Côtes du Marmandais : des vins méconnus et précieux

Côtes du Marmandais : des vins méconnus et précieux


La région de Marmande, réputée pour ses tomates charnues et savoureuses, pourrait l’être davantage grâce à ses vins.

Le jour se lève sur le vignoble: Crédit photo: Cave du Marmandais

Catalogué parmi les vins du Sud-Ouest

C’est le destin de tous les vignobles régionaux qui n’entrent pas dans le périmètre de Bordeaux. Leur existence propre, leur histoire, leur particularité et leur qualité dépendent en premier lieu d’une classification générique et un peu floue. Il convient donc de se pencher sur la carte viticole pour mieux identifier la trentaine d’appellations AOC et/ou AOP du Sud-Ouest, parmi lesquelles figure presque modestement celle des Côtes du Marmandais.

Elle rejoint d’ailleurs les autres appellations du Lot-et-Garonne, à l’instar du Brulhois, de Buzet et des Côtes de Duras, permettant au département de s’imposer comme une terre viticole à part entière.

logo cĂ´tes du marmandais

Un vignoble Ă  la superficie modeste

Si le vignoble bordelais s’étend sur près de 118 000 hectares, celui des Côtes du Marmandais ne dépasse pas les 1320 hectares, agencés sur les deux rives de la Garonne.

On dit de la rive gauche qu’elle est terre de Gascogne. Son paysage se compose de vastes plaines et de collines à pente douce. Le sol repose sur une grave perméable que viennent enrichir des couches d’argile, des marnes bleues et grises et des gros sables, propices au drainage.

La rive droite, ou terre de Guyenne, se distingue par ses coteaux abrupts, dont la géologie révèle des épaisseurs de molasses argilocalcaires.

À chaque nature de sol correspondent des cépages particuliers, qui contribuent à considérer les deux rives comme deux terroirs distincts et complémentaires.

Avant tout, la variété des cépages

« Le Marmandais est caractĂ©risĂ© par des vins d’assemblage. Nous ne pouvons pas faire du Marmandais en monocĂ©page, il faut forcĂ©ment associer au minimum deux cĂ©pages. Â» InterviewĂ© pour le site Vins et Variations, Fabien Tarascon, vigneron, rĂ©sume bien l’esprit qui prĂ©vaut en terre lot-et-garonnaise.

Ici, les cépages sont nombreux et variés. Le cabernet franc, le cabernet sauvignon et le merlot, qui représentent 85% de l’encépagement, doivent aussi compter avec le malbec, la syrah, le fer servadou et le gamay.

Si tous contribuent peu ou prou à apporter cette touche particulière aux vins locaux, l’abouriou peut se targuer d’être le chef de file de l’assemblage et la mascotte du Marmandais.

CĂ©page endĂ©mique, sauvĂ© et choyĂ© par les producteurs, « il peut accoucher de vins très fruitĂ©s, aux parfums de baies noires (cassis, mĂ»re, myrtille), parfois enrobĂ©s de notes boisĂ©es Ă  la suite d’un Ă©levage en barriques assez frĂ©quent. La bĂŞte demande Ă  se patiner avant d’être bue, elle est musclĂ©e et ses Ă©paules peineraient Ă  passer la porte du palais. Fine sur la rive droite, elle gagne en charpente sur les graves Â» Ă©crit fort joliment OphĂ©lie Neiman dans Le Monde (25/08/2019).

Même s’il ne représente que 10% de la production, le blanc se nourrit des cépages sémillon, sauvignon blanc et sauvignon gris.

Le rôle central joué par la Cave du Marmandais

L’AOC, obtenue en 1990, a-t-elle contribué à installer progressivement la Cave du Marmandais, née de la fusion de la Cave du Cocumont (rive gauche) et de la Cave de Beaupuy (rive droite) ?

Il n’empêche que depuis 2003, elle regroupe 90% de la production locale, assurée par une centaine de vignerons. Cette concentration ne perturbe pas la qualité intrinsèque des vins ni la subtilité de l’assemblage. Le rôle de la coopérative consiste avant tout à installer les Côtes du Marmandais parmi les appellations dignes d’intérêt et à assurer une meilleure communication auprès du public.

Une petite dizaine de producteurs indépendants poursuit la même démarche, convaincus du potentiel de leurs vins. Ainsi, Elian Da Ros mène un combat sans répit en faveur de l’excellence depuis son installation en 1998. Ses vins sont aujourd’hui inscrits sur la carte de 120 restaurants étoilés et continuent d’être recherchés par des amateurs du monde entier.

« J’ai commencé à vendre mes vins à des sommeliers qui avaient la niaque, comme moi. Ils ont apprécié que je leur propose quelque chose de différent. Ce sont vraiment eux qui ont été la clé de la reconnaissance de mes vins. Les jeunes chefs, surtout, ne sont pas des buveurs d’étiquette, ils n’ont pas d’a priori » déclare-t-il à Laure Gasparotto, du Monde (19 juin 2019).

Aucun complexe face aux bordeaux

« Les vins produits ici ont leur typicitĂ© et c’est comme ça qu’on les aime. Vouloir essayer d’élaborer un vin typĂ© « bordeaux » est selon nous une erreur, peut-ĂŞtre pas d’un point de vue commercial, mais très certainement d’un point de vue de l’intĂ©rĂŞt gustatif. Â» Ce court passage tirĂ© du site spĂ©cialisĂ© Le Guide Vigne-Vin semble rĂ©sumer l’esprit qui prĂ©vaut chez les vignerons marmandais.

La richesse des cépages autorise il est vrai la revendication d’une production singulière. Elle naît de la liberté de création lors de la phase d’assemblage.

« Nous avons une grande diversitĂ© de profils de vins. Nous pouvons aller sur des vins croquants, des vins copains, mais aussi des vins plus structurĂ©s Â» dĂ©clare Ă  ce titre Fabien Tarascon.

MĂŞme discours chez Emmanuelle Piovesan, vigneronne elle aussi : « Il y a une trame au Marmandais, mais qui est en fait très diverse. On va trouver des choses très diffĂ©rentes chez les mĂŞmes producteurs, entre les cuvĂ©es, ou d’un vigneron Ă  l’autre. Je pense que c’est presque Ă  l’infini au niveau de ce que l’on peut faire. Â»

Des critiques plutĂ´t flatteuses

En rouge, les vins affichent une robe intense et profonde. « En bouche, c’est un vin Ă  l’attaque franche, Ă  la matière dense et Ă  la structure fine, une belle rondeur qui enveloppe le tout, pas de lourdeur, car l’aciditĂ© et de très grande qualitĂ©. Les tanins sont fermes, fins, mais sont lĂ  pour donner au vin une tenue et pour le maintenir dans le temps, car c’est un vin qui est prĂ©disposĂ© Ă  la garde Â» indique le site Guide Vigne-Vin.

Pour le Guide Hachette des Vins, « la matière est ronde, ample, sans excès, avec une sensation tannique bien Ă©quilibrĂ©e. Â»

Le rosé laisse pour sa part exprimer des notes de fruits rouges et impose des tannins dotés d’une vraie personnalité.

Le blanc profite des arômes propres au sauvignon, avec des notes d’agrumes, de pamplemousse ou encore de tilleul. À l’instar du rouge et du rosé, l’attaque en bouche se veut plutôt costaude, mais toute en rondeur.

Enfin, le dernier argument en faveur des Côtes du Marmandais est peut-être celui de leur prix. Une invitation supplémentaire à les découvrir et, sans nul doute, à les apprécier.


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Le jambon de Bayonne, une longue histoire d’Adour

Le jambon de Bayonne, une longue histoire d’Adour


Doté de l’IGP en 1998, le jambon peut se targuer de régaler les papilles depuis le Moyen-Âge. Qui dit mieux ?

Crédit photo : Consortium du Jambon de Bayonne

Le jambon de Bayonne est peut-être né par hasard

La légende raconte qu’au XIVe siècle, le célèbre Gaston Phoebus, comte de Foix, partit chasser le sanglier sur ses terres béarnaises lors d’une rude journée d’hiver. Il réussit à blesser la bête, mais perdit sa trace. Quelques mois plus tard, au retour de l’été, il trouva l’animal mort, parfaitement conservé. Le corps du sanglier, tombé dans le lit desséché d’une rivière, était recouvert de sel, naturellement présent dans les cours d’eau de la région.

La viande fut goûtée et appréciée par tous, et plus particulièrement la cuisse. Cet « accident » permit aux habitants de conserver la viande de porc et de sanglier dans le sel, abondant dans la région de Salies.

On peut aussi apercevoir sur le portail de la cathédrale de Sainte-Marie d’Oloron des sculptures du XIIe siècle représentant des sacrifices de porc et de gros jambons.
Ce n’est donc pas précisément à Bayonne qu’apparurent les premiers jambons. Mais la cité basque, forte de l’intense activité de son port, permit d’exporter le jambon et d’en assurer la promotion. Au fil des années, l’appellation « jambon de Bayonne » s’imposa presque logiquement.

