Journées du Patrimoine 2020 : quelques (agréables) idées de découverte

Journées du Patrimoine 2020 : quelques (agréables) idées de découverte


Le Sud-Ouest profite d’un patrimoine si riche et varié qu’il a bien fallu procéder à une sélection, forcément imparfaite et subjective.

Des visites guidées pour découvrir tous les recoins de la magnifique bastide de Saint-Justin, en terres d’Armagnac – Crédit photo: Tourisme Landes

DORDOGNE

Château de Gageac

Le château fut construit au XIIe siècle au titre de tour de garde entre Bergerac et Sainte-Foy-La-Grande, puis renforcé au XIVe siècle pour devenir une place forte, capable d’accueillir plusieurs centaines d’hommes. Au XVIIe, il fut transformé en habitation et on y édifia un magnifique pigeonnier pour montrer la présence d’une seigneurie.
La visite, assurée par le propriétaire actuel, prévoit notamment la découverte du donjon (pour les plus de 12 ans), la grande cuisine nichée dans la cave et bien sûr le pigeonnier.
Le château est classé à l’Inventaire des Monuments historiques (ISMH) depuis 1948


Où : Le Bourg, 24240 Gageac-et-Rouillac
Quand : samedi 19 et dimanche 20 septembre de 10h30 à 19h.
Contact / infos : Tél. 05 53 27 85 69 – Web : www.chateau-gageac.com

chateau de gageac
Crédit photo: Père Igor – CC BY-SA 3.0

Cabanes en pierre sèche du Causse de Savignac

Les Journées du Patrimoine, ça s’apprécie aussi avec de bonnes chaussures de marche. À Savignac-les-Églises, c’est un sentier de 3 km qui attend les visiteurs. Il déambule parmi 23 cabanes en pierre sèche construites au cœur d’une forêt préservée (et mystérieuse !). Ces réalisations sont le fruit d’un savoir-faire ancestral et d’un sol ingrat où chaque mise en culture nécessite l’élimination de très nombreuses pierres qui affleurent de la mince couche de terre arable.
Ces pierres ont notamment été utilisées pour construire des cabanes qui permettaient de stocker des outils et du matériel, de fermer les bêtes et de se mettre à l’abri des intempéries.


Où : Le Bost, 24420 Savignac-les-Églises
Quand : dimanche 20 septembre. Départ à 14h30 sur le Parking du Causse (suivre les panneaux depuis le bourg de Savignac-les-églises) et retour vers 17h.
Contact / infos : Tél. 09 67 47 98 23

Crédit photo: Pierreseche.com

Moulin à papier de la Rouzique

Bâti au XVIe siècle, le moulin de la Rouzique, considéré comme le berceau de la papeterie dans le Sud-Ouest, a été restauré pour perpétuer l’art de la fabrication du papier chiffon. Chaque année, l’économusée accueille plus de 15 000 visiteurs, qui peuvent découvrir toutes les étapes de production à travers les démonstrations et les ateliers. C’est aussi l’occasion de découvrir les collections de filigranes, dont certains datent du Moyen-Âge.


Où : Route de Varennes, 24150 Couze et Saint-Front
Quand : le 19 septembre – Réservation conseillée.
Contact / infos : Tél. 05 53 24 36 16 – Web : moulin-rouzique.com

Crédit photo: Pays de Bergerac Tourisme

Château de Losse

Le château a été construit entre 1570 et 1576 à l’emplacement d’une forteresse médiévale, entourée par des murailles et de profondes douves. Le monument affiche fièrement son architecture Renaissance, que viennent compléter les magnifiques jardins, d’ailleurs labellisés « Jardins remarquables ». Propriété de Jean II de Losse, précepteur du roi Henri IV et gouverneur de Guyenne, le château a été classé Monument historique en 1932.
Xavier Pagazani, chercheur au service régional Patrimoine et inventaire de Nouvelle Aquitaine, animera la présentation dédiée aux dernières recherches sur l’histoire et l’architecture du château.


Où : Allée du Château de Losse, 24290 Thonac
Quand : le 20 septembre – Nombre de places limité à 20 – Réservation obligatoire par téléphone.
Contact / infos : Tél. 05 53 50 80 08 – Web : www.chateaudelosse.com

Crédit photo: TRSL – Travail personnel – CC BY-SA 3.0

Bastide de Monpazier

Le Bastideum proposera du vendredi au dimanche des visites insolites de Monpazier.
Au programme :
– visite théâtralisée de la bastide. Durant environ 1h, suivez votre guide Clothilde pour une visite théâtralisée de Monpazier. Rendez-vous au Bastideum, musée de Monpazier dont elle connaît les secrets. Suivez-là dans les rues de Monpazier, elle vous emmènera à la rencontre de personnages qui ont marqué l’histoire de la Bastide au fil des siècles ! Pour terminer, Clothilde vous invite à une petite collation dans le jardin d’inspiration médiéval du Bastideum ; l’occasion pour vous d’affronter autour de nombreux jeux anciens.
– Escapade nocturne : Clothilde vous propose aussi de porter un autre regard sur Monpazier à la tombée de la nuit. Muni d’un flambeau, vous déambulerez à travers les ruelles à la rencontre des personnages.


Où : 8 rue Jean Galmot, 24540 Monpazier
Quand : Du 18 au 20 septembre
Contact / infos : Tél. 05 53 57 12 12 – Web : www.bastideum.fr

Crédit photo: MOSSOT – Travail personnel – CC BY-SA 3.0

GIRONDE

La Grande Halle Voyageurs de la gare Bordeaux Saint-Jean

Construites en 1898, les « grandes halles Voyageurs » apparaissent comme un emblème de la première Révolution industrielle (par l’utilisation du métal pour la structure et la pose de verrières) et du développement du réseau de chemins de fer en France. La verrière ferroviaire est la plus grande d’Europe.
Le chantier de rénovation, lancé en 2016, a permis de renforcer de et de placer des pièces de charpente après déplombage et désamiantage, de remettre en peinture la charpente, de changer les couvertures vitrées et zinc, de reposer du verre sur les verrières en remplacement des plaques de polycarbonate et de rénover l’éclairage.
Aujourd’hui, la verrière est plus belle que jamais !


Où : Rue Charles Domercq, 33800 Bordeaux
Quand : samedi 19 septembre, de 9 h à 16h – Inscription obligatoire
Contact / infos : Web: www.garesetconnexions.sncf/fr/gare/frboj/bordeaux-saint-jean

Crédit photo : Christophe.Finot — Travail personnel – CC BY-SA 2.5

Opéra National de Bordeaux

Le monument emblématique de Bordeaux (parmi quelques autres quand même !) ouvre ses portes au grand public et on peut d’ores et déjà anticiper le succès de l’opération.
Conçu par l’architecte Victor Louis, l’opéra fut inauguré en 1780. Considéré comme un véritable « temple des arts », d’inspiration néoclassique, le Grand Théâtre offre depuis toujours une acoustique exceptionnelle.
De nos jours, son actualité culturelle, riche et diverse attire chaque année plus de 250 000 visiteurs.
Un parcours de visite original est prévu dans le cadre des Journées du Patrimoine.


Où : Place de la Comédie, 33000 Bordeaux.
Quand : samedi 19 septembre, de 13h à 19h.
Contact / infos : Tél. 05 56 00 85 95 – Web: www.opera-bordeaux.com

Crédit photo: Marc Ryckaert (MJJR) — Travail personnel – CC BY-SA 3.0

Grotte Célestine de Rauzan

La grotte est donc située à Rozan, à 50 km à l’Est de Bordeaux. Il s’agit de l’unique rivière souterraine aménagée en Gironde. La grotte, creusée dans la roche calcaire par l’eau, date du quaternaire. Elle fut découverte par hasard en 1845, avant de retomber dans l’oubli pendant une soixantaine d’années.
C’est un peu dommage, car les lieux offrent des décors somptueux, composés de coulées de calcite, de stalactites et de stalagmites, de draperies et de gours.
Il n’est bien sûr pas envisageable de partir à la découverte de la grotte Célestine en tong, mais pas de souci. Le public se voit remettre des bottes et des casques à l’entrée, avant de plonger 13 mètres sous terre.


Où : 8 rue Lansade, 33420 Rauzan
Quand : samedi 19 septembre et dimanche 20 septembre de 10h à 19h.
Contact / infos : Tél. 05 57 84 08 69 – Web :www.grotte-celestine.fr

Crédit photo: Gironde Tourisme

Phare de Cordouan

À n’en pas douter, le phare de Cordouan participe à l’identité de la Gironde. Depuis l’Antiquité, on allume des feux à cet endroit précis de l’estuaire au regard de sa dangerosité, avant qu’une première tour ne soit érigée en 1360, haute de 16 mètres. Plus de deux siècles plus tard, Henri III demande à l’architecte Louis de Foix de reconstruire le phare, tombé en ruines. La construction s’achève, après bien des péripéties, en 1611. Le phare des rois, comme on l’appelle alors, se dresse fièrement à 37 mètres et son impressionnante architecture contribue à sa réputation internationale. On parle même de « huitième merveille du monde » Enfin, en 1786, une nouvelle vague de travaux permet de le surélever d’une vingtaine de mètres.
Le monument n’a rien perdu de sa superbe. Profiter de la vue qu’offre son sommet se mérite puisque pas moins de 311 marches attendent les visiteurs les plus motivés. Le réconfort après l’effort.


Où : 33123 Le Verdon-sur-Mer
Quand : samedi 19 septembre, de 9h30 à 13h
Contact / infos : Tél. 05 57 33 13 16 – Web : www.phare-de-cordouan.fr

Crédit photo: Dimimis – Own work – CC BY-SA 3.0

Cabane du résinier à Lège Cap-Ferret

La cabane du résinier, c’est en fait l’entrée principale de la réserve des prés salés d’Arès et Lège Cap Ferret. L’association Cap Termer, fondée en 2000, suit la noble ambition d’initier les visiteurs à la nature et à sa protection, en profitant de la proximité des plus grands prés salés d’Aquitaine, qui s’étendent sur plus de 200 ha.
« De par le jeu des marées, les prés salés sont constitués de microhabitats diversifiés. Ils accueillent des espèces de plantes et d’insectes, rares et protégées, qui supportent des conditions écologiques très particulières : recouvrement temporaire par l’eau de mer et présence de sel dans le sol.
La réserve contient également, sur le secteur endigué, des réservoirs à poissons du XIXe siècle qui offrent un milieu d’eau saumâtre apprécié par la tortue Cistude » précise l’association sur son site Internet.
La découverte des lieux est assurée par un guide naturaliste. À vos jumelles !


Où : Départementale 106, 33950 Lège-Cap-Ferret (se garer devant la cabane)
Quand : vendredi 18 septembre, de 16h à 18h (sur inscription)
Contact / infos : Tél. 06 28 41 03 98 – Web : www.captermer.com

Crédit photo: Fête de la Nature

LANDES

Musée de l’Hydraviation

C’est à Henri Fabre (1882-1984) que l’on doit le premier hydroaéroplane au monde. Construit en 1908, le Trimoteur était malheureusement trop lourd pour déjauger (s’élever sur l’eau) à cause du poids de ses trois moteurs. Fabre réussit finalement à déjauger avec son Canard à flotteurs et amerrir sur l’étang de Berre le 28 mars 1910.
Situé sur le lieu mythique de l’ancienne base Latécoère, le Musée de l’Hydraviation, au label « Musée de France », raconte l’histoire des hydravions depuis les précurseurs sur leurs étranges machines jusqu’aux appareils actuels du monde entier. Il propose à ses visiteurs d’entrer dans la légende, celle des vols transatlantiques vers New York ou Fort-de-France, à l’âge d’or de l’hydraviation.


Où : 332 rue Louis Bréguet, 40600 Biscarrosse Ville
Quand : Samedi 19 et dimanche 20 septembre de 14h à 18h
Contact / infos : Tél. 05 58 78 00 65 – Web : www.hydravions-biscarrosse.com

Crédit photo: Tiraden — Travail personnel – CC BY-SA 4.0

La vie en Chalosse

Le domaine Fayet invite ses visiteurs à la curiosité vitico-littéraire en proposant une visite de la ferme, des vignes, du pressoir et du chai. Après un pique-nique traditionnel dans le jardin, c’est l’exposition « Lahosse, hier et aujourd’hui » qui ouvre ses portes, suivie d’une causerie sur Lahosse et le domaine de Fayet. En bouquet final, il sera procédé à la lecture de l’ouvrage « Cahier d’une vie en Chalosse ».


Où : 2432 route des Coteaux, 40250 Lahosse
Quand : dimanche 20 septembre, à 10h
Contact / infos : Tél. 07 67 33 91 59 – Web : www.domainefayet.fr

Bastide de Saint-Justin

Et pourquoi pas une balade commentée de la bastide landaise, construite au XIIIe siècle ? C’est l’occasion d’en apprendre davantage sur sa place bordée d’arcades, son chemin de ronde, son église, sa prison et ses différents quartiers.
Située dans les Landes d’Armagnac, la bastide de Saint-Justin intègre en ses murs un petit et magnifique manoir, propriété au XIXe siècle d’un médecin réputé, entomologiste et naturaliste héritier du « siècle des Lumières ». Le monument se compose d’une tour médiévale et de bâtiments épars une réussite d’architecture romantique.
Une raison supplémentaire pour découvrir en toute quiétude la bastide de Saint-Justin.


Où : Bastide de Saint-Justin, 40240 Saint-Justin
Quand : Samedi 19 septembre, à 10h sur la place des Tilleuls
Contact / infos : Tél. 05 58 44 86 06

Crédit photo: J-M Tinarrage – Commune de Saint-Justin

Musée du lac de Sanguinet

Fruit de 40 ans de recherches archéologiques subaquatiques réalisées par le Centre de Recherches et d’Études Scientifiques (CRESS), le musée présente une collection rassemblant 450 objets témoignant de la vie quotidienne des humains et leur environnement depuis le néolithique jusqu’à nos jours.
L’espace d’exposition permanent, divisé en 3 sections chronologiques (néolithique, âge des métaux et antiquité) développe les thématiques de l’habitat, l’artisanat, l’agriculture, l’élevage, la métallurgie et la navigation.


Où : 112 place de la Mairie, 40460 Sanguinet
Quand : Samedi 19 et dimanche 20 septembre, de 10h à 12h et de 14h à 17h15 – Les visites commentées doivent être réservées au préalable par téléphone.
Contact / infos : Tél. 05 58 78 02 33 – Web : www.musee-lac-sanguinet.fr

Crédit photo: Musée du Lac de Sanguinet

Château de Caumale

Le château de Caumale, médiéval, est entouré de murs d’enceinte, transformés et ouverts en chais, il subsiste deux tours basses du XIIe siècle, les cinq autres tours du château datent des XVe et 16 XVIe siècles.
Sa silhouette évoque les châteaux gascons du Moyen Âge. Son corps de logis carré dispose de quatre tours d’angle, la tour de la poterne la tour aux grains, de l’oratoire, de guet et la grande tour d’escalier qui mène à la chambre du gouverneur Rochambeau.
Le Gabardan, fief de Gaston Fébus, est une terre de chasse, et Caumale, château de défense pendant les guerres de Cent-Ans et de Religions, a toujours été un refuge pour Gabarret, sa ville et son monastère. L’abbé Devert parle de l’entrée d’un souterrain à Gabarret vers Caumale.


Où : Route de Castelnau-d’Auzan, 40310 Escalans
Quand : Vendredi 18 septembre de 20h à 21h – samedi 19 septembre de 10h30 à 20h – dimanche 20 septembre de 10h30 à 17h30
Contact / infos : Tél. 07 71 14 11 59 – Web : www.chateaudecaumale.fr

Crédit photo: Angelique de Lary – Travail personnel – CC BY-SA 3.0

LOT-ET-GARONNE

Château de Salles et chais Feugarolles

En France, les Journées du Patrimoine sont forcément liées, de près ou de loin, au vignoble qui représente une part importante de notre culture. Dans le Lot-et-Garonne, le château de Salles, dirigé par Henri de Batz, descendant direct de d’Artagnan, produit un vin d’appellation Buzet AOC.
Le programme se veut simple mais pédagogique : visite du chai, commentaires sur la vinification en cours, dégustation des vins de Buzet. Pour les plus jeunes : dégustation de jus de raisin et de raisin de table.
C’est aussi l’occasion d’admirer le château familial depuis le XVIIIe et le jardin à la française.


Où : Château de Salles , 47230 Feugarolles (au village de Feugarolles, l’église doit être votre repère. Tournez en direction d’Espiens et suivre les flèches Château de Salles).
Contact / infos : Tél. 06 83 42 69 93 – www.chateau-salles-buzet.com

Crédit photo: Albret Tourisme

Concert à la chapelle des Pénitents Blancs

Inscrite au titre des Monuments Historiques en 1994, la chapelle des Pénitents Blancs de Villeneuve-sur-Lot a été classée en 2014 avec son mobilier. Ce statut a permis d’initier une réflexion autour de sa restauration intérieure dont les travaux ont démarré en janvier 2019 et se sont achevés fin février 2020.
Croisant restauration et muséographie, le chantier s’est axé sur la restauration intérieure de la chapelle proprement dite et des bâtiments annexes, avec réfection complète de l’électricité, désencrassage total du bâtiment, restauration des boiseries, des faux marbres, des vitraux, de la nef avec son système de voûte, de ses vitreries peintes, des consoles du XIIIe.
Les Journées du Patrimoine offriront l’occasion de découvrir les lieux en assistant au concert de Jodël Grasset-Saruwatari, dont le talent associe musiques actuelles et instruments médiévaux.


