Dune du Pilat, le sable mouvant

Dune du Pilat, le sable mouvant


Ses dimensions imposent le respect : 103 mètres de haut, 600 mètres de large et 3 kilomètres de long. Balayée par les vents, chatouillée par la marée, alimentée par le sable volant, la dune du Pilat ne cesse de se mouvoir, de se transformer et d’exercer la même fascination auprès du public.

Temps de lecture : 8 mn

Crédit photo : Guillaume Commin – Flickr

La star du Bassin d’Arcachon

Les embouteillages estivaux le confirment. Chaque année, des dizaines de milliers de visiteurs envahissent la D218, joliment bordée de pins maritimes, avec la même ambition : se rapprocher de la plus haute dune d’Europe en trépignant d’impatience à l’idée de la gravir.

Dans quelques décennies, ils auront peut-être le sentiment qu’elle s’est rapprochée. Soumise à la force des vents et des courants marins, la dune se déplace chaque année de 1 à 5 mètres vers la forêt, engloutissant pins et végétation. Le phénomène pourrait être amplifié par le changement climatique, synonyme d’une probable élévation du niveau de la mer et d’une augmentation des tempêtes.

Mais il est peu probable que la dune disparaisse pour autant. La plus grande attention lui est réservée depuis son classement comme site naturel protégé par la loi. Elle est surveillée de près par les équipes du Conservatoire du littoral et de l’Observatoire de la côte de Nouvelle Aquitaine, sans même évoquer l’implication des services de la DREAL et de l’ONF.

Le souhait est de veiller à la pérennité de ce lieu exceptionnel qui s’étend sur près de 7000 hectares si l’on tient compte de la forêt usagère de La Teste-de-Buch. Chaque année, la dune accueille deux millions de visiteurs, se hissant en tête des sites les plus visités de Nouvelle Aquitaine. Ce sont ainsi plus de 10 000 touristes qui partent quotidiennement à sa conquête au plus fort de la période estivale. Une telle affluence justifie donc une certaine vigilance de la part des autorités, notamment pour préserver sa biodiversité, son paysage unique et sa dynamique naturelle. Des efforts sont également mis en œuvre pour sensibiliser le public à l’importance de la conservation de ce lieu emblématique.

Un long et puissant serpent de sable – Crédit photo : Jörg Braukmann — CC BY-SA 4.0

Un écosystème impressionnant, mais fragile

La dune du Pilat abrite une diversité remarquable de faune et de flore, adaptée à son environnement unique. La végétation joue un rôle majeur dans la fixation du sable, notamment l’oyat, dont les longues racines stabilisent les grains et aident à créer des conditions plus favorables pour d’autres plantes. L’oyat est capable de résister aux vents forts et aux conditions arides. Une fois le sable stabilisé, le liseron des sables, plante rampante, ou le chardon bleu des dunes, reconnaissable par ses feuilles épineuses et ses fleurs bleues, peuvent s’épanouir.

Ces plantes sont halophiles, capables de tolérer des niveaux élevés de sel, et s’adaptent bien aux conditions arides, grâce à leurs racines profondes leur permettant d’accéder à l’eau. Leurs feuilles réduites minimisent le phénomène d’évaporation.  

Divers projets de restauration écologique sont mis en place pour renforcer la résilience de la flore face aux changements climatiques et aux pressions humaines. Ils incluent par exemple la plantation de végétation stabilisatrice et la création de barrières naturelles pour réduire l’érosion.

Plus éloignés de la dune, les pins maritimes ne cessent de se développer et contribuent aussi à la stabilisation du sable tout en offrant l’environnement idéal à une grande variété d’espèces animales, dont les oiseaux, notamment des migrateurs comme les hirondelles et les sternes. On y trouve aussi de nombreux insectes, dont des papillons, des abeilles, des scarabées, des coléoptères, des sauterelles et des grillons. Pour leur part, les mouches et les moustiques privilégient les zones humides, adjacentes à la dune.

Bien que moins visibles, des espèces comme le renard roux, le sanglier, le lapin de garenne ou la couleuvre à collier peuvent évoluer dans les zones environnantes. En novembre 2020, le site officiel du Pilat a même publié sur sa page Instagram la photo d’un chevreuil traversant la dune pour rejoindre la forêt.

