Sites et cités du Lot-et-Garonne

Sites et cités du Lot-et-Garonne


Le département du Lot-et-Garonne peut s’enorgueillir d’un patrimoine riche, varié et séculaire, sans ressentir la moindre jalousie ou frustration vis-à-vis de sa voisine la Dordogne, pourtant plus exposée aux touristes. Première et timide sélection de sites.

Château de Poudenas

2 rue du château 47170 POUDENAS – Tél. 05 53 65 70 53 – Visites de groupes et uniquement sur réservation – Parc ouvert au public.
Édifié au 13e siècle par les seigneurs de Poudenas, vassaux du duc d’Aquitaine et roi d’Angleterre Edouard 1er de Plantagenêt, le château sert d’abord de forteresse militaire, notamment grâce à sa position dominante de la vallée de la Gélise. Le monument reçoit tout au long des siècles de nombreuses évolutions et modifications, dont l’ouverture de fenêtres à meneaux ou l’installation de deux terrasses. Les transformations apportées à la façade sud au 17e siècle, en pleine Renaissance, finissent par faire ressembler le château à une gigantesque villa toscane.
Aujourd’hui, l’édifice offre une configuration impressionnante, dont la superficie au sol dépasse les 2700 m². On peut visiter six salles, qui présentent chacune un style différent, dont la bibliothèque, restaurée au 19e siècle.
Le parc s’étend quant à lui sur une dizaine d’hectares agrémentés d’une centaine d’essences, qu’il s’agisse des cèdres de l’Atlas ou des cyprès âgés de quatre siècles.

La Toscane en plein Sud-Ouest – Crédit photo: MOSSOT – Own work – CC BY-SA 4.0

Bastide de Villeréal

Place de la halle 47210 VILLERÉAL – Tél. 05 53 36 09 65
Le Lot-et-Garonne reste quand même l’un des berceaux des bastides dans le Sud-Ouest. Pour rappel, les bastides correspondent à ces villages fortifiés, construits généralement en quelques années au Moyen-Âge et dont les rues quadrillées forment des îlots agencés autour de la place centrale, lieu de vie de la cité. Villeréal illustre fort bien ce renouveau architectural, avec tout le charme qui lui est propre. Édifiée en 1267, la bastide est toujours pourvue de ses maisons médiévales à colombages ou à encorbellement, dont chacune ne manque pas d’attirer le regard.
La place centrale accueille une halle exceptionnelle, de par son état et la présence d’un étage en torchis. Refaite à l’identique en 1515, elle servait aux mesures officielles des grains. Son étage, quant à lui, se réservait aux notables du village.
À l’instar des autres bastides ou villages du territoire, la découverte des lieux s’effectue lors d’une promenade nonchalante, sans précipitation, en complète immersion.

Clairac plage

Route de la Plage 47320 CLAIRAC – Tél. 05 53 84 22 21 – Accès gratuit – Baignade surveillée en juillet et août de 14h à 19h.
Aménagée sur les rives du Lot, au cœur du joli village de Clairac, la plage invite au farniente sur son sable blanc sitôt les chaleurs estivales venues. On peut s’y baigner en toute tranquillité, l’endroit étant conforme aux normes européennes et l’eau régulièrement contrôlée. Juste à côté se tient le camping-restaurant municipal, fort de sa petite cinquantaine d’emplacements et de ses nombreux jeux mis gracieusement à la disposition des clients. La terrasse du restaurant offre quant à elle un chouette panorama de la rivière, de la plage et du village. Bref, une image de carte postale au soleil couchant, au moment de l’apéritif.

Crédit photo : Comité Départemental du Tourisme de Lot-et-Garonne

Villascopia

66 rue de Lamarque, 47240 CASTELCULIER – Tél. 05 53 68 08 68 – Ouverture : d’avril à septembre, du lundi au vendredi de 9h à 13h et de 14h à 17h, mercredi / samedi et dimanche de 14h à 17h. En juillet et août : tous les jours de 10h30 à 18h00. Vacances scolaires de Toussaint : tous les jours de 14h à 17h (fermé le 01/11) – Tarif : 6 € pour les adultes et 4 € pour les enfants.
En 1970, un agriculteur de Castelculier découvre une statue en labourant son champ. Les archéologues en déduisent qu’il s’agit d’une représentation de Minerve, fille de Jupiter. Il s’ensuit, de 1986 à 1998, un vaste et long chantier de fouilles, qui permet de mettre à jour les ruines d’une villa gallo-romaine, et plus particulièrement ses thermes, sur une surface de 3500 m².
Le projet Villascopia tend à raconter l’histoire des lieux il y a 1800 ans à travers la technologie Scénovision, faisant intervenir Paulin de Pella, petit-fils du célèbre Ausone, qui raconte son souvenir d’enfance à la villa de Castelculier en compagnie de ses amis.
Après cette immersion dans le passé, le public est invité à visiter l’espace muséographique consacré aux divers objets trouvés pendant les fouilles et bien sûr les vestiges de la villa, dont la zone thermale, entièrement dégagée.

Centrale hydroélectrique de Fumel

20 avenue de l’Usine, 47500 FUMEL – Tél. 05 53 71 13 70 – Visites hebdomadaires en haute saison, uniquement sur réservation. Se renseigner auprès de l’office de tourisme Fumel-Vallée du Lot. Tarif : 6 € pour les plus de 12 ans et 4 € de 6 à 12 ans.
Mise en service juste après la Seconde Guerre mondiale, la centrale hydroélectrique a permis d’alimenter de nombreuses années durant l’usine métallurgique de Fumel, et plus précisément son énorme machine de Watt, une soufflerie dont il ne reste que deux exemplaires dans le monde.
La conception de la centrale, toute de verre et de béton, repose sur le principe d’un barrage à clapets haut de 7 mètres dominant la rivière Lot et permettant de diriger l’eau vers les deux turbines Kaplan, capables de produire 3500 kWh.
Vendue en 2005 à un propriétaire privé, la centrale continue de fonctionner comme au bon vieux temps. La production d’énergie (propre et durable), vendue à EDF, profite à 7000 foyers.

Sites et cités des Landes

Sites et cités des Landes


Souvent associé à son immense forêt de plus d’un million d’hectares, le département des Landes profite pourtant d’une réelle diversité de petits pays, au patrimoine et à la culture propres, qui contribuent à sa diversité et à sa richesse.

Le Marais d’Orx

005 Route du Marais d’Orx, 40530 Labenne – Tél. 05 59 45 42 46 – Visite guidée grand public (1/2 journée) : adultes 7,50€ / enfants 3,50€ (6 à 16 ans) – Gratuit moins de 6 ans
Situé à toute proximité de la commune de Labenne, le marais d’Orx s’étend sur un millier d’hectares et bénéficie depuis 1995 du classement en Réserve naturelle nationale, intégrée au réseau européen Natura 2000. Né il y a 3 millions d’années de la formation du cordon dunaire sur le littoral qui empêche le ruissellement des eaux vers l’océan, le marais est asséché au 19e siècle sur ordre de l’empereur, soucieux de développer l’activité agricole. La nature reprend progressivement ses droits jusqu’à la résurrection du marais, racheté par le Conservatoire du littoral en 1989.
La Réserve représente une étape importante pour les oiseaux migrateurs et leur offre une variété de milieux naturels (prairies, plans d’eau, saulaies…) bien adaptés à leur séjour. On a ainsi compté près de 250 espèces d’oiseaux sur le site, dont les oiseaux hivernants ou migrateurs et les espèces nicheuses. L’oiseau le plus emblématique des lieux est certainement la spatule blanche, qui prête d’ailleurs sa silhouette au logo du syndicat mixte en charge de la gestion du marais. Bien sûr, la zone humide favorise toute une biodiversité, propice aux espèces inféodées (amphibiens, reptiles, poissons ou mammifères).
Le domaine ne se visite qu’à pied, le long d’un sentier de 6 km (aller et retour) jalonné d’observatoires. Toute l’année, des animations et des visites guidées sont proposées au public.

Les arènes de Pomarez

Tél. 05 58 89 02 25 – Visite guidée uniquement sur rendez-vous pour les groupes (5 €).
Si l’on souhaite s’imprégner de la culture landaise, c’est en Chalosse que l’on se rend, et plus précisément à Pomarez, charmante bourgade de 1500 habitants située non loin d’Orthez. Pourquoi Pomarez alors que pays environnant est riche d’autres ravissants villages ? Parce que la commune est considérée comme la Mecque de la course landaise, où sont nés de grands noms de la discipline, qu’ils fussent sauteurs ou écarteurs, et dont la renommée s’est étendue dans tout le département et même au-delà.
Les magnifiques arènes imposent d’ailleurs le respect. Édifiées en 1931 d’après les plans d’Albert Pomade, déjà à l’origine des arènes de Dax, elles présentent la particularité d’être couvertes. Leur capacité est de 3000 places et elles accueillent chaque année diverses épreuves de compétition, notamment celles de la Pentecôte et du 15 août, fort prisées. C’est également ici que l’on trouve la seule école taurine des Landes.
On peut bien sûr les visiter sur rendez-vous tout au long de l’année, mais leur découverte sera plus agréable et authentique un jour de course, au son des bandas et au milieu du public.

