Le pont Jacques Chaban-Delmas, liaison Ba-Ba cool

Le pont Jacques Chaban-Delmas, liaison Ba-Ba cool


Sa travée mobile permet aux paquebots et grands voiliers de venir accoster non loin de la place de la Bourse. Surtout, l’ouvrage contribue à augmenter le nombre de ponts à Bordeaux, somme toute assez faible.

Crédit photo: SuperCar-RoadTrip.fr – Flickr

La rive gauche, maîtresse depuis des siècles

Une question taraude souvent les Bordelais et les visiteurs : pourquoi diable y a-t-il si peu de ponts à Bordeaux ? Avant la construction du pont Chaban-Delmas, seuls six ponts routiers et ferroviaires enjambaient la Garonne, un nombre un peu léger en comparaison des 45 ponts et passerelles de Lyon ou des 37 ouvrages de la capitale.

Pour Sylvain Schoonbaert, urbaniste, cité dans le magnifique livre « Un pont s’élève dans la ville », de Jean-Paul Vigneaud (Éditions Sud-Ouest), la raison est fort simple : « Historiquement, la ville est ancrée rive gauche et cette ville doit son essor à son port qui se trouve exclusivement de ce côté-là, de l’actuel quartier Saint-Jean à Bacalan où se situe le pont levant aujourd’hui. À l’époque, si l’on construit un pont sur la rivière, on vient tout simplement couper le port en deux. »

Même argumentation pour Jean Dumas, géographe, professeur émérite à l’IEP de Bordeaux, interrogé par le Journal de la CUB (janvier/mars 2013) : « Il faut garder à l’esprit le fait que si Bordeaux, historiquement, était la ville d’un fleuve, c’était la ville d’une seule rive. C’était le port de la Lune et de toutes ses activités (négoces, vins, etc.). La forme même du méandre du fleuve avait imposé le développement du port du côté où les eaux étaient les plus profondes, tandis qu’en face régnaient les terres de marécages. Sans être bien sûr négligeable, l’autre rive était un « ailleurs ». Des transports plus ou moins réguliers par bateaux plats se sont mis en place à partir du XVIIIe siècle. Un pôle de construction navale, des usines de chemin de fer, se sont développés au XIXe siècle, mais qui constituaient une sorte d’autre chose. »

Force est de constater qu’entre Bordeaux et ses ponts, il est difficile de parler de vieille histoire. Le premier ouvrage est édifié entre 1810 et 1822 sous l’impulsion de Napoléon, qui souhaite que les troupes impériales puissent franchir la Garonne dans leur périple vers l’Espagne. Le chantier est chaotique, les ingénieurs sous-estiment la puissance des courants de la sauvage Garonne. En 1813, les piles et les échafaudages ne résistent pas à la crue. Il convient d’adapter l’ouvrage à son environnement, en utilisant des cloches de plongée pour travailler et en enfonçant 220 pieux de bois pour chaque pile.

Le pont de Pierre reste la seule liaison routière et piétonne entre les deux rives pendant un siècle et demi.

En 1860, Stanislas de la Laroche-Tolay et Paul Régnauld installent la passerelle ferroviaire Saint-Jean. La conduite des travaux est assurée par le jeune Gustave Eiffel, confronté pour première fois de sa carrière au travail de l’acier. L’ouvrage laissera place à un pont-rail en 2008, offrant quatre voies et n’imposant plus aux trains de rouler à 30 km/h.

La décision de soulager le pont de Pierre est prise au début des années 1960 par le maire, Jacques Chaban-Delmas. Deux ponts sont envisagés et finalement construits. Le premier, le pont Saint-Jean est édifié en 1965 afin de répondre au trafic automobile croissant en centre-ville. Le second, l’impressionnant pont d’Aquitaine, est inauguré en 1967.

En 1993, le pont d’Arcins (aujourd’hui pont François Mitterrand) voit le jour à son tour, au sud-est de la ville, permettant de boucler la rocade bordelaise.

L’évidence d’un nouvel ouvrage

Il suffit d’observer la carte de Bordeaux pour s’en apercevoir assez rapidement : les opportunités de franchissement de la Garonne restent somme toute assez limitées. La voiture n’est certes plus la reine de la ville, à Bordeaux comme ailleurs, mais la population augmente, le quartier de la Bastide, longtemps isolé, prend de l’ampleur, les quais deviennent des invitations à la promenade que l’on a envie de prolonger en franchissant le fleuve, le pont de Pierre accueille désormais le tram de la ligne A, au détriment de deux voies de circulation, qui seront peut-être définitivement fermées dans un futur proche (le pont s’enfonce). Bref, la ville gasconne n’est plus limitée à sa seule rive gauche.

Le projet d’un nouveau pont est présenté au conseil municipal en 1998. La première proposition consistant à ériger l’ouvrage à proximité du pont de Pierre, pas très loin de la place des Quinconces, ne suscite pas vraiment l’enthousiasme des élus de l’opposition, ces derniers souhaitant préserver l’environnement urbain et permettre aux touristes sortis des paquebots de gagner facilement la place de la Bourse par les quais.

Ce sera finalement dans le prolongement de la rue Lucien Faure et des boulevards que sera construit le nouvel ouvrage, permettant une connexion directe entre les quartiers Bacalan et Bastide.

Après de très longs débats sur la nature de l’ouvrage (ce sera un pont levant, et non pas un tunnel comme cela fut envisagé un temps par le maire de Bordeaux) et son financement (un accord est trouvé entre la Communauté Urbaine de Bordeaux, le ministère des Transports, le Conseil régional et le Conseil général), le projet est adopté par les élus de la CUB en mai 2002.

Le b.a.-ba du pont Ba-Ba

D’abord nommé Lucien Faure, le pont adopte rapidement le patronyme de Bacalan-Bastide (Ba-Ba pour les intimes), ce qui lui donne une petite touche sympathique et conviviale auprès des Bordelais.

Le cahier des charges est, en revanche, beaucoup moins sympathique et convivial :

– un pont levant sur un axe horizontal,
– un tirant d’air équivalent au pont d’Aquitaine en position haute (53 mètres) et au pont de Pierre en position basse,
– quatre voies pour les automobiles,
– deux voies dédiées au transport en commun,
– deux voies pour les vélos ;
– deux trottoirs,
– une passe navigable de 110 mètres de large.

L’appel à candidatures est lancé en février 2003 et, en juillet, le jury sélectionne les cinq acteurs finaux :

– Bruno Gaudin / Eiffage ;
– Aymeric Zublena / Bouygues ;
– Alain Spielmann / Razel ;
– Jean-Vincent Berlotier-Strates / Dodin ;
– Charles & Thomas Lavigne / GTM Vinci.

Ces groupements d’architectes et d’entreprises du BTP planchent sur leur projet respectif jusqu’en septembre 2004, en tenant compte des nombreuses contraintes architecturales et techniques, mais en réfléchissant aussi aux futurs coûts d’exploitation.

Il faut également prendre en considération les exigences de l’UNESCO, qui souhaite classer le port de la Lune et la ville de pierre à son patrimoine mondial (ce qui sera fait en 2007). Il est ainsi demandé que la hauteur des pylônes soit réduite ou que le poste de commande soit architecturalement en phase avec son proche environnement.

Le suspense dure jusqu’en janvier 2006, date à laquelle Alain Rousset, le président de la CUB annonce le projet gagnant, celui soumis par l’architecte Charles Lavigne et son fils, associés à l’entreprise GTM Vinci. Le jury s’est montré particulièrement sensible à l’aspect du pont, à la pureté de ses lignes et à son système de contrepoids dédié au levage de la travée centrale, justifiant l’utilisation d’un moteur économe.

Le chantier n’est pas simple et requiert les compétences d’entités françaises et étrangères. Ainsi, l’ingénierie est confiée à la société Egis-JMI, la conception du tablier en acier relève de la société italienne Cimolai Technology, la machinerie permettant de lever la travée centrale est conçue par l’entreprise new-yorkaise Hardesty and Hanover.

Des dizaines de prestataires du BTP sont également sollicitées, ainsi que les ingénieurs et le personnel administratif de la CUB. Au final, près de 17 000 personnes s’impliquent dans le chantier, prévu pour durer trois ans.

Octobre 2009 : début officiel des travaux

Tout ce joli petit monde est prévenu : la longueur finale du pont sera de 433 mètres, celle de la travée levante de 117 mètres, la passe navigable devra afficher une largeur de 106 mètres, les quatre pylônes se dresseront à 77 mètres, une soixantaine de levées sera opérée chaque année, dont la durée (ainsi que celle de la descente, tant qu’à faire) ne devra pas dépasser les 11 minutes.

La première vraie difficulté apparaît alors que les caisses à outils n’ont pas encore été ouvertes : la Garonne. Réputé pour ses eaux impétueuses, la puissance de ses courants alimentée par la marée, l’absence de clarté de ses profondeurs, le fleuve n’offre pas les conditions optimales pour les plongeurs chargés des travaux préparatoires aux fondations et à la fixation des embases. Ces derniers doivent s’adapter en permanence.

En octobre 2009, les estacades du côté de la rive droite commencent à être édifiées, sans aucune soudure et sur le simple principe de l’emboîtage. Elles permettront de supporter les hommes, les machines et les matériaux. Les estacades de la rive gauche seront quant à elles montées un an plus tard.

Les deux embases de béton (ou socles des futurs pylônes) sont construites à quelques kilomètres du chantier, dans la forme du bassin de radoub de Bassens.

En juin 2010, la première embase et ses deux îlots de protection sont acheminés sur le chantier par … flottaison. Les ingénieurs ont misé sur le principe d’Archimède. En ouvrant la cale sèche, l’eau se diffuse, les pièces remontent et il est dès lors possible de les tracter par des remorqueurs fluviaux surpuissants jusqu’à destination.

C’est beau, une embase de 5500 tonnes qui flotte la nuit.

Une fois correctement positionnée, l’embase, conçue sur le modèle d’une baignoire, est remplie d’eau et glisse au fond de la Garonne, à une profondeur de 25 mètres, où elle est fixée au lit du fleuve au moyen de vingt pieux en béton armé qui, eux-mêmes, s’enfoncent à 25 mètres dans les entrailles de la Garonne. Normalement, ça devrait tenir.

Les deux îlots de protection sont « installés » à leur tour, selon le même principe.

La deuxième embase vient rejoindre son aînée en mars 2011.

Le cachet du pont Chaban-Delmas ? Ses pylônes.

À la différence des embases, les pylônes sont construits sur place, par coffrage auto-grimpant. Leur hauteur sera de 77 mètres, ce qui exige la mise en place d’une grue de plus de 100 mètres.

Chaque semaine de travail correspond à une progression de 5 mètres, un résultat impressionnant au regard des conditions particulières du chantier. Pour pallier l’absence d’échafaudages, il a fallu faire appel aux alpinistes ouvriers de la société pessacaise Adrénaline 33, en charge notamment des cages d’escalier et de la pose des éléments de la verrière.

Chaque pylône engloutit 1 000 m3 de béton, que l’architecte a voulu coloré dans la masse et uniforme, sans aucune différence de ton afin de préserver le gris clair aux jolis reflets blonds. Cette exigence suppose que le béton soit coulé d’un coup, chose impossible pour un ouvrage de cette dimension. Les bétonneurs se sont donc transformés en cuisiniers gastronomiques, en respectant la même recette au gramme près sur une période de deux ans, ce qui n’était pas gagné d’avance, ne serait-ce que par rapport aux écarts de températures tout au long des saisons.

La structure creuse des pylônes permet d’installer le système de contrepoids du levage de la future travée centrale ainsi que l’ascenseur et l’escalier de secours.

L’aspect élégant des tours de levage repose surtout sur ses verrières, dont la surface a dû être augmentée pour répondre aux injonctions des inspecteurs de l’UNESCO. L’entreprise Coveris, localisée à Gradignan, est sollicitée pour concevoir, fabriquer et installer les éléments vitrés. C’est un challenge pour la PME, car les panneaux doivent être bombés, capables de résister aux rafales de vent et aux écarts de températures.

« Cela a été très compliqué. Les études de résistance réalisées avec ordinateur ont fait très vite apparaître, en effet, que chaque colonne vitrée pourrait subir des chocs aussi forts que ceux auxquelles doivent faire face les ailes d’un avion en plein vol » explique Dominique Thomasson, le directeur général de la société, cité dans Sud-Ouest (21/03/2013).

Les éléments ont été conçus sur le modèle d’un Airbus, sur la base d’une faible épaisseur pour préserver la légèreté tout en insistant sur la résistance.

Si les jolis pylônes supportent le tablier, ils doivent aussi permettre le levage de la travée centrale dès qu’un paquebot ou un vieux gréement vient pointer le bout de sa proue.

