Bordeaux, la belle endormie s’est réveillée

Bordeaux, la belle endormie s’est réveillée


Longtemps considérée comme une cité (trop) calme du temps de Jacques Chaban-Delmas, Bordeaux s’est imposée, au fil des années, comme une capitale régionale dynamique, attirant sans cesse plus d’habitants et de touristes.

Temps de lecture : 11 mn

La flèche Saint-André se détache du ciel – Crédit photo : Vincent.RCT – CC BY-SA 4.0

De sacrés arguments à faire valoir

Les grandes villes françaises profitent souvent de surnoms flatteurs ou sympathiques, qui contribuent un peu à leur renommée. Marseille devient la cité phocéenne, Toulouse la ville rose, Paris la ville lumière et Lille la capitale des Flandres. Depuis des décennies, Bordeaux jouit d’une image moins reluisante, celle de belle endormie, due à la torpeur dans laquelle elle était peut-être plongée malgré son statut de capitale régionale.

Mais depuis les vastes travaux lancés par l’ancien maire Alain Juppé et la connexion au réseau TGV, Bordeaux a révélé tout son potentiel : cadre de vie agréable, magnifique patrimoine du 18e, proximité du Bassin d’Arcachon et de l’océan, porte d’entrée des terroirs du Sud-Ouest, accès rapide depuis Paris.

Aidée par une campagne de presse nationale et internationale qui l’a redécouverte et encensée, la ville profite aujourd’hui d’une nouvelle aura, à même de séduire les visiteurs de tous horizons. Le dernier baromètre Global Destination Sustainability Index le montre d’ailleurs clairement, avec 7 millions de nuitées marchandes enregistrées en 2023. Les touristes, composés à 53 % d’étrangers et à 47 % de Français, ont généré 1,4 milliard d’euros de retombées économiques. L’étude précise également que 8 % de l’emploi marchand à Bordeaux dépend de l’activité touristique.

Il est vrai que Bordeaux peut s’appuyer sur sa longue histoire, son offre culturelle et sa beauté architecturale pour séduire un large public. Les opportunités de visite, de balade et de lâcher-prise ne manquent pas.

Promenons-nous sur les quais

Ils forment depuis toujours le cœur de la métropole girondine, dont l’économie a longtemps dépendu de son activité portuaire. Surtout voués aux dockers et aux hangars jusqu’au déclin du port, les quais ont été progressivement abandonnés, faisant peine à voir.

« En vingt ans, Bordeaux a retrouvé son sourire et son dynamisme, le coup de génie d’Alain Juppé et de ses partenaires a été de retourner la ville vers le fleuve, son réel axe central et historique. En 1995 le pari était audacieux, les esprits assez conservateurs n’avaient pas accepté la mort du port industriel en centre-ville » indique fort à propos le blog BordAvenir, dédié aux projets d’urbanisme de la métropole bordelaise.

Aujourd’hui, les quais représentent un lieu incontournable de balade pour les Bordelais et les touristes. Depuis le Pont de Pierre jusqu’au pont Chaban-Delmas, ils s’étirent sur plus de deux kilomètres, offrant une vue incomparable sur la Garonne et les immeubles rénovés. Surtout, ils permettent de profiter des nombreux aménagements installés ces dernières années, dont le désormais célèbre miroir d’eau. Situé face à la place de la Bourse, il attire comme un aimant les enfants lorsque le brouillard d’eau se forme grâce au millier d’injecteurs placés dans chaque dalle. Sensation de fraîcheur garantie !

Le miroir d’eau est testé et validé par les enfants – Crédit photo: Michael Foley – Flickr

C’est aussi l’occasion de jeter un coup d’œil à la place de la Bourse, emblématique de Bordeaux. « Cette place Royale qui est tout simplement une moitié de place Vendôme, posée au bord de l’eau » écrivait joliment Victor Hugo. En son centre, la Fontaine des Trois Grâces apporte une touche majestueuse à l’ensemble, comprenant l’hôtel de la Bourse et l’hôtel des Fermes.

Un peu plus loin, c’est l’esplanade des Quinconces qui apparaît. Dotée d’une superficie de 12 hectares, dont la moitié d’espaces verts, elle est considérée comme la plus grande place d’Europe, que vient agrémenter l’immense monument aux Girondins, édifié en 1895.

Entrée de la place des Quinconces – Par Albert Bergonzo — Travail personnel, CC BY-SA 4.0

Outre leurs parcelles de gazon, où il fait bon se poser sous le soleil, les quais proposent une trentaine de boutiques, installées dans les hangars réaménagés, et une quinzaine de bars et restaurants. Largement de quoi profiter de la Garonne.

La Cité du Vin et quelques autres musées

Impossible de rejoindre la Cité du Vin sans apercevoir à ses abords une forêt de smartphones brandis par les touristes, soucieux de prendre la meilleure photo. L’architecture originale du bâtiment ne laisse personne indifférent. Inaugurée en 2016, la Cité du Vin a été conçue par les architectes Anouk Legendre et Nicolas Desmazières de l’agence XTU. Ces derniers ont privilégié la rondeur et donné à leur bâtiment la forme d’un cep de vigne « pour rappeler à la fois un vin tournant dans un verre et les remous de la Garonne, qui borde le site », selon la journaliste Caroline Brenière.

L’architecture du bâtiment attire l’oeil – Crédit photo : Pascal Lebleu – Pixabay

Le lieu vise avant tout à combler une lacune, puisqu’aucune structure ambitieuse ne se consacrait au vin à Bordeaux, un comble. La Cité permet de s’imprégner du monde la vigne depuis l’Antiquité et sur les cinq continents. La visite s’organise en six univers et dix-huit modules, sur près de 3.000 mètres carrés, où les opportunités d’interaction sont nombreuses.

Petite cerise sur le gâteau : le billet d’entrée donne droit à la dégustation d’un verre de vin au belvédère, qui surplombe Bordeaux. On peut aussi se rendre à l’impressionnante cave, au design futuriste, pour espérer trouver une bonne bouteille issue de 70 pays.

D’autres musées accueillent les visiteurs avides de culture. Ainsi, le musée d’Aquitaine offre un témoignage précieux et fourni (plus de 70 000 pièces) de l’histoire régionale depuis la Préhistoire. Ses expositions temporaires et son programme annuel de conférences suscitent un intérêt toujours renouvelé.

Pour sa part, le CAPC musée d’art contemporain, labellisé Musée de France en 2002, conserve une vaste collection d’œuvres d’art minimal, conceptuel et de land art, que viennent enrichir les expositions temporaires. On y découvre de nombreuses créations d’artistes français (Pascal Convert, Christian Boltanski, Daniel Buren…) et étrangers (Richard Long, Robert Barry, Cristina Iglesias…).

L’ancien entrepôt Lainé s’est transformé en lieu culturel.

Ouvert en 2009, le musée Mer Marine (ou MMM pour les intimes) se consacre tout entier à l’univers maritime, sur presque 8.000 mètres carrés d’exposition. Le parcours permanent retrace l’histoire de la navigation (découvertes, batailles navales, expéditions scientifiques) et laisse voir son riche patrimoine, à travers moult pièces et œuvres d’art.

