Le caviar d’Aquitaine labellisé IGP

Le caviar d’Aquitaine labellisé IGP


L’association Caviar d’Aquitaine, portée par quatre producteurs passionnés, vient d’annoncer l’obtention de l’Indication Géographique Protégée (IGP). Une vraie reconnaissance.

Le caviar d'Aquitaine décroche son IGP
La perle noire du Sud-Ouest reconnue – Crédit photo: Association Caviar d’Aquitaine

De longues démarches

Cette labellisation est le fruit d’une démarche entamée il y a une douzaine d’années par les producteurs de la région, regroupés au sein de l’association Caviar d’Aquitaine. Elle assure que toutes les étapes de production, de l’élevage des esturgeons à la transformation des œufs, se déroulent dans l’aire géographique définie, incluant les départements de la Gironde, des Landes, du Lot-et-Garonne, ainsi que certaines communes de Charente, Charente-Maritime, Dordogne, Gers et Pyrénées-Atlantiques.

Quatre producteurs, – le groupe Kaviar, l’Esturgeonnière, Caviar de France et Prunier Manufacture – pourront désormais afficher le petit logo jaune et bleu sur leurs boîtes et espérer conquérir une clientèle plus large. Ils ont travaillé ensemble pour définir un cahier des charges strict, garantissant la qualité et l’origine du caviar. Ce cahier des charges de l’IGP Caviar d’Aquitaine encadre les pratiques d’élevage et de production. Il inclut des critères éthiques et écoresponsables, tels que l’absence d’OGM et d’antibiotiques, ainsi qu’une traçabilité totale du produit.

Surtout, l’IGP valorise le savoir-faire des producteurs et protège leur produit précieux contre la concurrence, principalement chinoise.

Une histoire d’un siècle

C’est aux réfugiés russes, arrivés dans la région au début du 20e siècle, que l’on doit le début de l’aventure. Ils ont joué un rôle crucial dans le développement du caviar d’Aquitaine, notamment à travers leur expertise en aquaculture et en transformation du produit.

Lorsque la France décide de relancer la production de caviar après l’interdiction de la pêche à l’esturgeon Acipenser sturio en 1982 dans l’estuaire de la Gironde, du fait de sa quasi-extinction, elle se tourne vers une espèce plus adaptée à l’élevage : l’Acipenser baerii, originaire de Sibérie. Des ichtyologues russes, spécialistes des esturgeons, sont alors sollicités pour apporter leur savoir-faire en matière d’élevage. Ils aident les pisciculteurs aquitains à maîtriser la reproduction en captivité, l’élevage et les techniques optimales de production du caviar.

Aujourd’hui, « le cycle d’élevage s’effectue dans l’aire, dans des bassins et des étangs alimentés par les rivières et les sources du Bassin Adour-Garonne. Elles sont situées à faible altitude, riches en alluvions et sédiments en suspension, indispensables au bien-être de l’esturgeon, et avec des caractéristiques thermiques nécessaires à sa croissance et à sa maturation » nous apprend le site du LAB Alimentation Nouvelle Aquitaine.

La région s’est imposée comme la première productrice nationale, tout en préservant une démarche écoresponsable. Elle permet une production annuelle de 34 tonnes, réputée pour sa qualité exceptionnelle.

pâté de Périgueux

Prestige, oubli et renaissance du pâté de Périgueux

Accueil Vin & Gastronomie Spécialités Dordogne

Prestige, oubli et renaissance du pâté de Périgueux


« Sachez, Monsieur, qu’il n’est de bon pâté que de Périgueux et cela ne saurait être contredit. » – Monsieur de Talleyrand

Temps de lecture : 6 mn

On se laisse tenter ? – Crédit photo : Confrérie des Maîtres Pâtissiers et du Pâté de Périgueux

La tradition des maîtres pâtissiers

« Le pâté de Périgueux, à l’origine, entre dans la vie périgourdine le 10 décembre 1407 [ Un acte passé entre le chapitre de Saint-Front, le maire Arnaud de Bernabé et les consuls confirme ce fait ]. Le créateur est Marie Raulet (un prénom masculin). Il a sa boutique sur la place du Gras en face de la cathédrale. Le 15 novembre 1498, on a des maîtres pâtissiers qui se doivent de prêter serment devant les consuls de la ville, c’est-à-dire la municipalité de l’époque, jurant de ne fabriquer des pâtés qu’avec de la bonne chair. » Les explications de Martine Balou, Directrice du patrimoine de la ville de Périgueux, interrogée par France 3 Nouvelle Aquitaine en 2021, permettent de mesurer l’ancienneté de ce produit emblématique du Périgord.

Dès le Moyen-âge, l’exigence de la qualité s’impose aux pâtissiers, dont la mission première consiste à préparer une pâte brisée qui doit servir de contenant à une subtile garniture de volailles, d’anguilles et de gibiers, préparée en amont par le cuisinier. Le tout est ensuite mis au four, afin d’être dégusté froid ou chaud comme entremets.

Au fil du temps, le pâtisser assure toutes les étapes de confection du pâté, décrochant ainsi le titre de « maître pâtissier ». Si Marie Raulet a édifié les fondements du célèbre plat, ses successeurs ont su l’améliorer et contribuer à sa réputation auprès des sphères politiques françaises et des cours royales européennes. « Les pâtissiers l’expédièrent à de nombreuses personnalités : les ducs de Mouchy et de Richelieu, le ministre Bertin, le président du Parlement de Bordeaux, l’intendant Tourny… Dès lors, l’envoi des fameux pâtés de Périgueux pour obtenir des faveurs des hommes influents dans l’espoir de garantir l’issue des procès en cours devint une pratique courante » nous apprend la revue Le Festin.

