Château es Milandes

La renaissance du château des Milandes en Dordogne

La renaissance du château des Milandes en Dordogne


Depuis la panthéonisation de Joséphine Baker en novembre dernier, le château de Milandes enregistre une explosion de ses entrées.

château des Milandes
Le public se presse au château des Milandes – Crédit photo: Jacques Bodin – CC BY 2.0

Joséphine Baker entre dans l’Histoire de France

L’entrée au Panthéon de Joséphine Baker, le 30 novembre 2021, a suscité une abondante couverture médiatique. Peut-être était-elle due au choix singulier d’une femme noire, d’origine américaine, rendue célèbre par la Revue Nègre en 1925. Il s’agissait surtout de rendre hommage à un personnage exceptionnel, militante de la Ligue internationale contre l’Antisémitisme en 1938, infirmière à la Croix-Rouge, résistante zélée tout au long de l’Occupation.

En 1937, elle loue le château des Milandes, non loin de Castelnaud-la-Chapelle. Bâti en 1489, il accueille les seigneurs de Caumont jusqu’à la Révolution. La demeure profite d’une architecture Renaissance et intègre de somptueux éléments gothiques.

Dix ans plus tard, Joséphine Backer décide d’acheter le château et y apporte le confort moderne : électricité, eau courante, chauffage central… Le monument se transforme en nid douillet, permettant à l’artiste et à son mari d’adopter et d’accueillir douze enfants. La grande famille y vivra une vingtaine d’années.

joséphine Baker au château des Milandes
Joséphine Baker au château des Milandes en 1961 – Crédit photo : Jack de Nijs pour Anefo – CC0

Accablée par les dettes, Joséphine Baker doit pourtant se résoudre à vendre le château en 1968. Quatre propriétaires se succèdent, dont Henry et Claude de Labarre, qui l’acquièrent en 2001. Ils en confient la gestion à leur fille Angélique, qui entreprend de lui redonner tout son panache en dépoussiérant l’œuvre de Joséphine Baker.

C’est bien grâce à son travail que le château des Milandes est aujourd’hui associé à l’artiste franco-américaine.

La gardienne du temple ne cache pas son admiration, comme elle l’explique au journal Le Point (01/08/20216) : « Tout me fascine chez cette femme, car c’est une personnalité à facettes. Tout le monde essaie de se raccorder à Joséphine. On voit débarquer des juifs – son premier mari, Jean Lion, était juif –, des francs-maçons, des chrétiens, des libres-penseurs qui affirment qu’elle est des leurs. Mais elle refusait tout embrigadement. Elle militait pour un idéal de fraternité en voulant se mélanger à tout le monde. Pour elle, il n’y avait qu’une race : la race humaine. »  

Une fréquentation en forte hausse

Le travail accompli par Angélique de Saint-Exupéry ces dernières années n’aura pas été vain. Depuis la panthéonisation de Joséphine Baker, le château des Milandes attire un nombre croissant de visiteurs.

La responsable de l’accueil, Oriane Rouland, constate le dynamisme initié par l’évènement, comme elle le confie à France Bleu (14/08/2022) : « On a presque doublé par rapport à juillet août 2019. On fait des journées à plus de 2.400 visiteurs et ces journées s’enchainent depuis fin juillet. Habituellement, pendant l’été, il y avait certains jours avec des pics à 1.700 ou 1.900 voire 2.000 visiteurs. »

De fait, le château des Milandes s’impose depuis cette année comme une attraction incontournable de la Dordogne. Le public attiré par l’aura de Joséphine Baker profite sur place du travail de fourmi réalisé par la propriétaire des lieux. Angélique de Saint-Exupéry n’hésite pas à parcourir le monde entier pour chiner et récupérer le moindre objet, document ou vêtement ayant appartenu à l’artiste.

La visite des salles muséographiques permet de se plonger dans la vie de Joséphine Baker, depuis sa naissance miséreuse à Saint-Louis (Missouri) en 1906 jusqu’à son bonheur familial au château périgourdin. Succès artistiques à Paris, missions secrètes au service du contre-espionnage français pendant la guerre, combats en faveur de l’égalité raciale aux États-Unis… Ce sont des décennies d’engagement et d’abnégation que relate aujourd’hui le château des Milandes.

Le lieu s’est progressivement adapté à l’inflation heureuse des visiteurs. Ainsi, un food truck et un snack proposent une offre de restauration, en plus de la brasserie. De petits spectacles organisés par des associations locales s’offrent au public coincé dans la file d’attente.

Parallèlement, les travaux de restauration se poursuivent et se concentrent depuis peu sur la chapelle et l’une des tours.

Ce regain de dynamisme vise à pérenniser le magnifique château des Milandes et, surtout, à porter le souvenir d’une femme exceptionnelle, à qui le pays vient de rendre le plus précieux des hommages.

Jeu Dordogne

Jeu vidéo « Dordogne » : un peu de quiétude dans un univers de brutes

Jeu vidéo « Dordogne » : un peu de quiétude dans un univers de brutes


Le studio bordelais Un Je Ne sais Quoi sortira en début d’année prochaine sa dernière production, Dordogne. Un jeu vidéo bucolique et nostalgique, qui revendique sa différence et son originalité.

jeu vidéo dordogne
Une approche picturale originale et poétique – Crédit photo : Studio Un Je Ne sais Quoi

Un pari osé, mais prometteur

Inutile de nier la réalité. L’industrie du jeu vidéo s’est essentiellement construite sur des modèles de violence extrême, à même du subjuguer les joueurs et les inciter à interagir en permanence. Call of Duty, Fortnite, Grand Theft Auto, Warcraft… Tuer avant d’être tué, selon une règle entendue et sans doute appréciée du public.

Les possibilités technologiques qu’offrent les consoles ou PC permettent aussi de concevoir des univers apaisés et de proposer une approche ludique plus respectueuse de la manette.

C’est en tout cas l’ambition du studio bordelais Un Je Ne sais Quoi. Associée à la compagnie Umanimation (installée non loin, à Pessac), l’entreprise s’apprête à commercialiser sa dernière production, intitulée Dordogne.

Le jeu nous met en présence de Mimi, une jeune femme de 32 ans de retour dans la maison périgourdine de sa grand-mère, récemment décédée. Cette dernière lui a laissé des lettres et des énigmes à résoudre, obligeant Mimi à se replonger dans ses souvenirs d’enfance, lorsqu’elle passait ses vacances auprès de son aïeule.

