La Gironde, terre de cinéma

La Gironde, terre de cinéma


La diversité de ses paysages et la richesse de son patrimoine attirent les équipes de tournage depuis des décennies. Petit état des lieux, forcément limité et subjectif.

Camping, sorti en 2006, avec Franck Dubosc.

La Gironde, vieille habituée des plateaux

Est-il besoin de rappeler que l’une toutes premières vedettes du cinéma français, Max Linder (1883-1925), est originaire de Gironde, et plus précisément de Saint-Loubès. Jeune homme, il entre au Conservatoire de Bordeaux et joue le répertoire classique dans les théâtres de la ville, avant de connaître un formidable succès cinématographique quelques années plus tard à Paris. En 1922, il revient sur ses terres natales pour tourner le début de son film L’étroit mousquetaire, une parodie de l’œuvre de Dumas.

Autre enfant du pays, Émile Couzinet (1896-1964) lance sa carrière dans l’exploitation de salles de cinéma dans le Sud-Ouest et à Bordeaux avant de privilégier la production et la réalisation de films. Ses œuvres s’inspirent de l’esprit vaudeville du théâtre. Dès 1939, il plante ses caméras dans la capitale girondine (et à Royan) pour tourner L’intrigante (la belle Bordelaise), une histoire de rivalité amoureuse puis de complicité entre un père et son fils.

S’il est difficile de savoir quel a été le premier film réalisé dans le département, on sait que Julien Duvivier a tourné en 1919 sa toute première œuvre, Haceldama ou le prix du sang, dans le Médoc et en Corrèze. Les paysages se prêtent parfaitement à l’ambiance western voulue par le jeune homme, qui s’imposera en quelques années comme un réalisateur majeur.

En 1922, Abel Gance tourne quelques plans de son film La Roue au Casino Mauresque d’Arcachon. L’action du film se déroule à Nice, mais le cinéaste a choisi la station balnéaire girondine pour quelques jours afin de permettre à sa compagne, malade, de profiter des vertus de l’air marin. Cette dernière décèdera pourtant à la fin du tournage…

Des châteaux et des vignes

Pourvoyeuse de talents, la Gironde a aussi su charmer les scénaristes et réalisateurs au fil des décennies. Certains sites se prêtent volontiers à l’accueil des tournages. Ainsi, le château de Roquetaillade, à Mazères, accueille en 1963 Louis de Funès et Jean Marais pour le tournage de quelques scènes de Fantômas. En 1972, c’est au tour de Jean-Paul Belmondo de profiter du prestigieux décor de Roquetaillade dans le film Docteur Popaul, réalisé par Claude Chabrol. Le réalisateur Christophe Gans choisit également le château girondin pour quelques scènes de son célèbre film Le pacte des loups (2001), qui attire plus de 5 millions de spectateurs dans les salles.

Bien sûr, l’immense vignoble du département s’impose naturellement aux productions relatant les sagas des riches producteurs de vin. En 1982, le réalisateur Robin Davis choisit le château Pontet-Canet, situé à Pauillac, pour tourner J’ai épousé une ombre, réunissant Nathalie Baye et Francis Huster. Le scénario relate l’histoire de Hélène, enceinte et abandonnée par son compagnon, qui prend la place d’une femme lui ressemblant au sein de la belle famille, riche propriétaire d’une exploitation.

En 2011, ce sont les relations difficiles entre un père (Niels Arestrup) et son fils (Lorànt Deutsch), qui exploitent un vignoble prestigieux de Saint-Émilion, que choisit de raconter Gilles Legrand dans son film Tu seras mon fils. Vigneron exigeant et passionné, Paul considère que son fils manque de talent et de charisme pour assurer sa succession. Outre le drame familial, le long-métrage rend un vibrant hommage à l’univers vinicole.

Le bassin d’Arcachon, studio en plein air

Grâce à ses décors de carte postale, le bassin d’Arcachon suscite l’engouement des réalisateurs.

Si Claude Chabrol, dans son film La fleur du mal (2003), situe une bonne partie de la narration sur le bassin, Fabien Onteniente décide quant à lui de s’y consacrer pleinement. Excellente décision puisque son film Camping (2006), avec Franck Dubosc dans le rôle principal, dépasse les 5,5 millions d’entrées. Tourné au Camping de la Dune (Camping des Flots bleus à l’image), au pied de la dune du Pilat, le film narre les aventures estivales de Patrick Chirac et de ses amis vacanciers.

Le décor devenu emblématique du film Camping – Crédit photo : Camping de la Dune

Le succès populaire est tel que deux suites sont tournées en 2009 et 2015, mais sans jamais atteindre le même nombre d’entrées.

Détruit lors du terrible incendie survenu à l’été 2022, le camping ayant servi au tournage a pu être entièrement reconstruit, au terme de sept mois de travaux. Les prémices d’un futur camping 4 ?

Autre succès commercial, Les petits mouchoirs, tourné par et avec Guillaume Canet en 2009, donne la part belle aux décors du Cap Ferret, que le public retrouve dix ans plus tard dans Nous finirons ensemble.

C’est également à la pointe du Cap-Ferret qu’a été tourné L’année du requin en 2021. Librement inspiré du célèbre film de Spielberg, Les dents de la mer, le long-métrage des frères Boukherma décrit la frayeur des touristes d’une station balnéaire à l’approche d’un gros requin-bouledogue, en misant toutefois sur quelques touches d’humour. Il ne semble pas que ce pari narratif ait séduit le public ou la critique. « Hybride foutraque qui doit tout à la passion de ses auteurs, mais ne sait pas sur quel aileron nager, ce film de requin made in France est assurément le divertissement le plus bizarroïde de l’été » écrit ainsi le site Écran Large.