Petit tas de sable deviendra immense

Il faut quand même remonter jusqu’aux périodes glaciaires (environ -6000 avant J.-C.) pour trouver les prémices de ce qui allait devenir la dune, lorsque le niveau marin se stabilise et que les vents transportent du sable en provenance du plateau continental pour le déposer sur la côte, recouvrant une ancienne forêt.

Quelques milliers d’années plus tard, au gré des évolutions climatiques, les courants marins acheminent à leur tour le sable le long de la côte, qui s’accumule progressivement, formant des dunes plus petites. Elles finissent par se consolider en une plus grande. La dune du Pilat est le résultat de ce processus d’accumulation continue, aidée par la topographie de la région avec ses courants marins et ses vents dominants.

Au 19e siècle, la campagne de reforestation de pins maritimes initiée par Napoléon III contribue à fixer les dunes du littoral, dont celle du Pilat. Mais pourquoi donc est-elle plus haute que les autres ? Parce que la dune du Pilat profite d’un réservoir de sable gigantesque : le banc d’Arguin. La célèbre petite île doit son imposante masse à la géographie du bassin d’Arcachon, qui permet, à chaque marée, d’accumuler du sable à l’embouchure.

Le climat local, avec ses précipitations et ses tempêtes, influence également la formation et la stabilité de la dune. Les tempêtes peuvent apporter de grandes quantités de sable, tandis que les périodes de calme permettent la stabilisation du site.

Toujours bon à savoir !

Les recherches archéologiques ont montré que l’homme vivait déjà sur place il y a 2 600 ans. Une quarantaine de sites ont été découverts dans les environs, datant de la Préhistoire jusqu’au 17e siècle. Des touristes ont même retrouvé, en 2013, une urne funéraire en parfait état datant du 8e siècle avant J.-C. et renfermant des fragments d’os calcinés. Les scientifiques supposent qu’un village entier pourrait se trouver sous la dune.

La longue histoire du Pilat s’accompagne bien sûr de nombreuses légendes. On raconte par exemple que des pirates auraient enterré leurs trésors sous les sables (mais où ??). Une autre histoire mentionne la présence d’un esprit, protecteur des lieux, qui apparaîtrait parfois aux visiteurs pour les mettre en garde contre les dangers de la dune. Plus triste, une légende romantique raconte l’histoire de deux amants maudits qui se seraient retrouvés sur la dune pour échapper à leurs familles ennemies. Malheureusement, ils auraient été surpris par une tempête de sable et auraient disparu, emportés par les vents. Enfin, certains croient que la dune du Pilat est bien vivante et qu’elle se déplace chaque nuit. Elle changerait de forme et de position pour protéger ses secrets et pour échapper aux hommes qui cherchent à la dompter.

En 1994, le compositeur bordelais Garlo installait une cinquantaine de guitares sur le sommet de la dune pour enregistrer « Vents de guitares », en profitant de la variation du vent sur les cordes. « Il y a des guitares classiques, des électroacoustiques, des électriques, des basses, et même des espèces de vibraphones fabriqués avec de gros élastiques pour produire du son plus grave. Les plus aiguës en haut, les plus basses en bas (forcément). Elles ont été soigneusement réglées, chacune pour un accord bien particulier. Une multitude de micros et de fils les relient toutes à des magnétos 16 pistes et à des tables de mixage. Ce mardi 4 octobre 1994, le vent s’appelle Eric Clapton » écrit David Patsouris dans Sud-Ouest (20/09/2024). Le résultat est surprenant et envoûtant.

Profiter pleinement de la dune

Attraction touristique majeure en Nouvelle Aquitaine et même dans le pays, la dune du Pilat cherche aujourd’hui à recevoir le label Grands Sites de France, à l’instar du marais poitevin ou de la baie de Somme. La dernière mission d’expertise vient de livrer ses préconisations. Certaines cherchent à réduire la « pollution visuelle » que constituent les mobile homes des campings alentour, dont il faudrait réduire le nombre. D’autres recommandations suggèrent d’étendre le périmètre du futur site ou de valoriser la parcelle de forêt usagère épargnée par les feux de 2022 en sensibilisant le public au risque d’incendie.