Annoncé depuis deux ans, le jeu a été présenté à la dernière Gamescom, organisée en août à Cologne. Le public et les journalistes ont pu découvrir une approche picturale à rebours des productions actuelles. Les 180 décors qui composent le jeu ont en effet été peints à l’aquarelle.

Les créateurs ont privilégié la narration, un peu hors du temps, plutôt que les situations poussant à la dextérité. Il s’agit ici de s’imprégner des mille et un petits détails de la vie à la campagne, comme le chant des oiseaux, le vent qui souffle dans les arbres ou le clapotis de l’eau.

L’émotion comme fil conducteur

La progression dépend donc de la capacité du joueur à résoudre les puzzles et énigmes laissés par la grand-mère. Mimi est ainsi appelée à prendre des photos Polaroïd, à enregistrer des sons, à trouver des mots… bref, à se montrer curieuse. La petite fille explore d’abord la maison de sa grand-mère.

« Nous parcourons d’abord avec Mimi les pièces comme nous feuilletons les pages d’un livre d’images. Au passage, nous interagissons avec des éléments du décor, comme de vieux Paris Match dans les toilettes. Certaines actions nous permettent de trouver des mots, que l’on récolte comme des coquillages glissés dans une poche lors d’une promenade en bord de mer. Une fois que nous les avons tous glanés, nous avons ensuite accès à une nouvelle pièce de la maison : la cuisine, où nous attendent des tartines et du lait » écrit Pierre Trouvé, dans Le Monde (25/08/2022).

Mimi poursuit sa quête hors des murs de la vieille maison, à la découverte des paysages magnifiques de la Dordogne. Les collines, villages lointains, rivières qui serpentent, forêts majestueuses contribuent à attirer l’attention du joueur et à l’inviter à la contemplation. Ici, il est avant tout question de prendre son temps avant de dénicher les réponses aux énigmes.

La commercialisation du jeu est annoncée pour le premier trimestre 2023. Son originalité ne manquera pas de susciter la curiosité du public et de la presse internationale. Les créateurs ont d’ores et déjà été invités au prochain Tokyo Game Show.

À n’en pas douter, Dordogne soufflera un vent nouveau et bienvenu, à même de séduire ceux qui considèrent que le jeu vidéo ne se limite pas à un tir de rafales ou à l’explosion d’une grenade.

Combien y a-t-il de châteaux en Dordogne ?

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Combien y a-t-il de châteaux en Dordogne ?


Surnommée « le Pays des 1001 châteaux », la Dordogne abrite un patrimoine impressionnant. Essayons de faire le compte.

Le magnifique château de Château-l’Évêque, ouvert à la visite – Crédit photo : Père Igor – CC BY-SA 3.0

L’influence des guerres

Le Périgord, ancré dans la longue histoire de France, s’est enrichi au fil des siècles d’un paysage de monuments. Le département profite d’ailleurs de cet héritage unique pour attirer chaque année de très nombreux touristes venus du monde entier.

La construction des châteaux a été initiée dès le début du Moyen-Âge, lors des tensions entre le duché d’Aquitaine et le royaume de France. Elles forment les prémices de la guerre de Cent Ans, qui oppose Anglais et Français à travers les dynasties des Plantagenêt et des Valois.

Les terres périgourdines représentent le cœur des batailles, justifiant l’édifice de châteaux fortifiés pour protéger les populations et asseoir les positions. La rivière Dordogne forme une frontière naturelle entre le royaume de France et les territoires anglais, plus au sud.

Les rois, soucieux de remporter la guerre et de reconquérir l’Aquitaine, accordent aux seigneurs locaux le droit de construire leurs fortifications, à la condition que ces derniers prêtent allégeance à la couronne de France. Le conflit guerrier motive la décision de la royauté, car, en temps normal, la construction de forteresses représente une menace directe en cas de velléité d’indépendance de l’aristocratie périgourdine.

Tout au long des décennies, de magnifiques et imposants châteaux forts sortent de terre, parmi lesquels les célèbres châteaux de Castelnaud et de Commarque.

Bien sûr, la fin de la guerre de Cent Ans ne marque pas la fin des constructions. L’architecture des châteaux épouse le style de l’époque. Certains monuments adoptent ainsi le style Renaissance ou Classique, moins massif et plus harmonieux que celui ayant prévalu pendant la période médiévale.  

On continue d’édifier des bâtisses jusqu’au 19e siècle, à l’image du magnifique château de la Valouze à la Roche-Chalais.

Un comptage forcément approximatif

La notion même de château peut poser problème, car les manoirs, maisons fortes ou demeures nobles ne sont pas considérés comme tel dès lors qu’ils n’ont jamais hébergé de seigneurs.

Néanmoins, le site Châteaux de France a effectué un recensement exhaustif, incluant les châteaux forts, forteresses, manoirs, vestiges de châteaux et ruines importantes.

Sa conclusion est la suivante : 661 châteaux, 67 châteaux forts et 339 manoirs.

De fait, la Dordogne est le département le plus richement doté de France. Il regroupe près de 11 % des châteaux édifiés dans le pays. Certains sont classés Monuments historiques ou inscrits à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

Bon nombre de ces demeures appartiennent à des propriétaires privés. Leur état est variable, selon l’ancienneté ou la rigueur des chantiers de rénovation. Des châteaux ont changé de finalité, à l’instar du château d’Embellie, devenu une grande ferme, ou du château de la Barde, qui accueille des jeunes filles handicapées.

La grande majorité reste fermée au public, mais ceux destinés aux visiteurs attirent chaque année une foule importante, avide d’histoire et de sensations. Si les châteaux de Castelnaud, de Biron ou de Beynac peuvent être considérés comme des super stars, d’autres bâtisses méritent le coup d’œil.

Ainsi, le château de Fénelon, à Sainte-Mondane, impressionne par son architecture et son emplacement en hauteur. Bâti au 12e siècle, classé aux MH en 1962, il promet une visite instructive.

Le château de Beauvais, à Lussas-et-Nontronneau, semble tout droit sorti d’un film de Walt Disney. Construit de 1533 à la fin du 16esiècle, il épouse le style d’architecture archaïsante du Périgord Vert.

Enfin, le château Château-l’Évêque (ou château Vincent) ne peut laisser indifférents ses visiteurs, s’agissant notamment de sa façade nord, qui impose le respect. Le monument a été construit au début du 14e siècle, sous l’impulsion d’un évêque.

Château de Monbazillac

Le château de Monbazillac fait peau neuve

Vin & Gastronomie Vins & Spiritueux Dordogne

Le château de Monbazillac fait peau neuve


Décidée à réveiller un monument assoupi, la coopérative de Monbazillac a lancé un ambitieux programme de rénovation et de promotion.

