Disons-le franchement : l’homme de Cro-Magnon n’était pas vraiment réputé pour le soin apporté au ménage de sa grotte. Cette absence de rigueur domestique a au moins représenté l’opportunité de retrouver des coques de noix datant de plus de 17 000 ans dans les habitats de la vallée de la Vézère, preuve que nos ancêtres s’en régalaient déjà.
De fait, la noix s’impose parfois dans l’histoire locale. Les paysans l’utilisent pour payer leurs dettes jusqu’au Xe siècle. Au XIIIe siècle, les moines de l’abbaye citersienne de Dalon reçoivent de l’huile de noix comme acquittement des baux. Un siècle plus tard, les noix sont considérées comme une importante source de revenus par certains châtelains.
Néanmoins, la noix a somme tout connu une histoire relativement discrète de longs siècles durant. Comme l’écrit Pierre Guillaume, professeur émérite en histoire contemporaine à l’Université de Bordeaux 3, dans l’excellent ouvrage Les produits des terroirs aquitains (Revue de l’Agenais – 2009) : « La noix et les variations de sa production n’ont pas marqué l’histoire comme ce fut le cas pour le blé et autres céréales ou, plus tard, en Irlande notamment, pour la pomme de terre. L’explication de cette discrétion tient au fait que la noix n’a été traditionnellement pour les producteurs qu’une ressource d’appoint et qu’elle n’a jamais constitué pour les consommateurs le fond de leur alimentation. Elle n’a ainsi jamais eu l’importance qu’ont pu avoir, dans les régions de production et de consommation, l’olive ou même la châtaigne. »
Aux XVIIIe et XIXe siècles, l’huile de noix est surtout utilisée pour l’éclairage ou la fabrication de savons. En cuisine, les réticences sont plus nombreuses, notamment à cause de sa propension à rancir rapidement en cas d’exposition à la lumière et à la chaleur. De plus, l’huile n’est pas adaptée à la cuisson, « ce qui explique qu’elle soit absente de tous les livres de cuisine puisque son utilisation ne se conçoit que pour les salades » précise encore Pierre Guillaume.
Il n’en demeure pas moins que l’huile de noix rencontre un certain succès commercial, en profitant de l’activité foisonnante du port de Bordeaux, où est organisée l’exportation vers l’Angleterre, l’Allemagne ou encore les États-Unis.
Le XIXe siècle est moins souriant. En 1830, les températures hivernales polaires ravagent les noyeraies. L’apparition de nouvelles huiles (colza…) ne contribue pas à dynamiser les ventes, pas plus que l’utilisation massive des lampes à pétrole, qui remplacent celles alimentées en huile de noix.
Les producteurs reviennent progressivement au fruit basique et commencent à exploiter son cerneau. À la fin du XIXe siècle, les États-Unis commandent des quantités importantes de noix du Périgord et du Dauphiné.
« V’nez énoiser, qu’y disaient. Ce sera drôle, qu’y disaient. » – « Tu me casses les noix, Joséphine, et, bizarrement, ça fait pas avancer le travail. »
Dans les années 1950, de nouvelles noyeraies sont plantées. Il est décidé d’introduire dans le Sud-Ouest la franquette du Dauphiné, une noix jugée plus résistante. Elle concerne aujourd’hui plus de 70 % de la récolte locale.
Quatre variétés de noix…
Même si la franquette s’impose de plus en plus auprès des producteurs, la noix du Périgord comprend quatre variétés distinctes, qui contribuent à sa renommée.
On trouve d’abord la marbot, très précoce, à la coque mince et fragile, que l’on vend fraîche et que l’on consomme assez rapidement. Son goût est très fin.
La rustique corne (ou corne du Périgord) est une noix réputée fort goûteuse. On la reconnaît grâce à la taille moyenne de sa coque et à la blancheur de son cerneau. On peut la conserver plus longtemps que la marbot.
La grandjean (ou grosjean) offre une coque bien plus imposante que la rustique corne. On peut facilement extraire le cerneau, que l’on dit très parfumé. Au goût, la grandjean présente un soupçon d’amertume.
Enfin, la franquette, originaire de Notre-Dame-de-Losier, en Isère. Introduite il y a une soixantaine d’années dans le Sud-Ouest, elle se présente sous la forme d’une grosse coque. Ses qualités gustatives ne sont plus à démontrer et les amateurs apprécient son arrière-goût de noisette.
… Et quatre régions de production
Si la noix du Périgord est historiquement liée à sa région naturelle, la zone de production comprend aujourd’hui le Quercy (dans le Lot) et les départements de la Corrèze et de la Charente. Le regroupement de ces terroirs a permis de développer 7 500 hectares de vergers, qui se développent sur des sols argilocalcaires du secondaire.
Une attention toute particulière a été portée aux lieux d’implantation. Ainsi, les vallées non gélives et les coteaux ne dépassant pas 500 mètres d’altitude ont été privilégiés, offrant aux noyers les conditions idéales de croissance. Des investissements importants ont été réalisés, afin d’encourager l’exportation des noix vers différents pays européens, mais aussi contrer la suprématie de la Chine et des Etats-Unis, qui produisent chaque année 540 000 tonnes de noix en coque (sur une production mondiale de 1 million de tonnes). La France produit quant à elle 30 000 tonnes par an, dont 15 000 tonnes issues du Dauphiné et du Périgord…
Un produit récompensé par l’AOC
La noix du Périgord, c’est bon et on peut la déguster de mille et une façons. La noix fraîche, par exemple, est un vrai régal. Récoltée à maturité dès la mi-septembre, séparée de son brou (chair du fruit), on peut l’acheter aussitôt et la consommer rapidement.
La noix sèche, plus facilement accessible dans le commerce, présente autant d’arguments gustatifs. On la récolte dès le début du mois d’octobre, lorsqu’elle tombe naturellement des arbres. Lavée puis passée dans des séchoirs d’air chaud, elle se conserve sur une plus longue durée, pour peu qu’on l’entrepose dans un endroit frais et sec.
Le cerneau de noix du Périgord (ou amande) ne demande aucun effort puisqu’il a déjà été extrait de la coquille. On peut le manger comme ça, brut de décoffrage, ou l’utiliser comme accompagnement de salades, fromages et desserts.
Cette constante quête de la qualité, menée depuis des années par les producteurs, a (enfin) été récompensée en 2002, lorsque l’Appellation d’Origine Contrôlée a publié son décret permettant ainsi à la noix du Périgord de rejoindre le cercle très fermé des produits de qualité. En 2004, l’AOP est venue confirmer ce savoir-faire.
Les passionnés ne manqueront pas d’emprunter, au moins une fois dans leur vie, la route de la Noix du Périgord, qui permet de partir à la découverte de son terroir. Ils trouveront sur leur chemin des producteurs, des restaurants, des marchés locaux ou des musées consacrés à ce petit fruit à coque.
Personnage indétrônable des fêtes de Bayonne, le roi Léon ouvre chaque jour les festivités, bien installé sur le balcon de l’Hôtel de Ville.
Olivier Sorondo – 23 avril 2020 – Dernière MAJ : le 23 avril 2020 à 19 h 29 min
Une nouvelle journée de fête commence – Crédit photo: Fêtes de Bayonne
Une création relativement récente
Quiconque a déjà revêtu la belle tenue blanche et rouge avant de s’abandonner à la foule et (surtout) à la fête l’apprécie et le respecte. Pour tous les autres, le bonhomme s’entoure de mystère. Mais qui est donc le roi Léon ? Et pourquoi s’appelle-t-il Léon ?
Pour rappel, les fêtes de Bayonne ont vu le jour en 1932, lancées par un groupe de copains de l ’Aviron ayant l’habitude de festoyer à Pampelune. En 1947, le maire confie pour la première fois les clés de la ville aux festayres. La fête ne cesse de gagner en réputation, son programme s’élargit et se diversifie.
Ce n’est qu’en 1987 que le roi Léon fait son apparition. L’initiative en revient à André Lascoumes et Jacky Barenot, de la peña Or Konpon. « Nous avons eu l’idée de nous inspirer des géants de nos voisins de Vitoria Gasteiz (ville du Pays basque espagnol), chez qui une poupée est devenue une sorte d’icône des fêtes locales » explique André Lascoumes au Journal Sud-Ouest (31/08/2017).