Le noble produit devient une référence gastronomique. Rabelais lui ouvre les portes de la littérature. Les rois de France, d’Henri IV à Louis XIV, s’en délectent. Et même la Révolution l’épargne !

Une aire de production bien définie

Afin de pérenniser la qualité qui entoure le jambon de Bayonne, des critères précis ont été définis au fil du temps. En 1998, l’Union européenne a attribué son IGP (Indication Géographique protégée), qui permet notamment d’officialiser le terme « jambon de Bayonne » et d’éviter d’éventuelles copies commerciales.

Cette reconnaissance s’entoure néanmoins de règles strictes à respecter. À titre d’exemple, les porcs du Sud-Ouest doivent être engraissés avec un aliment contenant au moins 60% de céréales ou de céréales et de poids. La zone de production englobe 22 départements, répartis entre la Nouvelle Aquitaine et l’Occitanie.

Parmi les animaux retenus, citons les cochons de race « Large White Â» croisĂ©e « PiĂ©train Â», qui donneront les jambons estampillĂ©s « IbaĂŻona Â» (les meilleurs, selon les puristes !). Les animaux sont Ă©levĂ©s au minimum 11 mois, dès que leur poids dĂ©passe les 180 kg.

Les porcs de « race basque Â» (ou pie noir) sont particulièrement apprĂ©ciĂ©s. La race, qui a failli disparaĂ®tre il y a quelques annĂ©es, se dĂ©veloppe aujourd’hui, grâce aux efforts conjoints des Ă©leveurs basques et bĂ©arnais.

Le long processus de l’élaboration

Si la plus grande attention entoure l’élevage des porcs, la salaison est considérée comme l’étape fondamentale de la fabrication du jambon. Elle est cantonnée à la région du bassin de l’Adour, qui présente les meilleures conditions géologiques et climatiques, notamment grâce au Foehn, le vent sec du Sud. Il permet au sel de pénétrer les jambons, leur apportant ce goût si particulier.

Les salaisonniers respectent un cahier des charges bien précis. Les jambons frais entiers sont d’abord frottés avec du sel provenant exclusivement du bassin de l’Adour, puis recouverts de sel. On les place alors au saloir, et ce au début de l’hiver.

Vient ensuite la période du repos. Les jambons sont pendus et commencent à sécher, à faible température. La période du séchage intervient juste après et permet au jambon de dégager ses premières vraies saveurs. C’est au cours du séchage que l’on procède au pannage, consistant à appliquer sur les parties charnues, un mélange de graisse de porc et de farine. Le pannage permet de mieux accompagner le séchage, en évitant notamment l’apparition d’une croûte dure.

Enfin, l’affinage conclut cette longue période de maturité et d’observation de la part des producteurs. En moyenne, le séchage prend 9 mois, mais peut parfois atteindre les 15 mois, comme c’est le cas pour les jambons Ibaïona.

Ă€ l’arrivĂ©e, les jambons retenus sont frappĂ©s du sceau  Â» Bayonne  Â» et peuvent ĂŞtre commercialisĂ©s.

Oui au plaisir coupable !

S’il existe probablement mille et une façons de consommer le jambon de Bayonne, rien n’empêche de se servir une tranche avec les doigts et de la dévorer en rentrant du boulot. Outre le plaisir gustatif né de sa souplesse et de ses arômes, le jambon se révèle riche en vitamines B1, en acides gras Omega 6 et acide oléique, que l’on retrouve aussi dans l’huile d’olive.

Affiche de la campagne publicitaire initiée par le Consortium du Jambon de Bayonne

Le produit intervient également dans bon nombre de recettes, chaudes ou froides, parmi lesquelles la piperade ou le cake au jambon et olives. On peut même l’ajouter à sa recette de tarte et/ou de pizza.

Enfin, il convient de mentionner la célèbre foire au jambon, organisée au début mois d’avril à Bayonne depuis 1426 ! Une date qui impose le respect et justifie la gourmandise.


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Quelle est la différence entre le cognac et l’armagnac ?

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Quelle est la différence entre le cognac et l’armagnac ?


Les deux alcools ambrés, dont les zones de production ne sont séparées que de 300 petits kilomètres, revendiquent quelques singularités qui contribuent à leur réputation.

Vignoble en terre d’Armagnac – CrĂ©dit photo : Bureau National Interprofessionnel de l’Armagnac

Une apparente similitude

Un simple consommateur est-il capable de désigner, d’un rapide coup d’œil, le verre de cognac et celui d’armagnac ? Après tout, les alcools dépendent tous deux de territoires viticoles et d’un même processus de fabrication : distillation du vin blanc en vue d’obtenir une eau-de-vie, vieillissement dans des fûts de chêne, assemblage destiné à donner naissance à un arôme harmonieux.

On retrouve également la présence de cépages communs, comme l’ugni blanc, le colombard ou encore la folle blanche.

Cognac et armagnac profitent d’une AOC, placée sous la responsabilité d’un bureau national interprofessionnel (le BNIC pour le cognac, le BNIA pour l’armagnac).

Enfin, les deux nectars se commercialisent généralement selon une teneur de 40% d’alcool.

Par conséquent, pousser l’analyse un peu plus loin pour apprécier les particularités de chaque produit ne semble pas complètement inutile.

Des terroirs proches, mais différents

Il suffit de regarder une carte viticole du Sud-Ouest de la France pour constater la relative proximité des deux zones de production.
S’agissant du cognac, le vignoble s’étend sur une large partie de la Charente, la quasi-totalité de la Charente-Maritime et les alentours de quelques communes des Deux-Sèvres et de la Dordogne.

La zone d’appellation contrôlée se partage en six crus : Borderies, Grande Champagne, Petite Champagne, Fins Bois, Bon Bois et Bois Ordinaires.

Même s’il affiche quelques variations, le sol charentais se compose essentiellement de couches argilo-calcaires, avec une teneur élevée en calcaire à la surface.

La région profite d’un climat océanique tempéré, assez homogène, peu propice aux périodes de sécheresse. Les épisodes pluvieux se succèdent tout au long de l’année et les températures, assez douces, encouragent la maturité du raisin.

carte des crus du cognac

Plus au sud-est, le vignoble armagnacais couvre entièrement le département du Gers et partiellement ceux du Lot-et-Garonne et des Landes, à travers une aire d’appellation composée elle aussi de trois territoires.

C’est d’abord le Bas-Armagnac, intégrant une large partie du Gers et des Landes. Le sol y est sablo-limoneux.

Vient ensuite la Ténarèze, autour de Condom, où les sols boulbènes et argilo-calcaires favorisent un raisin puissant.

Enfin, Le Haut-Armagnac, à l’Est du Gers, représente la superficie la plus modeste et la plus récente. On y trouve un sol de calcaire marneux, surmonté de boulbène.

Les sols du terroir armagnacais révèlent une composition plus diverse que ceux de la région du cognac, à dominante calcaire.

En matière climatique, l’Armagnac relève également de l’influence climatique, mais aussi méditerranéenne, promettant des étés plus chauds et plus secs qu’en terres cognaçaises.

Une plus grande diversité de cépages en Armagnac

Les informations dĂ©livrĂ©es par le BNIC se veulent claires : l’ugni blanc s’impose dans 98% du vignoble de Cognac (contre 55% en Armagnac). D’origine italienne, le cĂ©page est rĂ©putĂ© pour sa rĂ©sistance aux maladies et pour son excellent rendement. Sa maturitĂ© tardive se prĂŞte bien aux vins de distillation, qui doivent ĂŞtre acides et peu alcoolisĂ©s. Comme l’explique le site officiel du Bureau national interprofessionnel, « l’aciditĂ© permet au vin de se conserver naturellement durant les mois d’hiver avant la distillation, et le faible degrĂ© alcoolique conduit Ă  concentrer davantage les arĂ´mes contenus dans les vins. Â»

Les autres cépages utilisés, dans des proportions plus modestes, sont le colombard, la folle blanche, le montils et le folignan, issu d’un croisement entre l’ugni blanc et la folle blanche.

En pays d’Armagnac, les producteurs misent davantage sur la variété puisque dix cépages entrent dans le cahier des charges. Outre l’ugni-blanc, malgré tout majoritaire dans les vignobles, la folle blanche continue d’être exploitée. Le cépage apporte des accents floraux à l’Armagnac, appréciés lorsqu’il est encore jeune.

Le baco doit également être pris en considération lorsqu’on parle d’armagnac. Conçu à la suite de la crise du phylloxéra, il est issu de la folle blanche et du noah, particulièrement résistant et bien adapté au sol sableux du Bas-Armagnac. Sa présence assure une certaine rondeur à l’eau-de-vie.

Le colombard figure aussi parmi les cépages essentiels au digestif gascon, notamment grâce à ses arômes fruités, précieux lors de l’assemblage.

Les autres cépages, parmi lesquels la clairette de Gascogne, le jurançon blanc, le meslier Saint-François, ne sont cultivés que sur quelques hectares de vigne. Le plant de graisse, cépage russe entrant dans la composition de la vodka, s’impose davantage ces dernières années.