Crédit photo : Jonny – Flickr

Image emblématique des célèbres liquoreux

Les vins de Monbazillac, outre leurs qualités gustatives évidentes, profitent d’une image de marque particulière, que leur apporte le château de même nom. Le magnifique monument, édifié au 16e siècle, attire inévitablement le regard grâce à ses quatre grosses tours circulaires. Acquis par la cave coopérative de Monbazillac en 1960, il domine les 25 hectares de vignes et contribue à leur réputation.

Mais « le lieu ronronnait » depuis quelques années, comme le reconnaît Guillaume Barou, président de la cave. Soucieux de réveiller le château, classé aux Monuments historiques, les vignerons ont initié un projet en 2017, à même de faire entrer pleinement l’appellation Monbazillac dans l’ère de l’œnotourisme.

Après un investissement de deux millions d’euros et huit mois de travaux, le prestigieux édifice révèle un nouveau visage, tout entier tourné vers les visiteurs. « Le château de Monbazillac s’ancre dans le tourisme d’avenir avec cette restructuration de notre offre oenotouristique, et devient ainsi une pépinière d’initiatives » se réjouit Guillaume Barou, cité par le site d’information Vitisphere, dédié aux professionnels de la vigne.

Programme ambitieux et ludique

Depuis le mois de juin, le public est invité à découvrir les trois espaces thématiques.

Le premier, agencé sur une superficie de 300 m², suit une finalité muséographique. Les visiteurs découvrent l’histoire de l’appellation et le processus de vinification, de la vigne à la mise en bouteille. Les concepteurs ont insisté sur les outils high-tech, à grand renfort d’images et de son. L’ambition est de proposer « une approche instructive, ludique et humaine », selon Pauline Auban, la responsable de l’œnotourisme citée par Sud-Ouest.

Le deuxième espace se consacre aux expositions dédiées à l’histoire du terroir, selon différents aspects. La première porte sur le protestantisme et la seconde évoque la famille de Bacalan, habitante des lieux pendant la Révolution française.

Enfin, le troisième et dernier espace ouvre ses portes aux artistes. Depuis le 24 juin, Marlène Mocquet et Laurent Mareschal, respectivement céramiste et sculpteur plasticien, exposent le fruit de leur création. Le château suit aussi une politique de résidence d’artistes, en leur offrant l’histoire des lieux et la beauté du parc pour nourrir leur imagination et leurs projets.

Une demi-journée d’immersion

La variété des animations impose de consacrer quelques heures au château de Monbazillac. Les visites se concluent évidemment par une dégustation du divin breuvage, au pavillon des Arômes.

Même si le vin ne les concerne pas de prime abord, les enfants n’ont pas été oubliés par les organisateurs. Ils peuvent se rendre dans les caves, où différentes attractions les attendent, comme la conception et l’édition d’une étiquette d’une bouteille de jus de raisin.

Des animations sont prévues tout au long de l’été, construites autour de quatre thèmes : le métier, l’utilisation de la robotique, le château dans le territoire et le rendez-vous des vignerons. C’est l’occasion rêvée de rencontrer les viticulteurs et d’échanger en leur compagnie.

Le cadre prestigieux du château de Monbazillac se prête aussi fort bien à l’organisation d’un petit pique-nique, à moins que l’on ne préfère profiter du restaurant maison, le Pavillon Brizay.

Les visiteurs enthousiastes et les amateurs de bon vin concluront certainement leur visite par un passage à la boutique, entièrement rénovée.

Tarifs :

 Deux formules sont proposées :

  • Le Monba’licieux : visite de tous les espaces et dégustation commentée de trois vins : 15 €
  • Le Monbazill’Art : visite libre du château et dégustation d’un vin parmi la sélection : 10 €

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Quelques destinations originales dans le Sud-Ouest

Quelques destinations originales dans le Sud-Ouest


Mine de rien, la région regorge de petits endroits sympathiques pas toujours inscrits en tête de liste des lieux touristiques. C’est aussi ce qui fait leur charme.

Le domaine des Terres Blanches, à Espiet – Crédit photo: les Terres Blanches

Les Jardins d’eau de Carsac (24)

Non loin de Sarlat, au cœur du Périgord noir, se niche un petit paradis que n’aurait pas renié Claude Monet. Les Jardins d’eau de Carsac invitent, sur plus de 3 hectares, à une balade hors du temps. Ici, les lotus du Nil, les nymphéas exotiques et de nombreuses autres plantes aquatiques forment un univers enchanté. On le traverse en s’imprégnant des odeurs, en admirant la composition du paysage et en observant la faune, omniprésente. Ce sont les carpes Koï qui frétillent dans les bassins, les hérons cendrés et les aigrettes qui se régalent des têtards, les libellules qui frôlent les plantes ou encore les grenouilles, véritables maîtresses des lieux.

La visite se nourrit aussi d’un labyrinthe aquatique, dont la superficie dépasse les 3 000 m² et l’itinéraire se prolonge sur 550 mètres de passerelles. Il abrite une trentaine de variétés de lotus, plus de soixante espèces de nymphéas et 150 plantes diverses, parmi lesquelles les papyrus du Nil.

Labellisés « Jardin remarquable » en 2012 par le ministère de la Culture, les Jardins d’eau de Carsac promettent une parenthèse rafraîchissante au cœur de l’été et un retour raffiné à la nature.


Adresse : Saint Rome – 24200 CARSAC
Tél : 05 53 28 91 96
Horaires : Mai, juin et juillet : 10h à 19h – Août : 18h30 – Septembre : 11h à 18h.
Tarifs : Adulte : 8,50 € – Étudiants, jeunes (12 à 17 ans inclus), demandeurs d’emploi, personnes handicapées (indiv. et groupes) : 7 € – Enfants de 6 à 11 ans inclus : 5 €

les jardins d'eau de carsac
Crédit photo: Les Jardins d’eau de Carsac

Les Terres Blanches d’Espiet (33)

Si le Bassin d’Arcachon attire de très nombreux touristes chaque année, la Gironde recèle des destinations un peu plus intimes, mais non moins charmantes. Ainsi, à Espiet, village situé à une trentaine de kilomètres de Bordeaux, les Terres Blanches épousent les contours du paradis. Le domaine, d’une superficie de 90 hectares, est né après des années de travaux, visant à transformer l’ancienne carrière d’un cimentier en lagon de carte postale.