Ras-le-bol de la reine des fêtes
Si le projet de la mascotte est acté, il convient de lui donner un nom.
Les deux amis, bien intégrés à la vie bayonnaise, ne peuvent ignorer l’existence de Raphaël Dachary, surnommé Léon, figure incontournable des fêtes dans les années 50. Commis-vendeur chez un commerçant de la ville, simple d’esprit, interprète passionné d’art lyrique, Léon fut encouragé par ses copains à concourir au titre de « roi de Bayonne ». Le souhait des jeunes Bayonnais était avant tout de mettre fin au règne de la reine des fêtes, nommée systématiquement chaque année.
Au terme du concours officiel, qui réunit 14 candidats, Léon Dachary fut proclamé « roi des fêtes de Bayonne » et c’est tout auréolé de gloire qu’il ouvrit les festivités en 1949.
On retient donc que sans l’existence de ce surnom, le roi des fêtes de Bayonne se serait appelé Raphaël.
Un livre, publié aux éditions Atlantica, est consacré à Raphaël Dachary, inspirateur du roi Léon
Le roi mérite un visage
Les premières esquisses du roi Léon sont l’œuvre de Jacky Barenot, ensuite confiées à Jean Duverdier, dessinateur de presse, collaborateur régulier de Sud-Ouest ou d’Anglet Magazine.
L’artiste le décrit de cette manière aux journalistes de France 3 Aquitaine en 2015 : « Il est un peu comme un gros gamin, un peu comme Obélix sans avoir sa force. Il représente la fête, la bonhommie. Il est aussi un peu naïf. Il lui arrive des histoires dues à sa naïveté. C’est quand même fou de constater l’engouement des familles et des enfants qui viennent le voir. Ils ont adopté le personnage et ses couleurs. »
Il est vrai que le personnage, doté d’un gros nez rouge et d’une belle coiffure blonde, attire immédiatement la sympathie, peut-être grâce à son sourire jovial.
Le même rituel chaque année
Chaque matin, à 11 heures précises, les géants de la cour du roi fendent la foule pour venir réveiller leur bon roi et l’inciter à ouvrir la fête.
Le rituel s’accompagne même d’une chanson, « Debout Léon », que reprennent toutes les personnes présentes. Dès les premières notes, le souverain daigne quitter ses appartements pour venir saluer ses sujets.
Du haut de ses 4 mètres, bien installée sur le balcon, la grande marionnette domine la fête jusqu’au bout de la nuit.
On dit le roi sensible à la bonne humeur, au rythme des bandas, aux chansons improvisées et aux éclats de rire. Il est devenu indétrônable dans son rôle et symbolise plus que jamais l’âme festive des Basques.
C’est le destin de tous les vignobles régionaux qui n’entrent pas dans le périmètre de Bordeaux. Leur existence propre, leur histoire, leur particularité et leur qualité dépendent en premier lieu d’une classification générique et un peu floue. Il convient donc de se pencher sur la carte viticole pour mieux identifier la trentaine d’appellations AOC et/ou AOP du Sud-Ouest, parmi lesquelles figure presque modestement celle des Côtes du Marmandais.
Elle rejoint d’ailleurs les autres appellations du Lot-et-Garonne, à l’instar du Brulhois, de Buzet et des Côtes de Duras, permettant au département de s’imposer comme une terre viticole à part entière.
Un vignoble à la superficie modeste
Si le vignoble bordelais s’étend sur près de 118 000 hectares, celui des Côtes du Marmandais ne dépasse pas les 1320 hectares, agencés sur les deux rives de la Garonne.
On dit de la rive gauche qu’elle est terre de Gascogne. Son paysage se compose de vastes plaines et de collines à pente douce. Le sol repose sur une grave perméable que viennent enrichir des couches d’argile, des marnes bleues et grises et des gros sables, propices au drainage.
La rive droite, ou terre de Guyenne, se distingue par ses coteaux abrupts, dont la géologie révèle des épaisseurs de molasses argilocalcaires.
À chaque nature de sol correspondent des cépages particuliers, qui contribuent à considérer les deux rives comme deux terroirs distincts et complémentaires.
Avant tout, la variété des cépages
« Le Marmandais est caractérisé par des vins d’assemblage. Nous ne pouvons pas faire du Marmandais en monocépage, il faut forcément associer au minimum deux cépages. » Interviewé pour le site Vins et Variations, Fabien Tarascon, vigneron, résume bien l’esprit qui prévaut en terre lot-et-garonnaise.
Ici, les cépages sont nombreux et variés. Le cabernet franc, le cabernet sauvignon et le merlot, qui représentent 85% de l’encépagement, doivent aussi compter avec le malbec, la syrah, le fer servadou et le gamay.
Si tous contribuent peu ou prou à apporter cette touche particulière aux vins locaux, l’abouriou peut se targuer d’être le chef de file de l’assemblage et la mascotte du Marmandais.
Cépage endémique, sauvé et choyé par les producteurs, « il peut accoucher de vins très fruités, aux parfums de baies noires (cassis, mûre, myrtille), parfois enrobés de notes boisées à la suite d’un élevage en barriques assez fréquent. La bête demande à se patiner avant d’être bue, elle est musclée et ses épaules peineraient à passer la porte du palais. Fine sur la rive droite, elle gagne en charpente sur les graves » écrit fort joliment Ophélie Neiman dans Le Monde (25/08/2019).
Même s’il ne représente que 10% de la production, le blanc se nourrit des cépages sémillon, sauvignon blanc et sauvignon gris.
Le rôle central joué par la Cave du Marmandais
L’AOC, obtenue en 1990, a-t-elle contribué à installer progressivement la Cave du Marmandais, née de la fusion de la Cave du Cocumont (rive gauche) et de la Cave de Beaupuy (rive droite) ?
Il n’empêche que depuis 2003, elle regroupe 90% de la production locale, assurée par une centaine de vignerons. Cette concentration ne perturbe pas la qualité intrinsèque des vins ni la subtilité de l’assemblage. Le rôle de la coopérative consiste avant tout à installer les Côtes du Marmandais parmi les appellations dignes d’intérêt et à assurer une meilleure communication auprès du public.
Une petite dizaine de producteurs indépendants poursuit la même démarche, convaincus du potentiel de leurs vins. Ainsi, Elian Da Ros mène un combat sans répit en faveur de l’excellence depuis son installation en 1998. Ses vins sont aujourd’hui inscrits sur la carte de 120 restaurants étoilés et continuent d’être recherchés par des amateurs du monde entier.
« J’ai commencé à vendre mes vins à des sommeliers qui avaient la niaque, comme moi. Ils ont apprécié que je leur propose quelque chose de différent. Ce sont vraiment eux qui ont été la clé de la reconnaissance de mes vins. Les jeunes chefs, surtout, ne sont pas des buveurs d’étiquette, ils n’ont pas d’a priori » déclare-t-il à Laure Gasparotto, du Monde (19 juin 2019).
Aucun complexe face aux bordeaux
« Les vins produits ici ont leur typicité et c’est comme ça qu’on les aime. Vouloir essayer d’élaborer un vin typé « bordeaux » est selon nous une erreur, peut-être pas d’un point de vue commercial, mais très certainement d’un point de vue de l’intérêt gustatif. » Ce court passage tiré du site spécialisé Le Guide Vigne-Vin semble résumer l’esprit qui prévaut chez les vignerons marmandais.
La richesse des cépages autorise il est vrai la revendication d’une production singulière. Elle naît de la liberté de création lors de la phase d’assemblage.
« Nous avons une grande diversité de profils de vins. Nous pouvons aller sur des vins croquants, des vins copains, mais aussi des vins plus structurés » déclare à ce titre Fabien Tarascon.
Même discours chez Emmanuelle Piovesan, vigneronne elle aussi : « Il y a une trame au Marmandais, mais qui est en fait très diverse. On va trouver des choses très différentes chez les mêmes producteurs, entre les cuvées, ou d’un vigneron à l’autre. Je pense que c’est presque à l’infini au niveau de ce que l’on peut faire. »
Des critiques plutôt flatteuses
En rouge, les vins affichent une robe intense et profonde. « En bouche, c’est un vin à l’attaque franche, à la matière dense et à la structure fine, une belle rondeur qui enveloppe le tout, pas de lourdeur, car l’acidité et de très grande qualité. Les tanins sont fermes, fins, mais sont là pour donner au vin une tenue et pour le maintenir dans le temps, car c’est un vin qui est prédisposé à la garde » indique le site Guide Vigne-Vin.