Bordeaux, incontournable

Il serait fastidieux de dresser la liste exhaustive des films tournés à Bordeaux. La capitale girondine peut s’enorgueillir d’avoir accueilli des tournages importants, à l’instar de celui du Corniaud en 1964, avec Bourvil et Louis de Funès. Certes, Bordeaux n’apparaît qu’une vingtaine de secondes à l’image, mais les plans d’ensemble filmés par Gérard Oury suffisent à identifier la ville, notamment grâce aux quais, au Pont de Pierre et à la Grosse Cloche. Le film permet aussi de se rendre compte à quel point la ville a changé.

Une autre comédie populaire tournée à Bordeaux ? Les fugitifs ! Réalisé en 1986, le film de Francis Veber complète la trilogie des films d’aventure du couple Pierre Richard et Gérard Depardieu, après La chèvre et Les compères. Cette fois, la cité girondine ne sert pas à tourner quelques plans, elle constitue le décor principal de la fiction. Les aventures rocambolesques de Jean Lucas (Depardieu), ancien repris de justice, et de François Pignon (Richard), chômeur au bout du rouleau, permettent d’identifier quelques lieux, comme le jardin public, la rue Sainte-Catherine ou encore la place du Champs-de-Mars.

Nul besoin de construire des décors historiques et onéreux lorsque les rues bordelaises répondent à l’attente des cinéastes, même si leur histoire est supposée se dérouler à Paris.

Ainsi, en 1982, Robert Hossein adapte Les misérables de Victor Hugo et tourne quelques scènes à Bordeaux. Même réflexe de la part de Patrice Chéreau en 1993 lorsqu’il lance le tournage de La reine Margot, avec Isabelle Adjani dans le rôle-titre. Ce sont les rues de la Tour-du-Pin et de Saint-Éloi qui accueillent techniciens et comédiens pendant trois semaines.

La même rue de la Tour-du-Pin, décidément très cinégénique, sert également de décor au film Vidocq en 2000, avec Gérard Depardieu et Guillaume Canet.


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Le chien de berger basque, l’indispensable compagnon des troupeaux

Le chien de berger basque, l’indispensable compagnon des troupeaux


Peu connu du grand public, le Berger Basque assure ses missions de gardien du bétail avec intelligence et habileté.

L’Iletsua constitue l’une des deux variétés de la race – Crédit photo : Euskal Artzain Txakurraren Adiskideak – Travail personnel – CC BY-SA 4.0

Une origine préhistorique

C’est surtout l’image du Border Collie que l’on associe aux bergers et à leurs troupeaux. Discipliné, obéissant et travailleur, le chien noir et blanc s’est imposé comme une figure incontournable du pastoralisme. La race est même utilisée au Pays Basque, où l’activité d’élevage reste importante.

Pourtant, quelques bergers préfèrent s’adjoindre les services du Berger Basque, certes moins répandu, mais tout aussi efficace dans la gestion d’un troupeau au pied des Pyrénées.

Cette race autochtone serait considérée comme l’une des plus anciennes. Des fouilles archéologiques au Nord de l’Espagne ont ainsi permis de mettre à jour des squelettes canins vieux de 12 000 ans, affichant des caractéristiques proches de celles du Berger Basque.  

Traditionnellement implantée dans les zones de pâturage de Navarre, Guipuzcoa ou de Bizkaia, la race s’est révélée particulièrement adaptée à la conduite de troupeaux.

Son existence n’a pas été oubliée par la mythologie basque. L’une des légendes raconte que le Basajaun (géant des montagnes) l’aurait créé pour mener le combat contre un loup menaçant.

On retrouve aussi le Berger Basque dans de nombreuses peintures du 16e au 18e siècle, signe de son intérêt de la part de l’aristocratie. Des artistes comme Doré ou Guiard représentent ainsi le toutou dans leurs œuvres, tout comme le fera, au 20e siècle, l’artiste Ramiro Arrue.

Néanmoins, la race est menacée à partir de la fin du 19e siècle, à cause notamment des attaques de loups. Les bergers trouvent la parade en faisant appel à des Mastiffs ou à des Patous, dont la puissance apporte une réponse plus appropriée.

Fort heureusement, l’initiative de quelques bergers évite la disparition annoncée du Berger Basque. Ce dernier est employé comme chien d’alarme à proximité des hameaux. À défaut de pouvoir attaquer les loups, le chien prévient de leur arrivée.

Le chien endémique du Pays Basque

Aujourd’hui encore, la population des Bergers Basques reste marginale et localisée dans ses terres d’origine.

La race se compose de deux variétés, aux caractéristiques similaires, mais physiquement différentes.

Il s’agit d’abord du Gorbeiakoa, reconnaissable grâce à sa robe de couleur vive fauve ou rouge feu, son pelage lisse et son museau mince et allongé, souvent pourvu d’une pigmentation. Ses yeux épousent une forme d’amande et ses pattes apparaissent fortes et musclées.

De nature docile et affective, le Gorbeiakoa est particulièrement apprécié au sein des familles d’agriculteurs et de bergers. Ses qualités physiques et son intelligence contribuent à faciliter son dressage et à l’utiliser comme chien de troupeau. C’est donc lui que le public découvre lors des concours de chiens de berger.

Pour sa part, l’Iletsua laisse voir un pelage plus long, une couleur du poil cannelle, une largeur de poitrine plus importante et des oreilles toujours tombantes.

Un peu plus rebelle que le Gorbeiakoa, l’Iletsua reste un gardien vigilant de son territoire, pouvant se montrer méfiant envers les inconnus. Son physique plus imposant lui permet d’assurer des tâches de gardiennage.

« Beaucoup utilisent le Border Collie, qui fait un excellent travail, mais si nous, les Basques, nous ne développons pas le chien de berger basque, qui le fera ? Le Gorbeiakoa a un caractère plus dur que le Border Collie, et il est plus difficile à dresser. Mais une fois que les ordres sont assimilés, ça va assez vite » explique Juan Maiza, éleveurs de Bergers Basques, dans un reportage de France 3 Aquitaine.

