Quelles sont les spécialités culinaires du Bassin d’Arcachon ?

Quelles sont les spécialités culinaires du Bassin d’Arcachon ?


En plus d’offrir un environnement privilégié, le Bassin d’Arcachon profite d’une gamme de spécialités et de produits locaux qui savent mettre l’eau à la bouche. Petit aperçu (non exhaustif).

L’activité ostréicole reste un pilier de l’économie du Bassin – Crédit photo : srg_mro – Flickr

Les huîtres

Franchement, que serait le Bassin sans ses cabanes et son activité ostréicole ? Aujourd’hui, plus de 300 exploitations assurent la réputation de la célèbre huître, dont la production s’étend sur 700 hectares de parcs en mer.

Appréciée des gourmets, elle se déguste plutôt de septembre à avril, même si rien n’interdit de la consommer toute l’année. On l’apprécie avec un filet de citron, une petite sauce à l’échalote et, surtout, accompagnée d’un bon verre de vin blanc sec de l’Entre-Deux-Mers ou d’une bière locale, par exemple la Mira Rhéa (Baies de Sansho), aux légères notes d’agrumes.

Les poissons

Si les bateaux de pêche contribuent (un peu) à la carte postale du Bassin d’Arcachon, ils prouvent surtout que l’activité demeure importante, grâce à la prise quotidienne de dorades, bars, soles, maigres, grisets ou encore mulets, sans même parler des calamars et des seiches. La criée d’Arcachon, qui écoule chaque année 2000 tonnes de poissons frais, attire les commerçants et les restaurateurs dès le petit matin.

Bref, le poisson frais reste un produit incontournable du Bassin, que l’on déguste au restaurant, en se rendant chez son poissonnier ou au marché.

Le caviar d’Aquitaine

Il semble révolu le temps où le caviar de la mer Caspienne inondait les épiceries fines du monde entier. Aujourd’hui, l’Italie, la Chine et la France figurent parmi les premiers pays producteurs, notamment grâce à l’essor des élevages d’esturgeons, qui assurent 90 % de la production mondiale.

En France, c’est du côté de la Nouvelle Aquitaine qu’il faut se tourner pour trouver les précieuses perles noires, notamment sur le Bassin d’Arcachon. Au Teich, Le Caviar Perlita tire sa réputation de sa ferme, impliquée dans toutes les étapes, de l’écloserie jusqu’à la transformation.

À toute proximité, le Moulin de la Cassadotte, situé à Biganos, se déploie sur 12 hectares entièrement dédiés à l’esturgeon.

Le foie gras

Oui, on produit aussi du foie gras sur le Bassin et c’est à Gujan-Mestras que cela se passe. La Conserverie du Bassin prépare ses recettes à partir de foies entiers mi-cuits que lui livrent les producteurs landais, dans le respect du cahier des charges de l’IGP. A la fleur de sel, au piment d’Espelette, à l’Armagnac ou encore au poivre long, la gamme se veut variée et gourmande.

L’établissement propose également des terrines préparées avec des poivrons ou des pruneaux ou des gésiers. Et one parle pas des tartinables, à l’image du crémeux de cèpes au parmesan.

Les Dunes blanches

Souvent associées à la ville de Cap Ferret, les Dunes blanches sont composées de choux caramélisés fourrés de crème pâtissière légère. On les doit au pâtissier Pascal Lucas, qui les a élaborées en s’inspirant des dunes de sable blanc du littoral girondin.

La combinaison de la texture croustillante du chou caramélisé et de la douceur de la crème pâtissière en fait une gourmandise très appréciée, pour ne pas dire addictive.

Crédit photo : Dunes Blanches

Les eaux Abatilles

C’est en 1922 que la source des Abatilles, à Arcachon, est découverte alors que la Société des Hydrocarbures procède à un forage de prospection. Pas de pétrole à l’arrivée, mais une source d’eau chaude puisée à 465 mètres de profondeur. Un établissement thermal est créé trois ans plus tard et contribue à la réputation d’Arcachon.

L’eau des Abatilles, reconnue pour ses vertus thérapeutiques, notamment sur l’arthrose et les calculs urinaires, est alors vendue dans les pharmacies.

Depuis les années 1960, on la trouve dans le commerce, repérable entre mille grâce à l’allure distinguée de sa bouteille dite bordelaise.

Quelles sont au juste les limites géographiques du Sud-Ouest ?

Quelles sont au juste les limites géographiques du Sud-Ouest ?


Si les départements et régions dépendent d’un découpage officiel, le Sud-Ouest reste assez flou sur ses contours.

paysage de gascogne
Vignobles et paysages au cœur de la Gascogne – Crédit photo : Interprofession des Vins du Sud-Ouest – CC BY-SA 4.0

En bas à gauche

On serait tenté, de prime abord, de procéder à un découpage à la hache, consistant à tracer une ligne verticale et une ligne horizontale qui se croiseraient au centre du pays. On obtiendrait alors quatre quarts, dont le quart Sud-Ouest.

Si elle a le mérite de la simplicité, cette méthode laisse quand même planer quelques doutes sur l’intégration de quelques départements. Qui pourrait considérer que la Creuse ou le Sud des Deux-Sèvres appartient bien au Sud-Ouest ?

De fait, le Sud-Ouest de la France ne répond à aucune délimitation juridique ou officielle. Pour Wikipédia, « le Sud-Ouest en France ou Sud-Ouest couvre un ensemble de territoires délimité dans trois directions par les frontières de la France. L’ensemble comprend des départements français situés entre :

  • l’océan atlantique (golfe de Gascogne) à l’ouest,
  • la frontière entre l’Espagne et la France au sud, de l’Atlantique à la Méditerranée,
  • la mer Méditerranée (ou le fleuve Rhône) au sud-est,
  • le seuil du Poitou au nord. »

Pendant longtemps, on a pu considérer que le Sud-Ouest épousait peu ou prou les régions Aquitaine et Midi-Pyrénées. Néanmoins, le nouveau découpage officiel, entré en vigueur le 31 décembre 2015, a quelque peu rebattu les cartes. L’Aquitaine s’est considérablement étendue au Nord en absorbant le Poitou-Charentes et la région Midi-Pyrénées a fusionné avec le Languedoc-Roussillon pour donner naissance à l’Occitanie.