Où : 50 rue de l’écluse, 47300 Villeneuve-sur-Lot
Quand : Vendredi 18 septembre, de 20h30 à 22h
Contact / infos : Tél. 05 53 70 85 08 – Web : http://www.ville-villeneuve-sur-lot.fr/visites-de-la-chapelle-des-penitents-blancs-681.html

Crédit photo: MOSSOT — Travail personnel – CC BY 3.0

Château de Favols

Habituellement fermé à la visite, le château de Favols ouvre ses portes dans le cadre des Journées du Patrimoine, pour une découverte des lieux assurée par les propriétaires et l’exposition de peintures de Louise Guittard et François Peltier.
Le bâtiment, est à l’orgine une maison forte, dominant le passage sur le Lot. Ses parties les plus anciennes datent des XIIIe et XIVe siècles. Le nom de Favols dans sa forme latine de Favolibus signifie « endroit de passage ». C’était probablement un château péager qui a été édifié par la famille de Favols. Cette famille est citée dans les hommages rendus au comte de Toulouse en 1259.
Le château a été inscrit au titre des Monuments historique en décembre 2015 (ISMH) pour l’ensemble du bâtiment et ses abords.


Où : Favols, 47300 Bias
Quand : Samedi 19 septembre de 10h à 12h et de 14h à 19h, dimanche 20 septembre de 14h à 19h.
Contact / infos : Tél. 05 53 70 28 19

Crédit photo : Guytas13 — Travail personnel – CC BY-SA 4.0

Exposition permanente « Abel Boyé, un artiste marmandais »

Abel Dominique Boyé, fils de Louis, cordonnier et de Françoise Constant, est né à Marmande le 6 mai 1864. Dès neuf ou dix ans, il a déjà un goût marqué pour le dessin. Il commence un apprentissage à l’atelier familial où il ébauche les premiers croquis, portraits ou caricatures, sur les plaques et semelles de cuir support préféré de son père.
En 1883, il entre à l’École des Beaux-Arts de Paris, où il est l’élève de Benjamin Constant.
Abel Boyé fut un travailleur acharné et infatigable. Jusqu’à la fin de sa vie, il exposa dans les plus grands salons de son époque ainsi que dans les plus réputées des galeries d’art.


Où : Musée Albert Marzelles, 15 rue Abel Boyé 47200 Marmande
Quand : Samedi 19 et dimanche 20 décembre, de 10h à 18h
Contact / infos : Tél. 05 53 64 42 04 – Web : http://www.mairie-marmande.fr/index.php/le-musee-marzelles

Abel-Dominique Boyé – L’eau courante

Tour du Roy

Selon la légende, la Tour du Roy de Sainte-Livrade-sur-Lot serait un vestige d’un château construit par Richard Cœur de Lion. Plus sûrement, elle fait partie des vestiges de l’enceinte médiévale qui entourait la ville. Un fossé alimenté en eau par deux ruisseaux aurait précédé cette muraille. Il pourrait s’agir, selon une dernière hypothèse, de la maison forte d’un seigneur des environs protégeant la ville.
À la Révolution, la tour est devenue la propriété de la commune qui en a fait une prison.


Où : Bourg , 47110 Sainte-Livrade-sur-Lot
Quand : Samedi 19 et dimanche 20 septembre, de 10h à 12h et de 14h à 17h30 – Sur inscription (visites libres ou guidées).
Contact / infos : Tél. 05 53 71 54 81

Crédit photo: Grand Villeneuvois

PYRÉNÉES-ATLANTIQUES

Maison du poète Francis Jammes

Construite en 1781 à Orthez, la maison du célèbre poète épouse une architecture de style béarnais, avec un logis central que complètent une grange et des dépendances. Francis Jammes y vit de 1897 à 1907 et y écrit une partie essentielle de son œuvre, après avoir été remarqué par Mallarmé et Gide. On lui doit notamment son premier recueil poétique, « De l’Angélus de l’aube à l’Angélus du soir », publié en 1898.
C’est dans cette maison que le poète Charles Guérin vient lui rendre visite et écrit à ce titre : « Ô Jammes, ta maison ressemble à ton visage… ».


Où : 7 avenue Francis-Jammes, 64300 Orthez
Quand : Du vendredi 18 septembre à 10h au dimanche 20 septembre à 17h30
Contact / infos : Tél. 05 59 12 30 40

Crédit photo: Coeur de Béarn

Ateliers Pariès, chocolatier depuis 1895

Les visiteurs sont invités à s’immiscer dans le monde de la confiserie et de la pâtisserie en présence des ouvriers chocolatiers, confiseurs et pâtissiers de la célèbre maison Pariès, à qui l’on doit entre autres le célèbre touron basque !
Après avoir assisté aux différentes étapes de production, le public pourra profiter d’une dégustation gratuite des cinq spécialités de l’artisan confiseur, pour le bonheur des grands et des petits.


Où : Zone de Poutillenea, 64122 Urrugne
Quand : Samedi 19 septembre, de 9h à 11h30
Contact / infos : Tél. 05 59 22 06 00 – Web : www.paries.fr

Crédit photo: Maison Pariès

Jardin-verger de légumes anciens

Le Jardin a été initié sur la commune d’Assat en 2013 pour servir de support à des formations destinées aux adultes en réinsertion, souhaitant s’orienter vers des emplois liés aux cultures légumières.
En 2014, le Conservatoire des Légumes Anciens du Béarn a émis le souhait d’orienter et de transformer ce jardin-verger en un site pédagogique destiné aux scolaires et au grand public.
Le jardin accueille en ses terres plus de 500 espèces et variétés de légumes, de plantes vivaces et annuelles, dont la plupart ont été oubliées au fil du temps. C’est aussi un verger, riche de 120 arbres fruitiers dont 70 pommiers d’anciennes variétés locales.
Les 6500 m² du jardin sont bien sûr cultivés dans le plus grand respect du sol, sans aucun intrant chimique.
C’est enfin et surtout une parfaite opportunité de sortie pour petits et grands qui, en plus de découvrir les lieux, profiteront des explications avisées des bénévoles de l’association.


Où : 3 bis route du Bois, 64510 Assat
Quand : Samedi 19 et dimanche 20 septembre de 10h à 12h et de 14h à 18h
Contact / infos : Tél. 05 59 60 78 03 – Web : https://clab64.fr

Crédit photo : Conservatoire des Légumes Anciens du Béarn

Maison Louis XIV

C’est une magnifique maison de Saint-Jean-de-Luz qui s’offre à la visite dans le cadre des Journées du Patrimoine. Construite en 1643 pour un armateur, elle accueillit le roi Louis XIV en 1660 quelques mois avant son mariage avec l’Infante Marie-Thérèse.
Appartenant à la même famille depuis toujours, la maison a su conserve ses décors, son mobilier et ses tableaux d’époque.
La visite se situe au deuxième étage, précisément où vivaient les maîtres de maison et où séjourna le roi.


Où : 6 place Louis XIV , 64500 Saint-Jean-de-Luz
Quand : Samedi 19 et dimanche 20 septembre de 10h30 à 12h30 et de 14h30 à 18h30
Contact / infos : Tél. 05 59 26 27 58 – Web : www.maison-louis-XIV.fr

Crédit photo: Maison Louis XIV

PUB


Une parfaite semaine de vacances en Gironde

Richesses du Sud-Ouest Sites & Cités Gironde

Une parfaite semaine de vacances en Gironde


Retrouvons Hélène et sa petite famille en villégiature sur le Bassin d’Arcachon. Seront-ils condamnés à limiter leurs activités aux seules séances de baignade et de bronzage ? Bien sûr que non.

La Teste-de-Buch offre un cadre idéal de vacances – Crédit photo: M.Strīķis – CC BY-SA 3.0

Samedi 8 août

Enfin les vacances, le soleil, la plage, le barbecue et le lâcher-prise. Des semaines que vous y pensez, exténuée par le rythme infernal du quotidien parisien. Rien ne change vraiment, si ce n’est la destination estivale. Cette année, ce sera une belle petite location, certes mitoyenne, mais avec piscine, à la Teste-de-Buch, sous les pins.

La voiture est chargée depuis la veille et votre mari, Christophe, enclenche la première à exactement 5 heures 30 du matin. « On va tous les griller ! On déjeune à midi tapant en terrasse à Arcachon, promis juré ! » jubile-t-il. À l’arrière, Guillaume, 15 ans, fait la tronche tandis qu’Alexia, du haut de ses 10 ans, se prépare à se rendormir.

Bon, vous avez quitté votre maison de Gentilly il y a déjà une heure et l’A10 n’est toujours pas en vue. C’est quand même un (très) gros embouteillage. Vite, vous placez vos écouteurs au fin fond de vos oreilles et vous ouvrez votre application Deezer en regardant votre homme. Le jeu est simple : essayer de deviner les insultes qu’il profère devant son pare-brise. C’est un jeu assez marrant.

La rocade bordelaise se rapproche enfin et il n’est que 13 heures 30 ! Alexia, bien réveillée, se montre enchantée.

« On va pouvoir passer sur le pont d’Aquitaine ! »

« Non, on prend la rocade de l’autre côté, c’est plus court » lui répond son père.

Erreur. Parce que la rocade bordelaise, c’est du rouge écarlate l’été tellement elle est saturée, surtout si on privilégie « l’autre côté ». C’est ce que font tous les touristes.

En ayant choisi la rocade Ouest, on aurait un peu mieux roulé et, surtout, on aurait pu emprunter la discrète sortie 13 au niveau de Pessac, suivre l’avenue du Bourg jusqu’à la D1250, qui aurait permis de rejoindre le Bassin d’Arcachon via Marcheprime en évitant une vingtaine de kilomètres d’embouteillages sur l’A63. C’est trop bête.

Mais bon, fichu pour fichu, vous décidez, après 2 heures de collé-serré avec les autres voitures, de faire une pause à l’aire d’autoroute de Cestas. Après tout, la destination finale n’est plus très loin, les pins maritimes sont agréables à regarder et vous vous sentez déjà un peu en vacances.

La volupté est de courte durée puisque Guillaume vient vous annoncer qu’il souhaite récupérer ses affaires et rejoindre le groupe de Christyntje, une jeune touriste néerlandaise qu’il vient de rencontrer sur le parking. Bien sûr, il restera avec elle après les vacances et ira s’installer pour toujours à Amsterdam où il travaillera dans un coffee shop.

Vous le fusillez du regard.

Deux (bonnes) heures plus tard, vous voici enfin devant le portail de la villa. Juste le temps de couper la radio, branchée sur France Bleu Gironde, qui annonce un soleil éclatant pour le lendemain.

Le propriétaire vous accueille chaleureusement.

« Hé, je vous attendais à midi ! »

Dimanche 9 août

C’est un drôle de bruit qui vous réveille vers 9 heures. Curieuse, vous ouvrez le volet pour constater une pluie torrentielle dans le jardin. Au plus profond de votre esprit, vous maudissez Météo France et réfléchissez au nouveau programme de la journée.

Alexia vous rejoint près de la fenêtre, les yeux tristes.

« On ne va plus à la plage ? »

« Non, ma puce, mais on reste quand même proche de la mer. Ça te dirait de visiter Arcachon, en attendant le retour du soleil ? »

Votre proposition est presque adoptée à l’unanimité par les membres de la famille. Seul Guillaume vote contre, préférant passer la journée sur le canapé à échanger des SMS avec Christyntje, qui vient d’arriver en Espagne.

La pluie cesse, le ciel se dégage et Arcachon se pare de ses plus beaux atouts pour vous séduire. La visite de la ville d’hiver, l’un des quatre quartiers, vous impressionne. Chaque ruelle laisse apparaître des rangées de villas plus belles les unes que les autres. Le quartier en compte plus de 300, toutes bâties au 19e selon le mouvement pittoresque et adoptant des styles différents : néogothique, colonial, mauresque, néoclassique. Vous remarquez même une bâtisse épousant l’architecture d’un chalet suisse.

Bien sûr, quelques villas, parmi les plus imposantes ou originales, ont acquis une certaine postérité : Trocadéro, Athéna, Toledo ou encore Brémontier.

Comme un décor de cinéma à Arcachon – Crédit photo: Patrick Nouhailler – Flickr

Le soleil a repris sa place légitime dans le ciel lorsque vous arrivez, presque par inadvertance, au Parc Mauresque. Refuge enchanteur au cœur de la ville, il a été transformé en arboretum en 1992, sans pour autant dénaturer son influence anglaise originale. Arbres centenaires, théâtre de verdure, massifs fleuris, cascades dans les rochers, jardin d’enfants et même un petit kiosque du 19e composent le décor du lieu. Parmi les plantes et les arbres, vous remarquez des pins maritimes, des ginkos et des liquidambars. Depuis 1987, une extraordinaire roseraie complète l’ensemble et contribue encore plus à sa magie.

Vous profitez de la vue magnifique qu’offre l’endroit lorsqu’Alexia vous signale la présence d’un ascenseur, qui vous mène en un rien de temps un peu plus bas, à la ville d’été. Par chance, il s’agit aussi du centre-ville d’Arcachon, qui se prolonge jusqu’à la plage, entre les jetées d’Eyrac et de la Chapelle. Votre curiosité devient alors plus primitive, dictée par la faim, car il est déjà 13 heures. Un seul objectif : un bon petit restaurant, si possible avec terrasse, celui dont rêvait votre mari la veille. Tout vient à point à qui sait attendre.

Lundi 10 août

Journée courses et farniente dans la villa. Il faut beau, il fait chaud, le centre commercial de La Teste déborde de clients, mais vous prenez votre mal en patience, d’autant plus que les merguez et les chipos affichent une promotion toujours bonne à prendre.

De retour dans votre villégiature, vous constatez que si la villa est mitoyenne, le barbecue l’est aussi. Le prétexte est excellent pour nouer contact avec vos co-vacanciers, qui ont eux aussi préparé leur stock de saucisses. À la bonne franquette, les deux familles décident de faire table commune. Pendant que Christophe débouchonne bruyamment une bouteille de Bordeaux rosé, vous vous enquérez de l’origine géographique de vos nouveaux amis. Bon, votre sourire reste figé lorsqu’ils vous apprennent qu’ils habitent à Gentilly, et même à trois rues de chez vous.

« Ah ben, le monde est petit ! » déclare votre homme, la bouteille à la main.

Guillaume, qui vient pourtant de faire ses adieux définitifs par Skype avec Christyntje, retrouve le sourire après avoir été présenté à Margaux, la jolie jeune fille de vos voisins. Pour le coup, vous êtes plutôt contente qu’ils soient originaires de Gentilly.

Tout au long de l’après-midi, les rires des enfants dans la piscine, le chant des cigales et la chaleur du soleil vous apaisent l’esprit et le corps. Seuls les cris caverneux de Guillaume vous obligent à ouvrir un œil de temps en temps. Sa technique de séduction vous échappe complètement.

Mardi 11 août

Passer quelques jours de vacances à La Teste sans même gravir la dune du Pilat paraît inconcevable à Alexia. Grâce aux conseils avisés du propriétaire, vous privilégiez les vélos à la voiture et vous longez, sur une belle piste cyclable, la D259 qui vous mène directement jusqu’au monstre de sable.

Vous esquissez un large sourire en constatant l’embouteillage qui s’est formé, sur plusieurs centaines de mètres, obligeant les automobilistes à patienter de longues minutes.

« Au moins une demi-heure » estime Guillaume, le souffle court à cause du pédalage.

Manque de chance pour les conducteurs, le panneau du parking de la dune annonce complet, obligeant tout ce beau monde à trouver une place en lisière de forêt et assez loin du site.

Gravir la dune vous rappelle vos souvenirs d’enfance. Force est de constater que la magie du lieu opère toujours, à regarder la joie et la précipitation d’Alexia et de Guillaume, lancés dans une course effrénée. Tiendront-ils la cadence sur 107 mètres ? Pas sûr.

Au sommet, malgré la foule, le paysage de l’entrée du Bassin d’Arcachon et du banc d’Arguin se révèle majestueux. Les parapentes multicolores, toujours nombreux en cette période de l’année, donnent parfois l’impression de se frôler dangereusement.

« Il vont crasher, c’est sûr » fait remarquer Guillaume, qui filme avec son smartphone le ballet des oiseaux de toile, en attente d’un improbable accident.

Après la descente du gros tas de sable, plus rapide et plus fun, vous acceptez de bon cœur de poser devant l’objectif de votre mari à l’entrée du camping de la Dune, qui a servi de décor à la série de films populaires Camping, avec Franck Dubosc. D’ailleurs, vous constatez tout de suite que vous n’êtes pas les seuls à avoir eu cette idée.

Mercredi 12 août

Même en vacances, Alexia considère que le mercredi est la journée des enfants. Après avoir épluché la documentation touristique laissée dans la villa, elle procède à une sélection rigoureuse du parc de loisirs susceptible de répondre à ses attentes. La Coccinelle à Gujan-Mestras ? Pas mal, mais on dirait que le parc se destine surtout aux plus petits. L’Aqualand Bassin d’Arcachon, situé juste à côté ? Mouais, mais ça oblige à être mouillée tout le temps.