La race apparaît toujours menacée aujourd’hui, du fait notamment de l’emploi plus important du Border Collie. Le défi des éleveurs consiste donc à l’imposer davantage auprès des bergers, mais peut-être aussi parmi les particuliers à la recherche d’une race authentique. Il convient toutefois de préciser que le chien n’est pas adapté à la vie citadine, malgré sa gentillesse naturelle. Son quotidien se nourrit de courses et de jeux à la campagne ou dans les décors montagnards.


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La Chalosse : petit paradis discret

La Chalosse : petit paradis discret


Située au Sud du département des Landes, à la naissance du Béarn, la Chalosse préserve son intimité depuis des siècles, peut-être pour protéger ses paysages contrastés, son patrimoine précieux et sa douceur de vie.

Ô calme, ô volupté – Crédit photo: Office de tourisme Landes Chalosse

Lorsque s’efface la forêt des Landes de Gascogne

« Demandez à un Français ce qu’est la Chalosse, vous ne recevrez point de réponse, pas même d’un méridional. » Extraite d’un article publié en 1935 dans la Revue du Touring Club de France, cette phrase susciterait sans nul doute la même interrogation aujourd’hui.

De fait, la Chalosse a toujours su s’entourer d’une certaine discrétion. Pour la découvrir, il convient de quitter la vaste forêt des Landes de Gascogne, symbole de l’identité landaise, et d’emprunter la direction du Béarn, là où se dessinent les premières collines pré-pyrénéennes. 

S’il n’a jamais bénéficié de contours officiels ni même historiques, le pays de Chalosse s’étire au Nord jusqu’à l’Adour, se perd non loin de Dax à l’Ouest, s’ouvre aux vignes de Tursan à l’Est et, enfin, devient Béarn au Sud.

Ici, les célèbres pins maritimes ne composent plus un décor monotone et presque infini. La Chalosse tire sa beauté de la diversité de ses paysages, constitués de coteaux adoucis, de forêts, de prairies, de champs et de vignobles que découpent les rivières.

« Le paysage n’est jamais le même ; il se fond, se contracte ou s’étale suivant l’inclinaison du soleil. Horizons infinis qui se perdent dans le rêve, la méditation. Paysages mouvants, mais aussi merveilleusement composés qui ravissent peintres et poètes » écrit, inspirée, Michèle Barrault, dans son ouvrage Les Landes (Collection Découverte, Éditions Beba, 1988).

La Chalosse se caractérise aussi par les bocages, qui ajoutent une note bucolique au panorama à travers la multitude de bosquets et de haies entre les champs de maïs, les prairies artificielles et les landes d’ajoncs. Les interminables plages landaises semblent bien lointaines à quiconque admire la vallée de l’Adour depuis les belvédères de Montfort-en-Chalosse et de Mugron.

Un pays riche d’une (très) longue histoire

La Chalosse a accueilli les hommes dès le Paléolithique supérieur (de -4000 à 9500) comme en témoignent les outils en silex et en os, ainsi que diverses parures, retrouvés dans la grotte du Pape, à Brassempouy. Le lieu jouit d’une renommée mondiale depuis la découverte, en 1894, de neuf figurines en ivoire de mammouth, dont la célèbre « Dame à la capuche ». Le précieux objet, d’une hauteur de 3,65 cm, est considéré comme l’une des plus anciennes représentations du visage humain.

La célèbre statuette de la dame de Brassempouy – Crédit photo : Jean-Gilles Berizzi

À l’époque gallo-romaine, le terroir profite de la richesse de ses sols pour permettre une activité agricole intense. La culture du blé, du lin, du seigle, puis plus tard du maïs, assure l’approvisionnement des cités alentours, notamment celle de Dax, très fréquentée grâce à ses sources thermales.

Surtout, les coteaux ensoleillés se prêtent parfaitement bien à la plantation et au développement de la vigne. Au fil des siècles, le vin s’impose comme la ressource principale de la Chalosse.

De fait, grâce à son activité agricole séculaire, la Chalosse a accueilli une population importante, essentiellement partagée entre les propriétaires terriens, issus de la petite noblesse ou de la bourgeoisie, et les paysans. Dans leur immense majorité, les fermiers dépendaient du métayage pour survivre. Le terroir se compose d’ailleurs d’une multitude de petites exploitations. « La Chalosse était à la fois un pays riche par ses terres et pauvre par les gens qui y résidaient » précise avec justesse le site Terres de Chalosse.

Le métayage a perduré jusque dans les années 1920, lorsque les paysans se révoltent, excédés par leurs conditions précaires.

Aujourd’hui, les petites fermes composent toujours le paysage chalossais, dispatchées entre les villages et monuments moyenâgeux, qui participent eux aussi au charme de ce pays préservé.

L’attrait du patrimoine et du mode de vie

Édifice emblématique de la Chalosse, l’abbaye de Saint-Sever fut fondée à la fin du 10e siècle par Guillaume Sanche, comte de Gascogne. L’église abbatiale a été classée monument historique en 1911 puis inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1998, au titre des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France.

L’église a conservé un magnifique chevet à sept absides (tête de l’église, l’extrémité du côté de l’autel, lorsque cette extrémité est de plan arrondi ou polygonal) échelonnées, la forme la plus courante n’en proposant que trois. Autre particularité : les 77 chapiteaux et le tympan nord, véritable chef-d’œuvre du 11e siècle. La surface, qui fut l’une des toutes premières de l’art roman à être sculptée, représente une scène tirée de l’Apocalypse, dernier livre du Nouveau Testament.

Parmi les autres monuments religieux, l’abbaye d’Arthous (et son espace d’exposition) ou encore l’abbaye de Sordes, à l’architecture impressionnante, méritent amplement le coup d’œil.