Un rapide coup d’œil à la carte permet de se convaincre que le territoire apparaît beaucoup trop vaste pour représenter raisonnablement le Sud-Ouest.

C’est comme on veut, en fait

Dès lors que l’on s’affranchit de toute frontière juridique, le vrai Sud-Ouest est finalement celui qui nous correspond le mieux. Interrogé par Thierry Magnol sur l’identité du Sud-Ouest, le géographe Frédéric Hoffmann répond qu’un « espace géographique est une chose, un sentiment d’appartenance en est une autre. La région sud-ouest peut aussi se définir par son bassin versant [bassin Adour-Garonne] » (Sud-Ouest, 28/01/2018).

Sur le site de questions/réponses Quora, un internaute estime que la frontière Nord du Sud-Ouest se dessine juste après le pont d’Aquitaine, qui enjambe la Garonne à Bordeaux. D’autres considèrent que la Charente-Maritime peut tout à fait entrer dans le périmètre.

Sur son site Clair et Lipide, le blogueur Sylvain s’appuie sur différents critères pour tenter de délimiter le territoire, dont celui du rugby : « une ligne qui va grosso modo de La Rochelle à Béziers. Je parle évidemment de la pratique culturelle du rugby et de l’implantation des clubs. » Il peut aussi s’agit du critère géographique : « prenons l’Atlantique d’une part, la Garonne de l’autre, et enfin les Pyrénées. L’intersection de ces 3 éléments…c’est la Vasconie, l’ensemble formé par le Pays basque et la Gascogne. »

Finalement, ce sont peut-être les aspects culturels qui définissent le mieux le Sud-Ouest. La gastronomie pourrait être l’un deux, à travers la multitude de produits et plats que propose cette terre gourmande. On pense inévitablement au foie gras, mais aussi au cassoulet, à la palombe, à la tomate de Marmande ou encore à la garbure.

Le Sud-Ouest fait aussi penser à ses vignobles, trop nombreux et divers pour être cités sur quelques lignes.

L’esprit de la fête, à grand renfort de bodegas et de bandas, semble tout à fait correspondre à l’image que le territoire peut renvoyer dans le reste du pays.

Bref, les exemples, critères ou symboles ne manquent pas pour imaginer son Sud-Ouest idéal. Celui de FranceSudOuest réunirait tous les départements de l’ex-Aquitaine, auxquels viendraient s’ajouter le Gers, le Tarn-et-Garonne, le Lot, les Hautes-Pyrénées et la Haute-Garonne.

Pourquoi les bergers landais utilisaient-ils des échasses ?

Pourquoi les bergers landais utilisaient-ils des échasses ?


C’est toujours l’image d’Épinal des Landes : un berger dressé sur ses échasses, revêtu d’une peau de mouton, auprès de son troupeau. Si les échassiers ont disparu au 19e siècle, le folklore permet de ne pas oublier la culture pastorale landaise, un peu particulière.

Crédit photo : Félix Arnaudin (1844 – 1921)

Une origine incertaine

La documentation historique s’avère insuffisante pour dater avec précision l’apparition des échasses dans les Landes et expliquer leur provenance, si provenance il y a.

Certaines sources pointent vers les Flandres, où les échasses étaient utilisées dès le 12e siècle. Elles auraient été importées par des voyageurs puis progressivement adaptées, car les Flamands les tenaient par les mains, sans fixation au-dessous du genou.

On retrouve même la présence des échasses à des temps encore plus lointains. En Grèce antique, elles servaient aux danses rituelles et aux rites initiatiques. Pour leur part, les Romains y avaient recours lors des représentations théâtrales.

Plus globalement, les échasses ont été adoptées par de très nombreux pays, du Sri Lanka (chez les pêcheurs) au Togo (lors des évènements festifs).

En France, il faut attendre le début du 18e siècle pour voir apparaître les premières mentions des échassiers landais dans la littérature, dont l’ouvrage « Mémoire sur la généralité de Guyenne », rédigé par l’intendant de Bordeaux en 1714.

En 1726, un certain G. Mamier constate « des vachers qui gardent les bestiaux, montés sur des échasses de 3 ou 4 pieds de haut. » Cinquante ans plus tard, le comte de Guibert, de l’Académie française, remarque leur utilisation dans la région de Dax.

Des échasses, mais pour quoi faire ?

Avant leur transformation radicale, décidée par l’empereur Napoléon III, les Landes de Gascogne se composent de grandes étendues d’herbes, de broussailles et de hautes brandes. Le sol est pauvre, sableux, peu propice aux cultures. En revanche, le territoire se révèle particulièrement adapté à l’élevage des moutons et des chèvres.

C’est dans cet environnement que les échasses montrent toute leur efficacité. Juché de 3 à 5 pieds au-dessus du sol, le berger peut surveiller plus facilement son troupeau, généralement constitué de 100 à 150 têtes. Le loup n’est jamais loin.

L’homme peut également se déplacer rapidement malgré la difficulté des sols, éviter les piqûres d’ajoncs, omniprésents, et protéger ses pieds des terrains humides et de la boue. Contrairement à une croyance bien ancrée, les échasses ne servent pas à traverser les marécages (au risque de s’enfoncer), mais plutôt à les repérer afin de les éviter.

bergers landais sur leurs échasses
Les bergers landais vu par le peintre Jean-Louis Gintrac (1808-1886)

Les échasses sont constituées de deux pièces. C’est d’abord « l’escaça », qui signifie « jambe » en gascon, dont la longueur varie entre 90 cm et 1,20 m, et ensuite le « paousse pé » (ou « repose pied »). Elles sont fixées autour de la jambe, juste sous le genou, par une lanière en cuir, bien serrée. Enfin, les embouts sont renforcés de clous.

Le berger peut ainsi profiter de ses mains libres pour vaquer à différentes activités ou tenir son long bâton, sur lequel il s’appuie pour surveiller le troupeau.

Le berger, cet être solitaire

Le géographe Louis Papy apporte quelques précisions sur le berger landais dans son texte « L’ancienne vie pastorale dans la Grande Lande », publié en 1947 dans la Revue géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest : « Le pâtre de la Grande Lande est spécialisé dans l’élevage des moutons. Un propriétaire l’a engagé pour un an. Il a la charge de faire paître et de soigner son troupeau. Sa rétribution comportera quelque argent, quelques boisseaux de seigle et de millet, quelques cents de sardines, du sel, une toison. »

Tout au long du 18e siècle, la lande accueillera ce personnage devenu emblématique. Vêtu d’une prisse faite de peau de mouton et d’un béret de laine vissé sur la tête, il parcourt de vastes territoires, accompagné d’un ou deux chiens.

