Journées du Patrimoine 2020 : quelques (agréables) idées de découverte

Journées du Patrimoine 2020 : quelques (agréables) idées de découverte


Le Sud-Ouest profite d’un patrimoine si riche et varié qu’il a bien fallu procéder à une sélection, forcément imparfaite et subjective.

Des visites guidées pour découvrir tous les recoins de la magnifique bastide de Saint-Justin, en terres d’Armagnac – Crédit photo: Tourisme Landes

DORDOGNE

Château de Gageac

Le château fut construit au XIIe siècle au titre de tour de garde entre Bergerac et Sainte-Foy-La-Grande, puis renforcé au XIVe siècle pour devenir une place forte, capable d’accueillir plusieurs centaines d’hommes. Au XVIIe, il fut transformé en habitation et on y édifia un magnifique pigeonnier pour montrer la présence d’une seigneurie.
La visite, assurée par le propriétaire actuel, prévoit notamment la découverte du donjon (pour les plus de 12 ans), la grande cuisine nichée dans la cave et bien sûr le pigeonnier.
Le château est classé à l’Inventaire des Monuments historiques (ISMH) depuis 1948


Où : Le Bourg, 24240 Gageac-et-Rouillac
Quand : samedi 19 et dimanche 20 septembre de 10h30 à 19h.
Contact / infos : Tél. 05 53 27 85 69 – Web : www.chateau-gageac.com

chateau de gageac
Crédit photo: Père Igor – CC BY-SA 3.0

Cabanes en pierre sèche du Causse de Savignac

Les Journées du Patrimoine, ça s’apprécie aussi avec de bonnes chaussures de marche. À Savignac-les-Églises, c’est un sentier de 3 km qui attend les visiteurs. Il déambule parmi 23 cabanes en pierre sèche construites au cœur d’une forêt préservée (et mystérieuse !). Ces réalisations sont le fruit d’un savoir-faire ancestral et d’un sol ingrat où chaque mise en culture nécessite l’élimination de très nombreuses pierres qui affleurent de la mince couche de terre arable.
Ces pierres ont notamment été utilisées pour construire des cabanes qui permettaient de stocker des outils et du matériel, de fermer les bêtes et de se mettre à l’abri des intempéries.


Où : Le Bost, 24420 Savignac-les-Églises
Quand : dimanche 20 septembre. Départ à 14h30 sur le Parking du Causse (suivre les panneaux depuis le bourg de Savignac-les-églises) et retour vers 17h.
Contact / infos : Tél. 09 67 47 98 23

Crédit photo: Pierreseche.com

Moulin à papier de la Rouzique

Bâti au XVIe siècle, le moulin de la Rouzique, considéré comme le berceau de la papeterie dans le Sud-Ouest, a été restauré pour perpétuer l’art de la fabrication du papier chiffon. Chaque année, l’économusée accueille plus de 15 000 visiteurs, qui peuvent découvrir toutes les étapes de production à travers les démonstrations et les ateliers. C’est aussi l’occasion de découvrir les collections de filigranes, dont certains datent du Moyen-Âge.


Où : Route de Varennes, 24150 Couze et Saint-Front
Quand : le 19 septembre – Réservation conseillée.
Contact / infos : Tél. 05 53 24 36 16 – Web : moulin-rouzique.com

Crédit photo: Pays de Bergerac Tourisme

Château de Losse

Le château a été construit entre 1570 et 1576 à l’emplacement d’une forteresse médiévale, entourée par des murailles et de profondes douves. Le monument affiche fièrement son architecture Renaissance, que viennent compléter les magnifiques jardins, d’ailleurs labellisés « Jardins remarquables ». Propriété de Jean II de Losse, précepteur du roi Henri IV et gouverneur de Guyenne, le château a été classé Monument historique en 1932.
Xavier Pagazani, chercheur au service régional Patrimoine et inventaire de Nouvelle Aquitaine, animera la présentation dédiée aux dernières recherches sur l’histoire et l’architecture du château.


Où : Allée du Château de Losse, 24290 Thonac
Quand : le 20 septembre – Nombre de places limité à 20 – Réservation obligatoire par téléphone.
Contact / infos : Tél. 05 53 50 80 08 – Web : www.chateaudelosse.com

Crédit photo: TRSL – Travail personnel – CC BY-SA 3.0

Bastide de Monpazier

Le Bastideum proposera du vendredi au dimanche des visites insolites de Monpazier.
Au programme :
– visite théâtralisée de la bastide. Durant environ 1h, suivez votre guide Clothilde pour une visite théâtralisée de Monpazier. Rendez-vous au Bastideum, musée de Monpazier dont elle connaît les secrets. Suivez-là dans les rues de Monpazier, elle vous emmènera à la rencontre de personnages qui ont marqué l’histoire de la Bastide au fil des siècles ! Pour terminer, Clothilde vous invite à une petite collation dans le jardin d’inspiration médiéval du Bastideum ; l’occasion pour vous d’affronter autour de nombreux jeux anciens.
– Escapade nocturne : Clothilde vous propose aussi de porter un autre regard sur Monpazier à la tombée de la nuit. Muni d’un flambeau, vous déambulerez à travers les ruelles à la rencontre des personnages.


Où : 8 rue Jean Galmot, 24540 Monpazier
Quand : Du 18 au 20 septembre
Contact / infos : Tél. 05 53 57 12 12 – Web : www.bastideum.fr

Crédit photo: MOSSOT – Travail personnel – CC BY-SA 3.0

GIRONDE

La Grande Halle Voyageurs de la gare Bordeaux Saint-Jean

Construites en 1898, les « grandes halles Voyageurs » apparaissent comme un emblème de la première Révolution industrielle (par l’utilisation du métal pour la structure et la pose de verrières) et du développement du réseau de chemins de fer en France. La verrière ferroviaire est la plus grande d’Europe.
Le chantier de rénovation, lancé en 2016, a permis de renforcer de et de placer des pièces de charpente après déplombage et désamiantage, de remettre en peinture la charpente, de changer les couvertures vitrées et zinc, de reposer du verre sur les verrières en remplacement des plaques de polycarbonate et de rénover l’éclairage.
Aujourd’hui, la verrière est plus belle que jamais !


Où : Rue Charles Domercq, 33800 Bordeaux
Quand : samedi 19 septembre, de 9 h à 16h – Inscription obligatoire
Contact / infos : Web: www.garesetconnexions.sncf/fr/gare/frboj/bordeaux-saint-jean

Crédit photo : Christophe.Finot — Travail personnel – CC BY-SA 2.5

Opéra National de Bordeaux

Le monument emblématique de Bordeaux (parmi quelques autres quand même !) ouvre ses portes au grand public et on peut d’ores et déjà anticiper le succès de l’opération.
Conçu par l’architecte Victor Louis, l’opéra fut inauguré en 1780. Considéré comme un véritable « temple des arts », d’inspiration néoclassique, le Grand Théâtre offre depuis toujours une acoustique exceptionnelle.
De nos jours, son actualité culturelle, riche et diverse attire chaque année plus de 250 000 visiteurs.
Un parcours de visite original est prévu dans le cadre des Journées du Patrimoine.


Où : Place de la Comédie, 33000 Bordeaux.
Quand : samedi 19 septembre, de 13h à 19h.
Contact / infos : Tél. 05 56 00 85 95 – Web: www.opera-bordeaux.com

Crédit photo: Marc Ryckaert (MJJR) — Travail personnel – CC BY-SA 3.0

Grotte Célestine de Rauzan

La grotte est donc située à Rozan, à 50 km à l’Est de Bordeaux. Il s’agit de l’unique rivière souterraine aménagée en Gironde. La grotte, creusée dans la roche calcaire par l’eau, date du quaternaire. Elle fut découverte par hasard en 1845, avant de retomber dans l’oubli pendant une soixantaine d’années.
C’est un peu dommage, car les lieux offrent des décors somptueux, composés de coulées de calcite, de stalactites et de stalagmites, de draperies et de gours.
Il n’est bien sûr pas envisageable de partir à la découverte de la grotte Célestine en tong, mais pas de souci. Le public se voit remettre des bottes et des casques à l’entrée, avant de plonger 13 mètres sous terre.


Où : 8 rue Lansade, 33420 Rauzan
Quand : samedi 19 septembre et dimanche 20 septembre de 10h à 19h.
Contact / infos : Tél. 05 57 84 08 69 – Web :www.grotte-celestine.fr

Crédit photo: Gironde Tourisme

Phare de Cordouan

À n’en pas douter, le phare de Cordouan participe à l’identité de la Gironde. Depuis l’Antiquité, on allume des feux à cet endroit précis de l’estuaire au regard de sa dangerosité, avant qu’une première tour ne soit érigée en 1360, haute de 16 mètres. Plus de deux siècles plus tard, Henri III demande à l’architecte Louis de Foix de reconstruire le phare, tombé en ruines. La construction s’achève, après bien des péripéties, en 1611. Le phare des rois, comme on l’appelle alors, se dresse fièrement à 37 mètres et son impressionnante architecture contribue à sa réputation internationale. On parle même de « huitième merveille du monde » Enfin, en 1786, une nouvelle vague de travaux permet de le surélever d’une vingtaine de mètres.
Le monument n’a rien perdu de sa superbe. Profiter de la vue qu’offre son sommet se mérite puisque pas moins de 311 marches attendent les visiteurs les plus motivés. Le réconfort après l’effort.


Où : 33123 Le Verdon-sur-Mer
Quand : samedi 19 septembre, de 9h30 à 13h
Contact / infos : Tél. 05 57 33 13 16 – Web : www.phare-de-cordouan.fr

Crédit photo: Dimimis – Own work – CC BY-SA 3.0

Cabane du résinier à Lège Cap-Ferret

La cabane du résinier, c’est en fait l’entrée principale de la réserve des prés salés d’Arès et Lège Cap Ferret. L’association Cap Termer, fondée en 2000, suit la noble ambition d’initier les visiteurs à la nature et à sa protection, en profitant de la proximité des plus grands prés salés d’Aquitaine, qui s’étendent sur plus de 200 ha.
« De par le jeu des marées, les prés salés sont constitués de microhabitats diversifiés. Ils accueillent des espèces de plantes et d’insectes, rares et protégées, qui supportent des conditions écologiques très particulières : recouvrement temporaire par l’eau de mer et présence de sel dans le sol.
La réserve contient également, sur le secteur endigué, des réservoirs à poissons du XIXe siècle qui offrent un milieu d’eau saumâtre apprécié par la tortue Cistude » précise l’association sur son site Internet.
La découverte des lieux est assurée par un guide naturaliste. À vos jumelles !


Où : Départementale 106, 33950 Lège-Cap-Ferret (se garer devant la cabane)
Quand : vendredi 18 septembre, de 16h à 18h (sur inscription)
Contact / infos : Tél. 06 28 41 03 98 – Web : www.captermer.com

Crédit photo: Fête de la Nature

LANDES

Musée de l’Hydraviation

C’est à Henri Fabre (1882-1984) que l’on doit le premier hydroaéroplane au monde. Construit en 1908, le Trimoteur était malheureusement trop lourd pour déjauger (s’élever sur l’eau) à cause du poids de ses trois moteurs. Fabre réussit finalement à déjauger avec son Canard à flotteurs et amerrir sur l’étang de Berre le 28 mars 1910.
Situé sur le lieu mythique de l’ancienne base Latécoère, le Musée de l’Hydraviation, au label « Musée de France », raconte l’histoire des hydravions depuis les précurseurs sur leurs étranges machines jusqu’aux appareils actuels du monde entier. Il propose à ses visiteurs d’entrer dans la légende, celle des vols transatlantiques vers New York ou Fort-de-France, à l’âge d’or de l’hydraviation.


Où : 332 rue Louis Bréguet, 40600 Biscarrosse Ville
Quand : Samedi 19 et dimanche 20 septembre de 14h à 18h
Contact / infos : Tél. 05 58 78 00 65 – Web : www.hydravions-biscarrosse.com

Crédit photo: Tiraden — Travail personnel – CC BY-SA 4.0

La vie en Chalosse

Le domaine Fayet invite ses visiteurs à la curiosité vitico-littéraire en proposant une visite de la ferme, des vignes, du pressoir et du chai. Après un pique-nique traditionnel dans le jardin, c’est l’exposition « Lahosse, hier et aujourd’hui » qui ouvre ses portes, suivie d’une causerie sur Lahosse et le domaine de Fayet. En bouquet final, il sera procédé à la lecture de l’ouvrage « Cahier d’une vie en Chalosse ».