Planté au milieu des vignobles et des forêts, le domaine se consacre aux plaisirs du farniente et de la baignade. Il est vrai que la plage de sable blanc et la vaste étendue d’eau turquoise promettent quelques heures d’abandon et de frissons de plaisir.

Mais le lieu se prête aussi et surtout aux plaisirs de la glisse aquatique. Le Windsor Wakeboard Camp, l’académie de wakeboard et de wakesurf, y a élu domicile, proposant des stages ou la location d’une large gamme d’équipements.

Ceux qui le souhaitent pourront déjeuner ou dîner au restaurant et même prolonger leur envie de détente au spa Les Petits Bains.


Adresse : 13 La Gueynotte – 33420 ESPIET
Tél : 06 11 51 68 24
Horaires : Ouvert du mercredi au dimanche, de 11 heures à 19 heures.
Tarifs : Adulte : 5 € – Enfant de moins de 12 ans : 4 € – Réservation obligatoire en ligne.

les terres blanches d'espiet
Crédit photo: les Terres Blanches d’Espiet

La grotte de Lastournelle (47)

En cette période de forte chaleur, la recherche désespérée de fraîcheur peut aussi correspondre à une petite visite culturelle. A Sainte-Colombe, dans le Lot-et-Garonne, la grotte de Lastournelle laisse voir de magnifiques stalactites et stalagmites, mais aussi des coulées de calcite, des draperies et même des colonnes. C’est un spectacle naturel flamboyant qui s’offre au public à travers les sept salles de la grotte, sur plus de 300 mètres.

Pour ajouter un peu d’authenticité à la visite, il est possible de partir à la découverte des salles dans l’obscurité, avec sa seule lampe de poche comme accessoire de progression.

Découverte en 1878 par un paysan qui creuse un puits, la grotte de Lastournelle fait l’objet de quelques explorations. En 1955, les propriétaires du terrain, Joseph et Maria Brys, mettent à jour l’entrée naturelle de la cavité. Un passage est finalement dégagé, permettant un accès plus aisé aux salles et à ses trésors minéraux.

Des animations sont régulièrement proposées au public, comme des chasses au trésor, à même de ravir les enfants.

Un petit restaurant, une boutique et des jeux pour les petits sont proposés aux visiteurs.


Adresse : 1851 Route des Grottes de Lastournelle – 47300 SAINTE-COLOMBE-DE-VILLENEUVE
Tél : 05 53 40 08 09
Horaires : Avril à décembre – Horaires des visites variables suivant l’affluence.
Tarifs : Adulte : 7,50 € – Enfant (de 4 à 14 ans) : 5 €

la grotte de lastournelle
Crédit photo : JYB Devot — Travail personnel, CC BY-SA 4.0,

L’Esturgeonnière du Teich (33)

Depuis déjà quelques années, le caviar français s’impose parmi les meilleurs du monde. Le département de la Gironde contribue grandement à la production, notamment grâce au Moulin de la Cassadote à Biganos et au Caviar Perlita, situé non loin, au Teich.

L’établissement ouvre régulièrement ses portes afin de dévoiler toutes les étapes de fabrication du précieux aliment. Fondée en 1990, la ferme aquacole de L’Esturgeonnière s’est d’abord destinée à la production de chair d’esturgeon, avant de se tourner vers le caviar, au terme d’importants travaux.

Aujourd’hui, l’entreprise assure l’ensemble du processus de production, de la naissance des alevins au conditionnement du caviar. Le site profite de la proximité d’une source géothermale, qui préserve la température de l’eau tout au long de l’année. Grâce à une station de traitement dotée d’une double filtration, les eaux ressortent propres dans les milieux naturels avoisinants.

La visite permet donc de s’immiscer dans l’univers si particulier de la production de caviar, servi dans les restaurants gastronomiques de la planète. C’est aussi l’occasion de prendre (un peu) part à la fête puisqu’une dégustation est même proposée au public.


Adresse : Route de Mios Balanos – 33470 LE TEICH
Tél : 05 56 22 69 50
Horaires : Avril à septembre, uniquement sur rendez-vous.
Tarifs : Adulte : 30 € – Enfant (de 8 à 12 ans) : 24 €

l'esturgeonnière du teich
Crédit photo: Gironde Tourisme

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Port de la Teste

Bassin d’Arcachon : un plan de relance immédiat pour sauver la saison après les incendies

Bassin d’Arcachon : un plan de relance immédiat pour sauver la saison après les incendies


Même si les incendies de Gironde continuent de mobiliser des centaines de pompiers, le secteur du tourisme a choisi de réagir vite et fort.

port de la teste de buch
Le port de La Teste espère renouer rapidement avec ses vacanciers – Crédit photo : Reynald G — Travail personnel, CC BY-SA 4.0

La saison semblait si prometteuse…

Après deux années difficiles en raison de la crise sanitaire, les dernières vacances de Pâques ont su redonner le sourire aux professionnels du tourisme. Sur le Bassin d’Arcachon, la fréquentation a égalé celle de 2019, avec un taux de remplissage de 85 % des hôtels et campings. Parisiens, Britanniques ou Espagnols… Nombreux étaient les vacanciers à retrouver les petites plages du Bassin et les rues de la cité balnéaire.

Cette hausse de la fréquentation laissait envisager une saison estivale radieuse. Nicolas Jabaudon, le directeur de l’Office de Tourisme Médoc Atlantique, anticipait même un vrai succès, au regard des programmes de réservation des établissements d’accueil, déjà bien chargés au printemps.

Bref, tous les ingrédients étaient enfin réunis pour renouer avec des vacances réussies, d’autant plus attendues après les épreuves imposées par le Covid et l’inquiétude née du conflit en Ukraine.

Maudit 12 juillet

À peine entamée, la saison estivale est confrontée à la triste réalité du réchauffement climatique. Le 12 juillet, deux incendies de forêt sont déclarés à La Teste-de-Buch et à Landiras. Du fait de la sécheresse persistante, de parcelles mal entretenues et de vents capricieux, les incendies se transforment en mégafeux.

Sur le Bassin d’Arcachon, les flammes ravagent plus de 7 000 hectares de forêt. Elles détruisent un paysage emblématique et plusieurs campings situés au pied de la Dune du Pilat, dont le célèbre Camping des Flots bleus.

Les habitants jugés à risque sont évacués, ainsi que des milliers de touristes. Même une partie des animaux du zoo de La Teste sont mis en sécurité dans d’autres établissements.

Il faudra 12 jours aux 2000 pompiers mobilisés pour venir à bout des flammes, aidés par neuf bombardiers d’eau, soit la moitié de la flotte nationale.

