts gratuits. On doit à son fondateur, François Charpentier, la grande qualité de sa programmation, qui a sans nul contribué à asseoir et étendre la réputation du festival auprès des salseros. Pendant trois jours, les artistes invités se succèdent et finissent par jouer ensemble, le temps d’une descarga bouillante et improvisée. Yannick Le Maintec en apporte d’ailleurs une définition passionnée dans son article, publié le 24/09/2019 dans Le Monde : « Si Toros y Salsa est si couru chez les musiciens, c’est bien en raison de cette fameuse descarga. Où ailleurs peut-on assister à des bœufs aussi incroyables ? Sur scène vingt, trente, quarante musiciens ? Qu’importe. Les chanteurs improvisent sur les standards, les pianistes se succèdent les uns aux autres, compétition de cuivres et autres concours de percussions. Véritable festin musical, la descarga est le Saint-Graal de la salsa. »
Crédit photo : Tourisme Landes
Octobre
Quiksilver & Roxy Pro France Hossegor – 1ère quinzaine d’octobre Tél. 05 58 41 79 00 – Web : www.hossegor.fr Le circuit professionnel du surf reconnait la qualité des vagues du Sud-Ouest français, à travers le Lacanau Pro en août et le Quiksilver & Roxy Pro France en octobre, mais cette fois-ci dans le département des Landes et sur la célèbre plage de la Gravière. Pour rappel, le Quicksilver Pro France est une manche du tour masculin, alors que le Roxy Pro France s’ouvre à la seule compétition féminine. Il n’en demeure pas moins que les meilleurs surfeurs de la planète viennent s’affronter à l’automne, heureux de retrouver à Hossegor des beach breaks exigeants, mais d’une rare qualité. L’évènement est bien sûr l’occasion d’assister à différents ateliers, concerts, initiations ou séances de dédicaces, dans une ambiance festive et de proximité avec les compétiteurs.
Mont-de-Marsan Sculptures Mont-de-Marsan – Octobre Tél. 05 58 05 87 37 – Web : www.visitmontdemarsan.fr Quiconque a déjà parcouru les rues de la préfecture des Landes aura remarqué la présence de nombreuses statues, qui apportent à la ville son aspect si singulier. Tous les trois ans, cette passion communale pour l’art sculptural explose à travers la mise en place d’un véritable musée ouvert. Des berges de Midouze à la place Saint-Roch, de la Villa Mirasol au cinéma le Royal, les rues accueillent les œuvres monumentales des plus grands artistes contemporains, que l’on peut découvrir et apprécier en suivant les parcours proposés. De nombreuses activités annexes sont également proposées au public tout au long de la manifestation.
Armagnac en Fête Labastide d’Armagnac – Dernier week-end d’octobre Tél. 05 58 44 67 56 – Web : www.armagnacenfete.com Allons bon, établir un calendrier des festivités landaises sans mentionner un évènement consacré à l’Armagnac relèverait du non-sens. C’est sur la très, très belle place Royale de Labastide d’Armagnac que les amateurs de la plus ancienne eau-de-vie de France se retrouvent chaque année à l’automne. Cette période correspond en effet aux premières distillations, qu’il convient de fêter comme il se doit. Pendant trois jours, les animations se succèdent : visite aux flambeaux de la cité médiévale, ateliers culinaires, dégustations, intronisations de personnalités à la confrérie de l’Escoubade, apéritifs, repas, démonstration de course landaise, marché des producteurs, tables rondes…
L’automne gourmand dans les Landes Différents sites – De fin septembre à fin novembre Tél. 05 58 06 89 89 – Web : www.tourismelandes.com Finalement, le fait de glisser ses pieds sous la table et de découvrir (ou apprécier) les bons produits des terroirs landais permet d’entamer l’automne de la meilleure des façons. L’évènement s’accompagne, pendant plus d’un mois, de nombreux ateliers, dégustations, visites, rencontres et séjours gastronomiques. Tout est fait pour mettre à l’honneur les produits et le savoir-faire local. Le département des Landes peut quand même se targuer d’abriter huit filières d’excellence, comme l’asperge des Landes, le canard fermier, le kiwi de l’Adour, le floc de Gascogne ou encore le bœuf de Chalosse. Respect.
Forcément, une terre de vin comme la Gironde suppose un calendrier festif, enjoué, gourmand et culturel. Notre modeste sélection des manifestations est bien là pour le confirmer.
Olivier Sorondo – 23 mars 2019 – Dernière MAJ : le 8 janvier 2023 à 12 h 10 min
C’est en vallée d’Ossau que tout commença…
Ce climat montagnard, les bergers de la vallée d’Ossau le subissent depuis des siècles. « Les bergers partaient en estive avec leurs moutons, qui fournissaient la laine nécessaire à la fabrication de ce couvre-chef. Il ne fallait pas attraper froid. Et leurs guêtres ne protégeaient pas la tête » précise Évelyne Bétachet, chapelière à Bayonne, au journal Sud-Ouest (17/08/2017).