Une recette et des techniques qui évoluent

Longue est la liste de tous ceux qui permirent au pâté de Périgueux d’atteindre le firmament de la gastronomie périgourdine et française. Parmi les maîtres pâtissiers notables, il serait fâcheux de ne point citer Pierre Villereynier qui, au 17e siècle, tenta une première innovation en introduisant des perdrix rouges dans la préparation. « Après avoir plumé, vidé et flambé les perdrix rouges, celles-ci étaient emplies d’une farce riche composée de lard maigre, de foie de volaille, d’un morceau de veau et d’une petite truffe. Il suffisait ensuite de placer le tout au centre d’un pâté en croûte avant de laisser le four faire son œuvre. C’est bien froid que l’on appréciait le mieux ce plat royal. » écrivent José Santos-Dusser et Alain Bernard dans leur ouvrage Du Pâté de Périgueux et sa complice la truffe, publié en 2010 aux éditions Arka.

François-Antoine Courtois (1727-1802) joua lui aussi un rôle important dans la renommée de la spécialité périgourdine grâce à l’excellence de sa production de pâtés de grives et dindes truffées. Le roi de Prusse Frédéric II figurait parmi ses clients les plus enthousiastes.

Si la recette du pâté de Périgueux s’améliore, elle abandonne progressivement la pâte en guise de récipient à partir de 1810. C’est en effet à cette date que naît l’appertisation, un procédé de conservation par la chaleur. Dès lors, les terrines de faïence viennent accueillir la préparation, auxquelles succéderont les boîtes en fer blanc. De petites conserveries se créent dans la ville et facilitent la commercialisation, les boîtes étant envoyées aux chancelleries européennes, aux consulats et même à la marine. La qualité du produit n’est en rien altérée, mais le pâté en croûte sacrifie peut-être une partie de son âme à la vague de modernisation.

Une terrine original au nom du célèbre François-Antoine Courtois – Crédit photo : Musée d’Art et d’Archéologie du Périgord

Un autre changement majeur intervient à la fin du 18e siècle, et pas des moindres : le foie gras remplace la perdrix rouge et la truffe s’impose comme ingrédient incontournable.

L’aventure doit continuer

Et c’est bien sous cette forme que le pâté de Périgueux traverse les siècles.  Malgré son histoire, sa réputation et son goût inimitable, peut-être tombe-t-il progressivement dans l’oubli, perdu dans la multitude des nouveaux produits en conserve.

Fort heureusement, naît en 1975 la Confrérie Gourmande du Pâté de Périgueux, bien décidée à lui redonner ses lettres de noblesse. Initiée par le charcutier Meynard de la rue Limogeanne, celle qui abrita tant de maîtres pâtissiers, la confrérie suit l’ambition de perpétuer la tradition. Surtout, elle élabore une recette très précise qu’elle fait enregistrer dans le code des usages et de la charcuterie française : 40 % de foie gras de canard ou d’oie, 3 % de truffe du Périgord et 57 % de farce à base de chair de porc. Et pas question d’utiliser de la chair à saucisse, qui retirerait à la préparation toute la finesse attendue. Il convient plutôt d’avoir recours à un haché de poitrine ou de blanc d’épaule. Enfin, une (bonne) goutte d’Armagnac, de Cognac ou d’eau-de-vie vient relever la préparation.

Le recette est religieusement respectée lorsque la Confrérie des Maîtres Pâtissiers et du Pâté de Périgueux, créée en 1995, reprend le flambeau. Son Président, Francis Delpey, par ailleurs chef de l’Espace du Sixième Temps à Périgueux, éprouve toujours la même passion gourmande : « Ce que j’aime dans le Pâté de Périgueux, c’est la truffe qui parfume le gras du foie et de la farce. L’amalgame des parfums est parfait en bouche. »

Mais le plaisir se mérite. Pour déguster un produit exceptionnel, il est fortement préconisé d’attendre au moins deux ans avant d’ouvrir la boîte, le temps que la truffe diffuse toute sa saveur.

La Confrérie ne se contente pas de veiller au respect de la qualité. Consciente du lourd héritage de son produit chéri, elle a estimé qu’il était temps de revenir au vrai pâté en croûte. Pour cela, un concours est organisé chaque année afin d’inciter les artisans de Dordogne et d’ailleurs à fabriquer un véritable pâté de Périgueux dans les règles de l’art.

Pratique

Cuisiner un bon pâté de Périgueux chez soi est tout à fait envisageable, à la condition d’être bien équipé et de ne pas se laisser impressionner par les prestigieux ingrédients. Pour Francis Delpey, quelques règles méritent d’être suivies : « L’idéal est de disposer la truffe entre les couches de farce et de foie. Mais il faut alors la faire cuire une heure et demie dans un stérilisateur. Si on utilise de la truffe crue, il faut en mettre davantage : 12 grammes pour une boîte de 200 grammes, et la disposer au fond et sur le dessus. Comme ça, elle cuira (trois heures) au contact des couvercles » précise-t-il sur le site Foie Gras du Périgord.