La population locale le considère un peu comme un sorcier, du fait de sa solitude au cœur d’une nature parfois hostile. L’homme vit chichement. Ses repas frugaux se composent de bouillies, de lard, de sardines, de pain frotté d’ail. Il les agrémente parfois du fruit de la chasse.

Lorsque la journée est paisible, ses activités consistent à filer la laine de ses bêtes ou à jouer de petits airs de musique à l’aide de sa tchalemine, une sorte de hautbois rudimentaire.

Ses périples lointains l’amènent de temps en temps à croiser d’autres bergers, avec qui il partage l’oustalet, une petite maison située au milieu de nulle part dans le cœur de la grande lande. Les foires et les fêtes représentent les seules opportunités d’échanges avec les habitants des villages environnants.

Le berger est un nomade, loin de toute vie sociale, parfait connaisseur de son environnement infini.

Une disparition inéluctable

Sous le Second Empire, l’ingénieur Chambrelent s’attaque à l’infertilité des sols de la grande lande. Il observe que l’imperméabilité du sous-sol, née de l’agglutination du sable par les sucs végétaux, rend les eaux de pluie stagnantes l’hiver. La sécheresse estivale contribue également à appauvrir le sol.

Après avoir réglé le problème du drainage, grâce au creusement de petits fossés de 50 cm de profondeur, Chambrelent réalise que la culture de céréales s’avère quasi impossible. Il faudrait pour cela ajouter au sol sableux un mélange d’argile et de calcaire.

En revanche, la culture de pins maritimes peut tout à fait être envisagée pour l’assainissement des sols. En cinq ans, plus de 20 000 hectares sont transformés et ce n’est qu’un début.
Le succès de l’opération incite l’Empereur Napoléon III à généraliser la plantation de forêts de pins à partir de 1857.

forêt landaise
Les forêts de pins maritimes ont mis fin à la vie du berger – Crédit photo : By Maarten Sepp, CC BY-SA 3.0

Le bouleversement de la nature landaise marque la fin du pastoralisme. Le métier de berger ou de paysan disparaît au profit de celui de gemmeur ou d’exploitant de forêts. Les échasses ne se justifient plus et finissent par prendre la poussière dans les appentis. La sylviculture s’impose de manière écrasante en quelques décennies.

Le folklore pour ne pas oublier

Le berger landais juché sur ses échasses aura finalement vécu moins d’un siècle. Il a néanmoins marqué la culture landaise, peut-être grâce à l’originalité de son apparence.

Aujourd’hui, de nombreux groupes folkloriques contribuent à la réputation des échassiers. Ils perpétuent une tradition lancée au 19e siècle, consistant à utiliser les échasses pour des danses, des jeux ou des défis sportifs lors des fêtes de village ou autres évènements.

Le premier groupe folklorique a vu le jour en 1889 à Arcachon, sous l’impulsion de Sylvain Dornon, rendu célèbre par son exploit consistant à gravir les deux premiers étages de la tour Eiffel perché sur ses échasses. La toute première danse exécutée sur des échasses fut «Lou Quadrilh dous Tchancats ».

Les compétitions sportives comprennent la course de vitesse, dont la distance peut varier de 400 mètres à 5 km ; les raids de longue distance, jusqu’à 100 km, ou encore le gymkhana, une course organisée lors de la feria de Dax sur un parcours semé d’épreuves.

Le lac de Bordeaux est-il naturel ?

Le lac de Bordeaux est-il naturel ?


Site incontournable du paysage urbain, le lac de Bordeaux est bien né de la main de l’homme, après quatre ans de chantier entre 1962 et 1966.

Bordeaux Lac
Comme la douce sensation d’être en vacances – Crédit photo: David McKelvey – Flickr

Les marais comme lieu de vie

Le nord de Bordeaux a été, pendant des siècles, occupé par de vastes marais. Au Moyen-Âge, ces espaces permettaient de nombreuses activités, au prix d’aménagements hydrauliques. Une zone accueillait ainsi une vigne, qui profitait du bourrelet alluvial, alors qu’une autre était transformée en pâture.

La bande marécageuse, appelée « la Palu de Bordeaux », restait très importante et s’étendait des remparts de la ville jusqu’à Parempuyre, en passant par Eysines, Bruges et Blanquefort. On la retrouve d’ailleurs en partie sur l’emplacement actuel de la réserve naturelle de Bruges.

À la fin du 16e siècle, le roi Henri IV décide de l’assèchement du marais de Bordeaux. On le considère comme un lieu hostile, dont les eaux stagnantes contribuent à propager les maladies, comme la peste. Pourtant, les terres de la Palu sont réputées pour leur fertilité, à la condition d’assurer un drainage permanent.

Le roi définit lui-même les plans d’assainissement et fait appel à Van Peule et Conrad Gaussens, deux Flamands expérimentés.

La construction des premières digues constitue le point de départ des travaux d’assèchement, qui se poursuivent jusqu’au 17e siècle.

Trois siècles plus tard, les marais couvrent une superficie de 3000 hectares, infestée de moustiques en été et inondée en hiver. C’est bien ce constat qui suscite la réflexion sur un ambitieux projet de construction, dès les années 1930.

Un lac pour remplacer une zone marécageuse

L’architecte Cyprien Alfred-Duprat est le premier à envisager la création d’un lac artificiel, qu’il relate dans son ouvrage « Bordeaux Visions d’avenir », publié en 1930. Séduit par le projet, le maire finit par y renoncer en raison des coûts trop élevés.

Il faut attendre l’année 1958 pour que la municipalité acquière 1000 hectares d’espaces inondables au nord de Bordeaux. La crue de 1952, exceptionnelle, a laissé de mauvais souvenirs.

Le souhait du maire Jacques Chaban-Delmas, également président de l’Assemblée nationale, est donc d’anticiper au mieux les débordements de la Garonne et d’urbaniser cette partie de la ville, composée de quelques dizaines de maisons.