Où : 2432 route des Coteaux, 40250 Lahosse
Quand : dimanche 20 septembre, à 10h
Contact / infos : Tél. 07 67 33 91 59 – Web : www.domainefayet.fr

Bastide de Saint-Justin

Et pourquoi pas une balade commentée de la bastide landaise, construite au XIIIe siècle ? C’est l’occasion d’en apprendre davantage sur sa place bordée d’arcades, son chemin de ronde, son église, sa prison et ses différents quartiers.
Située dans les Landes d’Armagnac, la bastide de Saint-Justin intègre en ses murs un petit et magnifique manoir, propriété au XIXe siècle d’un médecin réputé, entomologiste et naturaliste héritier du « siècle des Lumières ». Le monument se compose d’une tour médiévale et de bâtiments épars une réussite d’architecture romantique.
Une raison supplémentaire pour découvrir en toute quiétude la bastide de Saint-Justin.


Où : Bastide de Saint-Justin, 40240 Saint-Justin
Quand : Samedi 19 septembre, à 10h sur la place des Tilleuls
Contact / infos : Tél. 05 58 44 86 06

Crédit photo: J-M Tinarrage – Commune de Saint-Justin

Musée du lac de Sanguinet

Fruit de 40 ans de recherches archéologiques subaquatiques réalisées par le Centre de Recherches et d’Études Scientifiques (CRESS), le musée présente une collection rassemblant 450 objets témoignant de la vie quotidienne des humains et leur environnement depuis le néolithique jusqu’à nos jours.
L’espace d’exposition permanent, divisé en 3 sections chronologiques (néolithique, âge des métaux et antiquité) développe les thématiques de l’habitat, l’artisanat, l’agriculture, l’élevage, la métallurgie et la navigation.


Où : 112 place de la Mairie, 40460 Sanguinet
Quand : Samedi 19 et dimanche 20 septembre, de 10h à 12h et de 14h à 17h15 – Les visites commentées doivent être réservées au préalable par téléphone.
Contact / infos : Tél. 05 58 78 02 33 – Web : www.musee-lac-sanguinet.fr

Crédit photo: Musée du Lac de Sanguinet

Château de Caumale

Le château de Caumale, médiéval, est entouré de murs d’enceinte, transformés et ouverts en chais, il subsiste deux tours basses du XIIe siècle, les cinq autres tours du château datent des XVe et 16 XVIe siècles.
Sa silhouette évoque les châteaux gascons du Moyen Âge. Son corps de logis carré dispose de quatre tours d’angle, la tour de la poterne la tour aux grains, de l’oratoire, de guet et la grande tour d’escalier qui mène à la chambre du gouverneur Rochambeau.
Le Gabardan, fief de Gaston Fébus, est une terre de chasse, et Caumale, château de défense pendant les guerres de Cent-Ans et de Religions, a toujours été un refuge pour Gabarret, sa ville et son monastère. L’abbé Devert parle de l’entrée d’un souterrain à Gabarret vers Caumale.


Où : Route de Castelnau-d’Auzan, 40310 Escalans
Quand : Vendredi 18 septembre de 20h à 21h – samedi 19 septembre de 10h30 à 20h – dimanche 20 septembre de 10h30 à 17h30
Contact / infos : Tél. 07 71 14 11 59 – Web : www.chateaudecaumale.fr

Crédit photo: Angelique de Lary – Travail personnel – CC BY-SA 3.0

LOT-ET-GARONNE

Château de Salles et chais Feugarolles

En France, les Journées du Patrimoine sont forcément liées, de près ou de loin, au vignoble qui représente une part importante de notre culture. Dans le Lot-et-Garonne, le château de Salles, dirigé par Henri de Batz, descendant direct de d’Artagnan, produit un vin d’appellation Buzet AOC.
Le programme se veut simple mais pédagogique : visite du chai, commentaires sur la vinification en cours, dégustation des vins de Buzet. Pour les plus jeunes : dégustation de jus de raisin et de raisin de table.
C’est aussi l’occasion d’admirer le château familial depuis le XVIIIe et le jardin à la française.


Où : Château de Salles , 47230 Feugarolles (au village de Feugarolles, l’église doit être votre repère. Tournez en direction d’Espiens et suivre les flèches Château de Salles).
Contact / infos : Tél. 06 83 42 69 93 – www.chateau-salles-buzet.com

Crédit photo: Albret Tourisme

Concert à la chapelle des Pénitents Blancs

Inscrite au titre des Monuments Historiques en 1994, la chapelle des Pénitents Blancs de Villeneuve-sur-Lot a été classée en 2014 avec son mobilier. Ce statut a permis d’initier une réflexion autour de sa restauration intérieure dont les travaux ont démarré en janvier 2019 et se sont achevés fin février 2020.
Croisant restauration et muséographie, le chantier s’est axé sur la restauration intérieure de la chapelle proprement dite et des bâtiments annexes, avec réfection complète de l’électricité, désencrassage total du bâtiment, restauration des boiseries, des faux marbres, des vitraux, de la nef avec son système de voûte, de ses vitreries peintes, des consoles du XIIIe.
Les Journées du Patrimoine offriront l’occasion de découvrir les lieux en assistant au concert de Jodël Grasset-Saruwatari, dont le talent associe musiques actuelles et instruments médiévaux.


Où : 50 rue de l’écluse, 47300 Villeneuve-sur-Lot
Quand : Vendredi 18 septembre, de 20h30 à 22h
Contact / infos : Tél. 05 53 70 85 08 – Web : http://www.ville-villeneuve-sur-lot.fr/visites-de-la-chapelle-des-penitents-blancs-681.html

Crédit photo: MOSSOT — Travail personnel – CC BY 3.0

Château de Favols

Habituellement fermé à la visite, le château de Favols ouvre ses portes dans le cadre des Journées du Patrimoine, pour une découverte des lieux assurée par les propriétaires et l’exposition de peintures de Louise Guittard et François Peltier.
Le bâtiment, est à l’orgine une maison forte, dominant le passage sur le Lot. Ses parties les plus anciennes datent des XIIIe et XIVe siècles. Le nom de Favols dans sa forme latine de Favolibus signifie « endroit de passage ». C’était probablement un château péager qui a été édifié par la famille de Favols. Cette famille est citée dans les hommages rendus au comte de Toulouse en 1259.
Le château a été inscrit au titre des Monuments historique en décembre 2015 (ISMH) pour l’ensemble du bâtiment et ses abords.


Où : Favols, 47300 Bias
Quand : Samedi 19 septembre de 10h à 12h et de 14h à 19h, dimanche 20 septembre de 14h à 19h.
Contact / infos : Tél. 05 53 70 28 19

Crédit photo : Guytas13 — Travail personnel – CC BY-SA 4.0

Exposition permanente « Abel Boyé, un artiste marmandais »

Abel Dominique Boyé, fils de Louis, cordonnier et de Françoise Constant, est né à Marmande le 6 mai 1864. Dès neuf ou dix ans, il a déjà un goût marqué pour le dessin. Il commence un apprentissage à l’atelier familial où il ébauche les premiers croquis, portraits ou caricatures, sur les plaques et semelles de cuir support préféré de son père.
En 1883, il entre à l’École des Beaux-Arts de Paris, où il est l’élève de Benjamin Constant.
Abel Boyé fut un travailleur acharné et infatigable. Jusqu’à la fin de sa vie, il exposa dans les plus grands salons de son époque ainsi que dans les plus réputées des galeries d’art.


Où : Musée Albert Marzelles, 15 rue Abel Boyé 47200 Marmande
Quand : Samedi 19 et dimanche 20 décembre, de 10h à 18h
Contact / infos : Tél. 05 53 64 42 04 – Web : http://www.mairie-marmande.fr/index.php/le-musee-marzelles

Abel-Dominique Boyé – L’eau courante

Tour du Roy

Selon la légende, la Tour du Roy de Sainte-Livrade-sur-Lot serait un vestige d’un château construit par Richard Cœur de Lion. Plus sûrement, elle fait partie des vestiges de l’enceinte médiévale qui entourait la ville. Un fossé alimenté en eau par deux ruisseaux aurait précédé cette muraille. Il pourrait s’agir, selon une dernière hypothèse, de la maison forte d’un seigneur des environs protégeant la ville.
À la Révolution, la tour est devenue la propriété de la commune qui en a fait une prison.


Où : Bourg , 47110 Sainte-Livrade-sur-Lot
Quand : Samedi 19 et dimanche 20 septembre, de 10h à 12h et de 14h à 17h30 – Sur inscription (visites libres ou guidées).
Contact / infos : Tél. 05 53 71 54 81

Crédit photo: Grand Villeneuvois

PYRÉNÉES-ATLANTIQUES

Maison du poète Francis Jammes

Construite en 1781 à Orthez, la maison du célèbre poète épouse une architecture de style béarnais, avec un logis central que complètent une grange et des dépendances. Francis Jammes y vit de 1897 à 1907 et y écrit une partie essentielle de son œuvre, après avoir été remarqué par Mallarmé et Gide. On lui doit notamment son premier recueil poétique, « De l’Angélus de l’aube à l’Angélus du soir », publié en 1898.
C’est dans cette maison que le poète Charles Guérin vient lui rendre visite et écrit à ce titre : « Ô Jammes, ta maison ressemble à ton visage… ».


Où : 7 avenue Francis-Jammes, 64300 Orthez
Quand : Du vendredi 18 septembre à 10h au dimanche 20 septembre à 17h30
Contact / infos : Tél. 05 59 12 30 40

Crédit photo: Coeur de Béarn

Ateliers Pariès, chocolatier depuis 1895

Les visiteurs sont invités à s’immiscer dans le monde de la confiserie et de la pâtisserie en présence des ouvriers chocolatiers, confiseurs et pâtissiers de la célèbre maison Pariès, à qui l’on doit entre autres le célèbre touron basque !
Après avoir assisté aux différentes étapes de production, le public pourra profiter d’une dégustation gratuite des cinq spécialités de l’artisan confiseur, pour le bonheur des grands et des petits.


Où : Zone de Poutillenea, 64122 Urrugne
Quand : Samedi 19 septembre, de 9h à 11h30
Contact / infos : Tél. 05 59 22 06 00 – Web : www.paries.fr

Crédit photo: Maison Pariès

Jardin-verger de légumes anciens

Le Jardin a été initié sur la commune d’Assat en 2013 pour servir de support à des formations destinées aux adultes en réinsertion, souhaitant s’orienter vers des emplois liés aux cultures légumières.
En 2014, le Conservatoire des Légumes Anciens du Béarn a émis le souhait d’orienter et de transformer ce jardin-verger en un site pédagogique destiné aux scolaires et au grand public.
Le jardin accueille en ses terres plus de 500 espèces et variétés de légumes, de plantes vivaces et annuelles, dont la plupart ont été oubliées au fil du temps. C’est aussi un verger, riche de 120 arbres fruitiers dont 70 pommiers d’anciennes variétés locales.
Les 6500 m² du jardin sont bien sûr cultivés dans le plus grand respect du sol, sans aucun intrant chimique.
C’est enfin et surtout une parfaite opportunité de sortie pour petits et grands qui, en plus de découvrir les lieux, profiteront des explications avisées des bénévoles de l’association.


Où : 3 bis route du Bois, 64510 Assat
Quand : Samedi 19 et dimanche 20 septembre de 10h à 12h et de 14h à 18h
Contact / infos : Tél. 05 59 60 78 03 – Web : https://clab64.fr

Crédit photo : Conservatoire des Légumes Anciens du Béarn

Maison Louis XIV

C’est une magnifique maison de Saint-Jean-de-Luz qui s’offre à la visite dans le cadre des Journées du Patrimoine. Construite en 1643 pour un armateur, elle accueillit le roi Louis XIV en 1660 quelques mois avant son mariage avec l’Infante Marie-Thérèse.
Appartenant à la même famille depuis toujours, la maison a su conserve ses décors, son mobilier et ses tableaux d’époque.
La visite se situe au deuxième étage, précisément où vivaient les maîtres de maison et où séjourna le roi.