La distillation, une question de philosophie

Si toutes les étapes de conception des deux eaux-de-vie se révèlent importantes, on conviendra que celle de la distillation l’est tout particulièrement.

En terres cognaçaises, la méthode traditionnelle, dite « à repasse » dépend d’un alambic en cuivre. Surtout, le processus privilégie une distillation à double chauffe. La première chauffe permet d’obtenir le brouillis, qui se situe entre 20 et 30 %. La seconde chauffe sert à distiller ce brouillis afin de donner naissance à l’eau-de-vie de Cognac, d’une teneur d’environ 70 % d’alcool.

En Armagnac, la distillation s’effectue dans un alambic continu armagnacais, dont le brevet a été déposé en 1818 puis sans cesse amélioré. Cet alambic contribue grandement à la personnalité et à la réputation de l’eau-de-vie gasconne.

Ici, point de double chauffe (mĂŞme si elle reste possible), mais un processus particulier, comme le dĂ©crit le site du BNIA : « Le vin alimente en permanence l’alambic par le bas du rĂ©frigĂ©rant. C’est grâce Ă  lui que les vapeurs d’alcool contenues dans le serpentin se refroidissent. Il est conduit vers la colonne oĂą il descend de plateau en plateau jusqu’à la chaudière. Sous l’effet de la forte chaleur produite par le foyer, des vapeurs de vin remontent Ă  contre-courant et « barbotent Â» dans le vin au niveau de chaque plateau. Elles s’enrichissent de l’alcool et de la majoritĂ© des substances aromatiques du vin et sont condensĂ©es puis refroidies dans le serpentin. Â»

Le précieux liquide affiche un degré alcoolique situé entre 52 et 72% à la sortie de l’alambic. Comme pour le cognac, il convient d’attendre la phase dite de vieillissement en fûts de chêne pendant quelques années avant de procéder à l’assemblage puis à l’embouteillage. A ce stade, le niveau d’alcool s’est stabilisé à 40%.

Un vieillissement prolongé contribue à accentuer les arômes et la couleur, tout en jouant sur le goût final du produit. Après quelques années, l’eau-de-vie devient plus moelleuse et son bouquet se complexifie. Les substances boisées gagnent en délicatesse et les arômes se précisent : notes de champignons, de sous-bois et de noix pour le cognac, touches de vanille et de pruneau pour l’armagnac.

Que choisir au final ? Un cognac ou un armagnac ?

Chacun reste bien sûr maître de ses goûts. En France, mais surtout à l’étranger, le cognac reste plus facile à trouver. La filière s’appuie sur des milliers de professionnels (exploitants, négociants bouilleurs…), pour une production annuelle estimée à près de 180 millions de bouteilles. Pour sa part, l’armagnac dépend de structures plus modestes et artisanales, qui semblent mieux correspondre à sa philosophie. La production annuelle ne dépasserait pas les 6 millions de bouteilles.

Certains amateurs auront peut-être tendance à privilégier l’âge de leur eau-de-vie préférée. Un cognac XO apportera sûrement plus de plaisir gustatif qu’un armagnac encore jeune. D’autres, au contraire, privilégieront la notion de terroir, estimant qu’un armagnac conclue parfaitement un bon repas gascon.

Il en est de même pour le dernier geste avant la dégustation. En terres cognaçaises, on n’est pas toujours partisan de la petite opération consistant à chauffer son alcool en plaçant le verre tulipe dans le creux de sa main, au risque de trop détacher l’alcool, qui prend le dessus lors de la dégustation. En Armagnac, au contraire, le nectar doit dépasser la température ambiante pour libérer la magie de ses arômes.

La dégustation de l’une ou l’autre de ces eaux-de-vie reste en tous les cas un moment privilégié. Leur fabrication valorise un réel savoir-faire, le respect d’un cahier des charges exigeant, de longues années de vieillissement et un vrai talent d’assemblage.

Foire de la Latière

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C’est Ă  Saint-Aulaye que se tient la foire – CrĂ©dit photo : Tim Jokl – CC BY-NC 2.0 – Flickr

Saint-Aulaye – Place du Champ de Foire – 12 septembre 2020
TĂ©l. 05 53 90 81 33 – Web: : www.saint-aulaye.com
Entrée gratuite


affiche de la foire de la latière

Le hameau de la Latière, à proximité de Saint-Aulaye et aux abords de la dense forêt de la Double, voit sa tranquillité chamboulée au printemps et en septembre lorsque se tient sa célèbre foire, qui attire à chaque fois un public fidèle et (très nombreux).

Il faut quand même dire que la foire, inscrite à l’Inventaire du patrimoine culturel immatériel en France, jouit d’une solide réputation séculaire depuis le Moyen-Âge, qui vaut toutes les campagnes de marketing.

Au printemps, c’est la fête qui prend ses aises grâce aux manèges, comptoirs de loterie, stands de tir ou ateliers de dégustation, sans oublier la présence des artisans et des brocanteurs. Bien sûr, le terme de foire ne serait pas justifié sans la présence des bestiaux (oies, canards, vaches, chevaux…).

En septembre, on parle de foire d’automne, organisée sur une seule journée : concours de chiens guides de troupeaux, rando pédestre dans les environs, vide-greniers, exposition de matériel agricole ancien, foire primée, marché des producteurs et des artisans.

Si vous souhaitez casser la croûte sur place, il est conseillé de réserver.

Enfin, l’événement sera organisé dans le respect des protocoles liés au Covid-19.

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Mon beau-père basque ne veut plus me parler

Crédit photo: Jou Orbe - Flickr
CrĂ©dit photo: Jou Orbe – Flickr

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Bertrand nous Ă©crit :

« Je suis pourtant un enfant du Sud-Ouest. Né à Dax, j’ai grandi dans un charmant village de la Chalosse, que j’ai quitté pour suivre mes études à l’université de Pau. C’est dans la capitale béarnaise que j’ai rencontré, en quatrième année, celle qui allait devenir la femme de ma vie, Patxika, originaire d’Irissarry, au cœur du Pays Basque.

La rencontre avec sa famille, et en particulier son père, Eneko, n’a pas été des plus faciles. Je crois que ce dernier reprochait à sa fille de fréquenter un Landais qui suivait ses études en Béarn alors qu’il aurait été plus naturel de choisir un Basque étudiant à Biarritz ou à Bayonne.

Ma patience et mon sens de la diplomatie ont fini par porter leurs fruits. Eneko a accepté de participer à notre mariage et a même délaissé son travail à la ferme pour venir embrasser sa petite-fille, juste après sa naissance.

Et puis, tout a basculé en quelques secondes.

Il y a trois semaines, nous avons passé le week-end chez mes beaux-parents. J’étais attablé sous la tonnelle en compagnie d’Eneko et de ses amis pour l’apéritif, que vous devinez très arrosé. Ils parlaient basque, bien sûr, mais chacun veillait quand même à traduire les propos en français pour que je puisse suivre la conversation.

Après quelques verres de Txapa et de Goxedari, j’étais plutôt enjoué en écoutant leurs histoires de matches de rugby locaux, qui finissaient souvent en festival de bourre-pif. Olatz, l’ami d’Eneko, disait même qu’il n’avait pas le souvenir d’avoir assisté à un match jusqu’à son terme.

Le petit groupe a fini par évoquer, avec une certaine tristesse, la place des Basques au sein des clubs d’élite du rugby français. Croyant bien faire, je les ai regardés dans les yeux et je leur ai dit :

– La solution passe par la fusion de l’Aviron Bayonnais et du Biarritz Olympique !

Tout s’est arrêté. Même les oiseaux ont cessé de chanter. Mon beau-père s’est levé, s’est dirigé vers la salle à manger et en est ressorti avec son fusil de chasse, qu’il a braqué sur moi.

– Tu t’en vas.

Ce furent ses seuls mots. La dureté de son regard n’autorisait pas la moindre réponse. Dans un silence de mort, je me suis levé, j’ai attrapé les clés de ma voiture et j’ai démarré en trombe dans la cour de la ferme, alors que ma femme et ma belle-mère arrivaient. Je n’ai même pas pu leur expliquer.

Depuis, je vis l’enfer. Ma femme pleure tous les jours et je dors sur le canapé. J’ai essayé à plusieurs reprises d’appeler Eneko pour m’excuser, mais il me raccroche au nez ou m’insulte en basque.

Que dois-je faire ? Je m’en veux tellement. »

Bertrand

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La réponse du Médiateur :

Mon cher Bertrand,

Mais qu’avez-vous fait ?

Enfant du Sud-Ouest, comme vous le dites vous-même, vous devez pourtant savoir que certains sujets ne doivent JAMAIS être abordés.

Ce n’est pas de rugby dont je parle ici, mais de susceptibilité, de territoires, de fierté, de longues histoires qui datent de la nuit des temps (et Dieu sait que l’Histoire des Basques n’est pas la plus courte que l’on puisse trouver).