Sur votre application Google Maps, vous venez à son aide et vous identifiez, dans le même périmètre, Kid Parc Ile d’Aventures, qui propose des attractions, des jeux et même des spectacles. Largement de quoi passer une journée de détente. Alexia se saisit de votre smartphone, ouvre de grands yeux et finit par vous regarder, visiblement conquise.

De son côté, votre fiston Guillaume accepte l’invitation de vos co-vacanciers de s’initier au surf à la page du Grand Crohot. Les quelques écoles présentes sur place assurent les cours et fournissent le matériel et les combinaisons.

Pour vous et Alexia, c’est une vraie journée de vacances, ponctuée de rire et de complicité.

À votre retour à la villa, le bilan est plus mitigé s’agissant de Guillaume.

« En deux heures, j’ai compté 28 chutes dans la mousse ! Il a un don, aucun doute » vous raconte, hilare, le père de Margaux. Un rapide coup d’œil en direction de Guillaume confirme votre crainte : il fait la tronche comme il ne l’a jamais faite, d’autant plus que vous apprendrez plus tard que Margaux s’est parfaitement bien débrouillée, presque prête à partir à l’assaut des vagues. S’il avait nourri l’ambition de l’impressionner sur la planche, c’est raté. Son amour propre accuse une chute d’au moins 40%, mais il s’en remettra.

Jeudi 13 août

Le temps gris et la chute assez brutale des températures vous obligent à improviser. Après un nouveau conseil de famille (bien sûr sans Guillaume, qui essaye de renouer avec Christyntje via WhatsApp), vous optez pour une visite thématique du bassin d’Arcachon, celle des cabanes.

Contrairement à ce qu’auraient pu attendre votre mari et votre fille, ce ne sont pas les cabanes ostréicoles qui ouvrent le bal, mais celles de Biganos.

« Pouah, ça sent pas bon ! » s’exclame Alexia dans la voiture. Effectivement, une odeur de choux mal cuits et d’œuf pourri envahit rapidement l’habitacle. Soupçonneuse, vous tournez machinalement la tête vers votre mari, qui vous regarde, étonné. Allez, une rapide recherche sur Internet vous apprend que Biganos (en fait Facture, située à côté) accueille l’usine Smurfit Kappa, dédiée à la production de papier kraft, mais aussi réputée pour générer cette désagréable odeur, due au sulfure d’hydrogène (oui, celui qui entre dans la composition des boules puantes).

Arrivés au port de Biganos, Christophe continue de renifler ses vêtements et ordonne de laisser toutes les vitres de la voiture baissées. Pour votre part, vous êtes déjà sous le charme de l’endroit.

Le port se situe sur le delta de la Leyre, influencé par le Bassin, qu’il relie, et la rivière, qui l’alimente. Ici, les poissons de mer et d’eau douce se retrouvent dans une eau saumâtre, que l’on dit d’excellente qualité. Les bateaux de plaisance remontent parfois l’Eyre pour rejoindre le bassin, à travers un paysage sauvage et préservé, où les roseaux, les saules et les baccharis se développent en toute quiétude.

« On aurait pu faire une balade en canoë », regrette Alexia en voyant les petites embarcations jaunes rangées sur la rive.

C’est vrai, mais la découverte des cabanes multicolores vous incite plutôt à vous en approcher. Ces petites maisons de bois ont été construites par les paysans de Biganos, qui abandonnaient un peu leurs terres en hiver pour se consacrer à la pêche. Elles permettaient de stocker le matériel, de préparer les repas et de faire face aux intempéries (et plus difficilement aux épisodes de crue).

Les cabanes n’ont été peintes que bien plus tard, lorsque le port a été classé en zone protégée dans les années 1990. Cette multitude de couleurs participe à la beauté de l’endroit, qui cherche à rester confidentiel.

Port de Biganos – Crédit photo: FranceSudOuest

Ce moment de quiétude vous accompagne tout au long du trajet jusqu’à Andernos-les-Bains, réputé pour son port ostréicole de 44 cabanes. La visite vous permet d’en apprendre davantage sur le processus d’affinage et de finition des huîtres. Alexia s’étonne de la présence de ces nombreuses piscines, mais vous lui indiquez qu’il s’agit en fait de bassins dégorgeoirs, remplis d’eau de mer à la qualité irréprochable. C’est d’ailleurs la dernière étape avant la consommation.

« Et si justement on allait en déguster une p’tite douzaine, avec un bon verre de blanc sec ? » propose votre mari.

« Ah beurk, j’aime pas les huîtres ! » proclame Alexia. « J’espère qu’ils ont un menu enfant. »

Vous lui expliquez que les cabanes ne sont pas des restaurants, mais des lieux de vente gérés par les producteurs. Elle pourra quand même se régaler de crevettes, de bigorneaux et même de pâté !

Sur la terrasse en bois, le deuxième verre d’Entre-Deux-Mers vous tourne un peu la tête. Vous appréciez votre repas, la vue magnifique du Bassin, le retour des bateaux de pêche et l’ambiance détendue du lieu. Seule Alexia semble contrariée.

« J’ai encore faim », finit-elle par avouer.

Pas de souci. Après le déjeuner, vous décidez de longer la plage d’Andernos jusqu’à la jetée, derrière laquelle se tiennent suffisamment de crêperies, restos ou pubs pour sustenter un régiment. Votre fille se calme assez rapidement après avoir englouti une crêpe qui déborde de Nutella et de Chantilly.

C’est le moment d’impressionner votre petite famille en lui annonçant le départ imminent du bateau qui vous mènera jusqu’à l’île aux Oiseaux, dernière étape de votre parcours thématique. C’est fois-ci, ce sont les célébrissimes cabanes tchanquées du bassin qui attireront votre curiosité et votre objectif photo.

Juste le temps de recevoir un bisou admiratif de votre fille et vous vous dirigez au petit trot vers la jetée Louis David, qui, par manque de chance, est la plus longue du Bassin avec ses 232 mètres. Au bout, un petit bateau attend ses derniers passagers avant de mettre le cap à l’ouest.

Pendant le trajet, vous expliquez à Alexia que les cabanes tchanquées constituent en quelque sorte l’identité du bassin d’Arcachon. Elles portent ce drôle de nom en référence aux chancas, les échasses en gascon puisque les deux maisons reposent sur des pilotis.

La toute première a été édifiée sur un banc de sable en 1883 par Martin Pibert, ostréiculteur. Elle servait avant tout à surveiller les parcs à huitres, en offrant une impressionnante perspective du domaine ostréicole. Une grosse tempête la désagrège en 1943 et ses quelques vestiges (essentiellement les piliers) se découvrent à marée basse.

Néanmoins, le Bassin ne reste pas longtemps privé de cabane tchanquée puisqu’un charpentier d’Arcachon, Landry, entreprend la construction d’une nouvelle au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Reconnaissable grâce à sa teinte marron et ses volets rouges, elle se situe non loin de la première, dont elle reprend l’architecture.

En 1948, c’est au tour de Julien Longau, maire-adjoint aux travaux de La Teste et entrepreneur, d’ériger la sienne, juste à côté de celle de M’sieur Landry.

Bien sûr, vous les avez vues des dizaines de fois en photo ces fameuses cabanes tchanquées, mais les observer à toute proximité vous impressionne quand même. C’est un peu le sentiment d’approcher une star de cinéma.

« On peut les visiter ? » demande Alexia, elle aussi subjuguée.

« Non, elles sont fermées au public » répondez-vous, un peu désolée.

La maison aux volets blancs – Crédit photo : Grand Parc – Bordeaux – CC BY 2.0

Il s’en est pourtant fallu de peu, puisque la deuxième maison, cédée en 1988 à la commune de La Teste, devait se transformer en musée, après avoir reçu de très importants travaux. Mais le projet n’a pas enthousiasmé le nouveau maire élu en 2008, ce dernier n’envisageant que les contraintes liées aux visites : marées, navettes, nombre réduit de visiteurs.

Si les cabanes tchanquées attirent tous les regards, il convient de rappeler quand même que l’ile aux Oiseaux en accueille une cinquantaine d’autres, réparties entre différents « quartiers » : Port de l’Île, Afrique, Îlot, Saous et Truc Vert. Certes, elles ne sont pas dotées de piliers, mais leur charme reste intact.

De retour à la villa, Alexia se charge de résumer votre journée à vos voisins avant de rejoindre son frère et Margaux dans la piscine. Une douce soirée estivale s’annonce.

Vendredi 14 août

C’est le dernier jour de vos vacances en Gironde et vous constatez que vous n’avez pas encore posé la serviette sur une plage du littoral.

« C’est quand même un peu dommage » fait remarquer votre mari, qui regarde tristement son maillot de bain tout neuf.

Soit, mais vous n’envisagez quand même pas la journée entière sous le parasol. Un compromis s’impose en conseil familial. La matinée se consacrera à la visite de la réserve ornithologique du Teich, située à quelques kilomètres, et l’après-midi permettra de rejoindre la plage de la Lagune, au Sud de la dune du Pilat.

Afin d’inciter votre fiston à vous rejoindre, vous promettez un très bon déjeuner au restaurant de la plage, réputé pour ses gigantesques burgers.

« Est-ce que Margaux peut venir ? » qu’il demande, sans même vous regarder.

« Si elle aime les oiseaux. »

Ouverte en 1972, la réserve s’étend sur une grosse centaine d’hectares. Son environnement se compose de prairies, de petites forêts, de lagunes et bien sûr de marais maritimes, au regard de sa proximité avec le Bassin d’Arcachon.

La réserve offre l’opportunité, pour les visiteurs, d’observer les 363 espèces ou sous-espèces d’oiseaux qui la fréquentent lors des épisodes de migration. On peut notamment y voir des cygnes chanteurs, des bernaches du Canada, des canards à front blanc, des hirondelles rousselines, des goélands et même des chouettes hulottes.

Certes, l’été n’est peut-être pas la saison idéale d’observation puisque deux grandes périodes remplissent le calendrier de réservations de la réserve :

– La migration prénuptiale, de fin janvier à début juin.
– La migration postnuptiale, de juin à décembre.

Néanmoins, la diversité des espèces qui viennent souffler quelques heures ou quelques jours à la réserve permet de les admirer tout au long de l’année. La période estivale est également celle de la fin de la nidification, au cours de laquelle les poussins de râle, nés sur place et devenus plus forts, quittent le nid pour affronter leur destin.

Un râle d’eau et son petit, aperçus à la réserve du Teich – Crédit photo : Cédric Deplanque – Flickr

La visite s’organise autour d’un sentier en boucle de 6 km, permettant de traverser tous les types de paysage.

Armée de ses jumelles, Alexia se montre ravie, d’autant plus lorsqu’elle aperçoit la première des vingt cabanes d’observation.

« Maman, tu aurais pu l’inscrire dans notre programme d’hier ! »

Charmante enfant. De son côté, Guillaume fait mine de viser les lointains oiseaux, un œil ouvert, l’autre fermé.

« Avec un fusil de chasse, on ferait un beau carton ici ! » plaisante-t-il.

Vous vous promettez, une fois rentrée à Gentilly, de faire des recherches approfondies sur l’âge bête qui touche les ados, le vôtre en étant particulièrement victime.

Trois heures plus tard, le petit groupe sort enchanté de la réserve. Votre mari a pu profiter de son objectif à longue focale, même si les premières photos qu’il vous montre semblent un peu floues.

« Mais non ! » rétorque-t-il vexé.

En début d’après-midi, après avoir gavé les enfants de hamburgers, de frites et de glaces, vous atteignez enfin votre territoire hautement touristique : la plage. Et vous n’êtes pas déçue. Des centaines de vacanciers ont pris assaut du sable blond, en restant proches de la zone de baignade surveillée. C’est un feu d’artifice de parasols, de tentes Décathlon, de serviettes multicolores et vous vous dites que c’est aussi ça, les vacances.

Ravie, vous trouvez un périmètre à peu près convenable, pas trop éloigné de l’eau.

« Il paraît qu’il y a des naturistes pas très loin d’ici, c’est sympa » annonce Guillaume à Margaux, qui se contente de lever les yeux au ciel.

« En tout cas, il n’y a pas de vagues et tu ne vas pas pouvoir surfer. C’est pas de chance » lui rétorque son père.

Margaux affiche un grand sourire.

Alexia s’est déjà rapprochée de l’océan pour chercher de l’eau et entreprendre la construction d’un château de sable. Votre mari regarde désespérément l’écran de son appareil photo pour constater que TOUTES ses photos sont floues. Guillaume et Marion se précipitent vers la mer, où ils resteront longtemps.

Quant à vous, vous vous réjouissez du spectacle que peut offrir une plage en pleine saison estivale. Des enfants qui rient, d’autres qui courent avec les parents derrière, qui courent aussi en criant, les MNS qui utilisent leur sifflet toutes les 10 minutes (d’ailleurs, l’un d’eux a concerné Guillaume), les familles nombreuses, les jeunes couples qui s’embrassent sous le soleil, les grands-parents qui longent la plage, les pieds dans l’eau, les hommes un peu trop gros qui rentrent le ventre, les femmes qui décident finalement de se passer du haut de leur maillot de bain, les visages rouges frappés un coup de soleil…

Bref, vous nagez en plein cliché et ça vous ravit.

Samedi 15 août

Il est 10 heures et vous terminez l’inspection de votre appartement en compagnie du propriétaire, qui vous rend votre chèque de caution.

La voiture a englouti tous vos bagages.

Guillaume s’attarde auprès de Margaux, dont les vacances se terminent. Peut-être se retrouveront-ils à Gentilly. Peut-être pas.

Pour votre part, une semaine supplémentaire de congés payés vous attend dans les Cévennes. Une charmante location au milieu de nulle part, avec une grande piscine (non mitoyenne cette fois) et, paraît-il, une vue extraordinaire sur les collines et les forêts.

Ce seront des vacances plus paisibles et plus familiales. Bien sûr, vous êtes ravie de cette perspective, mais, bizarrement, après que votre mari ait enclenché la première et que la voiture ait parcouru ses premiers mètres, vous continuez de fixer le rétroviseur, le cœur un peu serré, alors que la villa s’éloigne.

« On pourrait revenir en Gironde l’année prochaine, ici ou dans un autre lieu » proposez-vous enfin à la famille, qui approuve immédiatement votre idée. Seul Guillaume reste complètement détaché, les yeux rivés sur son smartphone. Il faut dire que le père de Margaux vient de lui envoyer les photos de sa session de surf.

surfeur

PUB


La dune du Pilat est-elle menacée ?

La dune du Pilat est-elle menacée ?


Tempêtes, grandes marées, érosion, surfréquentation… Malgré son exceptionnel gabarit, la dune du Pilat ne cesse de reculer, parfois plus rapidement que le trait de côte.

Crédit photo : Christian Bachelier – Flickr

Un monstre de sable en mouvement

L’identité des plages d’Aquitaine repose en partie sur le cordon dunaire, qui représente un piège à sable permettant non seulement de freiner l’érosion, mais aussi d’empêcher l’ensablement de la forêt de pins maritimes.

La constitution de ces dunes dépend d’abord du rôle joué par l’océan. Il dépose sans relâche le sable sur les plages, que le vent se charge ensuite de pousser vers la forêt. Les premiers obstacles, comme la végétation (de type chiendent des plages), facilitent enfin l’accumulation du sable et génèrent, au fil du temps, des dunes bordières.

« Amortisseur de l’énergie marine, « piège à sable » qui protège l’arrière-pays, réservoir de biodiversité, le massif dunaire est une composante originale et attractive du paysage » indique à ce titre le site de l’Observatoire de la Côte Aquitaine.

À l’entrée du bassin d’Arcachon, l’impressionnante dune du Pilat répond aux mêmes phénomènes naturels. Sa dimension exceptionnelle s’explique avant tout par la proximité du banc d’Arguin, composé d’îlots sableux qui constituent une formidable réserve de sable fin.

La dune adopte par ailleurs une forme asymétrique. La face exposée à l’océan révèle une pente douce. Les grains de sable, poussés par le vent depuis le banc d’Arguin, remontent en effet cette pente pour atteindre le sommet de la dune et se déverser sur l’autre face, à la pente beaucoup plus raide.

Haute de près de 110 mètres, frôlant les 3 kilomètres de long pour 616 mètres de large, la dune du Pilat témoigne de 4000 ans de variations climatiques. Aujourd’hui, sous l’effet des vents dominants et des marées, elle continue de se déplacer vers l’Est, grignotant chaque année quelques mètres de forêt. Le versant Ouest subit quant à lui la pression de l’océan, surtout lors des épisodes de tempête.

L’érosion comme adversaire… ou partenaire

Le 2 mars dernier, Le Monde publie un article au titre évocateur : « La moitié des plages du monde pourraient disparaître d’ici à la fin du siècle ». La journaliste, Audrey Garric, cite ainsi le rapport du GIEC, dont les résultats « montrent que l’érosion des plages sableuses, déjà importante aujourd’hui, va s’aggraver à l’avenir. Une étude parue en 2018 estime que près d’un quart d’entre elles subissent un retrait supérieur à un demi-mètre par an. »

La principale raison est liée au réchauffement climatique, qui accélère la montée des eaux. Les phénomènes de grandes marées et les épisodes récurrents de tempête contribuent également à abîmer le littoral.