Où : 6 place Louis XIV , 64500 Saint-Jean-de-Luz
Quand : Samedi 19 et dimanche 20 septembre de 10h30 à 12h30 et de 14h30 à 18h30
Contact / infos : Tél. 05 59 26 27 58 – Web : www.maison-louis-XIV.fr

Crédit photo: Maison Louis XIV

PUB


Église Sainte-Catherine, les briques de la dévotion

Richesses du Sud-Ouest Patrimoine Lot-et-Garonne

Église Sainte-Catherine, les briques de la dévotion


Grâce à son architecture singulière, le célèbre monument de Villeneuve-sur-Lot finit toujours par attirer l’œil des visiteurs, même celui des plus profanes.

Crédit photo: Mossot – Own Work

Une construction récente

La première initiative revient à l’abbé Grenouilheau au milieu du 19e siècle. L’ecclésiastique souhaite en effet construire une nouvelle église en remplacement de celle édifiée à Villeneuve depuis le 13e siècle, qui accuse le poids du temps.

Le projet semble rester dans les cartons pendant quelques décennies, avant d’être repris par Georges Leygues, député de la circonscription puis ministre. Passionné d’art et de littérature, attaché à sa région natale, ce dernier sollicite Jules-Édouard Corroyer, architecte des Monuments historiques et élève de Viollet-le-Duc, pour dessiner les plans.

Le style néogothique envisagé dans la première mouture du projet est abandonné au profit du romano-byzantin. L’architecte n’hésite d’ailleurs pas à faire preuve d’audace dans ses choix. Il privilégie ainsi la brique industrielle locale, impose des planchers métalliques et même un dallage en ciment !

Le chantier débute en 1898 et se poursuit pendant près de 40 ans. Sa supervision revient à Gaston Rapin, architecte de la ville, après la mort de Corroyer en 1904. Rapin s’écarte un peu des plans originaux pour apporter des notes plus régionales à la décoration du porche et du clocher.

En 1909, Georges Leygues, qui vient d’hériter d’une somme importante, finance la poursuite du chantier, soumis à une nouvelle interruption lors de la Première Guerre mondiale.

L’église est consacrée en 1937. Depuis cette date, elle participe pleinement à l’identité de Villeneuve-sur-Lot.

Un plan inspiré des basiliques du haut Moyen-Âge

Le monument se compose d’une nef à bas-côtés entourée de chapelles en hémicycle. « L’économie du plan est simple, épurée, efficace, dégageant un ample espace lumineux et monumental. L’harmonie se joue sur les rythmes ternaires, la géométrie des cercles, la polychromie des matières » peut-on lire dans l’excellent guide du Lot-et-Garonne publié aux éditions Le Festin.

Les chapiteaux sont sculptés par Antoine Bourlange, l’artiste s’inspirant de ceux des églises de Moissac et de Toulouse.

À l’extérieur, la voussure blanche du portail se détache nettement de la façade orangée, selon une esthétique agréable à l’œil et plutôt chaleureuse.

Bâti en 1911, le clocher apporte sans nul doute cet aspect monumental au bâtiment. Haut de 55 mètres, et bien visible de la campagne environnante, sa partie supérieure adopte une forme octogonale, à l’instar du clocher de la basilique Saint-Sernin de Toulouse.

Vitraux 100% d’origine

C’est l’une des forces, mais aussi l’une des incongruités, de l’église Sainte-Catherine. Ses vitraux sont ceux de l’ancienne église, récupérés avant la disparition du bâtiment. La modernité du lieu et des matériaux aurait pu supposer la création de vitraux contemporains, mais point du tout. Par honnêteté, il convient de préciser que les trois verrières du chœur reviennent au peintre Félix Gaudin (1851-1930).

Les vitraux Renaissance ont quant à eux été remontés tout le long des bas-côtés. La première série, dite verrière de la Passion, a été réalisée vers 1530. L’identité de l’auteur ne serait pas confirmée, ce qui n’enlève rien à la beauté de son œuvre. On y découvre, entre autres, la flagellation du Christ, sa descente de croix ou l’épisode de la Résurrection.

Les autres vitraux seraient postérieurs, probablement du XVIe siècle. Parmi les quelques représentations, celle des anges ensevelissant Sainte-Catherine mérite une attention toute particulière.

La décoration intérieure de l’église laisse découvrir, en sa nef, une imposante fresque représentant une procession de 70 saints. L’œuvre est réalisée par Maurice Réalier-Dumas, ami de Georges Leygues et lui aussi originaire de Villeneuve.

La procession des saints – Crédit photo: Jacques Mossot

Rapide conclusion

L’église Sainte-Catherine s’impose comme un magnifique monument. Elle est le fruit de la volonté d’un homme politique majeur de son époque, Georges Leygues, soucieux du patrimoine de sa ville et de sa région.

Outre son imposante présence, elle révèle la perception de la religion catholique à la fin du 19e et au début du 20e siècle auprès de la population locale, essentiellement paysanne. Renouvellement d’un lieu saint mieux adapté ? Argument politique ? Sincère implication dans la vie locale ?

Toutes les interrogations sont les bienvenues.

En conclusion, l’église Sainte-Catherine complète fort bien le patrimoine de Villeneuve-sur-Lot, bastide construite en 1264. Le monument impose naturellement sa présence, laissant presque à penser qu’il appartient à la longue histoire de la ville.


PUB


Côtes du Marmandais : des vins méconnus et précieux

Côtes du Marmandais : des vins méconnus et précieux


La région de Marmande, réputée pour ses tomates charnues et savoureuses, pourrait l’être davantage grâce à ses vins.

Le jour se lève sur le vignoble: Crédit photo: Cave du Marmandais

Catalogué parmi les vins du Sud-Ouest

C’est le destin de tous les vignobles régionaux qui n’entrent pas dans le périmètre de Bordeaux. Leur existence propre, leur histoire, leur particularité et leur qualité dépendent en premier lieu d’une classification générique et un peu floue. Il convient donc de se pencher sur la carte viticole pour mieux identifier la trentaine d’appellations AOC et/ou AOP du Sud-Ouest, parmi lesquelles figure presque modestement celle des Côtes du Marmandais.

Elle rejoint d’ailleurs les autres appellations du Lot-et-Garonne, à l’instar du Brulhois, de Buzet et des Côtes de Duras, permettant au département de s’imposer comme une terre viticole à part entière.

logo côtes du marmandais

Un vignoble à la superficie modeste

Si le vignoble bordelais s’étend sur près de 118 000 hectares, celui des Côtes du Marmandais ne dépasse pas les 1320 hectares, agencés sur les deux rives de la Garonne.

On dit de la rive gauche qu’elle est terre de Gascogne. Son paysage se compose de vastes plaines et de collines à pente douce. Le sol repose sur une grave perméable que viennent enrichir des couches d’argile, des marnes bleues et grises et des gros sables, propices au drainage.

La rive droite, ou terre de Guyenne, se distingue par ses coteaux abrupts, dont la géologie révèle des épaisseurs de molasses argilocalcaires.

À chaque nature de sol correspondent des cépages particuliers, qui contribuent à considérer les deux rives comme deux terroirs distincts et complémentaires.

Avant tout, la variété des cépages

« Le Marmandais est caractérisé par des vins d’assemblage. Nous ne pouvons pas faire du Marmandais en monocépage, il faut forcément associer au minimum deux cépages. » Interviewé pour le site Vins et Variations, Fabien Tarascon, vigneron, résume bien l’esprit qui prévaut en terre lot-et-garonnaise.

Ici, les cépages sont nombreux et variés. Le cabernet franc, le cabernet sauvignon et le merlot, qui représentent 85% de l’encépagement, doivent aussi compter avec le malbec, la syrah, le fer servadou et le gamay.

Si tous contribuent peu ou prou à apporter cette touche particulière aux vins locaux, l’abouriou peut se targuer d’être le chef de file de l’assemblage et la mascotte du Marmandais.

Cépage endémique, sauvé et choyé par les producteurs, « il peut accoucher de vins très fruités, aux parfums de baies noires (cassis, mûre, myrtille), parfois enrobés de notes boisées à la suite d’un élevage en barriques assez fréquent. La bête demande à se patiner avant d’être bue, elle est musclée et ses épaules peineraient à passer la porte du palais. Fine sur la rive droite, elle gagne en charpente sur les graves » écrit fort joliment Ophélie Neiman dans Le Monde (25/08/2019).

Même s’il ne représente que 10% de la production, le blanc se nourrit des cépages sémillon, sauvignon blanc et sauvignon gris.

Le rôle central joué par la Cave du Marmandais

L’AOC, obtenue en 1990, a-t-elle contribué à installer progressivement la Cave du Marmandais, née de la fusion de la Cave du Cocumont (rive gauche) et de la Cave de Beaupuy (rive droite) ?

Il n’empêche que depuis 2003, elle regroupe 90% de la production locale, assurée par une centaine de vignerons. Cette concentration ne perturbe pas la qualité intrinsèque des vins ni la subtilité de l’assemblage. Le rôle de la coopérative consiste avant tout à installer les Côtes du Marmandais parmi les appellations dignes d’intérêt et à assurer une meilleure communication auprès du public.

Une petite dizaine de producteurs indépendants poursuit la même démarche, convaincus du potentiel de leurs vins. Ainsi, Elian Da Ros mène un combat sans répit en faveur de l’excellence depuis son installation en 1998. Ses vins sont aujourd’hui inscrits sur la carte de 120 restaurants étoilés et continuent d’être recherchés par des amateurs du monde entier.

« J’ai commencé à vendre mes vins à des sommeliers qui avaient la niaque, comme moi. Ils ont apprécié que je leur propose quelque chose de différent. Ce sont vraiment eux qui ont été la clé de la reconnaissance de mes vins. Les jeunes chefs, surtout, ne sont pas des buveurs d’étiquette, ils n’ont pas d’a priori » déclare-t-il à Laure Gasparotto, du Monde (19 juin 2019).

Aucun complexe face aux bordeaux

« Les vins produits ici ont leur typicité et c’est comme ça qu’on les aime. Vouloir essayer d’élaborer un vin typé « bordeaux » est selon nous une erreur, peut-être pas d’un point de vue commercial, mais très certainement d’un point de vue de l’intérêt gustatif. » Ce court passage tiré du site spécialisé Le Guide Vigne-Vin semble résumer l’esprit qui prévaut chez les vignerons marmandais.

La richesse des cépages autorise il est vrai la revendication d’une production singulière. Elle naît de la liberté de création lors de la phase d’assemblage.

« Nous avons une grande diversité de profils de vins. Nous pouvons aller sur des vins croquants, des vins copains, mais aussi des vins plus structurés » déclare à ce titre Fabien Tarascon.

Même discours chez Emmanuelle Piovesan, vigneronne elle aussi : « Il y a une trame au Marmandais, mais qui est en fait très diverse. On va trouver des choses très différentes chez les mêmes producteurs, entre les cuvées, ou d’un vigneron à l’autre. Je pense que c’est presque à l’infini au niveau de ce que l’on peut faire. »

Des critiques plutôt flatteuses

En rouge, les vins affichent une robe intense et profonde. « En bouche, c’est un vin à l’attaque franche, à la matière dense et à la structure fine, une belle rondeur qui enveloppe le tout, pas de lourdeur, car l’acidité et de très grande qualité. Les tanins sont fermes, fins, mais sont là pour donner au vin une tenue et pour le maintenir dans le temps, car c’est un vin qui est prédisposé à la garde » indique le site Guide Vigne-Vin.

Pour le Guide Hachette des Vins, « la matière est ronde, ample, sans excès, avec une sensation tannique bien équilibrée. »

Le rosé laisse pour sa part exprimer des notes de fruits rouges et impose des tannins dotés d’une vraie personnalité.

Le blanc profite des arômes propres au sauvignon, avec des notes d’agrumes, de pamplemousse ou encore de tilleul. À l’instar du rouge et du rosé, l’attaque en bouche se veut plutôt costaude, mais toute en rondeur.

Enfin, le dernier argument en faveur des Côtes du Marmandais est peut-être celui de leur prix. Une invitation supplémentaire à les découvrir et, sans nul doute, à les apprécier.