Il n’en demeure pas moins que la Dune du Pilat continue de séduire, année après année, un large public. L’exceptionnel panorama qu’elle offre sur le bassin d’Arcachon et le banc d’Arguin, les nombreuses animations proposées, les balades commentées, les ateliers ludiques pour les enfants, les départs de parapente… Les arguments se multiplient pour (re)découvrir ce magnifique site naturel.

Ceux qui aiment contrôler leur budget seront ravis d’apprendre que l’accès à la dune est gratuit. Seul le parking (et les activités) demande de sortir sa carte bleue : 7 € pour 4 heures en haute saison ou 11 € pour la journée.

Il est également possible (et même recommandé) de venir en bus depuis la gare d’Arcachon. Bien sûr, les cyclistes, qui profitent des pistes cyclables du Bassin, dont la Vélodyssée, trouveront sur place tous les racks nécessaires.

En été, il peut s’avérer utile de s’équiper d’une casquette, de crème solaire et d’une bouteille d’eau.

Sur place, deux boutiques culturelles, un bureau d’information, trois restaurants et trois commerces de vente à emporter se tiennent à la disposition du public.

Enfin, les escaliers (placés sur le versant Est de la dune) sont installés d’avril à octobre. Hors saison, la grimpette requiert un peu plus d’énergie.


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Bordeaux, la belle endormie s’est réveillée

Bordeaux, la belle endormie s’est réveillée


Longtemps considérée comme une cité (trop) calme du temps de Jacques Chaban-Delmas, Bordeaux s’est imposée, au fil des années, comme une capitale régionale dynamique, attirant sans cesse plus d’habitants et de touristes.

Temps de lecture : 11 mn

La flèche Saint-André se détache du ciel – Crédit photo : Vincent.RCT – CC BY-SA 4.0

De sacrés arguments à faire valoir

Les grandes villes françaises profitent souvent de surnoms flatteurs ou sympathiques, qui contribuent un peu à leur renommée. Marseille devient la cité phocéenne, Toulouse la ville rose, Paris la ville lumière et Lille la capitale des Flandres. Depuis des décennies, Bordeaux jouit d’une image moins reluisante, celle de belle endormie, due à la torpeur dans laquelle elle était peut-être plongée malgré son statut de capitale régionale.

Mais depuis les vastes travaux lancés par l’ancien maire Alain Juppé et la connexion au réseau TGV, Bordeaux a révélé tout son potentiel : cadre de vie agréable, magnifique patrimoine du 18e, proximité du Bassin d’Arcachon et de l’océan, porte d’entrée des terroirs du Sud-Ouest, accès rapide depuis Paris.

Aidée par une campagne de presse nationale et internationale qui l’a redécouverte et encensée, la ville profite aujourd’hui d’une nouvelle aura, à même de séduire les visiteurs de tous horizons. Le dernier baromètre Global Destination Sustainability Index le montre d’ailleurs clairement, avec 7 millions de nuitées marchandes enregistrées en 2023. Les touristes, composés à 53 % d’étrangers et à 47 % de Français, ont généré 1,4 milliard d’euros de retombées économiques. L’étude précise également que 8 % de l’emploi marchand à Bordeaux dépend de l’activité touristique.

Il est vrai que Bordeaux peut s’appuyer sur sa longue histoire, son offre culturelle et sa beauté architecturale pour séduire un large public. Les opportunités de visite, de balade et de lâcher-prise ne manquent pas.

Promenons-nous sur les quais

Ils forment depuis toujours le cœur de la métropole girondine, dont l’économie a longtemps dépendu de son activité portuaire. Surtout voués aux dockers et aux hangars jusqu’au déclin du port, les quais ont été progressivement abandonnés, faisant peine à voir.

« En vingt ans, Bordeaux a retrouvé son sourire et son dynamisme, le coup de génie d’Alain Juppé et de ses partenaires a été de retourner la ville vers le fleuve, son réel axe central et historique. En 1995 le pari était audacieux, les esprits assez conservateurs n’avaient pas accepté la mort du port industriel en centre-ville » indique fort à propos le blog BordAvenir, dédié aux projets d’urbanisme de la métropole bordelaise.