Lauréat du concours, l’architecte Xavier Arsène-Henry se voit confier la mission de dessiner puis d’aménager la future zone de Bordeaux Lac.

Le chantier, initié en 1962, se prolonge jusqu’en 1966, au prix d’efforts soutenus et d’aléas nombreux. Le futur lac est creusé par dragage, nécessitant l’emploi d’une puis finalement de trois dragues. Des bulldozers délimitent les contours du lac en montant des digues de 3 mètres.

dragues ayant servi à creuser le lac de bordeaux
Les dragues Zazakelly et Lamproie sur le chantier du lac – Crédit photo: Bordeaux Aquitaine Marine

Les dragues doivent souvent s’arrêter du fait que leur pompe aspire en permanence la végétation des lieux (surtout composée de roseaux), qui finit par créer un bouchon.

Pendant l’hiver 1962, particulièrement froid, le responsable du dépôt, à bord de l’une des dragues, tombe à l’eau. Son corps n’est retrouvé qu’en avril 1963, à cause de l’épaisseur de la glace.

En 1963, les pompiers de Bordeaux sont chargés d’attraper les carpes du bassin de la place Gambetta puis de les transporter sur le site du lac. Quelques poissons ne supportent pas l’acidité de l’eau, mais la plupart survivent et s’adaptent, très contents de profiter d’un environnement moins exigu.

Le dragage se poursuit jusqu’en 1966. Au final, plus de 18 millions de m3 de sable et de graviers sont prélevés, permettant de surélever le site afin de ne plus subir la colère de la Garonne sur la rive gauche.

Étendu sur 160 hectares, le lac a profondément changé la physionomie du nord de Bordeaux. Sa création a représenté la première partie du vaste chantier, qui incluait aussi de nombreux aménagements.

Naissance de Bordeaux Lac

Si le joli lac de Bordeaux représente l’identité des lieux, il n’en constitue qu’un élément. Le projet de Xavier Arsène-Henry, très ambitieux, s’est nourri de diverses constructions, dont celle du parc des expositions. Édifié en 1969, il est considéré comme le plus grand hall de France, long de 861 mètres.

Sa construction visait à mieux accueillir la Foire internationale de Bordeaux, qui souffrait d’un emplacement trop restreint sur la place des Quinconces.

parc des expositions de bordeaux
L’impressionnant parc des expositions, devenu incontournable à Bordeaux – Crédit photo: CC BY-SA 3.0, A. Delesse (Prométhée)

Bordeaux Lac n’a cessé d’évoluer au fil des années et des décennies. Les premiers logements sortent de terre à la fin des années 1960, que vient agrémenter le parc floral sur une superficie de 33 hectares. Cet attrait des espaces verts se confirme en 1975, année d’inauguration du bois de Bordeaux, entièrement créé par l’homme sur 87 hectares.

Le casino théâtre Barrière est quant à lui construit en 2004. En plus des salles de jeux, il offre une salle de spectacle de 700 places. Le camping international ouvre ses portes en juin 2009, fort de 193 emplacements et résidences de loisirs.

Pour de nombreux Bordelais, Bordeaux Lac signifie le vaste centre commercial, au côté duquel se dresse l’enseigne Ikea.

Les dernières réalisations marquantes sont bien sûr le nouvel écoquartier Ginko et le stade Matmut-Atlantique.

Outre les nombreuses activités sportives que son environnement permet (aviron, golf, voile, cyclisme, course), le lac de Bordeaux profite d’une plage de sable blanc, propice à la baignade sitôt les beaux jours venus.

Les marais semblent bien loin.

Mais quelle est donc la différence entre la Dordogne et le Périgord ?

Mais quelle est donc la différence entre la Dordogne et le Périgord ?


Si la Dordogne est le département officiel, beaucoup lui préfèrent le terme de Périgord, ancré dans l’histoire et l’authenticité.

La Dordogne vue du village de Domme – Crédit photo : Angel de los Rios

Le Périgord, une très longue histoire

Il faut remonter à la Gaule antique pour identifier les premiers contours du Périgord. Le territoire est habité par une peuplade gauloise d’origine celtique, les Pretocorii (ou « Prétrocores »), dont l’étymologie viendrait du gaulois petru (quatre) et du celte corios (armée, clan). En effet, les quelques tribus vivant sur les rives des rivières Isle, Vézère, Dronne et Dordogne se sont fédérées pour former le peuple des Prétrocores, ou Quatre Armées. Leur capitale est Vesunna, connue aujourd’hui sous le nom de Périgueux.

Lors de l’invasion romaine, en 52 avant notre ère, les Prétrocores envoient 5 000 hommes combattre auprès de Vercingétorix. Le chef gaulois doit déposer les armes et Jules César, tout puissant, redessine le pays, en créant notamment Aquitania, vaste territoire délimité par l’océan Atlantique, les Pyrénées, la Gaule Narbonnaise et la Garonne. En -27, l’ajout des terres conquises au sud de la Loire permet à Auguste d’étendre davantage la possession romaine, qui prend le nom de Gallia Aquitania.

Au 3e siècle, face aux invasions barbares, l’empereur Doclétien découpe la région en trois parties, dont l’Aquitania Secunda, qui intègre le territoire des Prétrocores. Les Wisigoths l’envahissent en 412 et l’occupent jusqu’en 507, date à laquelle ils sont chassés par les troupes de Clovis Ier, roi des Francs.

En 779, Charlemagne érige le Périgord au titre de comté et le confie à un certain Widbode, premier des comtes. Deux ans plus tard, le futur empereur donne naissance au royaume d’Aquitaine, à la tête duquel il place son fils Louis le Pieux.

En 877, le royaume d’Aquitaine se scinde en deux duchés, Gascogne et Aquitaine (ou de Guyenne), auquel est rattaché le comté du Périgord. Presque un siècle plus tard, il rejoint la maison de la Marche, comme dot de mariage.

Des siècles de lutte

Au Xe siècle, en pleine invasion normande, quatre baronnies s’installent en terres périgourdines : Beynac, Biron, Bourdeilles et Beynac. De fait, les barons imposent un pouvoir absolu. Des forteresses sortent de terre, mais aussi des églises, des abbayes et des monastères, bientôt considérés comme des étapes majeures du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle.