PUB


Quelle est la différence entre le cognac et l’armagnac ?

Accueil Merci de l’avoir posée

Quelle est la différence entre le cognac et l’armagnac ?


Les deux alcools ambrés, dont les zones de production ne sont séparées que de 300 petits kilomètres, revendiquent quelques singularités qui contribuent à leur réputation.

Vignoble en terre d’Armagnac – Crédit photo : Bureau National Interprofessionnel de l’Armagnac

Une apparente similitude

Un simple consommateur est-il capable de désigner, d’un rapide coup d’œil, le verre de cognac et celui d’armagnac ? Après tout, les alcools dépendent tous deux de territoires viticoles et d’un même processus de fabrication : distillation du vin blanc en vue d’obtenir une eau-de-vie, vieillissement dans des fûts de chêne, assemblage destiné à donner naissance à un arôme harmonieux.

On retrouve également la présence de cépages communs, comme l’ugni blanc, le colombard ou encore la folle blanche.

Cognac et armagnac profitent d’une AOC, placée sous la responsabilité d’un bureau national interprofessionnel (le BNIC pour le cognac, le BNIA pour l’armagnac).

Enfin, les deux nectars se commercialisent généralement selon une teneur de 40% d’alcool.

Par conséquent, pousser l’analyse un peu plus loin pour apprécier les particularités de chaque produit ne semble pas complètement inutile.

Des terroirs proches, mais différents

Il suffit de regarder une carte viticole du Sud-Ouest de la France pour constater la relative proximité des deux zones de production.
S’agissant du cognac, le vignoble s’étend sur une large partie de la Charente, la quasi-totalité de la Charente-Maritime et les alentours de quelques communes des Deux-Sèvres et de la Dordogne.

La zone d’appellation contrôlée se partage en six crus : Borderies, Grande Champagne, Petite Champagne, Fins Bois, Bon Bois et Bois Ordinaires.

Même s’il affiche quelques variations, le sol charentais se compose essentiellement de couches argilo-calcaires, avec une teneur élevée en calcaire à la surface.

La région profite d’un climat océanique tempéré, assez homogène, peu propice aux périodes de sécheresse. Les épisodes pluvieux se succèdent tout au long de l’année et les températures, assez douces, encouragent la maturité du raisin.

carte des crus du cognac

Plus au sud-est, le vignoble armagnacais couvre entièrement le département du Gers et partiellement ceux du Lot-et-Garonne et des Landes, à travers une aire d’appellation composée elle aussi de trois territoires.

C’est d’abord le Bas-Armagnac, intégrant une large partie du Gers et des Landes. Le sol y est sablo-limoneux.

Vient ensuite la Ténarèze, autour de Condom, où les sols boulbènes et argilo-calcaires favorisent un raisin puissant.

Enfin, Le Haut-Armagnac, à l’Est du Gers, représente la superficie la plus modeste et la plus récente. On y trouve un sol de calcaire marneux, surmonté de boulbène.

Les sols du terroir armagnacais révèlent une composition plus diverse que ceux de la région du cognac, à dominante calcaire.

En matière climatique, l’Armagnac relève également de l’influence climatique, mais aussi méditerranéenne, promettant des étés plus chauds et plus secs qu’en terres cognaçaises.

Une plus grande diversité de cépages en Armagnac

Les informations délivrées par le BNIC se veulent claires : l’ugni blanc s’impose dans 98% du vignoble de Cognac (contre 55% en Armagnac). D’origine italienne, le cépage est réputé pour sa résistance aux maladies et pour son excellent rendement. Sa maturité tardive se prête bien aux vins de distillation, qui doivent être acides et peu alcoolisés. Comme l’explique le site officiel du Bureau national interprofessionnel, « l’acidité permet au vin de se conserver naturellement durant les mois d’hiver avant la distillation, et le faible degré alcoolique conduit à concentrer davantage les arômes contenus dans les vins. »

Les autres cépages utilisés, dans des proportions plus modestes, sont le colombard, la folle blanche, le montils et le folignan, issu d’un croisement entre l’ugni blanc et la folle blanche.

En pays d’Armagnac, les producteurs misent davantage sur la variété puisque dix cépages entrent dans le cahier des charges. Outre l’ugni-blanc, malgré tout majoritaire dans les vignobles, la folle blanche continue d’être exploitée. Le cépage apporte des accents floraux à l’Armagnac, appréciés lorsqu’il est encore jeune.

Le baco doit également être pris en considération lorsqu’on parle d’armagnac. Conçu à la suite de la crise du phylloxéra, il est issu de la folle blanche et du noah, particulièrement résistant et bien adapté au sol sableux du Bas-Armagnac. Sa présence assure une certaine rondeur à l’eau-de-vie.

Le colombard figure aussi parmi les cépages essentiels au digestif gascon, notamment grâce à ses arômes fruités, précieux lors de l’assemblage.

Les autres cépages, parmi lesquels la clairette de Gascogne, le jurançon blanc, le meslier Saint-François, ne sont cultivés que sur quelques hectares de vigne. Le plant de graisse, cépage russe entrant dans la composition de la vodka, s’impose davantage ces dernières années.

La distillation, une question de philosophie

Si toutes les étapes de conception des deux eaux-de-vie se révèlent importantes, on conviendra que celle de la distillation l’est tout particulièrement.

En terres cognaçaises, la méthode traditionnelle, dite « à repasse » dépend d’un alambic en cuivre. Surtout, le processus privilégie une distillation à double chauffe. La première chauffe permet d’obtenir le brouillis, qui se situe entre 20 et 30 %. La seconde chauffe sert à distiller ce brouillis afin de donner naissance à l’eau-de-vie de Cognac, d’une teneur d’environ 70 % d’alcool.

En Armagnac, la distillation s’effectue dans un alambic continu armagnacais, dont le brevet a été déposé en 1818 puis sans cesse amélioré. Cet alambic contribue grandement à la personnalité et à la réputation de l’eau-de-vie gasconne.

Ici, point de double chauffe (même si elle reste possible), mais un processus particulier, comme le décrit le site du BNIA : « Le vin alimente en permanence l’alambic par le bas du réfrigérant. C’est grâce à lui que les vapeurs d’alcool contenues dans le serpentin se refroidissent. Il est conduit vers la colonne où il descend de plateau en plateau jusqu’à la chaudière. Sous l’effet de la forte chaleur produite par le foyer, des vapeurs de vin remontent à contre-courant et « barbotent » dans le vin au niveau de chaque plateau. Elles s’enrichissent de l’alcool et de la majorité des substances aromatiques du vin et sont condensées puis refroidies dans le serpentin. »

Le précieux liquide affiche un degré alcoolique situé entre 52 et 72% à la sortie de l’alambic. Comme pour le cognac, il convient d’attendre la phase dite de vieillissement en fûts de chêne pendant quelques années avant de procéder à l’assemblage puis à l’embouteillage. A ce stade, le niveau d’alcool s’est stabilisé à 40%.

Un vieillissement prolongé contribue à accentuer les arômes et la couleur, tout en jouant sur le goût final du produit. Après quelques années, l’eau-de-vie devient plus moelleuse et son bouquet se complexifie. Les substances boisées gagnent en délicatesse et les arômes se précisent : notes de champignons, de sous-bois et de noix pour le cognac, touches de vanille et de pruneau pour l’armagnac.

Que choisir au final ? Un cognac ou un armagnac ?

Chacun reste bien sûr maître de ses goûts. En France, mais surtout à l’étranger, le cognac reste plus facile à trouver. La filière s’appuie sur des milliers de professionnels (exploitants, négociants bouilleurs…), pour une production annuelle estimée à près de 180 millions de bouteilles. Pour sa part, l’armagnac dépend de structures plus modestes et artisanales, qui semblent mieux correspondre à sa philosophie. La production annuelle ne dépasserait pas les 6 millions de bouteilles.

Certains amateurs auront peut-être tendance à privilégier l’âge de leur eau-de-vie préférée. Un cognac XO apportera sûrement plus de plaisir gustatif qu’un armagnac encore jeune. D’autres, au contraire, privilégieront la notion de terroir, estimant qu’un armagnac conclue parfaitement un bon repas gascon.

Il en est de même pour le dernier geste avant la dégustation. En terres cognaçaises, on n’est pas toujours partisan de la petite opération consistant à chauffer son alcool en plaçant le verre tulipe dans le creux de sa main, au risque de trop détacher l’alcool, qui prend le dessus lors de la dégustation. En Armagnac, au contraire, le nectar doit dépasser la température ambiante pour libérer la magie de ses arômes.

La dégustation de l’une ou l’autre de ces eaux-de-vie reste en tous les cas un moment privilégié. Leur fabrication valorise un réel savoir-faire, le respect d’un cahier des charges exigeant, de longues années de vieillissement et un vrai talent d’assemblage.

Calendrier des festivités du Lot-et-Garonne

Calendrier des festivités du Lot-et-Garonne


Entre manifestations culturelles, festives, historiques, gourmandes ou encore musicales, il est difficile de s’ennuyer dans ce merveilleux département. Parole de Gascon.

Calendrier des festivités du Lot-et-Garonne


Entre manifestations culturelles, festives, historiques, gourmandes ou encore musicales, il est difficile de s’ennuyer dans ce merveilleux département. Parole de Gascon.

Mai

Salon du livre de Villeneuve-sur-Lot
Villeneuve-sur-Lot – Mi-mai
Tél. 05 53 41 53 85
Depuis déjà une vingtaine d’années, le Salon du livre de Villeneuve invite une prestigieuse maison d’édition, lui donnant l’occasion de se raconter et de rencontrer ses lecteurs. La manifestation permet également de réunir de très nombreux écrivains et auteurs de bandes dessinées. Entre rencontres conviviales, débats passionnés, animations diverses, découvertes curieuses et remises de prix littéraires, dont le prix de la Bastide, le Salon du livre s’impose comme un rendez-vous culturel incontournable en Aquitaine.

Juin

Les Médiévales de Bruch
Bruch – Week-end de Pentecôte
Tél. 07 81 81 13 81 – Web : www.medievales-bruch.fr
Organisées chaque année par la Compagnie des Tours, les Médiévales de Bruch invitent le public à perdre ses repères et à s’immerger entièrement dans l’univers médiéval. Il faut dire que le village, au lointain passé, constitue le décor parfait, notamment grâce à ses deux magnifiques tours et aux restes de l’enceinte. Les Médiévales offrent l’occasion festive et ludique de sensibiliser les visiteurs à l’histoire, à travers de nombreuses animations assurées par différentes troupes. Les enfants peuvent découvrir moult jeux en bois ou de plateau, qui ont le grand avantage de fonctionner sans pile. Combats de chevaliers, danses de troubadours, exercices de fauconnerie, campement de bâtisseurs, marché reconstitué et même un banquet médiéval pour faire bonne ripaille composent le menu de cet évènement ambitieux et de qualité. Une excellente idée de sortie, d’autant plus que l’entrée est gratuite.

Garorock
Marmande – Fin juin
Tél. 05 53 64 44 44 – Web : www.garorock.com
Est-il encore nécessaire de présenter Garorock (contraction de Garonne et Rock), l’évènement musical majeur du Sud-Ouest ? Hein ? Depuis 1997, le festival réunit la fine fleur française et internationale des groupes, chanteurs (euses) et musicien(ne)s. La liste est longue et impressionnante : The Offspring, The Specials, Alpha Blondy, De La Soul, LKJ, Assassin, Ben Harper… En 2019, la fréquentation a dépassé les 160 000 festivaliers. On fait d’ores et déjà le pari que ce chiffre record sera battu ces prochaines années.

Une référence des festivals nationaux – Crédit photo : Garorock

Juillet

Festival du rire de Villeneuve-sur-Lot
Villeneuve-sur-Lot – Début juillet
Tél. 05 53 40 49 49 – Web : www.rirevilleneuve.fr
À Villeneuve, on aime donc lire (voir plus haut) et rigoler. Le festival du Rire sollicite les zygomatiques du public depuis déjà une trentaine d’années. La bonne idée repose sur la volonté des organisateurs de promouvoir les humoristes débutants, qui peuvent ainsi et enfin se produire devant le public, en première partie d’un artiste reconnu. On imagine le trac. Genre la bouche sèche, les mains moites, le sourire figé, l’envie d’aller aux toilettes… C’est le métier qui rentre.