Château de Gaujacq

2 route de Brassempouy, 40330 GAUJACQ – Tél. 05 58 89 01 01 – Du 15/04 au 30/06 : visite guidée à 15h, 16h, 17h – Du 01/07 au 31/08 : visite guidée à 11 h, 15 h, 16 h, 17 h et 18 h – Du 01/09 au 17/09 : visite guidée à 15h, 16h, 17h – Tarifs : 7 € pour les adultes, 6 € pour les enfants de 12 à 18 ans – Visites nocturnes aux chandelles tous les lundis soir à 21h30 (réservation obligatoire – 10 €).
Classé Monument historique, le château de Gaujacq a été construit au 17e siècle en faveur de François de Sourdis, lieutenant général des armées de Louis XIV. Les plans ont été tracés par Mansart, premier architecte du roi, à qui l’on doit entre autres la place Vendôme à Paris ou la salle des Glaces au château de Versailles.
Concevant un château de plain-pied, Mansart s’est inspiré de l’architecture grecque antique, style qu’il complète par une magnifique galerie à l’italienne tout autour du jardin intérieur. Les nombreuses pièces de l’édifice se consacrent, à travers le mobilier, la scénographie et la multitude de détails, dont l’art de la table, aux 17e et 18e siècles.
Enfin, la visite du château de Gaujacq peut se compléter par celle du plantarium, situé juste à côté. Conçu par le botaniste Jean Thoby, il permet la conservation de nombreux végétaux, que l’on peut admirer en parcourant les allées du jardin à la française. Deux fois par an (en mai et octobre), le botaniste organise le RANAPECO, qui rassemble moult pépiniéristes collectionneurs. Un évènement attendu des amateurs.

Réserve naturelle du courant d’Huchet

374 rue des Berges du Lac, 40550 LÉON – Tél. 05 58 48 73 91 – Visites guidées pédestres organisées tout au long de l’année, de 2 heures à 4 heures, sur réservation (tarifs : 6 € adulte et 3 € enfant).
Dans les Landes, les courants désignent des fleuves côtiers, qui sont en fait des cordons ombilicaux servant d’exutoire entre les étangs (ou les lacs) et l’océan. Les étangs reçoivent eux-mêmes les eaux des raus (ou ruisseaux). Parmi les quelques courants landais, il convient de citer celui de Soustons et, bien sûr, le courant d’Huchet, qui sert d’exutoire à l’étang de Léon.
Long de 9 kilomètres, le courant d’Huchet s’entoure d’une végétation luxuriante et magnifique, ayant largement justifié la création d’une Réserve naturelle, en 1981. On y recense près de 300 espèces végétales, dont certaines exotiques, à l’instar de la fougère royale ou du cyprès de Louisiane. L’écosystème se révèle idéal pour l’avifaune, d’ailleurs très dense. Parmi les espèces ayant adopté ce p’tit coin de paradis, citons le héron cendré, la bécasse des bois, le lézard vivipare, la loutre ou encore la lamproie marine.
La visite des lieux s’effectue en accès libre grâce aux itinéraires de promenade à travers la forêt. Il est également possible de descendre le courant en galupe (barque à fond plat) que dirige un batelier Ambiance garanti, on se croirait presque en Amazonie.

Ferme solaire du Gabardan

40240 LOSSE – Tél. 05 58 44 86 06
La centrale solaire photovoltaïque de Losse, dite aussi ferme solaire du Gabardan, a été mise en service en 2010. Son parc rassemble pas moins de 872 300 panneaux répartis sur 317 hectares, dont des « trackers », conçus poursuivre la course du soleil tout au long de la journée.
Chaque année, la production tirée de l’infrastructure atteint les 84 GWh, susceptibles d’alimenter en électricité une ville de près de 40 000 habitants. Le souhait de l’initiateur du projet, EDF Énergies nouvelles, est de favoriser les énergies renouvelables et positives.
En matière de coût environnemental lié à l’installation d’une telle entité, chaque parcelle déboisée a été compensée non loin, dans le pays de Gabardan.
La ferme solaire forme un paysage anachronique au milieu de la forêt de pins. C’est l’une des raisons, parmi d’autres, qui motive les demandes de visite émises par les écoles, les curistes ou les touristes. Le site étant fermé au public, il convient de prendre rendez-vous auprès de l’office de tourisme de Saint-Justin, habilité à organiser des visites guidées.

Les bienfaits des produits du Périgord

Vin & Gastronomie Diététique & Nutrition Dordogne

Les bienfaits des produits du Périgord


Le terroir périgourdin est riche et généreux et l’harmonie de ses mets et vins en fait une région systématiquement citée comme gastronomique. Truffe noire, foie gras d’oie et de canard, fruits et légumes… Parmi la grande variété de produits, trois présentent de hautes qualités diététiques : la noix, le cèpe et la châtaigne.

La nature périgourdine est l’amie de notre organisme – Crédit photo : Owen Mathias – Flickr

La noix, une protection des maladies cardio-vasculaires

La culture du noyer est une longue tradition périgourdine. Au XIe siècle, certaines redevances étaient déjà payées en setiers de noix. À la suite de la maladie du ver à soie et de l’apparition du phylloxéra au XIXe, le noyer est cultivé de façon intensive, particulièrement en Périgord.

Dans cette région, les noix sont de petits calibres et présentent une coquille tachetée ; elles produisent une excellente huile. Riche en lipides (+ de 60 %), remarquable pour la qualité et la richesse de ses protéines, éléments minéraux et vitamines, la noix peut être consommée fraîche ou sèche. Mais attention, après le début de la récolte, fin septembre, la noix fraîche doit être consommée rapidement ou conservée en réfrigérateur. Sèche, on peut la manger tout au long de l’année.

À la suite de recherches effectuées par la faculté de pharmacie de Bordeaux, les résultats ont été particulièrement intéressants. Ils montrent en effet que les personnes qui consomment des noix ou de l’huile de noix tous les jours ont un taux de cholestérol HDL (le bon cholestérol) plus élevé que les  » non-consommateurs « . Or, cette augmentation est un facteur de protection vis-à-vis des maladies cardiovasculaires. Toutefois, riches en calories, un apport de 30 à 50 g par jour pourrait s’avérer suffisant et raisonnable.

Les cèpes, plaisir et santé réunis !

Les cèpes ne sont pas seulement des mets de choix. Très sains, ils contribuent à notre équilibre et à notre bonne santé. Seules les personnes dont l’appareil digestif est un peu susceptible risquent de plus ou moins bien supporter les champignons sauvages, les plus riches en fibres.

En dehors de cela, les responsables de la Fédération française de cardiologie estiment que les cèpes peuvent être servis sans restriction dans la grande majorité des régimes : surpoids, diabète, excès de cholestérol, hypertension… Ce n’est pas surprenant. Composés à 90% d’eau, ils sont peu caloriques et n’apportent en moyenne qu’une quinzaine de calories pour 100 g. Mieux encore, elles sont apportées presque en totalité sous forme de protéines, de vitamines et de sels minéraux.

Sauvages la plupart du temps ou cultivés sur couches, les cèpes sont en effet très riches en vitamines du groupe B et en vitamines PP. Ils sont ainsi bénéfiques pour le système nerveux et la peau.

Le cèpe de Bordeaux aiment bien les forêts du Périgord – Crédit Photo : Matthieu Brochon -CC BY 4.0

En moyenne, 100 grammes de cèpes suffisent aux besoins journaliers en vitamines B1, B2 et B3. En revanche ils sont pauvres en vitamine C. Plus encore que des vitamines, ils vous apporteront du sélénium, réputé pour ses propriétés antioxydantes. Le sélénium est impliqué dans l’élimination des radicaux libres qui accélèrent le vieillissement cellulaire, et plusieurs travaux internationaux lui prêtent d’intéressantes propriétés. Il nous protégerait ainsi contre les maladies cardio-vasculaires, mais aussi contre certains cancers digestifs. Or les cèpes représentent l’une des principales sources alimentaires, devant même les huîtres dont c’est pourtant une des qualités principales. Il suffit de 50 grammes de cèpes pour satisfaire aux besoins de l’organisme pendant 24 heures ! Alors faites-vous plaisir et, pour une fois, sans modération !

La châtaigne, le plein d’énergie

La châtaigne constitua durant plusieurs siècles la base de l’autosuffisance alimentaire des communautés rurales périgourdines. Devenue synonyme de nourriture du pauvre, la châtaigne subsista longtemps à titre résiduel, jusqu’à connaître un nouvel essor à partir des années 80. Le regain d’intérêt dont elle bénéficie s’appuie entre autres sur sa qualité alimentaire et diététique.
Le taux de glucide de la châtaigne sèche est de 73 % (40 % pour le fruit frais), soit une valeur supérieure à celle des céréales (blé, maïs, orge, seigle). Les teneurs en lipides, à hauteur de 5%, sont également plus élevées ; les protides (7,4%) sont au contraire plus bas. La châtaigne contient des acides gras libres, essentiellement l’acide linoléique, palmique, et oléique, éléments indispensables à la prévention des maladies hépatiques, sanguines et respiratoires.

L’apport vitaminique est constitué principalement par les vitamines B1 et B2 qui interviennent dans le métabolisme énergétique et de la vitamine C dont on connaît les vertus antiscorbutiques. Même si une quantité non négligeable, mais difficile à évaluer de façon précise et constante, disparaît au chauffage, les vitamines se retrouvent encore dans la farine de châtaigne.

Parfois, prendre une châtaigne peut s’avérer salutaire pour notre santé – Crédit photo : user:Fir0002 – GFDL 1.2

Enfin, le fruit sec contient de nombreux éléments minéraux : en quantité importante du potassium et du phosphore, en quantité moindre du soufre, du magnésium, du calcium et du sodium.

La châtaigne, c’est bon pour le tonus !