La Grosse Cloche et autres joyeusetés architecturales

L’on dit souvent que Bordeaux figure parmi les plus belles villes de France. Il est vrai que la cité girondine profite d’un magnifique patrimoine, né de sa période faste au 18e siècle. Cependant, quelques-uns de ses monuments s’enorgueillissent d’un passé bien plus lointain, à l’image de l’imposante cathédrale Saint-André. Édifiée entre le 12e et le 16e siècle, elle écrase de son impressionnante architecture la place Pey-Berland, sensation que vient renforcer la tour de même nom, située juste à côté. Il s’agit en fait du campanile de la cathédrale, et sa séparation de l’église permet de ne pas transmettre les vibrations des cloches, susceptibles de fragiliser l’édifice. On peut bien sûr grimper au sommet de la tour (233 marches quand même) pour profiter d’un superbe point de vue de la ville.

La cathédrale Saint-André accueillit le mariage d’Aliénor d’Aquitaine et du futur roi Louis VII en 1137

S’agissant de cloche, justement, celle que l’on appelle la grosse apparaît indissociable de l’identité bordelaise. Elle est un vestige du Bordeaux médiéval et correspond en fait à la porte Saint-Éloi de l’ancien rempart, notamment empruntée par les pèlerins en marche vers Compostelle. La porte est ensuite devenue beffroi, servant à alerter les habitants sur un incendie ou à signifier le début des vendanges. La Grosse Cloche vaut pour son admirable architecture. Elle figure d’ailleurs sur les armoiries de Bordeaux et retentit chaque premier dimanche du mois à midi pile.

L’un des emblèmes de la ville – Crédit photo : Grand Parc – Bordeaux -CC BY 2.0

Autre monument emblématique de Bordeaux, le Grand Théâtre et ses célèbres colonnes servent souvent de lieu de retrouvailles aux Bordelais avant une soirée dans le quartier Saint-André. Conçu par l’architecte Victor Louis et inauguré en 1780, l’Opéra national de Bordeaux (c’est son autre nom) propose chaque saison un programme culturel étoffé et éclectique. Il illumine aussi la place de la Comédie et offre un décor prestigieux aux clients du Grand Hôtel de Bordeaux, tranquillement assis en terrasse.

La rue Sainte-Catherine, l’interminable plaisir du shopping

Si Bordeaux peut se vanter d’accueillir la plus grande place européenne, elle peut également rouler des mécaniques en citant la rue Sainte-Catherine, plus longue rue commerçante d’Europe. Sur 1,2 kilomètre, des centaines de boutiques, dont un grand nombre échappe encore au dictat des enseignes nationales ou mondiales, s’offrent à la joie et au portefeuille des passants.

La rue, entièrement piétonnisée en 1984, relie la place de la Victoire à celle de la Comédie. Elle est bordée de nombreuses petites rues, qui incitent à découvrir des quartiers ou des places ne figurant pas forcément dans les guides touristiques, mais qui contribuent pourtant à la réputation de la ville (dont la moitié a été classée Patrimoine Mondial de l’UNESCO).

Les amateurs de shopping tranquille éviteront de fréquenter l’endroit le samedi après-midi, lorsqu’il est envahi par une foule (très) nombreuse et (très) compacte.

Il y a foule rue Sainte-Catherine – Crédit photo : Marc Ryckaert – CC BY 3.0

Les enseignes Apple, FNAC, H&M ou McDonald’s se partagent le public avec des magasins plus authentiques, à l’instar de la boutique des Girondins de Bordeaux (un peu secouée quand même par la relégation de son équipe), principalement situés du côté de la place de la Victoire.  

On peut même s’échapper un peu de la foule et du temps en se faufilant au sein de la Galerie Bordelaise, un magnifique passage couvert construit en 1834 et inscrit au titre des Monuments historiques. Il donne accès à la rue Piliers de Tutelle et donc à l’épicerie fine Le Comptoir Bordelais, à la devanture ancienne et magique, qui mérite amplement le coup d’œil. On y trouve de nombreux produits locaux et artisanaux, merveilleusement présentés. Le charme d’une ville tient aussi dans ses boutiques.

Les Capucins, le ventre de Bordeaux

Et pourquoi ne pas s’immerger dans la vie bordelaise ? Le marché des Capucins représente à ce titre la destination parfaite. Considérés comme une institution, les « Capus » forment le plus gros marché de la ville, initié en 1744 par le marquis de Tourny. Après la Révolution, il gagne en importance grâce à son activité de vente de bétail puis se diversifie progressivement, accueillant des bouchers, des charcutiers, des herboristes ou encore des drapiers.

Aménagés en 1857, les Capus se délaissent du bétail pour se tourner vers les maraîchers, qui « arrivent en charrettes tirées par les chevaux pour vendre leurs produits : de Macau, avec leurs artichauts ; d’Eysines, avec leurs pommes de terre, leurs courges et leur cresson ; de Gradignan, avec leurs tomates ; de Pessac, avec leurs fraises » précise Cathy Lafon dans Sud-Ouest (11/12/2020).

Ce sont les prémices du marché tel qu’on le connaît aujourd’hui, mais il faut attendre 1881 pour que les Capucins soient recouverts et dotés des deux halles.

Même si l’on dit que l’âge d’or des Capus s’est éteint dans les années 1950, après la mise en place du marché d’intérêt national à Belcier, force est de constater que le marché continue de rythmer la vie gourmande des Bordelais. Il accueille aujourd’hui 91 commerçants (bouchers, boulangers, chocolatiers, ostréiculteurs…), des clients fidèles et de nombreux touristes venus du monde entier.

L’un des nombreux stands du marché – Crédit photo : Marché des Capucins

C’est l’occasion rêvée de s’imprégner de l’ambiance des lieux, de remplir son panier de produits frais et locaux et de se poser dans l’un des petits restaurants qui participent au charme de l’endroit.

En guise de conclusion (pratique)

Bordeaux profite d’une longue histoire et d’un riche patrimoine, qu’il serait trop long de décrire ici. Parmi les lieux justifiant une visite, citons pêle-mêle Darwin, l’écosystème de la rive droite ; les Bassins des Lumières, considéré comme le plus grand centre d’art numérique au monde ; le quartier des Chartrons et son ambiance si particulière ; les places du Parlement, du Palais et de Saint-Michel, qui invitent à se poser ; le Jardin Public ou le Parc Bordelais, havres de nature en ville ; la Porte Cailhau

La place Saint-Projet et sa jolie fontaine construite en 1715 – Crédit photo : Brenac – CC BY 3.0

Le plus simple consiste finalement à se perdre dans les rues de la cité, qui réservent tôt ou tard une heureuse surprise. C’est peut-être le meilleur moyen de sentir Bordelais et d’approcher la ville sans précipitation, dans toute son authenticité.


Informations pratiques :

Bordeaux dispose d’un chouette réseau de transport en commun, assuré par TBM. Bus et tramways permettent de se déplacer facilement, de l’aéroport Bordeaux-Mérignac jusqu’à la gare Saint-Jean.

L’offre et la diversité des hôtels permettent de trouver son hébergement en fonction du budget disponible. Et on ne parle même pas des locations ou autre Airbnb.

Le choix des restaurants est pléthorique, offrant l’occasion de se régaler d’une cuisine traditionnelle du Sud-Ouest ou de découvrir le dernier Japonais à la mode.

Quitter Bordeaux sans ramener une bonne bouteille de vin constituerait presque un crime de lèse-majesté. Les dizaines de boutiques spécialisées combleront facilement cette lacune.