En France, un quart des côtes est touché par l’érosion, selon l’étude Eurosion publiée en 2004. Plus localement, les tempêtes hivernales de 2013 et 2014 ont fortement érodé la côte sableuse aquitaine, et particulièrement en Gironde. Par endroit, le trait de côté a reculé de plus de 20 mètres.

Si les moyens de lutte se révèlent à court terme particulièrement coûteux et modérément efficaces, la prise de conscience du caractère immuable de l’érosion peut aussi correspondre à une décision politique. À Lacanau, l’équipe municipale considère sérieusement le projet d’une relocalisation, consistant à acquérir puis à détruire les immeubles du front de mer avant qu’ils ne soient touchés par l’océan.

Une telle démarche de repli stratégique s’avère bien sûr impossible pour la dune du Pilat, pourtant confrontée elle aussi à l’érosion de sa plage, principalement sur la partie Nord. Le littoral situé plus au Sud semble en revanche moins touché ces dernières années, même si la prudence s’impose.

Ainsi, en décembre 2019, les grandes marées et les fortes tempêtes ont généré une importante érosion du littoral de La Teste-de-Buch et créé de nouvelles falaises de sable. La plage de la Corniche, au pied de la dune, n’a certes pas été impactée, mais la grosse houle de février 2020 a emporté les protections en béton et contribué à l’effondrement des perrés.

Conséquences des fortes tempêtes de décembre 2019. Ici, plage de la Lagune, non loin de la dune – Crédit photo: Eric Constantin, Twitter ONF Aquitaine

Un (trop) grand succès touristique

La dune du Pilat peut être considérée comme le site emblématique de Gironde. Ce véritable iceberg de sable attire chaque année plus de deux millions de visiteurs et près de 16 000 touristes par jour en pleine saison.

Si son accès reste gratuit, le parking situé à proximité est en revanche payant. Le site dégagerait ainsi un chiffre d’affaires de 13 M€, complété par la vente de souvenirs. Les recettes indirectes se chiffreraient quant à elles à plus de 150 M€, un montant astronomique justifiant pour certains de préserver la manne touristique, voire même de l’amplifier. Il est ainsi prévu de construire un second parking, pour une capacité d’accueil de 1600 places (contre 750 aujourd’hui).

C’est pourtant la dune elle-même qu’il conviendrait de préserver davantage. Malgré son imposante présence, elle intègre un écosystème complexe et fragile.

« C’est difficile à quantifier, mais on sait que le tourisme de masse a un impact. Le sable s’envole dès qu’il y a du vent, mais en présence de touristes, c’est encore pire » constate Jacques Storelli, ancien président de l’association de défense et de promotion de Pyla-sur-Mer, interrogé dans l’émission Capital (juillet 2019).

Aux alentours, le flux incessant des voitures contribue également à dégrader l’environnement, les véhicules se garant sur le bas-côté de la route, parfois sur une distance supérieure à un kilomètre. Sans même évoquer le risque d’incendie…

Mener une action publique de sauvegarde du site

Attaquée par les éléments naturels et menacée par la surfréquentation, la dune du Pilat nourrit depuis déjà longtemps la réflexion des pouvoirs publics. En 1940, l’État décide de protéger une partie du site contre l’urbanisation du littoral. Le périmètre de protection est d’ailleurs étendu en 1994, permettant le classement de près de 7000 hectares du massif forestier environnant.

Plus récemment, une proposition de loi tendant à réguler l’hyper-fréquentation des sites naturels et culturels patrimoniaux a été adoptée au Sénat et soumise à l’Assemblée nationale. Son vote définitif représenterait un outil précieux pour les maires concernés, qui seraient autorisés à mieux réguler le flux des touristes.

« Il y a eu une époque où nous courions après le tourisme… sauf que les hyper-fréquentations ne peuvent plus être d’actualité » déclare ainsi Jérôme Bignon, le sénateur à l’origine du texte de loi, à France 3 Nouvelle-Aquitaine. Son collège Hervé Gillé, sénateur de Gironde, ne dit pas autre chose : « On assiste aujourd’hui à la création de spots touristiques qui subissent des pressions environnementales importantes alors que ce sont des sites sensibles. »

De son côté, le Conservatoire du littoral mène depuis quelques années une ambitieuse opération de nationalisation de la dune du Pilat et de sa forêt proche. La tâche s’annonce ardue puisque le site se compose en partie de 177 parcelles privées, qu’il convient d’identifier puis de racheter. Aujourd’hui, plus de la moitié a déjà été acquise. Quelques réticences se font jour lorsque ces propriétés accueillent des cabanes de résiniers rénovées au fil des ans et servant de logement estival.

D’autres initiatives sont également à l’étude, à l’instar de celle consistant à privilégier la navette entre la dune et un parking relais, situé plus en retrait. Pour l’ancien maire de La Teste, Jean-Jacques Eroles (battu aux élections municipales de 2020), la mise en place d’un système de quota permettrait de limiter le nombre de touristes, dans la même idée que la proposition de loi soumise au vote du Parlement.

Contrer l’érosion en crachant du sable

Enfin, la préservation du site passe aussi par les opérations de réensablement des plages du Pilat menées tous les deux ans. La drague « Côtes de Bretagne » aspire près de 200 000 m3 de sable déposés sur le banc du Bernet avant de les projeter sur les 4 kilomètres de littoral.

« Même si cette opération permet effectivement de lutter contre l’érosion, notre mission est d’abord de maintenir les usages sur le plan d’eau. Il s’agit d’abord de maintenir la navigation pour les pêcheurs et les ostréiculteurs qui empruntent cette voie pour aller à Arguin, car il y a des secteurs où vous ne passeriez plus en bateau, tellement le secteur s’ensable. Deuxièmement, cette opération permet de réinstaurer un sentier du littoral, pour que l’on puisse continuer à longer la plage. Et le troisième usage, c’est bien entendu l’activité balnéaire » explique Isabelle Laban, directrice de la communication du Siba, à Mickaël Bosredon, du journal 20 Minutes (10/02/1968).

Un recul inéluctable

Que les amoureux de la dune se rassurent : il est peu probable qu’une tempête, aussi puissante soit-elle, vienne décapiter notre gros tas de sable préféré. Au pire, quelques mètres disparaîtront, rapidement reconstitués au gré des rafales de vent, à même de charrier les volumes de sable du banc d’Arguin.

Non, la menace (ou peut-être faudrait-il écrire la fatalité) prend ici la forme du recul que concède la dune chaque année. En 50 ans, ce recul s’est établi à plus de 200 mètres. « Aujourd’hui, sa fixation n’est plus envisagée. Sa progression est inéluctable et participe à son caractère remarquable. Aucune action entreprise ne pourra limiter l’avancée dunaire. Malgré de nombreuses tentatives passées pour la stabiliser, la dune du Pilat reste mobile et « roule » sur elle-même » précise Le Syndicat mixte en charge du site.

L’Observatoire de la Côte Aquitaine assure pour sa part un suivi topographique depuis 2009 en vue d’alimenter une base de données au fil des années. Le travail permettra d’obtenir une vision en trois dimensions de l’évolution de la dune et d’identifier les déplacements des volumes de sable pour affiner la prédiction de son « déplacement ».

Inexorablement, la dune recule et avale un peu plus de forêt chaque année – Crédit photo: Lena Glockner – Flickr

Au final, la célèbre dune du Pilat ne constitue pas l’infranchissable barrière que laisserait deviner sa taille. Moins forte que l’érosion, soumise aux tempêtes, fragilisée par l’hyper-fréquentation, elle concède chaque année quelques mètres de littoral, au grand dam des gérants de campings situés à ses pieds.

Sans aucune possibilité de la stabiliser, l’action fataliste des pouvoirs publics se limite finalement à sa préservation à long terme, au cœur d’une nature rendue plus sauvage et selon un tourisme redevenu raisonnable.


PUB


Grattons bordelais : la grâce du gras

Grattons bordelais : la grâce du gras


Élaborée par une charcutière de Lormont à la fin du 19e, la recette des grattons a rencontré rapidement un succès franc et gourmand.

Crédit photo : Ville de Lomont

Un plat traditionnel régional et même international

Alors non, bien sûr, les grattons (il paraît que la forme plurielle s’impose) ne sont pas originaires de Bordeaux. Cette charcuterie conçue à partir de morceaux de porc cuits dans la graisse est appréciée depuis longtemps dans de nombreux pays. Aux Pays-Bas ou en Belgique, on l’appelle knabbelspek ; en Thaïlande, son nom est khaep mu; au Mexique, c’est un chicharrón et aux États-Unis, on parle de prok rinds.

Comme on peut s’en douter, les grattons trouvent aussi une origine lointaine dans nos régions, notamment en Angoumois, en Auvergne, dans le Morvan ou en région lyonnaise.

Selon différentes sources, le terme « grattons » serait tiré du verbe « gratter », geste apparemment nécessaire pour racler les derniers petits morceaux de viande grillée restés collés au fond de la marmite.

Si les grattons du monde entier s’appuient sur la même matière première et le même mode de cuisson, c’est la recette qui, au final, fait toute la différence. Et il semblerait que celle élaborée par la charcuterie Gaudin à Lormont (Gironde) ait su s’imposer auprès des gastronomes de la ville et de Bordeaux, de l’autre côté de la Garonne. On pourrait même parler de reconnaissance nationale.

Gloire et honneur à Justine Gaudin

La date précise de la première commercialisation des grattons n’a pas été retenue par l’histoire. Elle se situerait à la fin du 19e siècle. En revanche, aucun doute possible quant à leur provenance : la charcuterie Gaudin, à Lormont, dans la proche banlieue bordelaise.

rue du général de gaulle lormont
Bas de l’actuelle rue du Général de Gaulle, à Lormont. C’est ici que se situait la charcuterie Gaudin. Crédit photo: Google Street View

Le commerce est fondé en 1875 par Bernard Gaudin. Grâce à son épouse Justine, il profite assez rapidement d’une jolie notoriété, en raison de la recette savoureuse de grattons que cette dernière vient d’élaborer.

Les clients disent leur satisfaction, le bouche-à-oreille fonctionne à plein et la réputation du plat ne tarde pas à se diffuser dans les rues de la capitale girondine. Chaque dimanche, de petites embarcations traversent la Garonne pour déposer des Bordelais enjoués sur la rive du fleuve, où fleurissent les guinguettes. On y déguste bien sûr l’alose, pêchée dans l’estuaire, mais aussi, et de plus en plus, les grattons de Justine Gaudin, que l’on sert chauds et comme plat principal.

Le plat s’installe durablement dans les habitudes bordelaises, pendant près d’un siècle. En 1971, André Gaudin, le dernier charcutier de la famille, cède son fonds de commerce à Yves Ducos. Ce dernier exige que la vente s’accompagne de la divulgation de la fameuse recette élaborée par Justine, ce qui lui est accordé. De fait, la fabrication des grattons se poursuit jusqu’au début des années 2000.

Une autre version indique que la charcuterie fut reprise par l’apprenti Robert Pelin la même année, c’est-à-dire en 1971, date de départ à la retraite d’André Gaudin.

Aujourd’hui, Lormont n’accueille plus aucun artisan charcutier.

« Une recette et un goût inimitables »

C’est en ces termes élogieux que s’exprime Denis Miklou, le patron du Café du Printemps, fondé par sa grand-mère et situé à proximité de l’ancienne charcuterie.

Justine Gaudin apportait tout son talent à la fabrication des grattons. Sa première préoccupation consistait à choisir les meilleures pièces de jambon, d’épaule et de longue pour la partie maigre. Le gras de porc se composait quant à lui de couenne et de barde.

Le gras, coupé en dés, était cuit à petit feu dans un faitout non couvert. Aux trois quarts de la cuisson, la charcutière incorporait la partie maigre et ajoutait du sel, du poivre et des épices. Le secret ? Obtenir une texture légèrement confite en fin de cuisson.

Surtout, Justine Gaudin faisait en sorte de ne pas broyer ni de hacher la viande, mais de la découper finement au couteau. Les grattons bordelais étaient d’ailleurs reconnaissables aux tranches de jambon et d’épaule qui se détachaient du blanc du gras.

Après quelques heures de repos, la charcutière filtrait sa préparation dans une passoire et la moulait en terrine, en forme de cône. C’est d’ailleurs cet aspect un peu singulier qui constituait la signature finale et permettait d’identifier au premier coup d’œil les véritables grattons de Lormont !

Les grattons ont-ils vraiment disparu ?

Si la dynastie charcutière des Gaudin s’est éteinte, la fabrication du plat n’a pas été complètement abandonnée. Il serait intéressant, à ce titre, de savoir si les artisans ont pu avoir accès à la recette originale, qui doit toujours être disponible, quelque part.

Visuellement, les grattons évoluent assez vite vers une couleur grise, en raison de la présence de sel et donc de l’absence de tout conservateur. Gustativement, ils se rapprochent des rillettes, même s’ils développent une saveur quelque peu différente.

Aujourd’hui, on les consomme frais, sur une tranche de pain de campagne.

grattons bordelais
Prêt à faire tourner le cône ? Crédit photo : La Charcuterie Bordelaise

Quelques artisans continuent d’assurer la fabrication de ce plat si précieux, à l’instar de la boucherie Ribeiro au marché des Capucins de Bordeaux. D’autres marchés de la région le proposent aussi, à l’instar de Cenon, Gradignan ou Bordeaux Bastide. Bien sûr, on ne citera pas les produits industriels, par respect à l’égard de Justine Gaudin.

Enfin, les cordons bleus pourront s’attaquer eux-mêmes à la recette, publiée dans l’ouvrage « Connaître la cuisine bordelaise », de François Martin (Éditions Sud-Ouest) et disponible à cette adresse.


Mise à jour du 16 mars 2022 : Depuis quelques mois, l’épicerie fine de Lormont, Les Bonnes Choses d’Aurélie, propose à nouveau les grattons à la vente. Le produit est préparé selon la recette originale.

PUB


Qu’est-ce qu’une baïne ?

Accueil Merci de l’avoir posée

Qu’est-ce qu’une baïne ?


Responsables chaque année de nombreux accidents, parfois mortels, les baïnes sévissent sur le littoral atlantique, et particulièrement sur les plages de Gironde et des Landes. Un danger réel et trop souvent ignoré.

Baïne en formation sur la plage de Capbreton, dans les Landes – Crédit photo : Tangopaso

Se méfier de l’eau qui dort

Chaque année, le même scénario se répète au cœur de la saison touristique. Gêné par la promiscuité engendrée par la zone de surveillance, notre ami baigneur préfère s’écarter pour profiter pleinement des joies de l’océan. Si les plages de la côte Atlantique impressionnent parfois par la force de leurs vagues, elles offrent aussi des zones plus apaisées, sans roulis ni écume. Bref, le vacancier y voit toutes les conditions propices à un moment agréable de baignade, loin de la foule située à quelques centaines de mètres.

Après quelques minutes de crawl bien inspiré en direction du large, il a la surprise de constater qu’il se situe déjà à 100 ou 200 mètres de la plage. Considérant cette distance (beaucoup) plus importante que prévu, il décide de revenir vers le bord, mais s’aperçoit assez rapidement que ses efforts sont vains. La plage ne se rapproche pas, elle aurait même tendance à s’éloigner.

La naissance d’une baïne

Les baïnes peuvent être grossièrement comparées à des bassines, des piscines naturelles. On parle aussi de couloirs. Leur formation dépend directement de la houle, des bancs de sable, des vagues et du vent. Les courants déplacent en effet vers le large le sable de fond et contribuent ainsi à creuser des bassines, qui finissent par se remplir d’eau.

Lorsque la marée monte, le ressac permet à l’eau de franchir les bancs de sable et de remplir la cuvette. Après quelques heures, l’eau s’évacue à travers des « couloirs » qui pointent vers le large, plus étroits que la bassine (effet « entonnoir » ou « de vidange »). Il en résulte des courants dits de sortie de baïnes, puissants et rapides, à l’origine des nombreux accidents sur le littoral aquitain.

Si la baïne ne représente pas un vrai danger à toute marée basse, du fait de sa faible profondeur et de son courant modéré (on y voit souvent des enfants barboter), elle se révèle extrêmement dangereuse deux à trois heures après le début de la marée montante. Puissante, invisible, bien calée, elle entraîne chaque année des dizaines de baigneurs vers le large. Selon Jeff, du site Lacanau Surf Info, sa vitesse peut atteindre 1,50 m par seconde, plus rapide que celle d’un nageur lambda.

Et le pire se produit…

Il suffit d’ouvrir les pages « Faits divers » du quotidien Sud-Ouest pour constater que les touristes payent un lourd tribut à l’océan, souvent par méconnaissance absolue des règles élémentaires de sécurité.
Pris dans un courant d’arrachement, un baigneur n’a aucune chance de revenir au bord en se déplaçant perpendiculairement à la plage. Il ne fait que se confronter au courant qui le pousse au large, en dépensant toute son énergie et en cédant à la panique.

Sortir d’une baïne ne relève heureusement pas de l’impossibilité. Quelle que soit la situation, il convient avant tout de conserver son calme, exercice certes délicat dès lors que le rivage ne cesse de s’éloigner. Si la plage est fréquentée, la bonne tactique consiste à faire des gestes en croisant ses bras au-dessus de sa tête afin de donner l’alerte aux autres vacanciers, aux surfeurs et aux MSN.