Quelques sites nous livrent leurs recettes :

Les gourmets plus impatients peuvent passer commande de la précieuse marchandise sur des sites d’artisans locaux :

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26ème Salon des Vins des Vignerons Indépendants – Bordeaux

Accueil Gironde

26ème Salon des Vins des Vignerons Indépendants de Bordeaux 


 Salon des Vins des Vignerons Indépendants de Bordeaux

Le Salon des Vins des Vignerons Indépendants de Bordeaux est un événement annuel incontournable pour les amateurs de vin. Il se tient au Parc des Expositions de Bordeaux et attire environ 30 000 visiteurs chaque année. L’édition 2025 aura lieu du 14 au 16 mars.

Ce salon est l’occasion de déguster, d’acheter et de découvrir une large gamme de vins produits par des vignerons indépendants venant de toutes les régions viticoles de France, comme l’Alsace, la Bourgogne, le Languedoc-Roussillon, la Provence-Corse, le Sud-Ouest, le Val de Loire et la Vallée du Rhône. Les visiteurs peuvent rencontrer directement les producteurs, qui sont tenus d’être présents en personne, ce qui permet des échanges conviviaux et authentiques.

Le salon propose également des initiations à la dégustation pour enrichir les connaissances des visiteurs. Un verre de dégustation est remis à l’entrée, permettant de voyager à travers les différents stands et de découvrir une variété de vins. Le tarif d’entrée est modeste, à 6€, ce qui inclut le verre de dégustation.

Pour faciliter l’accès, un fléchage est mis en place, et des services comme le prêt de chariots et une aire de retrait des vins sous surveillance sont disponibles. Des stands de restauration tenus par des producteurs sont également présents, offrant des produits du terroir.

En résumé, le Salon des Vins des Vignerons Indépendants de Bordeaux est une excellente occasion de découvrir et d’apprécier les meilleurs vins locaux dans une ambiance conviviale et directement auprès des producteurs.


Pratique


Quand ?

Du 14 au 16 mars 2025

14 mars : 10h à 20h
15 mars : 10h à 19h
16 mars : 10h à 18h

Où ?

Parc des Expositions
Cr Jules Ladoumegue
33300 Bordeaux Lac

Allo ?

Tél. : 05 56 00 66 00 (OT de Bordeaux)

Site ?

Web: www.vigneron-independant.com

Combien ?

Plein tarif : 6 euros

Tarif réduit: 3 euros

Festival International des artistes de cirque de Saint Paul Lès Dax 

24e Festival international des artistes de cirque de Saint-Paul-Lès-Dax 


Le Festival International des Artistes de Cirque de Saint-Paul-lès-Dax est un événement majeur dans le monde du cirque, créé en 1999 sous l’impulsion du Casino César Palace (devenu Joacasino). Ce festival vise à redonner ses lettres de noblesse au cirque et à démontrer que cet art est populaire, intelligible et universel, transcendant les frontières et les discriminations.

Le festival se distingue par la qualité et la diversité des artistes qui y participent, venant du monde entier pour présenter des numéros alliant tradition et modernité. Chaque année, il attire plus de 12 000 spectateurs qui viennent assister à des représentations époustouflantes, mêlant audace, talent et humour.

La 24ème édition du festival aura lieu du 13 au 16 mars 2025 à Saint-Paul-lès-Dax. Durant ces quatre jours, les meilleurs artistes de cirque se produiront sous un chapiteau pouvant accueillir jusqu’à 2 100 personnes par représentation. Les spectateurs pourront assister à des numéros variés, réalisés par des acrobates, voltigeurs, clowns, jongleurs, équilibristes, et bien d’autres talents exceptionnels.

Le festival est également une compétition où les artistes concourent pour remporter la Pomme de Pin d’Or, d’Argent ou de Bronze, décernées par un jury international composé de professionnels du milieu. Ce jury évalue les performances en fonction de la qualité technique et artistique des numéros présentés.

L’événement est soutenu par une équipe dynamique de 120 bénévoles et des professionnels, incluant des techniciens, un régisseur, et un orchestre de 10 musiciens qui accompagnent les représentations en direct. L’orchestre Jean Ribul contribue à l’ambiance festive et émotionnelle des soirées circassiennes


Pratique


Quand ?

Du 13 au 16 mars 2025

Où ?

Sous chapiteau
23, rue Edmond Rostand
40990 SAINT-PAUL-LES-DAX

Allo ?

Tél. : 05 58 56 86 86

Site ?

Web: www.festivalcirquesaintpaul.com

Combien ?

Plein tarif : de 15 à 41 euros, selon placement

Tarif réduit: 11 euros

fêtes de Bayonne 2025

Quelle sera l’affiche des Fêtes de Bayonne 2025 ?

Quelle sera l’affiche des Fêtes de Bayonne 2025 ?


Comme c’est le cas chaque année, le public est invité à désigner l’affiche des Fêtes de Bayonne, qui se tiendront finalement du 9 au 13 juillet.

Crédit photo: : Fêtes de Bayonne – Facebook

La tension avec Mont-de-Marsan est oubliée

Pour rappel, les agacements nés cet automne entre Mont-de-Marsan et Bayonne concernant les fêtes ont été dus à la programmation simultanée des Fêtes de Bayonne et des Fêtes de la Madeleine en juillet 2025. Initialement prévues du 16 au 20 juillet pour éviter une surfréquentation incontrôlable, les fêtes basques ont calqué les dates de celles de Mont-de-Marsan. La réaction du maire landais, Charles Dayot, ne s’est pas fait attendre : « Je tiens à exprimer ma profonde incompréhension par rapport au choix de Bayonne. La municipalité de Bayonne n’ignorait pas que les dates de Mont-de-Marsan étaient fixées du 16 au 20 juillet 2025. Bayonne s’était renseignée auprès de mon cabinet depuis deux mois et connaissait donc parfaitement nos dates. »

D’abord figé sur ses positions, justifiées par des questions de sécurité, l’édile de Bayonne a préféré choisir l’apaisement, au regard de l’incompréhension et de la colère des commerçants, des forains et des festayres, qui se sont retrouvés contraints de choisir entre les deux événements. Il a fini par annoncer que les Fêtes se tiendraient du 9 au 13 juillet. « La contrepartie, c’est qu’en 2026, elles se dérouleront entre le 15 et le 19 juillet. On peut y voir une reculade. Moi, je dis simplement que c’est une discussion qui s’est instaurée » déclare ainsi Jean-René Etchegaray, cité par Sud-Ouest (05/01/25).esures. Les agents notent ainsi une perte d’altitude de 6,9 mètres entre 2009 et 2024, ce qui commence à faire beaucoup.