À la suite du second mariage d’Aliénor d’Aquitaine avec Henri II Plantagenet en 1152, futur roi d’Angleterre, la province du Périgord tombe dans l’escarcelle des Anglais. Fort mécontents, les comtes mènent bataille contre l’envahisseur, perdant puis reprenant de nombreux châteaux. C’est à cette époque qu’apparaissent les bastides, premiers villages fortifiés.

château de castelnaud
Le château de Castelnaud, édifié au 12e siècle, témoin de la longue histoire du Périgord – Crédit photo: Guy Bettray

La lutte contre les Plantagenets débouche sur la guerre de Cent Ans, que viendra conclure la victoire française à Castillon (Gironde) en 1453. La province du Périgord rejoint le royaume de France et s’impose comme un territoire à la forte identité, à travers notamment la convocation des États du Périgord à partir de 1455.

En 1481, la province rejoint le giron de la maison d’Albret, à la suite du mariage d’Alain d’Albret et la comtesse du Périgord, Françoise de Blois-Bretagne. Le comté revient finalement à Henri III de Navarre, le futur roi Henri IV, à la mort de sa mère, Jeanne d’Albret. Il intègre ensuite le Périgord à la couronne en 1607.

Jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, la province est confrontée à de terribles conflits, dont les guerres de Religion à partir du 16e siècle, particulièrement sanglantes en Périgord. Nombreux sont les nobles à épouser les idées de la Réforme, au cœur d’une terre profondément ancrée dans le catholicisme.

Déjà touchés par la famine et les épidémies, les paysans périgourdins se révoltent contre l’augmentation des impôts. Ils forment ce que l’on appelle les croquants et s’attaquent aux seigneurs, aux collecteurs d’impôts et aux officiers de justice. La noblesse locale, qu’elle soit catholique ou convertie au protestantisme, s’unit pour écraser le mouvement en 1595. Le roi finit Henri IV par intervenir en faveur des croquants, qui reprendront pourtant leur mouvement quelques années plus tard.

Et la province devient département

Le 18e siècle apporte fort heureusement la quiétude au Périgord, touché de plein fouet par la Fronde, entre 1648 et 1653. La Révolution, qui ébranle Paris en 1789 et bouleverse l’ordre établi, reste somme toute assez limitée en terres périgourdines.

La fin de la monarchie et l’arrivée au pouvoir des révolutionnaires se traduisent par un redécoupage du pays. En 1790, les députés de l’Assemblée constituante décident de la création des départements, après avoir mis fin aux privilèges de certaines provinces.

Le comité, créé pour l’occasion, envisage dans un premier temps de donner naissance à 81 subdivisions de 70 kilomètres de côté, s’inspirant du découpage des États américains. Au terme de longues négociations politiques, surtout liées à des préoccupations électorales, la délimitation des futurs départements se dessine. Leur nombre est fixé à 83, selon le décret du 26 février 1790. Il est également décidé que le nom de ces départements doit rompre avec celui des anciennes provinces. Les noms de rivières, de fleuves ou de montagnes retiennent l’intérêt des députés révolutionnaires.

C’est donc de cette manière que disparaît le terme de Périgord au profit de celui de la Dordogne, son principal cours d’eau. La nouvelle dénomination est officiellement actée le par décret le 26 février 1790.

fleuve Dordogne
C’est donc la Dordogne qui a donné son nom au département, en 1790 – Crédit photo: : Krzysztof Golik – Own work – CC BY-SA 4.0

D’un point de vue géographique, le département épouse à peu près la même délimitation que le Périgord. Il se compose de presque toutes les communautés paroissiales de l’ancienne province, d’une petite partie de l’Agenais, du Limousin et de l’Angoumois.

Tout au long des siècles, depuis les Prétrocores, il est intéressant de constater que le territoire a su conserver son unité et assurer sa continuité.

Pourquoi continue-t-on d’employer le terme de Périgord ?

La longue histoire de ce « petit pays » explique sans doute le maintien du terme Périgord auprès de ses habitants et de bon nombre de ses visiteurs. Le Périgord évoque certes une certaine nostalgie, mais aussi le poids de la culture locale, des traditions et d’une certaine authenticité. La Dordogne, pour sa part, revêt un caractère plus administratif.

Les producteurs locaux n’hésitent d’ailleurs pas à privilégier cette dénomination, un peu comme une appellation. On parle ainsi de « noix du Périgord », de « foie gras du Périgord » et de « truffe du Périgord ».

C’est aussi un argument touristique solide, orienté vers le prestigieux patrimoine et la diversité de ses paysages. D’ailleurs, ne parle-t-on pas des quatre Périgord ? Le Périgord Noir, dans le Sarladais, tient son nom des vastes forêts sombres de chênes. Le Périgord Blanc trouve son origine dans la présence des plateaux calcaires. Le Périgord Vert s’illustre par sa végétation omniprésente, que viennent alimenter de nombreux cours d’eau. Enfin, le Périgord Pourpre est celui du vignoble du Bergeracois.

Le Dogue de Bordeaux est-il vraiment originaire de Bordeaux ?

Le Dogue de Bordeaux est-il vraiment originaire de Bordeaux ?


L’adorable toutou ne vient pas précisément de la capitale girondine, mais plutôt d’Aquitaine. Ses ancêtres auraient été introduits en Gaule dès le Ve siècle, lors des grandes invasions.

Dure destinée que celle du Dogue de Bordeaux – Crédit photo: Sandra Carmen Maschke – Flickr

Un chien à l’ancienneté longue comme une patte

L’origine réelle du Dogue de Bordeaux suscite quelques interrogations, peut-être en raison de sa très longue histoire. Pour certains, ses ancêtres auraient accompagné les légions romaines dès le 1er siècle avant J.-C.

Pour d’autres, c’est aux Alains, un peuple iranien nomade, que l’on devrait son introduction sur notre sol. Lors de la période des grandes invasions, qui secouent l’Europe dès l’an 375, les Alains fuient devant les Huns et se retrouvent en Germanie. Ils franchissent ensuite le Rhin, accompagnés d’autres tribus en 407 et dévastent la gaule romaine, où ils s’installent pendant plusieurs décennies. L’Aquitaine n’échappe pas à leur emprise.

Ces guerriers, accompagnés de chiens de combat, auraient introduit l’Alano en Espagne, un molosse avant tout destiné à garder le bétail.