L’autre solution, si la personne sait correctement nager ou si l’endroit s’avère désert, est de se laisser emporter par le courant puis essayer de nager parallèlement à la plage afin de gagner les zones plus agitées, là où se forment ou déferlent les vagues. Les vagues permettront de regagner le bord, même au prix de quelques tasses bien salées.

En conclusion

Un vacancier bien informé est un vacancier heureux. L’impatience que suscitent les vacances ne doit pas se traduire par des comportements hasardeux, à l’instar de ces touristes partis visiter la Mer de Glace de Chamonix en espadrilles il y a quelques années !

En Aquitaine, l’océan est fougueux et souvent dangereux, justifiant de respecter les zones de baignade surveillées, même si elles sont fréquentées. Rien n’empêche un vacancier d’installer sa serviette où il le souhaite et de venir nager entre les deux drapeaux bleus. Il y a toujours moins de monde à l’eau que sur le sable !

Enfin, quelques minutes d’observation de l’océan suffisent pour identifier les baïnes, en n’oubliant jamais que les zones les plus calmes sont souvent les plus dangereuses. Il peut être utile également de télécharger une appli qui indique les heures de marée de la plage ou de poser des questions aux MSN, qui apporteront toutes les réponses souhaitées.

Le pont Jacques Chaban-Delmas, liaison Ba-Ba cool

Le pont Jacques Chaban-Delmas, liaison Ba-Ba cool


Sa travée mobile permet aux paquebots et grands voiliers de venir accoster non loin de la place de la Bourse. Surtout, l’ouvrage contribue à augmenter le nombre de ponts à Bordeaux, somme toute assez faible.

Crédit photo: SuperCar-RoadTrip.fr – Flickr

La rive gauche, maîtresse depuis des siècles

Une question taraude souvent les Bordelais et les visiteurs : pourquoi diable y a-t-il si peu de ponts à Bordeaux ? Avant la construction du pont Chaban-Delmas, seuls six ponts routiers et ferroviaires enjambaient la Garonne, un nombre un peu léger en comparaison des 45 ponts et passerelles de Lyon ou des 37 ouvrages de la capitale.

Pour Sylvain Schoonbaert, urbaniste, cité dans le magnifique livre « Un pont s’élève dans la ville », de Jean-Paul Vigneaud (Éditions Sud-Ouest), la raison est fort simple : « Historiquement, la ville est ancrée rive gauche et cette ville doit son essor à son port qui se trouve exclusivement de ce côté-là, de l’actuel quartier Saint-Jean à Bacalan où se situe le pont levant aujourd’hui. À l’époque, si l’on construit un pont sur la rivière, on vient tout simplement couper le port en deux. »

Même argumentation pour Jean Dumas, géographe, professeur émérite à l’IEP de Bordeaux, interrogé par le Journal de la CUB (janvier/mars 2013) : « Il faut garder à l’esprit le fait que si Bordeaux, historiquement, était la ville d’un fleuve, c’était la ville d’une seule rive. C’était le port de la Lune et de toutes ses activités (négoces, vins, etc.). La forme même du méandre du fleuve avait imposé le développement du port du côté où les eaux étaient les plus profondes, tandis qu’en face régnaient les terres de marécages. Sans être bien sûr négligeable, l’autre rive était un « ailleurs ». Des transports plus ou moins réguliers par bateaux plats se sont mis en place à partir du XVIIIe siècle. Un pôle de construction navale, des usines de chemin de fer, se sont développés au XIXe siècle, mais qui constituaient une sorte d’autre chose. »

Force est de constater qu’entre Bordeaux et ses ponts, il est difficile de parler de vieille histoire. Le premier ouvrage est édifié entre 1810 et 1822 sous l’impulsion de Napoléon, qui souhaite que les troupes impériales puissent franchir la Garonne dans leur périple vers l’Espagne. Le chantier est chaotique, les ingénieurs sous-estiment la puissance des courants de la sauvage Garonne. En 1813, les piles et les échafaudages ne résistent pas à la crue. Il convient d’adapter l’ouvrage à son environnement, en utilisant des cloches de plongée pour travailler et en enfonçant 220 pieux de bois pour chaque pile.

Le pont de Pierre reste la seule liaison routière et piétonne entre les deux rives pendant un siècle et demi.

En 1860, Stanislas de la Laroche-Tolay et Paul Régnauld installent la passerelle ferroviaire Saint-Jean. La conduite des travaux est assurée par le jeune Gustave Eiffel, confronté pour première fois de sa carrière au travail de l’acier. L’ouvrage laissera place à un pont-rail en 2008, offrant quatre voies et n’imposant plus aux trains de rouler à 30 km/h.

La décision de soulager le pont de Pierre est prise au début des années 1960 par le maire, Jacques Chaban-Delmas. Deux ponts sont envisagés et finalement construits. Le premier, le pont Saint-Jean est édifié en 1965 afin de répondre au trafic automobile croissant en centre-ville. Le second, l’impressionnant pont d’Aquitaine, est inauguré en 1967.

En 1993, le pont d’Arcins (aujourd’hui pont François Mitterrand) voit le jour à son tour, au sud-est de la ville, permettant de boucler la rocade bordelaise.

L’évidence d’un nouvel ouvrage

Il suffit d’observer la carte de Bordeaux pour s’en apercevoir assez rapidement : les opportunités de franchissement de la Garonne restent somme toute assez limitées. La voiture n’est certes plus la reine de la ville, à Bordeaux comme ailleurs, mais la population augmente, le quartier de la Bastide, longtemps isolé, prend de l’ampleur, les quais deviennent des invitations à la promenade que l’on a envie de prolonger en franchissant le fleuve, le pont de Pierre accueille désormais le tram de la ligne A, au détriment de deux voies de circulation, qui seront peut-être définitivement fermées dans un futur proche (le pont s’enfonce). Bref, la ville gasconne n’est plus limitée à sa seule rive gauche.

Le projet d’un nouveau pont est présenté au conseil municipal en 1998. La première proposition consistant à ériger l’ouvrage à proximité du pont de Pierre, pas très loin de la place des Quinconces, ne suscite pas vraiment l’enthousiasme des élus de l’opposition, ces derniers souhaitant préserver l’environnement urbain et permettre aux touristes sortis des paquebots de gagner facilement la place de la Bourse par les quais.

Ce sera finalement dans le prolongement de la rue Lucien Faure et des boulevards que sera construit le nouvel ouvrage, permettant une connexion directe entre les quartiers Bacalan et Bastide.

Après de très longs débats sur la nature de l’ouvrage (ce sera un pont levant, et non pas un tunnel comme cela fut envisagé un temps par le maire de Bordeaux) et son financement (un accord est trouvé entre la Communauté Urbaine de Bordeaux, le ministère des Transports, le Conseil régional et le Conseil général), le projet est adopté par les élus de la CUB en mai 2002.

Le b.a.-ba du pont Ba-Ba

D’abord nommé Lucien Faure, le pont adopte rapidement le patronyme de Bacalan-Bastide (Ba-Ba pour les intimes), ce qui lui donne une petite touche sympathique et conviviale auprès des Bordelais.

Le cahier des charges est, en revanche, beaucoup moins sympathique et convivial :

– un pont levant sur un axe horizontal,
– un tirant d’air équivalent au pont d’Aquitaine en position haute (53 mètres) et au pont de Pierre en position basse,
– quatre voies pour les automobiles,
– deux voies dédiées au transport en commun,
– deux voies pour les vélos ;
– deux trottoirs,
– une passe navigable de 110 mètres de large.

L’appel à candidatures est lancé en février 2003 et, en juillet, le jury sélectionne les cinq acteurs finaux :

– Bruno Gaudin / Eiffage ;
– Aymeric Zublena / Bouygues ;
– Alain Spielmann / Razel ;
– Jean-Vincent Berlotier-Strates / Dodin ;
– Charles & Thomas Lavigne / GTM Vinci.

Ces groupements d’architectes et d’entreprises du BTP planchent sur leur projet respectif jusqu’en septembre 2004, en tenant compte des nombreuses contraintes architecturales et techniques, mais en réfléchissant aussi aux futurs coûts d’exploitation.

Il faut également prendre en considération les exigences de l’UNESCO, qui souhaite classer le port de la Lune et la ville de pierre à son patrimoine mondial (ce qui sera fait en 2007). Il est ainsi demandé que la hauteur des pylônes soit réduite ou que le poste de commande soit architecturalement en phase avec son proche environnement.

Le suspense dure jusqu’en janvier 2006, date à laquelle Alain Rousset, le président de la CUB annonce le projet gagnant, celui soumis par l’architecte Charles Lavigne et son fils, associés à l’entreprise GTM Vinci. Le jury s’est montré particulièrement sensible à l’aspect du pont, à la pureté de ses lignes et à son système de contrepoids dédié au levage de la travée centrale, justifiant l’utilisation d’un moteur économe.

Le chantier n’est pas simple et requiert les compétences d’entités françaises et étrangères. Ainsi, l’ingénierie est confiée à la société Egis-JMI, la conception du tablier en acier relève de la société italienne Cimolai Technology, la machinerie permettant de lever la travée centrale est conçue par l’entreprise new-yorkaise Hardesty and Hanover.

Des dizaines de prestataires du BTP sont également sollicitées, ainsi que les ingénieurs et le personnel administratif de la CUB. Au final, près de 17 000 personnes s’impliquent dans le chantier, prévu pour durer trois ans.

Octobre 2009 : début officiel des travaux

Tout ce joli petit monde est prévenu : la longueur finale du pont sera de 433 mètres, celle de la travée levante de 117 mètres, la passe navigable devra afficher une largeur de 106 mètres, les quatre pylônes se dresseront à 77 mètres, une soixantaine de levées sera opérée chaque année, dont la durée (ainsi que celle de la descente, tant qu’à faire) ne devra pas dépasser les 11 minutes.

La première vraie difficulté apparaît alors que les caisses à outils n’ont pas encore été ouvertes : la Garonne. Réputé pour ses eaux impétueuses, la puissance de ses courants alimentée par la marée, l’absence de clarté de ses profondeurs, le fleuve n’offre pas les conditions optimales pour les plongeurs chargés des travaux préparatoires aux fondations et à la fixation des embases. Ces derniers doivent s’adapter en permanence.

En octobre 2009, les estacades du côté de la rive droite commencent à être édifiées, sans aucune soudure et sur le simple principe de l’emboîtage. Elles permettront de supporter les hommes, les machines et les matériaux. Les estacades de la rive gauche seront quant à elles montées un an plus tard.

Les deux embases de béton (ou socles des futurs pylônes) sont construites à quelques kilomètres du chantier, dans la forme du bassin de radoub de Bassens.

En juin 2010, la première embase et ses deux îlots de protection sont acheminés sur le chantier par … flottaison. Les ingénieurs ont misé sur le principe d’Archimède. En ouvrant la cale sèche, l’eau se diffuse, les pièces remontent et il est dès lors possible de les tracter par des remorqueurs fluviaux surpuissants jusqu’à destination.

C’est beau, une embase de 5500 tonnes qui flotte la nuit.

Une fois correctement positionnée, l’embase, conçue sur le modèle d’une baignoire, est remplie d’eau et glisse au fond de la Garonne, à une profondeur de 25 mètres, où elle est fixée au lit du fleuve au moyen de vingt pieux en béton armé qui, eux-mêmes, s’enfoncent à 25 mètres dans les entrailles de la Garonne. Normalement, ça devrait tenir.

Les deux îlots de protection sont « installés » à leur tour, selon le même principe.

La deuxième embase vient rejoindre son aînée en mars 2011.

Le cachet du pont Chaban-Delmas ? Ses pylônes.

À la différence des embases, les pylônes sont construits sur place, par coffrage auto-grimpant. Leur hauteur sera de 77 mètres, ce qui exige la mise en place d’une grue de plus de 100 mètres.

Chaque semaine de travail correspond à une progression de 5 mètres, un résultat impressionnant au regard des conditions particulières du chantier. Pour pallier l’absence d’échafaudages, il a fallu faire appel aux alpinistes ouvriers de la société pessacaise Adrénaline 33, en charge notamment des cages d’escalier et de la pose des éléments de la verrière.

Chaque pylône engloutit 1 000 m3 de béton, que l’architecte a voulu coloré dans la masse et uniforme, sans aucune différence de ton afin de préserver le gris clair aux jolis reflets blonds. Cette exigence suppose que le béton soit coulé d’un coup, chose impossible pour un ouvrage de cette dimension. Les bétonneurs se sont donc transformés en cuisiniers gastronomiques, en respectant la même recette au gramme près sur une période de deux ans, ce qui n’était pas gagné d’avance, ne serait-ce que par rapport aux écarts de températures tout au long des saisons.

La structure creuse des pylônes permet d’installer le système de contrepoids du levage de la future travée centrale ainsi que l’ascenseur et l’escalier de secours.

L’aspect élégant des tours de levage repose surtout sur ses verrières, dont la surface a dû être augmentée pour répondre aux injonctions des inspecteurs de l’UNESCO. L’entreprise Coveris, localisée à Gradignan, est sollicitée pour concevoir, fabriquer et installer les éléments vitrés. C’est un challenge pour la PME, car les panneaux doivent être bombés, capables de résister aux rafales de vent et aux écarts de températures.

« Cela a été très compliqué. Les études de résistance réalisées avec ordinateur ont fait très vite apparaître, en effet, que chaque colonne vitrée pourrait subir des chocs aussi forts que ceux auxquelles doivent faire face les ailes d’un avion en plein vol » explique Dominique Thomasson, le directeur général de la société, cité dans Sud-Ouest (21/03/2013).

Les éléments ont été conçus sur le modèle d’un Airbus, sur la base d’une faible épaisseur pour préserver la légèreté tout en insistant sur la résistance.

Si les jolis pylônes supportent le tablier, ils doivent aussi permettre le levage de la travée centrale dès qu’un paquebot ou un vieux gréement vient pointer le bout de sa proue.

C’est ici qu’intervient la société new-yorkaise Hardesty and Hanover, à la pointe des techniques de levage. Le fonctionnement du pont Chaban-Delmas s’apparente à celui d’un ascenseur : chaque pylône abrite 600 tonnes de contrepoids reliés à des câbles passant par une très, très grosse poulie (4 mètres de diamètre) fixée au sommet. L’action majeure des contrepoids permet de limiter le rôle des moteurs.

La technique est parfaitement rodée. Les 2 400 tonnes des quatre contrepoids avoisinent le poids de la travée (2 500 tonnes). En position basse, la travée centrale exerce ce poids résiduel sur ses appuis.

Grâce à ce dispositif, le tablier de 117 mètres sur 44 de large s’élève avec grâce et légèreté dans un silence quasi religieux. Il atteint le sommet des pylônes, à plus de 70 mètres, en 11 minutes chrono.

Chapeau.

Conception et installation du tablier

L’autre pièce maîtresse du pont est bien sûr son tablier métallique, composé des quatre travées fixes de chaque côté de la Garonne et surtout de son élément central, appelé à se rapprocher du ciel une soixantaine de fois par an.

La société italienne Cimolai Technology, localisée non loin de Venise, a été chargée de concevoir ces énormes éléments, fabriqués sur la base d’une structure tripoutre, à partir de tronçons de 12 mètres de longueur qui sont ensuite assemblés.

Il n’est bien sûr pas envisageable que des éléments aussi imposants et lourds (2100 tonnes la travée fixe) soient transportés par camion. C’est donc par voie maritime qu’ils sont acheminés depuis la mer Adriatique jusqu’à l’estuaire de la Gironde, au cours d’un périple de trois semaines. En fait, un voyage par travée s’avère nécessaire. À chaque fois, l’énorme barge est tractée par un remorqueur. Par sécurité, un deuxième remorqueur se tient à l’arrière.

La travée centrale, longue de 117 mètres et large de 43, arrive à Bordeaux en octobre 2012. C’est le clou du spectacle et l’annonce de la prochaine fin des travaux.

La mise en place des travées est conditionnée par les marées. Chaque pièce est installée au-dessus de son support à marée haute. Lorsque le niveau d’eau diminue, la travée se pose presque naturellement sur ses piles. Il ne reste plus alors qu’à la fixer.

Derniers essais, jolies lumières et inauguration

Les essais de levage débutent en décembre 2012. Pour un test de charge, des camions-toupies se garent sur le tablier central afin de repérer tout problème, mais la montée et la descente se font en toute fluidité.

La travée mobile est gérée depuis le poste de commandement, situé à proximité, sur la rive droite. Le calendrier de passage des bateaux est connu des mois à l’avance. Cette anticipation permet de communiquer auprès des Bordelais, qui prennent connaissance des plages horaires de fermeture du pont.

Le levage est initié dès que le bateau atteint le bec d’Ambès, soit une heure et demie avant son arrivée effective au port de la Lune. Ce laps de temps répond essentiellement à des questions de sécurité si le tablier venait à ne pas se lever. Le bateau, prévenu, peut ainsi jeter l’ancre au port de Bassens, seul lieu d’accueil possible avant Bordeaux.

Beau le jour, le pont doit l’être également la nuit tombée. C’est ici qu’intervient Yann Kersalé, l’artiste de la lumière au CV impressionnant. On lui doit la mise en lumière de la Torre Agbar à Barcelone, du Sony Center à Berlin ou encore de l’aéroport de Bangkok.