Les visiteurs tombés amoureux de l’endroit ne manqueront pas de fréquenter le musée de la Chalosse, qui propose un parcours immersif. C’est l’occasion rêvée de s’imprégner des paysages, des cultures et de la douceur de vie de ce pays que l’on dit salubre.

La Chalosse tire aussi son charme de ses petits bourgs, édifiés au Moyen-Âge sur des sites perchés pour faciliter leur défense. En leur cœur, les communes typiques accueillent l’incontournable arène, dédiée à la course landaise, la place du foirail sur laquelle se tient le marché, le terrain de rugby et bien sûr l’église romane. Peu visitées, les églises chalossaises révèlent pourtant des trésors grâce à leurs chapiteaux naïfs, leur nef colorée ou encore leurs Vierges polychromes.

Le chevet de l’abbatiale de Saint-Sever – Crédit photo : Ville de Saint-Sever – CC BY-SA 4.0

L’héritage agricole s’est bien sûr accompagné d’une riche tradition culinaire. Les habitants du terroir de la Chalosse aiment le plaisir de la table et savent y contribuer. À travers une cuisine simple, le bœuf de Chalosse, le canard gras ou la truie gasconne régalent les familles depuis des siècles. On étanche sa soif en profitant d’un vin des côteaux-de-Chalosse, ce qui n’empêche pas de se tourner vers le Tursan ou le Madiran. Le premier, doté d’une IGP, s’invite souvent à l’apéritif alors que le second s’avère puissant et racé en bouche.

Mais que voir et que faire en Chalosse ?

Le pays peut représenter une destination de vacances opportune, à l’abri du tourisme de masse et à toute proximité de ses habitants. C’est la garantie d’un séjour dépaysant, serein, gourmand et réconfortant.

Pour ressentir l’esprit de la Chalosse, pourquoi ne pas emprunter, sur quelques kilomètres, l’un des deux chemins du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle ? La voie limousine traverse les villages de Saint-Sever, Audignon, Horsarrieu, Hagetmau, Argelos et Beyries, que séparent de magnifiques paysages. La voie du Puy-en-Velay mène les marcheurs vers les communes de Miramont-Sensacq et de Pimbo.

D’autres possibilités de randonnée s’offrent au public, notamment celle de la Voie Verte, ancienne voie ferrée réaménagée. Elle permet de belles et longues promenades à pied, en VTT ou à dos de cheval.

La Voie Verte serpente entre les arbres – Crédit photo : Tourisme Landes

Bien sûr, le patrimoine local représente une multitude d’opportunités de découverte. Montfort-en-Chalosse, Saint-Sever, Mugron, Samadet, Amou, Pimbo ou encore Castelnau-Tursan… Autant de villages, souvent médiévaux et souvent haut perchés, qui ne demandent qu’à être découverts. Les amateurs de course landaise ne manqueront de se rendre à Pomarez, considéré comme la Mecque de la discipline.

La Chalosse, ce sont aussi des abbayes, des châteaux et des manoirs qui parsèment le paysage, sans même évoquer les maisons de maître, typiques de la région.

En période printanière et tout au long de l’été, les activités se multiplient : baignade dans les six piscines de la région, plaisir du canoë sur l’Adour, pêche à la ligne sur les berges des rivières Adour, les Gaves ou le Luy, initiation au jeu de quilles traditionnel, relaxation totale aux thermes de Préchacq-les-Bains.

Ne pas évoquer le sens de la fête constituerait une erreur impardonnable. Comme dans l’ensemble des Landes, les ferias dictent la vie nocturne de bon nombre de communes, où bodegas et bandas promettent une ambiance haute en décibels.

Enfin, entre les producteurs locaux (dont les éleveurs de poulet de Saint-Sever), les marchés et les bons petits restaurants, il est à parier que le temps passé à table grignotera joyeusement les après-midi et soirée.

Mais n’est-ce pas finalement la philosophie de ce petit territoire discret, tout entier dédié à la douceur de vie ?


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Banc d’Arguin : la vie fragile au pied de la dune du Pilat

Banc d’Arguin : la vie fragile au pied de la dune du Pilat


Façonné par l’action des vents, des courants marins et de la houle, le banc d’Arguin symbolise l’entrée du Bassin d’Arcachon, entre la célèbre dune et la pointe du Cap Ferret.

Le banc d’Arguin vu depuis la dune du Pilat – Crédit photo : Christian Bachellier – Flickr

De la nécessité d’une réserve naturelle

C’est un constat fâcheux qui serait à l’origine de la création de la réserve naturelle du banc d’Arguin. En 1966, alors que des centaines de couples de sternes caugeks (oiseaux marins) nichent pour la première fois sur l’îlot, des plaisanciers profitent de l’abondance des œufs pour les utiliser comme projectiles au cours d’une bataille improvisée.

Consternés, les ornithologues et naturalistes décident de mieux protéger le fragile écosystème. Ils lancent un vibrant appel dans le journal Sud-Ouest et, en 1969, fondent l’association SEPANSO (Société pour l’étude, la protection et l’aménagement de la nature dans le Sud-Ouest). Leur ténacité est récompensée trois ans plus tard lorsque paraît le décret autorisant le classement du site en réserve naturelle nationale du banc d’Arguin.

La réserve couvre aujourd’hui 4360 hectares et apporte une réponse concrète à la préservation des îlots et de leur proche environnement.

L’endroit, il est vrai, donne l’impression d’un petit paradis. Il se situe à l’entrée du Bassin d’Arcachon, traversé par les deux grandes passes qui permettent à la marée de monter et de descendre. Surtout, le banc d’Arguin profite de sa célèbre voisine la dune du Pilat, qu’il contribue à alimenter en sable, pour se faire admirer des visiteurs perchés à plus de 100 mètres.