C’est ici qu’intervient la société new-yorkaise Hardesty and Hanover, à la pointe des techniques de levage. Le fonctionnement du pont Chaban-Delmas s’apparente à celui d’un ascenseur : chaque pylône abrite 600 tonnes de contrepoids reliés à des câbles passant par une très, très grosse poulie (4 mètres de diamètre) fixée au sommet. L’action majeure des contrepoids permet de limiter le rôle des moteurs.

La technique est parfaitement rodée. Les 2 400 tonnes des quatre contrepoids avoisinent le poids de la travée (2 500 tonnes). En position basse, la travée centrale exerce ce poids résiduel sur ses appuis.

Grâce à ce dispositif, le tablier de 117 mètres sur 44 de large s’élève avec grâce et légèreté dans un silence quasi religieux. Il atteint le sommet des pylônes, à plus de 70 mètres, en 11 minutes chrono.

Chapeau.

Conception et installation du tablier

L’autre pièce maîtresse du pont est bien sûr son tablier métallique, composé des quatre travées fixes de chaque côté de la Garonne et surtout de son élément central, appelé à se rapprocher du ciel une soixantaine de fois par an.

La société italienne Cimolai Technology, localisée non loin de Venise, a été chargée de concevoir ces énormes éléments, fabriqués sur la base d’une structure tripoutre, à partir de tronçons de 12 mètres de longueur qui sont ensuite assemblés.

Il n’est bien sûr pas envisageable que des éléments aussi imposants et lourds (2100 tonnes la travée fixe) soient transportés par camion. C’est donc par voie maritime qu’ils sont acheminés depuis la mer Adriatique jusqu’à l’estuaire de la Gironde, au cours d’un périple de trois semaines. En fait, un voyage par travée s’avère nécessaire. À chaque fois, l’énorme barge est tractée par un remorqueur. Par sécurité, un deuxième remorqueur se tient à l’arrière.

La travée centrale, longue de 117 mètres et large de 43, arrive à Bordeaux en octobre 2012. C’est le clou du spectacle et l’annonce de la prochaine fin des travaux.

La mise en place des travées est conditionnée par les marées. Chaque pièce est installée au-dessus de son support à marée haute. Lorsque le niveau d’eau diminue, la travée se pose presque naturellement sur ses piles. Il ne reste plus alors qu’à la fixer.

Derniers essais, jolies lumières et inauguration

Les essais de levage débutent en décembre 2012. Pour un test de charge, des camions-toupies se garent sur le tablier central afin de repérer tout problème, mais la montée et la descente se font en toute fluidité.

La travée mobile est gérée depuis le poste de commandement, situé à proximité, sur la rive droite. Le calendrier de passage des bateaux est connu des mois à l’avance. Cette anticipation permet de communiquer auprès des Bordelais, qui prennent connaissance des plages horaires de fermeture du pont.

Le levage est initié dès que le bateau atteint le bec d’Ambès, soit une heure et demie avant son arrivée effective au port de la Lune. Ce laps de temps répond essentiellement à des questions de sécurité si le tablier venait à ne pas se lever. Le bateau, prévenu, peut ainsi jeter l’ancre au port de Bassens, seul lieu d’accueil possible avant Bordeaux.

Beau le jour, le pont doit l’être également la nuit tombée. C’est ici qu’intervient Yann Kersalé, l’artiste de la lumière au CV impressionnant. On lui doit la mise en lumière de la Torre Agbar à Barcelone, du Sony Center à Berlin ou encore de l’aéroport de Bangkok.

Pour le pont bordelais, ce sont les marées qui ont influencé sa réflexion et son travail de création. Les lampes LED fixées au niveau des verrières changent ainsi de couleur au regard des marées : une jolie couleur turquoise lorsque la marée est basse, un magnifie bleu outremer lorsqu’elle est basse. La main courante du tablier reçoit pour sa part une douce lumière blanche.

S’agissant du nom définitif de l’ouvrage, le suspens aura duré quelques mois. Le maire de Bordeaux, Alain Juppé, lance une consultation en 2012. Depuis le début du chantier, les Bordelais se sont habitués au nom de Bacalan-Bastide, affectueusement utilisé sous la forme de son surnom, Ba-Ba.

Au regard de la période négrière de Bordeaux, Vincent Feltesse, le président de la CUB, opte quant à lui pour le nom de Toussaint Louverture, descendant d’esclaves, pionnier du combat abolitionniste au XVIIIe siècle.

C’est finalement au maire de la ville que revient le choix du nom. Alain Juppé porte son dévolu sur Jacques Chaban-Delmas, qui rend hommage à son prédécesseur, lui-même à l’origine de la construction de deux ponts.

Le pont est officiellement inauguré le 16 mars 2013 par le président de la République, le maire de Bordeaux, le président de la CUB et le président du Conseil régional. Le soir même, un spectacle pyrotechnique de grande ampleur attire des dizaines de milliers de personnes.

Les premiers véhicules enjambent la Garonne deux jours plus tard.

La construction de l’ouvrage a représenté un coût de 157 millions d’euros. Ce fut surtout, pendant trois années, une succession de défis techniques et humains et la recherche permanente d’innovation.

Le pont Chaban-Delmas suscite l’étrange sentiment d’avoir toujours existé. Il apparaît aujourd’hui comme un emblème évident de Bordeaux, au même titre que la place de la Bourse ou la flèche de la basilique Saint-Michel.

Il contribue enfin à l’union des deux rives, trop longtemps séparées et que viendra encore rapprocher le futur pont Jean-Jacques Bosc Simone Veil en 2024, lorsqu’il sera édifié entre le quartier Saint-Jean et la commune de Floirac.


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Irouléguy, un vignoble intime

Irouléguy, un vignoble intime


Protégé des vents humides de l’océan par les massifs, le vignoble d’Irouléguy profite de l’effet foehn, synonyme d’un microclimat plus sec et plus chaud, dont se régale le raisin.

Crédit photo : Syndicat des Vins d’Irouléguy

Une production séculaire

La vigne au Pays basque est présente depuis l’Antiquité, mais la viticulture ne s’y est vraiment développée qu’au 3e siècle, sous l’occupation romaine. À la recherche de minerais, les Romains ont sans doute décelé aux alentours du village d’Irulegi des propriétés particulièrement favorables à la culture de la vigne.

Les coteaux qui dominent le village, sur les contreforts du mont Jara, forment en effet un îlot de calcaire blanc émergeant d’une masse de marnes rouges, propice au développement de la vigne de par son exposition, son microclimat et la nature du terrain.

Dès lors, le nom d’Irouléguy commence à devenir une référence de qualité pour le vin local. La légende dit même que Roland le Preux, en 778, au Col de Roncevaux, puisa dans ce vin une telle énergie qu’il fendit la montagne d’un coup d’épée…mais cette énergie ne fût-elle sans doute pas assez grande, car il ne put maîtriser ces diables de Basques qui mirent en déroute son armée.

Quoi qu’il en soit, les moines de l’Abbaye de Roncevaux sont bien inspirés d’installer un prieuré à Irouléguy au 12e siècle. Ils se mettent à cultiver les vergers et la vigne avec succès. Le vin qu’ils proposent aux pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle trouvent rapidement place dans les calices.

Au 17e siècle, le châtelain de Saint-Étienne-de-Baïgorry, le vicomte d’Urdos, entreprend à son tour la culture de la vigne sur les pentes de son domaine, initiative suivie par les paysans de la vallée.

Le vin d’Irouléguy connaît son heure de gloire au 18e siècle. Ses barriques sont acheminées, via le port de Bayonne, jusqu’en Allemagne, en Angleterre et aux Pays-Bas.

Malheureusement, l’apparition du phylloxera et l’exode rural du 19e siècle marquent son déclin. En 1953, une poignée d’hommes décide néanmoins de replanter et de relancer sa culture. Le vin d’Irouléguy accède alors à l’appellation VDQS, puis obtient le label AOC en 1970.

Le plus petit vignoble de France

Situé à 50 km au sud de Bayonne, au pied du col d’Ibaneta (Roncevaux), le vignoble d’Irouléguy s’étend au flanc des coteaux de Saint-Etienne-de Baïgorry, de Saint-Jean-Pied-de-Port et de Bidarray, à l’abri du vent du nord.

La surface plantée représente 230 hectares, dont les deux tiers en terrasses, ce qui en fait le plus petit vignoble de France et d’Europe. La production revient à une dizaine de domaines, chapeautés par une coopérative.

La vigne plantée en terrasse, au regard du terrain légèrement accidenté – Crédit photo : sylvie krinbarg – Flickr

Le décret du 23 octobre 1970 (AOC) a limité l’encépagement pour les vins rouges et rosés à deux cépages : tannat (bordelesas en basque) et cabernet (axeria) pour les vins rouges, courbu (xuri cerratia) et manseng (ixiriota xuri) pour les vins blancs. Grâce au regroupement de petits récoltants, la production s’est développée pour atteindre en moyenne 55.000 hectolitres par an.

L’appellation Irouléguy a obtenu de nombreux prix au Concours général Agricole et sa réputation ne cesse de croître.

La dégustation d’un vin rare et de qualité

Depuis des années, la qualité du vignoble ne cesse de s’améliorer, notamment grâce à l’utilisation de matériels adaptés à la déclivité du terrain et au perfectionnement des techniques de culture et de vinification. Le vin d’Irouléguy présente aujourd’hui un caractère particulier et connaît une réputation internationale.

Marqué par les cabernets et les tanins plutôt souples, l’Irouléguy rouge, à la robe pourpre foncée, déploie un bouquet de fruits mûrs accompagné d’arômes de violette et de cannelle. Long en bouche et charnu, tout en faisant preuve d’une réelle légèreté, il doit être servi entre 17° et 20°. C’est le compagnon parfait des viandes rôties ou en sauce, du gibier et des fromages de brebis, tellement savoureux en cette terre basque.

Crédit photo : Syndicat des Vins d’Irouléguy

Le blanc, à consommer entre 8°C à 10°C, se boit sur les poissons, les fruits de mer, le pain d’épices et les confitures. Quant au rosé (servir entre 9°C et 12°C), il accompagne merveilleusement viandes et poissons grillés.


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Parc national des Pyrénées : la montagne protégée

Parc national des Pyrénées : la montagne protégée


Depuis sa création il y a plus de 50 ans, le Parc national des Pyrénées contribue à préserver une faune et une flore exceptionnelles et à sensibiliser le public à la fragilité des milieux naturels.

Crédit photo : Moahim – CC BY-SA 4.0

Membre du club très sélect des Parcs nationaux

Le décret du 23 mars 1967 signe la naissance officielle du Parc national des Pyrénées (PNR), reconnaissant l’exceptionnalité de son environnement. La France intègre onze parcs nationaux sur son territoire, dont trois en outremer.

Placé sous le statut d’établissement public national à caractère administratif, le Parc dépend du ministère de l’Environnement, qui verse annuellement le budget nécessaire à son fonctionnement. Sa gestion administrative revient au conseil d’administration, composé de différents représentants de l’État, des collectivités territoriales ainsi que de personnalités qualifiées. D’autres instances périphériques accompagnent et conseillent le conseil d’administration dans l’accomplissement de ses missions : le conseil économique, social et culturel, le conseil scientifique et la commission d’indemnisation des dégâts d’ours.

Le conseil d’administration suit différents objectifs, selon la charte rédigée par ses soins en 2012, essentiellement consacrés à la protection du patrimoine et à la sensibilisation environnementale du public. La règlementation contribue à l’application de la charte et rappelle aux visiteurs, à travers des pictogrammes, les différentes informations et interdictions relatives au Parc. Ainsi, si le bivouac est autorisé entre 19 heures et 9 heures, il est interdit d’allumer le moindre feu.

Un territoire immense

Le Parc national des Pyrénées s’étend d’Ouest en Est sur une centaine de kilomètres et englobe les départements des Pyrénées-Atlantiques et des Hautes-Pyrénées.

À l’instar des autres parcs nationaux, le PNR se compose de deux secteurs bien distincts : la zone de cœur, soumise à une règlementation rigoureuse, et l’aire d’adhésion, plus large et intégrant généralement des communes, partenaires de la politique de développement durable en vigueur dans le Parc.

La zone centrale et ses 45 705 hectares forment le cœur du site. La population humaine y est quasiment absente et la faune et la flore font l’objet d’une surveillance renforcée. C’est ici que se dévoilent les plus beaux paysages, réputés pour leur diversité.

La zone périphérique (ou aire d’adhésion) couvre quant à elle 206 500 hectares et regroupe 86 communes, soit environ 40 000 habitants. L’économie locale repose bien sûr sur le tourisme, mais aussi sur le pastoralisme et l’agriculture. À titre d’exemple, on y produit le fromage de brebis des Pyrénées et la viande de mouton de la vallée de Barèges, qui bénéficie d’une AOC.