Aujourd’hui, les quais représentent un lieu incontournable de balade pour les Bordelais et les touristes. Depuis le Pont de Pierre jusqu’au pont Chaban-Delmas, ils s’étirent sur plus de deux kilomètres, offrant une vue incomparable sur la Garonne et les immeubles rénovés. Surtout, ils permettent de profiter des nombreux aménagements installés ces dernières années, dont le désormais célèbre miroir d’eau. Situé face à la place de la Bourse, il attire comme un aimant les enfants lorsque le brouillard d’eau se forme grâce au millier d’injecteurs placés dans chaque dalle. Sensation de fraîcheur garantie !

Le miroir d’eau est testé et validé par les enfants – Crédit photo: Michael Foley – Flickr

C’est aussi l’occasion de jeter un coup d’œil à la place de la Bourse, emblématique de Bordeaux. « Cette place Royale qui est tout simplement une moitié de place Vendôme, posée au bord de l’eau » écrivait joliment Victor Hugo. En son centre, la Fontaine des Trois Grâces apporte une touche majestueuse à l’ensemble, comprenant l’hôtel de la Bourse et l’hôtel des Fermes.

Un peu plus loin, c’est l’esplanade des Quinconces qui apparaît. Dotée d’une superficie de 12 hectares, dont la moitié d’espaces verts, elle est considérée comme la plus grande place d’Europe, que vient agrémenter l’immense monument aux Girondins, édifié en 1895.

Entrée de la place des Quinconces – Par Albert Bergonzo — Travail personnel, CC BY-SA 4.0

Outre leurs parcelles de gazon, où il fait bon se poser sous le soleil, les quais proposent une trentaine de boutiques, installées dans les hangars réaménagés, et une quinzaine de bars et restaurants. Largement de quoi profiter de la Garonne.

La Cité du Vin et quelques autres musées

Impossible de rejoindre la Cité du Vin sans apercevoir à ses abords une forêt de smartphones brandis par les touristes, soucieux de prendre la meilleure photo. L’architecture originale du bâtiment ne laisse personne indifférent. Inaugurée en 2016, la Cité du Vin a été conçue par les architectes Anouk Legendre et Nicolas Desmazières de l’agence XTU. Ces derniers ont privilégié la rondeur et donné à leur bâtiment la forme d’un cep de vigne « pour rappeler à la fois un vin tournant dans un verre et les remous de la Garonne, qui borde le site », selon la journaliste Caroline Brenière.

L’architecture du bâtiment attire l’oeil – Crédit photo : Pascal Lebleu – Pixabay

Le lieu vise avant tout à combler une lacune, puisqu’aucune structure ambitieuse ne se consacrait au vin à Bordeaux, un comble. La Cité permet de s’imprégner du monde la vigne depuis l’Antiquité et sur les cinq continents. La visite s’organise en six univers et dix-huit modules, sur près de 3.000 mètres carrés, où les opportunités d’interaction sont nombreuses.

Petite cerise sur le gâteau : le billet d’entrée donne droit à la dégustation d’un verre de vin au belvédère, qui surplombe Bordeaux. On peut aussi se rendre à l’impressionnante cave, au design futuriste, pour espérer trouver une bonne bouteille issue de 70 pays.

D’autres musées accueillent les visiteurs avides de culture. Ainsi, le musée d’Aquitaine offre un témoignage précieux et fourni (plus de 70 000 pièces) de l’histoire régionale depuis la Préhistoire. Ses expositions temporaires et son programme annuel de conférences suscitent un intérêt toujours renouvelé.

Pour sa part, le CAPC musée d’art contemporain, labellisé Musée de France en 2002, conserve une vaste collection d’œuvres d’art minimal, conceptuel et de land art, que viennent enrichir les expositions temporaires. On y découvre de nombreuses créations d’artistes français (Pascal Convert, Christian Boltanski, Daniel Buren…) et étrangers (Richard Long, Robert Barry, Cristina Iglesias…).

L’ancien entrepôt Lainé s’est transformé en lieu culturel.

Ouvert en 2009, le musée Mer Marine (ou MMM pour les intimes) se consacre tout entier à l’univers maritime, sur presque 8.000 mètres carrés d’exposition. Le parcours permanent retrace l’histoire de la navigation (découvertes, batailles navales, expéditions scientifiques) et laisse voir son riche patrimoine, à travers moult pièces et œuvres d’art.