Évoquer la fusion de l’Aviron Bayonnais et du Biarritz Olympique devant un Basque pur jus, c’est comme offrir un sac de haricots de Castelnaudary à un Tarbais, c’est comme révéler à un touriste surfeur les meilleurs spots de Gironde ou des Landes.

Ça ne se fait pas.

Je reste néanmoins très sensible à votre détresse. Avec un peu d’effort, vous devriez pouvoir vous rapprocher de votre beau-père d’ici deux à trois ans. Les Basques sont obtus, mais généreux.
La solution ? Votre femme ! La première étape consiste à la reconquérir. Les femmes basques sont obtuses, mais généreuses. Ayez une explication franche avec elle, adoptez une posture paternelle et déterminée, convainquez-la que ce petit manège a assez duré.

Si vous réussissez, elle se rapprochera de sa mère qui, elle-même, en touchera un mot à son mari (en basque, ça fera gagner du temps). Première étape.

De votre côté, réfléchissez à une nouvelle approche. Vous avez su venir à bout des réticences d’Eneko une première fois, vous réussirez une seconde fois, bon sang !

Quelques pistes de reconquĂŞte :

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  • Un abonnement d’un an Ă  l’Aviron Bayonnais OU au Biarritz Olympique. Ne vous trompez pas ! (Sociologiquement parlant, il est très probable que votre beau-père soutienne l’Aviron.)
  • Apprendre le basque. Bon, vous allez morfler, ce n’est pas la langue la plus simple Ă  assimiler. Si Eneko continue sa flopĂ©e d’injures au tĂ©lĂ©phone, vous serez au moins en mesure de lui rĂ©pondre dans sa langue (en marquant bien sĂ»r le respect qui se doit). Il sera Ă©tonnĂ©, voire sĂ©duit. C’est pas rien.
  • Prendre un permis de chasse. MĂŞme si la vue du sang vous dĂ©goĂ»te, mĂŞme si vous prĂ©fĂ©rez les petits lapins dans vos bras plutĂ´t que dans votre assiette, peu importe. Lorsque vous reviendrez Ă  la ferme, sortez votre gros fusil, signe de complicitĂ©. Mais, surtout, ne le braquez pas sur lui ! On parle ici de taille, pas de cible.
  • Si le dialogue finit par se renouer, expliquez-lui, les yeux dans les yeux, que mĂŞme l’US Dax et le Stade Montois n’ont jamais envisagĂ© un rapprochement dans votre dĂ©partement natal. S’il n’apprĂ©cie pas de prime abord une comparaison du Pays Basque et des Landes, il conviendra de l’impossibilitĂ© absolue de tout projet de fusion des clubs de rugby dans le Sud-Ouest.

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Il vous reste beaucoup de travail. Les chances de succès sont fragiles, mais réelles. Faites preuve d’abnégation et de volonté. Il en va de votre famille, de votre fierté et de votre vie.

Enfin, évitez les apéritifs basques trop chargés à l’avenir et privilégiez les bières locales, moins alcoolisées.

Qu’est-ce qu’une baĂŻne ?

Qu’est-ce qu’une baïne ?


Responsables chaque année de nombreux accidents, parfois mortels, les baïnes sévissent sur le littoral atlantique, et particulièrement sur les plages de Gironde et des Landes. Un danger réel et trop souvent ignoré.

BaĂŻne en formation sur la plage de Capbreton, dans les Landes – CrĂ©dit photo : Tangopaso

Se méfier de l’eau qui dort

Chaque année, le même scénario se répète au cœur de la saison touristique. Gêné par la promiscuité engendrée par la zone de surveillance, notre ami baigneur préfère s’écarter pour profiter pleinement des joies de l’océan. Si les plages de la côte Atlantique impressionnent parfois par la force de leurs vagues, elles offrent aussi des zones plus apaisées, sans roulis ni écume. Bref, le vacancier y voit toutes les conditions propices à un moment agréable de baignade, loin de la foule située à quelques centaines de mètres.

Après quelques minutes de crawl bien inspiré en direction du large, il a la surprise de constater qu’il se situe déjà à 100 ou 200 mètres de la plage. Considérant cette distance (beaucoup) plus importante que prévu, il décide de revenir vers le bord, mais s’aperçoit assez rapidement que ses efforts sont vains. La plage ne se rapproche pas, elle aurait même tendance à s’éloigner.

La naissance d’une baïne

Les baïnes peuvent être grossièrement comparées à des bassines, des piscines naturelles. On parle aussi de couloirs. Leur formation dépend directement de la houle, des bancs de sable, des vagues et du vent. Les courants déplacent en effet vers le large le sable de fond et contribuent ainsi à creuser des bassines, qui finissent par se remplir d’eau.

Lorsque la marée monte, le ressac permet à l’eau de franchir les bancs de sable et de remplir la cuvette. Après quelques heures, l’eau s’évacue à travers des « couloirs » qui pointent vers le large, plus étroits que la bassine (effet « entonnoir » ou « de vidange »). Il en résulte des courants dits de sortie de baïnes, puissants et rapides, à l’origine des nombreux accidents sur le littoral aquitain.

Si la baïne ne représente pas un vrai danger à toute marée basse, du fait de sa faible profondeur et de son courant modéré (on y voit souvent des enfants barboter), elle se révèle extrêmement dangereuse deux à trois heures après le début de la marée montante. Puissante, invisible, bien calée, elle entraîne chaque année des dizaines de baigneurs vers le large. Selon Jeff, du site Lacanau Surf Info, sa vitesse peut atteindre 1,50 m par seconde, plus rapide que celle d’un nageur lambda.

Et le pire se produit…

Il suffit d’ouvrir les pages « Faits divers » du quotidien Sud-Ouest pour constater que les touristes payent un lourd tribut à l’océan, souvent par méconnaissance absolue des règles élémentaires de sécurité.
Pris dans un courant d’arrachement, un baigneur n’a aucune chance de revenir au bord en se déplaçant perpendiculairement à la plage. Il ne fait que se confronter au courant qui le pousse au large, en dépensant toute son énergie et en cédant à la panique.

Sortir d’une baïne ne relève heureusement pas de l’impossibilité. Quelle que soit la situation, il convient avant tout de conserver son calme, exercice certes délicat dès lors que le rivage ne cesse de s’éloigner. Si la plage est fréquentée, la bonne tactique consiste à faire des gestes en croisant ses bras au-dessus de sa tête afin de donner l’alerte aux autres vacanciers, aux surfeurs et aux MSN.

L’autre solution, si la personne sait correctement nager ou si l’endroit s’avère désert, est de se laisser emporter par le courant puis essayer de nager parallèlement à la plage afin de gagner les zones plus agitées, là où se forment ou déferlent les vagues. Les vagues permettront de regagner le bord, même au prix de quelques tasses bien salées.

En conclusion

Un vacancier bien informé est un vacancier heureux. L’impatience que suscitent les vacances ne doit pas se traduire par des comportements hasardeux, à l’instar de ces touristes partis visiter la Mer de Glace de Chamonix en espadrilles il y a quelques années !

En Aquitaine, l’océan est fougueux et souvent dangereux, justifiant de respecter les zones de baignade surveillées, même si elles sont fréquentées. Rien n’empêche un vacancier d’installer sa serviette où il le souhaite et de venir nager entre les deux drapeaux bleus. Il y a toujours moins de monde à l’eau que sur le sable !

Enfin, quelques minutes d’observation de l’océan suffisent pour identifier les baïnes, en n’oubliant jamais que les zones les plus calmes sont souvent les plus dangereuses. Il peut être utile également de télécharger une appli qui indique les heures de marée de la plage ou de poser des questions aux MSN, qui apporteront toutes les réponses souhaitées.

Calendrier des festivités des Pyrénées-Atlantiques

Calendrier des festivités des Pyrénées-Atlantiques


Comme on s’en serait douté, les festivités départementales laissent une large place à la bonne bouffe, sans pour autant renier l’éveil de l’esprit ou l’enrichissement culturel. On peut très bien déguster une tranche de jambon de Bayonne avant d’assister à un concert de jazz et de repartir sur une assiette de chipirons. C’est pas incompatible.

FĂ©vrier

Carnaval Biarnés
Pau – Semaine précédant le Carême
Tél. 05 59 27 27 08 – www.carnaval-biarnes.com
Le carnaval Biarnés, qui compte parmi les plus importants de France, se tient en terres béarnaises depuis une trentaine d’années. On y retrouve différents personnages emblématiques de la culture pyrénéenne, dont le roi Sent Pançard, symbole de l’état de déliquescence et des contradictions de la société, et son épouse Carronha. Le roi, réfugié en Aragon pour échapper au bûcher, revient finalement à Pau en faisant étape dans différentes villes. Mais les notables l’attendent de pied ferme… La fête se construit autour de différentes thématiques, qui sont autant de moments de fête et de défilés, jusqu’à la crémation de l’effigie du roi le dernier soir.