Son charme tient aussi du fait qu’il n’offre jamais la même physionomie en raison des vents et des courants marins, parfois puissants. À marée basse, le bang d’Arguin se dévoile tout entier, long de 4 km et large de 2 km.

La réserve se compose de trois zones :

  • Les sommets des bancs de sable, où pousse une végétation spécifique à l’écosystème, comme les oyats.
  • La zone sublittorale, profonde de 20 mètres, dont les fonds laissent voir un vaste herbier grâce à l’abondante présence de zostères (plantes marines).
  • Les plages et étendues de sable. Soumises aux aléas climatiques et à la force des courants, elles changent continuellement d’aspect et de superficie.

Le travail de la nature depuis des millénaires

Le bassin d’Arcachon n’est pas né en un jour. Il y a 6 000 ans, il constituait le delta de la Leyre, le fleuve côtier qui prend sa source dans les Landes. Sous la force du courant qui descend le long de la côte aquitaine, une langue de sable se dessine au nord. Au cours des siècles, elle s’étoffe, progresse vers le sud et se transforme en flèche sableuse pour devenir l’actuelle presqu’île du Cap-Ferret.

Ces longs mouvements géologiques donnent naissance à une lagune semi-fermée. D’une superficie de 155 km², le vaste estuaire accueille des passes (ou chenaux) orientées vers le nord-ouest et subit en permanence le courant des marées. Cette interaction avec l’océan, aidée par une embouchure de 3 km, dessine l’écosystème du Bassin d’Arcachon.

L’origine des îlots, dont le banc d’Arguin, suscite toujours quelques interrogations. Pour certains, la transformation progressive de l’estuaire de la Leyre en bassin se serait accompagnée du détachement de morceaux de territoires à proximité de La Teste. D’autres estiment que les bancs de sable ont toujours existé., héritiers du delta.

L’absence de cartes pendant de nombreux siècles facilite les suppositions. L’une des premières représentations graphiques du lieu est publiée dans le « Recueil des cartes marines levées et gravées par ordre du roy », vers 1690. Elle laisse voir un seul banc, au centre de l’embouchure, appelé « l’île du Terray ». Au 18e siècle, une nouvelle carte apporte davantage de précision. Elle répertorie « l’isle de Marock », située à l’endroit de l’actuel banc d’Arguin, ainsi que le « banc du Muscla » et le « banc du Cannton ».

Carte tirée du Recueil des cartes marines levées et gravées par ordre du roy, publié en 1690.

Le banc d’Arguin est mentionné pour la première fois en 1835, sur une carte réalisée par Paul Monnier. Ingénieur hydrographe de la marine, Monnier est chargé d’étudier l’évolution des mouvements de sable afin de juger de la possibilité de créer « une passe profonde et de facile accès, par laquelle des bâtiments de guerre de toute grandeur pourraient parvenir sur la rade intérieure de La Teste. »

Nul ne sait pourquoi l’ingénieur hydrographe a choisi cette dénomination. Peut-être s’est-il inspiré du naufrage de la frégate française La Méduse, survenu 19 ans plus tôt sur le banc d’Arguin, non loin du littoral mauritanien. Rendu célèbre par le tableau « Le radeau de la Méduse » de Géricault, le naufrage causa la mort de 140 marins.

Le refuge d’une faune et d’une flore typiques

Des hauteurs de la dune du Pilat, le banc d’Arguin pourrait donner l’impression d’un îlot de sable blond désert sur lequel les plaisanciers s’accordent un moment de détente. Pourtant, le lieu, situé sur l’un des huit grands couloirs migratoires de la planète, recèle une vie foisonnante.

Depuis 1972, plus de 200 espèces d’oiseaux y ont été recensées, parmi lesquelles la sterne caugek, le passereau ou encore l’huîtrier pie. Si certains oiseaux se posent le temps de reprendre des forces, d’autres préfèrent y nicher et se reproduire. Le banc d’Arguin peut ainsi accueillir jusqu’à 4000 couples de sternes caugek chaque année.

La réserve est également fréquentée par les grands dauphins, les phoques gris et les tortues luths grâce à la proximité des fosses abyssales.

Plus discrets, les mollusques et les petits crustacés s’épanouissent dans les zones abritées de la houle. Leur existence est souvent brève, car ils forment un mets de choix pour les oiseaux migrateurs.

Le banc d’Arguin, ce sont aussi différentes espèces d’insectes, comme le hanneton foulon à l’état larvaire, les puces et les araignées.

Les végétaux contribuent à la pérennité de la réserve naturelle. Ainsi, la linaire à feuilles de thym se révèle parfaitement adaptée à son environnement parfois difficile (vents puissants, salinité, manque d’eau douce). Endémique du sud-ouest de la France, elle est aujourd’hui protégée.

La faune se compose d’autres plantes, à l’instar des oyats, du cakilier maritime et du chiendent des sables.

Le fond marin est pour sa part tapissé de zostères, que l’on considère souvent comme des algues, mais qui sont en fait des plantes à fleurs. Elles forment un vaste herbier, essentiel à l’écosystème du Bassin.  Elles offrent un refuge idéal pour la reproduction des crustacés et la conservation des œufs et enrichissent aussi l’eau en oxygène grâce à leur fonction photosynthétique.

La menace de l’homme et du climat

La SEPANSO veille à la préservation et à la pérennité de la réserve naturelle du banc d’Arguin, qui fête son cinquantième anniversaire cette année. Si les excès constatés dans les années 1960 semblent loin, la vigilance n’en demeure pas moins permanente.

Certes, le fait que le banc ne soit accessible qu’en bateau le protège d’une surfréquentation touristique, à l’image de celle de la dune du Pilat. Néanmoins, les plaisanciers apparaissent chaque année plus nombreux sur le petit îlot, attirés par le sable blond et les eaux transparentes.