La Grosse Cloche et autres joyeusetés architecturales

L’on dit souvent que Bordeaux figure parmi les plus belles villes de France. Il est vrai que la cité girondine profite d’un magnifique patrimoine, né de sa période faste au 18e siècle. Cependant, quelques-uns de ses monuments s’enorgueillissent d’un passé bien plus lointain, à l’image de l’imposante cathédrale Saint-André. Édifiée entre le 12e et le 16e siècle, elle écrase de son impressionnante architecture la place Pey-Berland, sensation que vient renforcer la tour de même nom, située juste à côté. Il s’agit en fait du campanile de la cathédrale, et sa séparation de l’église permet de ne pas transmettre les vibrations des cloches, susceptibles de fragiliser l’édifice. On peut bien sûr grimper au sommet de la tour (233 marches quand même) pour profiter d’un superbe point de vue de la ville.

La cathédrale Saint-André accueillit le mariage d’Aliénor d’Aquitaine et du futur roi Louis VII en 1137

S’agissant de cloche, justement, celle que l’on appelle la grosse apparaît indissociable de l’identité bordelaise. Elle est un vestige du Bordeaux médiéval et correspond en fait à la porte Saint-Éloi de l’ancien rempart, notamment empruntée par les pèlerins en marche vers Compostelle. La porte est ensuite devenue beffroi, servant à alerter les habitants sur un incendie ou à signifier le début des vendanges. La Grosse Cloche vaut pour son admirable architecture. Elle figure d’ailleurs sur les armoiries de Bordeaux et retentit chaque premier dimanche du mois à midi pile.

L’un des emblèmes de la ville – Crédit photo : Grand Parc – Bordeaux -CC BY 2.0

Autre monument emblématique de Bordeaux, le Grand Théâtre et ses célèbres colonnes servent souvent de lieu de retrouvailles aux Bordelais avant une soirée dans le quartier Saint-André. Conçu par l’architecte Victor Louis et inauguré en 1780, l’Opéra national de Bordeaux (c’est son autre nom) propose chaque saison un programme culturel étoffé et éclectique. Il illumine aussi la place de la Comédie et offre un décor prestigieux aux clients du Grand Hôtel de Bordeaux, tranquillement assis en terrasse.

La rue Sainte-Catherine, l’interminable plaisir du shopping

Si Bordeaux peut se vanter d’accueillir la plus grande place européenne, elle peut également rouler des mécaniques en citant la rue Sainte-Catherine, plus longue rue commerçante d’Europe. Sur 1,2 kilomètre, des centaines de boutiques, dont un grand nombre échappe encore au dictat des enseignes nationales ou mondiales, s’offrent à la joie et au portefeuille des passants.

La rue, entièrement piétonnisée en 1984, relie la place de la Victoire à celle de la Comédie. Elle est bordée de nombreuses petites rues, qui incitent à découvrir des quartiers ou des places ne figurant pas forcément dans les guides touristiques, mais qui contribuent pourtant à la réputation de la ville (dont la moitié a été classée Patrimoine Mondial de l’UNESCO).

Les amateurs de shopping tranquille éviteront de fréquenter l’endroit le samedi après-midi, lorsqu’il est envahi par une foule (très) nombreuse et (très) compacte.

Il y a foule rue Sainte-Catherine – Crédit photo : Marc Ryckaert – CC BY 3.0

Les enseignes Apple, FNAC, H&M ou McDonald’s se partagent le public avec des magasins plus authentiques, à l’instar de la boutique des Girondins de Bordeaux (un peu secouée quand même par la relégation de son équipe), principalement situés du côté de la place de la Victoire.  

On peut même s’échapper un peu de la foule et du temps en se faufilant au sein de la Galerie Bordelaise, un magnifique passage couvert construit en 1834 et inscrit au titre des Monuments historiques. Il donne accès à la rue Piliers de Tutelle et donc à l’épicerie fine Le Comptoir Bordelais, à la devanture ancienne et magique, qui mérite amplement le coup d’œil. On y trouve de nombreux produits locaux et artisanaux, merveilleusement présentés. Le charme d’une ville tient aussi dans ses boutiques.