Février
Fête des Bœufs Gras de Bazas Bazas – Le jeudi précédent Mardi Gras Tél. 05 56 25 25 84 – Web : www.tourisme-sud-gironde.com Excusez du peu, mais la célèbre fête des bœufs gras de Bazas s’organise chaque année depuis … 1283. Il faut dire que les Bazadais sont quand même fiers de leurs bestiaux, nationalement réputés pour la qualité de leur viande si fine, si tendre et ô combien goûteuse. Pendant toute la phase d’élevage, un soin particulier est apporté à la nourriture, constituée de fourrages produits localement, et au bien-être des animaux (bazadaises et blondes d’Aquitaine). Quant à la fête elle-même, elle se compose bien sûr du défilé des bœufs, arborant pour l’occasion de jolies couronnes fleuries, au son des tambours et des fifres. Le concours organisé par la Confrérie Bazadaise du Bœuf permet de récompenser la plus belle bête de l’année. Enfin, le banquet dansant invite l’ensemble des convives à se régaler de délicieuses grillades et à participer à la loterie, dont le gros lot est bien sûr … un bœuf. Il conviendra par conséquent de prévoir un peu de place dans son appartement une fois de retour chez soi.
Jumping international de Bordeaux Bordeaux – Début ou mi-février Tél. 09 69 39 10 33 – Web : www.jumping-bordeaux.com Inscrit au calendrier officiel de la Coupe du monde de saut d’obstacles, le Jumping international de Bordeaux attire chaque année plus de 30 000 passionnés d’équitation. L’évènement permet bien sûr d’assister à la compétition, mais également au Salon du cheval, qui regroupe plus de 200 exposants. Comme il se doit, moult animations sont proposées au public tout au long de la manifestation, comme les démonstrations de horse-ball, d’attelage et de voltige.
Avril
Escale du Livre Bordeaux (Place Renaudel – Quartier Sainte-Croix – 1er week-end d’avril Tél. 05 56 10 10 10 – Web : https://escaledulivre.com L’Escale du Livre propose au public de rencontrer et de débattre avec des écrivains ou des illustrateurs, d’assister à des performances, de découvrir de nouvelles créations. Le festival nourrit l’ambition de placer la littérature au cœur de la vie pendant trois jours, de sensibiliser les plus jeunes à l’amour des mots et des images et d’encourager les adultes à poursuivre leurs escapades imaginaires et culturelles.
Le Printemps des Vins de Blaye Blaye – Mi-avril Tél. 05 57 42 91 19 – Web : https://printemps.vin-blaye.com Et pourquoi ne pas fêter le retour du printemps au cœur de la magnifique citadelle de Blaye ? D’autant plus si l’on y organise la traditionnelle fête œnotouristique de l’appellation Blaye Côtes de Bordeaux ! Le temps d’un week-end (que l’on espère ensoleillé), une grosse centaine de vignerons vient dévoiler au public sa production, qui contribue à la renommée mondiale des vins de Bordeaux. Entre dégustations joyeuses (mais modérées), ateliers divers et variés (comme celui consacré à l’assemblage), animations musicales, balades en bateau sur l’estuaire et marché gastronomique, on profite des jours qui rallongent et des températures qui s’adoucissent.
Fête de la Lamproie Sainte-Terre – Dernier week-end d’avril Tél. 05 57 55 28 28 À bien regarder une lamproie tout juste pêchée, on pourrait être tenté de dire qu’elle n’a pas un physique facile. Mi-poisson mi-anguille, la lamproie profite d’une vraie souplesse grâce à son absence de colonne vertébrale osseuse. Elle ne dispose pas non plus de mâchoires, de nageoires latérales, ni même d’écailles. En revanche, sa bouche circulaire est dotée de nombreuses petites dents cornées, qui lui permettent de s’accrocher aux autres poissons, d’arracher leurs écailles et de se nourrir de leur sang. Même Dracula prend des notes. Dans l’estuaire de la Gironde, on la pêche à partir de décembre. Son goût raffiné et sa chair grasse ont pleinement justifié de lui consacrer une fête, au cours de laquelle on dévoile bien sûr la fameuse recette de la lamproie à la bordelaise. Une référence indiscutable.
Mai
La Plage aux Écrivains Arcachon – Début mai Tél. 05 57 52 97 97 – Web : www.arcachon.com/plage_aux_ecrivains Aux plaisirs de la chère on privilégie plutôt les plaisirs de l’esprit à Arcachon. Chaque année, la station balnéaire reçoit une vingtaine d’auteurs, invités à partager leur amour des mots avec le public, dans un cadre bucolique et apaisé. Séances de dédicaces, échanges informels et lectures sur le sable ponctuent le week-end. Les participants sont également conviés à un grand buffet d’huîtres, organisé sur le front de mer. Enfin, le prix littéraire de la ville d’Arcachon vient récompenser l’un des écrivains invités.
Portes ouvertes des Châteaux viticoles du Cubzaguais Saint-André-de-Cubzac, Bourg…. Fin mai ou début juin. Tél. 05 57 43 64 80 Organisé sur un week-end, l’évènement permet de partir à la (re)découverte des vins du Cubzaguais (AOC Bordeaux et Bordeaux supérieur), qui justifient largement le détour. La première journée s’organise généralement au même endroit (port de Plagne ou de Cubzac). C’est l’occasion de rencontrer les producteurs et de déguster leur vin, mais aussi de se restaurer, de profiter d’une balade fluviale ou d’assister aux animations musicales. Le lendemain, place à la visite des onze domaines impliqués dans l’évènement, avec, à la clé, la visite des chais et du vignoble. Un week-end en immersion, quoi.