La règlementation du site se veut stricte : interdiction de venir avec son chien, de cueillir les végétaux, d’installer un bivouac, de chasser et de prétendre au mouillage de son bateau du coucher au lever du soleil.

Vu sur la passe et la dune du Pilat depuis la p’tite plage du banc d’Arguin – Crédit photo : FranceSudOuest

Pourtant, ces restrictions écologiques ne conviennent pas à toutes les parties, notamment les membres du Parc Naturel Marin du Bassin d’Arcachon. Ces derniers reprochent à l’État et à la SEPANSO de vouloir sanctuariser le banc d’Arguin. La zone de protection intégrale, interdite à quiconque, a ainsi été étendue en 2017.

Pour Joël Coudant, président de la Confédération des associations d’usagers du Bassin d’Arcachon, la coupe est pleine, comme il le dénonce dans Sud-Ouest (4/12/2021) : « On a perdu 80 % de nos zones de mouillage. On n’a rien contre les oiseaux, mais les ayatollahs de l’écologie, ça suffit ! »

Le PNM a d’ailleurs rendu un avis négatif sur le futur plan de gestion de la réserve naturelle d’Arguin, regrettant l’absence de concertation et la volonté politique d’éloigner toujours plus loin les plaisanciers, les pêcheurs et les ostréiculteurs.

L’autre source de préoccupation est liée au réchauffement climatique et au phénomène d’érosion. Le 10 septembre dernier, le banc d’Arguin se retrouvait coupé en deux à marée haute. L’évènement ne venait que souligner l’érosion qui touche le sud du banc depuis déjà quelques mois.

« En effet, la pointe sud du banc est rongée dans sa partie exposée à l’océan. La magnifique lagune qui s’était formée tout au sud et qui émerveillait les plaisanciers il y a quelques années, n’existe plus aujourd’hui » constate David Patsouris dans Sud-Ouest (11/09/2022).

Selon Benoît Dumeau, le conservateur de la réserve, la pointe sud a perdu 600 mètres en un an. Même si le banc se déforme en permanence au gré de la houle et des vents, il semble qu’une période d’érosion plus durable se dessine, obligeant les autorités à supprimer la zone de débarquement des bateaux dans la partie sud.

La décision risque d’exacerber encore plus les usagers du Bassin, mais elle montre toute la fragilité du banc d’Arguin, pourtant si paisible et familier.


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Master article 2

A la recherche du temps perdu dans les Landes


Exutoire de l’étang de Léon, à l’ouest du département des Landes, le courant d’Huchet se faufile à travers un paysage amazonien jusqu’à l’océan Atlantique.

Crédit photo : Maison Lillet – Facebook

Comme un sentiment hors du temps

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Exutoire de l’étang de Léon, à l’ouest du département des Landes, le courant d’Huchet se faufile à travers un paysage amazonien jusqu’à l’océan Atlantique.

Comme un sentiment hors du temps

Bien naïf celui qui considère les Landes comme une interminable et monotone forêt de pins. Le département regorge de petits territoires singuliers et discrets, souvent éloignés des vagues de touristes, qui contribuent à sa richesse.

Le courant d’Huchet est l’un de ceux-là, même s’il bénéficie d’une notoriété aujourd’hui bien établie. L’endroit suscite il est vrai l’admiration de ses visiteurs depuis déjà de nombreuses décennies. Ainsi, le journaliste Gilles Charles laisse parler son émotion dans le supplément littéraire du Figaro paru le 16 octobre 1921 : « Mais l’on rechercherait vainement ici les molles harmonies des paysages de la Loire et si l’on peut découvrir une harmonie profonde, elle ne manque pas d’une certaine violence. Tant il y a que l’étang de Léon est étrangement séduisant. Et si le courant d’Huchet ne peut vous émouvoir, c’est à désespérer. Imaginez un minuscule cours d’eau qui serpente entre des rives boisées, si minuscule à certains endroits que la barque la plus étroite y passe à grand-peine. Et ce ruisseau forme des criques, de petites anses où la lumière s’opalise dans l’ombre verte des feuillages, où, sur l’eau dormante, s’épanouissent les fleurs des nénuphars, les fougères royales et les hibiscus nuancés. »

La découverte du lieu reviendrait au poète italien Gabriele d’Annunzio en 1908, mais il est fort probable que les habitants de cette partie du littoral le connaissaient depuis fort longtemps. Le Pays de Born et du Marensin laisse d’ailleurs voir d’autres courants, ou petits fleuves côtiers. Tous jouent le rôle d’exutoire des étangs et permettent de drainer les sols sableux.  Ils se jettent dans l’océan Atlantique en franchissant les dunes par une embouchure, ce qui les soumet d’ailleurs au mouvement des marées dans leur partie aval.

Pour sa part, l’embouchure du courant d’Huchet n’a jamais été stabilisée par des travaux d’endiguement. Force est de constater que parmi les fleuves côtiers de cette partie des Landes, il s’impose comme le plus somptueux et remarquable. La richesse de son environnement lui vaut d’être classé dès 1934 au titre des monuments naturels et des sites à caractère artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque.