Pour le pont bordelais, ce sont les marées qui ont influencé sa réflexion et son travail de création. Les lampes LED fixées au niveau des verrières changent ainsi de couleur au regard des marées : une jolie couleur turquoise lorsque la marée est basse, un magnifie bleu outremer lorsqu’elle est basse. La main courante du tablier reçoit pour sa part une douce lumière blanche.

S’agissant du nom définitif de l’ouvrage, le suspens aura duré quelques mois. Le maire de Bordeaux, Alain Juppé, lance une consultation en 2012. Depuis le début du chantier, les Bordelais se sont habitués au nom de Bacalan-Bastide, affectueusement utilisé sous la forme de son surnom, Ba-Ba.

Au regard de la période négrière de Bordeaux, Vincent Feltesse, le président de la CUB, opte quant à lui pour le nom de Toussaint Louverture, descendant d’esclaves, pionnier du combat abolitionniste au XVIIIe siècle.

C’est finalement au maire de la ville que revient le choix du nom. Alain Juppé porte son dévolu sur Jacques Chaban-Delmas, qui rend hommage à son prédécesseur, lui-même à l’origine de la construction de deux ponts.

Le pont est officiellement inauguré le 16 mars 2013 par le président de la République, le maire de Bordeaux, le président de la CUB et le président du Conseil régional. Le soir même, un spectacle pyrotechnique de grande ampleur attire des dizaines de milliers de personnes.

Les premiers véhicules enjambent la Garonne deux jours plus tard.

La construction de l’ouvrage a représenté un coût de 157 millions d’euros. Ce fut surtout, pendant trois années, une succession de défis techniques et humains et la recherche permanente d’innovation.

Le pont Chaban-Delmas suscite l’étrange sentiment d’avoir toujours existé. Il apparaît aujourd’hui comme un emblème évident de Bordeaux, au même titre que la place de la Bourse ou la flèche de la basilique Saint-Michel.

Il contribue enfin à l’union des deux rives, trop longtemps séparées et que viendra encore rapprocher le futur pont Jean-Jacques Bosc Simone Veil en 2024, lorsqu’il sera édifié entre le quartier Saint-Jean et la commune de Floirac.


PUB


Sites et cités en Gironde

Sites et cités en Gironde


Du Bassin d’Arcachon au pays libournais, le plus grand département de France propose un vaste choix de lieux méritant le coup d’œil. Première et modeste sélection.

Saint-Macaire

33490 Saint-Macaire – Tél. 05 57 36 24 64 (Office de tourisme) – Visites guidées organisées en août et septembre (contacter l’office de tourisme pour connaître les jours et heures). Tarifs: 2,5 €/enfant, 5 à 7,50 €/adulte.
Nommé d’après un moine grec itinérant qui s’y installa au 5e siècle, Saint-Macaire doit son développement au commerce du vin tout au long du Moyen-Âge, profitant de sa proximité avec la Garonne. La ville est même inscrite au rang de « ville royale d’Angleterre » en 1341 et assoit sa prospérité sur le privilège des vins, qui lui assure de confortables droits de péage. Au 16e siècle, on rigole un peu moins à cause des guerres de religion, des taxations imposées ou des tentatives d’invasion. Au 17e, c’est carrément le déplacement naturel du lit de la Garonne qui bouscule l’activité du port. Il faut attendre le 18e pour retrouver un semblant de reprise économique grâce à l’exploitation des carrières de pierres.
Entrer dans la cité médiévale, c’est la promesse rapide de remonter le temps et de se laisser envahir par l’architecture authentique des maisons. Ici, le silence est d’or, même lorsqu’on traverse le Mercadiou. Bien sûr, les portes et remparts érigés au 13e siècle méritent d’être visités, tout comme l’église Saint-Sauveur, majestueuse, ou le château de Tardes, imposant, mais l’esprit de Saint-Macaire règne avant tout ses ruelles, parfois un peu mystérieuses, mais toujours envoûtantes.

Port ostréicole d’Andernos-les-Bains

Tél : 05 56 82 02 95 (Office de tourisme d’Andernos) – Parking à toute proximité du port.
Le Bassin d’Arcachon s’entoure de nombreux et jolis petits ports ostréicoles, parmi lesquels celui d’Andernos dévoile un charme certain et mérite une petite halte. C’est d’ailleurs une destination dominicale prisée des Bordelais lorsque le soleil brille dans le ciel. Andernos a su conserver une activité d’exploitation ostréicole, portée à bout de bras par une cinquantaine de professionnels. Ici, le plaisir se veut simple. Avant le déjeuner, on longe la petite cinquantaine de cabanes, en admirant les pinasses, en apercevant la silhouette de Claouey de l’autre côté du Bassin ou en photographiant les traditionnels bassins dégorgeoirs, qui apportent tout leur charme à l’endroit. On finit bien sûr par repérer une cabane, où l’on prend place pour déguster les huîtres, les crevettes et même les petits pâtés tout à fait goûtus pour un prix raisonnable.
Après manger, si la mer n’a pas trop monté, on rejoint la jetée en empruntant la plage, qui promet une courte mais chouette balade. Sur la place, les bars, pubs et glaciers offrent un large choix pour s’offrir un p’tit dessert ou un café gourmand.

Marché des Capucins de Bordeaux

Place des Capucins, 33800 Bordeaux – Tél. 05 56 92 26 29 – Ouvert du mardi au jeudi de 6h à 14h, le vendredi de 6h à 21h, le week-end de 5h30 à 14h30.
« Le ventre de Bordeaux ». Ainsi surnomme-t-on le marché des Capucins, clin d’œil au roman d’Émile Zola qui prenait place aux Halles de Paris. En matière d’histoire, pourtant, Bordeaux n’a rien à envier à la capitale. Le marché des Capucins doit son titre à la congrégation religieuse du même nom qui a tenté de remettre dans le droit chemin, au 16e siècle, les brebis égarées du quartier, réputé être un lieu de débauches. La première édition se tient le 2 octobre 1749. D’abord hebdomadaire et essentiellement dédié à la vente du bétail, le marché adopte un rythme quotidien et enrichit son offre de produits proposés à la vente. Aujourd’hui, plus de 80 commerçants proposent une large variété de produits alimentaires (on trouve quand même deux fleuristes et même des marchands de vêtements à l’extérieur).
On vient bien sûr aux Capus pour y faire ses courses à des prix raisonnables (produits frais et locaux garantis !), mais aussi pour s’imprégner de l’ambiance, boire un verre ou un café, se régaler d’une douzaine d’huîtres ou d’une assiette de frites. Bref, le ventre, mais aussi l’âme de Bordeaux.

Château de la Brède

Avenue du Château, 33650 La Brède – Tél. 05 56 78 47 72 – Visites guidées (uniquement) de particuliers d’avril à novembre et de groupes de mars à décembre, sur réservation uniquement. Tarifs : 9,50 € /adulte et 5,50 €/enfant (de 7 à 15 ans).
En Gironde, lorsqu’on évoque les châteaux, on pense assez rapidement aux domaines viticoles. Ça se comprend. Les châteaux au titre des monuments et des témoins historiques ne manquent pourtant pas dans le département, au premier rang desquels le château de la Brède, rendu célèbre par son illustre propriétaire au 17e et au 18e siècle, Charles-Louis de Secondat, dit Montesquieu.
L’origine du château remonterait au 13e siècle, à l’emplacement même où aurait été érigée une forteresse deux siècles plus tôt, détruite à la suite d’un assaut.
De style gothique et entouré de larges douves, le monument traverse bravement les aléas de l’histoire, comme la guerre de Cent Ans ou sa confiscation par le roi de France en 1453, à la suite du départ de Jean de Lalande, son seigneur, en Angleterre.
Le château entre dans la famille de Secondat lors du mariage de Jacques et de Marie-Françoise de Pesnel en 1686, baronne de La Brède. Leur fils Charles-Louis y naît le 18 janvier 1689 et restera attaché à son prestigieux héritage toute sa vie. « C’est le plus beau lieu champêtre que je connaisse. (…) vous me parleriez de toute l’Europe, moi je vous parlerais de mon village de La Brède » écrit-il ainsi à l’abbé Guasco en 1752.
Le philosophe s’est beaucoup impliqué, tout au long des années, à embellir les jardins et les alentours de l’édifice, insistant sur la notion de « successions de paysages ».
La visite permet bien sûr de s’imprégner de l’esprit des lieux, s’agissant en particulier de la chambre du célèbre auteur, laissée dans son état originel, mais aussi d’apprécier la riche architecture du château, classé aux Monuments historiques en 1951, et la beauté du parc environnant.

Une bien jolie demeure, à n’en pas douter – Crédit photo: Hervé Devred – CC BY-SA 3.0

Plage du lac d’Hourtin

Boulevard du Lac, 33121 CARCANS – Tél. 05 56 03 21 01
Il s’agit du plus grand étang naturel de France, avec une superficie frôlant les 70 km². Le lac aurait été à toute proximité de l’océan Atlantique avant d’être progressivement séparé par le cordon dunaire. Du côté de Carcans, au sud, une magnifique plage de sable blanc attend les visiteurs sitôt les beaux jours venus. L’endroit est apprécié des familles, grâce à la faible profondeur de l’eau qui se prête bien aux jeux aquatiques des enfants. On peut se faire plaisir en louant un pédalo ou une planche à voile. A l’heure du goûter, on remonte un peu la plage vers les commerces, situés un peu plus au sud, pour une crêpe au Nutella ou une glace et son chapeau de Chantilly.
En pleine saison, il est préférable d’arriver dans la matinée afin de multiplier ses chances de trouver une place de stationnement pas trop loin. C’est l’occasion rêvée de pique-niquer sur la plage, toujours bien entretenue. Les plus petits peuvent s’éclater à l’Île aux Enfants, un parc richement équipé d’infrastructures de jeu, situé au port d’Hourtin, c’est-à-dire plus à l’Est du lac.

Calendrier des festivités en Gironde

Calendrier des festivités en Gironde


Forcément, une terre de vin comme la Gironde suppose un calendrier festif, enjoué, gourmand et culturel. Notre modeste sélection des manifestations est bien là pour le confirmer.

Février

Fête des Bœufs Gras de Bazas
Bazas – Le jeudi précédent Mardi Gras
Tél. 05 56 25 25 84 – Web : www.tourisme-sud-gironde.com
Excusez du peu, mais la célèbre fête des bœufs gras de Bazas s’organise chaque année depuis … 1283. Il faut dire que les Bazadais sont quand même fiers de leurs bestiaux, nationalement réputés pour la qualité de leur viande si fine, si tendre et ô combien goûteuse. Pendant toute la phase d’élevage, un soin particulier est apporté à la nourriture, constituée de fourrages produits localement, et au bien-être des animaux (bazadaises et blondes d’Aquitaine).
Quant à la fête elle-même, elle se compose bien sûr du défilé des bœufs, arborant pour l’occasion de jolies couronnes fleuries, au son des tambours et des fifres. Le concours organisé par la Confrérie Bazadaise du Bœuf permet de récompenser la plus belle bête de l’année. Enfin, le banquet dansant invite l’ensemble des convives à se régaler de délicieuses grillades et à participer à la loterie, dont le gros lot est bien sûr … un bœuf. Il conviendra par conséquent de prévoir un peu de place dans son appartement une fois de retour chez soi.

Jumping international de Bordeaux
Bordeaux – Début ou mi-février
Tél. 09 69 39 10 33 – Web : www.jumping-bordeaux.com
Inscrit au calendrier officiel de la Coupe du monde de saut d’obstacles, le Jumping international de Bordeaux attire chaque année plus de 30 000 passionnés d’équitation. L’évènement permet bien sûr d’assister à la compétition, mais également au Salon du cheval, qui regroupe plus de 200 exposants. Comme il se doit, moult animations sont proposées au public tout au long de la manifestation, comme les démonstrations de horse-ball, d’attelage et de voltige.

Avril

Escale du Livre
Bordeaux (Place Renaudel – Quartier Sainte-Croix – 1er week-end d’avril
Tél. 05 56 10 10 10 – Web : https://escaledulivre.com
L’Escale du Livre propose au public de rencontrer et de débattre avec des écrivains ou des illustrateurs, d’assister à des performances, de découvrir de nouvelles créations. Le festival nourrit l’ambition de placer la littérature au cœur de la vie pendant trois jours, de sensibiliser les plus jeunes à l’amour des mots et des images et d’encourager les adultes à poursuivre leurs escapades imaginaires et culturelles.

Le Printemps des Vins de Blaye
Blaye – Mi-avril
Tél. 05 57 42 91 19 – Web : https://printemps.vin-blaye.com
Et pourquoi ne pas fêter le retour du printemps au cœur de la magnifique citadelle de Blaye ? D’autant plus si l’on y organise la traditionnelle fête œnotouristique de l’appellation Blaye Côtes de Bordeaux ! Le temps d’un week-end (que l’on espère ensoleillé), une grosse centaine de vignerons vient dévoiler au public sa production, qui contribue à la renommée mondiale des vins de Bordeaux. Entre dégustations joyeuses (mais modérées), ateliers divers et variés (comme celui consacré à l’assemblage), animations musicales, balades en bateau sur l’estuaire et marché gastronomique, on profite des jours qui rallongent et des températures qui s’adoucissent.

Fête de la Lamproie
Sainte-Terre – Dernier week-end d’avril
Tél. 05 57 55 28 28
À bien regarder une lamproie tout juste pêchée, on pourrait être tenté de dire qu’elle n’a pas un physique facile. Mi-poisson mi-anguille, la lamproie profite d’une vraie souplesse grâce à son absence de colonne vertébrale osseuse. Elle ne dispose pas non plus de mâchoires, de nageoires latérales, ni même d’écailles. En revanche, sa bouche circulaire est dotée de nombreuses petites dents cornées, qui lui permettent de s’accrocher aux autres poissons, d’arracher leurs écailles et de se nourrir de leur sang. Même Dracula prend des notes.
Dans l’estuaire de la Gironde, on la pêche à partir de décembre. Son goût raffiné et sa chair grasse ont pleinement justifié de lui consacrer une fête, au cours de laquelle on dévoile bien sûr la fameuse recette de la lamproie à la bordelaise. Une référence indiscutable.

Mai

La Plage aux Écrivains
Arcachon – Début mai
Tél. 05 57 52 97 97 – Web : www.arcachon.com/plage_aux_ecrivains

Aux plaisirs de la chère on privilégie plutôt les plaisirs de l’esprit à Arcachon. Chaque année, la station balnéaire reçoit une vingtaine d’auteurs, invités à partager leur amour des mots avec le public, dans un cadre bucolique et apaisé. Séances de dédicaces, échanges informels et lectures sur le sable ponctuent le week-end. Les participants sont également conviés à un grand buffet d’huîtres, organisé sur le front de mer. Enfin, le prix littéraire de la ville d’Arcachon vient récompenser l’un des écrivains invités.

Portes ouvertes des Châteaux viticoles du Cubzaguais
Saint-André-de-Cubzac, Bourg…. Fin mai ou début juin.
Tél. 05 57 43 64 80
Organisé sur un week-end, l’évènement permet de partir à la (re)découverte des vins du Cubzaguais (AOC Bordeaux et Bordeaux supérieur), qui justifient largement le détour. La première journée s’organise généralement au même endroit (port de Plagne ou de Cubzac). C’est l’occasion de rencontrer les producteurs et de déguster leur vin, mais aussi de se restaurer, de profiter d’une balade fluviale ou d’assister aux animations musicales. Le lendemain, place à la visite des onze domaines impliqués dans l’évènement, avec, à la clé, la visite des chais et du vignoble. Un week-end en immersion, quoi.

Foire internationale de Bordeaux
Bordeaux – Fin mai ou début juin
Tél. 05 56 11 99 00 – Web : www.foiredebordeaux.com
Pour de nombreux visiteurs, Girondins ou pas, la foire internationale de Bordeaux crée un certain sentiment de dépendance, avec cette envie incontrôlable d’y retourner chaque année. Il faut dire quand même qu’on trouve sur place une offre pléthorique de secteurs représentés, des centaines de stands, un mini salon de l’agriculture et des animations à gogo. Forcément, notre attention est sollicitée en permanence et nos petits neurones finissent par se déconnecter. On est venu se renseigner sur une hotte aspirante de cuisine et on repart avec des housses de siège et des bonnets péruviens, sans même se poser de question.

Fête de l’Agneau de Pauillac
Pauillac – Mai ou juin, selon les années.
Tél. 06 80 17 79 85 – Web : https://agneaudepauillac.jimdo.com
Si Bazas fête ses bœufs, Pauillac célèbre ses agneaux. Doté d’une indication d’origine géographique protégée, l’agneau de Pauillac est élevé et nourri sous la mère sur la même exploitation, dont le lait ne constitue que le seul aliment. Le cahier des charges impose également le choix des brebis (Lacaune viande, Tarasconnaise…) et des béliers reproducteurs (Charolais, Suffolk…), qui doivent être de qualité bouchère.
Cette rigueur permanente, issu du savoir-faire des éleveurs depuis plusieurs siècles, contribue à la réputation de l’agneau de Pauillac parmi les gastronomes et justifie pleinement l’organisation d’une fête gourmande et enjouée.