Pour le Guide Hachette des Vins, « la matière est ronde, ample, sans excès, avec une sensation tannique bien équilibrée. »
Le rosé laisse pour sa part exprimer des notes de fruits rouges et impose des tannins dotés d’une vraie personnalité.
Le blanc profite des arômes propres au sauvignon, avec des notes d’agrumes, de pamplemousse ou encore de tilleul. À l’instar du rouge et du rosé, l’attaque en bouche se veut plutôt costaude, mais toute en rondeur.
Enfin, le dernier argument en faveur des Côtes du Marmandais est peut-être celui de leur prix. Une invitation supplémentaire à les découvrir et, sans nul doute, à les apprécier.
La légende raconte qu’au XIVe siècle, le célèbre Gaston Phoebus, comte de Foix, partit chasser le sanglier sur ses terres béarnaises lors d’une rude journée d’hiver. Il réussit à blesser la bête, mais perdit sa trace. Quelques mois plus tard, au retour de l’été, il trouva l’animal mort, parfaitement conservé. Le corps du sanglier, tombé dans le lit desséché d’une rivière, était recouvert de sel, naturellement présent dans les cours d’eau de la région.
La viande fut goûtée et appréciée par tous, et plus particulièrement la cuisse. Cet « accident » permit aux habitants de conserver la viande de porc et de sanglier dans le sel, abondant dans la région de Salies.
On peut aussi apercevoir sur le portail de la cathédrale de Sainte-Marie d’Oloron des sculptures du XIIe siècle représentant des sacrifices de porc et de gros jambons. Ce n’est donc pas précisément à Bayonne qu’apparurent les premiers jambons. Mais la cité basque, forte de l’intense activité de son port, permit d’exporter le jambon et d’en assurer la promotion. Au fil des années, l’appellation « jambon de Bayonne » s’imposa presque logiquement.
Le noble produit devient une référence gastronomique. Rabelais lui ouvre les portes de la littérature. Les rois de France, d’Henri IV à Louis XIV, s’en délectent. Et même la Révolution l’épargne !
Une aire de production bien définie
Afin de pérenniser la qualité qui entoure le jambon de Bayonne, des critères précis ont été définis au fil du temps. En 1998, l’Union européenne a attribué son IGP (Indication Géographique protégée), qui permet notamment d’officialiser le terme « jambon de Bayonne » et d’éviter d’éventuelles copies commerciales.
Cette reconnaissance s’entoure néanmoins de règles strictes à respecter. À titre d’exemple, les porcs du Sud-Ouest doivent être engraissés avec un aliment contenant au moins 60% de céréales ou de céréales et de poids. La zone de production englobe 22 départements, répartis entre la Nouvelle Aquitaine et l’Occitanie.
Parmi les animaux retenus, citons les cochons de race « Large White » croisée « Piétrain », qui donneront les jambons estampillés « Ibaïona » (les meilleurs, selon les puristes !). Les animaux sont élevés au minimum 11 mois, dès que leur poids dépasse les 180 kg.
Les porcs de « race basque » (ou pie noir) sont particulièrement appréciés. La race, qui a failli disparaître il y a quelques années, se développe aujourd’hui, grâce aux efforts conjoints des éleveurs basques et béarnais.
Le long processus de l’élaboration
Si la plus grande attention entoure l’élevage des porcs, la salaison est considérée comme l’étape fondamentale de la fabrication du jambon. Elle est cantonnée à la région du bassin de l’Adour, qui présente les meilleures conditions géologiques et climatiques, notamment grâce au Foehn, le vent sec du Sud. Il permet au sel de pénétrer les jambons, leur apportant ce goût si particulier.
Les salaisonniers respectent un cahier des charges bien précis. Les jambons frais entiers sont d’abord frottés avec du sel provenant exclusivement du bassin de l’Adour, puis recouverts de sel. On les place alors au saloir, et ce au début de l’hiver.
Vient ensuite la période du repos. Les jambons sont pendus et commencent à sécher, à faible température. La période du séchage intervient juste après et permet au jambon de dégager ses premières vraies saveurs. C’est au cours du séchage que l’on procède au pannage, consistant à appliquer sur les parties charnues, un mélange de graisse de porc et de farine. Le pannage permet de mieux accompagner le séchage, en évitant notamment l’apparition d’une croûte dure.
Enfin, l’affinage conclut cette longue période de maturité et d’observation de la part des producteurs. En moyenne, le séchage prend 9 mois, mais peut parfois atteindre les 15 mois, comme c’est le cas pour les jambons Ibaïona.
À l’arrivée, les jambons retenus sont frappés du sceau » Bayonne » et peuvent être commercialisés.
Oui au plaisir coupable !
S’il existe probablement mille et une façons de consommer le jambon de Bayonne, rien n’empêche de se servir une tranche avec les doigts et de la dévorer en rentrant du boulot. Outre le plaisir gustatif né de sa souplesse et de ses arômes, le jambon se révèle riche en vitamines B1, en acides gras Omega 6 et acide oléique, que l’on retrouve aussi dans l’huile d’olive.
Affiche de la campagne publicitaire initiée par le Consortium du Jambon de Bayonne
Le produit intervient également dans bon nombre de recettes, chaudes ou froides, parmi lesquelles la piperade ou le cake au jambon et olives. On peut même l’ajouter à sa recette de tarte et/ou de pizza.
Enfin, il convient de mentionner la célèbre foire au jambon, organisée au début mois d’avril à Bayonne depuis 1426 ! Une date qui impose le respect et justifie la gourmandise.
Quelle est la différence entre le cognac et l’armagnac ?
Les deux alcools ambrés, dont les zones de production ne sont séparées que de 300 petits kilomètres, revendiquent quelques singularités qui contribuent à leur réputation.
Olivier Sorondo – 28 mars 2020 – Dernière MAJ : le 27 avril 2021 à 15 h 28 min
Un simple consommateur est-il capable de désigner, d’un rapide coup d’œil, le verre de cognac et celui d’armagnac ? Après tout, les alcools dépendent tous deux de territoires viticoles et d’un même processus de fabrication : distillation du vin blanc en vue d’obtenir une eau-de-vie, vieillissement dans des fûts de chêne, assemblage destiné à donner naissance à un arôme harmonieux.
On retrouve également la présence de cépages communs, comme l’ugni blanc, le colombard ou encore la folle blanche.
Cognac et armagnac profitent d’une AOC, placée sous la responsabilité d’un bureau national interprofessionnel (le BNIC pour le cognac, le BNIA pour l’armagnac).
Enfin, les deux nectars se commercialisent généralement selon une teneur de 40% d’alcool.
Par conséquent, pousser l’analyse un peu plus loin pour apprécier les particularités de chaque produit ne semble pas complètement inutile.
Des terroirs proches, mais différents
Il suffit de regarder une carte viticole du Sud-Ouest de la France pour constater la relative proximité des deux zones de production. S’agissant du cognac, le vignoble s’étend sur une large partie de la Charente, la quasi-totalité de la Charente-Maritime et les alentours de quelques communes des Deux-Sèvres et de la Dordogne.
La zone d’appellation contrôlée se partage en six crus : Borderies, Grande Champagne, Petite Champagne, Fins Bois, Bon Bois et Bois Ordinaires.
Même s’il affiche quelques variations, le sol charentais se compose essentiellement de couches argilo-calcaires, avec une teneur élevée en calcaire à la surface.
La région profite d’un climat océanique tempéré, assez homogène, peu propice aux périodes de sécheresse. Les épisodes pluvieux se succèdent tout au long de l’année et les températures, assez douces, encouragent la maturité du raisin.
Plus au sud-est, le vignoble armagnacais couvre entièrement le département du Gers et partiellement ceux du Lot-et-Garonne et des Landes, à travers une aire d’appellation composée elle aussi de trois territoires.
C’est d’abord le Bas-Armagnac, intégrant une large partie du Gers et des Landes. Le sol y est sablo-limoneux.
Vient ensuite la Ténarèze, autour de Condom, où les sols boulbènes et argilo-calcaires favorisent un raisin puissant.
Enfin, Le Haut-Armagnac, à l’Est du Gers, représente la superficie la plus modeste et la plus récente. On y trouve un sol de calcaire marneux, surmonté de boulbène.