Le Parc national des Pyrénées possède 15 km de frontière avec le Parc national espagnol d’Ordessa et du Mont Perdu qui s’étend sur environ 15 000 hectares. Les deux versants des Pyrénées offrent une végétation très différente à cause des forts contrastes climatiques. Le vent sec du Sud empêche la végétation de se développer à Ordessa alors que la douceur océanique apporte au versant français un temps modéré et humide.

La beauté sauvage des Pyrénées

Les 350 km de sentiers balisés permettent de découvrir tous les atouts du Parc, dont plus d’une centaine de lacs, de nombreux sommets, des cirques impressionnants et une végétation luxuriante.

Six vallées principales s’offrent aux visiteurs : la vallée d’Aspe, bien connue des randonneurs, la vallée d’Ossau, la vallée d’Arens que domine l’impressionnant Balaïtous, la vallée de Cauterets réputée pour ses chutes d’eau, la vallée de Luz-Gavarnie qui abrite le cirque le plus célèbre de France et la vallée d’Aure et du Haut Adour, porte d’entrée de la Réserve naturelle du Néouvielle.

Le Parc accueille les plus hauts sommets des Pyrénées françaises, parmi lesquels le célèbre massif du Vignemale, qui culmine à 3298 mètres ou le pic du Balaïtous, haut de 3000 mètres. Les alpinistes apprécieront.

Vue sur la vallée d’Aspe – Crédit photo : Capbourrut – CC BY-SA 4.0

La diversité des milieux naturels contribue à la richesse des lieux. Ainsi, les forêts représentent près de 80000 hectares, dont plus de 6000 au cœur du site. À moins de 900 mètres d’altitude, ce sont les châtaigniers et les chênes qui nourrissent le paysage. Un peu au-delà, la nature privilégie les hêtres et les sapins. L’étage subalpin (supérieur à 1600 mètres) laisse voir une forêt plus clairsemée, surtout composée de pins à crochets, de bouleaux et de sorbiers. Enfin, passé les 2500 mètres, ne subsistent que les saules nains au sein d’un décor composé de landes et de roches.

Les prairies fleuries ne manquent pas d’attirer l’œil des visiteurs, notamment grâce à l’abondance de leurs fleurs multicolores, parmi lesquelles la violette cornue ou la marguerite des Alpes. Les prairies offrent un écosystème apprécié des insectes et représentent de vrais puits de carbone, qui jouent un rôle majeur dans la lutte contre les changements climatiques. Elles sont donc laissées à l’état naturel, sans intervention humaine.

Les paysages du PNR font bien sûr la part belle aux lacs, rivières et ruisseaux, donnant naissance à un réseau hydrographique de plus de 3000 kilomètres. Les cours d’eau et les lacs de montagne sont très appréciés des randonneurs, qui apprécient leur beauté et leur photogénie. Franchement, comment louper sa photo du lac d’Ayrous ou du lac Glacé alors que le soleil couchant et rougeoyant apporte une touche de magie ?

La richesse de la flore et la préservation de la faune

Le Parc national des Pyrénées accueille plus de 2 500 espèces végétales supérieures, qui représentent 40% de la diversité végétale en France. Les plantes d’altitude ont su, au fil du temps, s’adapter à leur environnement parfois contraignant en réduisant de taille ou en s’étalant au sol pour ne pas trop subir le vent. Environ 80 espèces sont considérées comme endémiques, du fait de l’isolement ancien du massif pyrénéen.

Parmi les fleurs rares, l’iris des Pyrénées affiche un bleu magnifique, tirant sur le violet. On l’admire en période estivale, sans même penser à la cueillir. L’adonis des Pyrénées se veut encore plus rare. Elle pousse en moyenne altitude, à 1200 mètres, et peut être facilement reconnue grâce à son jaune vif et ses nombreux pétales. Enfin, le silène sans tige reste, comme son nom l’indique, au plus près du sol et des rochers. C’est la raison pour laquelle il est surnommé la mousse fleurie, dévoilant de petits pétales roses et touffus au cours de l’été.

La préservation du Parc est aussi celle de ses animaux, composés de plus de 4000 espèces, dont 250 vertébrés, parmi lesquels les isards, emblématiques des Pyrénées. D’une habileté étonnante sur le flanc des collines, les isards doivent probablement leur survie à la création du Parc national des Pyrénées, qui a permis de mettre un terme à leur chasse, trop massive et incontrôlée dans les années 60.

Bouquetin ibérique – Crédit photo : Osado – CC BY 3.0

L’hermine trouve aussi un terrain de jeu idéal dans les montagnes, entre 1000 et 3000 mètres d’altitude. D’une rapidité étonnante, chasseuse habile de rongeurs et de lézards, elle n’est plus considérée comme menacée aujourd’hui.

En été, le vautour percnoptère choisit le massif pyrénéen pour se reproduire avant de s’envoler en Afrique pour y passer l’hiver.

Tête d’affiche des habitants du Parc, l’ours brun eurasien est présent dans les Pyrénées depuis des centaines de milliers d’années. Abondamment chassé depuis le Moyen-Âge, sa population n’a cessé de décroître au fil des siècles. L’ursidé est inscrit sur la liste des espèces menacées en 1979 et un premier plan de sauvegarde est initié en 1984. Dans les années 90, on ne compte plus que cinq spécimens dans les Pyrénées, justifiant l’introduction de nouveaux ours slovènes, proches de la souche pyrénéenne. Le comptage effectué en 2016 permet d’identifier 39 animaux, un nombre jugé trop faible et une population trop exposée à la consanguinité. L’introduction de nouveaux ours suscite néanmoins la réticence des éleveurs, malgré le large soutien populaire.

Sensibiliser le public

Le Parc reçoit 1,5 million de visiteurs chaque année, nécessitant la mise en place d’une politique d’accueil tout en préservant les milieux naturels. La petite dizaine de maisons, réparties sur l’ensemble du Parc, apporte une première vague d’informations, à travers la distribution de brochures et de fiches pratiques, l’ouverture d’espaces muséographiques ou l’organisation de diverses animations tout au long de l’année.

La règlementation, assez pointilleuse en matière environnementale, est rappelée à travers différents pictogrammes.

Les visiteurs peuvent découvrir ce patrimoine naturel en toute liberté, pour peu qu’ils respectent les consignes élémentaires de sécurité et de protection de la nature. Il s’agit là de l’une des missions fondamentales des garde-moniteurs: informer le public et encourager la découverte des lieux.

De multiples randonnées thématiques sont proposées aux visiteurs, selon leur âge et leur condition physique. Elles promettent une immersion totale dans un monde encore sauvage, appelé à le rester grâce à l’effort incessant des équipes du Parc national des Pyrénées depuis une cinquantaine d’années.


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Le pruneau d’Agen, plaisir et bienfaits

Le pruneau d’Agen, plaisir et bienfaits


Consommé depuis le Moyen-Âge, le pruneau d’Agen a toujours été considéré comme source de santé, notamment grâce à ses fibres, ses vitamines, son apport énergétique et son activité antioxydante.

Crédit photo : Bureau national Interprofessionnel du Pruneau

La contribution des Templiers

L’origine du pruneau d’Agen remonterait au XIIe siècle. On dit que les Croisés de l’Ordre des Templiers découvrirent le prunier de Damas pendant le siège de la ville. Ils le rapportèrent en France, et plus particulièrement dans le Sud-Ouest, qui présentait les conditions climatiques idéales à son développement.

Un siècle plus tard, les moines de l’Abbaye de Clairac, située près d’Agen, entreprirent de croiser le prunier de Damas à un prunier local. Cette opération donna naissance au prunier d’Ente, qui fournit encore aujourd’hui les fruits bénéficiant de l’appellation Pruneaux d’Agen.

Les moines de l’Abbaye de Clairac découvrirent également que l’exposition des prunes au soleil permettait de les sécher et de les conserver toute l’année.

Le pruneau d’Agen venait d’apparaître !

Il connut rapidement le succès, notamment auprès des marins, qui profitèrent d’un aliment nouveau, goûteux, riche en vitamines et facile à conserver. Parfait contre le scorbut.

Les pruniers d’Ente

La plus grande attention est portée à la production.

Les pruniers d’Ente bénéficient, en premier lieu, des excellentes conditions climatiques du Lot-et-Garonne. La terre, essentiellement composée d’argile et de calcaire, favorise aussi la pousse et le développement des arbres.

On veille à respecter un écart de 7 mètres entre chaque arbre, disposé en carré. Les pruniers d’Ente peuvent vivre une cinquantaine d’années et atteindre une hauteur de 5 mètres, à la condition de bénéficier d’une surveillance permanente, tout au long de l’année. Dès le mois de mars, ils sont traités contre les insectes et les maladies. De novembre à mars, les arbres sont taillés avec précision.

Les premiers bourgeons apparaissent au printemps. Les pruniers fleurissent très vite, en moins de dix jours. Les fruits commencent à se développer dès la fin de la floraison. Cette étape se prolonge jusqu’au mois d’août, lorsque la prune d’Ente revêt une couleur pourpre violette, qu’on appelle « robe de sergent ».

Les premiers fruits qui tombent sonnent l’heure de la récolte, généralement organisée entre le 25 août et le 25 septembre.

Les arbres sont secoués à l’aide de vibreurs mécaniques. Les prunes tombent dans de larges filets tendus. Chaque prunier peut donner une centaine de kilos de fruits. Les fruits ramassés sont ensuite lavés à l’eau et prêts à être séchés.

Naissance du pruneau

Les tunnels à séchage peuvent être comparés à de vastes fours ventilés. Chauffés à 75°C, ils reçoivent les prunes d’Ente pendant une vingtaine d’heures. À la sortie, les prunes sont devenues des pruneaux. Cahier des charges oblige, la teneur en eau ne doit pas dépasser les 23%.

Les pruneaux sont ensuite triés, selon leur taille et leur qualité. Le calibrage, considéré comme une opération très importante, détermine le prix payé au producteur et l’uniformité des pruneaux vendus dans le commerce.

Cette quête permanente de la qualité et le respect d’une localisation déterminée s’agissant de toutes les étapes de production (séchage, conditionnement et transformation) ont permis aux producteurs d’obtenir en 2002 la très convoitée IGP (Indication Géographique Protégée).

Les fruits qui ne sont pas distribués dans l’immédiat sont stockés dans de grosses caisses de bois appelées palloxs, qui permettent à l’air de circuler et de conserver la qualité originelle du pruneau.

Un pilier de l’économie locale

Même si la production du pruneau d’Agen s’étend sur six départements du Sud-Ouest, elle reste essentiellement concentrée dans le Lot-et-Garonne. Plus d’un millier d’exploitations agricoles contribuent directement à la production, regroupées parmi huit organisations. La transformation revient à plus d’une soixantaine d’entreprises locales.

L’ensemble des acteurs de la filière s’appuie sur le Bureau national interprofessionnel du pruneau, dont la mission consiste à faciliter les relations entre producteurs et transformateurs, mais aussi à assurer le développement de la notoriété du pruneau, à suivre le marché ou à représenter la filière auprès des organismes officiels.

La production moyenne annuelle s’établit à près de 40000 tonnes. Le chiffre d’affaires global s’élève à près de 120 M€, réparti entre des ventes en France (70%) et à l’étranger (30%).

Bon pour la santé !

Comme on le sait, le pruneau d’Agen est utilisé dans bon nombre de recettes. Il accompagne merveilleusement les plats à base de porc, de boeuf, de volaille ou de gibier.

On peut aussi le déguster naturellement à n’importe quelle heure de la journée. Faiblement pourvu en protides et en lipides, il permet de profiter des vitamines B, A et E. Sa teneur en fer et la richesse de ses fibres en font un aliment excellent pour la santé, notamment lors d’épisodes de constipation.

Il est enfin recommandé aux sportifs, aux femmes enceintes, aux adolescents en pleine croissance et aux personnes âgées.


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L’Armagnac, sept siècles de tradition gasconne

L’Armagnac, sept siècles de tradition gasconne


Produit emblématique du Sud-Ouest, l’Armagnac continue de bénéficier d’une production artisanale qui privilégie la qualité à la quantité.

Crédit photo : Bureau National Interprofessionnel de l’Armagnac

L’invasion, ça a du bon

Véritable carte d’identité de la Gascogne, l’Armagnac est considéré comme la plus ancienne eau-de-vie de France.

On dit que sa naissance est le fait des différentes invasions qui tourmentèrent le territoire il y a bien longtemps. Les Romains introduisirent tout d’abord la vigne, puis les Arabes firent découvrir l’alambic et les Celtes, enfin, apportèrent leur connaissance de l’utilisation des fûts.