Juin

Nuits atypiques
Sud Gironde (Langon, Saint-Macaire, Villandrault…) – Juin et mi-juillet
Tél. 05 57 36 49 07 – Web : www.nuitsatypiques.org
Depuis 1992, le festival suit l’ambition de mettre en valeur la diversité artistique, culturelle et linguistique à travers l’organisation de nombreux concerts, débats et projections. Au-delà de l’aspect festif, les organisateurs cherchent à sensibiliser les participants à la différence, au rejet du racisme, au commerce équitable ou à l’agriculture paysanne. Il s’agit donc bien d’une démarche citoyenne, engagée et sincère, qui n’empêche pas l’organisation de concerts variés et de moments conviviaux.

Soulac 1900
Soulac-sur-Mer – 1er week-end de juin
Tél. 09 75 43 07 29
Ah, la Belle Époque ! Les hommes arborent de belles moustaches et portent de jolis canotiers, les femmes rivalisent d’élégance… Depuis 2004, la manifestation propose un large saut dans le passé, en veillant à ce que le public s’imprègne totalement de l’esprit d’antan. Les rues sont décorées, chacun est invité à s’habiller comme nos (arrière) grands-parents, les ateliers permettent de renouer avec les activités passées, les animations rendent hommage aux multiples petits plaisirs de la vie d’alors. Les fanfares parcourent les rues de la ville, les chorégraphies de french-cancan s’improvisent parmi le public, les spectacles de marionnettes ou les vieux manèges attendent les plus petits.

Journées Portes Ouvertes en Cadillac Côtes de Bordeaux
Cadillac – Week-end de la Pentecôte
Tél. 05 57 98 19 20
Les amateurs d’automobiles anciennes et de bon vin ne manqueraient ce rendez-vous pour rien au monde. Chaque année, une grosse centaine de voitures de collection viennent se faire admirer le temps d’un rallye organisé non loin de Cadillac, parmi les vignobles de la région. L’évènement offre aussi et surtout la possibilité de déguster les différentes productions de Côtes de Bordeaux et d’enrichir ses connaissances œnologiques en assistant à différents ateliers ou cours assurés par des professionnels. Le côté festif n’est bien sûr pas oublié, à travers des concerts, des jeux ou des expositions.

Fête de la Morue
Bègles – Début ou mi-juin
Tél. 05 56 49 95 94 – Web : fetedelamorue.mairie-begles.fr
Depuis sa première édition en 1996, la fête de la morue s’est imposée comme un évènement majeur en Gironde, attirant chaque année des dizaines de milliers de visiteurs gourmands. L’évènement cherche avant tout à rendre hommage au passé de la ville, qui regroupait, du XIXe à la moitié du XXe siècle, une trentaine de sécheries. Le choix de Bègles fut dicté par l’abondance des pêches et par le dynamisme des négociants bordelais. Le quartier de la Rousselle, à Bordeaux, se révéla en effet trop exigu pour accueillir les énormes quantités de poissons, sans même évoquer la gêne des habitants due aux effluves quelque peu nauséabonds. Bègles offrait pour sa part de vastes superficies et une situation venteuse idéale.
La fête de la morue privilégie un thème chaque année. C’est surtout l’occasion de se régaler, d’assister à des spectacles de rue ou à des concerts, de fréquenter des expositions ou de participer à des ateliers.

Festival Musik à Pile
Saint-Denis-de-Pile – Début juin
Tél. 05 56 24 48 19 – Web : www.musikapile.fr
À quelques minutes de Libourne, dans le magnifique parc Bômale, non loin des vignobles de Lalande de Pommerol, le festival Musik à Pile (MKP pour les intimes) accueille depuis plus vingt ans des chanteuses, chanteurs et groupes de tous z’horizons : Tété, Brigitte Fontaine, Soviet Suprem, Carmen Varia Vega, La Peste ou encore M et Manu Dibango.

Bordeaux fête le vin
Bordeaux – mi-juin (les années paires, en alternance avec Bordeaux fête le fleuve)
Tél. 05 56 00 66 00 – Web : www.bordeaux-fete-le-vin.com
Ne pas fêter dignement le vin à Bordeaux, c’est comme ne pas rendre hommage à la bouillabaisse à Marseille ou ignorer le poulet à Bresse. Impensable. Tous les deux ans, les quais se transforment en un immense espace de dégustation, de découverte et de bonne humeur. Entre la découverte d’un petit Médoc surprenant et l’achat d’une caisse d’Entre-Deux-Mers, on profite des nombreuses animations, on accompagne les bandas, on rencontre des producteurs passionnés, on échange avec des amateurs avertis et on finit par se dire, alors que le soleil rougeoie de l’autre côté du pont Ba-Ba, que la vie est vraiment belle.

Crédit photo : Office de tourisme de Bordeaux

Bordeaux fête le fleuve
Bordeaux – mi-juin (les années impaires, en alternance avec Bordeaux fête le vin)
Tél. 05 56 00 66 00 – Web : www.bordeaux-fete-le-fleuve.com
Qu’auraient été l’histoire et la prospérité de Bordeaux sans la Garonne ? On s’le demande. Il semble donc tout à fait évident que la ville rende un hommage festif à son fleuve chéri, tourbillonnant, parfois même sauvage. En alternance avec la fête du vin (voir ci-dessus), l’évènement, organisé sur quatre jours, permet d’admirer de magnifiques voiliers à quai, d’assister à des animations nautiques ou de participer à différents ateliers. C’est aussi l’occasion de parcourir les quelques kilomètres des quais, en admirant la Garonne et se récitant les magnifiques vers du poème d’Alain Hannecart : « Montrer ton corps fluide aux multiples remous, Tes flots ces sœurs jumelles qui parfois se querellent, La première soumise la seconde rebelle. » C’que c’est beau.

Jazz & Blues Léognan
Léognan – Première quinzaine de juin
Tél. 05 56 45 63 23 – Web : jazzandblues-leognan.com
Lancé en 1996 par Jacques Merle, photographe et musicien, et Didier Séris, alors Président du comité des fêtes de Léognan, le festival Jazz & Blues suit une politique artistique assez simple : le « bon » vin et la « vraie » musique de jazz au service de l’art tout simplement.
Les concerts sont organisés à Léognan, mais aussi dans les communes avoisinantes, à l’instar de Martillac ou de Beautiran.

Les Epicuriales
Bordeaux – Juin
Tél. 0810 10 20 50 – Web : www.epicuriales.com/fr/
À Bordeaux, on fête l’arrivée de l’été en se mettant à table. Chaque année, les prestigieuses allées de Tourny se transforment en un véritable village gastronomique, où une vingtaine de terrasses, tenues par des restaurateurs de la ville, attendent le public, midi et soir. C’est l’occasion de découvrir différents types de cuisine en un même lieu et de profiter de l’ambiance légère des lieux, que viennent confirmer les animations musicales.

Juillet

Larrostréa
Gujan-Mestras – Début juillet
Tél. 06 80 44 67 13
Larrostréa ? Mais qu’est-ce que ça ? Eh bien, Larrostréa est la fête des cabanes et des bateaux traditionnels, qui se tient chaque été au port de Larros. On assiste par exemple au défilé des vieux gréements ou à la régate des pinasses à voile, on participe aux courses de pinassottes à rames, on applaudit au concours d’élégance des équipages, on essaye de naviguer correctement à bord d’un Optimist ou on se rend aux expositions de peintures organisées dans les cabanes du port. Il va sans dire que l’animation est garantie grâce aux bandas et à la convivialité des buvettes.

Festival Danses et Rythmes du Monde
Langon – 14 juillet
Tél. 05 56 63 68 00 – Web : www.langon33.fr
Une journée entière pour vibrer au son des troupes du monde entier qui, chaque année, contribuent à rendre le festival unique. Rwanda, Argentine, Kirghizstan, Chili… Chaque édition du festival ouvre sa scène à des ballets et compagnies qui dansent et chantent leurs traditions et cultures, apportant un peu d’évasion au public. Le traditionnel feu d’artifice du 14 juillet conclut la journée en toute beauté.

La Bataille de Castillon
Castillon-la-Bataille – Mi-juillet / août
Tél. 05 57 40 14 53 – Web : www.batailledecastillon.com
La bataille de Castillon est entrée dans l’Histoire de France après l’ultime défaite des troupes anglaises face aux soldats français, marquant la fin de la guerre de Cent Ans. Il faut quand même dire que les frères Jean et Gaspard Bureau, respectivement trésorier général de France et grand maître de l’artillerie, ont su tendre un piège aux forces occupantes, en profitant de la géographie des lieux et des ressources disponibles (dont la cavalerie bretonne). De fait, ce 17 juillet 1453, les Anglais subissent la foudre et les assauts de ces satanés Français.
Depuis 1977, une ambitieuse reconstitution de la bataille est proposée au public. Le spectacle, qui réunit pas moins 600 bénévoles, déploie les grands moyens : effets pyrotechniques, cascades à la chaîne, scènes de foule… Bref, le programme se veut passionnant et rencontre chaque année un véritable succès public.

Fête de l’Huître
Andernos-les-Bains – 2e quinzaine de juillet
Tél. 05 56 82 02 95
Impossible de penser au Bassin d’Arcachon en chassant de son esprit ses délicieuses huîtres (accompagnées d’un Entre-deux-Mers bien frais). Il semble donc naturel que la commune d’Andernos lui consacre une fête joyeuse, gourmande, dans le décor rêvé du port ostréicole. Outre la dégustation, le public profite des animations musicales et peut même assister au concours de l’Huître d’Or, qui est une sélection à l’aveugle des meilleurs mollusques de l’année. À table !

Août

Fest’Arts
Libourne – Début août
Tél. 05 57 74 13 14 – Web : www.festarts.com
Depuis 1993, le spectacle vivant est le roi de la ville à Libourne. De fait, l’événement est devenu une référence incontournable en matière de théâtre de rue, offrant la possibilité à de nombreuses troupes d’afficher leur talent, leur originalité et leur créativité au plus près du public. Les numéros décoiffent ou enchantent, les comédiens étonnent et entraînent… L’ambiance de bohème et de magie s’installe dans la rue, presque naturellement.

Festival Reggae Sun Ska
Vertheuil – Début août
Tél. 05 56 09 10 20 – Web : www.reggaesunska.com
Lancé il y a une vingtaine d’années par des amateurs de bon dub et de plantes aux vertus hilaro-relaxantes, le festival s’impose aujourd’hui comme le rendez-vous incontournable de reggae en France. Il faut dire que les plus grands noms sont venus fouler la scène girondine : The Wailers, U-Roy, Steel Pulse, The Skatalites, Pablo Moses, Tiken Jah Fakoly… Depuis 2005, les organisateurs lancent une démarche écocitoyenne, avec le souhait de proposer un « festival durable ».

Crédit photo : SunSka Festival

Itinérances médiévales en Vallée du Dropt
Monségur et les communes de la vallée du Dropt – Août
Tél. 05 53 22 46 88
C’est un véritable hommage que rend le festival à la magnifique vallée du Dropt et à son patrimoine moyenâgeux. Chaque année, des spectacles, pièces de théâtre, concerts et animations sont proposés au public entre villages et abbayes. Les ateliers, démonstrations, banquets, marchés typiques ou encore jeux anciens ajoutent une touche de réalité à ce voyage dans le temps médiéval.

Lacanau Pro
Lacanau – Août
Tél. 05 56 03 21 01 – Web : https://lacanaupro.com
Établir un calendrier événementiel de la Gironde sans même évoquer le surf friserait l’hérésie. Chaque année depuis 1979, le Lacanau Pro (enfin plus précisément le Caraïbos Lacanau Pro) s’impose comme un rendez-vous fondamental du circuit professionnel de surf. C’est l’une des deux compétitions qualitatives françaises du Championship Tour, dont le Graal est bien sûr le titre mondial de la célébrissime World Surf League (ou WSL).
Outre le plaisir de voir glisser les futures stars de la discipline, le Lacanau Pro est réputé pour son ambiance festive, la proximité entre les surfeurs et le public, et les multiples activités annexes (ateliers de glisse, simulation de surf, skatepark, cours de yoga, show freestyle…). On ne parle même pas des concerts.

Septembre

Marathon du Médoc
À travers les vignobles du Médoc -Début septembre
Tél. 05 56 59 17 20 – Web : www.marathondumedoc.com
L’originalité de l’évènement aura finalement contribué à le transformer en véritable institution. Chaque année, des milliers de coureurs déguisés se retrouvent dans le Médoc afin de disputer un marathon au cœur des vignobles. S’il est bien question d’endurance physique et d’efforts certains, la véritable ambition des participants est de s’amuser et de déguster les délicieux vins que proposent les châteaux tout au long des 23 étapes du parcours. La tradition impose même la dégustation d’huîtres au 38e kilomètre et même d’une entrecôte un kilomètre plus loin.
L’ambiance festive est partout, aussi bien parmi les coureurs qu’auprès du public ou des viticulteurs. Animations musicales et feu d’artifice contribuent aussi à la magie du moment.

Novembre

Foire de la Réole
La Réole – 1er novembre (Toussaint)
Tél. 05 56 61 10 11
La Foire de La Réole, ou plutôt de La Toussaint, peut se targuer d’une certaine ancienneté puisqu’elle se tient depuis déjà mille ans. Plus d’une centaine de forains, encore plus de camelots et près de 200 exposants attendent le public, qui profite aussi des nombreuses animations et attractions. La recette doit plaire puisqu’elle attire à chaque fois près de 50 000 visiteurs chaque année. Largement de quoi pérenniser la foire pour ces mille prochaines années.

Patrimoine et cultures en Gironde

Patrimoine et cultures en Gironde


La diversité des pays et des traditions qui compose la Gironde donne parfois l’impression que le département regroupe en son sein des univers bien distincts.

Un habitat qui contribue à l’identité girondine

La présence millénaire de la vigne a représenté une forte influence sur l’organisation sociale des Girondins. Au XVIIIe siècle, quand les salariés agricoles se contentaient de maisons modestes, généralement composées de deux pièces (salle commune et chambre), les propriétaires et autres bourgeois bordelais épris de soudaine passion viticole faisaient édifier de belles demeures et même des petits châteaux, ayant souvent servi de modèle à des maisons moins prestigieuses pour des raisons de publicité et d’affichage sur les étiquettes des bouteilles.

Parmi les bâtiments remarquables, il convient de citer les chartreuses, bâties par les notables bordelais à la recherche d’une villégiature confortable en pleine nature, mais sans être pour autant trop éloignée de la ville et du monde des affaires.

La chartreuse est édifiée sur un étage, sur la base d’un rez-de-chaussée surélevé. Sa façade affiche de hautes fenêtres et un fronton triangulaire qui marque l’entrée principale. Souvent, des escaliers à double révolution permettent d’accéder à la terrasse ou à l’entrée, apportant indéniablement une touche de majesté à l’ensemble.

Le parc entourant les chartreuses se doit d’être grandiose, parfaitement entretenu et d’influence anglaise. On y accède en poussant des portails un peu revendicatifs de la position sociale du propriétaire.

Dans la zone des Landes, l’habitat a subi une évolution, due en grande partie à l’apparition de nouvelles activités, comme la récolte de résine ou le commerce de bois. Les propriétaires ont progressivement abandonné leurs logis traditionnels construits en torchis et colombages, récupérés par les métayers, au profit de solides maisons en pierre.

Chaque pays du département aborde une architecture différente, au regard de l’environnement et des ressources naturelles à proximité. Le Pays de Buch respecte la tradition landaise, avec des maisons dont l’auvent, dit estandad, protège la façade. Dans le Nord du Bazadais, les moellons extraits des carrières de la vallée du Ciron sont utilisés pour édifier les demeures.

Villa à Arcachon – Crédit photo: Henry de Saussure Copeland – Flickr

Le patrimoine architectural de la Gironde dépend aussi d’Arcachon et du style inimitable de ses maisons. La ville, habitée par des pêcheurs, s’est transformée sous le Second Empire en station balnéaire prisée par la bourgeoisie et l’aristocratie européennes.

De magnifiques villas voient le jour, dont l’architecture, pour le moins variée, s’inspire de différents styles : néogothique, néoclassique, mauresque, colonial, etc. On y trouve même des chalets suisses. Les toitures sont généralement à large débord, ornementées de lambrequins dentelés.

Chaque villa est affublée d’un nom, parfois original et empreint d’humour : Silence de la mer, Giroflée, Nénette, Fantaisie, la Joconde…

À Bordeaux, les fameuses échoppes contribuent grandement à l’identité de la ville. Les premières sont construites au XVe siècle à destination des commerçants et des artisans. Trois siècles plus tard, sous le Second Empire, elles sont dédiées à l’habitation des employés et ouvriers.

Les échoppes sont des maisons basses, la plupart du temps d’un seul niveau, édifiées en pierre de taille, dont la façade varie de 5 à 10 mètres et la longueur dépasse souvent la vingtaine de mètres.

La cave, à laquelle on accède par un escalier pour le moins abrupt, est une pièce vitale où l’on conserve le vin, le jambon, le charbon, le bois.

À l’arrière, on trouve souvent une cour ou un jardin de quelques dizaines de mètres carrés, qu’un mur de séparation protège du voisinage.

Souvent considérées comme identiques, contribuant à rendre les rues monotones, les échoppes révèlent pourtant des décors de façade originaux, composés notamment de moulures sculptées autour de la porte et des fenêtres et de fort jolies corniches au sommet des murs.

On en dénombre plus de 10 000 à Bordeaux. Réhabilitées et réagencées pour répondre au confort moderne, elles constituent aujourd’hui un logis apprécié des citadins.