Enfin, tous les attraits de la ville sont dûment référencés sur les sites Bordeaux Tourisme et Visiter Bordeaux, gérés par l’Office de tourisme et des Congrès de Bordeaux. Ils affichent de nombreuses informations pratiques, notamment celles liées aux visites guidées.

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Histoires de la contrebande dans les Pyrénées

Histoires de la contrebande dans les Pyrénées


De Pierre-Jean Brassac – Editions Cairn – 328 pages – Broché – Référence :9791070060797 – 29,50 €

Date de parution: juillet 2022

Contrebande et aventure sont indissociables. Ce trafic que réprouve la loi, exigeait pourtant de nombreuses qualités chez ceux qui la pratiquaient : courage physique, ruse, audace, inventivité. Ces Histoires de la contrebande dans les Pyrénées se présentent comme un guide inédit à travers les multiples facettes historiques, sociologiques, culturelles, économiques et politiques de la contrebande et de sa répression. Et ce, des deux côtés des quelque six cents kilomètres de frontière entre la France et l’Espagne.

Le tragique cède souvent au burlesque, le dramatique au cocasse, quand il s’agit de l’inventivité sans borne des contrebandiers, pour ne rien dire de l’impressionnant savoir-faire des douaniers.

De page en page, émergent tour à tour des personnages hauts en couleur. Ils sont travailleurs de la nuit, passeurs, fraudeurs, trafiquants, commerçants, douaniers, princes, ministres, élus locaux, écrivains et journalistes. Leurs actions, leurs regards et leurs témoignages confèrent son épaisseur et sa diversité à cette vue d’ensemble émaillée de nombreuses anecdotes, de ce qu’a été, et est encore, la contrebande dans les Pyrénées.

Déjà auteur de l’ouvrage « Les grandes heures de la contrebande dans les Pyrénées » publié en 2014 chez CPE Editions, Pierre-Jean Brassac poursuit son étude historique de la contrebande pyrénéenne, sujet rarement abordé dans la littérature.

« Né à Nantes en 1946, Pierre-Jean Brassac a vécu en Espagne, au Royaume-Uni et, longuement, aux Pays-Bas. D’abord journaliste, chef d’entreprise et consultant en ingénierie culturelle, il est depuis vingt ans auteur et traducteur littéraire. Il a publié une quarantaine d’ouvrages aux éditions Autrement, Lannoo, Samsom, Racine, Dilecta, Berlitz. » – BABELIO

Bayonne, petits secrets et grandes histoires

Bayonne, petits secrets et grandes histoires


De Bertrand Lapègue et Emmanuel Planes – Editions Sud-Ouest – 192 pages – 20 €

Date de parution: juin 2022

Connaissez-vous ce cabinet médical du Petit-Bayonne, qui fut couvent de religieuses puis temple maçonnique ? Les escaliers insoupçonnés du 19, rue Port-Neuf ? Les derniers lavoirs en plein air de la ville ? Savez-vous comment la maison cachée a repris des couleurs, et qu’ici, en neuf jours, Aristides de Sousa Mendes a sauvé 30 000 personnes de la déportation ?

« Il existe des ouvrages très savants sur l’histoire de Bayonne, de beaux livres sur son patrimoine architectural, et des guides au format de poche bien utiles pour le visiteur pressé. Celui-ci est assez différent. L’auteur a choisi une centaine de lieux, de sites répartis dans six quartiers : rues, places, maisons, églises, temples, musées, stade, jardins publics, etc. Certains sont déjà célèbres, comme la cathédrale Sainte-Marie, les arènes ou le Château-Vieux, et d’autres beaucoup plus insolites comme ce cabinet médical du Petit-Bayonne, qui fut, précédemment, temple maçonnique, et jadis couvent de religieuses.

Ou encore le mikvé, le bain rituel juif du quartier Saint-Esprit. Ou les derniers lavoirs en plein air de la ville. L’auteur a fait appel, pour rendre le livre actuel, à des témoignages, renouant avec le journalisme qui fut son métier. Ajoutons que la littérature est très présente dans ce guide à travers des écrivains comme Victor Hugo, Paul-Jean Toulet, Anna de Noailles ou Roland Barthes qui, tous, ont célébré les charmes de Bayonne. » – Decitre

Gastronomie en Dordogne

Destinations Dordogne

Gastronomie en Dordogne


Réputée pour sa diversité et ses produits de terroir d’exception, la gastronomie périgourdine incarne une tradition culinaire où la générosité et l’authenticité sont au cœur des plats.

noix du Périgord
confit de canard
bouteille de Monbazillac

Produits du terroir

Le foie gras

Avec les Landes et le Gers, La Dordogne s’impose comme un département incontournable de la production du foie gras du Sud-Ouest. Apprécié pour son goût raffiné, on le consomme surtout pendant les fêtes, même s’il peut être dégusté à tout moment de l’année. Dans le commerce, on le trouve sous différentes formes, selon ses envies. Les puristes le préféreront sûrement vendu tel quel sous vide et le cuisineront selon leurs préférences et leurs petits secrets. Les plus impatients trouveront le produit en foie gras entier, en bloc, mi-cuit ou en semi-conserve.

En Dordogne, les producteurs se sont regroupés au sein de l’association Foie Gras du Périgord, afin d’harmoniser tout le processus qualité. La démarche se veut payante puisque le foie gras local bénéficie d’une IGP (Indication géographique protégée), qui stipule que les canards sont nourris au maïs, élevés dans une ferme, abattus et préparés par un conservateur local.

Si le foie gras de canard est le plus consommé, le foie gras d’oie fait, paraît-il, le bonheur des gourmets.

Les cèpes

Autre produit raffiné dont le Périgord a le secret : le cèpe. Les grandes forêts de chênes et de châtaigniers permettent au champignon de trouver l’environnement idéal à sa pousse. On peut bien sûr tenter d’aller le cueillir soi-même à l’automne, mais gare de ne pas tomber sur les « locaux » qui défendent avidement leurs coins. Peut-être vaut-il mieux se rabattre sur les marchés agréés à Villefranche-du-Périgord, Mussidan ou encore Saint-Saud Lacoussière.

Dans le département, ce sont surtout le cèpe de Bordeaux et le cèpe « tête noire » que l’on débusque. Pour bien le choisir, quelques petites recommandation s’imposent, comme l’explique le site Traditions du Périgord : « Le cèpe doit être d’apparence jeune et d’une couleur uniforme. Au toucher, vous devez sentir qu’il est bien ferme et d’aspect croquant. Pensez à vérifier aussi que votre cèpe est bien propre et que vous ne voyez ni de grosses taches ni de vers. Enfin, jetez un œil en dessous du chapeau, ce dernier doit être blanc ou gris. »

Oh, le bestiau ! – Crédit photo: Association Cèpe du Périgord

Le champignon est tellement prisé qu’il a justifié la création de l’association Cèpe du Périgord, constituée de producteurs qui organisent la filière à travers un cahier des charges rigoureux et lancent les aménagement nécessaires pour favoriser la pousse du divin boletus.

Il existe bien sûr de multiples façons de le déguster, aussi bien en omelette, en velouté que mélangé à des pommes de terre sarladaises.