Foire internationale de Bordeaux Bordeaux – Fin mai ou début juin Tél. 05 56 11 99 00 – Web : www.foiredebordeaux.com Pour de nombreux visiteurs, Girondins ou pas, la foire internationale de Bordeaux crée un certain sentiment de dépendance, avec cette envie incontrôlable d’y retourner chaque année. Il faut dire quand même qu’on trouve sur place une offre pléthorique de secteurs représentés, des centaines de stands, un mini salon de l’agriculture et des animations à gogo. Forcément, notre attention est sollicitée en permanence et nos petits neurones finissent par se déconnecter. On est venu se renseigner sur une hotte aspirante de cuisine et on repart avec des housses de siège et des bonnets péruviens, sans même se poser de question.
Fête de l’Agneau de Pauillac Pauillac – Mai ou juin, selon les années. Tél. 06 80 17 79 85 – Web : https://agneaudepauillac.jimdo.com Si Bazas fête ses bœufs, Pauillac célèbre ses agneaux. Doté d’une indication d’origine géographique protégée, l’agneau de Pauillac est élevé et nourri sous la mère sur la même exploitation, dont le lait ne constitue que le seul aliment. Le cahier des charges impose également le choix des brebis (Lacaune viande, Tarasconnaise…) et des béliers reproducteurs (Charolais, Suffolk…), qui doivent être de qualité bouchère. Cette rigueur permanente, issu du savoir-faire des éleveurs depuis plusieurs siècles, contribue à la réputation de l’agneau de Pauillac parmi les gastronomes et justifie pleinement l’organisation d’une fête gourmande et enjouée.
Juin
Nuits atypiques Sud Gironde (Langon, Saint-Macaire, Villandrault…) – Juin et mi-juillet Tél. 05 57 36 49 07 – Web : www.nuitsatypiques.org Depuis 1992, le festival suit l’ambition de mettre en valeur la diversité artistique, culturelle et linguistique à travers l’organisation de nombreux concerts, débats et projections. Au-delà de l’aspect festif, les organisateurs cherchent à sensibiliser les participants à la différence, au rejet du racisme, au commerce équitable ou à l’agriculture paysanne. Il s’agit donc bien d’une démarche citoyenne, engagée et sincère, qui n’empêche pas l’organisation de concerts variés et de moments conviviaux.
Soulac 1900 Soulac-sur-Mer – 1er week-end de juin Tél. 09 75 43 07 29 Ah, la Belle Époque ! Les hommes arborent de belles moustaches et portent de jolis canotiers, les femmes rivalisent d’élégance… Depuis 2004, la manifestation propose un large saut dans le passé, en veillant à ce que le public s’imprègne totalement de l’esprit d’antan. Les rues sont décorées, chacun est invité à s’habiller comme nos (arrière) grands-parents, les ateliers permettent de renouer avec les activités passées, les animations rendent hommage aux multiples petits plaisirs de la vie d’alors. Les fanfares parcourent les rues de la ville, les chorégraphies de french-cancan s’improvisent parmi le public, les spectacles de marionnettes ou les vieux manèges attendent les plus petits.
Journées Portes Ouvertes en Cadillac Côtes de Bordeaux Cadillac – Week-end de la Pentecôte Tél. 05 57 98 19 20 Les amateurs d’automobiles anciennes et de bon vin ne manqueraient ce rendez-vous pour rien au monde. Chaque année, une grosse centaine de voitures de collection viennent se faire admirer le temps d’un rallye organisé non loin de Cadillac, parmi les vignobles de la région. L’évènement offre aussi et surtout la possibilité de déguster les différentes productions de Côtes de Bordeaux et d’enrichir ses connaissances œnologiques en assistant à différents ateliers ou cours assurés par des professionnels. Le côté festif n’est bien sûr pas oublié, à travers des concerts, des jeux ou des expositions.
Fête de la Morue Bègles – Début ou mi-juin Tél. 05 56 49 95 94 – Web : fetedelamorue.mairie-begles.fr Depuis sa première édition en 1996, la fête de la morue s’est imposée comme un évènement majeur en Gironde, attirant chaque année des dizaines de milliers de visiteurs gourmands. L’évènement cherche avant tout à rendre hommage au passé de la ville, qui regroupait, du XIXe à la moitié du XXe siècle, une trentaine de sécheries. Le choix de Bègles fut dicté par l’abondance des pêches et par le dynamisme des négociants bordelais. Le quartier de la Rousselle, à Bordeaux, se révéla en effet trop exigu pour accueillir les énormes quantités de poissons, sans même évoquer la gêne des habitants due aux effluves quelque peu nauséabonds. Bègles offrait pour sa part de vastes superficies et une situation venteuse idéale. La fête de la morue privilégie un thème chaque année. C’est surtout l’occasion de se régaler, d’assister à des spectacles de rue ou à des concerts, de fréquenter des expositions ou de participer à des ateliers.
Festival Musik à Pile Saint-Denis-de-Pile – Début juin Tél. 05 56 24 48 19 – Web : www.musikapile.fr À quelques minutes de Libourne, dans le magnifique parc Bômale, non loin des vignobles de Lalande de Pommerol, le festival Musik à Pile (MKP pour les intimes) accueille depuis plus vingt ans des chanteuses, chanteurs et groupes de tous z’horizons : Tété, Brigitte Fontaine, Soviet Suprem, Carmen Varia Vega, La Peste ou encore M et Manu Dibango.