Festival de théâtre Agen
Agen – Mi-juillet
Tél. 05 53 47 82 09 – Web : www.theatredujour.com
Pendant une semaine, les représentations sont organisées dans la cour historique du collège Chaumié, au sein de la ville. A 18 heures, ce sont les spectacles destinés aux enfants. Ceux des adultes suivent à 21h. Les pièces, tirée du répertoire classique ou contemporain, sont interprétées par les élèves comédiens de la compagnie Pierre Debauche, une structure fondée en 1994.

GaronnaShow
Port-Sainte-Marie – Début juillet
Tél. 05 53 87 21 19 – Facebook : www.facebook.com/GaronnaShowFestival
Garonna Show ouvre grand ses portes aux familles et à toutes les générations. Le festival se déploie sur l’ensemble de la petite commune de Port-Sainte-Marie, où les animations se succèdent dans les rues. Trois espaces scéniques se consacrent aux principaux concerts, mais la musique est omniprésente grâce à la présence d’une bonne vingtaine de formations, dont des bandas. Ambiance festive et décontractée.

Festivino
Cocumont – Dernier week-end de juillet
Tél. 05 53 20 74 46 – Web : https://festivino47.com
Initié en 2011 par les vignerons du Marmandais, Festivino suit l’ambition première d’assurer la promotion des vins locaux auprès d’un public plus large. À ce titre, une grande fête est organisée le dernier week-end de juillet, au programme chargé : concerts, animations diverses dont celles à destination des enfants, spectacles de rue, Festi Night, rassemblement de voitures anciennes, atelier dégustation, conférences… C’est aussi (et surtout ?) l’occasion idéale de découvrir les excellents vins estampillés AOC Côtes du Marmandais, dont le vignoble profite allègrement des coteaux et des vallons. La production annuelle avoisine les 50 000 hectolitres et implique une petite centaine de vignerons.

Août

Le festival des menteurs de Moncrabeau
Moncrabeau – Premier dimanche d’août
Tél. 05 53 97 32 25 – Web : www.academiedesmenteurs.fr
Si vous êtes un jour la cible d’une remarque de type « Oh, le gros menteur ! », inutile d’adopter un air effaré. Tournez plutôt le regard vers Moncrabeau, cette charmante petite commune du Lot-et-Garonne, où vous pourriez être consacré roi. A Moncrabeau, le mensonge est un art subtil, qu’il faut savoir manier avec talent et conviction, à grand renfort d’arguments affûtés et d’affirmations définitives. Le premier dimanche d’août, le festival mondial des menteurs donne l’occasion d’écouter de magnifiques spécimens de la contre-vérité, des artistes de l’imagination attestée, des fans absolus de la mythomanie, des apôtres de la menterie. Si vous avez de vraies choses fausses à dire, rien ne vous empêche de vous inscrire. Vous aurez droit à un public attentif et, peut-être, à une couronne dorée.

Festival de Bonaguil
Château de Bonaguil (Fumel) – Première semaine d’août
Tél. 05 53 71 17 17 – Web : https://festivaldebonaguil-fumel.fr
Initié en 1962, le festival de Bonaguil s’est d’abord attaché à la musique classique. Le théâtre ne fait son apparition qu’en 1985, sous l’impulsion des Baladins en Agenais. En 1997, l’art théâtral s’impose définitivement dans le décor somptueux du château, grâce à une affluence sans cesse plus importante. La ligne artistique des organisateurs consiste à identifier les pièces de la saison parisienne ayant rencontré un vrai succès populaire et à inviter les artistes à se produire dans un cadre différent et une atmosphère particulière. Le répertoire se nourrit tout aussi bien de pièces classiques que contemporaines.

BASTID’Art
Miramont-de-Guyenne – Début août
Tél. 09 67 52 73 46 – Web : https://bastidart.org
Au fil des année, le festival s’est imposé comme une référence incontournable des arts de la rue, aussi bien en France qu’à l’international. « Nous sommes une énigme pour la fédération des Arts de la rue. Ils se demandent comment on arrive à faire venir en résidence en Lot-et-Garonne une artiste comme Vanessa Pahud, qui est une sommité mondiale du trapèze » déclare Thierry Jouseins, le directeur de BASTID’Art au quotidien régional Sud-Ouest. En plein cœur de l’été, les ruelles de la bastide accueillent une profusion de spectacles gratuits en tout genre, de la danse au théâtre en passant par le cirque ou les séances de magie. Une grosse cinquantaine de compagnies se charge d’assurer l’animation. Il semble que ce soit la bonne formule puisque BASTID’Art vient de fêter son 25e anniversaire.

Les Journées médiévales de Monflanquin
Monflanquin – Mi-août
Tél. 05 53 71 18 85 – Web : www.gemmonflanquin.fr
Organisée en la superbe bastide Monflanquin, la fête médiévale rend hommage à la très longue histoire du territoire lot-et-garonnais, riche de dizaines de bastides. Le programme des Journées se veut riche et éclectique : tournois de de chevalerie, initiation à la taille de pierre, visite guidée de la bastide, parade aux flambeaux, jeux médiévaux, divers spectacles de rue impliquant des cracheurs de feu, des troubadours… Immersion complète.

Roots – Crédit photo : Médiéfest

Duras fête son vin
Château de Duras – Mi-août
Tél.05 53 83 63 06 – Web : https://durasfetesonvin.com
Si les producteurs des Côtes du Marmandais organisent chaque année une p’tite sauterie en l’honneur de leur vin (voir plus haut), rien n’empêche ceux de Duras de rendre hommage au leur. C’est chose fête, si l’on ose dire. Dans le cadre du prestigieux château des ducs de Duras, une journée complète se consacre à la production de Duras, représentée par quelques vignerons heureux de pouvoir échanger sur leur vin et le faire déguster. Bien sûr, de nombreuses animations s’ouvrent au public, comme les montgolfiades, qui permettent de découvrir la région à bord d’une nacelle, des ateliers ludiques à destination des enfants, l’organisation d’un match amical de rugby, le salon des vins, l’ouverture d’une bodega, le concert…

Les Fêtes d’Agen – Pruneau Show
Agen – Dernier week-end d’août
Tél. 05 53 69 47 64 – Web : www.grandpruneaushow.fr
Bien sûr, impossible d’imaginer un calendrier festif en Lot-et-Garonne sans le moindre hommage à la pépite noire du département. Ce sont donc trois jours de grosse fête qui attendent les visiteurs dans les rues d’Agen. Les organisateurs ont pensé à tout : déambulations de machinerie, spectacles pour les enfants, défilés de fanfares, démonstrations sportives ou concerts majestueux (Jenifer et Radio Elvis sont venus en 2019). C’est aussi l’occasion de se rendre au marché des producteurs et de savourer moult recettes élaborées à partir du pruneau.

Nuits Lyriques de Marmande
Marmande (Théâtre Comoedia) – Dernière semaine d’août
Tél. 05 53 89 68 75 – Web : https://nuits-lyriques.fr
Chaque année, le concours international de chant de Marmande permet à près de 200 jeunes chanteurs, originaires d’une trentaine de pays, de se produire sur scène devant le public et un jury de professionnels. Pour certains, il s’agit de la première opportunité de fouler les planches usées d’une scène et de démontrer leur talent devant une audience passionnée et attentive. Les éliminatoires se déroulent pendant deux jours, aux termes desquels interviennent la demi-finale puis la finale, ultime étape. Pour les heureux lauréats, l’annonce du palmarès est peut-être le début d’une carrière prometteuse. Depuis la création du concours, plus de 5000 candidats ont pu être auditionnés et près de 400 talents ont été découverts.

Septembre

Foire d’Agen
Parc d’exposition d’Agen – Première quinzaine de septembre
Tél. 05 53 48 49 50 – Web : https://foire-agen.com

Allez, on va pas se mentir. Que ce soit à Bordeaux, à Périgueux ou à Agen, on les aime bien ces foires, généralement organisées à la rentrée. Des centaines d’exposants, plein de trucs à déguster ou à grignoter, des cuisinistes qui se jettent sur nous, des démonstrations de la gendarmerie, des spécialistes de la réflexologie plantaire, des manèges, des drones… Il ne faut pas chercher de sens ou de thématique, c’est juste un gros fouillis plus ou moins bien organisé. Finalement, chacun y trouve son compte, même si on ne sait pas ce qu’on est venu chercher.

Sites et cités du Lot-et-Garonne

Sites et cités du Lot-et-Garonne


Le département du Lot-et-Garonne peut s’enorgueillir d’un patrimoine riche, varié et séculaire, sans ressentir la moindre jalousie ou frustration vis-à-vis de sa voisine la Dordogne, pourtant plus exposée aux touristes. Première et timide sélection de sites.

Château de Poudenas

2 rue du château 47170 POUDENAS – Tél. 05 53 65 70 53 – Visites de groupes et uniquement sur réservation – Parc ouvert au public.
Édifié au 13e siècle par les seigneurs de Poudenas, vassaux du duc d’Aquitaine et roi d’Angleterre Edouard 1er de Plantagenêt, le château sert d’abord de forteresse militaire, notamment grâce à sa position dominante de la vallée de la Gélise. Le monument reçoit tout au long des siècles de nombreuses évolutions et modifications, dont l’ouverture de fenêtres à meneaux ou l’installation de deux terrasses. Les transformations apportées à la façade sud au 17e siècle, en pleine Renaissance, finissent par faire ressembler le château à une gigantesque villa toscane.
Aujourd’hui, l’édifice offre une configuration impressionnante, dont la superficie au sol dépasse les 2700 m². On peut visiter six salles, qui présentent chacune un style différent, dont la bibliothèque, restaurée au 19e siècle.
Le parc s’étend quant à lui sur une dizaine d’hectares agrémentés d’une centaine d’essences, qu’il s’agisse des cèdres de l’Atlas ou des cyprès âgés de quatre siècles.

La Toscane en plein Sud-Ouest – Crédit photo: MOSSOT – Own work – CC BY-SA 4.0

Bastide de Villeréal

Place de la halle 47210 VILLERÉAL – Tél. 05 53 36 09 65
Le Lot-et-Garonne reste quand même l’un des berceaux des bastides dans le Sud-Ouest. Pour rappel, les bastides correspondent à ces villages fortifiés, construits généralement en quelques années au Moyen-Âge et dont les rues quadrillées forment des îlots agencés autour de la place centrale, lieu de vie de la cité. Villeréal illustre fort bien ce renouveau architectural, avec tout le charme qui lui est propre. Édifiée en 1267, la bastide est toujours pourvue de ses maisons médiévales à colombages ou à encorbellement, dont chacune ne manque pas d’attirer le regard.
La place centrale accueille une halle exceptionnelle, de par son état et la présence d’un étage en torchis. Refaite à l’identique en 1515, elle servait aux mesures officielles des grains. Son étage, quant à lui, se réservait aux notables du village.
À l’instar des autres bastides ou villages du territoire, la découverte des lieux s’effectue lors d’une promenade nonchalante, sans précipitation, en complète immersion.

Clairac plage

Route de la Plage 47320 CLAIRAC – Tél. 05 53 84 22 21 – Accès gratuit – Baignade surveillée en juillet et août de 14h à 19h.
Aménagée sur les rives du Lot, au cœur du joli village de Clairac, la plage invite au farniente sur son sable blanc sitôt les chaleurs estivales venues. On peut s’y baigner en toute tranquillité, l’endroit étant conforme aux normes européennes et l’eau régulièrement contrôlée. Juste à côté se tient le camping-restaurant municipal, fort de sa petite cinquantaine d’emplacements et de ses nombreux jeux mis gracieusement à la disposition des clients. La terrasse du restaurant offre quant à elle un chouette panorama de la rivière, de la plage et du village. Bref, une image de carte postale au soleil couchant, au moment de l’apéritif.