Les sols du terroir armagnacais révèlent une composition plus diverse que ceux de la région du cognac, à dominante calcaire.
En matière climatique, l’Armagnac relève également de l’influence climatique, mais aussi méditerranéenne, promettant des étés plus chauds et plus secs qu’en terres cognaçaises.
Une plus grande diversité de cépages en Armagnac
Les informations délivrées par le BNIC se veulent claires : l’ugni blanc s’impose dans 98% du vignoble de Cognac (contre 55% en Armagnac). D’origine italienne, le cépage est réputé pour sa résistance aux maladies et pour son excellent rendement. Sa maturité tardive se prête bien aux vins de distillation, qui doivent être acides et peu alcoolisés. Comme l’explique le site officiel du Bureau national interprofessionnel, « l’acidité permet au vin de se conserver naturellement durant les mois d’hiver avant la distillation, et le faible degré alcoolique conduit à concentrer davantage les arômes contenus dans les vins. »
Les autres cépages utilisés, dans des proportions plus modestes, sont le colombard, la folle blanche, le montils et le folignan, issu d’un croisement entre l’ugni blanc et la folle blanche.
En pays d’Armagnac, les producteurs misent davantage sur la variété puisque dix cépages entrent dans le cahier des charges. Outre l’ugni-blanc, malgré tout majoritaire dans les vignobles, la folle blanche continue d’être exploitée. Le cépage apporte des accents floraux à l’Armagnac, appréciés lorsqu’il est encore jeune.
Le baco doit également être pris en considération lorsqu’on parle d’armagnac. Conçu à la suite de la crise du phylloxéra, il est issu de la folle blanche et du noah, particulièrement résistant et bien adapté au sol sableux du Bas-Armagnac. Sa présence assure une certaine rondeur à l’eau-de-vie.
Le colombard figure aussi parmi les cépages essentiels au digestif gascon, notamment grâce à ses arômes fruités, précieux lors de l’assemblage.
Les autres cépages, parmi lesquels la clairette de Gascogne, le jurançon blanc, le meslier Saint-François, ne sont cultivés que sur quelques hectares de vigne. Le plant de graisse, cépage russe entrant dans la composition de la vodka, s’impose davantage ces dernières années.
La distillation, une question de philosophie
Si toutes les étapes de conception des deux eaux-de-vie se révèlent importantes, on conviendra que celle de la distillation l’est tout particulièrement.
En terres cognaçaises, la méthode traditionnelle, dite « à repasse » dépend d’un alambic en cuivre. Surtout, le processus privilégie une distillation à double chauffe. La première chauffe permet d’obtenir le brouillis, qui se situe entre 20 et 30 %. La seconde chauffe sert à distiller ce brouillis afin de donner naissance à l’eau-de-vie de Cognac, d’une teneur d’environ 70 % d’alcool.
En Armagnac, la distillation s’effectue dans un alambic continu armagnacais, dont le brevet a été déposé en 1818 puis sans cesse amélioré. Cet alambic contribue grandement à la personnalité et à la réputation de l’eau-de-vie gasconne.
Ici, point de double chauffe (même si elle reste possible), mais un processus particulier, comme le décrit le site du BNIA : « Le vin alimente en permanence l’alambic par le bas du réfrigérant. C’est grâce à lui que les vapeurs d’alcool contenues dans le serpentin se refroidissent. Il est conduit vers la colonne où il descend de plateau en plateau jusqu’à la chaudière. Sous l’effet de la forte chaleur produite par le foyer, des vapeurs de vin remontent à contre-courant et « barbotent » dans le vin au niveau de chaque plateau. Elles s’enrichissent de l’alcool et de la majorité des substances aromatiques du vin et sont condensées puis refroidies dans le serpentin. »
Le précieux liquide affiche un degré alcoolique situé entre 52 et 72% à la sortie de l’alambic. Comme pour le cognac, il convient d’attendre la phase dite de vieillissement en fûts de chêne pendant quelques années avant de procéder à l’assemblage puis à l’embouteillage. A ce stade, le niveau d’alcool s’est stabilisé à 40%.
Un vieillissement prolongé contribue à accentuer les arômes et la couleur, tout en jouant sur le goût final du produit. Après quelques années, l’eau-de-vie devient plus moelleuse et son bouquet se complexifie. Les substances boisées gagnent en délicatesse et les arômes se précisent : notes de champignons, de sous-bois et de noix pour le cognac, touches de vanille et de pruneau pour l’armagnac.
Que choisir au final ? Un cognac ou un armagnac ?
Chacun reste bien sûr maître de ses goûts. En France, mais surtout à l’étranger, le cognac reste plus facile à trouver. La filière s’appuie sur des milliers de professionnels (exploitants, négociants bouilleurs…), pour une production annuelle estimée à près de 180 millions de bouteilles. Pour sa part, l’armagnac dépend de structures plus modestes et artisanales, qui semblent mieux correspondre à sa philosophie. La production annuelle ne dépasserait pas les 6 millions de bouteilles.
Certains amateurs auront peut-être tendance à privilégier l’âge de leur eau-de-vie préférée. Un cognac XO apportera sûrement plus de plaisir gustatif qu’un armagnac encore jeune. D’autres, au contraire, privilégieront la notion de terroir, estimant qu’un armagnac conclue parfaitement un bon repas gascon.
Il en est de même pour le dernier geste avant la dégustation. En terres cognaçaises, on n’est pas toujours partisan de la petite opération consistant à chauffer son alcool en plaçant le verre tulipe dans le creux de sa main, au risque de trop détacher l’alcool, qui prend le dessus lors de la dégustation. En Armagnac, au contraire, le nectar doit dépasser la température ambiante pour libérer la magie de ses arômes.
La dégustation de l’une ou l’autre de ces eaux-de-vie reste en tous les cas un moment privilégié. Leur fabrication valorise un réel savoir-faire, le respect d’un cahier des charges exigeant, de longues années de vieillissement et un vrai talent d’assemblage.
C’est à Saint-Aulaye que se tient la foire – Crédit photo : Tim Jokl – CC BY-NC 2.0 – Flickr
Saint-Aulaye – Place du Champ de Foire – 12 septembre 2020
Tél. 05 53 90 81 33 – Web: : www.saint-aulaye.com
Entrée gratuite
Le hameau de la Latière, à proximité de Saint-Aulaye et aux abords de la dense forêt de la Double, voit sa tranquillité chamboulée au printemps et en septembre lorsque se tient sa célèbre foire, qui attire à chaque fois un public fidèle et (très nombreux).
Il faut quand même dire que la foire, inscrite à l’Inventaire du patrimoine culturel immatériel en France, jouit d’une solide réputation séculaire depuis le Moyen-Âge, qui vaut toutes les campagnes de marketing.
Au printemps, c’est la fête qui prend ses aises grâce aux manèges, comptoirs de loterie, stands de tir ou ateliers de dégustation, sans oublier la présence des artisans et des brocanteurs. Bien sûr, le terme de foire ne serait pas justifié sans la présence des bestiaux (oies, canards, vaches, chevaux…).
En septembre, on parle de foire d’automne, organisée sur une seule journée : concours de chiens guides de troupeaux, rando pédestre dans les environs, vide-greniers, exposition de matériel agricole ancien, foire primée, marché des producteurs et des artisans.
Si vous souhaitez casser la croûte sur place, il est conseillé de réserver.
Enfin, l’événement sera organisé dans le respect des protocoles liés au Covid-19.
« Je suis pourtant un enfant du Sud-Ouest. Né à Dax, j’ai grandi dans un charmant village de la Chalosse, que j’ai quitté pour suivre mes études à l’université de Pau. C’est dans la capitale béarnaise que j’ai rencontré, en quatrième année, celle qui allait devenir la femme de ma vie, Patxika, originaire d’Irissarry, au cœur du Pays Basque.
La rencontre avec sa famille, et en particulier son père, Eneko, n’a pas été des plus faciles. Je crois que ce dernier reprochait à sa fille de fréquenter un Landais qui suivait ses études en Béarn alors qu’il aurait été plus naturel de choisir un Basque étudiant à Biarritz ou à Bayonne.
Ma patience et mon sens de la diplomatie ont fini par porter leurs fruits. Eneko a accepté de participer à notre mariage et a même délaissé son travail à la ferme pour venir embrasser sa petite-fille, juste après sa naissance.