Bordeaux fête le vin Bordeaux – mi-juin (les années paires, en alternance avec Bordeaux fête le fleuve) Tél. 05 56 00 66 00 – Web : www.bordeaux-fete-le-vin.com Ne pas fêter dignement le vin à Bordeaux, c’est comme ne pas rendre hommage à la bouillabaisse à Marseille ou ignorer le poulet à Bresse. Impensable. Tous les deux ans, les quais se transforment en un immense espace de dégustation, de découverte et de bonne humeur. Entre la découverte d’un petit Médoc surprenant et l’achat d’une caisse d’Entre-Deux-Mers, on profite des nombreuses animations, on accompagne les bandas, on rencontre des producteurs passionnés, on échange avec des amateurs avertis et on finit par se dire, alors que le soleil rougeoie de l’autre côté du pont Ba-Ba, que la vie est vraiment belle.
Crédit photo : Office de tourisme de Bordeaux
Bordeaux fête le fleuve Bordeaux – mi-juin (les années impaires, en alternance avec Bordeaux fête le vin) Tél. 05 56 00 66 00 – Web : www.bordeaux-fete-le-fleuve.com Qu’auraient été l’histoire et la prospérité de Bordeaux sans la Garonne ? On s’le demande. Il semble donc tout à fait évident que la ville rende un hommage festif à son fleuve chéri, tourbillonnant, parfois même sauvage. En alternance avec la fête du vin (voir ci-dessus), l’évènement, organisé sur quatre jours, permet d’admirer de magnifiques voiliers à quai, d’assister à des animations nautiques ou de participer à différents ateliers. C’est aussi l’occasion de parcourir les quelques kilomètres des quais, en admirant la Garonne et se récitant les magnifiques vers du poème d’Alain Hannecart : « Montrer ton corps fluide aux multiples remous, Tes flots ces sœurs jumelles qui parfois se querellent, La première soumise la seconde rebelle. » C’que c’est beau.
Jazz & Blues Léognan Léognan – Première quinzaine de juin Tél. 05 56 45 63 23 – Web : jazzandblues-leognan.com Lancé en 1996 par Jacques Merle, photographe et musicien, et Didier Séris, alors Président du comité des fêtes de Léognan, le festival Jazz & Blues suit une politique artistique assez simple : le « bon » vin et la « vraie » musique de jazz au service de l’art tout simplement. Les concerts sont organisés à Léognan, mais aussi dans les communes avoisinantes, à l’instar de Martillac ou de Beautiran.
Les Epicuriales Bordeaux – Juin Tél. 0810 10 20 50 – Web : www.epicuriales.com/fr/ À Bordeaux, on fête l’arrivée de l’été en se mettant à table. Chaque année, les prestigieuses allées de Tourny se transforment en un véritable village gastronomique, où une vingtaine de terrasses, tenues par des restaurateurs de la ville, attendent le public, midi et soir. C’est l’occasion de découvrir différents types de cuisine en un même lieu et de profiter de l’ambiance légère des lieux, que viennent confirmer les animations musicales.
Juillet
Larrostréa Gujan-Mestras – Début juillet Tél. 06 80 44 67 13 Larrostréa ? Mais qu’est-ce que ça ? Eh bien, Larrostréa est la fête des cabanes et des bateaux traditionnels, qui se tient chaque été au port de Larros. On assiste par exemple au défilé des vieux gréements ou à la régate des pinasses à voile, on participe aux courses de pinassottes à rames, on applaudit au concours d’élégance des équipages, on essaye de naviguer correctement à bord d’un Optimist ou on se rend aux expositions de peintures organisées dans les cabanes du port. Il va sans dire que l’animation est garantie grâce aux bandas et à la convivialité des buvettes.
Festival Danses et Rythmes du Monde Langon – 14 juillet Tél. 05 56 63 68 00 – Web : www.langon33.fr Une journée entière pour vibrer au son des troupes du monde entier qui, chaque année, contribuent à rendre le festival unique. Rwanda, Argentine, Kirghizstan, Chili… Chaque édition du festival ouvre sa scène à des ballets et compagnies qui dansent et chantent leurs traditions et cultures, apportant un peu d’évasion au public. Le traditionnel feu d’artifice du 14 juillet conclut la journée en toute beauté.
La Bataille de Castillon Castillon-la-Bataille – Mi-juillet / août Tél. 05 57 40 14 53 – Web : www.batailledecastillon.com La bataille de Castillon est entrée dans l’Histoire de France après l’ultime défaite des troupes anglaises face aux soldats français, marquant la fin de la guerre de Cent Ans. Il faut quand même dire que les frères Jean et Gaspard Bureau, respectivement trésorier général de France et grand maître de l’artillerie, ont su tendre un piège aux forces occupantes, en profitant de la géographie des lieux et des ressources disponibles (dont la cavalerie bretonne). De fait, ce 17 juillet 1453, les Anglais subissent la foudre et les assauts de ces satanés Français. Depuis 1977, une ambitieuse reconstitution de la bataille est proposée au public. Le spectacle, qui réunit pas moins 600 bénévoles, déploie les grands moyens : effets pyrotechniques, cascades à la chaîne, scènes de foule… Bref, le programme se veut passionnant et rencontre chaque année un véritable succès public.