Crédit photo : Comité Départemental du Tourisme de Lot-et-Garonne

Villascopia

66 rue de Lamarque, 47240 CASTELCULIER – Tél. 05 53 68 08 68 – Ouverture : d’avril à septembre, du lundi au vendredi de 9h à 13h et de 14h à 17h, mercredi / samedi et dimanche de 14h à 17h. En juillet et août : tous les jours de 10h30 à 18h00. Vacances scolaires de Toussaint : tous les jours de 14h à 17h (fermé le 01/11) – Tarif : 6 € pour les adultes et 4 € pour les enfants.
En 1970, un agriculteur de Castelculier découvre une statue en labourant son champ. Les archéologues en déduisent qu’il s’agit d’une représentation de Minerve, fille de Jupiter. Il s’ensuit, de 1986 à 1998, un vaste et long chantier de fouilles, qui permet de mettre à jour les ruines d’une villa gallo-romaine, et plus particulièrement ses thermes, sur une surface de 3500 m².
Le projet Villascopia tend à raconter l’histoire des lieux il y a 1800 ans à travers la technologie Scénovision, faisant intervenir Paulin de Pella, petit-fils du célèbre Ausone, qui raconte son souvenir d’enfance à la villa de Castelculier en compagnie de ses amis.
Après cette immersion dans le passé, le public est invité à visiter l’espace muséographique consacré aux divers objets trouvés pendant les fouilles et bien sûr les vestiges de la villa, dont la zone thermale, entièrement dégagée.

Centrale hydroélectrique de Fumel

20 avenue de l’Usine, 47500 FUMEL – Tél. 05 53 71 13 70 – Visites hebdomadaires en haute saison, uniquement sur réservation. Se renseigner auprès de l’office de tourisme Fumel-Vallée du Lot. Tarif : 6 € pour les plus de 12 ans et 4 € de 6 à 12 ans.
Mise en service juste après la Seconde Guerre mondiale, la centrale hydroélectrique a permis d’alimenter de nombreuses années durant l’usine métallurgique de Fumel, et plus précisément son énorme machine de Watt, une soufflerie dont il ne reste que deux exemplaires dans le monde.
La conception de la centrale, toute de verre et de béton, repose sur le principe d’un barrage à clapets haut de 7 mètres dominant la rivière Lot et permettant de diriger l’eau vers les deux turbines Kaplan, capables de produire 3500 kWh.
Vendue en 2005 à un propriétaire privé, la centrale continue de fonctionner comme au bon vieux temps. La production d’énergie (propre et durable), vendue à EDF, profite à 7000 foyers.

Le pruneau d’Agen, plaisir et bienfaits

Le pruneau d’Agen, plaisir et bienfaits


Consommé depuis le Moyen-Âge, le pruneau d’Agen a toujours été considéré comme source de santé, notamment grâce à ses fibres, ses vitamines, son apport énergétique et son activité antioxydante.

Crédit photo : Bureau national Interprofessionnel du Pruneau

La contribution des Templiers

L’origine du pruneau d’Agen remonterait au XIIe siècle. On dit que les Croisés de l’Ordre des Templiers découvrirent le prunier de Damas pendant le siège de la ville. Ils le rapportèrent en France, et plus particulièrement dans le Sud-Ouest, qui présentait les conditions climatiques idéales à son développement.

Un siècle plus tard, les moines de l’Abbaye de Clairac, située près d’Agen, entreprirent de croiser le prunier de Damas à un prunier local. Cette opération donna naissance au prunier d’Ente, qui fournit encore aujourd’hui les fruits bénéficiant de l’appellation Pruneaux d’Agen.

Les moines de l’Abbaye de Clairac découvrirent également que l’exposition des prunes au soleil permettait de les sécher et de les conserver toute l’année.

Le pruneau d’Agen venait d’apparaître !

Il connut rapidement le succès, notamment auprès des marins, qui profitèrent d’un aliment nouveau, goûteux, riche en vitamines et facile à conserver. Parfait contre le scorbut.

Les pruniers d’Ente

La plus grande attention est portée à la production.

Les pruniers d’Ente bénéficient, en premier lieu, des excellentes conditions climatiques du Lot-et-Garonne. La terre, essentiellement composée d’argile et de calcaire, favorise aussi la pousse et le développement des arbres.

On veille à respecter un écart de 7 mètres entre chaque arbre, disposé en carré. Les pruniers d’Ente peuvent vivre une cinquantaine d’années et atteindre une hauteur de 5 mètres, à la condition de bénéficier d’une surveillance permanente, tout au long de l’année. Dès le mois de mars, ils sont traités contre les insectes et les maladies. De novembre à mars, les arbres sont taillés avec précision.

Les premiers bourgeons apparaissent au printemps. Les pruniers fleurissent très vite, en moins de dix jours. Les fruits commencent à se développer dès la fin de la floraison. Cette étape se prolonge jusqu’au mois d’août, lorsque la prune d’Ente revêt une couleur pourpre violette, qu’on appelle « robe de sergent ».

Les premiers fruits qui tombent sonnent l’heure de la récolte, généralement organisée entre le 25 août et le 25 septembre.

Les arbres sont secoués à l’aide de vibreurs mécaniques. Les prunes tombent dans de larges filets tendus. Chaque prunier peut donner une centaine de kilos de fruits. Les fruits ramassés sont ensuite lavés à l’eau et prêts à être séchés.

Naissance du pruneau

Les tunnels à séchage peuvent être comparés à de vastes fours ventilés. Chauffés à 75°C, ils reçoivent les prunes d’Ente pendant une vingtaine d’heures. À la sortie, les prunes sont devenues des pruneaux. Cahier des charges oblige, la teneur en eau ne doit pas dépasser les 23%.

Les pruneaux sont ensuite triés, selon leur taille et leur qualité. Le calibrage, considéré comme une opération très importante, détermine le prix payé au producteur et l’uniformité des pruneaux vendus dans le commerce.

Cette quête permanente de la qualité et le respect d’une localisation déterminée s’agissant de toutes les étapes de production (séchage, conditionnement et transformation) ont permis aux producteurs d’obtenir en 2002 la très convoitée IGP (Indication Géographique Protégée).

Les fruits qui ne sont pas distribués dans l’immédiat sont stockés dans de grosses caisses de bois appelées palloxs, qui permettent à l’air de circuler et de conserver la qualité originelle du pruneau.

Un pilier de l’économie locale

Même si la production du pruneau d’Agen s’étend sur six départements du Sud-Ouest, elle reste essentiellement concentrée dans le Lot-et-Garonne. Plus d’un millier d’exploitations agricoles contribuent directement à la production, regroupées parmi huit organisations. La transformation revient à plus d’une soixantaine d’entreprises locales.

L’ensemble des acteurs de la filière s’appuie sur le Bureau national interprofessionnel du pruneau, dont la mission consiste à faciliter les relations entre producteurs et transformateurs, mais aussi à assurer le développement de la notoriété du pruneau, à suivre le marché ou à représenter la filière auprès des organismes officiels.

La production moyenne annuelle s’établit à près de 40000 tonnes. Le chiffre d’affaires global s’élève à près de 120 M€, réparti entre des ventes en France (70%) et à l’étranger (30%).

Bon pour la santé !

Comme on le sait, le pruneau d’Agen est utilisé dans bon nombre de recettes. Il accompagne merveilleusement les plats à base de porc, de boeuf, de volaille ou de gibier.

On peut aussi le déguster naturellement à n’importe quelle heure de la journée. Faiblement pourvu en protides et en lipides, il permet de profiter des vitamines B, A et E. Sa teneur en fer et la richesse de ses fibres en font un aliment excellent pour la santé, notamment lors d’épisodes de constipation.

Il est enfin recommandé aux sportifs, aux femmes enceintes, aux adolescents en pleine croissance et aux personnes âgées.


PUB


Patrimoine et cultures en Lot-et-Garonne

Patrimoine et cultures en Lot-et-Garonne


Ici, la culture nourrit la culture. Depuis toujours, ou presque, la qualité de la terre, l’abondance de l’eau, et la bienveillance du climat ont contribué à faire de cette belle contrée du Sud-Ouest le potager et le verger de la France.

Une tradition avant tout rurale

Les activités agricoles dictent toujours le rythme de vie du département et représentent le cœur de son économie. « Les citadins n’ont jamais rompu avec la campagne et possèdent de solides racines paysannes. Si la bourgeoisie a cédé quasiment la totalité des métairies ou des biens fonciers qu’elle possédait encore, elle a acheté des maisons de maître, les fermes abandonnées par les paysans pendant la phase de concentration de la propriété agricole, pour y établir résidences secondaires ou principales. Ainsi, se poursuit l’osmose entre gens des villes et du milieu rural, renforcée par la pratique fréquente d’un double emploi » écrit Jean-Paul Charrié dans son ouvrage « Le Lot-et-Garonne » (Éditions Sud-Ouest, 2009).

L’agriculture du Lot-et-Garonne se définit avant tout par sa pluralité. Les sols, faciles à travailler, et les structures d’irrigation permettent de favoriser la polyculture.
Tout le long de la Garonne, les cultures maraîchères façonnent les paysages et fournissent des quantités de production parfois impressionnantes : 40 000 tonnes de tomates et de pommes de terre, 30 000 tonnes de melons, 25 000 tonnes de fraises, 10 000 tonnes de haricots verts.

Certaines autres cultures ne bénéficient pas de surfaces aussi importantes, mais participent à la pluralité agricole, à l’image de l’asperge, de la carotte, de la scarole, de l’artichaut et du poivron.

It’s raining vegetables, Alléluia !

Que les amateurs de la chose sucrée se rassurent, ils trouveront ici un véritable paradis grâce aux 16 000 hectares consacrés aux vergers : pommes, poires, prunes, melons, kiwis, raisins, pêches et même des noisettes, dont la production ne cesse d’augmenter.

Le Lot-et-Garonne est aussi une terre de vins, et de bons vins. Les efforts menés par les caves coopératives ont permis d’attribuer l’AOC à quatre vignobles : les Côtes de Duras (1937), les Côtes de Buzet (1975), les Côtes du Marmandais (1990) et les Côtes de Brulhois en 2011.

En conclusion, même si le nombre de chefs d’exploitation est passé de 65 000 à la fin du XIXe siècle à 10 000 à l’aube du XXIe siècle, en raison de la mécanisation, du passage des micro-exploitations à des exploitations plus importantes (42 hectares en moyenne), la tradition agricole reste vivace et humaine en Lot-et-Garonne. Aujourd’hui, 80 % des exploitations sont individuelles et les agriculteurs continuent de préférer, à un niveau respectable, la polyculture plutôt que la spécialisation.

Le pays des bastides et des… pigeonniers

Si le Sud-Ouest est le pays des bastides, le Lot-et-Garonne contribue grandement à cette réputation, avec pas moins de 42 cités en son sein.

Les bastides ont été essentiellement édifiées lors de la guerre de Cent Ans, sous l’impulsion des rois de France et d’Angleterre. Construites sur un même élan, en quelques courtes années, généralement au sommet d’une colline pour mieux surveiller l’environnement, elles ont été à l’avant-garde de l’agencement urbain, en privilégiant un plan qui soit le même partout. Les rues, tracées depuis la halle, se devaient d’être rectilignes, parallèles et perpendiculaires, se coupant à angle droit. Cette astuce géométrique était justifiée par la nécessité faite aux cavaliers de parvenir rapidement aux murs d’enceinte afin de bloquer toute velléité d’intrusion des envahisseurs.

Perchée sur sa colline, la bastide de Monflanquin – Crédit photo : Karen – Flickr

Les habitants devaient respecter la charte de coutumes, mais bénéficiaient de nombreux avantages : participation à la gestion de la ville, allègement des impositions, protection contre les invasions, vie sociale plus dense grâce à la place centrale où les gens aimaient à se retrouver.

Aujourd’hui, les bastides apportent aux paysages du Lot-et-Garonne cette petite touche de magie qui les rend différents. Ainsi, la bastide de Laparade, bâtie à 200 mètres sur un plateau dominant le Lot, offre l’un des plus beaux panoramas du département.

La halle et l’église fortifiée de Villeréal sont typiques du renouveau architectural qui dicta l’édification des bastides. L’église permettait d’accueillir les habitants en cas d’attaque et une vingtaine de défenseurs, postés au sommet des tourelles d’angle. La halle est intéressante grâce à son étage supérieur, utilisé comme comme local municipal.

La bastide de Vianne impressionne par son mur d’enceinte toujours debout, ses tours de défense et ses courtines. Sa création, décidée par le sénéchal du roi d’Angleterre au XIIe siècle, a été justifiée par la volonté de défendre un territoire agricole particulièrement riche.