Pas de Fêtes sans affiche

La hache de guerre étant enterrée, les Fêtes de Bayonne peuvent être lancées. Tous les festayres le savent : pas de Fêtes sans affiche. Elle inondera les médias locaux et nationaux, les réseaux sociaux, les offices de tourisme et les rues de la cité basque. Bref, l’enjeu se veut important.

Cette année, cinq auteurs graphiques ont été retenus par la commission extra-municipale des Fêtes. Leurs œuvres ont été dévoilée au public et à la presse le vendredi 7 février. Il revient maintenant au public de désigner l’affiche gagnante.  L’année dernière, pas moins de 14 000 personnes s’étaient connectées sur le site officiel des Fêtes de Bayonne pour exprimer leur choix. C’est dire l’engouement du public.

Les cinq visuels adoptent un graphisme assez différent, ce qui contribue au charme de l’opération.  Les auteurs sont Julie Alenda, Éric Califano, Mathilda Tardieu, Claude Davancens et Gwladys Morey. « Par le passé, les deux derniers cités ont déjà participé à cette aventure. Les voilà de retour pour tenter de décrocher les 4 000 euros promis au lauréat » nous apprend Sud-Ouest dans son édition du 7 février.

Et voici les affiches retenues !

Affiche de Julie ALENDA
Affiche d’Eric CALIFANO
Affiche de Claude DAVACENS
Affiche de Gwladys MOREY
Affiche de Mathilda TARDIEU

Le public est invité à choisir son affiche préférée du 7 au 21 février, en se connectant au site officiel des Fêtes de Bayonne. Bonne chance aux candidats !

marais de bruges

Les marais de Bruges, un rempart vert face à l’urbanisation

Les marais de Bruges, un rempart vert face à l’urbanisation


La réserve naturelle nationale des Marais de Bruges représente un site précieux pour la biodiversité et la conservation des écosystèmes humides, à quelques encablures de Bordeaux.

Temps de lecture : 5 mn

Et pourtant, la ville est toute proche – Crédit photo : Waheb.K – Tripadvisor

Un soupçon d’historique

L’origine des marais remonte aux crues séculaires de la Garonne, ayant contribué à donner naissance à un écosystème de vastes zones humides en l’absence d’écoulement des eaux, due à l’accumulation des alluvions.

Il faut attendre le 15e siècle pour lancer les premières opérations d’assainissement et le 17e pour procéder à un assèchement partiel du territoire, rendu indispensable en raison des épidémies et des impératifs de culture maraîchère et d’élevage.

Au début du 20e siècle, le site se déploie encore sur quelque 3000 m², mais l’urbanisation frénétique lancée dans les années 60 (notamment la construction du lac de Bordeaux) rabote considérablement son périmètre. Le décret ministériel signé en 1983 interrompt cette invasion immobilière à travers la création d’une réserve nationale naturelle.
Aujourd’hui, les marais de Bruges s’étendent sur une superficie de 265 hectares, dont la gestion revient à la SEPANSO, la fédération régionale des associations de protection de la nature de la région Aquitaine.

Que d’eau, que d’eau !

Ici, c’est le royaume des marais, des bocages, des étangs, des prairies humides, des îlots inondables et des cours d’eau, que l’on appelle « jalles » dans le Médoc. Le sol se compose essentiellement de limons argileux et argilo-siliceux que la Garonne daigne déposer lors des épisodes de marées et de crues.

Les prairies humides et les bords de fossés constituent près de 75% de la surface totale du site, un écosystème propice à de nombreuses variétés de végétaux comme le roseau, l’iris des marais, le jonc, la cardère sauvage ou encore la massette à larges feuilles. Certaines plantes envahissantes, à l’instar de la jussie ou du myriophylle du Brésil, nécessitent un travail d’entretien permanent. Le but est de limiter les risques d’étouffement du reste de la végétation et les gênes à la navigation.

Les boisements sont bien sûr parfaitement adaptés à l’écosystème particulier des marais. On y trouve par exemple des saules, des frênes et des aulnes dans les zones humides, les chênes occupant quant à eux les parties plus élevées, aux abords des chemins.

Les buissons et arbustes forment de nombreuses haies, disséminées sur l’ensemble de la réserve.

La mise en place progressive de petites écluses vise à mieux réguler les niveaux d’eau et maîtriser davantage la gestion biologique.

Un havre de paix pour les animaux

Les oiseaux, amphibiens et autres mammifères profitent allègrement de la diversité des biotopes.

Si la réserve constitue une étape bienvenue pour les oiseaux migrateurs (oie cendrée, échasse blanche, balbuzard pêcheur…), elle accueille également des espèces nicheuses. De fait, la nidification se veut particulièrement importante dans les marais, qu’il s’agisse d’animaux migrateurs ou sédentaires. C’est particulièrement vrai pour la bécassine, le héron cendré, le pigeon ramier ou le milan noir.