Et puis, tout a basculé en quelques secondes.
Il y a trois semaines, nous avons passé le week-end chez mes beaux-parents. J’étais attablé sous la tonnelle en compagnie d’Eneko et de ses amis pour l’apéritif, que vous devinez très arrosé. Ils parlaient basque, bien sûr, mais chacun veillait quand même à traduire les propos en français pour que je puisse suivre la conversation.
Après quelques verres de Txapa et de Goxedari, j’étais plutôt enjoué en écoutant leurs histoires de matches de rugby locaux, qui finissaient souvent en festival de bourre-pif. Olatz, l’ami d’Eneko, disait même qu’il n’avait pas le souvenir d’avoir assisté à un match jusqu’à son terme.
Le petit groupe a fini par évoquer, avec une certaine tristesse, la place des Basques au sein des clubs d’élite du rugby français. Croyant bien faire, je les ai regardés dans les yeux et je leur ai dit :
– La solution passe par la fusion de l’Aviron Bayonnais et du Biarritz Olympique !
Tout s’est arrêté. Même les oiseaux ont cessé de chanter. Mon beau-père s’est levé, s’est dirigé vers la salle à manger et en est ressorti avec son fusil de chasse, qu’il a braqué sur moi.
– Tu t’en vas.
Ce furent ses seuls mots. La dureté de son regard n’autorisait pas la moindre réponse. Dans un silence de mort, je me suis levé, j’ai attrapé les clés de ma voiture et j’ai démarré en trombe dans la cour de la ferme, alors que ma femme et ma belle-mère arrivaient. Je n’ai même pas pu leur expliquer.
Depuis, je vis l’enfer. Ma femme pleure tous les jours et je dors sur le canapé. J’ai essayé à plusieurs reprises d’appeler Eneko pour m’excuser, mais il me raccroche au nez ou m’insulte en basque.
Que dois-je faire ? Je m’en veux tellement. »
Bertrand
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La réponse du Médiateur :
Mon cher Bertrand,
Mais qu’avez-vous fait ?
Enfant du Sud-Ouest, comme vous le dites vous-même, vous devez pourtant savoir que certains sujets ne doivent JAMAIS être abordés.
Ce n’est pas de rugby dont je parle ici, mais de susceptibilité, de territoires, de fierté, de longues histoires qui datent de la nuit des temps (et Dieu sait que l’Histoire des Basques n’est pas la plus courte que l’on puisse trouver).
Évoquer la fusion de l’Aviron Bayonnais et du Biarritz Olympique devant un Basque pur jus, c’est comme offrir un sac de haricots de Castelnaudary à un Tarbais, c’est comme révéler à un touriste surfeur les meilleurs spots de Gironde ou des Landes.
Ça ne se fait pas.
Je reste néanmoins très sensible à votre détresse. Avec un peu d’effort, vous devriez pouvoir vous rapprocher de votre beau-père d’ici deux à trois ans. Les Basques sont obtus, mais généreux.
La solution ? Votre femme ! La première étape consiste à la reconquérir. Les femmes basques sont obtuses, mais généreuses. Ayez une explication franche avec elle, adoptez une posture paternelle et déterminée, convainquez-la que ce petit manège a assez duré.
Si vous réussissez, elle se rapprochera de sa mère qui, elle-même, en touchera un mot à son mari (en basque, ça fera gagner du temps). Première étape.
De votre côté, réfléchissez à une nouvelle approche. Vous avez su venir à bout des réticences d’Eneko une première fois, vous réussirez une seconde fois, bon sang !
Un abonnement d’un an à l’Aviron Bayonnais OU au Biarritz Olympique. Ne vous trompez pas ! (Sociologiquement parlant, il est très probable que votre beau-père soutienne l’Aviron.)
Apprendre le basque. Bon, vous allez morfler, ce n’est pas la langue la plus simple à assimiler. Si Eneko continue sa flopée d’injures au téléphone, vous serez au moins en mesure de lui répondre dans sa langue (en marquant bien sûr le respect qui se doit). Il sera étonné, voire séduit. C’est pas rien.
Prendre un permis de chasse. Même si la vue du sang vous dégoûte, même si vous préférez les petits lapins dans vos bras plutôt que dans votre assiette, peu importe. Lorsque vous reviendrez à la ferme, sortez votre gros fusil, signe de complicité. Mais, surtout, ne le braquez pas sur lui ! On parle ici de taille, pas de cible.
Si le dialogue finit par se renouer, expliquez-lui, les yeux dans les yeux, que même l’US Dax et le Stade Montois n’ont jamais envisagé un rapprochement dans votre département natal. S’il n’apprécie pas de prime abord une comparaison du Pays Basque et des Landes, il conviendra de l’impossibilité absolue de tout projet de fusion des clubs de rugby dans le Sud-Ouest.
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Il vous reste beaucoup de travail. Les chances de succès sont fragiles, mais réelles. Faites preuve d’abnégation et de volonté. Il en va de votre famille, de votre fierté et de votre vie.
Enfin, évitez les apéritifs basques trop chargés à l’avenir et privilégiez les bières locales, moins alcoolisées.
Responsables chaque année de nombreux accidents, parfois mortels, les baïnes sévissent sur le littoral atlantique, et particulièrement sur les plages de Gironde et des Landes. Un danger réel et trop souvent ignoré.
Olivier Sorondo – 9 mars 2020 – Dernière MAJ : le 20 juillet 2021 à 16 h 18 min
Baïne en formation sur la plage de Capbreton, dans les Landes – Crédit photo : Tangopaso
Se méfier de l’eau qui dort
Chaque année, le même scénario se répète au cœur de la saison touristique. Gêné par la promiscuité engendrée par la zone de surveillance, notre ami baigneur préfère s’écarter pour profiter pleinement des joies de l’océan. Si les plages de la côte Atlantique impressionnent parfois par la force de leurs vagues, elles offrent aussi des zones plus apaisées, sans roulis ni écume. Bref, le vacancier y voit toutes les conditions propices à un moment agréable de baignade, loin de la foule située à quelques centaines de mètres.
Après quelques minutes de crawl bien inspiré en direction du large, il a la surprise de constater qu’il se situe déjà à 100 ou 200 mètres de la plage. Considérant cette distance (beaucoup) plus importante que prévu, il décide de revenir vers le bord, mais s’aperçoit assez rapidement que ses efforts sont vains. La plage ne se rapproche pas, elle aurait même tendance à s’éloigner.
La naissance d’une baïne
Les baïnes peuvent être grossièrement comparées à des bassines, des piscines naturelles. On parle aussi de couloirs. Leur formation dépend directement de la houle, des bancs de sable, des vagues et du vent. Les courants déplacent en effet vers le large le sable de fond et contribuent ainsi à creuser des bassines, qui finissent par se remplir d’eau.
Lorsque la marée monte, le ressac permet à l’eau de franchir les bancs de sable et de remplir la cuvette. Après quelques heures, l’eau s’évacue à travers des « couloirs » qui pointent vers le large, plus étroits que la bassine (effet « entonnoir » ou « de vidange »). Il en résulte des courants dits de sortie de baïnes, puissants et rapides, à l’origine des nombreux accidents sur le littoral aquitain.
Si la baïne ne représente pas un vrai danger à toute marée basse, du fait de sa faible profondeur et de son courant modéré (on y voit souvent des enfants barboter), elle se révèle extrêmement dangereuse deux à trois heures après le début de la marée montante. Puissante, invisible, bien calée, elle entraîne chaque année des dizaines de baigneurs vers le large. Selon Jeff, du site Lacanau Surf Info, sa vitesse peut atteindre 1,50 m par seconde, plus rapide que celle d’un nageur lambda.
Et le pire se produit…
Il suffit d’ouvrir les pages « Faits divers » du quotidien Sud-Ouest pour constater que les touristes payent un lourd tribut à l’océan, souvent par méconnaissance absolue des règles élémentaires de sécurité. Pris dans un courant d’arrachement, un baigneur n’a aucune chance de revenir au bord en se déplaçant perpendiculairement à la plage. Il ne fait que se confronter au courant qui le pousse au large, en dépensant toute son énergie et en cédant à la panique.