Fête de l’Huître Andernos-les-Bains – 2e quinzaine de juillet Tél. 05 56 82 02 95 Impossible de penser au Bassin d’Arcachon en chassant de son esprit ses délicieuses huîtres (accompagnées d’un Entre-deux-Mers bien frais). Il semble donc naturel que la commune d’Andernos lui consacre une fête joyeuse, gourmande, dans le décor rêvé du port ostréicole. Outre la dégustation, le public profite des animations musicales et peut même assister au concours de l’Huître d’Or, qui est une sélection à l’aveugle des meilleurs mollusques de l’année. À table !
Août
Fest’Arts Libourne – Début août Tél. 05 57 74 13 14 – Web :www.festarts.com Depuis 1993, le spectacle vivant est le roi de la ville à Libourne. De fait, l’événement est devenu une référence incontournable en matière de théâtre de rue, offrant la possibilité à de nombreuses troupes d’afficher leur talent, leur originalité et leur créativité au plus près du public. Les numéros décoiffent ou enchantent, les comédiens étonnent et entraînent… L’ambiance de bohème et de magie s’installe dans la rue, presque naturellement.
Festival Reggae Sun Ska Vertheuil – Début août Tél. 05 56 09 10 20 – Web : www.reggaesunska.com Lancé il y a une vingtaine d’années par des amateurs de bon dub et de plantes aux vertus hilaro-relaxantes, le festival s’impose aujourd’hui comme le rendez-vous incontournable de reggae en France. Il faut dire que les plus grands noms sont venus fouler la scène girondine : The Wailers, U-Roy, Steel Pulse, The Skatalites, Pablo Moses, Tiken Jah Fakoly… Depuis 2005, les organisateurs lancent une démarche écocitoyenne, avec le souhait de proposer un « festival durable ».
Crédit photo : SunSka Festival
Itinérances médiévales en Vallée du Dropt Monségur et les communes de la vallée du Dropt – Août Tél. 05 53 22 46 88 C’est un véritable hommage que rend le festival à la magnifique vallée du Dropt et à son patrimoine moyenâgeux. Chaque année, des spectacles, pièces de théâtre, concerts et animations sont proposés au public entre villages et abbayes. Les ateliers, démonstrations, banquets, marchés typiques ou encore jeux anciens ajoutent une touche de réalité à ce voyage dans le temps médiéval.
Lacanau Pro Lacanau – Août Tél. 05 56 03 21 01 – Web : https://lacanaupro.com Établir un calendrier événementiel de la Gironde sans même évoquer le surf friserait l’hérésie. Chaque année depuis 1979, le Lacanau Pro (enfin plus précisément le Caraïbos Lacanau Pro) s’impose comme un rendez-vous fondamental du circuit professionnel de surf. C’est l’une des deux compétitions qualitatives françaises du Championship Tour, dont le Graal est bien sûr le titre mondial de la célébrissime World Surf League (ou WSL). Outre le plaisir de voir glisser les futures stars de la discipline, le Lacanau Pro est réputé pour son ambiance festive, la proximité entre les surfeurs et le public, et les multiples activités annexes (ateliers de glisse, simulation de surf, skatepark, cours de yoga, show freestyle…). On ne parle même pas des concerts.
Septembre
Marathon du Médoc À travers les vignobles du Médoc -Début septembre Tél. 05 56 59 17 20 – Web : www.marathondumedoc.com L’originalité de l’évènement aura finalement contribué à le transformer en véritable institution. Chaque année, des milliers de coureurs déguisés se retrouvent dans le Médoc afin de disputer un marathon au cœur des vignobles. S’il est bien question d’endurance physique et d’efforts certains, la véritable ambition des participants est de s’amuser et de déguster les délicieux vins que proposent les châteaux tout au long des 23 étapes du parcours. La tradition impose même la dégustation d’huîtres au 38e kilomètre et même d’une entrecôte un kilomètre plus loin. L’ambiance festive est partout, aussi bien parmi les coureurs qu’auprès du public ou des viticulteurs. Animations musicales et feu d’artifice contribuent aussi à la magie du moment.
Novembre
Foire de la Réole La Réole – 1er novembre (Toussaint) Tél. 05 56 61 10 11 La Foire de La Réole, ou plutôt de La Toussaint, peut se targuer d’une certaine ancienneté puisqu’elle se tient depuis déjà mille ans. Plus d’une centaine de forains, encore plus de camelots et près de 200 exposants attendent le public, qui profite aussi des nombreuses animations et attractions. La recette doit plaire puisqu’elle attire à chaque fois près de 50 000 visiteurs chaque année. Largement de quoi pérenniser la foire pour ces mille prochaines années.
Des airiaux des Landes de Gascogne à l’influence architecturale béarnaise en terres de Tursan, de la mayade à la course landaise, le département dévoile une vraie richesse patrimoniale et culturelle.
Olivier Sorondo – 23 août 2017 – Dernière MAJ : le 6 juin 2018 à 22 h 36 min
L’habitat traditionnel
La maison typique landaise à laquelle on pense tout de suite est celle qui correspond aux régions du Born, du Marensin et de Maremne, mais le département profite d’un véritable éclectisme architectural et patrimonial selon ses pays, de la Chalosse au Gabardan.
Le long du littoral, donc, mais aussi dans les Grandes Landes, la maison landaise (oustaù) est reconnaissable entre mille grâce à ses colombages apparents. Entre chaque poutre, les charpentiers (qui construisaient généralement seuls les maisons, sans l’aide d’un maçon) utilisaient du torchis puis, plus tard, de la briquette, disposées à plat ou en oblique (en fougère). La pierre, rare dans cette région, est rarement utilisée, c’est vraiment le bois tiré du chêne qui constitue l’ossature du bâtiment.