La production de l’Armagnac se développa dès le XVe siècle. L’eau-de-vie connut un succès certain et dépassa rapidement les simples frontières gasconnes.

En 1909, un décret permit de délimiter la zone de production. En 1936, un nouveau décret précisa les conditions de fabrication de l’Armagnac et lui attribua l’Appellation d’Origine Contrôlée (A.O.C.).

Les régions de l’Armagnac

L’appellation Armagnac concerne trois départements : le Gers, les Landes et le Lot-et-Garonne. Près de 15 000 hectares accueillent les vignes, dont les grains mûrissent au sein de trois régions bien distinctes : le Bas-Armagnac, la Ténarèze et le Haut-Armagnac.

Situé à l’ouest, le Bas-Armagnac donne naissance à une eau-de-vie délicate et fruitée.

L’Armagnac issu de la région de la Ténarèze, située tout au centre, se veut plus vigoureux et corsé. On le laisse vieillir plus longtemps en fûts.

Enfin, le Haut-Armagnac, situé dans les environs d’Auch, produit une quantité d’eau-de-vie plus faible, mais à la qualité gustative reconnue par tous.

Les trois régions, leur sol différent et leur personnalité propre contribuent donc à la richesse et à la diversité de l’Armagnac.

Vignoble d’Armagnac, entre Landes et Gers – Crédit Photo: Jibi44 – Wikimedia Commons

Les cépages

Dix cépages ont été autorisés pour la fabrication de l’Armagnac.

Les producteurs ont surtout retenu quatre d’entre eux, car ils donnent à l’eau-de-vie toute sa personnalité et façonnent son identité.

La Folle Blanche reste le cépage le plus fameux, car il existe depuis le tout début, même si on le cultive moins aujourd’hui. La Folle Blanche apporte à l’Armagnac une signature fine et goûteuse.

L’Ugni-blanc est un cépage que l’on retrouve principalement dans la Ténarèze et en Bas-Armagnac.

Le Colombard est utilisé sur l’ensemble des trois régions, grâce à ses arômes épicés.

Enfin, le Baco blanc est apparu après la crise du phylloxéra qui ravagea le vignoble français à la fin du XIXe. Il apporte une touche de rondeur à l’Armagnac et se présente aujourd’hui comme un cépage incontournable pour les producteurs.

Les étapes de la production

La récolte a lieu au mois d’octobre. Les raisins sont pressés et le jus obtenu est mis en fermentation.

La distillation est engagée à la fin de l’hiver ou au début du printemps. De toute façon, elle doit obligatoirement avoir lieu avant la date-butoir du 31 mars. Pour cela, on utilise différents alambics, dont l’alambic armagnacais ou l’alambic double-chauffe.

À la sortie, l’eau-de-vie est très alcoolisée. On la met alors rapidement en vieillissement dans des fûts de chêne blanc, qui demandent eux-mêmes un long travail de la part des tonneliers. Les fûts sont généralement d’une contenance de 400 à 420 litres et permettent le mélange harmonieux du bois et de l’eau-de-vie.

Le maître de chais devient alors le personnage central de la naissance de l’Armagnac. Il observe le vieillissement, surveille l’évaporation de l’alcool, supervise le transfert de l’alcool dans d’autres fûts plus âgés, constate la couleur qui apparaît.

Enfin, c’est lui qui décide que l’Armagnac a assez vieilli et qu’il est temps de procéder aux coupes. Cette opération consiste à assembler différentes eaux-de-vie, qui n’ont pas toutes le même âge ou la même origine. La mise en bouteilles peut alors commencer.

Dégustation

Si la production de l’Armagnac est un art, sa dégustation l’est tout autant.

Inutile de se jeter dessus dès la fin du repas, ce serait faire injure aux artisans qui ont donné le meilleur d’eux-mêmes. Il est d’abord recommandé d’attendre un bon moment après la fin du repas (ou du café), afin d’offrir à l’eau-de-vie un palais neutre et réceptif. Les amateurs de bonnes choses choisiront plutôt un verre tulipe, qui se glisse dans la paume de la main et permet de chauffer le précieux alcool.

A savourer en prenant son temps – Crédit photo : Nick Webb – Flickr

La dégustation doit d’abord s’effectuer avec les yeux. L’Armagnac développe des couleurs somptueuses, dorées ou ambrées. Vient ensuite le plaisir olfactif. Ne pas hésiter à tourner le verre tulipe sur lui-même, afin de libérer les arômes de fruits, de fleurs, de bois qui s’entremêlent judicieusement. L’eau-de-vie doit au moins atteindre les 15 °C avant d’être goûtée.

La première gorgée sera « timide », afin d’habituer le palais et le préparer aux autres gorgées. Les puristes parlent de « queue de paon » lorsque les arômes se détachent doucement en fin de dégustation.


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Hôtel Splendid de Dax, la renaissance du paquebot

Hôtel Splendid de Dax, la renaissance du paquebot


Édifié à la fin des années 20, témoin privilégié de l’histoire dacquoise jusqu’à sa fermeture en 2012, le Splendid a rouvert ses portes en 2018 après un vaste chantier de rénovation.

Une histoire de démolition et d’incendie

Si le Rocher de la Vierge et le casino contribuent à l’identité de Biarritz, on peut considérer, sans trop se tromper, que les arènes et l’hôtel Splendid représentent les deux monuments emblématiques de Dax.

Quiconque enjambe l’Adour en empruntant le Pont Vieux remarque l’imposant bâtiment blanc, au charme suranné et à la façade délicieusement Art déco. Le Splendid occupe depuis 1928 une place privilégiée sur les berges du fleuve, à l’emplacement même d’un château construit au 12e siècle. Il fut la résidence des vicomtes d’Acqs, puis celle du prévôt royal et enfin du marquis de Poyanne. Lors de la guerre de Cent Ans, l’armée anglaise et les Français lui dirent supporter moult assauts. Le roi Louis XI y séjourna deux semaines en 1463 et consentit à financer les réparations. Ce sont d’ailleurs les vagues successives de travaux et d’aménagements au cours des siècles qui contribuèrent à transformer le château en approximation architecturale, servant de caserne jusqu’au milieu du 19e siècle.

Progressivement abandonné, la ville de Dax récupère l’édifice en 1888 puis le fait démolir trois ans plus tard. Profitant de la ressource naturelle des lieux, la Fontaine chaude, la société Dax Salins Thermal décide la construction d’un établissement ambitieux, dont la conception est confiée à Pierre Esquié, prix de Rome, que complète un casino. Hélas, en juillet 1926, un terrible incendie ravage les deux bâtiments et libère une nouvelle fois cet emplacement privilégié sur les bords du fleuve aquitain.

L’opportunité du thermalisme…

Réputée depuis l’Antiquité pour ses eaux minérales chaudes et ses boues adaptées à la rhumatologie et à la phlébologie, la ville de Dax développe une large infrastructure d’accueil des curistes entre les années 20 et 30. De nombreux architectes sont mis à contribution, parmi lesquels Albert Pomade, à qui l’on doit déjà les arènes de la ville, Jean Prunetti ou encore Georges Fudji.

C’est d’ailleurs ce que décrit l’écrivain Yves Harté dans sa nouvelle « Les yeux verts du Splendid » publiée par les éditions Le Festin (ouvrage « Lumière du Sud-Ouest ») : « En 1925, Eugène Milliès-Lacroix, maire, dignitaire landais et fils de ministre, décida envers et contre tous que Dax devait posséder sur les rives de l’Adour une façade comparable à celle des plus belles stations. Le Splendid en serait le firmament. Les campagnes contre un projet jugé faramineux n’y firent rien. »

André Granet, qui vient de concevoir la salle Pleyel à Paris, se voit confier la réalisation du nouvel hôtel sur les berges de l’Adour, en remplacement de l’établissement calciné. Granet est un architecte reconnu dans les années 20, promoteur passionné du style Art déco. Il s’en inspire d’ailleurs largement lors de la conception de l’hôtel Splendid, qu’il imagine comme un paquebot, à destination d’une clientèle aisée, habituée aux croisières transatlantiques.

L’Art déco, distillé avec parcimonie sur les longues façades de l’établissement, explose sitôt le hall franchi. L’impressionnante verrière éclairée s’impose à l’ensemble de la salle, que vient enrichir le grand escalier. Le carrelage, les éléments de décoration, le luminaire et les pièces de mobilier contribuent également à rendre le lieu exceptionnel, d’une rare élégance. Le style Art déco s’invite partout dans l’hôtel, de la salle de restaurant au fumoir et aux nombreuses chambres.

Le fumoir de l’hôtel – Crédit photo: Hôtel Splendid

…et d’une clientèle prestigieuse

L’inauguration de l’hôtel Splendid en 1929 attire du beau monde : Ernest Hemingway, Joseph Kessel, Jean Cocteau ou encore Sacha Guitry. Il permet d’asseoir, à l’instar des autres établissements et du casino, la réputation de Dax comme station thermale de tout premier plan. La clientèle du palace ne se limite pourtant pas aux seuls curistes. Ainsi, les festivités tauromachiques de Dax attirent chaque année une foule nombreuse de spectateurs et des matadors prestigieux.

« De nombreux matadors venaient à Dax pour les férias : Antonio Ordonnez, Paco Camino, José Mari Manzanares, Enrique Ponce… et bien souvent, ils refusaient de signer leur contrat s’ils n’étaient pas logés au Splendid. Je me souviens de Luis Miguel Dominguin qui, par superstition, demandait toujours la même chambre, la 134, l’actuelle Suite Arena. Une fois, cette chambre était occupée. Il a failli repartir et a exigé que la cliente change de chambre » raconte ainsi Pierre Albaladejo sur le site officiel du Splendid.

Le bel établissement s’installe dans la ville et dans la vie des Dacquois, qui le considèrent toujours un peu comme un univers à part, réservé à une élite à laquelle ils n’ont pas le sentiment d’appartenir. L’écrivain Hemingway, passionné de corrida, continue de le fréquenter. L’acteur Pierre Fresnay le découvre avec enchantement lors du tournage de Monsieur Vincent en 1946. L’artiste Maurice Utrillo décède dans la chambre 237 en 1955. Marcelo Mastroianni, invité à la feria, se déclare tellement impressionné par le hall qu’il appelle Fellini pour envisager le tournage d’une séquence.

La mort puis la résurrection

En 1991, le Splendid fait l’objet d’une inscription à l’Inventaire des Monuments historiques. Quatre ans plus tard, une première phase de rénovation est initiée, mais, au fil des années, l’activité thermale de Dax régresse invariablement, peut-être en raison d’une absence de politique volontariste de la ville ou d’une conjoncture jugée plus difficile.

En 2013, le taux d’occupation de l’hôtel ne dépasse pas les 12 % et il est décidé, la même année, de mettre en place un projet de cessation d’activité, entraînant de facto la fermeture de l’établissement et un PSE à destination des 95 salariés. Situés non loin, les Thermes Jean Nouvel doivent également mettre la clé sous la porte.

Pour les Dacquois, l’annonce de cette fermeture est douloureuse, tant le Splendid symbolise leur cité. La mairie, persuadée que l’activité thermale correspond à un secteur économique pérenne et solide, lance un vaste plan de modernisation, auquel elle associe différents partenaires institutionnels, dont la Caisse des Dépôts, le Département et la Région.

Un budget de 16,5 M€ est ainsi réuni. L’agence KAPZUL, l’agence BAL et Nathalie Saccu de Franchi sont chargées d’assurer la restructuration complète des 149 chambres et des trois espaces classés à l’Inventaire des Monuments historiques, à savoir le hall, le restaurant et le salon. Le projet s’accompagne également de la création du spa et d’un centre d’affaires.

Lancé en 2014, et appelé à durer quatre ans, le chantier fait appel à une quarantaine d’entreprises et à plus d’une centaine d’intervenants, tous corps de métier confondus.
Dans le hall d’accueil, chaque pièce de l’imposante verrière lumineuse est démontée et nettoyée, permettant de mettre à jour des détails oubliés. Les verres manquants ou trop abîmés sont remplacés après de longues recherches de pièces similaires en France et même aux États-Unis. Les fauteuils d’origine bénéficient d’une vraie restauration grâce à des rééditions de tissus initiées par une filiale d’Hermès.

La rénovation consiste finalement à reprendre le faste d’antan tout en apportant au palace les éléments indispensables de confort et de sécurité. Ainsi, dans la salle du restaurant, les motifs originaux de la moquette sont fidèlement repris grâce à des clichés d’époque. Dans les chambres, les portes, les placards et les radiateurs sont restaurés et conservés, à la différence des salles de bain, entièrement refaites et redécorées, mais selon le style Art déco qui prévaut dans tout l’établissement.