Sortir d’une baïne ne relève heureusement pas de l’impossibilité. Quelle que soit la situation, il convient avant tout de conserver son calme, exercice certes délicat dès lors que le rivage ne cesse de s’éloigner. Si la plage est fréquentée, la bonne tactique consiste à faire des gestes en croisant ses bras au-dessus de sa tête afin de donner l’alerte aux autres vacanciers, aux surfeurs et aux MSN.
L’autre solution, si la personne sait correctement nager ou si l’endroit s’avère désert, est de se laisser emporter par le courant puis essayer de nager parallèlement à la plage afin de gagner les zones plus agitées, là où se forment ou déferlent les vagues. Les vagues permettront de regagner le bord, même au prix de quelques tasses bien salées.
En conclusion
Un vacancier bien informé est un vacancier heureux. L’impatience que suscitent les vacances ne doit pas se traduire par des comportements hasardeux, à l’instar de ces touristes partis visiter la Mer de Glace de Chamonix en espadrilles il y a quelques années !
En Aquitaine, l’océan est fougueux et souvent dangereux, justifiant de respecter les zones de baignade surveillées, même si elles sont fréquentées. Rien n’empêche un vacancier d’installer sa serviette où il le souhaite et de venir nager entre les deux drapeaux bleus. Il y a toujours moins de monde à l’eau que sur le sable !
Enfin, quelques minutes d’observation de l’océan suffisent pour identifier les baïnes, en n’oubliant jamais que les zones les plus calmes sont souvent les plus dangereuses. Il peut être utile également de télécharger une appli qui indique les heures de marée de la plage ou de poser des questions aux MNS, qui apporteront toutes les réponses souhaitées.
Calendrier des festivités des Pyrénées-Atlantiques
Comme on s’en serait douté, les festivités départementales laissent une large place à la bonne bouffe, sans pour autant renier l’éveil de l’esprit ou l’enrichissement culturel. On peut très bien déguster une tranche de jambon de Bayonne avant d’assister à un concert de jazz et de repartir sur une assiette de chipirons. C’est pas incompatible.
Olivier Sorondo – 29 février 2020 – Dernière MAJ : le 8 janvier 2023 à 12 h 28 min
Février
Carnaval Biarnés Pau – Semaine précédant le Carême Tél. 05 59 27 27 08 – www.carnaval-biarnes.com Le carnaval Biarnés, qui compte parmi les plus importants de France, se tient en terres béarnaises depuis une trentaine d’années. On y retrouve différents personnages emblématiques de la culture pyrénéenne, dont le roi Sent Pançard, symbole de l’état de déliquescence et des contradictions de la société, et son épouse Carronha. Le roi, réfugié en Aragon pour échapper au bûcher, revient finalement à Pau en faisant étape dans différentes villes. Mais les notables l’attendent de pied ferme… La fête se construit autour de différentes thématiques, qui sont autant de moments de fête et de défilés, jusqu’à la crémation de l’effigie du roi le dernier soir.
Avril
Festival BD Pyrénées Billère – Premier week-end d’avril Web: https://festivalbdpyrenees.fr/ Créé en 2010 par l’association Pichenettes, regroupant des passionnés du 9e art de l’agglomération paloise, le festival de Billère permet de rencontrer chaque année une grosse vingtaine d’auteurs, dont de nombreux artistes du Sud-Ouest. Entre concerts, ateliers, défis proposés aux dessinateurs, création en direct d’une bande dessinée, conférences et séances de dédicaces, la programmation joue la carte de l’éclectisme et de l’originalité.
Foire au jambon Bayonne (carreau des Halles) – 1re quinzaine d’avril Tél. 05 59 46 09 00 Si Agen célèbre le pruneau, si Bordeaux fête le vin, si Sarlat rend hommage à la truffe, il semble tout à fait logique que Bayonne honore son jambon. C’est d’ailleurs le cas depuis 1426, cela dit en passant. La foire est l’occasion pour les artisans charcutiers de proposer à la dégustation et à la vente la pépite du Pays basque ou d’assister au concours du meilleur jambon. Bien sûr, de nombreuses animations accompagnent ce rendez-vous gourmand, placé sous la supervision de la confrérie du jambon de Bayonne, gardienne de la qualité.
Biarritz Beer Festival Biarritz (Halle d’Iraty) – Mi-avril Tél. 07 83 46 28 34 – Web : www.biarritzbeerfestival.fr Lancé en 2016, l’évènement se revendique comme le premier festival professionnel et grand public en Aquitaine entièrement dédié à la bière. On ne sait pas pourquoi, mais la manifestation risque de rencontrer rapidement son public et de s’installer dans le paysage festif du département. Pensez donc : plus de 4000 bières à découvrir sur 2500 m², soit presque deux bières différentes au mètre carré ! Au total, une soixantaine de brasseurs français et internationaux viennent présenter leur production artisanale. En marge des dégustations et des fous rires, l’on peut assister aux ateliers et conférences.
Juin
Fête de la cerise Itxassou – début juin Tél. 05 59 29 75 36 Ah, la célèbre cerise d’Itxassou, celle qui, transformée en confiture, accompagne si bien le fromage de brebis. Lui consacrer une fête n’est que justice. Pendant une longue journée, initiée par les producteurs locaux, les rendez-vous se succèdent : messe, partie de pelote, danse traditionnelle, repas à base de bons p’tits plats locaux, animations diverses, spectacle de force basque, concours de confiture. Un peu d’âme basque pour tout le monde.
Festival andalou Saint-Jean-de-Luz – Week-end de la Pentecôte Tél. 05 59 26 03 16 – Web: www.festivalandalou.com L’été n’est pas encore arrivé que déjà que la chaleur andalouse s’invite dans les rues de Saint-Jean-de-Luz. Au programme : chorégraphies endiablées exécutées par les gracieuses danseuses de flamenco, défilé de calèches et de chevaux, animations dans les casetas, concerts, initiation aux danses espagnoles, spectacles pour les enfants…
Festival des arts de la rue Biarritz – Week-end de la Pentecôte Tél. 05 59 22 50 50 Une bonne cinquantaine de compagnies pour transformer les quartiers biarrots en scènes de spectacles. Comédiens, clowns, acrobates, jongleurs, musiciens… Tous contribuent à l’ambiance de fête et de partage.
Jazz à Oloron, festival des Rives et des Notes Oloron-Sainte-Marie – Fin juin, début juillet Tél. 07 84 28 38 39 – Web : www.jazzoloron.com Des Rives et des Notes figurent parmi les festivals réputés de jazz en France. Initié en 1981 par l’association Jazz à Oloron, il a permis aux plus grands artistes d’exprimer leur talent au cœur du Béarn. L’évènement est aussi l’occasion d’ouvrir la scène à de jeunes musiciens, peut-être promis à une longue et belle carrière internationale.
Juillet
Médiévales de Montaner Montaner – Début juillet Tél. 05 59 81 53 88 – Web : www.chateau-montaner.info C’est dans le cadre du château de Montaner, construit au Moyen-Âge à la demande de Gaston Phébus afin de parer le pays béarnais contre toute agression de la Bigorre ou de l’Armagnac, que se déroule la festivité. Elle est d’ailleurs considérée comme l’une des meilleures reconstitutions historiques en France. Outre le grand spectacle médiéval, moult animations sont proposées au public, à l’instar des joutes équestres, des combats d’épée ou des défilés de troubadours.
International Surf Film Festival Anglet – Première quinzaine de juillet Tél. 06 03 84 05 13 – Web : surf-film.com S’il est un sport particulièrement photogénique, c’est bien le surf, entre les manœuvres millimétrées des compétiteurs ou la glisse tranquille « à la papa » des longboarders. Le festival d’Anglet permet de (re)découvrir des paysages somptueux, des vagues bien rondes ou au contraire creuses et rapides, des environnements protégés ou plus dégradés. C’est aussi l’occasion de partager des histoires, des combats ou des idéaux à travers une sélection affutée de films.
Crédit photo : International Surf Film Festival d’Anglet
Fête du chipiron Hendaye – 13 juillet Tél. 06 20 24 68 49 Ohlalala, qu’est-ce que c’est bon le chipiron ! Chaque année depuis déjà fort, fort longtemps, la ville d’Hendaye consacre la soirée du 13 juillet à ce merveilleux petit encornet. Il peut être dégusté de différentes manières, mais les puristes le choisissent cuit dans son encre noire. L’évènement permet également de profiter du front de mer, d’écouter les bandas et d’assister au toro de fuegos en guise de digestion.