Les Capucins, le ventre de Bordeaux

Et pourquoi ne pas s’immerger dans la vie bordelaise ? Le marché des Capucins représente à ce titre la destination parfaite. Considérés comme une institution, les « Capus » forment le plus gros marché de la ville, initié en 1744 par le marquis de Tourny. Après la Révolution, il gagne en importance grâce à son activité de vente de bétail puis se diversifie progressivement, accueillant des bouchers, des charcutiers, des herboristes ou encore des drapiers.

Aménagés en 1857, les Capus se délaissent du bétail pour se tourner vers les maraîchers, qui « arrivent en charrettes tirées par les chevaux pour vendre leurs produits : de Macau, avec leurs artichauts ; d’Eysines, avec leurs pommes de terre, leurs courges et leur cresson ; de Gradignan, avec leurs tomates ; de Pessac, avec leurs fraises » précise Cathy Lafon dans Sud-Ouest (11/12/2020).

Ce sont les prémices du marché tel qu’on le connaît aujourd’hui, mais il faut attendre 1881 pour que les Capucins soient recouverts et dotés des deux halles.

Même si l’on dit que l’âge d’or des Capus s’est éteint dans les années 1950, après la mise en place du marché d’intérêt national à Belcier, force est de constater que le marché continue de rythmer la vie gourmande des Bordelais. Il accueille aujourd’hui 91 commerçants (bouchers, boulangers, chocolatiers, ostréiculteurs…), des clients fidèles et de nombreux touristes venus du monde entier.

L’un des nombreux stands du marché – Crédit photo : Marché des Capucins

C’est l’occasion rêvée de s’imprégner de l’ambiance des lieux, de remplir son panier de produits frais et locaux et de se poser dans l’un des petits restaurants qui participent au charme de l’endroit.

En guise de conclusion (pratique)

Bordeaux profite d’une longue histoire et d’un riche patrimoine, qu’il serait trop long de décrire ici. Parmi les lieux justifiant une visite, citons pêle-mêle Darwin, l’écosystème de la rive droite ; les Bassins des Lumières, considéré comme le plus grand centre d’art numérique au monde ; le quartier des Chartrons et son ambiance si particulière ; les places du Parlement, du Palais et de Saint-Michel, qui invitent à se poser ; le Jardin Public ou le Parc Bordelais, havres de nature en ville ; la Porte Cailhau

La place Saint-Projet et sa jolie fontaine construite en 1715 – Crédit photo : Brenac – CC BY 3.0

Le plus simple consiste finalement à se perdre dans les rues de la cité, qui réservent tôt ou tard une heureuse surprise. C’est peut-être le meilleur moyen de sentir Bordelais et d’approcher la ville sans précipitation, dans toute son authenticité.


Informations pratiques :

Bordeaux dispose d’un chouette réseau de transport en commun, assuré par TBM. Bus et tramways permettent de se déplacer facilement, de l’aéroport Bordeaux-Mérignac jusqu’à la gare Saint-Jean.

L’offre et la diversité des hôtels permettent de trouver son hébergement en fonction du budget disponible. Et on ne parle même pas des locations ou autre Airbnb.

Le choix des restaurants est pléthorique, offrant l’occasion de se régaler d’une cuisine traditionnelle du Sud-Ouest ou de découvrir le dernier Japonais à la mode.

Quitter Bordeaux sans ramener une bonne bouteille de vin constituerait presque un crime de lèse-majesté. Les dizaines de boutiques spécialisées combleront facilement cette lacune.

Enfin, tous les attraits de la ville sont dûment référencés sur les sites Bordeaux Tourisme et Visiter Bordeaux, gérés par l’Office de tourisme et des Congrès de Bordeaux. Ils affichent de nombreuses informations pratiques, notamment celles liées aux visites guidées.

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Quelles sont au juste les limites géographiques du Sud-Ouest ?


Si les départements et régions dépendent d’un découpage officiel, le Sud-Ouest reste assez flou sur ses contours.

paysage de gascogne
Vignobles et paysages au cœur de la Gascogne – Crédit photo : Interprofession des Vins du Sud-Ouest – CC BY-SA 4.0

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C’est comme on veut, en fait

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Quelles sont au juste les limites géographiques du Sud-Ouest ?