Les truffes noires

Encore plus rare et (peut-être) plus recherchée que le cèpe, la truffe se hisse au firmament des petites merveilles produites par la nature périgourdine. Elle se ramasse de novembre à mars, essentiellement dans des truffières, même s’il est toujours possible d’en trouver sur les pieds de vigne, au pied des noisetiers ou des chênes truffiers. Sa quête impose la présence d’un cochon ou d’un chien dressé, capable de flairer le diamant noir sous terre. Certains caveurs ont même recours à l’observation des mouches à truffe, qui pondent à l’aplomb du tubercule.

On dit que la truffe du Périgord est la meilleure de toutes. « Cette truffe a une incomparable odeur de sous-bois, de terre et d’humus, sublimée de fruits secs torréfiés. Son goût finement poivré rappelle les odeurs déjà citées. Elle agrémente tout ce qui est à son contact » indique le site du Comité départemental de tourisme de la Dordogne.

La Tuber Melanosporum est tellement ancrée dans la culture locale qu’on luit a dédié un écomusée. L’établissement apporte toutes les explications sur la trufficulture en Dordogne. Sa boutique propose un large choix de produits truffés et autres spécialités du terroir.

Enfin, ceux qui souhaiteraient acquérir quelques pépites noires en saison feront le déplacement vers les marchés dédiés, notamment à Saint-Alvère, Saint-Astier, Bergerac, Sarlat ou Thiviers. On prendra soin d’effectuer un joli retrait d’argent liquide, car la truffe, du fait de sa rareté, est réputée pour ses prix très élevés.

Les noix du Périgord

Certes moins prestigieuse que la truffe, la noix du Périgord contribue aussi à la réputation gastronomique de la Dordogne. Nous nous sommes déjà intéressés au produit, à l’histoire tumultueuse.

Il semble que les noyers ont toujours composé le paysage du Périgord grâce un sol argilo-calcaire favorable et un climat particulièrement adapté à leur développement. Bref, on y trouve des noix depuis plus de 15 000 ans.

Protégées du gel en fond de vallée ou en coteaux, les noyeraies permettent la production de quatre variétés concernées par l’AOP : la Corne, la Marbot, la Grandjean et la Franquette, introduite plus tardivement que ses copines.

On connaît bien sûr les nombreuses vertus nutritionnelles des noix. Elles sont de très bonnes sources d’Oméga 3 et autres acides gras appréciés par l’organisme humain. On y trouve aussi du calcium, du magnésium, du phosphore, du fer ou encore du zinc.

Elles peuvent être dégustées en cerneaux (par exemple pour agrémenter une salade ou enrichir un bon gâteau), en huile d’assaisonnement et même en liqueur.

Plats typiques

Les pommes de terre sarladaises

Voilà un plat simple et réjouissant, qui sublime les pommes de terre en remplaçant avantageusement le beurre ou l’huile d’olive par une bonne rasade de graisse de canard. On n’oublie bien sûr pas d’ajouter ce qu’il faut d’ail et de persil. La cuisson mérite quand même un peu d’attention. Les pommes de terre sautées doivent être dorées et croquantes à l’extérieur et fondantes en leur cœur.

Le confit de canard

Le palmipède étant sans doute la star des élevages du Périgord, on imagine bien sûr le nombre de plats auquel il participe. Le confit se hisse à la première place (ex-aequo avec le magret) et depuis un certain temps. Cette méthode traditionnelle de conservation de la viande consiste à cuire lentement les morceaux de canard (généralement les cuisses) dans leur propre graisse avant de les stocker immergés dans cette graisse pour une longue conservation. Le plat est réputé pour sa chair fondante et son goût riche et savoureux. On peut s’en régaler avec des pommes de terre sarladaises (voir plus haut).

Le pâté de Périgueux

Oh, voilà un plat qui était tombé dans l’oubli jusqu’à sa résurrection en 1998 grâce à l’initiative d’une bande de gourmets passionnés. Ces derniers créent la Confrérie du Pâté de Périgueux pour retrouver un produit fier et délicieux et, surtout, contribuer à sa réputation grâce à un concours annuel destiné aux artisans. Mais la recette n’accepte pas la moindre improvisation : « Il doit être composé de 57 % de farce de porc de grain du Sud-Ouest, de 40 % de foie gras de canard ou d’oie du Périgord et d’au minimum 3 % de Truffe du Périgord » nous apprend le site Foie Gras Périgord.

Résister à la tentation – Crédit photo: Confrérie des Maîtres Pâtissiers et du Pâté de Périgueux

La flognarde

Et pour finir, une petite touche sucrée. La flognarde est une pâtisserie traditionnelle du Périgord, que l’on peut rapprocher du flan ou du clafoutis. La différence fondamentale repose sur le choix du fruit :  si le clafoutis est traditionnellement réalisé avec des cerises, la flognarde, elle, est préparée avec des pommes, des poires, des prunes ou des raisins. On la savoure tiède ou froide, avec, pourquoi pas, une petite boule de glace à la vanille, un peu de crème fouettée ou une sauce caramel pour encore plus de gourmandise.

Vins & spiritueux

Le Bergerac

Sûrement le vignoble le plus emblématique de la Dordogne. Dotés de l’AOC depuis 1936, les vins de Bergerac sont disponibles en rouge, en rosé ou en blanc, dont le célébrissime Monbazillac parmi les productions liquoreuses. On est obligé de citer le Pécharmant, une appellation rouge connue pour ses vins charpentés et élégants, souvent issus d’assemblages de merlot, cabernets et malbec. Mais ont peut aussi évoquer l’appellation Rosette, plus timide, qui réserve quelques bonnes surprises.

Le vin de Domme

Si l’AOC Bergerac s’impose assez facilement en Dordogne, il serait regrettable de ne pas lorgner du côté des autres productions, même si elles peuvent sembler confidentielles. C’est le cas pour le vin de Domme (AOC lui aussi), dont le vignoble pousse sur les coteaux calcaires du Céou. Au 16e siècle, sa réputation était européenne et les cours royales s’en régalaient. Emporté par la crise du phylloxéra, le vignoble renaît sous l’impulsion d’une bande de passionnés. Les premières vendanges sont assurées en 1996. Aujourd’hui, la superficie de production est considérée comme l’une des plus petites de France, ce qui n’empêche pas le retour d’un vin autrefois plébiscité.

Le Sarlanoix

Pour la distillerie du Périgord, « le Sarlanoix est une boisson légendaire du Périgord, inventée en hommage aux énoiseuses (décortiqueuses de noix) ». Apprécié en apéritif, la boisson est élaborée à partir de macération d’écorces de noix vertes dans l’alcool ajoutées à un vin de liqueur. On l’apprécie depuis plus de 150 ans.

Le miel des Landes profitera bientôt de son IGP

Le miel des Landes profitera bientôt de son IGP


Comme le rappelle le site de l’INAO, l’Indication géographique protégée (IGP) identifie un produit agricole, brut ou transformé, dont la qualité, la réputation ou d’autres caractéristiques sont liées à son origine géographique. L’IGP inclura bientôt le miel des Landes, après plus de quinze ans d’efforts de la part des apiculteurs.

Crédit photo : Bernard Fidel – Flickr

Reconnaître avant tout un long savoir-faire

Publié au Journal Officiel le 23 août dernier, l’arrêté d’homologation du dossier « Miel des Landes » constitue l’avant dernière étape avant le Graal de l’IGP, que devra confirmer ces prochains mois la Commission européenne. La validation du cahier des charges par le comité national de l’INAO et le feu vert des ministères de l’Économie et de l’Agriculture ont récompensé le long chemin entrepris par une partie des apiculteurs landais, regroupés derrière le Syndicat des Miels des Landes, créé en 2019.