Les thermes disparaissent en revanche au profit d’un spa de luxe de 1800 m², installé au sous-sol, où subsistent quelques vestiges du château médiéval. Une fois de plus, les fresques du grand bassin reprennent les couleurs et les tendances de l’Art déco, dont le style traverse les décennies avec un certain bonheur.

Une ambition renouvelée

Après quatre ans de travaux, le « nouvel » hôtel Splendid rouvre enfin ses portes. La ville reste propriétaire des murs, mais confie l’exploitation au groupe hôtelier Vacances Bleues. Le projet consiste avant tout à sortir du seul périmètre des cures médicales, à s’ouvrir à diverses opportunités commerciales et à élargir la gamme de la clientèle. Dax inaugure ainsi le thermalisme ludique, susceptible de séduire des clients plus jeunes et des familles à la recherche de séjours dédiés au bien-être.

De même, le tourisme d’affaires s’inscrit pleinement dans la nouvelle stratégie de l’établissement. La rénovation s’est accompagnée de l’ouverture, sur un étage entier, d’un centre de séminaires de 360 places, composé d’une douzaine de salles ergonomiques et modulables.

Les efforts ont également concerné le nouveau restaurant gastronomique, placé sous la responsabilité du jeune chef périgourdin Grégory Chevalier.

Enfin et surtout, l’hôtel Splendid s’ouvre pleinement aux Dacquois, qui l’ont souvent considéré comme inaccessible, malgré sa proximité. Yves Harté trouve les mots justes dans son texte « Les yeux verts du Splendid » : « La rumeur de la ville ne parvenait pas jusqu’à lui, il fallait dans ces années-là un courage de rugbyman pour aller jusqu’au bar commander un porto et on avait alors l’impression d’avoir côtoyé un autre monde. » Aujourd’hui, bien au contraire, le magnifique hall accueille diverses manifestations locales.

Le spa a remplacé les thermes de l’établissement, tout en respectant la touche Art déco – Crédit photo : Hôtel Splendid

Même l’extérieur du palace a été réaménagé. Les jardins ont profité de nouvelles ouvertures, les transformant en parc semi-public. « Il a suffi de les remettre dans un contexte urbain et de recoudre le bâtiment avec la ville, qui était isolé sur l’Adour comme un paquebot à quai », indique Sandrine Forais, l’architecte de l’agence KAPZUL.

L’hôtel Splendid dispose aujourd’hui de solides atouts pour continuer d’écrire son histoire. Les démarches initiées par la mairie de Dax semblent porter leurs fruits, puisque la fréquentation de la station thermale amorce une reprise rassurante, qui profite directement au palace et aux autres établissements d’accueil.


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Le musée de la guerre au Moyen-Âge, arbalète it be

Le musée de la guerre au Moyen-Âge, arbalète it be


Logé dans les salles du célèbre château de Castelnaud, en Dordogne, le musée permet de découvrir près de 300 pièces d’armes, d’armures et d’artillerie, la plupart authentiques.

Crédit photo : Stéphane Mignon – Flickr

Une forteresse médiévale qui domine la vallée

Le château semble particulièrement bien disposé à accueillir le musée de la guerre au regard de son histoire tumultueuse. C’est au cours du 12e siècle qu’est posée sa première pierre, au sommet d’un python rocheux qui offre une vue incomparable et précieuse de la Vallée de la Dordogne. Propriété du seigneur cathare Bernard de Casnac, il est conquis lors de la croisade des Albigeois menée par Simon de Montfort, puis brûlé quelques mois plus tard sur ordre de l’archevêque de Bordeaux.

Une nouvelle forteresse est édifiée au 13e siècle. Le mariage de Magne de Castelnaud et de Nompart de Caumont, en 1368, fait de ce dernier le seigneur de Castelnaud et le propriétaire du château. En pleine guerre de Cent Ans, de Caumont soutient les Anglais. La forteresse est prise puis perdue par les Français à de nombreuses reprises, jusqu’à leur victoire finale en 1442. La famille de Caumont en reste cependant propriétaire et apporte de nombreux aménagements, s’agissant en particulier de la défense.

Ce ne sera pas du luxe, car les guerres de Religion n’épargnent pas la région, même si la réputation du redoutable capitaine Geoffroy de Vivans, chargé de défendre le château, contribue à calmer les ardeurs des catholiques (de Caumont ayant en effet choisi de soutenir la religion réformée).

Les aménagements se poursuivent au 16e siècle, mais la famille de Caumont décide finalement de s’installer dans son nouveau château de Milandes, plus confortable.
Au fil des décennies, le château perd de sa superbe, jusqu’à être abandonné lorsqu’éclate la Révolution. Il faut attendre 1965 pour que les travaux de réhabilitation soient entrepris. Le château est classé aux Monuments historiques une année plus tard. Quant au musée, il ouvre ses portes en 1985.

Le poids de l’artillerie

De la terrasse au donjon, de la tour d’artillerie à la salle d’armes, le musée prend possession d’une grande partie du château pour présenter avec précision les multiples facettes de la guerre telle qu’on la menait au Moyen-Âge.

Alors, de quelle manière se trucidait-on jadis ? La guerre de Cent Ans (1337-1453) permet aux armes à feu de venir enrichir l’artillerie, qui s’appuie depuis le 12e siècle sur les armes à torsion et celles à balancier ou à contrepoids, parmi lesquelles il convient de citer le mangonneau. Cet engin offensif à contrepoids fixe impose certes des efforts soutenus pour rabattre le mât, mais permet d’envoyer de lourds projectiles contre les enceintes des châteaux. Un peu moins archaïque et plus précis, le trébuchet offre la possibilité de propulser les boulets contre, mais aussi au-delà des fortifications, ce qui contribue à sa réputation lors des sièges.

Répliques de trébuchet, mangonneau et pierrière, exposés sur la terrasse – Crédit photo : Jebulon – CC0

Le musée de Castelnaud se consacre également aux armes à torsion, utilisées depuis l’Antiquité, à l’instar de la grande arbalète à tour exposée sur la terrasse du château. D’une taille respectable, cet engin de défense peut envoyer des carreaux à plus de 200 mètres et transpercer trois hommes et un cheval.

On retrouve d’ailleurs de nombreuses autres arbalètes dans la salle basse du donjon, de plus petite taille et souvent utilisées pour la chasse. Ainsi, les arbalètes à jalet, qui projettent des billes de plomb ou d’argile pour assommer le petit gibier, ou les arbalètes à pied-de-biche, surtout destinées au tir des oiseaux.

Malgré son argument de puissance et de précision, l’arbalète ne s’est pas révélée stratégiquement opportune durant la guerre de Cent Ans. En cause : la lenteur de son rechargement. Alors qu’un archer peut décocher une douzaine de flèches à la minute, un arbalétrier n’en tire que deux. Les statistiques de la bataille de Crécy, en 1346, sont éloquentes à ce titre. Les 6000 archers anglais ont pu en moyenne tirer 70 000 flèches à la minute contre seulement 10 000 de la part des 5000 soldats français.

Enfin, le Moyen-Âge guerrier accueille avec plaisir les armes à feu, autrement plus puissantes que ses collègues à balancier ou à torsion. Dans la catégorie « poids lourd », on salue bien bas la bombarde, imposante bouche à feu capable de tirer un boulet de pierre de 350 kg sur plus de 200 mètres. Très utile pour détruire les remparts d’un château, elle se révèle assez imprécise et plutôt lente, ne permettant qu’un seul tir par heure.

Apparue plus tard, au 15e siècle, la couleuvrine (qui peut aussi être à main, ancêtre de l’arquebuse) est un canon plus précis et plus rapide. Les soldats utilisent également le canon veuglaire, une version moins éléphantesque que la bombarde, parfois monté sur roues, mais à la précision, là aussi, toute relative.

Le poids de l’artillerie

Lorsque l’artillerie a rempli son office, il convient quand même d’aller au contact de ces satanés Angloys. En position de défense, les fantassins ont recours aux armes d’hast, dont l’exemple le plus connu est celui de lance, qui leur permet de résister à la charge de la cavalerie adverse, voire même de lui faire subir des pertes importantes.

L’épée reste l’arme blanche la plus utilisée. Elle permet de transpercer le corps ennemi au terme d’un combat que l’on devine difficile et éprouvant, l’épée pesant un certain poids. Les combattants sont également dotés d’une dague, ultime recours si la situation se révèle très délicate.

En matière de protection, l’armure, ou plutôt l’harnois, ne se destine qu’aux combattants les plus fortunés. Contrairement à sa réputation, peut-être véhiculée par les films de cape et d’épée, son poids reste assez léger (entre 25 et 30 kg) et permet donc au chevalier de profiter d’une certaine aisance de mouvement. Le musée expose un exemplaire complet, doté d’un décor dit de facture Maximilienne, d’après le nom de l’empereur.


Pratique :

Adresse et contact : Château de Castelnaud – 24250 CASTELNAUD-LA-CHAPELLE – Tél. 05 53 31 30 00
Ouverture : Toute l’année – De 10h à 18h en février, mars et d’octobre au 11 novembre – De 10h à 19h d’avril à juin et en septembre – De 9h à 20h en juillet et août – De 14h à 17h du 12 novembre à fin janvier – De 10h à 17h pendant les vacances de Noël.

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Sites et cités en Gironde

Sites et cités en Gironde


Du Bassin d’Arcachon au pays libournais, le plus grand département de France propose un vaste choix de lieux méritant le coup d’œil. Première et modeste sélection.

Saint-Macaire

33490 Saint-Macaire – Tél. 05 57 36 24 64 (Office de tourisme) – Visites guidées organisées en août et septembre (contacter l’office de tourisme pour connaître les jours et heures). Tarifs: 2,5 €/enfant, 5 à 7,50 €/adulte.
Nommé d’après un moine grec itinérant qui s’y installa au 5e siècle, Saint-Macaire doit son développement au commerce du vin tout au long du Moyen-Âge, profitant de sa proximité avec la Garonne. La ville est même inscrite au rang de « ville royale d’Angleterre » en 1341 et assoit sa prospérité sur le privilège des vins, qui lui assure de confortables droits de péage. Au 16e siècle, on rigole un peu moins à cause des guerres de religion, des taxations imposées ou des tentatives d’invasion. Au 17e, c’est carrément le déplacement naturel du lit de la Garonne qui bouscule l’activité du port. Il faut attendre le 18e pour retrouver un semblant de reprise économique grâce à l’exploitation des carrières de pierres.
Entrer dans la cité médiévale, c’est la promesse rapide de remonter le temps et de se laisser envahir par l’architecture authentique des maisons. Ici, le silence est d’or, même lorsqu’on traverse le Mercadiou. Bien sûr, les portes et remparts érigés au 13e siècle méritent d’être visités, tout comme l’église Saint-Sauveur, majestueuse, ou le château de Tardes, imposant, mais l’esprit de Saint-Macaire règne avant tout ses ruelles, parfois un peu mystérieuses, mais toujours envoûtantes.

Port ostréicole d’Andernos-les-Bains

Tél : 05 56 82 02 95 (Office de tourisme d’Andernos) – Parking à toute proximité du port.
Le Bassin d’Arcachon s’entoure de nombreux et jolis petits ports ostréicoles, parmi lesquels celui d’Andernos dévoile un charme certain et mérite une petite halte. C’est d’ailleurs une destination dominicale prisée des Bordelais lorsque le soleil brille dans le ciel. Andernos a su conserver une activité d’exploitation ostréicole, portée à bout de bras par une cinquantaine de professionnels. Ici, le plaisir se veut simple. Avant le déjeuner, on longe la petite cinquantaine de cabanes, en admirant les pinasses, en apercevant la silhouette de Claouey de l’autre côté du Bassin ou en photographiant les traditionnels bassins dégorgeoirs, qui apportent tout leur charme à l’endroit. On finit bien sûr par repérer une cabane, où l’on prend place pour déguster les huîtres, les crevettes et même les petits pâtés tout à fait goûtus pour un prix raisonnable.
Après manger, si la mer n’a pas trop monté, on rejoint la jetée en empruntant la plage, qui promet une courte mais chouette balade. Sur la place, les bars, pubs et glaciers offrent un large choix pour s’offrir un p’tit dessert ou un café gourmand.