Les marais offrent un environnement propice aux reptiles et amphibiens, à l’instar de la cistude d’Europe, du lézard vert ou de la grenouille agile. La couleuvre vipérine, hélas classée parmi les espèces « quasi-menacées », trouve ici un écosystème propre à sa survie, notamment grâce aux petits poissons des fossés qui constituent une part importante de son alimentation.

Crédit photo : Réserve Naturelle Nationale des Marais de Bruges

Les mammifères se partagent entre les animaux sauvages et ceux domestiqués, avant tout destinés à l’entretien du site.

Dans le premier cas, il convient de citer la population des ragondins, mais aussi la présence du vison d’Europe, toujours rare et toujours menacé de disparition. La faune se nourrit de bien d’autres espèces, parmi lesquelles les fouines, les putois, les renards, les lapins et même les genettes.

La proximité des axes routiers représente hélas un danger permanent pour ces animaux.

Les races domestiques interviennent essentiellement pour assurer l’entretien et donc à la sauvegarde du milieu. C’est à ce titre qu’ont été choisis les vaches Casta et les poneys landais. L’élevage extensif de ces animaux, eux aussi menacés, est maintenu. Il n’est d’ailleurs pas rare de voir des poulains courir auprès du troupeau.

La visite s’impose

Il suffit de lire le rapport d’activité annuel de la réserve des marais de Bruges pour s’en convaincre : le site fait l’objet d’un travail important et permanent tout au long de l’année. Les quatre techniciens de la SEPANSO assurent différents types de mission : la surveillance des lieux, l’entretien, la gestion du bétail, l’inventaire méticuleux de toutes les espèces animales, l’accueil du public, l’organisation des animations…

Cette implication contribue à la préservation du lieu, qui mérite amplement une visite (gratuite !). Les marais promettent un vrai dépaysement à quelques kilomètres de Bordeaux. Le sentier, long de 2,4 km, est jalonné de trois observatoires, où le public s’imprègne de l’esprit de la réserve. On trouve également sur place des panneaux d’information et des aquarelles consacrées aux détails anatomiques des animaux. Chaque dimanche après-midi, l’un des techniciens propose même une incitation à la reconnaissance des espèces observables.

Tous calculs faits, la réserve naturelle profite aujourd’hui d’une superficie équivalente à 360 terrains de football. A ce titre, les supporters des Girondins qui viennent encourager leur équipe au stade Matmut Atlantique ne se doutent peut-être pas qu’à quelques centaines de mètres survit un univers naturel d’une extraordinaire richesse, que viennent composer plus de 3000 espèces végétales et animales.

Pratique

Adresse et contact : Le Baron, 33520 BRUGES – Tél. 05 56 57 09 89 – Web : www.sepanso.orgFacebook
Accès : Sortie 6 de la rocade bordelaise, suivre la D210 jusqu’au panneau annonçant l’entrée de la réserve. Petit parking. La visite commence sitôt après avoir franchi la voie ferrée, en face.
Ouverture : Toute l’année, du lundi au mercredi et du samedi au dimanche de 10h à 18h. Fermeture hebdomadaire le jeudi et vendredi. Des animations sont organisées tout au long de l’année.

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Festival Les Mycéliades

Festival Les Mycéliades


Les mycéliades

Du 1er au 16 février 2025, plus de 70 couples de cinémas et de médiathèques en France vont électriser vos connexions neuronales autour du thème des Intelligences.

Des projections de I.A. Intelligence artificielleHer ou Mars Attacks ! seront l’occasion de rencontrer des vidéastes du web, des écrivain·e·s, des bédéastes, des astrophysicien·ne·s et même des extraterrestres…

L’infinité des formes d’intelligences se déclinera en de multiples facettes :
❯ les intelligences artificielles (ordinateurs et humanoïdes)
❯ les intelligences des machines (technologies, transhumanisme)
❯ les intelligences extraterrestres (premier contact, rencontre avec d’autres intelligences)

De quoi faire chauffer notre matière grise !

Programme à Bordeaux :

6 février 2025 – Cinéma Utopia – 20h00

Eternal Sunshine of the Spotless Mind
Un film de : Michel Gondry
Avec : Jim Carrey, Kate Winslet
1h48 / États-Unis / 2004 / Universal Pictures International France

Joel et Clémentine ne voient plus que les mauvais côtés de leur tumultueuse histoire d’amour, au point que celle-ci fait effacer de sa mémoire toute trace de cette relation. Effondré, Joel contacte l’inventeur du procédé Lacuna, le Dr. Mierzwiak, pour qu’il extirpe également de sa mémoire tout ce qui le rattachait à Clémentine. Les souvenirs commencent à défiler dans la tête de Joel, des plus récents aux plus anciens, et s’envolent un à un, à jamais. Mais en remontant le fil du temps, Joel redécouvre ce qu’il aimait depuis toujours en Clémentine – l’inaltérable magie d’un amour dont rien au monde ne devrait le priver. Luttant de toutes ses forces pour préserver ce trésor, il engage alors une bataille de la dernière chance contre Lacuna…

Une séance accompagnée :
En présence de : Natacha Vas Deyres et Franck Selsis.

Une animation proposée par : L’association Les Hypermondes.

8 février 2025 – Bibliothèque Mériadeck – 14h30

Des petits habitants hantent nos réserves et ne sont pas les bienvenus !
Venez découvrir les ennemis du livre à travers un atelier de présentation suivi d’une visite des réserves patrimoniales.