« C’est l’aboutissement d’une démarche collective de travail portée par la volonté de faire connaître et garantir au consommateur la qualité et l’origine du miel qu’il achète » indique Lénaïc Lecrénais, président du syndicat, à Valérie Durbec d’AquitaineOnLine (28/08/2023).

La quête de l’IGP vise à reconnaître la vivacité de l’apiculture landaise, nourrie d’une tradition séculaire et d’un environnement propice à l’épanouissement des abeilles et à la diversité florale, au gré des saisons. Si le printemps permet de récolter un miel d’acacias ou de bourdaine, l’été favorise plutôt le miel de bruyère ou de callune, aux arômes plus marqués.

Il est vrai que les abeilles profitent d’un très large territoire aux multiples variétés de fleurs sauvages, qui s’étend de la Gironde aux Landes en incluant la partie occidentale du Lot-et-Garonne.

Les apiculteurs locaux s’engagent à respecter des méthodes de production traditionnelles, avec le souci de préserver la qualité et l’identité de leur miel.

L’IGP assurera à n’en pas douter une vraie reconnaissance du travail des producteurs, en rassurant la clientèle sur l’origine du miel et en garantissant un certain niveau de qualité. L’argument commercial est solide. Le miel des Landes s’impose comme la quatrième IGP de miel du pays.

Un enthousiasme pas forcément partagé

Si le Syndicat des Miels des Landes se réjouit des nouvelles perspectives qu’apportera l’IGP, d’autres apiculteurs se montrent plus dubitatifs. « Le risque, c’est que le miel des Landes et son héritage artisanal perdent de leur qualité au nom d’enjeux financiers et commerciaux » redoute Jean-Pierre Lespiaucq, Président de l’Abeille landaise, principal syndicat d’apiculteurs des Landes, cité par Sud-Ouest (28/08/2023).

Les griefs ne manquent pas, dont celui relatif à la zone géographique de production, considérée comme beaucoup trop large pour représenter le miel landais. Ensuite, la certification risque de pousser les apiculteurs à déplacer leurs ruches pour profiter des mannes de l’IGP, à l’instar de ce qui s’est passé en Provence, où les emplacements sont devenus payants. Enfin, la mention du label sur les étiquettes contribuera à augmenter le prix des pots, pour une qualité égale.

Bref, l’IGP se limite, pour les 340 producteurs de l’Abeille landaise, à un projet purement commercial, d’autant qu’il n’embarque qu’une trentaine d’apiculteurs, ces derniers donnant l’impression d’embarquer un savoir-faire pourtant commun.

Un peu éloigné de ces batailles de reconnaissance, d’enjeux financiers et d’ego, Jérémy Saint-Paul a pour sa part décidé il y a quelques années de lâcher son métier chez Orange pour se consacrer à sa passion tardive : les abeilles. Ce jeune Landais, installé dans son village de Souprosse, possède aujourd’hui 130 ruches et reste émerveillé par le destin de ses petites protégées

« Ce sont elles qui nous donnent le tempo suivant leur façon de voler, le bruit qu’elles font. Ce qui est fou, c’est de s’imaginer qu’une abeille ouvrière ne vit que quatre à cinq semaines et que, depuis la nuit des temps, elle passe cette vie éphémère à travailler encore et encore en butinant sans relâche » explique-t-il à Denis Granjou, du Parisien (22/02/2020).

Sa patience et sa passion lui ont valu d’être récompensé par l’Union Nationale des Apiculteurs de France, qui lui a décerné une médaille d’or après avoir dégusté son miel d’acacia. Label IGP ou pas sur ses étiquettes, Jérémy Saint-Paul continue de s’adapter au monde des abeilles pour en tirer le meilleur et une certaine satisfaction.

La dune du Pilat reprend de la hauteur

La dune du Pilat reprend de la hauteur


Selon le dernier relevé de l’Observatoire de la côte de Nouvelle Aquitaine (OCNA), la plus célèbre dune d’Europe a gagné 1,2 mètre depuis l’année dernière.

En perpétuelle évolution – Crédit photo: Hornet 18 – Flickr

Une variation permanente…

L’attraction que suscite la dune du Pilat ne se dément pas. Chaque année, la publication de sa hauteur suscite une couverture de presse généreuse et, probablement, moult commentaires de spécialistes plus ou moins avisés.

Cette année, selon les études de l’OCNA réalisées en mai dernier, la dune s’élève à 103,6 mètres, soit un gain de 1,2 mètre par rapport à la même période en 2022. « L’an dernier, la dune du Pilat culminait à 102,4 mètres, soit l’altitude la plus basse mesurée depuis 2009. Un an après, elle a gagné 1,2 mètre à son sommet, situé sur la partie centrale du site. Avec une hauteur de 103,6 m, l’altitude dépasse les hauteurs mesurées en 2020 et 2022, mais reste inférieure aux autres mesures annuelles menées depuis 2009 » précise l’OCNA.

De fait, la hauteur de la dune est soumise à une variation annuelle, parfois marquée puisqu’elle avait perdu plus de 4 mètres entre 2017 et 2018.

Source: Observatoire de la côte Nouvelle-Aquitaine

La fluctuation de la taille du monstre de sable repose sur deux phénomènes naturels : l’accrétion du trait de côte et la migration dunaire, selon la force des vents.

…et un déplacement constant vers la forêt

L’autre phénomène qui impacte la dune du Pilat est son inarrêtable progression vers l’Est, où se trouve la forêt de pins. « Ce déplacement de la crête vers l’Est est d’ailleurs plus rapide que celui du trait de côte (pied de dune côté océan), témoignant d’un étalement progressif de la dune. Cette mécanique se traduit en 2023, comparativement à 2022, par un déplacement du sommet de la Dune d’environ 120 m en direction du nord-est, et par un gain d’altitude d’un peu plus d’un mètre de son sommet » constate l’équipe de l’Observatoire.

Ce déplacement fait l’objet d’une observation minutieuse, car il s’accompagne d’un questionnement sur la pérennité des infrastructures installées au pied de la dune, comme les campings et la route départementale. 

Si la dune progresse en territoire forestier, elle subit l’érosion du littoral, principalement dans sa partie Nord, avec un recul moyen du trait de côte de 4 mètres.

L’asperge des sables des Landes ouvre la saison

L’asperge des sables des Landes ouvre la saison


C’est sur la vaste plaine sablonneuse des Landes de Gascogne que l’asperge blanche est récoltée depuis le début du 20e siècle. Elle a su s’imposer au fil des décennies comme un produit apprécié, mêlant douceur et saveur, loin de toute amertume.

Crédit photo : Syndicat Asperge des Landes – Facebook

L’opportunité d’un environnement favorable

S’il est d’usage de contempler les bourgeons des branches d’arbres pour constater l’arrivée du printemps, les gourmets du Sud-Ouest ont plutôt tendance à scruter les sols sableux, dans l’espoir d’y voir émerger la pointe de l’asperge des sables des Landes.

Dès la mi-mars, l’asperge annonce précocement la promesse de nouvelles saveurs après un hiver long et parfois frustrant. Il faut quand même avouer qu’elle est attendue, sa réputation ayant dépassé depuis bien longtemps le seul département des Landes.