Autre élément indissociable du patrimoine agricole lot-et-garonnais : le pigeonnier. Le département en dénombre plus de 6 000, ce qui n’est pas rien. Jusqu’au Moyen-Âge, en avoir un était considéré comme un privilège mais, au terme de la Révolution française, leur usage se développe à grande échelle.

La vocation du pigeonnier est d’élever les volatiles appréciés pour leur chair, mais aussi de récupérer leur fiente, appelée colombine, un engrais de premier choix. De plus, le pigeonnier permet d’enfermer les pigeons lors de la période des semailles et de les protéger contre les attaques de rats.

Dans le Lot-et-Garonne, les pigeonniers peuvent dévoiler différentes formes architecturales : pigeonnier à arcades, pigeonnier accolé, pigeonnier auvent.

« Les différents styles et la diversité des formes en font un élément très particulier du décor des campagnes. Si celui de Mézin est sur colonnes de pierre et dispose d’un mur à pan de bois, les autres, avec un étage, utilisent plus fréquemment la brique et la pierre. À Castillonnès, le pigeonnier est de forme ronde. Ceux de Douzains dans le Duraquoi ou de Ferrensac ont une forme carrée » écrit Jean-Paul Charrié dans son livre.

Nature et paysages du Lot-et-Garonne

Nature et paysages du Lot-et-Garonne


« Entre Agen et Marmande, c’est un paysage aussi beau que l’Italie; le charme des coteaux, la couleur de la terre, le costume, jusqu’au langage, évoquent les rives de Florence et de Sienne. Le Lot-et-Garonne est la Toscane de la France. » Stendhal

Glou glou

Comme son nom l’indique, le Lot-et-Garonne est un département ouvert aux cours d’eau, assez nombreux sur le territoire si on y ajoute les rivières Baïse, Gers, Dropt, Séoune…

Si ces jolis cours d’eau façonnent le paysage, contribuent à lui donner son cachet particulier et constituent une richesse agricole, ils suscitent également une crainte bien légitime lorsque les inondations font leur apparition. La Garonne est, à ce titre, une maîtresse indomptable. Bien chargé en eau des Pyrénées et du Massif central, gonflé par le Lot en amont, le fleuve, dont le lit mineur souffre de son étroitesse, donne régulièrement naissance à des crues importantes, notamment lorsque la fonte des neiges a été massive dans les zones montagneuses. Le Lot n’épargne pas non plus son proche environnement, principalement au niveau de la vallée de Castelmoron-sur-Lot.

Ces débordements réguliers ont poussé les hommes à bâtir leurs cités sur la rive droite, en prenant soin d’anticiper une certaine hauteur de construction, comme l’illustrent les communes de Port-Sainte-Marie, Aiguillon et Tonneins. De nombreuses fermes ont quant à elles été construites sur des monticules.

Cette abondance d’eau apparaît être un argument de premier ordre lors des chaudes journées d’été. Grâce à un vaste système d’irrigation, les agriculteurs peuvent prétendre assurer une riche production sans trop de contraintes, asseyant de fait la réputation du Lot-et-Garonne comme territoire agricole incontournable du pays.
Il serait pourtant hasardeux de réduire le département à une seule et vaste exploitation. Moins populaire que sa voisine la Dordogne auprès des touristes, le Lot-et-Garonne affiche de solides arguments de séduction, tant par la beauté de ses paysages, l’authenticité de ses villages que par la richesse des pays qui le composent.

L’Agenais

À proximité d’Agen, coincé entre la Garonne au Sud et le Lot au Nord, le pays de Serres offre des paysages composés de plateaux calcaires donnant naissance à de petits ravins, de vallons encaissés et d’échines. Nombreuses y sont les petites exploitations agricoles à l’architecture périgourdine ou quercynoise. On y découvre aussi de fort jolies chapelles romanes, parfois isolées.

L’environnement du pays de Serres est propice à la faune, parmi laquelle il n’est pas rare d’observer le circaète (ou aigle des serpents), qui revient chaque année, le faucon crécerelle, le hibou petit duc ou, chez les mammifères, la genette, ce petit carnivore ô combien discret, habitué des bois, que l’on confond parfois avec un chat sauvage.

Plus au nord de la capitale lot-et-garonnaise, le pays du Brulhois (ou Bruilhois) affiche une multitude de vallons, terrasses et coteaux, emplacements parfaits pour les vignes dédiées aux cépages de tannat, de malbec, de fer servadou et d’abouriou dont on tire le vin noir, dû à sa robe très sombre.

L’Albret

À l’ouest du département, sur la rive gauche de la Garonne, coincé entre la Gironde et les Landes, le pays d’Albret présente un contraste paysager entre les collines de la région de Nérac, dédiées à la culture céréalière, et le plateau landais, qui prolonge la forêt de pins maritimes des Landes de Gascogne.

Nous sommes ici au cœur d’un territoire dédié aux plaisirs du palais, où pousse la vigne, où cacardent les oies, où grandissent les veaux sous leur mère et où volent les palombes.

La longue histoire de l’Albret se rencontre à travers ses cités et bastides (Nérac, Lannes, Vianne, Barbaste), ses châteaux, ses anciennes tanneries, ses moulins fortifiés et églises romanes.

C’est une invitation franche à remonter le temps et découvrir une terre toujours un peu secrète, dont on peut s’imprégner en naviguant sur la Baïse, sans trop de bruit.

Le Marmandais

Au nord-ouest du département, non loin du pays de l’Entre-Deux-Mers en Gironde, le Marmandais revendique une riche tradition vinicole, la vigne occupant les coteaux depuis l’époque romaine. On y cultive aussi la célèbre tomate de Marmande, des fraises, melons, prunes d’ente et autres fruits, les vergers étant très nombreux sur cette terre fertile.

La beauté du Marmandais repose sur la diversité de ses paysages, qui passe de la plaine de la Garonne aux vastes étendues de la forêt landaise. C’est aussi la ribambelle de petites communes installées le long du fleuve, chacune exhibant ses atouts architecturaux, comme les maisons à colombage de Clairac, la façade des quais de Tonneins, le château péager de Couthures-sur-Garonne…

Vallée de la Garonne vers Cocumont au lever du soleil – Crédit photo : Guillaume Conan – CC BY-SA 2.5

Le pays du Dropt

C’est tout au nord du Lot-et-Garonne que se situe le pays du Dropt, ou plutôt la vallée du Dropt, au relief peu marqué, non loin de la Guyenne et du Périgord. On connaît ce petit pays essentiellement grâce à ses vignobles de Duras, qui façonnent le paysage. Il faut néanmoins parler des vastes forêts de châtaigniers, où les amateurs traquent des cèpes, des bois et des nombreux vergers.

Le paysage est reposant, incitant à la promenade, avec l’ambition de découvrir les nombreux villages moyenâgeux, où se tiennent chaque semaine des marchés assez extraordinaires. Les petits producteurs locaux proposent des pâtés faits maison, des poulets dodus et fermiers, des champignons à peine cueillis ou des écrevisses gesticulantes.

La découverte du pays du Dropt doit impérativement se faire à pied ou sur la selle d’un bon vélo afin de s’arrêter à tout moment devant les vieilles maisons à empilage, fort nombreuses dans la région, dans les petites rues des bastides, face aux pigeonniers restaurés. C’est aussi l’occasion de rencontrer les gens du coin ou de marquer une (longue) pause à la terrasse ensoleillée d’un bistrot typique, jamais loin d’un château ou d’une église remarquable.

Le pays du Lot

La région présente elle aussi un éventail de paysages très diversifiés. Des villages tels que Pujols et Penne d’Agenais ont été édifiés au sommet des coteaux, dominant la rive gauche du Lot.

Au Nord de la rivière, les bastides, à l’image de Monflanquin, forment un horizon vallonné, duquel se détachent les silhouettes des églises ou des tours d’angle.

La vallée du Lot est quant à elle réputée pour ses nombreuses cultures fruitières, en particulier celle de la prune d’ente, également commercialisée sous la forme du pruneau d’Agen après séchage.

La faune et la flore

La moyenne Garonne, entre les terrasses du fleuve et la plaine inondable, reste un lieu fréquenté par les poissons migrateurs, comme la lamproie marine, la truite de mer, la grande alose ou encore le saumon. On y trouve également des anguilles et des esturgeons, de taille moins impressionnante qu’il y a un demi-siècle.

En outre, le département offre plus de 500 hectares ouverts à la pêche, où les amoureux de la canne peuvent chatouiller la tanche, la carpe, le brochet et le goujon.
Plus au sec, les forêts de chênes sont habitées par quelques mammifères, dont des sangliers, des lièvres et lapins, des cerfs et chevreuils et même des visons d’Europe.
En levant les yeux, et selon les saisons, on peut apercevoir différentes espèces migratrices, à l’image du pigeon ramier, que l’on appelle palombe dans le Sud-Ouest, et dont la chasse, en octobre, suscite généralement une explosion de RTT ou de congés maladie.

Les autres oiseaux notables sont le héron cendré, de plus en plus sédentaire, le balbuzard pêcheur et le milan noir, un rapace qui considère le Lot-et-Garonne comme une bonne terre de drague.

Enfin, la région gasconne sait se faire belle en exhibant une grande variété de plantes et fleurs gracieuses, à la faveur de l’éclectisme géologique (argile, sable, calcaire…).

Pied de Tulipe œil de soleil (Tulipa agenensis) – Crédit photo : Zachi Evenor and MathKnight – CC BY 3.0

Il convient de citer en premier lieu une star locale, la tulipe agenaise, d’une belle couleur écarlate, introduite par les Romains il y a plus de 2 000 ans. Surnommée « l’œil du soleil » en raison de l’étoile jaune en son cœur, la fleur est malheureusement menacée d’extinction, à cause des pratiques horticoles et de la cueillette sauvage. Elle est aujourd’hui protégée.

Parmi les autres fleurs, les orchidées sauvages ravissent les botanistes et les amateurs de belles choses. On trouve des hybrides assez précieux, comme l’orchis pourpre, qui aime pousser sur les coteaux calcaires et les pelouses sèches. Nous pouvons aussi citer l’orchis brûlé ou l’ophrys mouche.

Les chênes pédonculés, très nombreux il y a quelques siècles, ont subi un rabotage de leur superficie, au profit des exploitations agricoles et des pins maritimes. Ils résistent cependant et continuent de former de vastes forêts, associés par exemple aux chênes sessiles, comme cela est observable dans la région du Mas-d’Agenais.

Les territoires du département se composent de nombreuses autres variétés d’arbres, tels le châtaignier, l’érable de Montpellier, le saule blanc et le genévrier.

Éléments d’histoire du Lot-et-Garonne

Éléments d’histoire du Lot-et-Garonne


C’est dans le Lot-et-Garonne que l’on trouve l’une des rares tribus gauloises, les Sotiates, à avoir eu le courage de combattre frontalement les redoutables armées de César. Astérix ne serait-il pas un peu Aquitain ?

Un passé très ancien

La présence de l’homme est avérée depuis fort longtemps en terres lot-et-garonnaises. Les fouilles archéologiques menées à l’est du département, dans les vallées de la Lémance et de la Lède, ont révélé des restes humains et des fragments d’outils datant du Paléolithique, notamment à la grotte de Monsempron.

L’abri du Martinet, à Sauveterre-la-Lémance, découvert en 1922 par Laurent Coulonges, renferme un habitat du Magdalénien final, au sein duquel une centaine de pointes de silex, des outils en os, des poinçons et des lissoirs ont été retrouvés.

L’Agenais s’impose à l’âge du Bronze (-7000 à -500) comme une terre d’échanges des savoirs techniques entre peuplades continentales et atlantiques.

Bien des siècles plus tard, ce sont les tribus gauloises qui occupent le territoire, parmi lesquelles les Nitiobroges, d’origine celte, installés dans la région d’Aginnum (Agen). Leur existence est prospère.

Au sud de la confluence du Lot et de la Garonne, les Sotiates, protobasques, sont parfaitement bien organisés. Ils ont bâti leur site fortifié à l’emplacement de l’actuelle commune de Sos, battent leur monnaie et sont considérés comme de redoutables guerriers.