Marché des Capucins de Bordeaux

Place des Capucins, 33800 Bordeaux – Tél. 05 56 92 26 29 – Ouvert du mardi au jeudi de 6h à 14h, le vendredi de 6h à 21h, le week-end de 5h30 à 14h30.
« Le ventre de Bordeaux ». Ainsi surnomme-t-on le marché des Capucins, clin d’œil au roman d’Émile Zola qui prenait place aux Halles de Paris. En matière d’histoire, pourtant, Bordeaux n’a rien à envier à la capitale. Le marché des Capucins doit son titre à la congrégation religieuse du même nom qui a tenté de remettre dans le droit chemin, au 16e siècle, les brebis égarées du quartier, réputé être un lieu de débauches. La première édition se tient le 2 octobre 1749. D’abord hebdomadaire et essentiellement dédié à la vente du bétail, le marché adopte un rythme quotidien et enrichit son offre de produits proposés à la vente. Aujourd’hui, plus de 80 commerçants proposent une large variété de produits alimentaires (on trouve quand même deux fleuristes et même des marchands de vêtements à l’extérieur).
On vient bien sûr aux Capus pour y faire ses courses à des prix raisonnables (produits frais et locaux garantis !), mais aussi pour s’imprégner de l’ambiance, boire un verre ou un café, se régaler d’une douzaine d’huîtres ou d’une assiette de frites. Bref, le ventre, mais aussi l’âme de Bordeaux.

Château de la Brède

Avenue du Château, 33650 La Brède – Tél. 05 56 78 47 72 – Visites guidées (uniquement) de particuliers d’avril à novembre et de groupes de mars à décembre, sur réservation uniquement. Tarifs : 9,50 € /adulte et 5,50 €/enfant (de 7 à 15 ans).
En Gironde, lorsqu’on évoque les châteaux, on pense assez rapidement aux domaines viticoles. Ça se comprend. Les châteaux au titre des monuments et des témoins historiques ne manquent pourtant pas dans le département, au premier rang desquels le château de la Brède, rendu célèbre par son illustre propriétaire au 17e et au 18e siècle, Charles-Louis de Secondat, dit Montesquieu.
L’origine du château remonterait au 13e siècle, à l’emplacement même où aurait été érigée une forteresse deux siècles plus tôt, détruite à la suite d’un assaut.
De style gothique et entouré de larges douves, le monument traverse bravement les aléas de l’histoire, comme la guerre de Cent Ans ou sa confiscation par le roi de France en 1453, à la suite du départ de Jean de Lalande, son seigneur, en Angleterre.
Le château entre dans la famille de Secondat lors du mariage de Jacques et de Marie-Françoise de Pesnel en 1686, baronne de La Brède. Leur fils Charles-Louis y naît le 18 janvier 1689 et restera attaché à son prestigieux héritage toute sa vie. « C’est le plus beau lieu champêtre que je connaisse. (…) vous me parleriez de toute l’Europe, moi je vous parlerais de mon village de La Brède » écrit-il ainsi à l’abbé Guasco en 1752.
Le philosophe s’est beaucoup impliqué, tout au long des années, à embellir les jardins et les alentours de l’édifice, insistant sur la notion de « successions de paysages ».
La visite permet bien sûr de s’imprégner de l’esprit des lieux, s’agissant en particulier de la chambre du célèbre auteur, laissée dans son état originel, mais aussi d’apprécier la riche architecture du château, classé aux Monuments historiques en 1951, et la beauté du parc environnant.

Une bien jolie demeure, à n’en pas douter – Crédit photo: Hervé Devred – CC BY-SA 3.0

Plage du lac d’Hourtin

Boulevard du Lac, 33121 CARCANS – Tél. 05 56 03 21 01
Il s’agit du plus grand étang naturel de France, avec une superficie frôlant les 70 km². Le lac aurait été à toute proximité de l’océan Atlantique avant d’être progressivement séparé par le cordon dunaire. Du côté de Carcans, au sud, une magnifique plage de sable blanc attend les visiteurs sitôt les beaux jours venus. L’endroit est apprécié des familles, grâce à la faible profondeur de l’eau qui se prête bien aux jeux aquatiques des enfants. On peut se faire plaisir en louant un pédalo ou une planche à voile. A l’heure du goûter, on remonte un peu la plage vers les commerces, situés un peu plus au sud, pour une crêpe au Nutella ou une glace et son chapeau de Chantilly.
En pleine saison, il est préférable d’arriver dans la matinée afin de multiplier ses chances de trouver une place de stationnement pas trop loin. C’est l’occasion rêvée de pique-niquer sur la plage, toujours bien entretenue. Les plus petits peuvent s’éclater à l’Île aux Enfants, un parc richement équipé d’infrastructures de jeu, situé au port d’Hourtin, c’est-à-dire plus à l’Est du lac.

Calendrier des festivités des Landes

Calendrier des festivités des Landes


Au-delà des fêtes de la Madeleine, de la feria de Dax et des dizaines de grosses fêtes patronales bien sympathiques (il faut le dire), le département des Landes propose un calendrier culturel riche et varié, qui rend hommage à son histoire, à ses traditions et à sa curiosité artistique.

Mai

Festival Atout Cœurs
Benquet – Fin mai
Tél. 05 58 71 17 47 – Web : www.communedebenquet.com
Mais quel est donc ce festival dont l’intitulé sonne comme une sitcom à destination des adolescentes ? Organisé à Benquet, aux portes de Mont-de-Marsan, Atout Cœurs reçoit depuis une vingtaine d’années des chanteuses et chanteurs de la scène française et internationale, dans une ambiance conviviale et de proximité. Le public a déjà pu applaudir, lors des précédentes éditions, Johnny Clegg, The Golden Gate Quartet, Thomas Dutronc, Diane Tell, Toure Kounda ou encore Yuri Buenaventura. Parmi tous ces artistes, les enfants de l’agglomération de Mont-de-Marsan ont droit à leur passage sur scène pour présenter leur spectacle musical, durement préparé tout au long de l’année.

Juin

Festival de cinéma de Contis
Contis-les-Bains (Saint-Julien-en-Born) – Mi-juin
Tél. 05 58 42 89 80 – Web : www.cinema-contis.fr
Chaque année depuis 1996, le festival de Contis permet de projeter une large sélection de courts-métrages européens et de récompenser ceux désignés par le jury. L’évènement landais ne se limite bien sûr pas à la seule compétition, puisqu’il propose également la présentation de longs-métrages en avant-première, l’organisation de divers débats et tables rondes, la découverte de nouvelles expériences cinématographiques à travers la VR, un concours de nanométrages (films de 45 secondes au maximum) ou encore le développement de courts-métrages d’aspirants réalisateurs.

Festival Art et Courage
Mont-de-Marsan – Mi-juin
Tél. 05 58 05 87 37. Web : www.courselandaise.org
Organisé chaque année par la fédération française de course landaise depuis une trentaine d’années, le festival Art et Courage propose une course au cours de laquelle les sauteurs et écarteurs font face à des vaches, des novillos et des taureaux sans corde, ce qui suscite quelques sueurs froides dans le public. C’est aussi une soirée de fête, avec des animations tout autour des arènes du Plumaçon. Univers 100 % landais garanti.

Nuit des quilles
Saint Justin – Mi-Juin (place des Tilleuls)
Tél. 05 58 44 86 06
Soirée fort sympathique et respectueuse des traditions à Saint-Justin pour fêter le début de l’été. Les passionnés de quilles se retrouvent en effet à la nuit tombée pour participer à des parties endiablées. Les règles sont simples, mais le jeu demande de l’adresse, de la concentration et quand même un peu de métier : trois joueurs par équipe, trois quilles devant, trois quilles derrière, on lance le maillet à une distance de 11 mètres, en faisant en sorte de toutes les faire tomber sauf une. L’ambiance est décontractée, avec une buvette qui tourne et des grillades qui chantent.

Fête de la Saint-Jean
Saint-Sever – Avant-dernier ou dernier week-end de juin
Tél. 05 58 76 34 64
La fête de Saint-Sever est finalement assez révélatrice de toutes celles organisées dans les Landes, où les villages continuent d’accorder la plus grande importance à ces moments joyeux de partage, de chants, de musique, de courses ou encore de défilés. À Saint-Sever, on allume bien sûr le traditionnel feu de la Saint-Jean, qui ouvre en quelque sorte les festivités, avant d’assister à la cavalcade et à la corrida. Les repas conviviaux se multiplient, les bodegas restent ouvertes de longues heures, les enfants profitent des attractions… Tout est là.

Juillet

Fête de la Préhistoire
Brassempouy – Début juillet
Tél. 05 58 89 21 73 – Web : www.prehistoire-brassempouy.fr
Le site est devenu célèbre en 1894 après la découverte de la Dame de Brassempouy, une tête de statuette en ivoire datant du Paléolithique supérieur, considérée comme la plus ancienne représentation d’un visage humain. Depuis quelques années, la Maison et l’ArchéoParc de la Dame organisent une manifestation toute entière dédiée à la préhistoire. C’est l’occasion rêvée d’assister à des conférences que l’on devine passionnantes, des expositions ou des projections, et même de participer à une rando-visite de la grotte du Pape, où fut justement découverte le fragment de statuette. De nombreux ateliers, animations, concerts et spectacles complètent le programme.

Arte Flamenco
Mont-de-Marsan – Première semaine de juillet
Tél. 05 58 46 54 55 – Web : arteflamenco.landes.fr
C’est le Département des landes qui est à l’origine de la création d’Arte Flamenco, officiellement lancé en 1989. Le succès de ce festival, considéré comme le plus important consacré au flamenco hors d’Espagne, ne s’est jamais démenti ces trente dernières années. Les meilleur(e)s danseuses et danseurs se sont succédé sur la scène landaise, contribuant certainement à sensibiliser le public à la culture andalouse. L’évènement se nourrit aussi de nombreux ateliers, cours, scènes ouvertes et offre même un petit festival uniquement réservé aux enfants.

Fêtes de Mont-de-Marsan
Mont-de-Marsan – Troisième semaine de juillet
Tél. 05 58 75 39 08 – Web : regiefetes.montdemarsan.fr/
Est-il encore besoin de présenter les fêtes de la Madeleine ? Quintessence des fêtes patronales landaises, elles attirent chaque année des centaines de milliers de festayres, tout de bleu et blanc vêtus, dans une grosse ambiance conviviale, joyeuse, ponctuées de chants et de cris de bonheur. On ne cite même pas les animations, les attractions, les concerts, les bandas, les bodegas, la procession (Hé oui !), la messe (re Hé oui !) les expositions, la corrida ou encore les défilés. Pas de misère, y a de quoi faire, frère festayre.

Jazz in Sanguinet
Sanguinet (Espace Gemme) – Fin juillet
Tél. 05 58 78 67 72
Le festival n’a cessé, depuis sa création il y a une vingtaine d’années, d’explorer toutes les facettes du jazz, du plus traditionnel au plus avant-gardiste, à travers une quinzaine de concerts proposée à chaque édition. Pendant quelques jours, l’espace Gemme se transforme en village dédié à la musique, où domine une ambiance festive et conviviale, que ne gâchent en rien les nombreux repas proposés au public et réputés, semble-t-il, pour leur qualité. Cerise sur le gâteau, l’accès au site est entièrement gratuit. Seuls les concerts organisés sous le chapiteau nécessitent de sortir sa carte bleue.

Août

Chansons et mots d’Amou
Amou – Début août
Tél. 05 58 89 02 25 – Web : www.chansonsetmotsdamou.fr
Le festival se consacre à la chanson et à la littérature, qu’il conjugue chaque année autour d’un nouveau thème. Ici, on aime les jolis mots, la poésie, la musique légère, les chansons finement phrasées. Parmi les artistes/auteurs reçus à Amou ces dernières années, il convient de citer Michel Jonasz, Clarika, Arthur de la Taille, Juliette ou encore Marie-Christine Barrault. L’évènement est également l’occasion de participer à des ateliers créatifs ou à des apéros littéraires et musicaux.

Feria de Dax
Dax – Mi-août
Tél. 05 58 909 909 – Web : www.daxlaferia.fr
À l’instar des fêtes de la Madeleine, la feria de Dax constitue le rendez-vous irremplaçable et inratable des festayres de tout poil, des Landes ou d’ailleurs. Malgré la foule, l’ambiance reste conviviale et comme l’indique fort justement le site Web de l’office de tourisme des Landes, la feria ne se raconte pas, elle se vit, aussi bien en journée que la nuit. Des centaines d’attractions et d’animations, des bandas à foison, le concours de lancer de bérets, les ateliers gastronomiques, les intermèdes musicaux et les concerts, les bals gascons, les tournois de toutes sortes, les concours, l’initiation aux échasses, la corrida… Cinq jours de fête absolue.

Latinossegor
Hossegor – dernier week-end d’août ou premier week-end de septembre
Tél. 05 58 41 79 00 – Web : www.facebook.com/latinossegor
Comme son titre l’indique, le festival d’Hossegor se consacre corps et oreilles à la danse et à la musique latino, dans le cadre privilégié de la plage des Landais. On peut donc se débarrasser de ses tongs ou de ses espadrilles, sentir le sable entre ses petits orteils et danser au rythme des morceaux de salsa ou de cha-cha-cha que viennent exécuter les musiciens latino-américains. Ah oui… Les concerts sont gratuits.