Selon l’INAO (Institut national de l’origine et de la qualité), une enquête menée en 1997 a montré que les acheteurs professionnels classent l’asperge des sables des Landes à la deuxième, voire la première place, en termes de qualité. Le légume est même consommé en Europe, notamment en Allemagne et au Luxembourg.

Les producteurs, soucieux de cette richesse, apportent le plus grand soin à sa culture et à sa récolte. Ils profitent en premier lieu d’un terroir favorable, composé par les sables fauves, au sein des Landes de Gascogne. Le sol, perméable et profond, se révèle riche en matière organique et peu argileux. Il offre aussi la chaleur dont a besoin l’asperge pour se développer et arriver à maturité avant même le début officiel du printemps.

Les conditions climatiques jouent également en faveur du légume, grâce à l’influence régionale océanique, synonyme d’un air tempéré humide. Les températures restent clémentes et les pluies se font abondantes avant que la chaleur printanière ne s’impose. Le massif forestier, pour sa part, contribue à maintenir ces conditions très favorables.

Aujourd’hui, 850 hectares sableux accueillent la production de l’asperge, faisant des Landes le premier département producteur de France. Les premières cultures, lancées au début du 20e siècle pour combler l’abandon progressif du gemmage, ont permis d’installer au fil des décennies un véritable savoir-faire, aujourd’hui reconnu.

Une course contre la montre

L’asperge des sables des landes se caractérise par sa tige (ou turion) rectiligne, droite et cassante, mais jamais filandreuse, que vient terminer une pointe formée de petits bourgeons serrés. Surtout, le légume, bien protégé du soleil dans le sable, conserve une blancheur éclatante, qui participe à sa réputation.

La récolte, effectuée manuellement, impose d’infinies précautions, mais aussi un timing serré. Il convient tout d’abord de protéger l’asperge du soleil pour ne pas altérer sa couleur et ensuite de la conditionner dans un espace frais pour préserver sa fraîcheur et ses qualités gustatives. L’opération est généralement menée en moins de 4 heures.

Depuis 2005, l’asperge des sables des Landes bénéficie d’une IGP (Indication géographique Protégée). Elle garantit aux consommateurs son origine et sa traçabilité jusqu’aux distributeurs. C’est aussi et surtout la reconnaissance d’un produit de terroir haut de gamme et du travail des 160 asparagiculteurs, soumis à un cahier des charges contraignant.

Persuadée de la qualité de son produit, l’association des producteurs d’asperges a initié les démarches pour obtenir l’agrément Label Rouge. Aujourd’hui, seuls quatre produits landais bénéficient du précieux sésame : le bœuf de Chalosse, le canard fermier, le kiwi de l’Adour et les volailles fermières.

En attendant, la récolte se poursuit jusqu’au mois de mai, toujours effectuée à la main dans le respect de la tradition et le souci de ne pas abîmer l’asperge, réputée fragile.

La suavité de son goût

Les gastronomes et chefs cuisiniers attendent l’asperge des Landes avec impatience parce qu’elle annonce, avec un peu d’avance, l’arrivée du printemps, mais surtout pour sa fraîcheur et son goût savoureux. À la différence des autres asperges, elle ne dégage aucune amertume et sa tige n’est jamais filandreuse.

C’est aussi un aliment synonyme de santé. Ses provitamines A, ses vitamines B9, C et E et ses sels minéraux contribuent au renouvellement des cellules alors que ses fibres assurent une bonne régularité du transit intestinal. Elle favorise enfin l’équilibre de l’alimentation en ne proposant que 25 kilocalories.

Apprécier l’asperge des sables des Landes à sa juste valeur suppose de la consommer rapidement, même si elle peut être conservée de trois à cinq jours au réfrigérateur.

Il existe de nombreuses façons de la préparer et de la cuisiner. La plus simple et, peut-être, la plus respectueuse, consiste à la consommer crue, avoir l’avoir pelée et découpée en très fines tranches dans sa longueur. Un petit filet d’huile d’olive et quelques grains de sel et de poivre moulu suffisent à la rendre unique en bouche.

Une entrée gourmande et diététique – Crédit photo : Patrick Janicek – Flickr

La préparer comme on le souhaite

En cuisine, l’asperge peut être cuite plongée dans l’eau bouillante salée, mais sa fragilité justifie l’utilisation de certains faitouts, remplis aux deux tiers d’eau bouillante, permettant ainsi à la pointe de rester hors de l’eau tout en profitant de la vapeur. Sinon, une cuisson à la vapeur convient tout à fait.

Les asperges peuvent être dégustées de mille et une façons. En entrées, assaisonnées d’une vinaigrette maison ou d’une sauce émulsionnée, elles accompagnent à merveille un œuf poché ou une tranche de jambon de pays. Elles se révèlent particulièrement adaptées à la préparation d’un velouté ou peuvent être poêlées avec différents champignons. Ce sont aussi des éléments de garniture fins et goûteux, que l’on sert avec une volaille ou un filet de poisson.

Un produit aussi apprécié méritait bien un hommage appuyé. Chaque année, le 1er mai, la commune de Pontonx-sur-Adour organise la grande fête de l’asperge des sables des Landes. Une occasion unique de rencontrer les producteurs, de profiter de la foire et, bien sûr, de rassasier sa gourmandise.


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Le greuil, fromage santé des Pyrénées

Le greuil, fromage santé des Pyrénées


Confectionné à partir de petit-lait de brebis, le greuil reste un fromage confidentiel, surtout consommé en terres béarnaises et basques.

Mais que seraient le Béarn et le Pays basque sans leurs brebis ? Crédit photo : Office de tourisme Vallée d’Ossau Pyrénées

Un produit naturel, saisonnier et fragile

Si l’origine véritable du béret suscite encore quelques agacements ou rivalités chez les Basques et les Béarnais, la production de fromages, dont l’Ossau-Iraty, revendique une certaine fraternité pyrénéenne.

Le greuil (ou breuil au Pays basque) illustre fort bien cette culture pastorale commune. Tiré du mot béarnais « grulh », qui signifie « grumeau », il s’agit d’un fromage dit de seconde catégorie, car préparé sur la base de petit-lait récupéré après la fabrication des tommes traditionnelles de brebis.

Aussi appelé lactosérum, le petit-lait s’obtient par coagulation après ajout de présure ou de ferment. Il constitue une matière riche en protéines et sage en gras.

La fabrication du greuil passe d’abord par le chauffage du petit lait dans un chaudron, jusqu’à la formation d’une mousse blanche qui précède l’ébullition, signe que les protéines se sont agglomérées avant de remonter à la surface. L’étape suivante consiste à couper la chauffe et à récupérer les grains de caillé au moyen d’une écumoire.  Ils sont ensuite placés dans une toile ou une faisselle pour faciliter l’égouttage et permettre le refroidissement.

Le greuil est né ! C’est un fromage frais, granuleux, onctueux, garanti sans colorant, conservateur ou additif. Il convient néanmoins de le consommer rapidement, car le fromage, fragile, se conserve peu de temps à une température n’excédant pas les 6°C. C’est la raison pour laquelle il est essentiellement vendu sur les marchés basco-béarnais, loin de toute distribution commerciale d’envergure.

Enfin, il convient de préciser que le greuil dépend des saisons de lactation des brebis, de décembre aux prémices de l’été.