Fête du thon Saint-Jean-de-Luz – 2e samedi de juillet Tél. 05 59 51 65 38 Si Hendaye fête le chipiron, Saint-Jean-de-Luz rend honneur au thon, que les pêcheurs basques, et en particulier luziens, ont longtemps traqué, tout comme la morue et la baleine. C’est bien sûr l’occasion de se régaler et de faire la fête à travers les batailles de confettis, le rythme joyeux des bandas, les animations traditionnelles basques et le bal en soirée.
Fêtes des sottises Salies-de-Béarn – 2e quinzaine de juillet Tél. 05 59 38 68 71 – Web : www.lacaze-aux-sottises.org La célèbre ville béarnaise fête les arts de la rue et du cirque depuis déjà une bonne dizaine d’années. Outre les spectacles organisés dans les rues, l’évènement permet d’organiser des rencontres professionnelles auxquelles sont conviés les festivaliers.
Transhumances musicales Laàs – Fin juillet Tél. 05 59 04 04 16 – Web : transhumances-musicales.com Pendant deux jours, le château de Laàs offre son cadre prestigieux à un ou plusieurs chanteurs français, sans précipitation et en totale harmonie avec le public.
Toros Y Fêtes d’Orthez Orthez – Fin juillet Tél. 05 59 69 76 83 – Web : www.toros-fetesorthez.com C’est tout l’esprit de fête si cher au Sud-Ouest que l’on retrouve dans les rues d’Orthez. Béarn, Pays basque, Landes et même Espagne ont droit à une journée dédiée, composée de multiples animations propres à leur culture. Courses landaises, novillada, corrida, concerts, bals, défilés de bandas, concours sportifs… Bref, une grosse immersion made in Sud-Ouest.
Fête du fromage Etsaut – Fin juillet Tél. 05 59 34 57 57 – www.fetedufromage-aspe.com Mais bien sûr que le bon fromage de brebis mérite une fête en son honneur, qui plus est en vallée d’Aspe. Pendant un week-end, les éleveurs, bergers et producteurs se mettent en quatre pour sensibiliser le public à leurs activités pastorales : présentation des races locales, concours de fromage au lait cru, démonstration de tonte de brebis, fabrication de fromages et dégustation.
Fêtes de Bayonne Bayonne – Fin juillet et début août Tél. 05 49 46 09 00 – Web : www.fetes.bayonne.fr Est-il encore nécessaire de présenter les fêtes de Bayonne ? Lancées en 1932, elles rassemblent aujourd’hui plus d’un million de visiteurs et sont considérées comme l’un des plus importants rassemblements au monde. Depuis quelques années, l’accès est payant.
Août
Les Ravéliades Ciboure – Début août Tél. 05 59 26 03 16 Chaque année, l’église Saint-Vincent de Ciboure accueille les lauréats de l’académie Maurice Ravel, fondée en 1967 et située à Saint-Jean-de-Luz, juste à côté. C’est l’occasion d’entendre les grands espoirs de la musique classique, dans un cadre intime et apaisé.
La nuit féérique Biarritz – 15 août Tél. 05 59 22 37 10 Où ? Grande plage de Biarritz. Quand ? Le 15 août, à 22h30. Quoi ? Un spectacle pyrotechnique de premier plan, composé de différents tableaux illustrant le thème du spectacle. Pourquoi ? Pour le plaisir d’assister à un moment exceptionnel pendant une demi-heure.
Fête de l’espadrille Mauléon – 15 août Tél. 05 59 28 02 37 La fête de l’espadrille représente une occasion unique de s’imprégner de la culture basque le temps d’une journée. Le programme joue la carte de la simplicité et de l’authenticité : messe chantée, balade en espadrilles dans les rues de Mauléon, parties de pelote, apéritif folklore souletin, atelier de fabrication de la célèbre chaussure en toile, spectacle de force basque.
Festival de la force basque Saint-Palais (au fronton) – 2e quinzaine d’août Tél. 05 59 65 71 15 – Web : www.forcebasquesaintpalais.com L’on peut dire qu’elle contribue à la réputation des Basques, gaillards aux épaules rebondies et aux triceps forçant l’admiration. Depuis 1951, huit équipes de Basse-Navarre et de Soule s’affrontent au cours de six épreuves particulièrement physiques, inspirées de l’univers des paysans, comme le lever de botte de paille ou la course au sac de blé. On s’observe, on se jauge, on se nargue, on s’affronte, mais, à la fin, on boit et on chante ensemble. C’est aussi ça la force des Basques.
Hestiv’Òc Pau – Fin août Tél. 05 59 90 34 94 – Web : www.hestivoc.com Comme son intitulé le laisse deviner (bon, c’est vrai que c’est pas facile), le festival Hestiv’Òc se consacre pleinement et passionnément à la culture occitane. Chaque année, c’est l’occasion de réunir plus de 200 artistes, soucieux de mêler tradition et modernité et surtout de partager leur origine à travers moult concerts, spectacles et animations. Car c’est avant tout la fête qui domine.
Crédit photo : Festival Hestiv’Òc
Septembre
Le Temps d’aimer Biarritz – 1re quinzaine de septembre Tél. 05 59 22 44 66 – Web : letempsdaimer.com « Qu’est-ce que la danse ? Du mouvement. Qu’est-ce que le mouvement ? L’expression d’une sensation. Qu’est-ce qu’une sensation ? Le résultat que produit sur le corps humain une impression ou une idée que perçoit l’esprit. » – Thierry Malandain, directeur artistique du festival. Malgré des moyens limités, le festival parvient chaque année à inviter une vingtaine de troupes internationales dont l’ambition est de décliner l’art de la danse dans toutes ses perspectives, du hip-hop au flamenco, de la chorégraphie indienne au néo-classique. Danse, sinon meurs.
Marché potier du Pays basque Bastide-Clairence – Mi-septembre Tél. 06 85 04 19 11 Le marché potier de la Bastide-Clairence s’est imposé, au fil des années, comme le rendez-vous majeur des amateurs de céramique. La ravissante petite commune basque peut se targuer d’accueillir une cinquantaine d’artisans venus de France, de Navarre et même d’Espagne, sans même évoquer ceux résidant à la Bastide toute l’année.
Foire de Pau Pau – Mi-septembre Tél. 05 59 40 01 50 – Web : www.foiredepau.com “C’est tous les jours un évènement » clame le slogan de la foire. Et c’est pas faux. Comme à Bordeaux, on se rend à la foire avec quelques vagues idées d’achat ou de conseil auprès des professionnels, mais devant la multitude des exposants, on perd pied et on se laisse aller à marcher dans le hall, comme un zombie. On repère les restos ou les points de restauration pour le déjeuner, on accepte les prospectus des cuisinistes, on visite la ferme éphémère et on finit par participer au bal gascon.
Fête du sel Salies-de-Béarn – Mi-septembre Tél. 06 40 42 63 15 – Web : www.lafetedusel.com Présent depuis des millions d’années dans les sources du bassin de Salies-de-Béarn, le sel a été utilisé la salaison du jambon de Bayonne avant de s’imposer comme un condiment essentiel des tables du Sud-Ouest. Surtout, il a forgé un savoir-faire et une culture chez les habitants de la ville et alentours, qui lui rendent hommage chaque année. La fête est ainsi l’occasion d’assister à la course des porteurs de samaus (ou sameaux : récipients en bois cerclés de fer servant au transport d’eau salée), d’applaudir le défilé des confréries, de visiter le marché artisanal et de profiter des nombreuses animations proposées, dont la soirée folklorique locale ou le gargantuesque repas sous chapiteau.
Festival Biarritz Amérique latine Biarritz – Fin septembre Tél. 05 59 23 26 26 – Web : www.festivaldebiarritz.com Depuis 1992, le festival offre l’opportunité de partir à la découverte de la production cinématographique latino-américaine, peut-être oubliée du circuit commercial. L’évènement permet aussi d’assister à des projections de films classiques, à des concerts et même à des rencontres universitaires.