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La garbure, plus forte que Red Bull

La garbure, plus forte que Red Bull


Plat emblématique du Sud-Ouest, la garbure a richement nourri des générations de Gascons soumis au travail de la ferme et aux conditions climatiques parfois rudes en hiver.

Plus fort que l’hiver – Crédit photo : Garburade – CC BY-SA 3.0

On reste calme

L’origine précise du plat suscite encore quelques agacements entre Béarnais et Landais, qui en revendiquent la paternité. Afin d’éviter tout regain de tension, nous parlerons donc d’un plat gascon, qui autorise de toute façon des centaines de recettes différentes, au gré de son garde-manger, de ses envies ou des produits disponibles proches de soi.

La garbure, c’est donc une soupe traditionnelle (très) généreusement composée de légumes de saison (surtout du chou) et de viandes confites. On peut tout à fait la considérer comme un plat principal, sans craindre la petite fringale à l’heure du goûter ou au milieu de la nuit.

Après s’être repu d’une bonne garbure, les paysans gascons étaient fins prêts à affronter le vent glacé des Pyrénées (s’agissant des Béarnais) ou l’humidité des tourbières (s’agissant des Landais). Le plat a surtout permis à des populations pauvres de se nourrir correctement et même de se régaler.

Bon à… savoir :

Il est vivement recommandé de faire tremper ses haricots secs (tarbais de préférence) pendant au moins 12 heures.

Si la garbure reste très savoureuse après avoir été réchauffée, il convient quand même de la consommer assez rapidement, sans une trop longue conservation, du fait de la présence de chou et de navet parmi les ingrédients, des légumes qui fermentent assez vite.

L’autocuiseur est à bannir pour cette recette, qui préfère plutôt une cuisson à feu doux, sans précipitation (entre 2 heures 30 et 4 heures). C’est le prix du bonheur.

Enfin, le championnat du monde de garbure, la Garburade, est organisé le premier week-end de septembre à Oloron-Sainte-Marie, au cœur du Béarn. Les équipes s’affrontent afin de proposer à un jury de professionnels la meilleure garbure de l’année (ou la plus originale ou la plus innovante). C’est surtout l’occasion d’organiser une grande fête gourmande, à laquelle participe plus d’un millier de convives.

Le haricot tarbais, ingrédient indispensable de la garbure – Crédit photo : Patrick BOILLAUD

La recette

Les ingrédients (pour 6 personnes) :

  • 1 crosse de jambon
  • 1 kg de lard maigre
  • 1 confit d’oie ou de canard
  • 1 chou vert
  • 3 carottes
  • 1 poireau
  • 1500 g de pommes de terre
  • 4 navets
  • 500 g de haricots blancs secs
  • 2 oignons piqués d’un clou de girofle
  • 1 bouquet garni
  • Sel et poivre du moulin

Préparation :

Prendre une cocotte, la remplir d’eau et y déposer la crosse de jambon. Porter à ébullition.

Passer ensuite le jambon sous l’eau froide, l’égoutter et renouveler l’opération. Procéder de même avec le lard fumé, afin de bien le blanchir. Bien égoutter la crosse de jambon et le lard et les remettre dans la cocotte nettoyée. Ajouter 4 litres d’eau et faire cuire pendant 1h30 à petit bouillon.

Nettoyer les carottes, le poireau et les navets et les couper en petits morceaux. Éplucher les oignons et les gousses d’ail. Ajouter tous ces légumes, ainsi que les haricots blancs et le bouquet garni, dans la cocotte, avec la viande et porter à ébullition. Couvrir ensuite la cocotte et laisser mijoter à feu doux pendant 3/4 d’heure.

Couper le chou en quartiers, en prenant soin de supprimer le trognon. Faire blanchir 5 minutes à l’eau bouillante, passer sous l’eau froide, bien égoutter et réserver. Éplucher les pommes de terre, les laver et les couper en morceaux. Les mettre avec les autres ingrédients dans la cocotte. Dès que les haricots commencent à être cuits, ajouter le chou et le confit d’oie. Couvrir et laisser cuire encore 15 minutes.

Lorsque la cuisson touche à sa fin, retirer les oignons, le bouquet garni et penser à désosser toutes les viandes, en les coupant en très petits morceaux. Remettre les chairs dans la cocotte.

Rectifier l’assaisonnement si besoin et servir bien chaud.

Vous pouvez accompagner la garbure de tranches de pain de campagne bien grillées.

Qu’est-ce qu’on boit avec ça ?

La garbure étant avant tout un plat robuste, on peut lui associer sans difficulté un Madiran, suffisamment tannique et charpenté pour l’accompagner comme il se doit. De plus, on reste dans la même région, ce qui n’est que justice.

S’il reste un fond de bouillon dans l’assiette après avoir terminé son plat, ne pas hésiter une seule seconde à faire chabrot, c’est-à-dire à verser un peu de son vin dans l’assiette, qu’on porte directement à sa bouche pour se régaler de ce divin mélange.

« Un p’tit chabrot pour faire passer tout ça, un p’tit Armagnac et au lit.« 

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Hasparren, la richesse des Pyrénées à proximité de l’Atlantique

Hasparren, la richesse des Pyrénées à proximité de l’Atlantique


Située à 25 km de l’océan et au pied de la chaîne pyrénéenne, Hasparren jouit d’un environnement propice à la découverte des paysages et de la culture basques.

Crédit photo : Mariano Mantel – Flickr

Histoire de la cité

Situé au cœur d’un site protohistorique, comme en témoignent les grottes d’Oxocelhaya, le village d’Hasparren («Hazparne» en basque) est considéré comme un oppidum (cité fortifiée) au cours de l’Antiquité, habité par la tribu protobasque des Tarbelles.

Hasparren se développe au Moyen-Âge grâce aux activités de tannerie et de buanderie, profitant du passage des nombreux pèlerins en route vers Saint-Jacques-de-Compostelle.

En 1784, la célèbre révolte des femmes, alimentée par des rumeurs de gabelle, pousse l’intendant de Guyenne Néville à se venger en faisant abattre le clocher de l’église, qui ne sera reconstruit qu’en 1816.

Au 19e siècle, l’industrie de la chaussure s’installe dans la commune grâce au savoir-faire séculaire des tanneurs. D’abord locale et destinée à être vendue sur place les jours de marché, la production gagne en ambition au fil des décennies et se diffuse à Bordeaux, Toulouse et même en Afrique du Nord, en Argentine et en Uruguay par l’intermédiaire des Basques installés dans ces régions du monde. L’activité perdure jusque dans les années 1960.

Les frères Elhuyar, à l’origine de la découverte du tungstène (1761) et le poète Francis Jammes (1868-1938) restent les personnalités les plus marquantes d’Hasparren.

Balade en ville

Située au pied des Pyrénées, Hasparren se décompose en un ensemble de onze quartiers bâtis à flanc de collines et parfois distants de plusieurs kilomètres du bourg, très resserré. L’architecture des vieilles maisons («exte») reflète les influences des provinces du Labourd et de la Basse-Navarre. Les façades sont riches de nombreux détails d’ornementation.

Reconstruite en 1879, l’église Saint-Jean-Baptiste figure parmi les plus vastes édifices religieux du Pays Basque, capable d’accueillir plus de 800 fidèles. Les visiteurs peuvent y apprécier la nef et les galeries des hommes, typiques des églises basques.

C’est également à cet emplacement que l’on découvrit, en 1660, la pierre romaine gravée datant du IIe siècle et classée aux Monuments historiques : « Flamine, duumvir, questeur et magister du canton, Verus ayant accompli la mission qui lui avait été confiée auprès de l’empereur, obtint pour les neuf peuples qu’ils se séparent des Gaulois ; à son retour de Rome il dédie cet autel au génie du canton ». L’inscription pourrait faire référence à l’opposition entre les neuf peuples aquitains aux peuples gallo-romains ou bien au contraire évoquer la réunion de la Novempopulanie à la Gaule, selon les historiens.

La nouvelle chapelle du Sacré-Cœur, bâtie de 1928 à 1931 grâce à l’initiative du chanoine Pierre Lopez de la Vega, permet de découvrir des éléments de décor de style Art déco, à l’instar de ses fresques représentant les 46 saints honorés par les Basques. La mosaïque du chœur ne manque pas non plus d’attirer le regard grâce à sa représentation du Christ au cœur apparent, les bras ouverts en signe d’accueil. La chapelle est classée aux Monuments historiques depuis 1996.

Parmi les opportunités de visite, il convient également de signaler la Maison Eyharytzea, au centre bourg, léguée en 1921 au poète Francis Jammes et à sa nombreuse famille. C’est aujourd’hui un musée ouvert l’été.

Pause gourmande et festive

Hasparren, fidèle à la tradition basque, est une terre de bonne chère et de fêtes. L’autorisation d’ouverture du marché, accordée par Louis XIV en 1656, impose la petite ville comme un rendez-vous incontournable pour la population. « Le marché d’Hasparren, dont la position géographique limitrophe de la Basse-Navarre est avantageuse pour les Navarrais, les Souletins, les Béarnais et les Chalossais, fait qu’ils ne vont pas aller chercher un marché dans l’intérieur du pays alors qu’ils en ont un plus proche » écrit ainsi un intendant de la province au XVIIe siècle.

Aujourd’hui, la commune continue de faire vivre cette culture des marchés, dont le marché aux produits fermiers, tous les samedis matin, ou le grand marché, ouvert chaque mardi sur la place des Tilleuls.