Le 24 juillet, la sécurité civile annonce enfin que les feux ont été fixés, laissant le triste spectacle de 21 000 hectares calcinés…

Des effets immédiats sur l’économie locale

Le secteur du tourisme subit de plein fouet l’impact des incendies. En dix jours, les professionnels constatent une baisse de leur activité de près de 40 %. Hôtels, campings, restaurants, chambres d’hôtes, écoles de surf ou encore loueurs de vélos doivent s’adapter à un arrêt brutal de la saison, qui commence seulement.

« Tous les jours, on a des gens qui nous téléphonent pour demander si on a des fumées, si on est loin des incendies, s’ils ne risquent rien ici« , explique Lionel Pujade, patron du camping Ker Helen au Teich et président de l’hôtellerie de plein air de la Gironde (France Bleu, 22/07/2022).

Pour rappel, le tourisme représente une manne financière annuelle de plus de 750 M€ en faveur de l’économie arcachonnaise. La fuite des touristes fragilise le secteur, mais aussi la vie locale tout au long de l’année.

Relever ses manches

Si la baisse d’activité a été immédiate, la contre-attaque décidée par le SIBA (Syndicat Intercommunal du Bassin d’Arcachon) l’a été également. En quelques jours, les professionnels ont réussi à mettre en place un plan de relance, financé à hauteur de 100 000 €.

Ainsi, une campagne publicitaire est lancée sur les chaînes de France Télévisions et dans de nombreux journaux nationaux dès le lundi 25 juillet. Le souhait est de sensibiliser le public et de le rassurer, à travers des images apaisantes du Bassin. Le slogan joue la carte de la sincérité : « Le Bassin d’Arcachon vient de vivre une terrible épreuve. Nous avons besoin de vous ».

Il est également prévu d’organiser un immense rassemblement de bateaux le mercredi 27 juillet, à même de rassembler plaisanciers, pêcheurs et ostréiculteurs. Là encore, le but est d’attirer l’attention et de marquer les esprits.

Enfin, la mise en place d’une cellule de crise permettra d’accompagner les acteurs du tourisme particulièrement touchés par les incendies. Composée de différents organismes, dont la CCI et la Chambre des métiers, elle suivra la mission d’identifier les aides et d’assurer le suivi des demandes d’indemnisation.

Marathon du Médoc : boire ou courir, pourquoi choisir ?

Marathon du Médoc : boire ou courir, pourquoi choisir ?


Lancé en 1985 par une bande de copains médecins, le Marathon des châteaux du Médoc, organisé chaque année en septembre, donne la part belle à l’ambiance festive et à la dégustation des crus de la région.

Crédit photo : Marathon des Châteaux du Médoc

Une course à contre-courant

On le sait, le marathon et ses 42,195 km règlementaires imposent un physique affûté, un entraînement régulier et une hygiène de vie irréprochable. Le visage des athlètes marqué par l’effort contribue à la légende de cette course particulière.

New York, Paris, Berlin, Tokyo… Autant de villes réputées qui accueillent chaque année des milliers de coureurs venus du monde entier, sous le regard des médias internationaux.

Pourtant, dans le Sud-Ouest de la France, et à Pessac plus précisément, un évènement suscite une curiosité croissante et un engouement jamais démenti.

Lancé en 1985 par six amis et la Commanderie du Bontemps (confrérie viticole), le Marathon des Châteaux du Médoc a immédiatement joué la carte de la singularité. L’un des fondateurs raconte :

« À cette époque, les courses en France sont destinées à la performance pour la plupart et l’ambiance s’en ressent ; les « ringards » dont nous faisons partie ont parfois l’impression de déranger. Pourquoi ne pas créer un évènement festif et sportif se basant sur nos richesses naturelles, la région, ses châteaux et ses vins, notre amour du bien-vivre, notre expérience de marathoniens qui nous permet d’aller au-devant de l’attente de nos coureurs et enfin notre passion commune ? »

Le pari peut sembler de prime abord un peu décalé. Entourer une épreuve de marathon d’une ambiance folle et de la dégustation de crus du Médoc ne correspond pas au modèle du genre. Et pourtant, le succès accompagne la première édition, en réunissant plus de 500 coureurs quand le Marathon de Bordeaux n’en attire pas plus de 200.

C’est le début d’une grande aventure sportivo-festive, bâtie sur quatre piliers : spectacle, santé, vin et sport.

Privilégier le « fun effort »

Les vignobles et châteaux du Médoc constituent le cadre et le cœur du marathon. Il faut avouer que les appellations Pauillac, Saint-Julien, Saint-Estèphe, Médoc et Haut-Médoc suscitent presque instinctivement l’envie de dégustation, même chez les athlètes.

De fait, une vingtaine d’étapes jalonne le parcours. Organisées par les propriétaires des domaines, elles permettent de se désaltérer en profitant d’un petit verre de vin goûtu. Certains marathoniens s’accordent le temps de la dégustation, d’autres privilégient un cul sec afin d’atteindre le prochain stand dans les meilleurs temps.

Le maître mot est celui du plaisir. « La vaste majorité des coureurs, dont le nombre est limité volontairement à 8 500 et qui viennent de 75 pays, ne se sont pas inscrits dans l’espoir de vaincre, mais de faire la fête » écrit fort justement Michel Arseneault dans L’Actualité (5 février 2020).

Ici, l’obsession du chrono est tout à fait relative. L’évènement est d’ailleurs qualifié de « marathon le plus long du monde » au regard du temps que s’accordent les sportifs lors des pauses aux points relais.

superman devant un stand de dégustation
Même Superman succombe au plaisir de la dégustation – Crédit photo : © Marathon du Médoc

Les 22 stands de dégustation de grands crus ne sont pas les seuls à enchanter les papilles. Dès le 28e kilomètre, des huîtres sont proposées aux athlètes, prélude à un repas roboratif. Car, oui, c’est bien le fumet d’entrecôtes grillées sur sarments de vigne qui chatouille les narines au 39e kilomètre (proche de l’arrivée). Les insatiables marquent deux nouveaux arrêts, d’abord pour déguster le fromage, ensuite pour s’enfiler une glace.

Il arrive parfois que certains marathoniens franchissent la ligne d’arrivée en titubant, peut-être à cause d’arrêts prolongés aux stands ou de douleurs musculaires. Malgré la bienveillance qui entoure la compétition, les organisateurs imposent un temps de course maximal de 6 heures 30, au risque de finir dans la voiture-balai. On devine qu’elle rentre rarement vide.

C’est la fête !