Quelles sont au juste les limites géographiques du Sud-Ouest ?


Si les départements et régions dépendent d’un découpage officiel, le Sud-Ouest reste assez flou sur ses contours.

paysage de gascogne
Vignobles et paysages au cœur de la Gascogne – Crédit photo : Interprofession des Vins du Sud-Ouest – CC BY-SA 4.0

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On serait tenté, de prime abord, de procéder à un découpage à la hache, consistant à tracer une ligne verticale et une ligne horizontale qui se croiseraient au centre du pays. On obtiendrait alors quatre quarts, dont le quart Sud-Ouest.

Si elle a le mérite de la simplicité, cette méthode laisse quand même planer quelques doutes sur l’intégration de quelques départements. Qui pourrait considérer que la Creuse ou le Sud des Deux-Sèvres appartient bien au Sud-Ouest ?

De fait, le Sud-Ouest de la France ne répond à aucune délimitation juridique ou officielle. Pour Wikipédia, « le Sud-Ouest en France ou Sud-Ouest couvre un ensemble de territoires délimité dans trois directions par les frontières de la France. L’ensemble comprend des départements français situés entre :

  • l’océan atlantique (golfe de Gascogne) à l’ouest,
  • la frontière entre l’Espagne et la France au sud, de l’Atlantique à la Méditerranée,
  • la mer Méditerranée (ou le fleuve Rhône) au sud-est,
  • le seuil du Poitou au nord. »

Pendant longtemps, on a pu considérer que le Sud-Ouest épousait peu ou prou les régions Aquitaine et Midi-Pyrénées. Néanmoins, le nouveau découpage officiel, entré en vigueur le 31 décembre 2015, a quelque peu rebattu les cartes. L’Aquitaine s’est considérablement étendue au Nord en absorbant le Poitou-Charentes et la région Midi-Pyrénées a fusionné avec le Languedoc-Roussillon pour donner naissance à l’Occitanie.

Un rapide coup d’œil à la carte permet de se convaincre que le territoire apparaît beaucoup trop vaste pour représenter raisonnablement le Sud-Ouest.

C’est comme on veut, en fait

Dès lors que l’on s’affranchit de toute frontière juridique, le vrai Sud-Ouest est finalement celui qui nous correspond le mieux. Interrogé par Thierry Magnol sur l’identité du Sud-Ouest, le géographe Frédéric Hoffmann répond qu’un « espace géographique est une chose, un sentiment d’appartenance en est une autre. La région sud-ouest peut aussi se définir par son bassin versant [bassin Adour-Garonne] » (Sud-Ouest, 28/01/2018).

Sur le site de questions/réponses Quora, un internaute estime que la frontière Nord du Sud-Ouest se dessine juste après le pont d’Aquitaine, qui enjambe la Garonne à Bordeaux. D’autres considèrent que la Charente-Maritime peut tout à fait entrer dans le périmètre.

Sur son site Clair et Lipide, le blogueur Sylvain s’appuie sur différents critères pour tenter de délimiter le territoire, dont celui du rugby : « une ligne qui va grosso modo de La Rochelle à Béziers. Je parle évidemment de la pratique culturelle du rugby et de l’implantation des clubs. » Il peut aussi s’agit du critère géographique : « prenons l’Atlantique d’une part, la Garonne de l’autre, et enfin les Pyrénées. L’intersection de ces 3 éléments…c’est la Vasconie, l’ensemble formé par le Pays basque et la Gascogne. »

Finalement, ce sont peut-être les aspects culturels qui définissent le mieux le Sud-Ouest. La gastronomie pourrait être l’un deux, à travers la multitude de produits et plats que propose cette terre gourmande. On pense inévitablement au foie gras, mais aussi au cassoulet, à la palombe, à la tomate de Marmande ou encore à la garbure.

Le Sud-Ouest fait aussi penser à ses vignobles, trop nombreux et divers pour être cités sur quelques lignes.

L’esprit de la fête, à grand renfort de bodegas et de bandas, semble tout à fait correspondre à l’image que le territoire peut renvoyer dans le reste du pays.