8 février 2025 – Bibliothèque Mériadeck – 16h00

Projection du film Phase IV (Saul Bass, 1974)
En présence de : Clément Beuchillot, Chercheur.

PHASE IV
Saul Bass, Grande-Bretagne / États-Unis, 1974, 1h24, vostfr
Avec Nigel Davenport, Michael Murphy, Lynne Frederick

Phase IV, ou comment des fourmis très intelligentes assiègent des scientifiques coincés dans un bunker au cœur de l’Arizona, en préambule à leur conquête de la Terre. Une fable SF écologique et apocalyptique, l’unique long métrage du génial graphiste américain Saul Bass !
Séance présentée par Clément Beuchillot, docteur en études cinématographiques.

9 février 2025 – Cinéma Utopia – 20h00

THX 1138
Un film de : George Lucas
Avec : Robert Duvall, Donald Pleasence, Don Pedro Colley
1h28 / États-Unis / 1971 / Warner Bros. France

Au XXVe siècle, dans une cité souterraine qui ressemble à une termitière humaine où chacun s’identifie par un code de 3 lettres et 4 chiffres, THX 1138 est un technicien tout à fait ordinaire travaillant sur une chaîne d’assemblage de policiers-robots. Un jour, il commet pourtant un acte irréparable : lui et sa compagne LUH 3147 font l’amour dans une société qui l’interdit formellement. Pour THX 1138, c’est désormais la prison qui l’attend…

Une séance accompagnée :
En présence de : Xavier Mauméjean, Auteur SF


Pratique


Quand ?

Du 6 au 9 février 2025

Où ?

Bibliothèque Mériadeck
85 cours du Maréchal Juin
33000 Bordeaux

Cinéma Utopia
5 Pl. Camille Jullian
33000 Bordeaux

Allo ?

Bibliothèque Mériadeck
Tél. : 05 56 10 30 00

Site ?

Web: www.myceliades.com

Combien ?

nc.

La dune du Pilat au plus bas depuis 15 ans

La dune du Pilat au plus bas depuis 15 ans


L’Observatoire de la côte de Nouvelle-Aquitaine (OCNA) vient de publier son étude, qui permet de suivre chaque année les évolutions de la morphologie et des mensurations de la dune.

La dune ne cesse de grignoter la forêt – Crédit photo: : Lena Glockner – Flickr

De moins en moins haute

Il aura fallu une journée entière aux trois agents de l’OCNA pour arpenter, le 30 mai 2024, la Dame blanche avant d’en tirer des relevés topographiques précis, comme ils le font chaque année depuis 2009.En 2024, la célèbre dune culmine précisément à 101 mètres, soit 2,60 mètres de moins qu’au printemps 2023.

Selon l’Observatoire, deux raisons principales expliquent ce phénomène, qui s’inscrit sur le long terme :

  • L’action marine (les vagues) qui provoque l’érosion ou l’accrétion du trait de côte (soit l’espace de jonction entre la terre et la mer) ;
  • L’action éolienne (le vent) qui sous l’effet des vents dominants (d’Ouest) entraîne l’avancée ou la migration dunaire (la Dune se déplace vers la forêt).

Cette perte de hauteur a été constatée sur la partie centrale du site. L’altitude de la dune est la plus basse mesurée depuis le début des mesures. Les agents notent ainsi une perte d’altitude de 6,9 mètres entre 2009 et 2024, ce qui commence à faire beaucoup.

Source: ONCA

Un hiver 2023-2024 particulièrement défavorable

Si les hivers des dix dernières années se sont révélées assez doux, ce ne fut pas le cas l’année dernière, selon l’OCNA : « Quatre tempêtes se sont succédé entre la mi-octobre et le début de novembre 2023. Elles ont entraîné de fortes érosions des plages et des dommages significatifs sur les cordons dunaires. Parmi ces événements, la tempête Karlotta les 10 et 11 février 2024 s’est avérée particulièrement impactante. Survenue en concomitance avec des coefficients de marée élevés, elle s’impose comme la tempête la plus marquante de l’hiver 2023-2024 en termes d’érosion marine. L’analyse des données concernant le vent, la hauteur des vagues et le flux d’énergie des vagues classe l’hiver 2023-2024 au troisième rang des hivers les plus intenses enregistrés en Nouvelle-Aquitaine depuis 2008-2009, derrière les hivers 2013-2014 et 2019-2020. »

Déplacement et érosion

Les conditions météo-marines persistantes poussent chaque année la dune un peu plus vers la forêt, contribuant à son étalement. Cette mobilité s’est traduite en 2024 par un déplacement du point culminant de 230 mètres en direction du Sud-Ouest et, justement, ce « rabotage » de 2,60 mètres au sommet de la dune.

Sur sa partie Nord, l’érosion devient de plus en plus insistante, synonyme d’un recul moyen du trait de côte de 4 mètres chaque année, une distance importante.

Même la partie centrale, relativement stable ces dix dernières années, souffre aujourd’hui du recul global de la dune.

Inexorablement, la dame blanche avale la forêt de pins qui la borde sur son flanc Est, se rapprochant davantage des campings et des sentiers, alors que le vent et la force des vagues la fragilisent sur son versant maritime. Si la dune s’est toujours déplacée, le dérèglement climatique, synonyme de vents impétueux et de fortes tempêtes, pourrait accélérer son évolution à un rythme sans cesse plus rapide.