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La beauté des Landes dans le reflet de l’eau

Le courant d’Huchet est l’un de ceux-là, même s’il bénéficie d’une notoriété aujourd’hui bien établie. L’endroit suscite il est vrai l’admiration de ses visiteurs depuis déjà de nombreuses décennies. Ainsi, le journaliste Gilles Charles laisse parler son émotion dans le supplément littéraire du Figaro paru le 16 octobre 1921 : « Mais l’on rechercherait vainement ici les molles harmonies des paysages de la Loire et si l’on peut découvrir une harmonie profonde, elle ne manque pas d’une certaine violence. Tant il y a que l’étang de Léon est étrangement séduisant. Et si le courant d’Huchet ne peut vous émouvoir, c’est à désespérer. Imaginez un minuscule cours d’eau qui serpente entre des rives boisées, si minuscule à certains endroits que la barque la plus étroite y passe à grand-peine. Et ce ruisseau forme des criques, de petites anses où la lumière s’opalise dans l’ombre verte des feuillages, où, sur l’eau dormante, s’épanouissent les fleurs des nénuphars, les fougères royales et les hibiscus nuancés. »

La découverte du lieu reviendrait au poète italien Gabriele d’Annunzio en 1908, mais il est fort probable que les habitants de cette partie du littoral le connaissaient depuis fort longtemps. Le Pays de Born et du Marensin laisse d’ailleurs voir d’autres courants, ou petits fleuves côtiers. Tous jouent le rôle d’exutoire des étangs et permettent de drainer les sols sableux.  Ils se jettent dans l’océan Atlantique en franchissant les dunes par une embouchure, ce qui les soumet d’ailleurs au mouvement des marées dans leur partie aval.

Pour sa part, l’embouchure du courant d’Huchet n’a jamais été stabilisée par des travaux d’endiguement. Force est de constater que parmi les fleuves côtiers de cette partie des Landes, il s’impose comme le plus somptueux et remarquable. La richesse de son environnement lui vaut d’être classé dès 1934 au titre des monuments naturels et des sites à caractère artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque.


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La dune du Pilat reprend de la hauteur

La dune du Pilat reprend de la hauteur


Selon le dernier relevé de l’Observatoire de la côte de Nouvelle Aquitaine (OCNA), la plus célèbre dune d’Europe a gagné 1,2 mètre depuis l’année dernière.

En perpétuelle évolution – Crédit photo: Hornet 18 – Flickr

Une variation permanente…

L’attraction que suscite la dune du Pilat ne se dément pas. Chaque année, la publication de sa hauteur suscite une couverture de presse généreuse et, probablement, moult commentaires de spécialistes plus ou moins avisés.

Cette année, selon les études de l’OCNA réalisées en mai dernier, la dune s’élève à 103,6 mètres, soit un gain de 1,2 mètre par rapport à la même période en 2022. « L’an dernier, la dune du Pilat culminait à 102,4 mètres, soit l’altitude la plus basse mesurée depuis 2009. Un an après, elle a gagné 1,2 mètre à son sommet, situé sur la partie centrale du site. Avec une hauteur de 103,6 m, l’altitude dépasse les hauteurs mesurées en 2020 et 2022, mais reste inférieure aux autres mesures annuelles menées depuis 2009 » précise l’OCNA.

De fait, la hauteur de la dune est soumise à une variation annuelle, parfois marquée puisqu’elle avait perdu plus de 4 mètres entre 2017 et 2018.

Source: Observatoire de la côte Nouvelle-Aquitaine

La fluctuation de la taille du monstre de sable repose sur deux phénomènes naturels : l’accrétion du trait de côte et la migration dunaire, selon la force des vents.

…et un déplacement constant vers la forêt

L’autre phénomène qui impacte la dune du Pilat est son inarrêtable progression vers l’Est, où se trouve la forêt de pins. « Ce déplacement de la crête vers l’Est est d’ailleurs plus rapide que celui du trait de côte (pied de dune côté océan), témoignant d’un étalement progressif de la dune. Cette mécanique se traduit en 2023, comparativement à 2022, par un déplacement du sommet de la Dune d’environ 120 m en direction du nord-est, et par un gain d’altitude d’un peu plus d’un mètre de son sommet » constate l’équipe de l’Observatoire.

Ce déplacement fait l’objet d’une observation minutieuse, car il s’accompagne d’un questionnement sur la pérennité des infrastructures installées au pied de la dune, comme les campings et la route départementale. 

Si la dune progresse en territoire forestier, elle subit l’érosion du littoral, principalement dans sa partie Nord, avec un recul moyen du trait de côte de 4 mètres.

Tomate de Marmande

La tomate de Marmande obtient son Label Rouge

La tomate de Marmande obtient son Label Rouge


Au terme d’une longue procédure, l’Association des fruits et légumes du Lot-et-Garonne (AIFLG) fait entrer son produit vedette dans la catégorie des produits de qualité supérieure.

Les tomates de Marmande entrent dans la cour des produits réputés.

La reconnaissance de la qualité… Enfin

Le champagne a dû couler à flots ces dernières semaines chez les producteurs marmandais. Le mois dernier, l’INAO (Institut national de l’origine et de la qualité) enregistrait officiellement la tomate de Marmande dans sa liste des produits estampillés Label Rouge. Ce n’est pas rien. Pour rappel, « Le Label Rouge est un signe national qui désigne des produits qui, par leurs conditions de production ou de fabrication, ont un niveau de qualité́ supérieur par rapport aux autres produits similaires habituellement commercialises. La qualité́, dans ce cas, se rapporte à l’ensemble des propriétés et des caractéristiques d’un produit, et lui confère son aptitude à satisfaire des besoins implicites ou explicites. »

Si la tomate de Marmande jouit d’une belle réputation depuis déjà quelques décennies, elle ne bénéficiait pour autant d’aucune reconnaissance officielle. Pourtant, sa culture répond à un cahier des charges exigeant, imposant par exemple un mode de culture traditionnel en pleine terre, un désherbage manuel ou une récolte sans le recours aux outils.

Soucieux de cette recherche de qualité, l’AIFLG avait initié en 2020 la marque collective « Tomate de Marmande » pour la distinguer des autres produits, souvent issus d’usines végétales en Espagne, et insister sur la production locale.

L’attribution du Label Rouge viendra sans nul doute renforcer les démarches des producteurs marmandais, et leur offrira même une publicité autrement plus large.