Les amateurs de bonnes choses peuvent aussi se tourner vers les producteurs et commerçants locaux, à l’image de la famille Ospital, qui contribue à perpétuer la tradition millénaire du jambon en élaborant le fameux jambon de Bayonne estampillé « Ibaïona ».

C’est aussi l’occasion de déguster le fromage de brebis, fabriqué à partir du lait de la manech tête rousse ou tête noire, une race locale, ou de découvrir le taloa au fromage et à la ventrèche, une galette de farine de maïs.

Parmi les nombreuses festivités, la fête Dieu (ou Besta Berri) est célébrée au mois de juin depuis déjà quelques siècles. Organisée sous la forme d’une procession, elle donne l’occasion aux participants de revêtir des costumes colorés, rappelant l’uniforme des soldats napoléoniens, et de danser au son de la musique.

Découvertes des environs

Route Impériale des Cimes
Les férus d’histoire et de chaussures de marche ne bouderont pas leur plaisir en empruntant la route impériale des cimes, à toute proximité d’Hasparren. Longue de 25 kilomètres, elle relie les villes de Bayonne et Saint-Jean-Pied-de-Port. Tracée sur ordre de Napoléon, elle permit aux troupes impériales de rallier Saint-Jean-Pied-de-port lors de la guerre d’indépendance espagnole, au début du XIXe. Elle a toujours été privilégiée par les voyageurs grâce à son accessibilité et sa praticabilité, même en hiver.

Riche de son passée, la voie est également réputée pour offrir des vues exceptionnelles de paysages, notamment de la côte ou des massifs pyrénéens.

La Bastide-Clairence (Bastida de Clarenza)
La Bastide-Clairence, construite au XIVe siècle à l’initiative de Louis 1er de Navarre et située en Pays d’Hasparren, est un exemple typique du village navarrais, avec ses maisons aux façades richement dotées de colombages. Son église est classée aux Monuments historiques, notamment grâce à son remarquable porche roman.

Bastida de Clarenza, qui figure parmi les plus beaux villages de France, accueille depuis toujours de nombreux artisans d’art. Chaque année, au début du mois de septembre, le marché de la céramique permet d’exposer les dernières créations locales.

Grottes d’Isturitz et Oxocelhaya
Les deux grottes constituent l’un des plus importants sanctuaires du paléolithique en Europe. Les galeries, ornées de gravures et peintures, montrent que ces lieux furent habités de 80 000 à 15 000 avant J.C.

La succession des vastes salles, richement pourvues en concrétions, constitue également un spectacle unique.

Enfin, des randonnées pédestres balisées autour de ce site permettent de prolonger le plaisir.

Le Mont Ursuïa
Le Pays d’Hasparren est dominé par les monts Baigura et Ursuïa. Ce dernier, surnommé la « montagne des sources » et d’une hauteur de 698 mètres, offre un vaste panorama sur les Pyrénées, l’océan Atlantique, les forêts de pins landaises et les villages basques situés alentour. L’ascension du mont Ursuïa, à pied ou en VTT, permet de repérer quelques vestiges protohistoriques et d’apprécier la faune, en ayant un œil attentif sur les pottoks, les célèbres petits chevaux du Pays Basque.

Richesses du Pays d’Hasparren

Parmi les dix communes du Pays d’Hasparren, Helette (Heleta) organise tous les ans (mars et novembre) depuis 1750 sa célèbre foire aux pottoks (prononcer pottiok) ou encore les danses de la Fête Dieu, dernier vestige des danses religieuses en Europe. La commune de Mendionde (Lekorne) constitue une étape gourmande idéale avec ses restaurants réputés, sans omettre la coopérative Berria de Macaye (Makae), spécialisée dans la production de fromages de brebis et de vaches. Enfin, Meharin (Mehaine) propose des défis de force basque, étroitement associée à la culture du pays.

La pelote basque est étroitement liée à l’histoire de la cité, qui a donné naissance à de grands champions, dont Gaskoïna et Yats, devenus des figures légendaires. En 1935, la société Noizbaït voit le jour et permet à bon nombre de joueurs et de dirigeants de confirmer la réputation d’Hasparren en matière de pelote. Chaque quartier possède son fronton, sans parler des deux trinquets et du fronton mur à gauche intégré à la salle polyvalente communale, qui sont autant d’invitations à se laisser tenter.

Plus généralement, Hasparren et les communes avoisinantes sont particulièrement actives avec près de 3000 licenciés sportifs et de nombreuses infrastructures.


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Le pont Jacques Chaban-Delmas, liaison Ba-Ba cool

Le pont Jacques Chaban-Delmas, liaison Ba-Ba cool


Sa travée mobile permet aux paquebots et grands voiliers de venir accoster non loin de la place de la Bourse. Surtout, l’ouvrage contribue à augmenter le nombre de ponts à Bordeaux, somme toute assez faible.

Crédit photo: SuperCar-RoadTrip.fr – Flickr

La rive gauche, maîtresse depuis des siècles

Une question taraude souvent les Bordelais et les visiteurs : pourquoi diable y a-t-il si peu de ponts à Bordeaux ? Avant la construction du pont Chaban-Delmas, seuls six ponts routiers et ferroviaires enjambaient la Garonne, un nombre un peu léger en comparaison des 45 ponts et passerelles de Lyon ou des 37 ouvrages de la capitale.

Pour Sylvain Schoonbaert, urbaniste, cité dans le magnifique livre « Un pont s’élève dans la ville », de Jean-Paul Vigneaud (Éditions Sud-Ouest), la raison est fort simple : « Historiquement, la ville est ancrée rive gauche et cette ville doit son essor à son port qui se trouve exclusivement de ce côté-là, de l’actuel quartier Saint-Jean à Bacalan où se situe le pont levant aujourd’hui. À l’époque, si l’on construit un pont sur la rivière, on vient tout simplement couper le port en deux. »

Même argumentation pour Jean Dumas, géographe, professeur émérite à l’IEP de Bordeaux, interrogé par le Journal de la CUB (janvier/mars 2013) : « Il faut garder à l’esprit le fait que si Bordeaux, historiquement, était la ville d’un fleuve, c’était la ville d’une seule rive. C’était le port de la Lune et de toutes ses activités (négoces, vins, etc.). La forme même du méandre du fleuve avait imposé le développement du port du côté où les eaux étaient les plus profondes, tandis qu’en face régnaient les terres de marécages. Sans être bien sûr négligeable, l’autre rive était un « ailleurs ». Des transports plus ou moins réguliers par bateaux plats se sont mis en place à partir du XVIIIe siècle. Un pôle de construction navale, des usines de chemin de fer, se sont développés au XIXe siècle, mais qui constituaient une sorte d’autre chose. »

Force est de constater qu’entre Bordeaux et ses ponts, il est difficile de parler de vieille histoire. Le premier ouvrage est édifié entre 1810 et 1822 sous l’impulsion de Napoléon, qui souhaite que les troupes impériales puissent franchir la Garonne dans leur périple vers l’Espagne. Le chantier est chaotique, les ingénieurs sous-estiment la puissance des courants de la sauvage Garonne. En 1813, les piles et les échafaudages ne résistent pas à la crue. Il convient d’adapter l’ouvrage à son environnement, en utilisant des cloches de plongée pour travailler et en enfonçant 220 pieux de bois pour chaque pile.

Le pont de Pierre reste la seule liaison routière et piétonne entre les deux rives pendant un siècle et demi.

En 1860, Stanislas de la Laroche-Tolay et Paul Régnauld installent la passerelle ferroviaire Saint-Jean. La conduite des travaux est assurée par le jeune Gustave Eiffel, confronté pour première fois de sa carrière au travail de l’acier. L’ouvrage laissera place à un pont-rail en 2008, offrant quatre voies et n’imposant plus aux trains de rouler à 30 km/h.

La décision de soulager le pont de Pierre est prise au début des années 1960 par le maire, Jacques Chaban-Delmas. Deux ponts sont envisagés et finalement construits. Le premier, le pont Saint-Jean est édifié en 1965 afin de répondre au trafic automobile croissant en centre-ville. Le second, l’impressionnant pont d’Aquitaine, est inauguré en 1967.

En 1993, le pont d’Arcins (aujourd’hui pont François Mitterrand) voit le jour à son tour, au sud-est de la ville, permettant de boucler la rocade bordelaise.

L’évidence d’un nouvel ouvrage

Il suffit d’observer la carte de Bordeaux pour s’en apercevoir assez rapidement : les opportunités de franchissement de la Garonne restent somme toute assez limitées. La voiture n’est certes plus la reine de la ville, à Bordeaux comme ailleurs, mais la population augmente, le quartier de la Bastide, longtemps isolé, prend de l’ampleur, les quais deviennent des invitations à la promenade que l’on a envie de prolonger en franchissant le fleuve, le pont de Pierre accueille désormais le tram de la ligne A, au détriment de deux voies de circulation, qui seront peut-être définitivement fermées dans un futur proche (le pont s’enfonce). Bref, la ville gasconne n’est plus limitée à sa seule rive gauche.

Le projet d’un nouveau pont est présenté au conseil municipal en 1998. La première proposition consistant à ériger l’ouvrage à proximité du pont de Pierre, pas très loin de la place des Quinconces, ne suscite pas vraiment l’enthousiasme des élus de l’opposition, ces derniers souhaitant préserver l’environnement urbain et permettre aux touristes sortis des paquebots de gagner facilement la place de la Bourse par les quais.

Ce sera finalement dans le prolongement de la rue Lucien Faure et des boulevards que sera construit le nouvel ouvrage, permettant une connexion directe entre les quartiers Bacalan et Bastide.