Une autre hypothèse suggère que le dogue de Bordeaux, race indigène, serait issu de croisements entre le Mâtin napolitain, le Mâtin du Tibet, l‘Alano espagnol et le Mastiff anglais.
Cette piste de croisements semble vérifiée, quelle que soit l’origine réelle du chien.

La première littérature faisant allusion à l’animal revient au comte de Foix Gaston III qui, dans son Livre de chasse, mentionne un chien « dont la morsure est équivalente de celle de trois lévriers ».

Le Dogue de Bordeaux se développe principalement en Aquitaine, compagnon fidèle de la noblesse locale. Il se montre utile pour la chasse au gros gibier et indispensable comme gardien des domaines.

Quelques risques de disparition, quand même

Si la Révolution française est particulièrement difficile pour les aristocrates du Sud-Ouest (ou du pays d’ailleurs), elle l’est aussi pour les pauvres chiens, massacrés du fait de leur proximité avec leur maître. La race, géographiquement limitée, se retrouve menacée. Les quelques spécimens survivants quittent la splendeur des châteaux pour s’imposer comme gardiens de fermes.

Les conflits humains ne semblent décidément pas convenir au pauvre toutou, une nouvelle fois menacé d’extinction lors de la Première puis de la Seconde Guerre mondiale. Il faut quand même dire que la race, malgré son ancienneté, reste plus discrète et moins répandue que celle des caniches ou des bergers allemands.

dogue de Bordeaux
Crédit photo: pipilongstockings – Flickr

Il faut toute l’énergie de l’éleveur périgourdin Maurice Van Capel au lendemain de la Seconde Guerre mondiale pour installer durablement le Dogue de Bordeaux dans le paysage canin français. Son combat est relayé par Raymond Triquet, président de la Société des Amateurs de Dogues de Bordeaux, qui assure la promotion du chien, se démène pour sa reconnaissance et encourage son élevage.

La race n’est d’ailleurs officiellement reconnue par la Fédération Cynologique Internationale qu’en 1951.

C’est sûrement grâce à l’énergie de ces deux hommes que le Dogue de Bordeaux est un chien particulièrement apprécié, au-delà des frontières de l’Aquitaine et même du pays.

Ce molosse aime les enfants

Difficile de ne pas être impressionné en regardant un Dogue de Bordeaux. La bête a des arguments massifs à faire valoir : mâchoires larges, tête courte en forme de trapèze, corps puissant et musclé, avec un garrot bien marqué.

On l’imagine fort bien garder un domaine ou une maison, sachant se faire imposer sans trop d’effort.

Pourtant, le Dogue de Bordeaux est réputé être un excellent chien de compagnie, très heureux au sein d’une famille. Son instinct protecteur convient bien aux enfants, avec lesquels il se montre doux, patient et prévenant.

De nature plutôt tranquille, il aime jouer avec ses maîtres, dont il connaît toutes les habitudes. Pas têtu, bonne pomme, il se contente de deux balades par jour pour rester en forme. Une grosse peluche, quoi.

Quelle est la signification du drapeau basque ?

Quelle est la signification du drapeau basque ?


Reconnaissable entre mille, le drapeau basque, ou ikurriña, fut hissé pour la première fois en 1894 à Bilbao.

Crédit photo: Joseba Ariznabarreta – Flickr

La revendication d’un parti nationaliste naissant

Sa vie fut brève, mais intense. Mort à 38 ans en 1903, Sabino Arana Goiri peut être considéré comme le plus fervent partisan du projet de nation basque, traditionnelle, culturelle et catholique, à l’opposé de la vague industrielle qui touche la Biscaye dans les années 1880. Son amertume se nourrit également de la suppression des fueros (privilèges et libertés accordés aux Basques depuis l’occupation romaine), imposée par une loi espagnole promulguée en 1876.

Arana consacre dès lors sa vie à l’identité basque. Il créé le partido nacionalista vasco (parti nationaliste basque), rédige des ouvrages, diffuse des journaux d’opinion, propose la devise « Jaungoikoa eta Laggi-Zarra » (Dieu et les vieilles institutions) et même un hymne, Euzko Abandaeren Ereserkija.

Sa bataille nationaliste passe aussi par le nouveau nom qu’il donne au Pays basque, Euskadi, et par le drapeau qu’il conçoit et dessine avec son frère Luis, l’ikurriña.

Un drapeau d’abord destiné à la seule province de Biscaye

L’ikurriña est hissée pour la première fois le samedi 14 juillet 1894 au 22 de la calle del Correo, dans le quartier de Siete Calles, à Bilbao. L’honneur en revient à Ciriaco de Iturri, le doyen de la société Euskeldun Batzokija.

Pour Sabino Arana Goiri, aucune ambiguïté ne transparaît : le nouveau drapeau se destine seulement à la Biscaye en attendant que les autres provinces basques conçoivent le leur. En dernière phase, un drapeau de la confédération de l’ensemble des provinces symbolisera la naissance d’Euskadi.

portrait de sabino arana
Poète, écrivain, idéologue, idéaliste, nationaliste, Sabino Arana est le père de l’ikurriña.

L’idéologue basque n’a cependant pas envisagé le succès rapide que rencontre sa création. Les provinces renoncent à créer leur propre étendard pour adopter l’ikurriña.

Cité par Pays Basque Magazine (février-mars-avril 1996), l’abbé Pierre Laffite écrit : « Les Labourdins trouvèrent l’ikurriña si jolie qu’ils l’adoptèrent tout de suite et, peu à peu, on fit partout de même. »

Dévoilé pour la première fois à l’étranger en 1927 à l’occasion d’un spectacle de danse basque organisé au Royal Albert Hall de Londres, le drapeau profite de la mise en place de la seconde République espagnole en avril 1931 pour être largement diffusé.

Emblème du parti nationaliste, l’ikurriña tend à symboliser au fil des années l’unité spirituelle des Basques. Ainsi, « des milliers de drapeaux basques sont déployés lors du premier Aberri Eguna (jour de la Patrie), organisé à Bilbao en mars 1932 (…) On trouve aussi l’ikurriña à Bayonne en juillet 1932 lors du congrès des Txistularis qui coïncide avec les premières fêtes de Bayonne » écrit Jean-Claude Larronde dans Pays Basque Magazine.