Vin de Thézac-Perricard : et le tsar Nicolas II fut séduit…

Vin de Thézac-Perricard : et le tsar Nicolas II fut séduit…


Doté de l’IGP, le petit vignoble de Thézac-Perricard profite d’un sol et d’un climat favorables pour proposer un vin généreux, aux tannins ronds parfois puissants.

Temps de lecture : 5 mn

Vin du tsar vignoble Thézac-Perricard
Le souvenir du tsar reste vivace en Lot-et-Garonne – Crédit photo : Tourisme Fumel – Vallée du Lot

Une histoire prestigieuse

La réalité historique a-t-elle été enjolivée ou pas ?  Il est dit qu’Armand Fallières, Président de la République française de1906 à 1913 et natif du village de Mézin, fit découvrir à Nicolas II le vin de Thézac-Perricard. Le Tsar de toutes les Russies, subjugué par le divin breuvage, en commanda différents tonneaux et contribua malgré lui à la réputation internationale du vin lot-et-garonnais, surnommé « le vin du Tsar ».

La rencontre entre les deux leaders est avérée. Elle s’est produite le 31 juillet 1909 à bord du cuirassé Vérité, au large de Cherbourg. On peut d’ailleurs retrouver le menu du dîner officiel sur cette page, mais le document n’indique hélas pas la carte des vins…

Vignoble peu connu, encore aujourd’hui, le Thézac-Perricard peut pourtant se targuer d’une longue histoire.  À chaque visite d’un personnage important, les vignerons offraient un tonneau de la production locale : « Ce fut vrai en 1777 lors de la venue de Monsieur, le frère du Roi. Et tous les jurats de Bordeaux qui venaient à Agen, chaque année, repartaient avec le même cadeau » explique Hubert Delpont, historien, dans La Dépêche (21/11/2009).

La suite de l’histoire du Thézac-Perricard se veut moins heureuse. Lorsqu’est décidée en 1790 la création du département du Lot-et-Garonne, le vignoble est chassé de l’appellation du vin de Cahors à laquelle il était rattaché.

La Première Guerre mondiale et les crises viticoles portent un coup fatal. Il faut attendre les années 1980 pour qu’un technicien de la chambre d’agriculture décide de relancer le vin local.  

En 1986, la première cuvée est fêtée, justifiant de créer la coopérative des « Pays de l’Agenais », qui deviendra par la suite « Vin de Thézac-Perricard ». Autant assumer sa renaissance jusqu’au bout.

Un petit vignoble ? Et alors !

Peut-être faut-il zoomer un petit peu sur la carte de France des vignobles et même celle du Lot-et-Garonne pour trouver les contours du territoire de Thézac-Perricard. Situé entre Agen et Cahors, il s’étend sur 70 hectares, à l’extrême ouest du département, au contrefort des Causses du Quercy.

L’endroit semble idéal. Les vignes, situées à 200 mètres d’altitude et à quelques kilomètres de la rive gauche du Lot, profitent de l’inclinaison des coteaux et d’un climat tempéré, que l’on dit océanique dégradé. Les précipitations y sont moins abondantes que sur le littoral, même si elles s’imposent à la fin du printemps.  Les étés s’accompagnent de longues vagues de chaleur et le vent d’autan qui souffle en septembre et octobre aère et assainit la vigne.

Si la localisation et le climat jouent en faveur du vin de Thézac-Perricard, les sols contribuent aussi à sa réputation. De nature argilo-calcaire, arides, peu profonds et drainants, ils se composent de pierrailles et de rochers.

vignoble Thézac-Perricard
Le vignoble de Thézac-Perricard à Masquières – Crédit photo : Conseil départemental du Lot-et-Garonne

Mais la personnalité du Thézac-Perricard dépend aussi et surtout de ses cépages, similaires à ceux utilisés dans les vignes de Cahors, dont le malbec (ou cot). Originaire du Quercy, noir comme l’ébène, « il donne des vins colorés, très riches en tannins, bâtis pour un long vieillissement. Il faut le récolter mûr à point. […] Enfin, il se plaît sur des sols argilo-calcaires ou des terres de galets. Il redoute l’humidité et affectionne plus que tout les chaleurs sèches » nous apprend Le Vin Figaro.

Les autres cépages qui entrent dans la composition du Thézac-Perricard rouge sont le gamay, le merlot, le tannat, le cabernet-franc et le cabernet-sauvignon. Le vignoble permet aussi la production d’un rosé, sec avec des pointes de fruits rouges ou plus moelleux, et même d’un blanc, dont la commercialisation apparaît plus confidentielle.

L’IGP comme récompense ultime

Les quelques passionnés qui ont cru à la renaissance du Thézac-Perricard ont vu leurs efforts récompensés en 2006, lorsque l’IGP (Indication Géographique Protégée) leur a été attribuée.  Comme le souligne le site officiel de la Confédération des Vins IGP de France, « Chaque vin IGP obéit à des conditions de production inscrites dans un cahier des charges précis : tout au long de son élaboration, de la vigne à la bouteille, chaque vin IGP est contrôlé par des organismes indépendants. En achetant un vin IGP, le consommateur a l’assurance d’un vin de qualité. »

S’agissant du Thézac-Perricard, la qualité se veut rare. Le vignoble, étendu sur quelques dizaines d’hectares entre les communes de Bourlens, Courbiac, Masquières, Montayral, Thézac et Tournon-d’Agenais, ne permet qu’une production limitée, qui dépasse à peine les 2 000 hectolitres.