Après de très longs débats sur la nature de l’ouvrage (ce sera un pont levant, et non pas un tunnel comme cela fut envisagé un temps par le maire de Bordeaux) et son financement (un accord est trouvé entre la Communauté Urbaine de Bordeaux, le ministère des Transports, le Conseil régional et le Conseil général), le projet est adopté par les élus de la CUB en mai 2002.

Le b.a.-ba du pont Ba-Ba

D’abord nommé Lucien Faure, le pont adopte rapidement le patronyme de Bacalan-Bastide (Ba-Ba pour les intimes), ce qui lui donne une petite touche sympathique et conviviale auprès des Bordelais.

Le cahier des charges est, en revanche, beaucoup moins sympathique et convivial :

– un pont levant sur un axe horizontal,
– un tirant d’air équivalent au pont d’Aquitaine en position haute (53 mètres) et au pont de Pierre en position basse,
– quatre voies pour les automobiles,
– deux voies dédiées au transport en commun,
– deux voies pour les vélos ;
– deux trottoirs,
– une passe navigable de 110 mètres de large.

L’appel à candidatures est lancé en février 2003 et, en juillet, le jury sélectionne les cinq acteurs finaux :

– Bruno Gaudin / Eiffage ;
– Aymeric Zublena / Bouygues ;
– Alain Spielmann / Razel ;
– Jean-Vincent Berlotier-Strates / Dodin ;
– Charles & Thomas Lavigne / GTM Vinci.

Ces groupements d’architectes et d’entreprises du BTP planchent sur leur projet respectif jusqu’en septembre 2004, en tenant compte des nombreuses contraintes architecturales et techniques, mais en réfléchissant aussi aux futurs coûts d’exploitation.

Il faut également prendre en considération les exigences de l’UNESCO, qui souhaite classer le port de la Lune et la ville de pierre à son patrimoine mondial (ce qui sera fait en 2007). Il est ainsi demandé que la hauteur des pylônes soit réduite ou que le poste de commande soit architecturalement en phase avec son proche environnement.

Le suspense dure jusqu’en janvier 2006, date à laquelle Alain Rousset, le président de la CUB annonce le projet gagnant, celui soumis par l’architecte Charles Lavigne et son fils, associés à l’entreprise GTM Vinci. Le jury s’est montré particulièrement sensible à l’aspect du pont, à la pureté de ses lignes et à son système de contrepoids dédié au levage de la travée centrale, justifiant l’utilisation d’un moteur économe.

Le chantier n’est pas simple et requiert les compétences d’entités françaises et étrangères. Ainsi, l’ingénierie est confiée à la société Egis-JMI, la conception du tablier en acier relève de la société italienne Cimolai Technology, la machinerie permettant de lever la travée centrale est conçue par l’entreprise new-yorkaise Hardesty and Hanover.

Des dizaines de prestataires du BTP sont également sollicitées, ainsi que les ingénieurs et le personnel administratif de la CUB. Au final, près de 17 000 personnes s’impliquent dans le chantier, prévu pour durer trois ans.

Octobre 2009 : début officiel des travaux

Tout ce joli petit monde est prévenu : la longueur finale du pont sera de 433 mètres, celle de la travée levante de 117 mètres, la passe navigable devra afficher une largeur de 106 mètres, les quatre pylônes se dresseront à 77 mètres, une soixantaine de levées sera opérée chaque année, dont la durée (ainsi que celle de la descente, tant qu’à faire) ne devra pas dépasser les 11 minutes.

La première vraie difficulté apparaît alors que les caisses à outils n’ont pas encore été ouvertes : la Garonne. Réputé pour ses eaux impétueuses, la puissance de ses courants alimentée par la marée, l’absence de clarté de ses profondeurs, le fleuve n’offre pas les conditions optimales pour les plongeurs chargés des travaux préparatoires aux fondations et à la fixation des embases. Ces derniers doivent s’adapter en permanence.

En octobre 2009, les estacades du côté de la rive droite commencent à être édifiées, sans aucune soudure et sur le simple principe de l’emboîtage. Elles permettront de supporter les hommes, les machines et les matériaux. Les estacades de la rive gauche seront quant à elles montées un an plus tard.

Les deux embases de béton (ou socles des futurs pylônes) sont construites à quelques kilomètres du chantier, dans la forme du bassin de radoub de Bassens.

En juin 2010, la première embase et ses deux îlots de protection sont acheminés sur le chantier par … flottaison. Les ingénieurs ont misé sur le principe d’Archimède. En ouvrant la cale sèche, l’eau se diffuse, les pièces remontent et il est dès lors possible de les tracter par des remorqueurs fluviaux surpuissants jusqu’à destination.

C’est beau, une embase de 5500 tonnes qui flotte la nuit.

Une fois correctement positionnée, l’embase, conçue sur le modèle d’une baignoire, est remplie d’eau et glisse au fond de la Garonne, à une profondeur de 25 mètres, où elle est fixée au lit du fleuve au moyen de vingt pieux en béton armé qui, eux-mêmes, s’enfoncent à 25 mètres dans les entrailles de la Garonne. Normalement, ça devrait tenir.

Les deux îlots de protection sont « installés » à leur tour, selon le même principe.

La deuxième embase vient rejoindre son aînée en mars 2011.

Le cachet du pont Chaban-Delmas ? Ses pylônes.

À la différence des embases, les pylônes sont construits sur place, par coffrage auto-grimpant. Leur hauteur sera de 77 mètres, ce qui exige la mise en place d’une grue de plus de 100 mètres.

Chaque semaine de travail correspond à une progression de 5 mètres, un résultat impressionnant au regard des conditions particulières du chantier. Pour pallier l’absence d’échafaudages, il a fallu faire appel aux alpinistes ouvriers de la société pessacaise Adrénaline 33, en charge notamment des cages d’escalier et de la pose des éléments de la verrière.

Chaque pylône engloutit 1 000 m3 de béton, que l’architecte a voulu coloré dans la masse et uniforme, sans aucune différence de ton afin de préserver le gris clair aux jolis reflets blonds. Cette exigence suppose que le béton soit coulé d’un coup, chose impossible pour un ouvrage de cette dimension. Les bétonneurs se sont donc transformés en cuisiniers gastronomiques, en respectant la même recette au gramme près sur une période de deux ans, ce qui n’était pas gagné d’avance, ne serait-ce que par rapport aux écarts de températures tout au long des saisons.

La structure creuse des pylônes permet d’installer le système de contrepoids du levage de la future travée centrale ainsi que l’ascenseur et l’escalier de secours.

L’aspect élégant des tours de levage repose surtout sur ses verrières, dont la surface a dû être augmentée pour répondre aux injonctions des inspecteurs de l’UNESCO. L’entreprise Coveris, localisée à Gradignan, est sollicitée pour concevoir, fabriquer et installer les éléments vitrés. C’est un challenge pour la PME, car les panneaux doivent être bombés, capables de résister aux rafales de vent et aux écarts de températures.

« Cela a été très compliqué. Les études de résistance réalisées avec ordinateur ont fait très vite apparaître, en effet, que chaque colonne vitrée pourrait subir des chocs aussi forts que ceux auxquelles doivent faire face les ailes d’un avion en plein vol » explique Dominique Thomasson, le directeur général de la société, cité dans Sud-Ouest (21/03/2013).

Les éléments ont été conçus sur le modèle d’un Airbus, sur la base d’une faible épaisseur pour préserver la légèreté tout en insistant sur la résistance.

Si les jolis pylônes supportent le tablier, ils doivent aussi permettre le levage de la travée centrale dès qu’un paquebot ou un vieux gréement vient pointer le bout de sa proue.

C’est ici qu’intervient la société new-yorkaise Hardesty and Hanover, à la pointe des techniques de levage. Le fonctionnement du pont Chaban-Delmas s’apparente à celui d’un ascenseur : chaque pylône abrite 600 tonnes de contrepoids reliés à des câbles passant par une très, très grosse poulie (4 mètres de diamètre) fixée au sommet. L’action majeure des contrepoids permet de limiter le rôle des moteurs.

La technique est parfaitement rodée. Les 2 400 tonnes des quatre contrepoids avoisinent le poids de la travée (2 500 tonnes). En position basse, la travée centrale exerce ce poids résiduel sur ses appuis.

Grâce à ce dispositif, le tablier de 117 mètres sur 44 de large s’élève avec grâce et légèreté dans un silence quasi religieux. Il atteint le sommet des pylônes, à plus de 70 mètres, en 11 minutes chrono.

Chapeau.

Conception et installation du tablier

L’autre pièce maîtresse du pont est bien sûr son tablier métallique, composé des quatre travées fixes de chaque côté de la Garonne et surtout de son élément central, appelé à se rapprocher du ciel une soixantaine de fois par an.

La société italienne Cimolai Technology, localisée non loin de Venise, a été chargée de concevoir ces énormes éléments, fabriqués sur la base d’une structure tripoutre, à partir de tronçons de 12 mètres de longueur qui sont ensuite assemblés.

Il n’est bien sûr pas envisageable que des éléments aussi imposants et lourds (2100 tonnes la travée fixe) soient transportés par camion. C’est donc par voie maritime qu’ils sont acheminés depuis la mer Adriatique jusqu’à l’estuaire de la Gironde, au cours d’un périple de trois semaines. En fait, un voyage par travée s’avère nécessaire. À chaque fois, l’énorme barge est tractée par un remorqueur. Par sécurité, un deuxième remorqueur se tient à l’arrière.