Proposer des grands crus et de savoureux plats, c’est bien. Mais le Marathon du Médoc revendique avant tout son esprit festif. C’est la raison pour laquelle les coureurs sont encouragés à se déguiser avant de prendre le départ. Honte à tous ceux qui conserveraient short et débardeur !

Les déguisements suivent le thème annuel du marathon. Ainsi, en 2019, les participants ont pu enfiler des costumes de super-héros. L’année précédente, c’est le thème de la fête foraine qui s’est imposé. Cette année, le public aura peut-être le sentiment d’être au Festival de Cannes puisque la thématique retenue est celle du cinéma. Ce sera sûrement l’occasion de voir James Bond courir aux côtés de Dark Vador et d’un T-rex échappé de Jurassic Park.

L’ambiance de fête se veut omniprésente. Dès la veille de la course, la soirée Mille-Pâtes accueille 1500 convives dans l’un des châteaux partenaires. Apéritif dans les jardins, dîner, dégustation des crus du domaine, bal… Les marathoniens invités ont peut-être intérêt à ne pas trop tarder.

En plus des pauses dégustation, la course s’organise autour d’une cinquantaine d’animations tout au long du tracé : orchestres, bandas, danses improvisées, ateliers, spectacles divers.

C’est aussi l’un des secrets de la réussite du marathon. Le public, toujours très nombreux, est partie prenante des festivités. Il contribue directement à la convivialité et à la bonne humeur.

« Pour Conor Clune, un Irlandais qui en est à son sixième marathon, celui du Médoc est le plus chaleureux de tous. Plus encore, admet-il à contrecœur, que celui de Dublin. « Durant tout le parcours, les gens voient nos prénoms sur nos dossards et crient : “Allez, Conor !”, “Courage, Conor !” Ça change tout. Ailleurs, le public nous encourage. Ici, il nous aime. » (L’Actualité, 5 février 2020).

La fête se poursuit en soirée et en musique, bien après la fin de la course. Le lendemain, la balade de récupération permet à 4000 personnes de partir à la découverte des vignobles, avec des arrêts dans quelques châteaux, qui ressortent les bouteilles pour l’occasion.

La santé comme fil conducteur

Toutes ces joyeuses initiatives n’occultent en rien le souci de santé qui se doit d’entourer un marathon. La course est longue, la chaleur parfois étouffante, l’effort permanent malgré les pauses.

Ainsi, le congrès médical et le colloque médico-sportif, organisés la veille du marathon, suivent l’objectif d’apporter au public et athlètes des informations précises sur la pratique d’un sport d’endurance et les pathologies qui peuvent en résulter.

La course elle-même permet d’observer au plus près l’état physique et de santé des coureurs. Sont ainsi menées des milliers d’études cardiologiques, électrocardiographiques, tensionnelles, mais aussi podologiques, digestives ou épidémiologiques.

Tout au long de l’épreuve, 300 personnes assurent l’assistance médicale et une dizaine de postes de soins jalonnent le tracé. La ligne d’arrivée franchie, les participants peuvent trouver réconfort et assistance dans cinq tentes mises à leur disposition.

Les verres de vin servis pendant le marathon ne sont bien sûr jamais remplis à ras bord. Il s’agit plutôt d’un fond, surtout destiné à faire découvrir et apprécier le cru d’un domaine. De même, les entrecôtes grillées sont servies découpées en petits morceaux et ne sont proposées qu’en fin de parcours. La distribution de bouteilles d’eau se veut permanente.

Les marathoniens sont des sportifs accomplis et connaissent leurs possibilités et limites. Si le contexte festif du Marathon du Médoc les incite à moins se soucier du classement et du chrono, ils savent que la distance de 42,195 km reste une redoutable épreuve. Cette vision est bien sûr partagée par les organisateurs.

En conclusion, le Marathon des Châteaux du Médoc aura superbement réussi son pari. Grâce à la mobilisation de 3000 bénévoles, il est aujourd’hui considéré comme un évènement incontournable pour les coureurs et le public. Sa réputation a dépassé depuis longtemps les frontières, puisque des milliers de marathoniens venus du monde entier y participent.

Surtout, il a réussi à raboter la notion de compétition au profit de la convivialité et du plaisir commun de partager un moment précieux. Largement de quoi lever son verre.


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Train Artouste

Nouvelle saison pour le petit train d’Artouste

Nouvelle saison pour le petit train d’Artouste


Le jeudi de l’Ascension a marqué la réouverture de la célèbre ligne pyrénéenne, prisée des touristes.

petit train d'artouste
On évite de regarder en bas – Crédit photo: Ville de Laruns

La promesse de paysages somptueux

Tranquillement installés à l’air libre, sous de petits arceaux métalliques, les passagers s’apprêtent à (re)vivre l’émotion que procure le petit train d’Artouste. Ses couleurs jaune et rouge ne laissent jamais indifférent, pas plus que son itinéraire, perché à 2000 mètres d’altitude.

Le train le plus haut d’Europe sur voies étroites a repris du service jeudi dernier. Jusqu’au 2 octobre, il va multiplier les allers et retours entre la gare de la Sagette et le lac d’Artouste, pour un trajet de 55 minutes.

Le voyage réserve son lot d’adrénaline et de sentiments intenses, entre ravins profonds et paysages impressionnants. Loin de toute activité humaine, sur une portion de voie bâtie à flanc de montagne, le petit train d’Artouste invite à s’imprégner d’une nature authentique et sauvage, que facilitent la faible allure et l’absence de tout habitacle.

Joyeux anniversaire !

Cette année 2022 est particulière, car elle correspond au 90e anniversaire d’exploitation de la ligne d’Artouste.

Construite originellement pour transporter les ouvriers vers l’énorme chantier du barrage destiné à construire une retenue d’eau (lac d’Artouste), la ligne s’est ensuite consacrée au tourisme, en plein essor dans les années 1920.

Sage décision, car elle ravit les vacanciers depuis plusieurs décennies et connaît aujourd’hui un succès sans précédent, avec près de 100 000 passagers chaque année.

L’anniversaire s’accompagne de différentes manifestations : repas organisés dans les télécabines, exposition à la médiathèque de Laruns, jeux-concours, surprises…

L’autre bonne nouvelle est l’inauguration, le 25 juin, de la base nautique du lac de Fabrèges, qui met à disposition paddles et autres pédalos. De quoi se remettre de ses émotions après un trajet vertigineux.

La Félibrée, pour que vive la culture occitane

La Félibrée, pour que vive la culture occitane


Depuis plus d’un siècle, la Félibrée ouvre une parenthèse enchantée tout entière dédiée à la langue d’oc, au folklore, à l’histoire et aux traditions. C’est surtout l’occasion de réaffirmer la spécificité de l’identité périgourdine.