Avril

Festival BD Pyrénées
Billère – Premier week-end d’avril
Web: https://festivalbdpyrenees.fr/
Créé en 2010 par l’association Pichenettes, regroupant des passionnés du 9e art de l’agglomération paloise, le festival de Billère permet de rencontrer chaque année une grosse vingtaine d’auteurs, dont de nombreux artistes du Sud-Ouest. Entre concerts, ateliers, défis proposés aux dessinateurs, création en direct d’une bande dessinée, conférences et séances de dédicaces, la programmation joue la carte de l’éclectisme et de l’originalité.

Foire au jambon
Bayonne (carreau des Halles) – 1re quinzaine d’avril
TĂ©l. 05 59 46 09 00
Si Agen célèbre le pruneau, si Bordeaux fête le vin, si Sarlat rend hommage à la truffe, il semble tout à fait logique que Bayonne honore son jambon. C’est d’ailleurs le cas depuis 1426, cela dit en passant. La foire est l’occasion pour les artisans charcutiers de proposer à la dégustation et à la vente la pépite du Pays basque ou d’assister au concours du meilleur jambon. Bien sûr, de nombreuses animations accompagnent ce rendez-vous gourmand, placé sous la supervision de la confrérie du jambon de Bayonne, gardienne de la qualité.

Biarritz Beer Festival
Biarritz (Halle d’Iraty) – Mi-avril
Tél. 07 83 46 28 34 – Web : www.biarritzbeerfestival.fr
Lancé en 2016, l’évènement se revendique comme le premier festival professionnel et grand public en Aquitaine entièrement dédié à la bière. On ne sait pas pourquoi, mais la manifestation risque de rencontrer rapidement son public et de s’installer dans le paysage festif du département. Pensez donc : plus de 4000 bières à découvrir sur 2500 m², soit presque deux bières différentes au mètre carré ! Au total, une soixantaine de brasseurs français et internationaux viennent présenter leur production artisanale. En marge des dégustations et des fous rires, l’on peut assister aux ateliers et conférences.

Juin

FĂŞte de la cerise
Itxassou – début juin
TĂ©l. 05 59 29 75 36
Ah, la célèbre cerise d’Itxassou, celle qui, transformée en confiture, accompagne si bien le fromage de brebis. Lui consacrer une fête n’est que justice. Pendant une longue journée, initiée par les producteurs locaux, les rendez-vous se succèdent : messe, partie de pelote, danse traditionnelle, repas à base de bons p’tits plats locaux, animations diverses, spectacle de force basque, concours de confiture. Un peu d’âme basque pour tout le monde.

Festival andalou
Saint-Jean-de-Luz – Week-end de la Pentecôte
Tél. 05 59 26 03 16 – Web: www.festivalandalou.com
L’été n’est pas encore arrivé que déjà que la chaleur andalouse s’invite dans les rues de Saint-Jean-de-Luz. Au programme : chorégraphies endiablées exécutées par les gracieuses danseuses de flamenco, défilé de calèches et de chevaux, animations dans les casetas, concerts, initiation aux danses espagnoles, spectacles pour les enfants…

Festival des arts de la rue
Biarritz – Week-end de la Pentecôte
TĂ©l. 05 59 22 50 50
Une bonne cinquantaine de compagnies pour transformer les quartiers biarrots en scènes de spectacles. Comédiens, clowns, acrobates, jongleurs, musiciens… Tous contribuent à l’ambiance de fête et de partage.

Jazz Ă  Oloron, festival des Rives et des Notes
Oloron-Sainte-Marie – Fin juin, début juillet
Tél. 07 84 28 38 39 – Web : www.jazzoloron.com
Des Rives et des Notes figurent parmi les festivals réputés de jazz en France. Initié en 1981 par l’association Jazz à Oloron, il a permis aux plus grands artistes d’exprimer leur talent au cœur du Béarn. L’évènement est aussi l’occasion d’ouvrir la scène à de jeunes musiciens, peut-être promis à une longue et belle carrière internationale.

Juillet

Médiévales de Montaner
Montaner – Début juillet
Tél. 05 59 81 53 88 – Web : www.chateau-montaner.info
C’est dans le cadre du château de Montaner, construit au Moyen-Âge à la demande de Gaston Phébus afin de parer le pays béarnais contre toute agression de la Bigorre ou de l’Armagnac, que se déroule la festivité. Elle est d’ailleurs considérée comme l’une des meilleures reconstitutions historiques en France. Outre le grand spectacle médiéval, moult animations sont proposées au public, à l’instar des joutes équestres, des combats d’épée ou des défilés de troubadours.

International Surf Film Festival
Anglet – Première quinzaine de juillet
Tél. 06 03 84 05 13 – Web : surf-film.com
S’il est un sport particulièrement photogénique, c’est bien le surf, entre les manœuvres millimétrées des compétiteurs ou la glisse tranquille « à la papa » des longboarders. Le festival d’Anglet permet de (re)découvrir des paysages somptueux, des vagues bien rondes ou au contraire creuses et rapides, des environnements protégés ou plus dégradés. C’est aussi l’occasion de partager des histoires, des combats ou des idéaux à travers une sélection affutée de films.

CrĂ©dit photo : International Surf Film Festival d’Anglet

FĂŞte du chipiron
Hendaye – 13 juillet
TĂ©l. 06 20 24 68 49
Ohlalala, qu’est-ce que c’est bon le chipiron ! Chaque année depuis déjà fort, fort longtemps, la ville d’Hendaye consacre la soirée du 13 juillet à ce merveilleux petit encornet. Il peut être dégusté de différentes manières, mais les puristes le choisissent cuit dans son encre noire. L’évènement permet également de profiter du front de mer, d’écouter les bandas et d’assister au toro de fuegos en guise de digestion.

FĂŞte du thon
Saint-Jean-de-Luz – 2e samedi de juillet
TĂ©l. 05 59 51 65 38
Si Hendaye fête le chipiron, Saint-Jean-de-Luz rend honneur au thon, que les pêcheurs basques, et en particulier luziens, ont longtemps traqué, tout comme la morue et la baleine. C’est bien sûr l’occasion de se régaler et de faire la fête à travers les batailles de confettis, le rythme joyeux des bandas, les animations traditionnelles basques et le bal en soirée.

FĂŞtes des sottises
Salies-de-Béarn – 2e quinzaine de juillet
Tél. 05 59 38 68 71 – Web : www.lacaze-aux-sottises.org
La célèbre ville béarnaise fête les arts de la rue et du cirque depuis déjà une bonne dizaine d’années. Outre les spectacles organisés dans les rues, l’évènement permet d’organiser des rencontres professionnelles auxquelles sont conviés les festivaliers.

Transhumances musicales
Laàs – Fin juillet
Tél. 05 59 04 04 16 – Web : transhumances-musicales.com
Pendant deux jours, le château de Laàs offre son cadre prestigieux à un ou plusieurs chanteurs français, sans précipitation et en totale harmonie avec le public.

Toros Y Fêtes d’Orthez
Orthez – Fin juillet
Tél. 05 59 69 76 83 – Web : www.toros-fetesorthez.com
C’est tout l’esprit de fête si cher au Sud-Ouest que l’on retrouve dans les rues d’Orthez. Béarn, Pays basque, Landes et même Espagne ont droit à une journée dédiée, composée de multiples animations propres à leur culture. Courses landaises, novillada, corrida, concerts, bals, défilés de bandas, concours sportifs… Bref, une grosse immersion made in Sud-Ouest.

FĂŞte du fromage
Etsaut – Fin juillet
Tél. 05 59 34 57 57 – www.fetedufromage-aspe.com
Mais bien sûr que le bon fromage de brebis mérite une fête en son honneur, qui plus est en vallée d’Aspe. Pendant un week-end, les éleveurs, bergers et producteurs se mettent en quatre pour sensibiliser le public à leurs activités pastorales : présentation des races locales, concours de fromage au lait cru, démonstration de tonte de brebis, fabrication de fromages et dégustation.

FĂŞtes de Bayonne
Bayonne – Fin juillet et début août
Tél. 05 49 46 09 00 – Web : www.fetes.bayonne.fr
Est-il encore nécessaire de présenter les fêtes de Bayonne ? Lancées en 1932, elles rassemblent aujourd’hui plus d’un million de visiteurs et sont considérées comme l’un des plus importants rassemblements au monde. Depuis quelques années, l’accès est payant.

Août

Les Ravéliades
Ciboure – Début août
TĂ©l. 05 59 26 03 16
Chaque année, l’église Saint-Vincent de Ciboure accueille les lauréats de l’académie Maurice Ravel, fondée en 1967 et située à Saint-Jean-de-Luz, juste à côté. C’est l’occasion d’entendre les grands espoirs de la musique classique, dans un cadre intime et apaisé.

La nuit féérique
Biarritz – 15 août
TĂ©l. 05 59 22 37 10
Où ? Grande plage de Biarritz. Quand ? Le 15 août, à 22h30. Quoi ? Un spectacle pyrotechnique de premier plan, composé de différents tableaux illustrant le thème du spectacle. Pourquoi ? Pour le plaisir d’assister à un moment exceptionnel pendant une demi-heure.