Le plaisir gourmand et diététique

Particulièrement apprécié, le greuil se déguste de mille façons. Les puristes le préfèreront brut, juste étalé sur une tranche de pain de campagne ou à la petite cuillère, avec un peu de ciboulette. Mais le fromage se prête aussi bien aux préparations salées que sucrées. Il peut ainsi entrer dans la composition de lasagnes aux épinards, être émietté dans une soupe, enrichir la garniture d’une pizza. Plus simplement, le greuil s’apprécie avec du sucre en poudre, des fraises, du miel ou encore de la confiture. Dans les estives, les bergers le consomment avec du café fort et un soupçon d’armagnac.

Crédit photo : Association des Eleveurs et Transhumants des 3 Vallées Béarnaises

Outre ses arguments gustatifs, le fromage local peut se targuer de ses vertus diététiques grâce à son absence de lipides et sa richesse en protéines.  Elles affichent en effet une composition remarquable en acides aminés, en minéraux (phosphore, calcium) et en vitamines, dans la précieuse B6.

Le greuil permettrait ainsi de renforcer la synthèse de la masse musculaire, de stimuler les défenses immunitaires et de reconstruire les fibres musculaires.  Surtout, il s’impose comme un allié fiable des programmes de régimes en raison de sa faible teneur en matières grasses. Parfait pour caler une petite faim et rester éloigné des tentations industrielles sucrées.

L’engouement suscité par le greuil a d’ailleurs incité deux amies, Marie Barbé-Chouanneau et Aurélie Holley, à lancer leur entreprise, Grulh’Co. Chaque matin, les deux jeunes femmes se rendent chez les producteurs fermiers de la vallée d’Ossau pour y récupérer le petit-lait. Grâce à leur fromagerie mobile, elles procèdent immédiatement à la transformation et au conditionnement en raison de la fragilité du produit, susceptible de s’acidifier dans des délais très courts. Les pots de greuil sont ensuite vendus, notamment auprès des cantines scolaires et des EHPAD.


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Le bœuf gras de Bazas : apprécié, réputé et fêté

Le bœuf gras de Bazas : apprécié, réputé et fêté


En Gironde, la fête du bœuf gras se tient depuis le Moyen-Âge. Elle vise bien sûr à respecter la tradition, mais cherche aussi à promouvoir une viande particulièrement recherchée par les gastronomes.

C’est le grand jour pour les bœufs gras de Bazas, en Gironde – Crédit photo : Lesley – Flick

Le premier défilé des bœufs remonte au 13e siècle

Située à une grosse soixantaine de kilomètres au sud-est de Bordeaux, la petite commune de Bazas pourrait très bien se confondre parmi les nombreux villages alentour. Elle se démarque pourtant en s’appuyant sur son histoire et l’excellence de sa production bovine. Le bœuf de Bazas jouit en effet d’une excellente réputation, au-delà des limites départementales, auprès des amateurs de bonne chère, qui saluent son onctuosité et son petit goût de noisette.

Il est vrai que les bœufs locaux font l’objet de toutes les attentions, à tel point qu’une fête leur est consacrée chaque année au moment du carnaval. La tradition s’est construite au fil des siècles à partir de 1283, date de leur premier défilé dans les rues du village.

Au Moyen-Âge, de nombreuses villes du royaume de France fêtent le carnaval en organisant des promenades de bétail, comme un pied de nez avant le Mardi Gras, qui introduit le carême et donc l’interdiction de consommer de la viande.

À Bazas, les bouchers obtiennent d’Édouard Ier, duc d’Aquitaine, le privilège de faire défiler leurs bœufs le Jeudi gras, en remerciement du taureau qu’ils offrent chaque année au clergé pour la Saint-Jean. C’est l’occasion d’organiser une grande fête villageoise et de lancer une tradition appelée à traverser les siècles.

Si les défilés finissent par tomber en désuétude à la moitié du 20e siècle dans bon nombre de cités, l’investissement du maire de Bazas en 1945 permet à celui de sa commune de perdurer. Son action est surtout motivée par la constatation que la race bazadaise, destinée au labour, est menacée de disparition. Il convient donc de l’orienter vers une race à viande et de le faire savoir.

L’argument de la qualité

Détenteur du Label Rouge depuis 1997 et de l’IGP depuis 2008, le bœuf de Bazas affiche un CV solide auprès des consommateurs. Il convient toutefois de préciser que ces labels ne se limitent pas à la seule race bazadaise. Ils englobent également la blonde d’Aquitaine et la limousine et autorisent par conséquent les races bovines métissées.
Il n’en demeure pas moins que la bazadaise reste la plus emblématique et constitue l’intérêt central de la fête organisée chaque année en février.

Le bœuf de Bazas est reconnaissable grâce à sa robe grise et à sa puissante morphologie. Longtemps utilisé dans les champs pour sa force de traction, il subit, à partir de la seconde moitié du 20e siècle, la concurrence des engins mécaniques.

La bazadaise, remise au goût du jour, si l’on peut dire – Crédit photo : Georges-Adrien Carcanis – Flickr

L’espèce n’étant pas réputée bonne laitière, elle semble se diriger inexorablement vers une quasi-disparition.

Le salut vient de la qualité et de la spécificité de sa viande, au goût persillé et subtil. Dès lors, les producteurs s’impliquent dans un élevage attentif et rigoureux, à même d’améliorer et de pérenniser la saveur de leur race locale. Leur travail est récompensé par l’obtention des deux labels.

Le cahier des charges impose quelques contraintes. Les animaux doivent être nés, élevés et engraissés dans un périmètre bien défini. Les veaux sont d’abord nourris au pis de leur mère puis profitent ensuite d’un fourrage garanti sans OGM, produit sur place.

L’élevage dit extensif garantit une surface d’un hectare par vache. L’engraissement des bœufs, à base de céréales, est planifié en fonction de la célèbre fête, organisée le jeudi précédant Mardi Gras. Ils peuvent ainsi atteindre un poids compris entre 800 kg et une tonne.

Afin de sublimer son goût, la viande est maturée une dizaine de jours, le temps nécessaire au gras pour envelopper les fibres musculaires et assurer une parfaite onctuosité.

Reconnaissable grâce à sa jolie couleur rouge, la viande se prête à des multiples modes de cuisson et de préparation, aussi goûteuse grillée que braisée.

Vive les bœufs gras de Bazas !

Les efforts consentis par les éleveurs tout au long de l’année méritent bien une récompense. Elle prend la forme de la célèbre fête de Bazas, dont l’organisation semble immuable.

Six jours avant la festivité, les bœufs sélectionnés sont placés au repos et brossés au quotidien. L’opération vise à les relaxer, préparer leur belle apparence et permettre à la graisse de pénétrer dans le muscle.

Le jour de la fête commence tôt pour les éleveurs, qui pratiquent une toilette soignée afin que leur animal puisse attirer l’œil du jury et du public.

Les bœufs sont ensuite escortés par les jeunes du village revêtus de leur tenue folklorique jusqu’à la place des Tilleuls, où les animaux sont pesés.

En tout début d’après-midi, le célèbre défilé des bœufs gras de Bazas peut commencer !  À travers les rues de la commune, les animaux, couronnés de fleurs, jouent les vedettes parmi les chars décorés et les groupes musicaux qui les accompagnent. C’est l’occasion pour les ripatauleras (fifres) de jouer un rigaudon devant chaque boucherie du parcours.