Assez souvent, la charpente déborde la façade et forme un auvent, façade toujours orientée à l’est afin de ne pas subir les intempéries et les rafales de vent issues de l’océan.
À l’instar de bon nombre de constructions domestiques réparties à travers tout le département, l’intérieur est assez simple, composé d’une travée centrale (ou pièce commune), où chambres et réserves sont attenantes, disposées dans les travées latérales.
La pièce principale sert de salle à manger et de cuisine, à proximité de la vaste cheminée. Au plafond, les poutres sont volontairement apparentes. Elles s’avèrent utiles pour suspendre de bons gros jambons, qui sèchent en toute quiétude et qui rétrécissent au fur et à mesure des découpes gourmandes.
Les Landais ont été des précurseurs en matière de télé en relief.
La particularité de nombreuses maisons de cet univers agropastoral est la proximité directe de la salle commune et de l’étable. Une large ouverture est pratiquée dans le mur, à mi-hauteur, de façon à permettre le passage de la tête des bœufs à l’intérieur même de la maison. Il est ainsi plus facile de les nourrir (plus besoin de sortir) et leur haleine réchauffe un peu la pièce. Pour peu que les bœufs soient de nature joviale ou blagueuse, ils représentent une excellente source de distraction lors des longues soirées d’hiver. Un peu l’ancêtre de la télé, quoi.
Ces maisons typiques de la façade ouest du département ne constituent pas pour autant des bourgs ou des hameaux. Elles sont organisées en quartiers, et selon une hiérarchie précise entre maisons de maîtres et de métayers, au sein d’un airial, une petite clairière entretenue dans les profondeurs de la lande. Les pins ont été coupés et seuls quelques chênes occupent cette surface couverte de pelouse.
L’airial regroupe la maison du maître, celle des métayers, les dépendances, la bergerie, le four à pain, le poulailler, le fenil, la grange ou encore l’abreuvoir. C’est un espace de vie en commun.
En Chalosse, les villages et bourgs viennent remplacer les airiaux. L’environnement, moins hostile, autorise donc à construire des bâtiments en pierres de taille et moellons. La façade principale, enduite, est exposée à l’est et développe un large pignon.
Ce sont généralement des maisons ou des fermes cossues, agencées à l’image des maisons des Landes de Gascogne, avec une travée principale et deux travées latérales. Fait important, même riches, les maisons du pays affichent la sobriété, à l’exception peut-être des remarquables linteaux au-dessus des portes.
Dans le pays de Tursan, l’influence béarnaise commence à poindre le bout du nez. Les maisons sont à 4 eaux et la toiture, plus raide, est constituée de tuiles plates à crochets. On utilise davantage la pierre et le galet. On y trouve moult maisons bourgeoises et des fermes plus isolées.
Enfin, en terres d’Armagnac, les fermes sont édifiées à hauteur des douces collines, souvent agencées en « U », privilégiant la cour fermée. Les maisons, privées d’auvent, sont massives et à étages. La couleur terre des façades épouse celle des paysages.
L’Armagnac est aussi le territoire des bastides (Saint-Justin, Labastide d’Armagnac), édifiées au XIIIe siècle et qui révèlent encore aujourd’hui de petits bonheurs architecturaux, comme les maisons à pans de bois sculpté de Saint-Justin.
Mayades et autres joyeuses coutumes
Ça n’est un secret pour personne : les Landais sont réputés pour leur esprit festif. Les fêtes de la Madeleine, organisées chaque année en juillet, ou la feria de Dax, qui prend place en août, ne sont en fait que les manifestations les plus renommées du département, mais certainement pas les seules.
Les beaux jours venus, les festayres envahissent les bodégas de nombreux villages du département pour perpétuer la tradition, assister aux corridas ou courses landaises, danser au rythme enlevé des bandas et essayer de retrouver leur lieu de villégiature à 4 heures du matin après avoir réalisé qu’il était plus facile de se mouvoir à quatre pattes, même si la direction empruntée un peu au hasard ne s’avère pas être la bonne.
En grattant un peu l’histoire du département, ce besoin de se rassembler et de partager dans la bonne humeur des moments privilégiés s’inscrit dans la vie locale depuis de très nombreuses décennies, voire plusieurs siècles.
Ainsi, les « despourguères », ces travaux qui consistaient à dépouiller le maïs de sa feuille, étaient souvent l’occasion de se rassembler après une dure journée de travail, de discuter, de plaisanter et de chanter.
Le « pèle-porc » était un évènement festif très apprécié, qui réunissait les fermiers. Un porc bien gras était choisi, tué, soigneusement nettoyé et finalement dépecé par le paysan-charcutier. Les participants se réunissaient ensuite autour d’une grande tablée gourmande où étaient servis rôtis, canards, poulets, fromages, desserts sans oublier les quantités généreuses de vin.
La fête du pèle-porc va bientôt battre son plein. Tout le monde, ou presque, s’en réjouit.
L’après-midi était consacré à la détente (pour les hommes) et à la préparation du boudin (pour les femmes).
L’asouade, pratiquée du Moyen-Âge jusqu’au XIXe siècle, consistait à faire asseoir un mari trompé ou battu par sa femme sur le dos d’un âne, à l’envers, et à le balader dans les ruelles du village, accompagné par quelques joyeuses personnes qui ne manquaient pas de crier ou de chanter pour attirer l’attention. À défaut de la présence du mari, un voisin jouait le rôle du malheureux. Cette tradition, quelque peu humiliante, fut heureusement interdite.