Fête de l’espadrille
Mauléon – 15 août
TĂ©l. 05 59 28 02 37
La fête de l’espadrille représente une occasion unique de s’imprégner de la culture basque le temps d’une journée. Le programme joue la carte de la simplicité et de l’authenticité : messe chantée, balade en espadrilles dans les rues de Mauléon, parties de pelote, apéritif folklore souletin, atelier de fabrication de la célèbre chaussure en toile, spectacle de force basque.

Festival de la force basque
Saint-Palais (au fronton) – 2e quinzaine d’août
Tél. 05 59 65 71 15 – Web : www.forcebasquesaintpalais.com
L’on peut dire qu’elle contribue à la réputation des Basques, gaillards aux épaules rebondies et aux triceps forçant l’admiration. Depuis 1951, huit équipes de Basse-Navarre et de Soule s’affrontent au cours de six épreuves particulièrement physiques, inspirées de l’univers des paysans, comme le lever de botte de paille ou la course au sac de blé. On s’observe, on se jauge, on se nargue, on s’affronte, mais, à la fin, on boit et on chante ensemble. C’est aussi ça la force des Basques.

Hestiv’Òc
Pau – Fin août
Tél. 05 59 90 34 94 – Web : www.hestivoc.com
Comme son intitulé le laisse deviner (bon, c’est vrai que c’est pas facile), le festival Hestiv’Òc se consacre pleinement et passionnément à la culture occitane. Chaque année, c’est l’occasion de réunir plus de 200 artistes, soucieux de mêler tradition et modernité et surtout de partager leur origine à travers moult concerts, spectacles et animations. Car c’est avant tout la fête qui domine.

Crédit photo : Festival Hestiv’Òc

Septembre

Le Temps d’aimer
Biarritz – 1re quinzaine de septembre
Tél. 05 59 22 44 66 – Web : letempsdaimer.com
« Qu’est-ce que la danse ? Du mouvement. Qu’est-ce que le mouvement ? L’expression d’une sensation. Qu’est-ce qu’une sensation ? Le résultat que produit sur le corps humain une impression ou une idée que perçoit l’esprit. » – Thierry Malandain, directeur artistique du festival. Malgré des moyens limités, le festival parvient chaque année à inviter une vingtaine de troupes internationales dont l’ambition est de décliner l’art de la danse dans toutes ses perspectives, du hip-hop au flamenco, de la chorégraphie indienne au néo-classique. Danse, sinon meurs.

Marché potier du Pays basque
Bastide-Clairence – Mi-septembre
TĂ©l. 06 85 04 19 11
Le marché potier de la Bastide-Clairence s’est imposé, au fil des années, comme le rendez-vous majeur des amateurs de céramique. La ravissante petite commune basque peut se targuer d’accueillir une cinquantaine d’artisans venus de France, de Navarre et même d’Espagne, sans même évoquer ceux résidant à la Bastide toute l’année.

Foire de Pau
Pau – Mi-septembre
Tél. 05 59 40 01 50 – Web : www.foiredepau.com
“C’est tous les jours un évènement » clame le slogan de la foire. Et c’est pas faux. Comme à Bordeaux, on se rend à la foire avec quelques vagues idées d’achat ou de conseil auprès des professionnels, mais devant la multitude des exposants, on perd pied et on se laisse aller à marcher dans le hall, comme un zombie. On repère les restos ou les points de restauration pour le déjeuner, on accepte les prospectus des cuisinistes, on visite la ferme éphémère et on finit par participer au bal gascon.

FĂŞte du sel
Salies-de-Béarn – Mi-septembre
Tél. 06 40 42 63 15 – Web : www.lafetedusel.com
Présent depuis des millions d’années dans les sources du bassin de Salies-de-Béarn, le sel a été utilisé la salaison du jambon de Bayonne avant de s’imposer comme un condiment essentiel des tables du Sud-Ouest. Surtout, il a forgé un savoir-faire et une culture chez les habitants de la ville et alentours, qui lui rendent hommage chaque année. La fête est ainsi l’occasion d’assister à la course des porteurs de samaus (ou sameaux : récipients en bois cerclés de fer servant au transport d’eau salée), d’applaudir le défilé des confréries, de visiter le marché artisanal et de profiter des nombreuses animations proposées, dont la soirée folklorique locale ou le gargantuesque repas sous chapiteau.

Festival Biarritz Amérique latine
Biarritz – Fin septembre
Tél. 05 59 23 26 26 – Web : www.festivaldebiarritz.com
Depuis 1992, le festival offre l’opportunité de partir à la découverte de la production cinématographique latino-américaine, peut-être oubliée du circuit commercial. L’évènement permet aussi d’assister à des projections de films classiques, à des concerts et même à des rencontres universitaires.

Octobre

Fête du gâteau basque
Cambo-les-Bains – Premier week-end d’octobre
Tél. 05 59 29 70 25 – Web : www.lafetedugateaubasque.com
Rester de marbre devant un beau et bon gâteau basque s’avère toujours un peu compliqué. Comment ne pas imaginer sa saveur en reniflant délicatement sa petite odeur d’amande, de rhum ou de vanille, en observant la belle couleur de sa crème pâtissière ou en repérant, parfois, la présence de ses cerises noires ? À Cambo, capitale mondiale et cosmique du gâteau basque, on a bien compris la gourmandise que suscitait cette délicate pâtisserie. La fête est l’occasion rêvée de multiplier les dégustations, d’assister au repas champêtre (on vous laisse deviner le dessert), d’applaudir les bandas ou le spectacle des traditions basques, de suivre un atelier de préparation et, bien sûr, d’encourager les participants au concours du meilleur gâteau.

Fête du piment d’Espelette
Espelette – Dernier week-end d’octobre
Tél. 05 59 93 95 02 – Web : www.espelette-paysbasque.com
Originaire d’Amérique du Sud et introduit au Pays basque au 16e siècle, le piment s’impose comme condiment de cuisine (il relève merveilleusement bien les plats) et conservateur de viande. Il doit bien sûr sa popularité aux célèbres photographies le représentant aligné sur les façades de maisons pendant la période de séchage, en septembre. La fête est d’abord l’occasion, pour la confrérie, d’introniser les nouveaux membres, cérémonie empreinte de solennité, avant de laisser place à un programme nettement plus joyeux, composé de danses basques, d’apéritifs, de repas bien goûtus grâce au piment, de concerts, de défilés de bandas ou encore de parties de pelote.

Crédit photo : Mes vacances à Espelette

Novembre

Bayonne fĂŞte son chocolat
Bayonne – Premier week-end de novembre
TĂ©l. 05 59 46 09 00
En complément des Journées du chocolat, organisées au mois de mai, la cité basque propose depuis 2018 ce nouveau rendez-vous afin de célébrer son produit emblématique depuis le XVe siècle. C’est à cette date en effet, et plus précisément en 1492, que les juifs d’Espagne, chassés par les rois catholiques, trouvèrent refuge à Bayonne, dans le quartier Saint-Esprit, et reprirent leur activité de transformation du cacao, qu’ils maîtrisaient fort bien. L’événement est l’occasion rêvée de déguster les douces productions des maîtres-chocolatiers, d’assister à des visites guidées et à des conférences ou de suivre des cours de cuisine.

Lurrama, La Ferme Pays Basque
Biarritz (Halle d’Iraty) – Début novembre
Tél. 05 59 22 37 10 – Web : www.lurrama.org
Initié par l’association Euskal Herriko Laborantza Ganbara, dont la vocation est d’encourager le développement d’une agriculture paysanne et durable et la préservation du patrimoine rural au Pays basque, le salon Lurrama permet de sensibiliser le public aux futurs enjeux agricoles. À ce titre, outre la présence des animaux qui ravira les enfants, de nombreuses conférences, animations ou expositions sont proposées, ainsi que des repas gastronomiques et même un marché fermier.

Sites et cités des Pyrénées-Atlantiques

Sites et cités des Pyrénées-Atlantiques


Premier et (très) rapide aperçu de la richesse et de la diversité patrimoniale des Pyrénées-Atlantiques. Y’a d’la matière, ça s’est sûr.