Sur l’ensemble des provinces, le drapeau est avant tout perçu comme un signe de ralliement, voire de fraternité.

En 1936, la guerre civile espagnole encourage le statut d’autonomie d’Euskadi. À ce titre, l’un des premiers décrets signés par le gouvernement est de considérer l’ikurriña comme emblème officiel. Le texte précise même ses dimensions et les mesures des deux croix.

Un design séduisant pour un message clair

C’est un fait : l’ikurriña a suscité un véritable enthousiasme auprès des Basques du Sud et du Nord. Il est vrai que son design (ou vexillographie : design propre aux drapeaux) est agréable à l’œil. Certains y ont vu quelques similitudes graphiques avec le drapeau de l’Union Jack.

Néanmoins, la symbolique répond à des principes auxquels étaient très attachés les frères Arana.

drapeau basque
L’ikurriña tel que conçu parles frères Anara en 1894, puis sa version actuelle.

D’abord, le fond rouge représente le peuple basque.

Ensuite, la croix-verte de Saint-André, de la même couleur que le chêne de Biscaye, symbolise la loi qui doit être au-dessus du peuple.

Enfin, la croix blanche sur la croix verte et sur le fond rouge exprime la morale du Christ qui doit régner sur la loi et sur le peuple.

« Ainsi, les différents termes de la devise sont tous représentés au sein du drapeau. Jaungoikoa (Dieu) est représenté par la croix blanche ; Lagi-Zarra (La Vieille Loi) est représentée par la croix verte ; Eta (et) est représenté par l’union des deux croix au centre du drapeau » écrit Sabino Arana.

Quelle est la propriété des boues thermales de Dax ?

Quelle est la propriété des boues thermales de Dax ?


Réputées depuis l’Antiquité pour leur action bénéfique sur l’arthrose ou les rhumatismes, elles soulagent près de 60 000 curistes chaque année.

C’est pour votre bien – Crédit photo: Grand Dax, Tourisme et Thermalisme

Comme un don de la nature

Il n’est pas un Dacquois qui ne connaisse pas la légende de sa ville, d’ailleurs symbolisée par une statue située sur la place de la Cathédrale.

Lors de l’occupation romaine, un légionnaire en garnison à l’endroit où allait bientôt se dresser la ville d’Aquae Tarbellicae (puis Dax !) se désolait de voir son vieux chien souffrir de ses rhumatismes. La mort dans l’âme, il prit la décision de le jeter dans l’Adour, soucieux d’abréger ses douleurs.

À son retour de campagne, quelques mois plus tard, quelle ne fut pas sa surprise de voir son compagnon à quatre pattes se précipiter vers lui, visiblement ragaillardi. Le chien avait en effet dérivé le long de la rivière, jusqu’à s’immobiliser dans des flaques de boue pour y retrouver une seconde jeunesse.

La réputation des boues thermales de ce petit coin de Gaule s’envola à travers tout l’Empire romain, contribuant à édifier une cité thermale toujours active aujourd’hui.

Le Dr Maurice Delmas, dans son ouvrage « Dax, ses eaux, ses boues, ses indications thérapeutiques » publié en 1898, apporte un semblant d’explication : « Séparée en deux parties bien distinctes par un fleuve, l’Adour, la ville de Dax est surtout remarquable par l’abondance et la haute thermalité de ses sources. Plus de vingt millions de litres d’une eau à 6o° centigrades sortent journellement des griffons des différentes sources. On peut donc dire d’une façon pittoresque que Dax est arrosée extérieurement par un fleuve froid, l’Adour, tandis que sous elle passe un torrent d’eau chaude. L’eau minérale hyperthermale a été de tout temps la cause de la notoriété de la cité de Dax ; c’est elle qui donne naissance aux boues végéto-minérales si justement appréciées dans le traitement des manifestations rhumatismales. »

À boue (bien) portant

À quoi tient donc ce miracle géologique ? Eh bien, il dépend d’abord de la rencontre du limon déposé sur les berges de l’Adour et de l’eau thermale souterraine, qui remonte par endroit. Des excavations boueuses se forment ensuite, elles-mêmes soumises au doux climat de la région, propice à l’émergence de l’algue bleue. Cette cyanobactérie, aussi vieille que notre bonne terre, utilise le soleil pour générer du dioxygène selon le mécanisme de photosynthèse.

fontaine chaude dax
La célèbre Fontaine chaude de Dax, avec son eau à 64°C – Crédit photo:  AubdaX — Travail personnel – CC BY-SA 4.0

La microalgue qui apporte toute sa spécificité à la boue dacquoise appartient à la famille des Clostridium bifermentans, bactéries du cycle du soufre. « Ces bacilles Gram+ » anaérobies transforment les sulfates de l’eau minérale en sulfures. La transformation donne à la boue une coloration foncée et une odeur caractéristique » nous apprend ainsi le rapport de l’ENSP consacré aux boues thermales (Gwladys François, Anne Micollier, Isabelle Rouvié – 2005).

C’est d’ailleurs cette coloration particulière qui donne à la boue le nom de péloïde, tiré du grec : pélos (noirâtre) et eidos (aspect).

Et voilà, le péloïde constitue le cœur de l’activité thermale de Dax depuis déjà de nombreux siècles, selon la même recette : limon, eau chaude thermale, algue bleue.

Des bienfaits concrets et pérennes

L’application du péloïde chaud sur le corps du curiste promet un effet décontractant et le soulagement des couleurs. « Grâce à leurs propriétés stimulantes, les boues ont un effet bénéfique sur les échanges au niveau du cartilage, mais aussi sur le tonus musculaire. Leurs propriétés résolutives vont résorber les inflammations articulaires chroniques ou les lésions dégénératives des articulations. Les propriétés sédatives vont participer à la détente des contractures musculaires » précisent les auteures du rapport de l’ENSP Rennes.

Le péloïde génère une relaxation immédiate des muscles contracturés. La chaleur et l’action biochimique assouplissent la peau, permettent la dilatation des pores et contribuent au passage transcutané des éléments actifs (c’est là qu’on retrouve notre cyanobactérie).

Il s’ensuit, on le devine aisément, un sentiment de bien-être, surtout chez les personnes souffrant d’arthrose, de rhumatisme. Ces dernières, au terme de leur séjour thermal, retrouvent davantage de facilité à se mouvoir et réduisent leur consommation médicamenteuse.