Septembre

Toros y Salsa
Dax – Début septembre
Tél. 05 58 56 80 09 – Web : www.facebook.com/torosysalsadax
Dax succombe aussi au charme latino. La ville organise depuis 1995 son désormais célèbre festival Toros y Salsa, proposé au public dès la fin de la saison des corridas et composé de six concerts gratuits. On doit à son fondateur, François Charpentier, la grande qualité de sa programmation, qui a sans nul contribué à asseoir et étendre la réputation du festival auprès des salseros. Pendant trois jours, les artistes invités se succèdent et finissent par jouer ensemble, le temps d’une descarga bouillante et improvisée. Yannick Le Maintec en apporte d’ailleurs une définition passionnée dans son article, publié le 24/09/2019 dans Le Monde : « Si Toros y Salsa est si couru chez les musiciens, c’est bien en raison de cette fameuse descarga. Où ailleurs peut-on assister à des bœufs aussi incroyables ? Sur scène vingt, trente, quarante musiciens ? Qu’importe. Les chanteurs improvisent sur les standards, les pianistes se succèdent les uns aux autres, compétition de cuivres et autres concours de percussions. Véritable festin musical, la descarga est le Saint-Graal de la salsa. »

Crédit photo : Tourisme Landes

Octobre

Quiksilver & Roxy Pro France
Hossegor – 1ère quinzaine d’octobre
Tél. 05 58 41 79 00 – Web : www.hossegor.fr
Le circuit professionnel du surf reconnait la qualité des vagues du Sud-Ouest français, à travers le Lacanau Pro en août et le Quiksilver & Roxy Pro France en octobre, mais cette fois-ci dans le département des Landes et sur la célèbre plage de la Gravière. Pour rappel, le Quicksilver Pro France est une manche du tour masculin, alors que le Roxy Pro France s’ouvre à la seule compétition féminine. Il n’en demeure pas moins que les meilleurs surfeurs de la planète viennent s’affronter à l’automne, heureux de retrouver à Hossegor des beach breaks exigeants, mais d’une rare qualité. L’évènement est bien sûr l’occasion d’assister à différents ateliers, concerts, initiations ou séances de dédicaces, dans une ambiance festive et de proximité avec les compétiteurs.

Mont-de-Marsan Sculptures
Mont-de-Marsan – Octobre
Tél. 05 58 05 87 37 – Web : www.visitmontdemarsan.fr
Quiconque a déjà parcouru les rues de la préfecture des Landes aura remarqué la présence de nombreuses statues, qui apportent à la ville son aspect si singulier. Tous les trois ans, cette passion communale pour l’art sculptural explose à travers la mise en place d’un véritable musée ouvert. Des berges de Midouze à la place Saint-Roch, de la Villa Mirasol au cinéma le Royal, les rues accueillent les œuvres monumentales des plus grands artistes contemporains, que l’on peut découvrir et apprécier en suivant les parcours proposés. De nombreuses activités annexes sont également proposées au public tout au long de la manifestation.

Armagnac en Fête
Labastide d’Armagnac – Dernier week-end d’octobre
Tél. 05 58 44 67 56 – Web : www.armagnacenfete.com
Allons bon, établir un calendrier des festivités landaises sans mentionner un évènement consacré à l’Armagnac relèverait du non-sens. C’est sur la très, très belle place Royale de Labastide d’Armagnac que les amateurs de la plus ancienne eau-de-vie de France se retrouvent chaque année à l’automne. Cette période correspond en effet aux premières distillations, qu’il convient de fêter comme il se doit. Pendant trois jours, les animations se succèdent : visite aux flambeaux de la cité médiévale, ateliers culinaires, dégustations, intronisations de personnalités à la confrérie de l’Escoubade, apéritifs, repas, démonstration de course landaise, marché des producteurs, tables rondes…

L’automne gourmand dans les Landes
Différents sites – De fin septembre à fin novembre
Tél. 05 58 06 89 89 – Web : www.tourismelandes.com
Finalement, le fait de glisser ses pieds sous la table et de découvrir (ou apprécier) les bons produits des terroirs landais permet d’entamer l’automne de la meilleure des façons. L’évènement s’accompagne, pendant plus d’un mois, de nombreux ateliers, dégustations, visites, rencontres et séjours gastronomiques. Tout est fait pour mettre à l’honneur les produits et le savoir-faire local. Le département des Landes peut quand même se targuer d’abriter huit filières d’excellence, comme l’asperge des Landes, le canard fermier, le kiwi de l’Adour, le floc de Gascogne ou encore le bœuf de Chalosse. Respect.

Calendrier des festivités en Gironde

Calendrier des festivités en Gironde


Forcément, une terre de vin comme la Gironde suppose un calendrier festif, enjoué, gourmand et culturel. Notre modeste sélection des manifestations est bien là pour le confirmer.

Février

Fête des Bœufs Gras de Bazas
Bazas – Le jeudi précédent Mardi Gras
Tél. 05 56 25 25 84 – Web : www.tourisme-sud-gironde.com
Excusez du peu, mais la célèbre fête des bœufs gras de Bazas s’organise chaque année depuis … 1283. Il faut dire que les Bazadais sont quand même fiers de leurs bestiaux, nationalement réputés pour la qualité de leur viande si fine, si tendre et ô combien goûteuse. Pendant toute la phase d’élevage, un soin particulier est apporté à la nourriture, constituée de fourrages produits localement, et au bien-être des animaux (bazadaises et blondes d’Aquitaine).
Quant à la fête elle-même, elle se compose bien sûr du défilé des bœufs, arborant pour l’occasion de jolies couronnes fleuries, au son des tambours et des fifres. Le concours organisé par la Confrérie Bazadaise du Bœuf permet de récompenser la plus belle bête de l’année. Enfin, le banquet dansant invite l’ensemble des convives à se régaler de délicieuses grillades et à participer à la loterie, dont le gros lot est bien sûr … un bœuf. Il conviendra par conséquent de prévoir un peu de place dans son appartement une fois de retour chez soi.

Jumping international de Bordeaux
Bordeaux – Début ou mi-février
Tél. 09 69 39 10 33 – Web : www.jumping-bordeaux.com
Inscrit au calendrier officiel de la Coupe du monde de saut d’obstacles, le Jumping international de Bordeaux attire chaque année plus de 30 000 passionnés d’équitation. L’évènement permet bien sûr d’assister à la compétition, mais également au Salon du cheval, qui regroupe plus de 200 exposants. Comme il se doit, moult animations sont proposées au public tout au long de la manifestation, comme les démonstrations de horse-ball, d’attelage et de voltige.

Avril

Escale du Livre
Bordeaux (Place Renaudel – Quartier Sainte-Croix – 1er week-end d’avril
Tél. 05 56 10 10 10 – Web : https://escaledulivre.com
L’Escale du Livre propose au public de rencontrer et de débattre avec des écrivains ou des illustrateurs, d’assister à des performances, de découvrir de nouvelles créations. Le festival nourrit l’ambition de placer la littérature au cœur de la vie pendant trois jours, de sensibiliser les plus jeunes à l’amour des mots et des images et d’encourager les adultes à poursuivre leurs escapades imaginaires et culturelles.

Le Printemps des Vins de Blaye
Blaye – Mi-avril
Tél. 05 57 42 91 19 – Web : https://printemps.vin-blaye.com
Et pourquoi ne pas fêter le retour du printemps au cœur de la magnifique citadelle de Blaye ? D’autant plus si l’on y organise la traditionnelle fête œnotouristique de l’appellation Blaye Côtes de Bordeaux ! Le temps d’un week-end (que l’on espère ensoleillé), une grosse centaine de vignerons vient dévoiler au public sa production, qui contribue à la renommée mondiale des vins de Bordeaux. Entre dégustations joyeuses (mais modérées), ateliers divers et variés (comme celui consacré à l’assemblage), animations musicales, balades en bateau sur l’estuaire et marché gastronomique, on profite des jours qui rallongent et des températures qui s’adoucissent.

Fête de la Lamproie
Sainte-Terre – Dernier week-end d’avril
Tél. 05 57 55 28 28
À bien regarder une lamproie tout juste pêchée, on pourrait être tenté de dire qu’elle n’a pas un physique facile. Mi-poisson mi-anguille, la lamproie profite d’une vraie souplesse grâce à son absence de colonne vertébrale osseuse. Elle ne dispose pas non plus de mâchoires, de nageoires latérales, ni même d’écailles. En revanche, sa bouche circulaire est dotée de nombreuses petites dents cornées, qui lui permettent de s’accrocher aux autres poissons, d’arracher leurs écailles et de se nourrir de leur sang. Même Dracula prend des notes.
Dans l’estuaire de la Gironde, on la pêche à partir de décembre. Son goût raffiné et sa chair grasse ont pleinement justifié de lui consacrer une fête, au cours de laquelle on dévoile bien sûr la fameuse recette de la lamproie à la bordelaise. Une référence indiscutable.

Mai

La Plage aux Écrivains
Arcachon – Début mai
Tél. 05 57 52 97 97 – Web : www.arcachon.com/plage_aux_ecrivains

Aux plaisirs de la chère on privilégie plutôt les plaisirs de l’esprit à Arcachon. Chaque année, la station balnéaire reçoit une vingtaine d’auteurs, invités à partager leur amour des mots avec le public, dans un cadre bucolique et apaisé. Séances de dédicaces, échanges informels et lectures sur le sable ponctuent le week-end. Les participants sont également conviés à un grand buffet d’huîtres, organisé sur le front de mer. Enfin, le prix littéraire de la ville d’Arcachon vient récompenser l’un des écrivains invités.

Portes ouvertes des Châteaux viticoles du Cubzaguais
Saint-André-de-Cubzac, Bourg…. Fin mai ou début juin.
Tél. 05 57 43 64 80
Organisé sur un week-end, l’évènement permet de partir à la (re)découverte des vins du Cubzaguais (AOC Bordeaux et Bordeaux supérieur), qui justifient largement le détour. La première journée s’organise généralement au même endroit (port de Plagne ou de Cubzac). C’est l’occasion de rencontrer les producteurs et de déguster leur vin, mais aussi de se restaurer, de profiter d’une balade fluviale ou d’assister aux animations musicales. Le lendemain, place à la visite des onze domaines impliqués dans l’évènement, avec, à la clé, la visite des chais et du vignoble. Un week-end en immersion, quoi.

Foire internationale de Bordeaux
Bordeaux – Fin mai ou début juin
Tél. 05 56 11 99 00 – Web : www.foiredebordeaux.com
Pour de nombreux visiteurs, Girondins ou pas, la foire internationale de Bordeaux crée un certain sentiment de dépendance, avec cette envie incontrôlable d’y retourner chaque année. Il faut dire quand même qu’on trouve sur place une offre pléthorique de secteurs représentés, des centaines de stands, un mini salon de l’agriculture et des animations à gogo. Forcément, notre attention est sollicitée en permanence et nos petits neurones finissent par se déconnecter. On est venu se renseigner sur une hotte aspirante de cuisine et on repart avec des housses de siège et des bonnets péruviens, sans même se poser de question.

Fête de l’Agneau de Pauillac
Pauillac – Mai ou juin, selon les années.
Tél. 06 80 17 79 85 – Web : https://agneaudepauillac.jimdo.com
Si Bazas fête ses bœufs, Pauillac célèbre ses agneaux. Doté d’une indication d’origine géographique protégée, l’agneau de Pauillac est élevé et nourri sous la mère sur la même exploitation, dont le lait ne constitue que le seul aliment. Le cahier des charges impose également le choix des brebis (Lacaune viande, Tarasconnaise…) et des béliers reproducteurs (Charolais, Suffolk…), qui doivent être de qualité bouchère.
Cette rigueur permanente, issu du savoir-faire des éleveurs depuis plusieurs siècles, contribue à la réputation de l’agneau de Pauillac parmi les gastronomes et justifie pleinement l’organisation d’une fête gourmande et enjouée.

Juin

Nuits atypiques
Sud Gironde (Langon, Saint-Macaire, Villandrault…) – Juin et mi-juillet
Tél. 05 57 36 49 07 – Web : www.nuitsatypiques.org
Depuis 1992, le festival suit l’ambition de mettre en valeur la diversité artistique, culturelle et linguistique à travers l’organisation de nombreux concerts, débats et projections. Au-delà de l’aspect festif, les organisateurs cherchent à sensibiliser les participants à la différence, au rejet du racisme, au commerce équitable ou à l’agriculture paysanne. Il s’agit donc bien d’une démarche citoyenne, engagée et sincère, qui n’empêche pas l’organisation de concerts variés et de moments conviviaux.