Quelques vestiges de la période celtique sont encore visibles, notamment des dolmens et des peulvens non loin de Tournon et d’Agen ou encore les ruines d’un temple druidique dans la région de Nérac.

Drachme « à la tête bouclée du Causé » frappé par les Sotiates – Crédit photo: Par cgb — CC BY-SA 3.0

Lors de l’invasion romaine, menée en 56 av. J.-C. par le général Publius Crassus, les Sotiates sont l’une des rares tribus d’Aquitaine à opposer une vive résistance à l’ennemi. Malgré leur courage, ils ne parviennent pas à remporter la bataille contre les légions romaines, qui ont reçu l’aide des Nitiobroges, et doivent battre en retraite dans leur oppidum. Ils font preuve une nouvelle fois d’héroïsme en organisant une résistance désespérée. Leur bravoure est d’ailleurs mentionnée dans la Guerre des Gaules de Jules César himself.

Peut-être pris de remords pour leur collaboration un peu hâtive avec les Romains, les Nitiobroges décident de soutenir Vercingétorix et envoient leur cavalerie combattre à Gergovie.

Comme partout en Aquitaine, la Pax Romana s’accompagne de transformations importantes et d’une meilleure organisation. Des voies sont construites le long de la Garonne, d’autres permettent de relier Agen à l’Atlantique et à la Méditerranée ou encore de placer Astaffort sur la route qui part des Pyrénées jusqu’à Périgueux.

Le commerce se développe, tout comme les cités. Certains historiens considèrent qu’Agen était la deuxième ville d’Aquitaine, riche d’un théâtre, d’un amphithéâtre et de superbes villas. Le Mas d’Agenais profite de son statut d’étape fluviale et devient une cité prospère, réputée pour son marché.

Les rives de la Garonne, du Lot et de la Baïse accueillent des demeures prestigieuses, à l’image de la villa Bapteste à Moncrabeau, composée d’une quarantaine de pièces, de deux cours intérieures (dont l’atrium), d’une écurie et même d’un oratoire. On trouve un bâtiment tout aussi remarquable à Castelculier, dont la superficie dépasse le millier de mètres carrés. De quoi rendre le séjour de belle-maman plus supportable. C’est aussi ça, la Pax Romana.

La fertilité du sol justifie la construction de vastes exploitations agricoles et contribue grandement à la prospérité du territoire.

Enfin, si les voies romaines ont facilité le transport des hommes et des marchandises, elles ont aussi permis de diffuser les fondements du christianisme, qui se développe dans les campagnes jusqu’au VIIe siècle. Un siège épiscopal s’établit à Agen dès le IVe siècle, placé sous la tutelle de l’évêque Phébade, ce dernier menant combat contre le pouvoir politique romain et surtout contre l’arianisme (thèse émise par le théologien alexandrin Arius, supposant que le fils de Dieu est avant tout humain, même s’il dispose d’une part de divinité).

À l’instar des autres départements de l’Aquitaine, les invasions barbares vont quelque peu bousculer la vie tranquille du Lot-et-Garonne. Les Barbares sont les premiers à venir détruire et brûler les belles villas, mais comme ils sont sympas, ils en laissent quelques-unes à leurs successeurs, que sont les Vandales, les Suèves ou encore les Wisigoths. Ces derniers s’installent durablement dans le Sud-Ouest, jusqu’à ce que Clovis ne les en chasse définitivement en 507.

L’histoire est parfois un peu confuse

Après quelques siècles de troubles, de rattachements au royaume de Neustrie ou à celui de Bourgogne, de mainmise des Carolingiens ou d’invasion sarrasine (732), l’Agenais profite de la reconstitution de l’Aquitaine par Charlemagne après la bataille de Roncevaux pour s’établir comme un comté indépendant à part entière, placé sous la gouvernance d’Ermiladius. Les Normands empruntent les voies navigables du territoire et sèment mort et destruction, peut-être soutenus par le roi Pépin, ce dernier n’acceptant pas que le comté ne soit pas soumis à l’Aquitaine.

Du XIIe au XIVe siècle, il faut être solidement accroché à l’actualité locale pour savoir à qui appartient le comté, rattaché au gré des guerres de conquête aux comtes de Toulouse, à la couronne de France ou aux rois d’Angleterre.

En 1317, les intrigues papales et la perte de pouvoir des notables locaux provoquent une césure entre le diocèse d’Agen et l’abbaye de Condom, érigé en évêché, entretenant une vraie confusion administrative et judiciaire.

Quelques années plus tard, en 1323 précisément, l’incident de Saint-Sardos va constituer le point culminant des tensions entre Anglais et Français et allumer la mèche de la guerre de Cent Ans. Depuis le règne de Philippe le Bel, roi de France, les ducs d’Aquitaine sont considérés comme des vassaux, et surtout pas comme les représentants de la couronne anglaise. Cette nouvelle influence française est très, très mal perçue par les Plantagenêt, qui estiment que la Gasconne est leur terre pleine et entière.

C’est donc avec un certain énervement qu’ils apprennent la volonté de construire une nouvelle bastide, à proximité de Montpezat. Le 13 octobre 1323, un envoyé de Charles IV érige un mât portant la cotte d’armes du roi de France. Quand même très remonté, le seigneur de Montpezat détruit le chantier et donne l’ordre de pendre le pauvre messager au mât.

En réponse, le roi de France confisque le fief et envoie son oncle Charles de Valois occuper le pays. Les territoires sont conquis assez facilement, les garnisons anglaises n’offrant qu’une faible résistance. Après avoir confisqué l’Agenais, Charles IV décide néanmoins de laisser aux Anglais une grande partie de leur possession. Il n’en demeure pas moins que l’épisode de Saint-Sardos a contribué à nourrir la future de guerre de Cent Ans, qui allait éclater quelques années plus tard, en 1337, poussant les Anglais à quitter définitivement les contrées du royaume de France, au terme de la bataille de Castillon en 1453.

L’Agenais rejoint la couronne de France en 1472, à la mort de Charles de Valois, frère de Louis XI et duc de Guyenne.

Nérac entre dans l’Histoire de France

Le pays retrouve enfin la quiétude et une certaine prospérité. De nouveaux habitants, originaires du Saintongeais, du Poitou, mais aussi et surtout d’Italie, viennent s’y installer. Les Italiens, en partie composés de prélats posent leurs bagages au siège épiscopal et promeuvent les nobles valeurs de la Renaissance, particulièrement bien accueillies à Nérac, cité où Marguerite de Navarre, sœur de François Ier et mère de Jeanne d’Albret, a installé une cour et encouragé l’expression culturelle.

Le château de Nérac accueille, parmi les nombreuses personnalités sensibles aux arts, aux lettres et à la religion, des humanistes acquis aux idées de la Réforme, à l’image de Clément Marot, Jean Calvin et Théodore de Bèze.

Château de Nérac – Crédit photo: Thomas Conté – Flickr

Doucement mais sûrement, le protestantisme, encouragé par le château de Nérac, se diffuse parmi la population, notamment auprès des professeurs et des milieux judiciaires. En 1525, les premières condamnations au bûcher sont décidées à Agen, mais cette vague de répressions ne met pas un terme au développement de la Réforme. En 1561, après que les protestants se soient organisés et pris les armes, la guerre civile éclate. De nombreux massacres sont commis de toutes parts, des remparts détruits, des maisons brûlées.

Jeanne d’Albret, fervente partisane de la Réforme, n’aide pas à apaiser la tension, soutenue par son fils, Henri de Navarre, pourtant né et baptisé catholique mais sensibilisé dès son plus tendre âge à la doctrine calviniste.

Dans un souci de retrouver une certaine sérénité, la reine mère, Catherine de Médicis, organise le mariage de sa fille Marguerite de Valois, catholique, et d’Henri de Navarre le 18 août 1572. Entre les deux tourtereaux, il ne semble pas que ce soit l’esprit Meetic – #I love your imperfections- qui prédomine.

Cela tombe plutôt bien en fait, car l’actualité s’emballe. Quelques jours après le mariage, le 24 août, survient la terrible nuit de la Saint-Barthélemy, au cours de laquelle plus de 3 000 protestants sont massacrés à Paris. Cet évènement tragique suscite la rupture entre la cour et les Albret. Henri est contraint de se convertir au catholicisme et il est assigné à résidence à la cour de France. Le 5 février 1576, il parvient à s’enfuir et à gagner l’Agenais puis le château de Nérac.

Sa belle-maman (qui est quand même la reine mère) et sa femme le rejoignent en octobre 1578. Le voyage n’est pas seulement sentimental. Catherine de Médicis souhaite rencontrer les chefs protestants et trouver un compromis, signé l’année suivante à Bergerac. Ainsi, les protestants obtiennent onze places de sûreté au terme de ce que l’on appelle les conférences de Nérac.

Pour Henri, malgré ses déchirements entre valeurs protestantes et impératifs catholiques, la vie à Nérac est plutôt agréable. Chasse, jeux, sorties, soirées en boîte (à l’époque, on parlait de bal) dictent ses journées. Le futur roi a pris l’habitude de papillonner de-ci de-là, additionnant les conquêtes et les déclarations d’amour éternelles en fin de soirée alcoolisée. Il ne pense même pas mettre un terme à ses légères aventures malgré la présence de son épouse à ses côtés. Cette dernière prend la mouche et réserve une place TGV (Transport Garanti aux Valois) en direction de Paris.

En 1589, Henri devient roi de France, reconnu par son cousin et beau-frère Henri III, sur son lit de mort. Après quelques années d’apprentissage du pouvoir, de batailles gagnées et d’une réelle volonté d’apaiser les tensions entre protestants et catholiques qui fragilisent le royaume, il promulgue l’Édit de Nantes, rédigé à Nérac, en 1597. L’Agenais, mais aussi d’autres terres du royaume, renoue avec des périodes plus apaisées, hélas de courte durée puisque les agitations reprennent dès 1621, sous le règne de Louis XIII.

La révocation de l’Édit de Nantes par Louis XIV en 1685 pousse près de 10 000 protestants à fuir le territoire de l’Agenais et à s’installer en Hollande, terre d’accueil. Ces départs massifs vont contribuer à appauvrir différentes cités, comme Nérac, Tonneins et Clairac, où les protestants occupaient des postes clés de l’économie locale.

Le promeneur peut parfois apercevoir aux abords de son chemin des cyprès isolés. Ces arbres ont été plantés pendant la répression à proximité des tombes des protestants, les cimetières catholiques leur étant interdits. Les cyprès n’avaient pas vocation à rendre hommage aux défunts, mais à indiquer au paysan la présence d’une tombe afin d’éviter que la charrue ne détruise l’endroit.

Prospérité et Révolutions

Après ces siècles d’invasions, d’occupation, de guerres, de destructions et de mort, le territoire entame le XVIIIe siècle sous de meilleurs auspices (hospices, serait-on tenté d’écrire).

Le canal des Deux-Mers, ouvert en 1681, vient enrichir et compléter les cours d’eau du futur département, voies de communication fondamentales pour acheminer vers l’Atlantique et la Méditerranée les denrées agricoles, diverses et nombreuses en ces terres fertiles.

De grandes manufactures, essentiellement dédiées au textile, font leur apparition. Certaines fabriquent les voiles destinées aux navires du port de Bordeaux, qui assurent une activité commerciale importante pour l’ensemble du royaume de France.

En 1790, alors que la Révolution chamboule quelque peu l’organisation du pays, le département du Lot-et-Garonne voit le jour, dont les contours sont finalement assez proches de l’Agenais. Quelques coups de rabot interviendront néanmoins en 1808, lors de la création du Tarn-et-Garonne, qui récupère les cantons de Montaigu, Valence d’Agen et Auvillar.

Le département échappe à l’essor économique né de la révolution industrielle, comme bon nombre de territoires méridionaux, en raison notamment de l’absence de ressources naturelles (fer, charbon…) nécessaires au fonctionnement des premières usines. L’industrie du textile entame son déclin et seules les productions agricoles semblent résister au nouvel ordre économique, ce qui n’empêchera pas un exode rural à la seconde moitié du XIXe, après l’arrivée du blé américain sur le territoire, terrible concurrence, et surtout l’apparition de la crise du phylloxéra.