Crédit photo : Père Igor – CC BY-SA 4.0

Une fête populaire, mais authentique

En septembre 1903, le village de Mareuil accueille la première édition de la Félibrée, ou Felibrejada. L’initiative revient à l’association Lo Bornat dau Perigòrd, fondée deux ans auparavant. Lo Bornat s’inspire du Félibrige, un courant de pensée initié par Frédéric Mistral en 1854, dont la vocation est de contribuer à la considération et à la sauvegarde de la langue et de la culture d’oc.

La Félibrée ouvre ses portes dans un village différent chaque mois de juillet, sur une période de trois jours, dont le point d’orgue est le dimanche. Son organisation, qui reste chapeautée par Lo Bornat, dépend d’un comité local issu de la commune accueillante. Si la fête se déplace de villes en villages, son message et ses valeurs restent immuables. Les majoraux, garants de la philosophie félibréenne, y veillent. L’un d’eux, Jean Monestier, écrivait ainsi en 1984 : « La Félibrée, fête de la langue d’oc et des félibres, fête de la terre et de la tradition périgorde ; ou mieux encore, fête de l’espérance et de la convivialité de tout un peuple qui se réunit pour s’offrir à la fois une journée d’idéal, mais aussi un forum de rencontres qui fait de la Félibrée le grand rassemblement populaire voulu pour témoigner et comprendre. Témoigner d’une identité, d’une volonté de rester différents, comprendre une nouvelle esthétique qui puise ses raisons de vivre et d’espérer au plus profond de la terre natale. »

L’évènement est donc l’occasion de se retrouver et de partager, sous des élans festifs, un même sentiment de cohésion et de respect des valeurs occitanes, appelées à perdurer car profondément ancrées dans l’histoire du Périgord.

Le programme de la Félibrée gravé dans le marbre

Dès le printemps, l’effervescence gagne la cité organisatrice. Il convient en effet de préparer la fête et toutes les bonnes volontés sont les bienvenues. La fabrication des guirlandes de fleurs en papier, appelées à être suspendues, impose un lourd travail, tout comme les nombreux aménagements des lieux ou la décoration des rues. Mais c’est aussi et surtout l’occasion de se retrouver et d’improviser des moments conviviaux, comme la dégustation du tourin, la soupe traditionnelle.

La période printanière permet également de choisir la reine de la Félibrée parmi les jeunes femmes de la commune. Cette dernière doit pouvoir s’exprimer en occitan, répondre à un questionnaire sur la culture locale et convaincre un jury.

Enfin, l’affiche de l’évènement est dévoilée.

La préparation de la Félibrée est peut-être facilitée par le fait que son programme ne varie pas à chaque édition. Le maire remet les clés de la ville aux félibres, qui deviennent symboliquement les gouvernants de la cité le temps des festivités.

la félibrée en 2012
La Félibrée à Piégut-Pluviers en 2012 – Crédit photo : © Traumrune

Les temps forts se composent d’une messe en occitan et de la fameuse taulada, un énorme banquet réunissant plus de 700 convives, invités à se régaler de plats locaux, dont la fameuse soupe de haricots et de couenne. Le repas est servi dans des assiettes dites à chabrot, spécialement décorées pour l’occasion.

La Félibrée se nourrit de nombreuses autres manifestations, comme la cour d’amour, un spectacle folklorique, le défilé des groupes traditionnels, la démonstration des vieux métiers et, bien sûr, les spectacles de chants et de danses du terroir organisés sur la scène ou parmi la foule.

Tout sauf de la nostalgie

Si la Félibrée puise son énergie dans la réminiscence d’un monde un peu lointain, que vient ressusciter le folklore, elle ne cherche pas à se complaire dans des élans nostalgiques. Ce serait faire injure au Félibrige et à ses nombreux adeptes.

L’évènement consiste surtout à revendiquer haut et fort la culture occitane, sa langue et son ancrage dans la société d’aujourd’hui.

« La Félibrée est en effet, d’abord, une tentative pour reconstituer le Périgord en tant que communauté idéale et fondamentale. Le jour de la Félibrée, c’est la culture « régionale » qui est érigée en culture officielle (…) La culture occitane, et ses représentants patentés, les félibres, prennent le pouvoir le temps d’une fête » écrit ainsi Christian Coulon, professeur émérite à Sciences Po Bordeaux, dans la Revue Française de Science Politique (1988).

« La Félibrée se veut « un retour à une patrie historique et mythique et à une façon de vivre, celle des ancêtres ». Ce « retour » implique que les oppositions et les clivages sociaux et politiques soient oubliés. Le temps de la Félibrée est celui de l’union retrouvée. »

De fait, la manifestation attire de très nombreux Périgourdins, fiers de leur origine, heureux de la survivance de la langue d’oc, qui leur appartient.

La Félibrée 2022 se tiendra à Eymet

Cette ferveur régionaliste n’éloigne pas pour autant les touristes et visiteurs, qui contribuent aussi au succès de la manifestation. Ces derniers peuvent même s’imprégner d’une atmosphère authentique et sincère, gage de la singularité de la Félibrée et de sa pérennité.

Le majoral Monestier décrivait bien cet état d’esprit en 1984 : « Nous avons besoin d’aller droit et loin pour rester ce que nous voulons demeurer, des Périgourdins fidèles aux anciens et regardant le futur que nous voulons meilleur, plus fraternel, plus humain. C’est chaque jour dans la vie qu’il faudrait conserver cet esprit de la Félibrée ; c’est chaque jour dans la vie publique et privée, en parole comme au fond du cœur, qu’il faudrait faire retentir notre langue occitane. Le vœu du Bornat, c’est que vous trouviez dans cette journée d’idéal, un nouvel espoir pour notre siècle. »


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Les fêtes de la Madeleine, joyeuse identité de Mont-de-Marsan

Les fêtes de la Madeleine, joyeuse identité de Mont-de-Marsan


Souffrant peut-être d’une moindre notoriété que les fêtes de Bayonne ou la feria de Dax, les fêtes de la Madeleine restent néanmoins incontournables dans le Sud-Ouest.

Crédit photo : Mont de Marsan ma ville

Des fêtes initiées par Henri IV

En 1594, décision est prise par le bon roi de fêter Marie-Madeleine, sainte patronne de la ville de Mont-de-Marsan. L’évènement se veut avant tout religieux. La ville, bâtie au 12e siècle, se situe en effet sur la route de Saint-Jacques-de-Compostelle, qui débute à la basilique Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay (Yonne). Mont-de-Marsan apparaît donc comme une étape importante pour les pèlerins.