De fait, l’activité viticole implique un nombre restreint d’acteurs, dont la Cave des vins du Tsar, la coopérative qui regroupe sept producteurs. Il faut aussi compter sur le Domaine du Lion, constitué d’un vigneron indépendant, et le Domaine de Lancement, dont l’unique viticultrice a fait le choix du bio.

Tous ont à cœur de produire un vin dans lequel « se révèlent, en fonction de l’assemblage, les arômes épicés du cot N ainsi que sa bouche gouleyante et ronde ou les arômes puissants et fruités du merlot N avec une bouche plus charpentée et une fin de bouche vanillée lorsque l’élevage a été conduit en fûts de chêne » précise l’extrait du cahier des charges de l’IGP.

Le pari semble réussi, puisque le Guide Hachette des Vins, dans son édition 2025, a décerné un coup de cœur à Sandrine Annibal, la viticultrice du Domaine du Lancement, pour son « Prémices 2023 », après une dégustation à l’aveugle.

Le tsar Nicolas II ne s’était donc pas trompé.

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Nouvelle-Aquitaine : une saison touristique 2024 satisfaisante

Nouvelle-Aquitaine : une saison touristique 2024 satisfaisante


En légère baisse par rapport à 2023, année exceptionnelle, la fréquentation touristique dans la région est jugée satisfaisante par les professionnels, qui font face à de nouveaux défis.

Le littoral aquitain, comme ici à Biarritz, a profité d’une bonne affluence – Crédit photo: : Alexandre Dolique – Flickr

Une année correcte, mais pas euphorique

Tous les acteurs du tourisme de Nouvelle-Aquitaine espéraient renouveler, voire dépasser, les excellents chiffres enregistrés en 2023 et asseoir leur région comme une destination pérenne des vacances en France. Si l’objectif n’a pas vraiment été atteint, rien ne justifie non plus une profonde amertume.

Le bilan du Comité Régional de Tourisme (CRT) de Nouvelle-Aquitaine nous apprend ainsi que les nuitées enregistrées l’an passé ont diminué de 1,58 % par rapport à celles de 2023. Ce petit recul a d’ailleurs été observé par 44 % des professionnels.

Il peut s’expliquer par la baisse de la fréquentation des touristes français et la quasi-stagnation des visiteurs étrangers. Parmi ces derniers, les Allemands arrivent en tête, suivis des Espagnols et des Britanniques.

« Le regain d’attrait touristique des régions né du Covid semble ainsi s’estomper. Si la clientèle étrangère a en revanche fait son retour, elle ne compense pas l’exode du public local » écrit Maxime Giraudeau dans La Tribune Bordeaux (04/09/2024).

Parmi les autres raisons évoquées, une avant-saison décevante, une météo pluvieuse en juillet et quelques faits d’actualité, comme la dissolution de l’Assemblée nationale suivie des élections. Les Jeux olympiques, surtout concentrées sur la région parisienne, n’ont pas vraiment généré de flux vers le Sud-Ouest. Peut-être en aurait-il été autrement si l’épreuve de surf avait été organisée à Biarritz, Hossegor ou Lacanau, villes qui s’étaient positionnées avant de s’effacer devant le choix de Teahupo’o.

La baisse de la fréquentation a été plus marquée dans l’intérieur que sur le littoral.  Néanmoins, les professionnels, dans leur grande majorité (57 %), constatent un rabotage de leur chiffre d’affaires, entraînant des marges dégradées qui impactent leur trésorerie.

Cette conjoncture suscite des inquiétudes pour la prochaine saison, inquiétudes qui s’ajoutent aux difficultés de recrutement de saisonniers.

Le tourisme durable et solidaire comme nouvel argument

Tout n’est pas noir pour autant. Le mois d’août a joué son rôle de locomotive, permettant un taux d’occupation de 79 % des hôtels, en hausse de 2 points par rapport à 2023. Il ressort également que plus de 6,5 millions de nuits ont été réservées dans des meublés via les plateformes collaboratives entre mai et septembre 2024, soit une augmentation de 6 %.

A 64 %, les acteurs du secteur se disent quand même satisfaits de leur saison, un résultat qui, bien que légèrement en baisse par rapport à l’année record de 2023 (76 %), reste encourageant dans un contexte de reprise.

Ce sont surtout les gérants de structures de plein air qui se frottent les mains. Près de trois quarts des responsables de campings disent avoir constaté une bonne saison, surtout ceux implantés à proximité de l’océan.

Autre aspect positif : les bons avis laissés par les clients durant leur séjour néo-aquitain. La note moyenne attribuée aux prestataires se situe à 8,5 sur 10. Ce sont les sites de visites qui récoltent la meilleure note, avec un joli 9,2 sur 10. Les points d’intention concernent la propreté dans les hôtels et le rapport qualité/ par rapport au nombre d’étoiles.

Surtout, la Nouvelle-Aquitaine reste la première région touristique malgré une baisse de fréquentation, comme le révèle la dernière étude de l’INSEE. La région a enregistré 47 millions de nuitées dans ses hébergements collectifs.

Une place de leader que les professionnels souhaiteront sans nul doute conserver. Pour ce faire, jouer la carte du tourisme durable et solidaire pourrait constituer un argument pérenne, alors que cette préoccupation s’impose de plus en plus parmi les clients. Le nombre d’établissements ne cesse de croître : +29% d’hébergements éco-labellisés, +167% de restaurants éco-labellisés, +11% de kilomètres de voies cyclables en site partagé…

Les professionnels et les services publics s’adaptent donc aux attentes du public, au sein d’une région dont l’économie dépend aussi beaucoup de la fréquentation touristique.