Grottes d’Isturitz et d’Oxocelhaya

Quartier Herebehere, 64640 SAINT-MARTIN-D’ARBEROUE (D251 entre Isturits et Saint-Martin-d’Arberoue – Tél. 05 59 29 64 72 – Ouverture : mars, avril et mai : de 14h à 17h – juin : visites à 10h30 et 11h30 et de 14h à 17h – juillet et août : de 10h à 18h00 – septembre : visites à 10h30 et 11h30 et de 14h à 17h – octobre et novembre: de 14h à 17h – vacances scolaires et jours fériés : visite à 11h et de 14h à 17h
Situées non loin du village d’Hasparren, les Grottes d’Isturitz et d’Oxocelhaya, découvertes en 1895 et classées Monuments historiques en 1953, constituent l’un des plus importants sanctuaires du Paléolithique en Europe. Les galeries ornées de gravures et de peintures montrent que ces lieux furent habités d’abord par l’homme de Neandertal puis par l’Homo Sapiens de 80000 à 15000 avant J.-C.
Les fouilles ont permis de découvrir des dizaines de milliers d’objets, dont des flûtes du Paléolithique supérieur, des harpons fabriqués à base d’os, des figurines de bison, des racloirs en silex, des poinçons ou encore des parures.
La succession des vastes salles, richement pourvues en concrétions, constitue un spectacle unique. À ce titre, le pilier stalagmitique de la grotte d’Isturitz mérite une observation soutenue pour admirer ses divers motifs gravés, dont la silhouette d’un oiseau, un renne ou encore des biches.
Une quinzaine de mètres plus bas, la grotte d’Oxocelhaya impressionne par les dimensions de ses salles.
La visite des grottes précède celle du musée archéologique, où de nombreux objets sont exposés.
Enfin, des randonnées pédestres balisées autour de ce site permettent de prolonger le plaisir. Il est judicieux de prévoir une petite laine, car l’intérieur des grottes est frisquet.

Crédit photo : Les Grottes d’Isturitz et Oxocelhaya

Gorges de Kakuetta

Sainte-Engrâce – Tél. 05 59 28 73 44 – Ouvert du 15 mars au 15 novembre, tous les jours de 8 heures à la tombée de la nuit –
Les Gorges de Kakuetta, situées à l’extrême Sud-Est du Pays basque sont considérées comme l’un des sites les plus sauvages et les plus prestigieux d’Europe. On a parfois l’impression de se retrouver au cœur de l’Amazonie, tant la nature est luxuriante, les animaux omniprésents et les falaises vertigineuses.
Aujourd’hui protégé, le site peut se visiter de différentes manières, selon son expérience. Un parcours de 2000 mètres a été aménagé, avec des passerelles à main courante. On y découvre la magie des lieux, comme les grottes, les lacs, les cascades et les falaises parfois séparées de quelques mètres ! Une expérience unique.

Château de Pau

Rue du Château, 64000 PAU – Tél. 05 59 82 38 00 – Ouvert tous les jours : due mi-juin à fin septembre de 9h30 à 17h45 et de fin septembre à mi-juin de 9h30 à 11h45 et 14h à 17h – Fermé les 1er janvier, 1er mai et 25 décembre
Le château de Pau est bien sûr réputé pour avoir abrité la naissance d’Henri IV en 1553. Il s’agit d’une impressionnante forteresse médiévale, dont les trois ailes en triangle donnent naissance à une magnifique cour d’honneur.
Construit au Moyen-Âge pour assurer la surveillance d’un gué sur le gave de Pau, le monument fut renforcé au XIVe siècle par Gaston Phébus, qui édifia le donjon en briques, puis transformé en château Renaissance par les vicomtes de Béarn et une nouvelle fois restauré en 1838 par Louis Philippe.
La visite des lieux permet de découvrir de riches collections d’œuvres d’art dédiées au roi Henri IV ainsi que des tapisseries du XVIe au XIXe siècle, dont un ensemble décoratif de la Monarchie de Juillet.
Difficile de visiter le château sans prévoir une longue balade dans les rues de Pau, qui révèlent mille témoignages de l’histoire de la cité (quartiers, musées, bâtiments anciens, jardins). Cerise sur le gâteau : le Boulevard des Pyrénées et sa vue exceptionnelle de la chaîne montagneuse.

Les sonnailles Daban

ZA Samadet, 64800 BOURDETTES – Tél. 05 59 61 00 41 – Visite le samedi et le lundi après-midi sur rendez-vous.
En plein pays de pastoralisme, la maison Daban fabrique depuis la fin du XVIIIe siècle les sonnailles (ou encore les esquires), c’est-à-dire les cloches destinées aux vaches, aux brebis, aux chevaux mais aussi aux chiens de chasse.
Le travail s’effectue à partir de plaques de tôle brasées au four en vase clos, façonnées et accordées à la main par des compagnons dotés d’un savoir-faire séculaire. Les instruments de musique du bétail sont en effet martelés à la main afin de donner naissance à un son chaud et reconnaissable entre mille.
Les esquires prennent toute leur importance lors de la transhumance, mais aussi en période d’estive pour éviter qu’un animal ne se perde par temps de brouillard ou pour éloigner les vipères du troupeau.
Enfin, les sonnailles contribuent au charme bucolique, donnant le sentiment que le temps s’arrête un peu alors que s’improvise un concert mélodieux et apaisé.

Patrimoine et cultures des Pyrénées-Atlantiques

Patrimoine et cultures des Pyrénées-Atlantiques


Le département des Pyrénées-Atlantiques affiche la singularité d’abriter deux peuples, c’est-à-dire deux cultures et, au final, deux susceptibilités. Écrire sur l’un sans s’intéresser à l’autre risque de poser par conséquent quelques problèmes, ce que nous ne souhaitons évidemment pas.

Etxe ou ostau, de l’importance de la maison chez les Basques et les Béarnais

« Encore de nos jours, l’attachement du Basque à sa famille, et partant à la maison qui est en est l’abri, le panthéon, et dont il porte le nom, constitue l’élément interne de l’armature sociale de ce pays, tandis que son amour de la liberté en forme la défense extérieure. » Ces mots d’Alexandre de La Cerda, tirés du livre « Pays basque, entre Nive et Nivelle » (éditions Privat), illustrent bien le rôle central que joue la maison (ou la ferme) dans la tradition basque.

Sa grande superficie suit l’ambition d’accueillir en son sein plusieurs générations, qui se retrouvent pour le travail des champs, mais aussi lors des veillées, sous le regard bienveillant de l’etxekandrea, la maîtresse de maison.

Construits uniquement en bois avant le Moyen-Âge, les logis sont progressivement renforcés par des murs de pierre. La belle maison typique labourdine affiche une architecture définie au XVIe siècle, avec une façade blanche constituée de pans de bois peints en rouge cœur de bœuf ou vert basque. Souvent, le linteau de la porte d’entrée a été gravé afin de préciser la date de construction et le nom de la maison. On peut aussi y apercevoir des motifs religieux, des décors géométriques ou des scènes vivantes.

L’architecture de la maison basque diffère selon la province à laquelle elle appartient. Au Labourd, ce sont donc ces fameuses maisons à colombage rouge ou vert, orientées vers l’est, dotées d’une charpente solide et d’une toiture à deux versants peu inclinés, à même de mieux résister aux coups de vent océaniques.

Maisons basques surplombant l’ocĂ©an Ă  GuĂ©thary – CrĂ©dit photo : FranceSudOuest

En Basse-Navarre, la maison est bâtie en pierre, dotée d’une façade plus sobre. On aperçoit parfois un balcon de bois au niveau du grenier, destiné au séchage des récoltes.

Enfin, la maison souletine, de par sa plus grande proximité des Pyrénées, adopte un style architectural adapté à son environnement et proche de celui de la maison béarnaise, composée de deux ou trois bâtiments agencés autour d’une cour. La toiture privilégie une forte pente afin de ne pas supporter de trop gros volumes de neige en saison hivernale.

La maison traditionnelle béarnaise évoque elle aussi la nécessité de protéger la structure sociale au sein d’un environnement agro-pastoral. Comme chez les Basques, elle revient de droit à l’aîné, qui rassemble autour de lui famille et belle-famille au gré des mariages.

La toiture se veut très inclinée, du fait d’une importante pluviométrie et des chutes de neige hivernales. Selon les pays béarnais, on utilise des tuiles plates (ou « picon ») ou de l’ardoise noire, plus légère mais plus onéreuse aussi.

Bien sûr, la diversité régionale, les aléas climatiques et la proximité des matières premières influent sur l’architecture des maisons. En montagne, les demeures privilégient la pierre brute alors que celles situées plus bas dans les vallées laissent voir un bâti composé de galets du gave assemblés grâce au mortier.

Le béret basque, une création…béarnaise

L’origine du béret semble multiple et parfois confuse. Certains évoquent sa présence dès 2000 ans av. J.-C., comme l’attesterait un bas-relief découvert en Sardaigne représentant des hommes déjà pourvus de la coiffe. D’autres signalent son apparition en Béarn au cours de l’occupation romaine sous la forme d’une feutrine couvrant la tête et les épaules des soldats présents en vallée d’Aspe.

Plus concrètement, le musée du béret, situé à Nay, évoque la nécessité, pour les bergers béarnais, de disposer dès le Moyen-Âge d’un couvre-chef efficace contre les aléas de la météo en montagne.

Mais z’alors, pourquoi donc parler de béret basque ? Parce que la coiffe connaît un vrai succès auprès de la communauté des bergers pyrénéens, dont les Basques. Ces derniers l’adoptent définitivement et contribuent à sa diffusion au sein de leur pays et par-delà les mers. Au XIXe, l’empereur Napoléon III, étonné de le voir vissé sur la tête des ouvriers en charge de la construction de sa résidence estivale à Biarritz, parle donc de « béret basque ». Qui sait, si ce dernier avait séjourné à Pau, l’expression « béret béarnais » serait peut-être entrée dans les mœurs.