Une longue tradition de pêche et d’ostréiculture

La géographie de la Gironde a toujours été une invitation à la pêche : littoral atlantique, estuaire de la Gironde, Garonne et Dordogne, bassin d’Arcachon, lacs, étangs, rivières… Fort logiquement, l’activité s’est développée au cours des siècles, pratiquée par des professionnels mais aussi par de nombreux amateurs, chacun considérant que l’accès à l’eau et à ses ressources est un droit traditionnel.

Néanmoins, la raréfaction des ressources a changé les règles. Au début du XXe siècle, la pêche à la sardine représente une activité économique à part entière du bassin d’Arcachon. Les pinasses parcourent la petite mer intérieure dès le printemps et les prises faites au filet, que l’on appelle aussi la chardinèira, sont nombreuses. Pas moins de sept conserveries s’établissent à Gujan-Mestras.

L’une des conserveries de sardines situées à Gujan-Mestras au début du 20e siècle.

Aujourd’hui, l’activité a quasiment disparu et les conserveries ont toutes fermé. On continue quand même de fêter la sardine chaque été à Gujan, en souvenir des temps prospères.

Longtemps pratiquée aux abords du littoral, la pêche à la senne reposait sur une organisation bien rodée et permettait de récupérer des volumes conséquents de poissons sans pour autant atteindre le large.

Un groupe d’hommes marchait le long de la plage, avec la mission de repérer les éventuels bancs de poissons. Sur l’eau, la pinasse accompagnait cette marche à quelques mètres. Dès que le signal était donné par le groupe terrestre, les marins se rapprochaient du sable afin de donner la corde du filet aux marcheurs. La pinasse se plaçait alors à l’arrière du banc en vue d’initier une manœuvre d’encerclement jusqu’à gagner une nouvelle fois le rivage. Ensuite, les hommes de la pinasse et ceux de la plage tiraient les deux bouts du filet et ramenaient ainsi leur précieux butin au sec.

Force est de constater que ces pêches artisanales, encore pratiquées il y a quelques décennies, ont disparu au profit d’une activité plus professionnelle. La flottille du port d’Arcachon privilégie aujourd’hui la pêche au chalut de fond et aux filets.

Sur le bassin, quelques dizaines de professionnels continuent d’assurer leur activité. Les espèces les plus pêchées sont la daurade royale, le bar commun, la seiche, le mulet ou encore la sole. Il convient d’ajouter que les coquillages (coques, palourdes…) constituent les stocks les plus importants.

Sur l’estuaire, la pêche vise avant tout les espères migratrices, comme l’alose, la lamproie, le maigre, la pibale ou encore l’esturgeon, au gré des saisons correspondant à leur présence dans les eaux girondines.

Le bar, le carrelet, la crevette grise, la sole et le mulet sont également pêchés.

Les techniques utilisées passent notamment par l’utilisation du tramail, un filet lesté à trois rangs de mailles. Les poissons sont capturés dans le filet intérieur et sont retenus par les grandes mailles du filet extérieur.

La technique la plus emblématique de l’estuaire est celle dite du carrelet, nom du filet carré, monté sur deux cerceaux et suspendu à une armature, elle-même fixée sur le ponton d’une cabane surélevée. Le pêcheur descend le filet, patiente quelques minutes puis le remonte, à l’aide d’un treuil, en espérant avoir fait quelques prises.

Les excès de la pêche humaine et la pollution des eaux ont contribué à la raréfaction des ressources. L’esturgeon européen a quasiment disparu de l’estuaire, la pibale se fait de plus en plus rare, tout comme l’alose et la lamproie.

Face à cette situation inquiétante, différentes démarches politiques ont été initiées. A la question posée par un sénateur, le ministère de l’Écologie a répondu (JO Sénat du 3/01/2013) :

« Les principaux acteurs concernés par la gestion de ces espèces, les pêcheurs professionnels et amateurs, marins et fluviaux, les hydroélectriciens, les agriculteurs, les associations de protection de l’environnement, associations « grands migrateurs » ont été réunis afin d’établir une stratégie nationale de gestion des poissons migrateurs amphihalins, qui a été validée fin 2010. Cette stratégie insiste sur la nécessité d’agir sur la qualité des milieux et la continuité écologique. »

Enfin, quand on parle de la Gironde, on pense quand même un peu à ses délicieuses huîtres du bassin d’Arcachon, que l’on savoure avec un bon p’tit vin blanc de l’Entre-Deux-Mers.

Dégustation des huîtres au village de L’Herbe (Cap-Ferret) – Crédit photo : O.S. pour FranceSudOuest

L’ostréiculture se développe lors de la seconde moitié du XIXe siècle. Jusqu’à cette période, on se contentait de cueillir l’huître sur les bancs naturels, sans trop se soucier de la reproduction ou de l’élevage.

Il est vrai qu’elle jouissait déjà d’une solide réputation depuis déjà quelques siècles. Jacques-Auguste de Thou, premier Président du Parlement de Paris, écrit dans ses Mémoires en 1620 (attention, français d’époque dans son jus) :

« Ces Meffieurs firent dreffer une table pour dîner fur le rivage ; comme la mer étoit baffe, on leur aportoit des huîtres dans des paniers ; ils choififfoient les meilleures & les avalloient fi tôt qu’elles étoient ouvertes ; elles font d’un goût fi agréable & fi relevé qu’on croit refpirer la violette en les mangeant. »

Un siècle plus tard, la surexploitation pousse le Parlement de Bordeaux à interdire la pêche pendant trois ans, de 1750 à 1753. Décision politique judicieuse. Les bancs se reconstituent, générant une nouvelle pêche déraisonnable.

En 1848, l’espèce est menacée et, progressivement, l’idée d’élevage se met en place, renforcée par l’innovation de Jean Michelet, maçon de son état, qui met au point la technique de chaulage. Elle consiste à enduire les tuiles rangées dans un collecteur de chaux et de sable. Ainsi, l’ostréiculteur peut retirer les jeunes huîtres sans aucun risque.

L’ostréiculture prend réellement son essor. De nombreux pêcheurs artisanaux abandonnent leur activité et se convertissent à l’élevage de la gravette. Cette espèce doit cependant cohabiter quelques années plus tard avec l’huître portugaise, apparue sur les côtes girondines à la suite de cargaisons jetées à l’eau par un bateau de commerce en 1868. La portugaise remplace progressivement la gravette.

Au début des années 1970, une épizootie décime quasiment tous les bancs d’huîtres du bassin. La portugaise disparaît à son tour, au profit de la crassostrea gigas, importée du Japon. Cette espèce est toujours commercialisée.

Aujourd’hui, l’ostréiculture arcachonnaise se déploie à travers 23 ports, impliquant plus de 300 entreprises et un millier d’emplois, pour un chiffre d’affaires annuel de 40 M€. La surface ostréicole s’étend sur 2 000 hectares. La production avoisine les 20 000 tonnes annuelles.

Les nostalgiques de la gravette se consoleront un peu en apprenant qu’elle n’a pas complètement disparu et qu’il est toujours possible de se régaler de son arrière petit goût de noisette qui fit sa réputation.

Nature et paysages en Gironde

Nature et paysages en Gironde


La Gironde profite de sa large superficie, la plus importante de France, pour présenter aux visiteurs ébahis sa ribambelle de paysages et de pays. Petit tour d’horizon.

L’estuaire

L’estuaire de la Gironde est le plus vaste d’Europe occidentale, confluent de deux fleuves, la Garonne et la Dordogne, joignant leur cours au Bec d’Ambès. L’origine montagneuse des deux cours d’eau (Pyrénées pour le premier, Massif central pour le second), qui charrient en leur profondeur graves, limons et galets, explique cette couleur si particulière de la « mer de Bordeaux » ou encore la « mer de Garonne ».

Long de 75 kilomètres, doté d’une largeur pouvant atteindre par endroits les 12 kilomètres et couvrant une superficie de 635 km², l’estuaire est composé de paysages variés et différents selon que l’on se trouve sur la rive gauche ou droite.

Sur la rive gauche, les marais, très en aval, s’imposent dans le paysage du Bas-Médoc, avant de laisser la place à de larges vignes, qui profitent allègrement du bienfait des plaines alluviales pour donner naissance à l’un des meilleurs vins au monde.

Sur la rive droite, le territoire est plutôt composé de collines et de falaises. Les vignes y sont moins importantes.

Vue depuis Carluet – Crédit photo : Tristan – Flickr

Le charme de l’estuaire, ce sont aussi ses îles qui, parfois, au gré des crues, naissent ou disparaissent. Nombreux sont ceux à pleurer encore l’île de Croûte, mangée par l’eau en 2004. Fort heureusement, à la faveur de la tempête Klaus (si l’on peut dire) en 2009, l’île sans nom (ou île de Cordouan) est apparue grâce à l’accumulation des sédiments sur une surface de quatre hectares.

D’autres îles connaissent une situation géologique plus stable, à l’image de l’île Verte, forte de ses 790 hectares, où s’est posé jadis un petit village de près de 500 âmes. Le Conservatoire du littoral a pu acquérir une quarantaine d’hectares en 2001, dédiés aux oiseaux migrateurs. On continue d’y produire du vin, d’excellente réputation, sous l’appellation Bordeaux supérieur.

L’île de Patiras mérite également le coup d’œil. Située au milieu de l’estuaire, entre Cussac et Blaye, on dit qu’elle servit de lieu de retraite au pirate Dimitri de Monstri. Au Moyen-Âge, l’île accueillit les lépreux de la région.

Les champs de maïs occupent aujourd’hui une bonne partie de son territoire, même s’il subsiste encore quelques vignes.

Le milieu naturel d’exception que représente l’estuaire de la Gironde est propice au développement d’une faune importante et variée. Parmi les poissons migrateurs, il convient de citer l’alose et la lamproie, espèces emblématiques des lieux, que l’on pêche au printemps. La pibale, le maigre et encore l’esturgeon européen ont adopté cet univers aquatique, profitant malgré eux des mesures de sauvegarde mises en place pour empêcher leur disparition.

Les marais de l’estuaire sont des sources de nourriture de première importance pour la centaine d’espèces d’oiseaux migrateurs (aigrette, héron cendré, cigogne blanche, linotte mélodieuse…) qui traverse cette région chaque année. Ces zones humides sont également des lieux de reproduction et d’hivernage.

L’estuaire accueille de nombreuses autres espèces animales, parmi lesquelles le vison d’Europe, la cistude ou encore le crapaud à couteaux, dont le nom est lié à ses tubercules à l’extrémité de ses pattes lui permettant de s’enfouir dans le sable pour passer l’hiver tranquillos.

Enfin, selon les études menées par le Conservatoire Botanique National du Sud Atlantique, près de 400 espèces de végétaux ont été recensées localement, dont l’angélique des estuaires et le sénéçon à feuille de barbarée, aujourd’hui protégé.

Le vignoble

Au regard de la superficie qu’il occupe en Gironde depuis déjà un très long moment, le vignoble peut finalement être considéré comme un paysage à part entière. Du Nord du Médoc au Sud-Est de la région des Graves, les vignes, parfaitement entretenues et alignées, se déploient sur 120 000 hectares et permettent, chaque année, la production de six millions d’hectolitres de vin, des chiffres assez réconfortants.

Six régions viticoles apparaissent sur la carte : le Médoc, les Graves, le Sauternais, l’Entre-deux-Mers, le Libournais et enfin le Blayais et Bourgeais.

Sur la rive gauche de l’estuaire puis de la Garonne, les vignes du Médoc, des Graves et du Sauternais profitent de reliefs peu marqués. Sur la rive droite de la Dordogne, le vignoble de Saint-Émilion et de Pomerol s’étire sur des terres plus vallonnées, à flanc de coteaux. Cette petite astuce naturelle permet de drainer le surplus d’eau après une bonne pluie, empêchant ainsi les racines de s’asphyxier.

Exploitation du Château Tayac – Appellation Côtes de Bourg contrôlée. Crédit photo: put_the_needle_on_the_record

À chaque région vinicole correspond un ou plusieurs cépages, en fonction de la nature du sol. Ainsi, le Médoc, les Graves et le Sauternais, plus à l’Ouest, profitent d’un sol graveleux acide, propice au cabernet sauvignon. Pour le Blayais, le Libournais et l’Entre-Deux-Mers, où le sol est essentiellement argilocalcaire, le cépage roi est le merlot.

D’autres cépages sont néanmoins utilisés, mais sur des surfaces plus restreintes : le villard noir, le petit verdot, le malbec ou encore le carmenère. Pour le vin blanc (20 % de la production vinicole), les viticulteurs privilégient le sémillon, le sauvignon ou encore l’ugni blanc.

On se doute aisément que l’univers des vins de Bordeaux est vaste et parfois complexe. En fonction de la région, de la nature des sols, du relief des paysages, du choix des cépages ou du savoir-faire séculaire, des dizaines d’appellations ont vu le jour (Saint-Estèphe dans le Médoc, Pessac-Léognan dans les Graves, Premières-Côtes-de-Bordeaux dans l’Entre-Deux-Mers, etc.). Nous vous faisons grâce de la classification des grands crus classés ou du classement des crus bourgeois du Médoc.

Les amateurs de bon vin et de jolis paysages sont chaque année plus nombreux à se laisser tenter par l’œnotourisme, afin d’affûter leur palais et d’aller à la rencontre des producteurs. Pour tous ceux qui auraient trop affûté leur palais et rencontré trop de producteurs, les opportunités d’hébergement sur la route des vins se multiplient. À moins que l’on ne préfère s’endormir à la belle étoile, en chantonnant : « Auprès de ma vigne, qu’il fait bon, fait bon dormir ! »

Les Landes de Gascogne

À l’Ouest de la Garonne, et courant jusqu’au littoral, les Landes de Gascogne occupent une superficie de 1,5 million d’hectares, dépassant allègrement la frontière entre Gironde et Landes.

Les millions de pins qui constituent la forêt ne sont pas le fruit d’une évolution naturelle, mais le résultat de la volonté d’un ingénieur tenace du Second Empire, François Jules Hilaire Chambrelent (FJH pour les intimes), soucieux de poursuivre le travail initié par Nicolas Brémontier en 1786. Brémontier, lui-même ingénieur, fut l’un des premiers en France à lancer une vaste opération de fixation des dunes littorales ou intérieures. Pour ces dernières, il fait planter des milliers de pins maritimes, protégés par des genêts.

Quelques décennies plus tard, Chambrelent pousse l’expérience plus loin. Il constate que le sous-sol imperméable, constitué de sables agglutinés par des sucs végétaux, est à l’origine des eaux stagnantes, surtout en hiver, lorsque les précipitations sont importantes. De fait, cette inondation hivernale et la sécheresse provoquée par les chaleurs d’été rendent le sol infertile. La végétation est composée de bruyères, de genêts et d’ajoncs.

Fort logiquement, l’ingénieur en chef en déduit que l’écoulement de ces eaux superficielles doit être la première étape de l’assainissement des sols. Hélas, la déclivité du terrain est très faible sur l’ensemble du territoire des Landes. La solution passe par le creusement de fossés de 50 à 60 cm de profondeur, en fonction des irrégularités du sol, suivant un « plan bien parallèle à la pente générale du terrain ». Ainsi, l’eau s’écoule régulièrement et le sol est enfin assaini.

Le problème de drainage réglé, FJH comprend que la culture de céréales n’est pas envisageable à court terme. Il faudrait, pour la rendre possible, ajouter au sol sableux un mélange d’argile et de calcaire. Qui plus est, les cultivateurs ne sont pas nombreux dans cette région pauvre et hostile. En revanche, la culture forestière, notamment de pins maritimes et de chênes, apparaît être une alternative crédible.

Ses premières expériences sont couronnées de succès et suscitent l’intérêt des propriétaires locaux. La célèbre forêt des Landes de Gascogne est en train de naître, et à une vitesse surprenante. En cinq ans, plus de 20 000 hectares sont transformés, modifiant le paysage et les habitudes ancestrales des habitants, finalement ravis de ne plus subir un environnement qui les pousse à la misère.

Séduit, l’Empereur Napoléon III en personne, à travers la loi de 1857, impose des travaux d’assainissement à grande échelle.

La culture des pins génère de nouvelles activités très lucratives, comme le gemmage et l’exploitation du bois, contribuant à améliorer les conditions de vie des villageois. Les bergers disparaissent progressivement, les échasses sont de moins en moins utilisées.

Créée et maîtrisée par l’homme, la forêt est paradoxalement une invitation à redécouvrir et à s’imprégner de la nature. Profondes, mystérieuses lorsque la brume s’invite, parfois monotones en raison de la prédominance du pin maritime (80 % de la surface), les Landes de Gascogne offrent pourtant une multitude de milieux naturels à celui qui prend le temps d’observer.

La rivière L’Eyre serpente dans cet univers particulier, dévoilant par endroits un tout autre décor, nourri de frênes, de catalpas et de peupliers. Les rives sont mangées par l’osmonde royale, une grande fougère, et les roseaux. Ici, c’est le territoire du héron cendré, du martin-pêcheur, de la foulque macroule, du bécasseau royal et d’une centaine d’autres espèces d’oiseaux migrateurs ou sédentaires.

La forêt se compose également de vallées luxuriantes, de clairières de cultures, d’airials ou se regroupent quelques maisons traditionnelles.