En route vers l’IGP

La reconnaissance officielle d’un bon produit est un chemin de croix. Ainsi, l’obtention du Label Rouge a nécessité la rédaction d’une trentaine de versions du cahier des charges et plus de cinq ans de procédures.

Les producteurs devront désormais s’engager dans une démarche rigoureuse, qui prévoit par exemple un engagement de réduction des émissions de CO², un respect des critères gustatifs (jutosité, niveau de sucre…), l’interdiction de recours à la lumière artificielle.

Mais ces contraintes s’imposent au service de la qualité du produit final. « Pour le consommateur, c’est la garantie d’une tomate qui a du goût » explique Sophie Thill, responsable marketing chez Paysans de Rougeline, citée par France Info.

Aujourd’hui, seuls quatre segments de tomates (cerise vrac, cerise grappe, ronde grappe et allongée cœur) et trois variétés (Sao Polo, Temptation et Gourmandia) peuvent afficher le logo Label Rouge. Il contribuera, sans nul doute, à rassurer les consommateurs et à amplifier les ventes. La tomate s’invite parmi les vingt fruits et légumes déjà détenteurs du précieux label.

Il n’est pourtant pas question, pour l’AIFLG, de s’arrêter en si bon chemin. Le prochain objectif consiste à obtenir l’IGP (Indication géographique protégée), qui nécessitera, une nouvelle fois, une interminable procédure et des nerfs d’acier, d’autant que la reconnaissance doit aussi être européenne. Mais à cœur vaillant, rien d’impossible. Persuadés de la qualité incomparable de leur tomate, les producteurs marmandais continuent de livrer la bataille du goût.

Pont Chabn Bordeaux

Le pont Chaban-Delmas à Bordeaux souffle ses dix bougies

Le pont Chaban-Delmas à Bordeaux souffle ses dix bougies


Inauguré le 16 mars 2013, le plus grand pont levant d’Europe s’est rapidement révélé indispensable à Bordeaux.

Le pont est devenu l’un des emblèmes de la ville – Crédit photo : FranceSudOuest

Un projet ambitieux, des travaux impressionnants

Il suffit de déplier la carte de Bordeaux pour constater le déficit de ponts entre les deux rives. Selon les géographes et urbanistes, cette lacune s’explique par l’histoire de la ville, plutôt ancrée rive gauche où se situait son port et donc son poumon économique. Pourquoi diable construire de nouveaux ponts et entraver la libre circulation des bateaux ? Pendant longtemps, la rive droite était accessible via les bateaux à fond plat, qui semblaient répondre à la demande.

Avant la construction du pont Chaban-Delmas, seuls six ouvrages enjambaient la Garonne, dont le célèbre pont de Pierre, aujourd’hui interdit aux automobiles.

Compléter l’offre est donc apparu comme une nécessité. Le projet d’un nouveau pont est présenté au conseil municipal de Bordeaux en 1998. D’abord envisagée à toute proximité de la place de la Bourse, sa construction prendra finalement place entre les quartiers Bacalan et Bastide.

C’est un chantier titanesque qui est lancé en 2009. Afin de permettre le passage des bateaux, le pont doit être équipé d’un tablier levant. Pendant quatre, le groupement d’architectes et d’entreprises multiplie les exploits et les innovations pour respecter le cahier des charges. Ainsi, le tirant d’air doit être équivalent au pont d’Aquitaine en position haute et au pont de Pierre en position basse. Deux voies sont dédiées aux automobiles, quatre aux transports en commun et deux aux vélos.  La passe navigable affiche une largeur de 110 mètres.

En décembre 2012, les essais de levage s’effectuent avec des camions-toupie garés sur le tablier.

L’inauguration est organisée le 16 mars 2013, en présence du président de la République, du maire de Bordeaux et du président du Conseil régional.

Adopté par les Bordelais

Dix ans plus tard, le pont Chaban-Delmas s’est imposé dans le paysage bordelais. Chaque jour, 30.000 véhicules, 3000 cyclistes, 2000 piétons le traversent, sans même mentionner les passages des bus.

Ses 433 mètres de long, ses 77 mètres de haut et ses 117 mètres de travée mobile en font le plus grand pont levant d’Europe. « C’était un défi technique, entre autres pour le système de levage. Nous avons choisi le système du contrepoids et nous n’avons ainsi besoin que d’un moteur économe de faible puissance » explique Thomas Lavigne, l’architecte en chef, cité par Le Figaro.

Au quotidien, l’ouvrage d’art facilite la vie de nombreux Bordelais, comme le relate le journal Sud-Ouest : « A bord de sa petite voiture noire, Carole Jonesco emprunte chaque jour le pont Jacques Chaban-Delmas pour aller au travail. Résidant à Saint-Médard-en-Jalles, cette responsable en ressources humaines doit franchir la Garonne pour se rendre sur la rive droite de Bordeaux. « Je mets 20 minutes le matin et 35 minutes le soir. Sans le pont Chaban-Delmas, je mettrais entre 45 minutes et 1h30 de trajet » précise la trentenaire ».  

Le pont Chaban-Delmas a aussi contribué, avec la Cité du Vin, à l’essor du quartier Bassin à flot, marginalisé depuis des décennies. Outre l’apparition de nouveaux immeubles d’habitation et de commerces, des entreprises au renom national sont venues s’y installer.

C’est aussi la rive droite qui profite de cette liaison, à travers la construction de milliers de logements à Brazza.

Au printemps 2024, le pont Simone Veil viendra enrichir l’offre des ouvrages d’art bordelais, au sud de la ville. Il enjambera la Garonne entre Bègles, Bordeaux et Floirac. « Pensé comme une véritable esplanade publique, il fera la part belle aux modes doux et déploiera, côté aval, une aire piétonne de 18 m de large ainsi qu’une piste cyclable connectée au Réseau Express Vélo (REVe) » indique le dossier de Bordeaux Métropole.