La boue thermale vient également en aide aux curistes sujets à la fibromyalgie, à l’ostéoporose. On l’utilise aussi dans des cas de traumatologie et à la suite de chirurgie orthopédique.

Indispensable Régie municipale des eaux et des boues

À Dax, le péloïde est considéré comme une ressource très précieuse. Sa gestion revient à la Régie municipale, qui assure toutes les étapes du processus, de l’extraction à la vente en sacs de 10 kg aux établissements thermaux.

Cette première opération de prélèvement s’effectue en été, période au cours de laquelle l’accès aux carrières est rendu plus facile. Il s’avère nécessaire de creuser entre 2 et 9 mètres avant d’accéder au limon fossile, situé les alluvions.

Le limon est ensuite mélangé à l’eau thermale, tamisé et placé dans le fermenteur. On y ajoute ensuite la microalgue, désormais cultivée sous serre pour renforcer ses éléments actifs. Cette étape de maturation se déroule sur six jours.

Enfin, le péloïde est conditionné puis livré aux établissements dacquois.

La Régie, soucieuse de la pérennité de sa matière première, a initié depuis déjà quelques années une politique de développement durable. Le limon utilisé est récupéré puis redéposé sur son lieu de forage. Les carrières font quant à elles l’objet d’aménagements paysagers.

Il s’agit après tout d’un juste retour à la nature pour cette boue que l’on dit unique au monde, capable de soulager les corps fatigués depuis l’Antiquité.

Qu’est-ce qu’une baïne ?

Qu’est-ce qu’une baïne ?


Responsables chaque année de nombreux accidents, parfois mortels, les baïnes sévissent sur le littoral atlantique, et particulièrement sur les plages de Gironde et des Landes. Un danger réel et trop souvent ignoré.

Baïne en formation sur la plage de Capbreton, dans les Landes – Crédit photo : Tangopaso

Se méfier de l’eau qui dort

Chaque année, le même scénario se répète au cœur de la saison touristique. Gêné par la promiscuité engendrée par la zone de surveillance, notre ami baigneur préfère s’écarter pour profiter pleinement des joies de l’océan. Si les plages de la côte Atlantique impressionnent parfois par la force de leurs vagues, elles offrent aussi des zones plus apaisées, sans roulis ni écume. Bref, le vacancier y voit toutes les conditions propices à un moment agréable de baignade, loin de la foule située à quelques centaines de mètres.

Après quelques minutes de crawl bien inspiré en direction du large, il a la surprise de constater qu’il se situe déjà à 100 ou 200 mètres de la plage. Considérant cette distance (beaucoup) plus importante que prévu, il décide de revenir vers le bord, mais s’aperçoit assez rapidement que ses efforts sont vains. La plage ne se rapproche pas, elle aurait même tendance à s’éloigner.

La naissance d’une baïne

Les baïnes peuvent être grossièrement comparées à des bassines, des piscines naturelles. On parle aussi de couloirs. Leur formation dépend directement de la houle, des bancs de sable, des vagues et du vent. Les courants déplacent en effet vers le large le sable de fond et contribuent ainsi à creuser des bassines, qui finissent par se remplir d’eau.

Lorsque la marée monte, le ressac permet à l’eau de franchir les bancs de sable et de remplir la cuvette. Après quelques heures, l’eau s’évacue à travers des « couloirs » qui pointent vers le large, plus étroits que la bassine (effet « entonnoir » ou « de vidange »). Il en résulte des courants dits de sortie de baïnes, puissants et rapides, à l’origine des nombreux accidents sur le littoral aquitain.

Si la baïne ne représente pas un vrai danger à toute marée basse, du fait de sa faible profondeur et de son courant modéré (on y voit souvent des enfants barboter), elle se révèle extrêmement dangereuse deux à trois heures après le début de la marée montante. Puissante, invisible, bien calée, elle entraîne chaque année des dizaines de baigneurs vers le large. Selon Jeff, du site Lacanau Surf Info, sa vitesse peut atteindre 1,50 m par seconde, plus rapide que celle d’un nageur lambda.

Et le pire se produit…

Il suffit d’ouvrir les pages « Faits divers » du quotidien Sud-Ouest pour constater que les touristes payent un lourd tribut à l’océan, souvent par méconnaissance absolue des règles élémentaires de sécurité.
Pris dans un courant d’arrachement, un baigneur n’a aucune chance de revenir au bord en se déplaçant perpendiculairement à la plage. Il ne fait que se confronter au courant qui le pousse au large, en dépensant toute son énergie et en cédant à la panique.

Sortir d’une baïne ne relève heureusement pas de l’impossibilité. Quelle que soit la situation, il convient avant tout de conserver son calme, exercice certes délicat dès lors que le rivage ne cesse de s’éloigner. Si la plage est fréquentée, la bonne tactique consiste à faire des gestes en croisant ses bras au-dessus de sa tête afin de donner l’alerte aux autres vacanciers, aux surfeurs et aux MSN.

L’autre solution, si la personne sait correctement nager ou si l’endroit s’avère désert, est de se laisser emporter par le courant puis essayer de nager parallèlement à la plage afin de gagner les zones plus agitées, là où se forment ou déferlent les vagues. Les vagues permettront de regagner le bord, même au prix de quelques tasses bien salées.

En conclusion

Un vacancier bien informé est un vacancier heureux. L’impatience que suscitent les vacances ne doit pas se traduire par des comportements hasardeux, à l’instar de ces touristes partis visiter la Mer de Glace de Chamonix en espadrilles il y a quelques années !

En Aquitaine, l’océan est fougueux et souvent dangereux, justifiant de respecter les zones de baignade surveillées, même si elles sont fréquentées. Rien n’empêche un vacancier d’installer sa serviette où il le souhaite et de venir nager entre les deux drapeaux bleus. Il y a toujours moins de monde à l’eau que sur le sable !

Enfin, quelques minutes d’observation de l’océan suffisent pour identifier les baïnes, en n’oubliant jamais que les zones les plus calmes sont souvent les plus dangereuses. Il peut être utile également de télécharger une appli qui indique les heures de marée de la plage ou de poser des questions aux MSN, qui apporteront toutes les réponses souhaitées.