La travée centrale, longue de 117 mètres et large de 43, arrive à Bordeaux en octobre 2012. C’est le clou du spectacle et l’annonce de la prochaine fin des travaux.

La mise en place des travées est conditionnée par les marées. Chaque pièce est installée au-dessus de son support à marée haute. Lorsque le niveau d’eau diminue, la travée se pose presque naturellement sur ses piles. Il ne reste plus alors qu’à la fixer.

Derniers essais, jolies lumières et inauguration

Les essais de levage débutent en décembre 2012. Pour un test de charge, des camions-toupies se garent sur le tablier central afin de repérer tout problème, mais la montée et la descente se font en toute fluidité.

La travée mobile est gérée depuis le poste de commandement, situé à proximité, sur la rive droite. Le calendrier de passage des bateaux est connu des mois à l’avance. Cette anticipation permet de communiquer auprès des Bordelais, qui prennent connaissance des plages horaires de fermeture du pont.

Le levage est initié dès que le bateau atteint le bec d’Ambès, soit une heure et demie avant son arrivée effective au port de la Lune. Ce laps de temps répond essentiellement à des questions de sécurité si le tablier venait à ne pas se lever. Le bateau, prévenu, peut ainsi jeter l’ancre au port de Bassens, seul lieu d’accueil possible avant Bordeaux.

Beau le jour, le pont doit l’être également la nuit tombée. C’est ici qu’intervient Yann Kersalé, l’artiste de la lumière au CV impressionnant. On lui doit la mise en lumière de la Torre Agbar à Barcelone, du Sony Center à Berlin ou encore de l’aéroport de Bangkok.

Pour le pont bordelais, ce sont les marées qui ont influencé sa réflexion et son travail de création. Les lampes LED fixées au niveau des verrières changent ainsi de couleur au regard des marées : une jolie couleur turquoise lorsque la marée est basse, un magnifie bleu outremer lorsqu’elle est basse. La main courante du tablier reçoit pour sa part une douce lumière blanche.

S’agissant du nom définitif de l’ouvrage, le suspens aura duré quelques mois. Le maire de Bordeaux, Alain Juppé, lance une consultation en 2012. Depuis le début du chantier, les Bordelais se sont habitués au nom de Bacalan-Bastide, affectueusement utilisé sous la forme de son surnom, Ba-Ba.

Au regard de la période négrière de Bordeaux, Vincent Feltesse, le président de la CUB, opte quant à lui pour le nom de Toussaint Louverture, descendant d’esclaves, pionnier du combat abolitionniste au XVIIIe siècle.

C’est finalement au maire de la ville que revient le choix du nom. Alain Juppé porte son dévolu sur Jacques Chaban-Delmas, qui rend hommage à son prédécesseur, lui-même à l’origine de la construction de deux ponts.

Le pont est officiellement inauguré le 16 mars 2013 par le président de la République, le maire de Bordeaux, le président de la CUB et le président du Conseil régional. Le soir même, un spectacle pyrotechnique de grande ampleur attire des dizaines de milliers de personnes.

Les premiers véhicules enjambent la Garonne deux jours plus tard.

La construction de l’ouvrage a représenté un coût de 157 millions d’euros. Ce fut surtout, pendant trois années, une succession de défis techniques et humains et la recherche permanente d’innovation.

Le pont Chaban-Delmas suscite l’étrange sentiment d’avoir toujours existé. Il apparaît aujourd’hui comme un emblème évident de Bordeaux, au même titre que la place de la Bourse ou la flèche de la basilique Saint-Michel.

Il contribue enfin à l’union des deux rives, trop longtemps séparées et que viendra encore rapprocher le futur pont Jean-Jacques Bosc Simone Veil en 2024, lorsqu’il sera édifié entre le quartier Saint-Jean et la commune de Floirac.


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Irouléguy, un vignoble intime

Irouléguy, un vignoble intime


Protégé des vents humides de l’océan par les massifs, le vignoble d’Irouléguy profite de l’effet foehn, synonyme d’un microclimat plus sec et plus chaud, dont se régale le raisin.

Crédit photo : Syndicat des Vins d’Irouléguy

Une production séculaire

La vigne au Pays basque est présente depuis l’Antiquité, mais la viticulture ne s’y est vraiment développée qu’au 3e siècle, sous l’occupation romaine. À la recherche de minerais, les Romains ont sans doute décelé aux alentours du village d’Irulegi des propriétés particulièrement favorables à la culture de la vigne.

Les coteaux qui dominent le village, sur les contreforts du mont Jara, forment en effet un îlot de calcaire blanc émergeant d’une masse de marnes rouges, propice au développement de la vigne de par son exposition, son microclimat et la nature du terrain.

Dès lors, le nom d’Irouléguy commence à devenir une référence de qualité pour le vin local. La légende dit même que Roland le Preux, en 778, au Col de Roncevaux, puisa dans ce vin une telle énergie qu’il fendit la montagne d’un coup d’épée…mais cette énergie ne fût-elle sans doute pas assez grande, car il ne put maîtriser ces diables de Basques qui mirent en déroute son armée.

Quoi qu’il en soit, les moines de l’Abbaye de Roncevaux sont bien inspirés d’installer un prieuré à Irouléguy au 12e siècle. Ils se mettent à cultiver les vergers et la vigne avec succès. Le vin qu’ils proposent aux pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle trouvent rapidement place dans les calices.

Au 17e siècle, le châtelain de Saint-Étienne-de-Baïgorry, le vicomte d’Urdos, entreprend à son tour la culture de la vigne sur les pentes de son domaine, initiative suivie par les paysans de la vallée.

Le vin d’Irouléguy connaît son heure de gloire au 18e siècle. Ses barriques sont acheminées, via le port de Bayonne, jusqu’en Allemagne, en Angleterre et aux Pays-Bas.

Malheureusement, l’apparition du phylloxera et l’exode rural du 19e siècle marquent son déclin. En 1953, une poignée d’hommes décide néanmoins de replanter et de relancer sa culture. Le vin d’Irouléguy accède alors à l’appellation VDQS, puis obtient le label AOC en 1970.

Le plus petit vignoble de France

Situé à 50 km au sud de Bayonne, au pied du col d’Ibaneta (Roncevaux), le vignoble d’Irouléguy s’étend au flanc des coteaux de Saint-Etienne-de Baïgorry, de Saint-Jean-Pied-de-Port et de Bidarray, à l’abri du vent du nord.

La surface plantée représente 230 hectares, dont les deux tiers en terrasses, ce qui en fait le plus petit vignoble de France et d’Europe. La production revient à une dizaine de domaines, chapeautés par une coopérative.

La vigne plantée en terrasse, au regard du terrain légèrement accidenté – Crédit photo : sylvie krinbarg – Flickr

Le décret du 23 octobre 1970 (AOC) a limité l’encépagement pour les vins rouges et rosés à deux cépages : tannat (bordelesas en basque) et cabernet (axeria) pour les vins rouges, courbu (xuri cerratia) et manseng (ixiriota xuri) pour les vins blancs. Grâce au regroupement de petits récoltants, la production s’est développée pour atteindre en moyenne 55.000 hectolitres par an.

L’appellation Irouléguy a obtenu de nombreux prix au Concours général Agricole et sa réputation ne cesse de croître.

La dégustation d’un vin rare et de qualité

Depuis des années, la qualité du vignoble ne cesse de s’améliorer, notamment grâce à l’utilisation de matériels adaptés à la déclivité du terrain et au perfectionnement des techniques de culture et de vinification. Le vin d’Irouléguy présente aujourd’hui un caractère particulier et connaît une réputation internationale.

Marqué par les cabernets et les tanins plutôt souples, l’Irouléguy rouge, à la robe pourpre foncée, déploie un bouquet de fruits mûrs accompagné d’arômes de violette et de cannelle. Long en bouche et charnu, tout en faisant preuve d’une réelle légèreté, il doit être servi entre 17° et 20°. C’est le compagnon parfait des viandes rôties ou en sauce, du gibier et des fromages de brebis, tellement savoureux en cette terre basque.

Crédit photo : Syndicat des Vins d’Irouléguy

Le blanc, à consommer entre 8°C à 10°C, se boit sur les poissons, les fruits de mer, le pain d’épices et les confitures. Quant au rosé (servir entre 9°C et 12°C), il accompagne merveilleusement viandes et poissons grillés.


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Parc national des Pyrénées : la montagne protégée

Parc national des Pyrénées : la montagne protégée


Depuis sa création il y a plus de 50 ans, le Parc national des Pyrénées contribue à préserver une faune et une flore exceptionnelles et à sensibiliser le public à la fragilité des milieux naturels.

Crédit photo : Moahim – CC BY-SA 4.0

Membre du club très sélect des Parcs nationaux

Le décret du 23 mars 1967 signe la naissance officielle du Parc national des Pyrénées (PNR), reconnaissant l’exceptionnalité de son environnement. La France intègre onze parcs nationaux sur son territoire, dont trois en outremer.

Placé sous le statut d’établissement public national à caractère administratif, le Parc dépend du ministère de l’Environnement, qui verse annuellement le budget nécessaire à son fonctionnement. Sa gestion administrative revient au conseil d’administration, composé de différents représentants de l’État, des collectivités territoriales ainsi que de personnalités qualifiées. D’autres instances périphériques accompagnent et conseillent le conseil d’administration dans l’accomplissement de ses missions : le conseil économique, social et culturel, le conseil scientifique et la commission d’indemnisation des dégâts d’ours.