Octobre
Fête du gâteau basque Cambo-les-Bains – Premier week-end d’octobre Tél. 05 59 29 70 25 – Web : www.lafetedugateaubasque.com Rester de marbre devant un beau et bon gâteau basque s’avère toujours un peu compliqué. Comment ne pas imaginer sa saveur en reniflant délicatement sa petite odeur d’amande, de rhum ou de vanille, en observant la belle couleur de sa crème pâtissière ou en repérant, parfois, la présence de ses cerises noires ? À Cambo, capitale mondiale et cosmique du gâteau basque, on a bien compris la gourmandise que suscitait cette délicate pâtisserie. La fête est l’occasion rêvée de multiplier les dégustations, d’assister au repas champêtre (on vous laisse deviner le dessert), d’applaudir les bandas ou le spectacle des traditions basques, de suivre un atelier de préparation et, bien sûr, d’encourager les participants au concours du meilleur gâteau.
Fête du piment d’Espelette Espelette – Dernier week-end d’octobre Tél. 05 59 93 95 02 – Web : www.espelette-paysbasque.com Originaire d’Amérique du Sud et introduit au Pays basque au 16e siècle, le piment s’impose comme condiment de cuisine (il relève merveilleusement bien les plats) et conservateur de viande. Il doit bien sûr sa popularité aux célèbres photographies le représentant aligné sur les façades de maisons pendant la période de séchage, en septembre. La fête est d’abord l’occasion, pour la confrérie, d’introniser les nouveaux membres, cérémonie empreinte de solennité, avant de laisser place à un programme nettement plus joyeux, composé de danses basques, d’apéritifs, de repas bien goûtus grâce au piment, de concerts, de défilés de bandas ou encore de parties de pelote.
Crédit photo : Mes vacances à Espelette
Novembre
Bayonne fête son chocolat Bayonne – Premier week-end de novembre Tél. 05 59 46 09 00 En complément des Journées du chocolat, organisées au mois de mai, la cité basque propose depuis 2018 ce nouveau rendez-vous afin de célébrer son produit emblématique depuis le XVe siècle. C’est à cette date en effet, et plus précisément en 1492, que les juifs d’Espagne, chassés par les rois catholiques, trouvèrent refuge à Bayonne, dans le quartier Saint-Esprit, et reprirent leur activité de transformation du cacao, qu’ils maîtrisaient fort bien. L’événement est l’occasion rêvée de déguster les douces productions des maîtres-chocolatiers, d’assister à des visites guidées et à des conférences ou de suivre des cours de cuisine.
Lurrama, La Ferme Pays Basque Biarritz (Halle d’Iraty) – Début novembre Tél. 05 59 22 37 10 – Web : www.lurrama.org Initié par l’association Euskal Herriko Laborantza Ganbara, dont la vocation est d’encourager le développement d’une agriculture paysanne et durable et la préservation du patrimoine rural au Pays basque, le salon Lurrama permet de sensibiliser le public aux futurs enjeux agricoles. À ce titre, outre la présence des animaux qui ravira les enfants, de nombreuses conférences, animations ou expositions sont proposées, ainsi que des repas gastronomiques et même un marché fermier.
Premier et (très) rapide aperçu de la richesse et de la diversité patrimoniale des Pyrénées-Atlantiques. Y’a d’la matière, ça s’est sûr.
Olivier Sorondo – 23 février 2020 – Dernière MAJ : le 23 février 2020 à 21 h 45 min
Grottes d’Isturitz et d’Oxocelhaya
Quartier Herebehere, 64640 SAINT-MARTIN-D’ARBEROUE (D251 entre Isturits et Saint-Martin-d’Arberoue – Tél. 05 59 29 64 72 – Ouverture : mars, avril et mai : de 14h à 17h – juin : visites à 10h30 et 11h30 et de 14h à 17h – juillet et août : de 10h à 18h00 – septembre : visites à 10h30 et 11h30 et de 14h à 17h – octobre et novembre: de 14h à 17h – vacances scolaires et jours fériés : visite à 11h et de 14h à 17h Situées non loin du village d’Hasparren, les Grottes d’Isturitz et d’Oxocelhaya, découvertes en 1895 et classées Monuments historiques en 1953, constituent l’un des plus importants sanctuaires du Paléolithique en Europe. Les galeries ornées de gravures et de peintures montrent que ces lieux furent habités d’abord par l’homme de Neandertal puis par l’Homo Sapiens de 80000 à 15000 avant J.-C. Les fouilles ont permis de découvrir des dizaines de milliers d’objets, dont des flûtes du Paléolithique supérieur, des harpons fabriqués à base d’os, des figurines de bison, des racloirs en silex, des poinçons ou encore des parures. La succession des vastes salles, richement pourvues en concrétions, constitue un spectacle unique. À ce titre, le pilier stalagmitique de la grotte d’Isturitz mérite une observation soutenue pour admirer ses divers motifs gravés, dont la silhouette d’un oiseau, un renne ou encore des biches. Une quinzaine de mètres plus bas, la grotte d’Oxocelhaya impressionne par les dimensions de ses salles. La visite des grottes précède celle du musée archéologique, où de nombreux objets sont exposés. Enfin, des randonnées pédestres balisées autour de ce site permettent de prolonger le plaisir. Il est judicieux de prévoir une petite laine, car l’intérieur des grottes est frisquet.
Crédit photo : Les Grottes d’Isturitz et Oxocelhaya
Gorges de Kakuetta
Sainte-Engrâce – Tél. 05 59 28 73 44 – Ouvert du 15 mars au 15 novembre, tous les jours de 8 heures à la tombée de la nuit – Les Gorges de Kakuetta, situées à l’extrême Sud-Est du Pays basque sont considérées comme l’un des sites les plus sauvages et les plus prestigieux d’Europe. On a parfois l’impression de se retrouver au cœur de l’Amazonie, tant la nature est luxuriante, les animaux omniprésents et les falaises vertigineuses. Aujourd’hui protégé, le site peut se visiter de différentes manières, selon son expérience. Un parcours de 2000 mètres a été aménagé, avec des passerelles à main courante. On y découvre la magie des lieux, comme les grottes, les lacs, les cascades et les falaises parfois séparées de quelques mètres ! Une expérience unique.
Château de Pau
Rue du Château, 64000 PAU – Tél. 05 59 82 38 00 – Ouvert tous les jours : due mi-juin à fin septembre de 9h30 à 17h45 et de fin septembre à mi-juin de 9h30 à 11h45 et 14h à 17h – Fermé les 1er janvier, 1er mai et 25 décembre Le château de Pau est bien sûr réputé pour avoir abrité la naissance d’Henri IV en 1553. Il s’agit d’une impressionnante forteresse médiévale, dont les trois ailes en triangle donnent naissance à une magnifique cour d’honneur. Construit au Moyen-Âge pour assurer la surveillance d’un gué sur le gave de Pau, le monument fut renforcé au XIVe siècle par Gaston Phébus, qui édifia le donjon en briques, puis transformé en château Renaissance par les vicomtes de Béarn et une nouvelle fois restauré en 1838 par Louis Philippe. La visite des lieux permet de découvrir de riches collections d’œuvres d’art dédiées au roi Henri IV ainsi que des tapisseries du XVIe au XIXe siècle, dont un ensemble décoratif de la Monarchie de Juillet. Difficile de visiter le château sans prévoir une longue balade dans les rues de Pau, qui révèlent mille témoignages de l’histoire de la cité (quartiers, musées, bâtiments anciens, jardins). Cerise sur le gâteau : le Boulevard des Pyrénées et sa vue exceptionnelle de la chaîne montagneuse.
Les sonnailles Daban
ZA Samadet, 64800 BOURDETTES – Tél. 05 59 61 00 41 – Visite le samedi et le lundi après-midi sur rendez-vous. En plein pays de pastoralisme, la maison Daban fabrique depuis la fin du XVIIIe siècle les sonnailles (ou encore les esquires), c’est-à-dire les cloches destinées aux vaches, aux brebis, aux chevaux mais aussi aux chiens de chasse. Le travail s’effectue à partir de plaques de tôle brasées au four en vase clos, façonnées et accordées à la main par des compagnons dotés d’un savoir-faire séculaire. Les instruments de musique du bétail sont en effet martelés à la main afin de donner naissance à un son chaud et reconnaissable entre mille. Les esquires prennent toute leur importance lors de la transhumance, mais aussi en période d’estive pour éviter qu’un animal ne se perde par temps de brouillard ou pour éloigner les vipères du troupeau. Enfin, les sonnailles contribuent au charme bucolique, donnant le sentiment que le temps s’arrête un peu alors que s’improvise un concert mélodieux et apaisé.
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