Les mariages se déroulaient de manière plus amicale. Généralement, tous les habitants du village étaient conviés à l’évènement. Les voisins des futurs époux, munis d’une canne appelée imbitedou, passaient de maison en maison, où chaque invité à la cérémonie entourait la canne d’un ruban de couleur et leur offrait par la même occasion un petit coup à boire. En fin de tournée, il est à parier que l’imbitedou leur servait principalement à rester debout.
Lors du grand repas, les mariés devaient respecter la « roste », consistant à boire dans un pot de chambre.
Enfin, les mayades, qui perdurent encore aujourd’hui dans certains villages, permettent aux jeunes de 18 à 19 ans de choisir une marraine et un parrain, qui les aideront à planter un « mai » (pin maritime décoré) devant le logement du maire, celui de ses adjoints et au centre de la commune, le soir du 30 avril. Un grand banquet est organisé ensuite.
Selon la tradition, le but est ensuite d’aller faire tomber les « mais » des villages voisins tout en n’oubliant pas de défendre le sien.
Quelques jours plus tard, la mayade prend fin à l’occasion d’un grand bal. Certains villages des Landes organisent toujours cet évènement pittoresque, à l’instar de Saint-Vincent-de-Tyrosse, Saubion ou encore Narrosse.
La course landaise
Elle participe grandement à l’identité du pays landais et à son expression culturelle, et ce depuis fort longtemps. Selon l’Observatoire National des Cultures Taurines, « Le document authentique le plus ancien conservé aux archives nationales fait état en 1457 d’une coutume immémoriale de faire courir vaches et bœufs dans les rues de Saint Sever à l’occasion des fêtes de la Saint-Jean. Ensuite, pendant plusieurs siècles, on connaît surtout la tauromachie landaise par les différentes tentatives d’interdiction dont elle fut l’objet à maintes reprises et sans succès. »
Au cours du XIXe siècle, il est décidé que les courses soient organisées dans des périmètres fermés, les arènes. Ensuite, des tampons sont placés à l’extrémité des cornes des vaches, afin d’éviter les coups mortels.
Les vaches, autrefois attrapées dans la nature, sont aujourd’hui élevées au sein de ganaderias. Leur destin est plus joyeux que celui des taureaux destinés à la corrida puisque la course landaise n’implique aucune mise à mort. Le but n’est pas ici de combattre l’animal, mais de faire preuve d’une redoutable agilité pour éviter sa charge.
Trois figures caractérisent la course landaise : la feinte, l’écart et le saut.
L’écarteur, placé au centre de l’arène, appelle et provoque la vache pendant quelques instants. Passablement énervée de recevoir des noms d’oiseau, celle-ci amorce sa charge en direction du bonhomme, qui, au dernier moment, alors que les cornes le frôlent, amorce un écart intérieur ou extérieur. Tout se joue en une fraction de seconde et l’écarteur doit aussi veiller à la beauté du geste.
Le sauteur, quant à lui, peut s’apparenter à un véritable gymnaste. Il lui faut en effet une sacrée dextérité, une souplesse sans faille et un don de propulsion quasi divin pour s’élever dans les airs dès le fougueux animal arrive à son niveau. Le saut peut revêtir différents aspects : le saut à pieds joints ou le saut à la course, le torero allant dans ce cas à la rencontre de l’animal. À l’époque, on pratiquait également le saut à la perche, mais cette pratique a été abandonnée.
Sauteur en pleine démonstration – Crédit photo : Musée de la course landaise
Il existe différents types de course, tout au long de la saison, de février à novembre : la course formelle, le concours landais, la course de seconde… chacune répondant à une organisation différente. Certaines de ces courses entrent dans le champ de la compétition, qui intègre en son sein les clubs affiliés à la FFCL.
Chaque course landaise s’accompagne bien sûr d’une animation digne de ce nom, souvent assurée par une banda. Pendant la période estivale, la course est considérée comme un évènement majeur de n’importe quelle feria. Elle permet de réunir de vieux Landais à la culture phénoménale et des vacanciers, souvent surpris et impressionnés.
L’on dit que la Mecque de la course landaise est le village de Pomarez. Ses arènes accueillent les courses les plus réputées. Dès leur plus jeune âge, les gamins de la commune et des environs sont initiés à la noblesse de la discipline et apprennent avec beaucoup de sérieux l’art de l’écart, un gros ballon remplaçant bien sûr la vache.
« La forêt, cathédrale sans fin sous le ciel atlantique » – Alain Dubos, Landes de terre et d’eaux (éditions Passiflore).
Olivier Sorondo – 19 août 2017 – Dernière MAJ : le 23 août 2017 à 16 h 42 min
Si elle constitue l’identité première du département, la forêt des Landes de Gascogne, dont la superficie frôle certes les 70 % du territoire, ne saurait faire oublier la richesse des paysages et la diversité de ses 14 pays, regroupés au sein de trois grandes zones géographiques.
Le plateau landais
Localisé au Nord de l’Adour, le plateau landais, qui englobe les Grandes Landes, est essentiellement composé de forêts, affichant des paysages aux lignes horizontales et droites. Nous sommes ici aux confins des Landes de Gascogne, qui ont remplacé à partir du XIXe siècle, sous l’impulsion du botaniste Chambrelent, la lande pastorale et les zones marécageuses.