Bref, les exemples, critères ou symboles ne manquent pas pour imaginer son Sud-Ouest idéal. Celui de FranceSudOuest réunirait tous les départements de l’ex-Aquitaine, auxquels viendraient s’ajouter le Gers, le Tarn-et-Garonne, le Lot, les Hautes-Pyrénées et la Haute-Garonne.

Histoires de la contrebande dans les Pyrénées

Histoires de la contrebande dans les Pyrénées


De Pierre-Jean Brassac – Editions Cairn – 328 pages – Broché – Référence :9791070060797 – 29,50 €

Date de parution: juillet 2022

Contrebande et aventure sont indissociables. Ce trafic que réprouve la loi, exigeait pourtant de nombreuses qualités chez ceux qui la pratiquaient : courage physique, ruse, audace, inventivité. Ces Histoires de la contrebande dans les Pyrénées se présentent comme un guide inédit à travers les multiples facettes historiques, sociologiques, culturelles, économiques et politiques de la contrebande et de sa répression. Et ce, des deux côtés des quelque six cents kilomètres de frontière entre la France et l’Espagne.

Le tragique cède souvent au burlesque, le dramatique au cocasse, quand il s’agit de l’inventivité sans borne des contrebandiers, pour ne rien dire de l’impressionnant savoir-faire des douaniers.

De page en page, émergent tour à tour des personnages hauts en couleur. Ils sont travailleurs de la nuit, passeurs, fraudeurs, trafiquants, commerçants, douaniers, princes, ministres, élus locaux, écrivains et journalistes. Leurs actions, leurs regards et leurs témoignages confèrent son épaisseur et sa diversité à cette vue d’ensemble émaillée de nombreuses anecdotes, de ce qu’a été, et est encore, la contrebande dans les Pyrénées.

Déjà auteur de l’ouvrage « Les grandes heures de la contrebande dans les Pyrénées » publié en 2014 chez CPE Editions, Pierre-Jean Brassac poursuit son étude historique de la contrebande pyrénéenne, sujet rarement abordé dans la littérature.

« Né à Nantes en 1946, Pierre-Jean Brassac a vécu en Espagne, au Royaume-Uni et, longuement, aux Pays-Bas. D’abord journaliste, chef d’entreprise et consultant en ingénierie culturelle, il est depuis vingt ans auteur et traducteur littéraire. Il a publié une quarantaine d’ouvrages aux éditions Autrement, Lannoo, Samsom, Racine, Dilecta, Berlitz. » – BABELIO

Bayonne, petits secrets et grandes histoires

Bayonne, petits secrets et grandes histoires


De Bertrand Lapègue et Emmanuel Planes – Editions Sud-Ouest – 192 pages – 20 €

Date de parution: juin 2022

Connaissez-vous ce cabinet médical du Petit-Bayonne, qui fut couvent de religieuses puis temple maçonnique ? Les escaliers insoupçonnés du 19, rue Port-Neuf ? Les derniers lavoirs en plein air de la ville ? Savez-vous comment la maison cachée a repris des couleurs, et qu’ici, en neuf jours, Aristides de Sousa Mendes a sauvé 30 000 personnes de la déportation ?

« Il existe des ouvrages très savants sur l’histoire de Bayonne, de beaux livres sur son patrimoine architectural, et des guides au format de poche bien utiles pour le visiteur pressé. Celui-ci est assez différent. L’auteur a choisi une centaine de lieux, de sites répartis dans six quartiers : rues, places, maisons, églises, temples, musées, stade, jardins publics, etc. Certains sont déjà célèbres, comme la cathédrale Sainte-Marie, les arènes ou le Château-Vieux, et d’autres beaucoup plus insolites comme ce cabinet médical du Petit-Bayonne, qui fut, précédemment, temple maçonnique, et jadis couvent de religieuses.

Ou encore le mikvé, le bain rituel juif du quartier Saint-Esprit. Ou les derniers lavoirs en plein air de la ville. L’auteur a fait appel, pour rendre le livre actuel, à des témoignages, renouant avec le journalisme qui fut son métier. Ajoutons que la littérature est très présente dans ce guide à travers des écrivains comme Victor Hugo, Paul-Jean Toulet, Anna de Noailles ou Roland Barthes qui, tous, ont célébré les charmes de Bayonne. » – Decitre

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Gastronomie en Gironde

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