Il ne reste que quelques fabricants aujourd’hui, dispatchés entre Béarn et Pays basque, dont le plus important est la société Laulhère, située à Oloron-Sainte-Marie. La conception du légendaire couvre-chef suit un long processus, où le savoir-faire se révèle fondamental. Du tricotage de la laine au bichonnage, en passant par le feutrage ou le décatissage, pas moins d’une dizaine d’étapes jalonnent la fabrication du béret sur une période de 12 heures pour chaque pièce.

Originalement écru, le béret a ensuite été teinté en noir, couleur ayant contribué à sa renommée. Les bérets rouges ou verts que l’on compte par milliers lors des fêtes basques relèvent davantage du folklore, ce qui ne retire rien à leur indéniable charme.

L’Ossau-Iraty, la fusion des deux pays

S’il existe parfois de (très) légers agacements entre Basques et Béarnais sur de (petites) questions d’identité ou de culture, les deux peuples savent s’unir pour produire le meilleur, à l’image du goûteux fromage Ossau-Iraty. Son appellation (AOC depuis 1980 et AOP depuis 1996) peut même être considérée comme un compromis : pic du midi d’Ossau et forêt d’Iraty.

Ce sont finalement les Pyrénées et la vie pastorale qui forment le berceau du fromage. L’environnement et la pluviométrie se prêtent particulièrement bien à l’élevage ovin et l’on mentionne déjà le fromage de Brebis dès le premier siècle, sur les étals du marché de Toulouse. Au Moyen-Âge, il sert de valeur d’échange lors de la négociation de contrats de vente ou de location.
Au fil du temps, le fromage se diffuse plus largement, tout en conservant la même méthode de fabrication et de transformation. En effet, la production revient essentiellement aux fermes avant d’être progressivement confiée à des fromageries au début du 20e siècle. Ces dernières conservent néanmoins l’exigence de la qualité, comme en témoigne la reconnaissance de l’AOC puis de l’AOP.

La production de l’Ossau-Iraty dépend avant tout du bon vouloir des brebis, toutes issues de races locales. Les animaux passent le plus clair de leur temps sur les pâturages, se nourrissant de fourrages, même si leur alimentation intègre également des céréales et des oléoprotéagineux (colza, tournesol ou pois). Dès l’arrivée de l’estive, les troupeaux gagnent les pâturages d’altitude où ils resteront jusqu’à l’automne, se régalant de l’herbe grasse disponible en abondance.

Bon, une dernière tranche d’Ossau-Iraty, ça ne se refuse pas.

Quant à la fabrication du fromage elle-même, le lait entier est ensemencé par des bactéries lactiques et finit par se solidifier sous l’effet de la présure et de la chaleur. En effet, le cahier des charges interdit la moindre élimination de l’eau pour parvenir à la concentration du lait. La présure ayant initié le caillage, l’opération suivante consiste à découper le lait caillé en grains, déposés dans des moule puis pressés. Après la salaison, le fromage est placé en cave d’affinage pour une période minimale de 80 ou 120 jours selon la taille des pièces.

Il en rĂ©sulte, selon le site Terroirs de chefs, un fromage de brebis « dĂ©licatement typĂ©, [qui] offre une grande palette aromatique. Ses tonalitĂ©s subtiles varient en fonction de son procĂ©dĂ© de fabrication (fermier /laitier) et de sa durĂ©e d’affinage. Pour les amateurs de fromage fort en goĂ»t et en caractère, le fermier au lait cru s’impose. En revanche, celui fabriquĂ© avec du lait pasteurisĂ© sera plus doux aux papilles (…) Rien d’étonnant Ă  ce que l’Ossau-Iraty ait Ă©tĂ© consacrĂ© trois fois meilleur fromage du monde en 2006, 2011 et dernièrement, en aoĂ»t 2013. Â»

Nature et paysages des Pyrénées-Atlantiques

Nature et paysages des Pyrénées-Atlantiques


Les Pyrénées-Atlantiques profitent des richesses naturelles et géologiques du Béarn et du Pays Basque, qui offrent une grande diversité de paysages et de reliefs.

Le Béarn, un environnement montagneux et une nature féconde

La culture béarnaise est bien sûr dominée par les Pyrénées et la vie pastorale. Au Sud, se dresse la haute montagne, du Pic d’Anie au Pic de Ger. On peut y observer toute une série de sommets, au pied desquels s’étendent des vallées réputées (Aspe, Ossau, Barétous), sillonnées par les gaves, ces cours d’eaux torrentueux qui naissent dans les montagnes.
L’avant-pays béarnais, ou le piémont, est pour sa part constitué de coteaux, de vallées et de landes. On y trouve notamment la grande vallée du gave de Pau, qui accueille les villes de Pau et d’Orthez.

Si les gaves sont indissociables de l’identité du Béarn, les lacs et leur célèbre couleur émeraude contribuent grandement à sa beauté. Lac de l’Ayguelongue, lac d’Ayous, lac d’Estaens, las d’Isabe… Nichés dans des cirques, situés en altitude ou à proximité de Pau, ils assurent la préservation des espèces et illuminent les randonnées pédestres.

Cet environnement naturel favorise une faune et une flore exceptionnelles. Parmi les nombreuses variétés de plantes et de fleurs (on en dénombre plus de 4000, dont 160 espèces endémiques), citons l’iris des Pyrénées et sa magnifique couleur violette, qui se dresse fièrement à plus de 30 cm du sol. On le retrouve en abondance à Gavarnie, en plein cœur de l’été. Le géranium d’Endress, lui aussi endémique des Pyrénées, forme une surface compacte composée de petites feuilles lobées, qui accueille en été de jolies fleurs au rose délicat.

La faune apparaît elle aussi riche et variée, notamment grâce à quelques espèces endémiques comme le desman des Pyrénées (dit aussi rat trompette), l’euprocte, un énorme triton qui se complaît dans les eaux froides des cours d’eau d’altitude ou encore le célèbre isard, le cousin du chamois. La création du Parc national des Pyrénées, en 1967, a fortement contribué à la préservation des espèces animales.

Le Pays basque, une variété de paysages de l’océan aux reliefs abrupts

Le Pays basque, pour sa part, est situé entre les Pyrénées et l’Atlantique, sur la rive du gave d’Oloron et bordé, au nord, par l’Adour. La géographie y est très variée.

Il s’agit d’abord du littoral et de sa quarantaine de kilomètres de plages, destination prisée des touristes chaque été. La côte basque, jusqu’à Anglet, ne semble pas vraiment varier de celle du département voisin des Landes. On y observe la suite de l’interminable cordon dunaire, qui finit par disparaître à la Chambre d’Amour, progressivement remplacé par les falaises. Ces dernières atteignent d’ailleurs les 80 mètres de hauteur à Socoa, du fait de l’érosion marine.

Plus à l’est, la province de la Basse-Navarre dévoile dans sa partie nord des collines vertes et riches, propices à l’élevage et emblématiques de la campagne basque. Au sud, le relief devient escarpé et surplombe de belles vallées, à l’instar de celle de Baïgorry.

En pays de Soule, non loin du Béarn, le paysage se compose de reliefs plus abrupts qu’en basse-Navarre, avec des collines à la végétation rare, notamment sur le flanc sud des Arbailles. Paradoxalement, c’est dans la même région que l’on trouve la forêt d’Iraty, considérée comme la plus vaste hêtraie d’Europe.

On devine facilement que cette diversité géographique s’accompagne d’une diversité animale, dont quelques espèces endémiques, à l’image du pottok, ce petit cheval si typique du Pays basque, auquel on prête une origine préhistorique du fait de sa ressemblance au cheval de Prjevaslki, représenté sur les parois de la grotte de Niaux.

La palombe, ou pigeon ramier s’associe également à la culture basque. L’oiseau migre en direction de l’Espagne ou de l’Afrique sitôt l’automne venu. Lors de son survol des premiers massifs pyrénéens, il est attendu par bon nombre de chasseurs, dissimulés dans leur palombière (cabane construite dans les chênes et dissimulée), qui le chasse au filet ou selon d’autres techniques.

Il convient de citer également le vautour fauve, aujourd’hui protégé et parfaitement adapté aux montagnes, qu’il survole en planant grâce à l’impression envergure de ses ailes, proche des 3 mètres.

Enfin, ce rapide balayage de la faune basque serait incomplet sans mentionner les pibales, ces minuscules anguilles nées dans la mer des Sargasses et entraînées par le Gulf Stream vers les côtes françaises et les estuaires du Golf de Gascogne. C’est lors de leur remontée des cours d’eau qu’elles sont parfois pêchées en toute illégalité, leur prix de vente pouvant atteindre des niveaux astronomiques. Il faut dire que la bébête est très prisée des gastronomes grâce à sa chair particulièrement savoureuse.