Le conseil d’administration suit différents objectifs, selon la charte rédigée par ses soins en 2012, essentiellement consacrés à la protection du patrimoine et à la sensibilisation environnementale du public. La règlementation contribue à l’application de la charte et rappelle aux visiteurs, à travers des pictogrammes, les différentes informations et interdictions relatives au Parc. Ainsi, si le bivouac est autorisé entre 19 heures et 9 heures, il est interdit d’allumer le moindre feu.

Un territoire immense

Le Parc national des Pyrénées s’étend d’Ouest en Est sur une centaine de kilomètres et englobe les départements des Pyrénées-Atlantiques et des Hautes-Pyrénées.

À l’instar des autres parcs nationaux, le PNR se compose de deux secteurs bien distincts : la zone de cœur, soumise à une règlementation rigoureuse, et l’aire d’adhésion, plus large et intégrant généralement des communes, partenaires de la politique de développement durable en vigueur dans le Parc.

La zone centrale et ses 45 705 hectares forment le cœur du site. La population humaine y est quasiment absente et la faune et la flore font l’objet d’une surveillance renforcée. C’est ici que se dévoilent les plus beaux paysages, réputés pour leur diversité.

La zone périphérique (ou aire d’adhésion) couvre quant à elle 206 500 hectares et regroupe 86 communes, soit environ 40 000 habitants. L’économie locale repose bien sûr sur le tourisme, mais aussi sur le pastoralisme et l’agriculture. À titre d’exemple, on y produit le fromage de brebis des Pyrénées et la viande de mouton de la vallée de Barèges, qui bénéficie d’une AOC.

Le Parc national des Pyrénées possède 15 km de frontière avec le Parc national espagnol d’Ordessa et du Mont Perdu qui s’étend sur environ 15 000 hectares. Les deux versants des Pyrénées offrent une végétation très différente à cause des forts contrastes climatiques. Le vent sec du Sud empêche la végétation de se développer à Ordessa alors que la douceur océanique apporte au versant français un temps modéré et humide.

La beauté sauvage des Pyrénées

Les 350 km de sentiers balisés permettent de découvrir tous les atouts du Parc, dont plus d’une centaine de lacs, de nombreux sommets, des cirques impressionnants et une végétation luxuriante.

Six vallées principales s’offrent aux visiteurs : la vallée d’Aspe, bien connue des randonneurs, la vallée d’Ossau, la vallée d’Arens que domine l’impressionnant Balaïtous, la vallée de Cauterets réputée pour ses chutes d’eau, la vallée de Luz-Gavarnie qui abrite le cirque le plus célèbre de France et la vallée d’Aure et du Haut Adour, porte d’entrée de la Réserve naturelle du Néouvielle.

Le Parc accueille les plus hauts sommets des Pyrénées françaises, parmi lesquels le célèbre massif du Vignemale, qui culmine à 3298 mètres ou le pic du Balaïtous, haut de 3000 mètres. Les alpinistes apprécieront.

Vue sur la vallée d’Aspe – Crédit photo : Capbourrut – CC BY-SA 4.0

La diversité des milieux naturels contribue à la richesse des lieux. Ainsi, les forêts représentent près de 80000 hectares, dont plus de 6000 au cœur du site. À moins de 900 mètres d’altitude, ce sont les châtaigniers et les chênes qui nourrissent le paysage. Un peu au-delà, la nature privilégie les hêtres et les sapins. L’étage subalpin (supérieur à 1600 mètres) laisse voir une forêt plus clairsemée, surtout composée de pins à crochets, de bouleaux et de sorbiers. Enfin, passé les 2500 mètres, ne subsistent que les saules nains au sein d’un décor composé de landes et de roches.

Les prairies fleuries ne manquent pas d’attirer l’œil des visiteurs, notamment grâce à l’abondance de leurs fleurs multicolores, parmi lesquelles la violette cornue ou la marguerite des Alpes. Les prairies offrent un écosystème apprécié des insectes et représentent de vrais puits de carbone, qui jouent un rôle majeur dans la lutte contre les changements climatiques. Elles sont donc laissées à l’état naturel, sans intervention humaine.

Les paysages du PNR font bien sûr la part belle aux lacs, rivières et ruisseaux, donnant naissance à un réseau hydrographique de plus de 3000 kilomètres. Les cours d’eau et les lacs de montagne sont très appréciés des randonneurs, qui apprécient leur beauté et leur photogénie. Franchement, comment louper sa photo du lac d’Ayrous ou du lac Glacé alors que le soleil couchant et rougeoyant apporte une touche de magie ?

La richesse de la flore et la préservation de la faune

Le Parc national des Pyrénées accueille plus de 2 500 espèces végétales supérieures, qui représentent 40% de la diversité végétale en France. Les plantes d’altitude ont su, au fil du temps, s’adapter à leur environnement parfois contraignant en réduisant de taille ou en s’étalant au sol pour ne pas trop subir le vent. Environ 80 espèces sont considérées comme endémiques, du fait de l’isolement ancien du massif pyrénéen.

Parmi les fleurs rares, l’iris des Pyrénées affiche un bleu magnifique, tirant sur le violet. On l’admire en période estivale, sans même penser à la cueillir. L’adonis des Pyrénées se veut encore plus rare. Elle pousse en moyenne altitude, à 1200 mètres, et peut être facilement reconnue grâce à son jaune vif et ses nombreux pétales. Enfin, le silène sans tige reste, comme son nom l’indique, au plus près du sol et des rochers. C’est la raison pour laquelle il est surnommé la mousse fleurie, dévoilant de petits pétales roses et touffus au cours de l’été.

La préservation du Parc est aussi celle de ses animaux, composés de plus de 4000 espèces, dont 250 vertébrés, parmi lesquels les isards, emblématiques des Pyrénées. D’une habileté étonnante sur le flanc des collines, les isards doivent probablement leur survie à la création du Parc national des Pyrénées, qui a permis de mettre un terme à leur chasse, trop massive et incontrôlée dans les années 60.

Bouquetin ibérique – Crédit photo : Osado – CC BY 3.0

L’hermine trouve aussi un terrain de jeu idéal dans les montagnes, entre 1000 et 3000 mètres d’altitude. D’une rapidité étonnante, chasseuse habile de rongeurs et de lézards, elle n’est plus considérée comme menacée aujourd’hui.

En été, le vautour percnoptère choisit le massif pyrénéen pour se reproduire avant de s’envoler en Afrique pour y passer l’hiver.

Tête d’affiche des habitants du Parc, l’ours brun eurasien est présent dans les Pyrénées depuis des centaines de milliers d’années. Abondamment chassé depuis le Moyen-Âge, sa population n’a cessé de décroître au fil des siècles. L’ursidé est inscrit sur la liste des espèces menacées en 1979 et un premier plan de sauvegarde est initié en 1984. Dans les années 90, on ne compte plus que cinq spécimens dans les Pyrénées, justifiant l’introduction de nouveaux ours slovènes, proches de la souche pyrénéenne. Le comptage effectué en 2016 permet d’identifier 39 animaux, un nombre jugé trop faible et une population trop exposée à la consanguinité. L’introduction de nouveaux ours suscite néanmoins la réticence des éleveurs, malgré le large soutien populaire.

Sensibiliser le public

Le Parc reçoit 1,5 million de visiteurs chaque année, nécessitant la mise en place d’une politique d’accueil tout en préservant les milieux naturels. La petite dizaine de maisons, réparties sur l’ensemble du Parc, apporte une première vague d’informations, à travers la distribution de brochures et de fiches pratiques, l’ouverture d’espaces muséographiques ou l’organisation de diverses animations tout au long de l’année.

La règlementation, assez pointilleuse en matière environnementale, est rappelée à travers différents pictogrammes.

Les visiteurs peuvent découvrir ce patrimoine naturel en toute liberté, pour peu qu’ils respectent les consignes élémentaires de sécurité et de protection de la nature. Il s’agit là de l’une des missions fondamentales des garde-moniteurs: informer le public et encourager la découverte des lieux.

De multiples randonnées thématiques sont proposées aux visiteurs, selon leur âge et leur condition physique. Elles promettent une immersion totale dans un monde encore sauvage, appelé à le rester grâce à l’effort incessant des équipes du Parc national des Pyrénées depuis une cinquantaine d’années.


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Le pruneau d’Agen, plaisir et bienfaits

Le pruneau d’Agen, plaisir et bienfaits


Consommé depuis le Moyen-Âge, le pruneau d’Agen a toujours été considéré comme source de santé, notamment grâce à ses fibres, ses vitamines, son apport énergétique et son activité antioxydante.

Crédit photo : Bureau national Interprofessionnel du Pruneau

La contribution des Templiers

L’origine du pruneau d’Agen remonterait au XIIe siècle. On dit que les Croisés de l’Ordre des Templiers découvrirent le prunier de Damas pendant le siège de la ville. Ils le rapportèrent en France, et plus particulièrement dans le Sud-Ouest, qui présentait les conditions climatiques idéales à son développement.

Un siècle plus tard, les moines de l’Abbaye de Clairac, située près d’Agen, entreprirent de croiser le prunier de Damas à un prunier local. Cette opération donna naissance au prunier d’Ente, qui fournit encore aujourd’hui les fruits bénéficiant de l’appellation Pruneaux d’Agen.

Les moines de l’Abbaye de Clairac découvrirent également que l’exposition des prunes au soleil permettait de les sécher et de les conserver toute l’année.

Le pruneau d’Agen venait d’apparaître !