Certes, il n’est pas encore question de fête débridée. La manifestation correspond surtout au culte rendu à Sainte-Marie-Madeleine, dont la statue est portée en procession à travers les rues de la ville. Néanmoins, une certaine réjouissance s’empare de la population et la tradition festive finit par s’inscrire dans les mœurs des Montois.

Il faut attendre le 17e siècle pour que la tauromachie vienne agrémenter les fêtes de la Madeleine. Il est procédé à des lâchers de taureaux et de vaches sauvages dans les rues de la cité. Si la course des ruminants suscite l’enthousiasme du public, elle provoque aussi de nombreux accidents. De fait, les courses finissent par être interdites et donnent même lieu à une ordonnance royale émise par Louis XV : « Les villes de Mont-de-Marsan, Dax, Tartas et Saint-Sever auraient à construire chacune un cirque entouré de barrières élevées et solides, environné de gradins pour les spectateurs ».

Les premières arènes voient donc le jour, quelque peu improvisées sur la place Saint-Roch, à l’aide de barrières basiques et de charrettes. Constatant le manque de sécurité et l’affluence, les autorités locales ordonnent la construction d’un amphithéâtre en bois au 18e siècle.

Les fêtes de la Madeleine prennent tournure

C’est en 1852 que les nouvelles arènes, financées grâce à une souscription, voient le jour. De forme carrée, adaptées à un public nombreux, elles sont montées chaque année le temps des fêtes. Les spectacles taurins contribuent à la réputation de Mont-de-Marsan et des festivités de la Madeleine.

Hélas, tout s’arrête le 19 juillet 1878 lorsqu’un incendie (volontaire ?) ravage les arènes, provoquant la consternation de la population.

Même si la corrida commence à susciter quelques mouvements de désapprobation, notamment chez les hommes politiques, la municipalité de Mont-de-Marsan opte pour la construction d’arènes pérennes. Le projet, confié à l’architecte Jules Dupouy, donne naissance aux arènes du Plumaçon, érigées en 1889 et toujours en place aujourd’hui.

La nouvelle structure rend indissociables les fêtes de la Madeleine et l’esprit de la tauromachie. Le culte religieux n’est pas oublié pour autant puisque l’ouverture des festivités dépend toujours de la procession, organisée depuis l’église de la Madeleine jusqu’aux arènes.

Les fêtes finissent par devenir incontournables dans les Landes et même au-delà. En 1913, elles permettent de célébrer avec éclat l’arrivée de l’électricité à Mont-de-Marsan. Vingt ans plus tard, les arènes du Plumaçon sont rénovées et agrandies.

corrida aux arènes du plumaçon
Olé ! – Crédit photo : Régie municipale des Fêtes et Animations de Mont-de-Marsan

Mais limiter les fêtes de la Madeleine à la seule tauromachie ne donnerait pas une image exacte de l’évènement. Au fil des décennies, un vrai programme festif s’est mis en place, permettant à tous les publics de profiter de la folle ambiance qui règne pendant cinq jours.

Depuis 2012, les fêtes s’ouvrent le premier mercredi qui suit le 14 juillet. Le maire remet les clés de la ville aux représentants de la jeunesse montoise et déclare le lancement officiel des festivités !

Cinq jours au rythme des bandas

Les rues de Mont-de-Marsan se transforment en décor de fêtes, prêtes à accueillir plus de 600 000 festayres jusqu’au dimanche soir.

Contrairement à Dax et à Bayonne, la tenue des participants doit privilégier le blanc et le bleu, et non le rouge.

Les fêtes de la Madeleine proposent une multitude de temps forts : animations, bals, spectacles, défilés, évènements sportifs, fête foraine permanente, expositions, concours, concerts, activités pour les enfants… Ces derniers profitent d’ailleurs d’une journée qui leur entièrement consacrée, la Heste dous Pitchouns, avec moult activités ludiques.

Depuis 2007, l’encierro permet aux festayres de défier les vachettes lâchées entre le boulevard de la République et les arènes.

Pour sa part, la cavalcade signe certainement l’identité des fêtes montoises. Elle consiste en un défilé coloré et joyeux de chars conçus par les bénévoles de l’Amicale des fêtes de quartiers. Le défilé s’agrémente de la présence de musiciens et de danseurs, dont certains montés sur des échasses, tradition oblige.

L’intendance est assurée par les bodegas, placées sous le contrôle des associations (surtout les clubs de sport). Elles servent à boire ou proposent de se restaurer, souvent à prix modique et dans une ambiance chaleureuse, pour peu qu’une banda passe à proximité.

S’agissant de tauromachie, les fêtes de la Madeleine proposent un cycle classique de cinq corridas, une novillada piquée, une non-piquée et une corrida portugaise.

Un retour en force après la pandémie

Les festivités reprennent de plus belle cette année, après deux années perturbées par la crise sanitaire. Réunie le 9 avril dernier, la Régie municipale des Fêtes et Animations de Mont-de-Marsan a annoncé le programme de la prochaine édition, qui se tiendra du 20 au 24 juillet.

« ll y aura des Fêtes de la Madeleine, sécurisées bien sûr, mais elles reviendront dans le format d’avant Covid. Il y aura quelques nouveautés, mais on va surtout retrouver nos fondamentaux : les bandas, les chars, les bodegas, les feux d’artifice, et bien sûr, la tauromachie » a ainsi indiqué le maire, Charles Dayot, au micro de France Bleu.

L’annonce a également permis de préciser l’intégralité des cartels de la feria taurine, avec la présence des stars Antonio Ferrera, Diego Urdiales et Emilio de Justo.

Enfin, l’affiche des fêtes 2022 a pu être dévoilée au public. Conçue par le Dacquois Jérôme Pradet, déjà auteur des affiches pour les arènes de Madrid en 2018, Toros y Salsa en 2019 ou encore les 30 ans d’Arte flamenco en 2018.

« Une affiche qui montre la tauromachie, fait référence à ce qui est emblématique de notre place, l’architecture du Plumaçon, et de notre ville, avec la sculpture. Et le côté festif et poétique de la feria avec le feu d’artifice.  Une affiche dans l’esprit de Jérôme Pradet, à la façon des vieux films de la Metro-Goldwyn-Mayer. De l’élégance, de la mode, le corps, la lumière » commente, un brin admiratif, le maire de la ville, cité par Sud-Ouest (09/04/22).


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