Soulac 1900
Soulac-sur-Mer – 1er week-end de juin
Tél. 09 75 43 07 29
Ah, la Belle Époque ! Les hommes arborent de belles moustaches et portent de jolis canotiers, les femmes rivalisent d’élégance… Depuis 2004, la manifestation propose un large saut dans le passé, en veillant à ce que le public s’imprègne totalement de l’esprit d’antan. Les rues sont décorées, chacun est invité à s’habiller comme nos (arrière) grands-parents, les ateliers permettent de renouer avec les activités passées, les animations rendent hommage aux multiples petits plaisirs de la vie d’alors. Les fanfares parcourent les rues de la ville, les chorégraphies de french-cancan s’improvisent parmi le public, les spectacles de marionnettes ou les vieux manèges attendent les plus petits.

Journées Portes Ouvertes en Cadillac Côtes de Bordeaux
Cadillac – Week-end de la Pentecôte
Tél. 05 57 98 19 20
Les amateurs d’automobiles anciennes et de bon vin ne manqueraient ce rendez-vous pour rien au monde. Chaque année, une grosse centaine de voitures de collection viennent se faire admirer le temps d’un rallye organisé non loin de Cadillac, parmi les vignobles de la région. L’évènement offre aussi et surtout la possibilité de déguster les différentes productions de Côtes de Bordeaux et d’enrichir ses connaissances œnologiques en assistant à différents ateliers ou cours assurés par des professionnels. Le côté festif n’est bien sûr pas oublié, à travers des concerts, des jeux ou des expositions.

Fête de la Morue
Bègles – Début ou mi-juin
Tél. 05 56 49 95 94 – Web : fetedelamorue.mairie-begles.fr
Depuis sa première édition en 1996, la fête de la morue s’est imposée comme un évènement majeur en Gironde, attirant chaque année des dizaines de milliers de visiteurs gourmands. L’évènement cherche avant tout à rendre hommage au passé de la ville, qui regroupait, du XIXe à la moitié du XXe siècle, une trentaine de sécheries. Le choix de Bègles fut dicté par l’abondance des pêches et par le dynamisme des négociants bordelais. Le quartier de la Rousselle, à Bordeaux, se révéla en effet trop exigu pour accueillir les énormes quantités de poissons, sans même évoquer la gêne des habitants due aux effluves quelque peu nauséabonds. Bègles offrait pour sa part de vastes superficies et une situation venteuse idéale.
La fête de la morue privilégie un thème chaque année. C’est surtout l’occasion de se régaler, d’assister à des spectacles de rue ou à des concerts, de fréquenter des expositions ou de participer à des ateliers.

Festival Musik à Pile
Saint-Denis-de-Pile – Début juin
Tél. 05 56 24 48 19 – Web : www.musikapile.fr
À quelques minutes de Libourne, dans le magnifique parc Bômale, non loin des vignobles de Lalande de Pommerol, le festival Musik à Pile (MKP pour les intimes) accueille depuis plus vingt ans des chanteuses, chanteurs et groupes de tous z’horizons : Tété, Brigitte Fontaine, Soviet Suprem, Carmen Varia Vega, La Peste ou encore M et Manu Dibango.

Bordeaux fête le vin
Bordeaux – mi-juin (les années paires, en alternance avec Bordeaux fête le fleuve)
Tél. 05 56 00 66 00 – Web : www.bordeaux-fete-le-vin.com
Ne pas fêter dignement le vin à Bordeaux, c’est comme ne pas rendre hommage à la bouillabaisse à Marseille ou ignorer le poulet à Bresse. Impensable. Tous les deux ans, les quais se transforment en un immense espace de dégustation, de découverte et de bonne humeur. Entre la découverte d’un petit Médoc surprenant et l’achat d’une caisse d’Entre-Deux-Mers, on profite des nombreuses animations, on accompagne les bandas, on rencontre des producteurs passionnés, on échange avec des amateurs avertis et on finit par se dire, alors que le soleil rougeoie de l’autre côté du pont Ba-Ba, que la vie est vraiment belle.

Crédit photo : Office de tourisme de Bordeaux

Bordeaux fête le fleuve
Bordeaux – mi-juin (les années impaires, en alternance avec Bordeaux fête le vin)
Tél. 05 56 00 66 00 – Web : www.bordeaux-fete-le-fleuve.com
Qu’auraient été l’histoire et la prospérité de Bordeaux sans la Garonne ? On s’le demande. Il semble donc tout à fait évident que la ville rende un hommage festif à son fleuve chéri, tourbillonnant, parfois même sauvage. En alternance avec la fête du vin (voir ci-dessus), l’évènement, organisé sur quatre jours, permet d’admirer de magnifiques voiliers à quai, d’assister à des animations nautiques ou de participer à différents ateliers. C’est aussi l’occasion de parcourir les quelques kilomètres des quais, en admirant la Garonne et se récitant les magnifiques vers du poème d’Alain Hannecart : « Montrer ton corps fluide aux multiples remous, Tes flots ces sœurs jumelles qui parfois se querellent, La première soumise la seconde rebelle. » C’que c’est beau.

Jazz & Blues Léognan
Léognan – Première quinzaine de juin
Tél. 05 56 45 63 23 – Web : jazzandblues-leognan.com
Lancé en 1996 par Jacques Merle, photographe et musicien, et Didier Séris, alors Président du comité des fêtes de Léognan, le festival Jazz & Blues suit une politique artistique assez simple : le « bon » vin et la « vraie » musique de jazz au service de l’art tout simplement.
Les concerts sont organisés à Léognan, mais aussi dans les communes avoisinantes, à l’instar de Martillac ou de Beautiran.

Les Epicuriales
Bordeaux – Juin
Tél. 0810 10 20 50 – Web : www.epicuriales.com/fr/
À Bordeaux, on fête l’arrivée de l’été en se mettant à table. Chaque année, les prestigieuses allées de Tourny se transforment en un véritable village gastronomique, où une vingtaine de terrasses, tenues par des restaurateurs de la ville, attendent le public, midi et soir. C’est l’occasion de découvrir différents types de cuisine en un même lieu et de profiter de l’ambiance légère des lieux, que viennent confirmer les animations musicales.

Juillet

Larrostréa
Gujan-Mestras – Début juillet
Tél. 06 80 44 67 13
Larrostréa ? Mais qu’est-ce que ça ? Eh bien, Larrostréa est la fête des cabanes et des bateaux traditionnels, qui se tient chaque été au port de Larros. On assiste par exemple au défilé des vieux gréements ou à la régate des pinasses à voile, on participe aux courses de pinassottes à rames, on applaudit au concours d’élégance des équipages, on essaye de naviguer correctement à bord d’un Optimist ou on se rend aux expositions de peintures organisées dans les cabanes du port. Il va sans dire que l’animation est garantie grâce aux bandas et à la convivialité des buvettes.

Festival Danses et Rythmes du Monde
Langon – 14 juillet
Tél. 05 56 63 68 00 – Web : www.langon33.fr
Une journée entière pour vibrer au son des troupes du monde entier qui, chaque année, contribuent à rendre le festival unique. Rwanda, Argentine, Kirghizstan, Chili… Chaque édition du festival ouvre sa scène à des ballets et compagnies qui dansent et chantent leurs traditions et cultures, apportant un peu d’évasion au public. Le traditionnel feu d’artifice du 14 juillet conclut la journée en toute beauté.

La Bataille de Castillon
Castillon-la-Bataille – Mi-juillet / août
Tél. 05 57 40 14 53 – Web : www.batailledecastillon.com
La bataille de Castillon est entrée dans l’Histoire de France après l’ultime défaite des troupes anglaises face aux soldats français, marquant la fin de la guerre de Cent Ans. Il faut quand même dire que les frères Jean et Gaspard Bureau, respectivement trésorier général de France et grand maître de l’artillerie, ont su tendre un piège aux forces occupantes, en profitant de la géographie des lieux et des ressources disponibles (dont la cavalerie bretonne). De fait, ce 17 juillet 1453, les Anglais subissent la foudre et les assauts de ces satanés Français.
Depuis 1977, une ambitieuse reconstitution de la bataille est proposée au public. Le spectacle, qui réunit pas moins 600 bénévoles, déploie les grands moyens : effets pyrotechniques, cascades à la chaîne, scènes de foule… Bref, le programme se veut passionnant et rencontre chaque année un véritable succès public.

Fête de l’Huître
Andernos-les-Bains – 2e quinzaine de juillet
Tél. 05 56 82 02 95
Impossible de penser au Bassin d’Arcachon en chassant de son esprit ses délicieuses huîtres (accompagnées d’un Entre-deux-Mers bien frais). Il semble donc naturel que la commune d’Andernos lui consacre une fête joyeuse, gourmande, dans le décor rêvé du port ostréicole. Outre la dégustation, le public profite des animations musicales et peut même assister au concours de l’Huître d’Or, qui est une sélection à l’aveugle des meilleurs mollusques de l’année. À table !

Août

Fest’Arts
Libourne – Début août
Tél. 05 57 74 13 14 – Web : www.festarts.com
Depuis 1993, le spectacle vivant est le roi de la ville à Libourne. De fait, l’événement est devenu une référence incontournable en matière de théâtre de rue, offrant la possibilité à de nombreuses troupes d’afficher leur talent, leur originalité et leur créativité au plus près du public. Les numéros décoiffent ou enchantent, les comédiens étonnent et entraînent… L’ambiance de bohème et de magie s’installe dans la rue, presque naturellement.

Festival Reggae Sun Ska
Vertheuil – Début août
Tél. 05 56 09 10 20 – Web : www.reggaesunska.com
Lancé il y a une vingtaine d’années par des amateurs de bon dub et de plantes aux vertus hilaro-relaxantes, le festival s’impose aujourd’hui comme le rendez-vous incontournable de reggae en France. Il faut dire que les plus grands noms sont venus fouler la scène girondine : The Wailers, U-Roy, Steel Pulse, The Skatalites, Pablo Moses, Tiken Jah Fakoly… Depuis 2005, les organisateurs lancent une démarche écocitoyenne, avec le souhait de proposer un « festival durable ».

Crédit photo : SunSka Festival

Itinérances médiévales en Vallée du Dropt
Monségur et les communes de la vallée du Dropt – Août
Tél. 05 53 22 46 88
C’est un véritable hommage que rend le festival à la magnifique vallée du Dropt et à son patrimoine moyenâgeux. Chaque année, des spectacles, pièces de théâtre, concerts et animations sont proposés au public entre villages et abbayes. Les ateliers, démonstrations, banquets, marchés typiques ou encore jeux anciens ajoutent une touche de réalité à ce voyage dans le temps médiéval.

Lacanau Pro
Lacanau – Août
Tél. 05 56 03 21 01 – Web : https://lacanaupro.com
Établir un calendrier événementiel de la Gironde sans même évoquer le surf friserait l’hérésie. Chaque année depuis 1979, le Lacanau Pro (enfin plus précisément le Caraïbos Lacanau Pro) s’impose comme un rendez-vous fondamental du circuit professionnel de surf. C’est l’une des deux compétitions qualitatives françaises du Championship Tour, dont le Graal est bien sûr le titre mondial de la célébrissime World Surf League (ou WSL).
Outre le plaisir de voir glisser les futures stars de la discipline, le Lacanau Pro est réputé pour son ambiance festive, la proximité entre les surfeurs et le public, et les multiples activités annexes (ateliers de glisse, simulation de surf, skatepark, cours de yoga, show freestyle…). On ne parle même pas des concerts.

Septembre

Marathon du Médoc
À travers les vignobles du Médoc -Début septembre
Tél. 05 56 59 17 20 – Web : www.marathondumedoc.com
L’originalité de l’évènement aura finalement contribué à le transformer en véritable institution. Chaque année, des milliers de coureurs déguisés se retrouvent dans le Médoc afin de disputer un marathon au cœur des vignobles. S’il est bien question d’endurance physique et d’efforts certains, la véritable ambition des participants est de s’amuser et de déguster les délicieux vins que proposent les châteaux tout au long des 23 étapes du parcours. La tradition impose même la dégustation d’huîtres au 38e kilomètre et même d’une entrecôte un kilomètre plus loin.
L’ambiance festive est partout, aussi bien parmi les coureurs qu’auprès du public ou des viticulteurs. Animations musicales et feu d’artifice contribuent aussi à la magie du moment.

Novembre

Foire de la Réole
La Réole – 1er novembre (Toussaint)
Tél. 05 56 61 10 11
La Foire de La Réole, ou plutôt de La Toussaint, peut se targuer d’une certaine ancienneté puisqu’elle se tient depuis déjà mille ans. Plus d’une centaine de forains, encore plus de camelots et près de 200 exposants attendent le public, qui profite aussi des nombreuses animations et attractions. La recette doit plaire puisqu’elle attire à chaque fois près de 50 000 visiteurs chaque année. Largement de quoi pérenniser la foire pour ces mille prochaines années.