Il connut rapidement le succès, notamment auprès des marins, qui profitèrent d’un aliment nouveau, goûteux, riche en vitamines et facile à conserver. Parfait contre le scorbut.

Les pruniers d’Ente

La plus grande attention est portée à la production.

Les pruniers d’Ente bénéficient, en premier lieu, des excellentes conditions climatiques du Lot-et-Garonne. La terre, essentiellement composée d’argile et de calcaire, favorise aussi la pousse et le développement des arbres.

On veille à respecter un écart de 7 mètres entre chaque arbre, disposé en carré. Les pruniers d’Ente peuvent vivre une cinquantaine d’années et atteindre une hauteur de 5 mètres, à la condition de bénéficier d’une surveillance permanente, tout au long de l’année. Dès le mois de mars, ils sont traités contre les insectes et les maladies. De novembre à mars, les arbres sont taillés avec précision.

Les premiers bourgeons apparaissent au printemps. Les pruniers fleurissent très vite, en moins de dix jours. Les fruits commencent à se développer dès la fin de la floraison. Cette étape se prolonge jusqu’au mois d’août, lorsque la prune d’Ente revêt une couleur pourpre violette, qu’on appelle « robe de sergent ».

Les premiers fruits qui tombent sonnent l’heure de la récolte, généralement organisée entre le 25 août et le 25 septembre.

Les arbres sont secoués à l’aide de vibreurs mécaniques. Les prunes tombent dans de larges filets tendus. Chaque prunier peut donner une centaine de kilos de fruits. Les fruits ramassés sont ensuite lavés à l’eau et prêts à être séchés.

Naissance du pruneau

Les tunnels à séchage peuvent être comparés à de vastes fours ventilés. Chauffés à 75°C, ils reçoivent les prunes d’Ente pendant une vingtaine d’heures. À la sortie, les prunes sont devenues des pruneaux. Cahier des charges oblige, la teneur en eau ne doit pas dépasser les 23%.

Les pruneaux sont ensuite triés, selon leur taille et leur qualité. Le calibrage, considéré comme une opération très importante, détermine le prix payé au producteur et l’uniformité des pruneaux vendus dans le commerce.

Cette quête permanente de la qualité et le respect d’une localisation déterminée s’agissant de toutes les étapes de production (séchage, conditionnement et transformation) ont permis aux producteurs d’obtenir en 2002 la très convoitée IGP (Indication Géographique Protégée).

Les fruits qui ne sont pas distribués dans l’immédiat sont stockés dans de grosses caisses de bois appelées palloxs, qui permettent à l’air de circuler et de conserver la qualité originelle du pruneau.

Un pilier de l’économie locale

Même si la production du pruneau d’Agen s’étend sur six départements du Sud-Ouest, elle reste essentiellement concentrée dans le Lot-et-Garonne. Plus d’un millier d’exploitations agricoles contribuent directement à la production, regroupées parmi huit organisations. La transformation revient à plus d’une soixantaine d’entreprises locales.

L’ensemble des acteurs de la filière s’appuie sur le Bureau national interprofessionnel du pruneau, dont la mission consiste à faciliter les relations entre producteurs et transformateurs, mais aussi à assurer le développement de la notoriété du pruneau, à suivre le marché ou à représenter la filière auprès des organismes officiels.

La production moyenne annuelle s’établit à près de 40000 tonnes. Le chiffre d’affaires global s’élève à près de 120 M€, réparti entre des ventes en France (70%) et à l’étranger (30%).

Bon pour la santé !

Comme on le sait, le pruneau d’Agen est utilisé dans bon nombre de recettes. Il accompagne merveilleusement les plats à base de porc, de boeuf, de volaille ou de gibier.

On peut aussi le déguster naturellement à n’importe quelle heure de la journée. Faiblement pourvu en protides et en lipides, il permet de profiter des vitamines B, A et E. Sa teneur en fer et la richesse de ses fibres en font un aliment excellent pour la santé, notamment lors d’épisodes de constipation.

Il est enfin recommandé aux sportifs, aux femmes enceintes, aux adolescents en pleine croissance et aux personnes âgées.


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L’Armagnac, sept siècles de tradition gasconne

L’Armagnac, sept siècles de tradition gasconne


Produit emblématique du Sud-Ouest, l’Armagnac continue de bénéficier d’une production artisanale qui privilégie la qualité à la quantité.

Crédit photo : Bureau National Interprofessionnel de l’Armagnac

L’invasion, ça a du bon

Véritable carte d’identité de la Gascogne, l’Armagnac est considéré comme la plus ancienne eau-de-vie de France.

On dit que sa naissance est le fait des différentes invasions qui tourmentèrent le territoire il y a bien longtemps. Les Romains introduisirent tout d’abord la vigne, puis les Arabes firent découvrir l’alambic et les Celtes, enfin, apportèrent leur connaissance de l’utilisation des fûts.

La production de l’Armagnac se développa dès le XVe siècle. L’eau-de-vie connut un succès certain et dépassa rapidement les simples frontières gasconnes.

En 1909, un décret permit de délimiter la zone de production. En 1936, un nouveau décret précisa les conditions de fabrication de l’Armagnac et lui attribua l’Appellation d’Origine Contrôlée (A.O.C.).

Les régions de l’Armagnac

L’appellation Armagnac concerne trois départements : le Gers, les Landes et le Lot-et-Garonne. Près de 15 000 hectares accueillent les vignes, dont les grains mûrissent au sein de trois régions bien distinctes : le Bas-Armagnac, la Ténarèze et le Haut-Armagnac.

Situé à l’ouest, le Bas-Armagnac donne naissance à une eau-de-vie délicate et fruitée.

L’Armagnac issu de la région de la Ténarèze, située tout au centre, se veut plus vigoureux et corsé. On le laisse vieillir plus longtemps en fûts.

Enfin, le Haut-Armagnac, situé dans les environs d’Auch, produit une quantité d’eau-de-vie plus faible, mais à la qualité gustative reconnue par tous.

Les trois régions, leur sol différent et leur personnalité propre contribuent donc à la richesse et à la diversité de l’Armagnac.

Vignoble d’Armagnac, entre Landes et Gers – Crédit Photo: Jibi44 – Wikimedia Commons

Les cépages

Dix cépages ont été autorisés pour la fabrication de l’Armagnac.

Les producteurs ont surtout retenu quatre d’entre eux, car ils donnent à l’eau-de-vie toute sa personnalité et façonnent son identité.

La Folle Blanche reste le cépage le plus fameux, car il existe depuis le tout début, même si on le cultive moins aujourd’hui. La Folle Blanche apporte à l’Armagnac une signature fine et goûteuse.

L’Ugni-blanc est un cépage que l’on retrouve principalement dans la Ténarèze et en Bas-Armagnac.

Le Colombard est utilisé sur l’ensemble des trois régions, grâce à ses arômes épicés.

Enfin, le Baco blanc est apparu après la crise du phylloxéra qui ravagea le vignoble français à la fin du XIXe. Il apporte une touche de rondeur à l’Armagnac et se présente aujourd’hui comme un cépage incontournable pour les producteurs.

Les étapes de la production

La récolte a lieu au mois d’octobre. Les raisins sont pressés et le jus obtenu est mis en fermentation.

La distillation est engagée à la fin de l’hiver ou au début du printemps. De toute façon, elle doit obligatoirement avoir lieu avant la date-butoir du 31 mars. Pour cela, on utilise différents alambics, dont l’alambic armagnacais ou l’alambic double-chauffe.

À la sortie, l’eau-de-vie est très alcoolisée. On la met alors rapidement en vieillissement dans des fûts de chêne blanc, qui demandent eux-mêmes un long travail de la part des tonneliers. Les fûts sont généralement d’une contenance de 400 à 420 litres et permettent le mélange harmonieux du bois et de l’eau-de-vie.

Le maître de chais devient alors le personnage central de la naissance de l’Armagnac. Il observe le vieillissement, surveille l’évaporation de l’alcool, supervise le transfert de l’alcool dans d’autres fûts plus âgés, constate la couleur qui apparaît.

Enfin, c’est lui qui décide que l’Armagnac a assez vieilli et qu’il est temps de procéder aux coupes. Cette opération consiste à assembler différentes eaux-de-vie, qui n’ont pas toutes le même âge ou la même origine. La mise en bouteilles peut alors commencer.

Dégustation

Si la production de l’Armagnac est un art, sa dégustation l’est tout autant.

Inutile de se jeter dessus dès la fin du repas, ce serait faire injure aux artisans qui ont donné le meilleur d’eux-mêmes. Il est d’abord recommandé d’attendre un bon moment après la fin du repas (ou du café), afin d’offrir à l’eau-de-vie un palais neutre et réceptif. Les amateurs de bonnes choses choisiront plutôt un verre tulipe, qui se glisse dans la paume de la main et permet de chauffer le précieux alcool.

A savourer en prenant son temps – Crédit photo : Nick Webb – Flickr

La dégustation doit d’abord s’effectuer avec les yeux. L’Armagnac développe des couleurs somptueuses, dorées ou ambrées. Vient ensuite le plaisir olfactif. Ne pas hésiter à tourner le verre tulipe sur lui-même, afin de libérer les arômes de fruits, de fleurs, de bois qui s’entremêlent judicieusement. L’eau-de-vie doit au moins atteindre les 15 °C avant d’être goûtée.

La première gorgée sera « timide », afin d’habituer le palais et le préparer aux autres gorgées. Les puristes parlent de « queue de paon » lorsque les arômes se détachent doucement en fin de dégustation.


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