Juste avant le concours du plus beau bœuf gras – Crédit photo: Ministère de la Culture

Arrivés à destination, place de la Cathédrale, les bœufs gras reçoivent la bénédiction du prêtre puis sont soumis à l’examen minutieux du jury, composé d’une douzaine de professionnels. Ces derniers finissent par attribuer trois prix : la conformité aux critères de race, les meilleures aptitudes bouchères, la musculation la plus prononcée.

Après l’annonce des résultats et la remise des trophées, les animaux sont menés à l’abattoir de Bazas, alors que les musiciens entament « La Mort du Bœuf », comme un dernier hommage.

En toute fin d’après-midi, la Confrérie Bazadaise du Bœuf intronise diverses personnalités issues du monde de la gastronomie et de l’élevage.

La fête se poursuit et se termine autour de la table lors la « grande soirée du bœuf ». Les convives peuvent enfin se régaler du bœuf gras de Bazas et de sa saveur exceptionnelle.


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AOC Rosette, vin blanc résistant

AOC Rosette, vin blanc résistant


Menacés de disparition dans les années 1950, les vins de l’appellation Rosette, en terres bergeracoises, traversent le temps en toute discrétion.

Crédit photo : Les Vins de Bergerac Duras – Facebook

Un vignoble installé depuis… 1322

Partir à la conquête des vins et appellations de Bordeaux et du Sud-Ouest impose une solide motivation tant leur diversité est grande. Si les vins prestigieux du Médoc ou charpentés de Madiran jouent les têtes d’affiche, d’autres se détachent de toute ambition de célébrité.

Ainsi, le vin blanc moelleux de l’AOC Rosette poursuit son bonhomme de chemin à travers les siècles. Son territoire correspond à celui délimité en 1322 sous l’appellation de « Vinée de Bergerac ». La vinée aurait d’abord correspondu à la fusion du vignoble du châtelain de Bergerac et de celui de la paroisse de Saint-Martin, avant de s’étendre plus au sud en 1495.

Malgré la modestie de sa surface de production, le Rosette profite pleinement du commerce des vins aquitains vers l’Angleterre pour asseoir sa réputation. Du 17e au 18e siècle, le développement du commerce avec la Hollande lui permet de contribuer au rayonnement des vins du Sud-Ouest, en apportant sa touche souple et moelleuse.

En 1881, la crise du phylloxéra ravage le petit vignoble, comme tous ceux de France. Les quelques pieds survivants ne résistent pas aux terribles gelées hivernales un an plus tard.

Replantées, les vignes reprennent leur existence confidentielle, à l’ombre des fameux Monbazillac et Pécharmant, leurs voisins de terroir. Tout vient à point à qui sait attendre, car en 1946 un décret hisse le Rosette au rang d’AOC, en récompense de sa qualité et de sa singularité.

Hélas, l’appellation ne contribue pas vraiment à son essor commercial. Jusqu’aux années 1980, sa consommation dégringole. Éloigné des attentes du public, à une période où la publicité impose la notoriété à ceux qui peuvent se l’offrir, le vignoble se contracte. La densification urbaine de Bergerac grignote aussi son territoire.

Il faut toute l’énergie d’une petite équipe de viticulteurs rapatriés d’Afrique du Nord pour lui éviter de disparaître.

Continuer d’exister

L’appellation Rosette dépend d’une aire de production délimitée entre les communes de Bergerac, Creysse, Ginestet, Lembras, Maurens et Prigonrieux. Le vignoble est installé sur les coteaux de la rive droite de la Dordogne, dans un environnement enchanteur composé de collines et de massifs forestiers.

Sa superficie officielle s’étend sur 125 hectares, mais seule une quarantaine est actuellement exploitée. La surface reste certes modeste, mais elle s’est étirée depuis les années 2000. En 2008, elle ne dépassait pas les 11 hectares. Le vignoble a su échapper à une disparition lente et inéluctable.

Il profite de sérieux atouts pour justifier sa survivance. D’abord, le microclimat qui couvre cette petite zone de la Dordogne se révèle particulièrement bien adapté à la maturité du raisin. Protégées par un amphithéâtre de collines et plantées sur des coteaux baignés de soleil, les vignes profitent de conditions précieuses.

Ensuite, le sol se compose de sables argileux, d’alluvions et de graviers charriés par la rivière. Riche en fer et en minéraux, il se réchauffe rapidement au printemps, aidé par les coteaux drainants.

Enfin, les trois cépages de l’AOC Rosette (sémillon, sauvignon et muscadelle) restent particulièrement appréciés des consommateurs, justifiant leur pérennité. Ils contribuent à singulariser le Rosette, considéré comme un blanc moelleux et non pas liquoreux.

Aujourd’hui, une dizaine de viticulteurs se consacre à l’appellation. Ils procèdent au passerillage pour obtenir une bonne surmaturation des grains et s’assurer d’une teneur en sucres résiduels suffisante.

Les vendanges sont lancées avant l’apparition du botrytis (ou peu après selon les parcelles) et suffisamment tôt pour conserver la fraîcheur, l’acidité et l’arôme des raisins. Toute l’identité de l’AOC Rosette tient en cette alchimie entre grains suffisamment sucrés et récolte pas trop tardive.

Les raisins sont pressés immédiatement et la fermentation alcoolique se produit en quatre à cinq jours. Le breuvage est ensuite conservé deux à trois mois en cuve ou barrique avant d’être embouteillé.  

La production reste modeste, pour atteindre les 14 000 bouteilles les années fastes.

Un plaisir forcément rare

Il n’est bien sûr pas envisageable de trouver des bouteilles d’AOC Rosette dans son supermarché de quartier, à moins, peut-être, d’habiter Bergerac et ses environs.  Le vin sait se faire discret pour encore mieux se faire désirer.

Les amateurs chanceux apprécient le travail d’assemblage effectué par les vignerons, signature d’un vrai savoir-faire.

À l’œil, le vin dévoile une robe pâle et un jaune paille aux reflets dorés.

Au nez, « les premières senteurs dévoilent un bouquet complexe où les fleurs blanches, l’acacia et le chèvrefeuille en tête, rencontrent les agrumes. À cela s’ajoutent des notes de mangue et d’ananas pour une pointe d’exotisme et de savoureuses touches de poire » écrit Le site spécialisé Tout le Vin.

Des notes anisées ou mentholées peuvent parfois se dévoiler, renforçant le sentiment de fraîcheur.

En bouche, le sucre apporte une sage onctuosité au nectar, en bon équilibre avec la fraîcheur. « Le sémillon apporte la structure, le gras, l’onctuosité, et le sauvignon, la fraîcheur aromatique. On retrouve l’alliance de notes suaves de fruits exotiques et de nuances plus fraîches d’agrumes, qui soulignent la vivacité de la finale » précise le Guide Hachette des Vins.

Le Rosette s’apprécie bien sûr à l’apéritif, servi entre 8 et 10°. À table, il accompagne les volailles, les fruits de mer, les poissons en sauce, le foie gras, les plats truffés ou encore les formages à pâte persillée.

Sa dégustation rend hommage à sa longue histoire, parfois tourmentée. Considéré comme élégant et de grande distinction, le Rosette continue d’exister vaille que vaille et en toute confidentialité.


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