La monotonie des paysages, due à la surabondance des pins maritimes, n’est qu’apparence. « Si une vision superficielle de la forêt peut amener l’impression d’une profonde tristesse liée à celle d’une lassante uniformité, cette réaction est le résultat d’une totale méconnaissance du milieu. Dans l’atmosphère paisible de ces grands arbres qui se balancent doucement au gré du vent, il faut suivre les sentiers sinueux de sable fin que bordent les massifs de bruyère et de genêts, ou longer les petits ruisseaux d’eau limpide à travers les fougères. Au creux d’un vallon, découvrir une lagune pittoresque, au détour d’un chemin, une charmante clairière, et par une belle journée d’été, dans cette ambiance de calme et de solitude reposante, écouter le chant gracieux de la cigale ou celui du coucou » écrit avec majesté Philippe Soussieux dans son livre le Guide des Landes (éditions La Manufacture – 1986).
Les Hautes Landes – Crédit photo : Marie Anne ROBERT – Own work, CC BY-SA 4.0
Plus à l’est, la forêt finit par trouver sa limite et laisse la place à des paysages de coteaux, sur lesquels l’homme fait pousser la vigne depuis des siècles. Nous sommes ici dans la région du Bas-Armagnac, célèbre (et célébrée) dans le monde entier pour sa précieuse eau-de-vie.
Au nord du Bas-Armagnac se détache le pays de Gabardan, limitrophe du Gers, où l’on découvre la forêt de pins, appelée ici Petites Landes, mais aussi des terres dédiées à la polyculture. Les rivières y sont nombreuses et serpentent à travers les forêts avant de devenir plus encaissées dans les gorges calcaires à proximité de Roquefort, situées plus à l’ouest. La nature y est omniprésente et préservée, se partageant entre landes humides et landes sèches dédiées à la sylviculture, où genêts et bruyères constituent souvent un sous-bois harmonieux. Le pays peut se découvrir grâce à la dizaine de parcours de randonnées, empruntant parfois les voies de Saint-Jacques-de-Compostelle.
Les pays de l’Adour
À la différence des Landes de Gascogne, les pays de l’Adour profitent d’une terre fertile, où vallons et plaine alluviale dessinent des paysages changeants.
Sur la rive gauche de l’Adour, on embrasse les territoires du Tursan, de la Chalosse et du pays d’Orthe. Le relief y est plus marqué et annonce déjà le massif pyrénéen. Le point culminant se trouve à Lauret, à 234 mètres d’altitude.
Les coteaux forment une grande partie du paysage et ont contribué à développer l’activité agricole, notamment l’exploitation viticole, sous l’appellation des vins de Tursan (AOC), que l’on servait déjà à la table des empereurs romains.
On y trouve également de nombreuses rivières, qui prennent naissance à partir de l’Adour et de ses affluents.
La Chalosse, située plus à l’ouest, offre des paysages remarquables, composés de bois de feuillus, de vallées, de coteaux, de rivières (le Louts et le Luy) et de larges prés au sol argileux. Grâce au bocage, le pays dévoile une alternance de terres cultivées et de bosquets, composant de magnifiques panoramas.
Le littoral
Le littoral landais se prolonge sur plus d’une centaine de kilomètres, bordé d’un imposant massif dunaire, constamment surveillé et entretenu par l’homme afin de renforcer sa fixation et éviter que le sable ne s’engouffre vers l’intérieur des terres.
Au nord du département, à hauteur de Mimizan, les dunes sont dites anciennes et de forme parabolique, formées lorsque le niveau de la mer était plus bas que celui d’aujourd’hui. Elles offrent les conditions de pousse idéale aux fougères et arbousiers.
Plage de Mimizan – Crédit photo : Office Intercommunal de Tourisme de Mimizan
Viennent ensuite les dunes plus récentes et longitudinales, qui se sont élevées au fur et à mesure de la progression de l’océan, plus « mobiles » selon les passages venteux
Les villages historiques du littoral, dont l’activité était essentiellement axée vers l’exploitation forestière et la culture viticole (vin de sable), ont vu au cours du XXe siècle apparaître des stations balnéaires, attirées par le potentiel de ces longues plages. Chaque année, des dizaines de milliers de touristes viennent profiter du sable blond, du soleil chaud et de l’agréable fraicheur de l’océan Atlantique, oubliant parfois le danger que représentent les baïnes, dont la force du courant constitue un piège redoutable et souvent mortel.
Derrière les dunes s’impose la majestueuse forêt de pins maritimes, où l’on trouve quand même des chênes-lièges ou pédonculés. C’est le décor parfait pour une gentille randonnée en VTT sur l’une des innombrables pistes cyclables mises à la disposition du public.
On trouve également tout au long de la bande littorale de très nombreux plans d’eau, nés de la barrière que constituent les dunes aux rivières côtières. Des dizaines d’étangs et de lacs agrémentent ainsi les paysages, du sud au nord, où l’on trouve et apprécie les étangs de Cazaux et Sanguinet (idéaux pour la baignade des enfants), de Biscarrosse, le lac d’Aureilhan et le courant de Contis. Au sud, le lac de Soustons, le courant d’Huchet ou encore le lac marin d’Hossegor (considéré comme « un joyau serti dans l’ombre et la clarté », selon le poète Maurice Martin) s’offrent à la vue ébahie des visiteurs.
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